Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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 Le... la maître ?! [Pv Zéphir]

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MessageSujet: Le... la maître ?! [Pv Zéphir]   Le... la maître ?! [Pv Zéphir] EmptySam 22 Oct - 20:38

Écuyer, il avait enfin atteint le stade d’écuyer. Meyrick était fier de cette réalisation. Il approchait peu à peu de son but : être quelqu’un de respecter. Son rêve avait vu le jour après qu’il est compris que sa communauté l’assimilait avec cet homme. À l’origine, son but consistait à prouver qu’il n’était pas ce personnage du passé, mais maintenant, il voulait que son nom soit craint, connu, que tous se rappellent de lui. Par nécessairement en bien ou en mal, mais il ne voulait pas être un visage parmi tant d’autres. Quand il voyait la foule, un dégout intense le prenait pour ces êtres. Comment pouvaient-ils se contenter d’être seulement un visage au milieu du peuple ? Meyrick ne comprenait pas, comment pouvait-il ? Il avait toujours eu de l’ambition, au moins, de ce qu’il se souvienne. Sa mémoire n’étant pas la meilleure, par conséquent, il avait seulement gardé les grandes lignes de son existence en souvenir. Et bien, jusqu’à son entré dans l’ordre des Seccyeths, cela valait de soi.

Alors, aujourd’hui, il était un peu nerveux. On allait lui attribuer un maître, un Seccyeth complètement formé. Il avait observé un peu ces chevaliers et, Meyrick n’avait pas réussi à comprendre à qui on allait l’attribuer. Chaque chevalier avait une personnalité différente, parfois même un peu étrange, il n’osait pas imaginer être attribué un maitre sadique et cruel, sa grande bouche allait probablement lui donner plus d’ennuis qu’il pourrait imaginer. Hé, il n’avait pas sa langue dans sa poche quand il prenait la peine de parler. Ses propos étaient souvent crus, froids, insultants parfois même cruels. Que voulez-vous qu’il y fasse ? Il n’allait certainement pas lécher les bottes d’une quelconque personne pour qu’elle l’apprécie même si celui-ci lui était supérieur en rang quand même ! Où serait sa fierté ? Faire perdre patience à quelqu’un était un art et il se devait d’atteindre l’excellence. Après tout, des informations capitales étaient souvent lâchées dans le feu de l’action encore plus lorsque la colère ou même l’impatience prenait le relai sur la pensée rationnelle.

Et donc, il attendait, qui allait devenir son maitre ? Il devait avouer que l’attente le tuait, il avait tellement hâte de s’entrainer avec un homme ou une femme reconnu de l’ordre. Bon, leur statut n’allait pas l’empêcher de dire le fond de sa pensée. Le respect, ça se gagnait, ce n’était pas donné. Et oui, techniquement, ces personnes méritaient le respect pour ce qu’elles faisaient et pour le rang qu’elles détenaient, mais Meyrick n’allait pas se gêner. Elles n’avaient encore rien fait pour lui prouver qu’elles méritaient ce respect et les ouïes dire n’étaient que des rumeurs… en quelque sorte. Ce n’était pas comme si Meyrick ne les respectait pas, en fait, une part de lui les respectait probablement. Son objectif était de rappeler à ces hommes et ces femmes qu’ils restaient des êtres vivants et par conséquent, une personne n’était pas obligée de les respecter malgré leur rang. Et peut-être était-ce aussi une rébellion enfantine ? Une tentative de ne pas répondre aux règles pour être reconnu ? Hum, Meyrick ne pouvait pas dire.

Même Nadrax partageait son excitation de l’endroit où il se reposait, mais Meyrick se faisait violence juste pour éviter de montrer exactement ce qu’il ressentait. Après tout, il s’était bâti un personnage extérieur, il devait le tenir. Pour tous, il était un jeune enfant, calme et tranquille, et qui parlait rarement. Derrière cette façade, Meyrick était quelqu’un d’un peu moins obéissant. Il s’était pratiquement élevé tout seul après tout. Lorsqu’il vivait encore avec ses géniteurs, ceux-ci étaient trop occupés à accumuler amant sur amant pour réellement s’intéresser à un seul de leurs gosses. Et, une fois rendu dans l’ordre, leur enseignant était plutôt occupé avec les enfants plus agitateurs que le garçon calme qu’il était. Par conséquent, Meyrick n’avait eu aucune figure adulte dans sa vie et donc, personne n’avait pris la peine de regarder au-delà de son personnage pour redresser son véritable comportement.

C’était aussi pourquoi il craignait un peu son futur maître. Sa liberté serait quelque peu restreinte maintenant, mais aussi ses agissements. Meyrick serait étonné si son maitre accepte réellement de ne pas recevoir de respect de son élève encore moins ses propos parfois injurieux…

Meyrick sortit brusquement de ses pensés en entendant son prénom. Attendez ! Il était l’écuyer du… chef de l’ordre ?! Parmi tous ses choix possibles de maitre, il n’avait jamais pensé qu’il allait être attribué à cet homme… Femme ?! Le chef des Seccyeths n’était-il pas un homme ? Meyrick avait entendu parler du dédoublement de personnalité du chef, mais jusqu’à maintenant, il pensait que ce n’était qu’un dédoublement de personnalité ! Quelques personnes souffraient effectivement de ce trouble, mais là, ce n’était pas un trouble, le chef était vraiment une femme ? Non… il devait y avoir quelque chose d’autre…

Pourtant, malgré son trouble intérieur, Meyrick resta de marbre, enfin aussi de marbre que pouvait l’être un enfant de douze ans. Il ne put, malheureusement, retenir un haussement de sourcils surpris. Bon, il semble qu’il avait encore du travail à faire pour contrôler ses expressions faciales. Devait-il la suivre ? En regardant les autres écuyers, oui, il devait suivre son nouveau maitre. Meyrick se décida à la suivre sans dire un seul mot. Quoi ? Si cette femme voulait qu’il parle, elle n’aurait qu’à s’organiser pour qu’il le fasse !

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MessageSujet: Re: Le... la maître ?! [Pv Zéphir]   Le... la maître ?! [Pv Zéphir] EmptyMer 26 Oct - 19:32

Cela faisait plus de trois ans que Zéphir et Saphyra entraînaient la très compétente Gwendoline. Elle avait été un charme de politesse, docilité et développement de soi que chacune des deux personnalités du Chef de l’Ordre avait adoré, et la seule raison pour laquelle la demoiselle changeait de tutelle, c’était parce que ils l’avaient bien voulu. Avec un peu de regret, quand même, car elle allait leur manquer, mais maintenant qu’ils connaissaient mieux ses compétences et ses ambitions, mieux valait la confier à un maître qui saurait l’entraîner davantage à son futur rôle dans l’Ordre. En plus, le Chef prônait la diversité d’apprentissage, encourageant maître et apprentis à varier les équipes au moins une fois au cours de la formation, pour agrandir l’éventail de connaissance des écuyers, alors il aurait été difficile de faire le contraire!

C’est pourquoi Saphyra était de retour sur cette scène, nommant les nouveaux Seccyeths, puis appelant les écuyers à rencontrer ceux-ci. Les deux personnalités variaient la position de Chef, pour que tous se souviennent qu’ils étaient bien deux à occuper ce poste et que personne ne sous-estime l’un au détriment de l’autre. Ils étaient une équipe et devaient être reconnus ainsi.

Alors, pour varier un peu la monotonie de leurs missions, le Chef s’était attribué un écuyer… mon bien discipliné que Gwendoline, dans le but de le réformer un peu avant de l’envoyer dans le désert. Son magicien enseignant affirmait de Meyrick qu’il était un adolescent fier et ambitieux, mais que ce qui semblait de prime à bord des qualités pouvaient vite être transformés en défauts. Hors, Saphyra était une femme fière et ambitieuse, mais il ne fallait surtout pas que ces caractéristiques chez son écuyer entre en conflit avec les siennes, car il y aurait des flammèches alors. La dragonnier espérait que, face à son plus haut supérieur, le gamin apprendrait la politesse, puisqu’il avait été dit qu’il en manquait devant l’autorité, et bien que doux, même Zéphir ne permettrait pas qu’on le défi de la sorte. Certes, Gwendoline allait leur manquer pour son obéissance, mais ce nouveau tournant risquait de s’annoncer… divertissant?

-Meyrick Nix? appela finalement Saphyra d’un air lasse, soupirant de soulagement que ce soit enfin fini. C’était le dernier de sa liste. Laisses-nous te présenter ton maître… Nous-mêmes. Tu passeras les prochaines années aux côtés de Zéphir et moi-même, félicitation, tu as remporté le gros lot, le taquina-t-elle d’un clin d’œil en attachant la ceinture d’écuyer autour de sa taille.

L’adolescent n’avait pas dit un mot, se contentant d’attendre que la cérémonie finisse et de suivre son maître. Et on lui avait dit qu’il avait une grande gueule déplacée? Pas tellement impressionnant, c’était presque trop facile. *(Z) Ne le sous-estime pas, il garde peut-être son sal caractère pour les moments privés.* *(S)Mais non, les gens comme lui sont plutôt du genre à afficher publiquement qu’ils sont des emmerdeurs, non?* La discussion interne dura un long moment, alors que Saphyra était suivit par son – trop - tranquille écuyer jusqu’à ce qui était officiellement la chambre du Chef de l’Ordre, plus luxueuse que les autres Seccyeths, mais sans entrer dans l’excès. Officiellement… Parce que ni Saphyra, ni Zéphir y dormaient réellement…

-C’est notre chambre, ou la tienne en réalité, c’est plutôt rare que tu vas nous y voir. Le Chef de l’Ordre dort souvent… ailleurs, précisa-t-elle sans, justement, préciser la raison, ça ne le regardait pas, du haut de ses douze ans. Alors prends tes aises, ce n’est pas comme si nous allions te reprocher d’utiliser trop d’espace. Nous aimerions que tu nous parles un peu de toi, tes ambitions, qu’est-ce que tu souhaites apprendre dans les prochaines années, ce que tu attends d’un bon maître, mais d’abord, nous allons te spécifier quelques petits trucs. Premièrement, nous sommes deux, pas un, même si tu ne verras toujours qu’une seule personne devant toi, considère toujours que deux personnes écoutent et répondent, c’est pourquoi tu entendras rarement le «je» dans notre bouche. Rares sont les moments où nous ne sommes pas d’accord, ou en tous les cas, par rapport à ta formation.

Saphrya entra la première dans ce qui était supposé être sa chambre, et s’écrasa nonchalamment dans son lit, balançant ses armes et armures de parades dans un coin de la pièce. Elle détestait être si lourdement équipée inutilement, mais les vêtements scintillants et les épées serties de pierreries, sans donnait bonne impression au peuple par rapport à ses protecteurs…

-Deuxièmement, soupira-t-elle en passant ses doigts fins dans sa longue chevelure bleue pour se décoiffer un peu, on est pas là pour t’faire chier, pour te brimer dans tes désirs et dans tes rêves, au contraire. Notre but, c’est de faire de toi un Seccyeth, le meilleur possible, à la hauteur de tes désirs à toi, que tu aie ta place dans nos rangs et que tu en sois fier. Par contre, ça ne peut se faire qu’avec une étroite collaboration entre nous trois, si tu ne fais qu’à ta tête, sans écouter les conseils d’experts, on ne progressera pas, ni l’un, ni l’autre, et tu ne pourras jamais quitter Irianeth. Le désert est trop dangereux pour qu’on emmène un apprenti récalcitrant à nos côtés, alors nous devons nous assurer que tu seras capable de nous faire confiance, presque aveuglément, lorsque nous seront en territoire de guerre, car une seule erreur pour couter la vie. Est-ce que tu comprends cela, Meyrick? C’est très important. On ne veut pas être ta nounou, mais ton guide, alors respecte nous et nous en ferons autant, est-ce un bon plan pour toi?
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MessageSujet: Re: Le... la maître ?! [Pv Zéphir]   Le... la maître ?! [Pv Zéphir] EmptyJeu 27 Oct - 15:08

Il avait remporté le gros lot ? Hum, il allait voir cela. Être l’écuyer du chef de l’ordre ? Oui, beaucoup auraient probablement payé pour être à sa place. Après tout, ce titre permettrait aux plus idiots de se faire remarquer en plus de bien entamer leur carrière. Pour être franc, Meyrick se foutait complètement de la visibilité que ça allait lui donner. Peut-être que le plus idéaliste de sa cohorte verrait un moyen d’être reconnu, mais ce n’était pas le cas de l’incube. Ses pensées allaient complètement dans l’autre sens : Il allait encore être coincé dans l’ombre d’un individu. Oui, il avait fait un progrès. Fait ? Non, quelqu’un avait permis à son but de se rapprocher. Il était sorti de l’ombre que générait une foule pour entrer dans celle d’une femme d’exception. La tâche serait beaucoup plus compliquée maintenant, mais pas impossible. Oh, il brûlait à l’idée de montrer ce qu’il était capable à cette bande de fourmis qu’était la population générale.

Son maitre l’amena dans une chambre légèrement plus luxueuse que les autres. Et là, malgré toutes ses tentatives, il ne put retenir un léger sifflement. L’incube ne pouvait dire s’il était de dégoût ou d’admiration, peut-être un mélange des deux. Admiration parce qu’il n’avait jamais rien vu de tel et pourtant, la chambre n’était pas si luxueuse. Dégout parce qu’il haïssait la richesse. C’était justement à cause des imbéciles se pavanant avec les meilleurs habits sans rien savoir qu’il refusait d’accorder son respect à quiconque. Il admettait apprécier vivre dans le confort, mais il y avait une ligne entre vivre confortablement et vivre richement !

La Seccyeth décida enfin de prendre la parole après ce long silence. Cette chambre serait donc plus la sienne que celle de son maitre ? La raison... le croyait-elle naïf ? Pensait-elle sérieusement qu’il n’avait pas compris pourquoi le Chef dormait ailleurs ? Bon, au moins, il n’allait pas assister à ce genre de rencontre torride. C’était déjà mieux que dans son ancienne maison… son père et sa mère n’avaient aucune modestie, ni fierté. Il y a certaines images que les gosses ne devaient jamais voir… Meyrick n’avait pas eu cette chance. Après tout, si ses parents avaient été l’exception, il aurait pu faire avec, mais ses géniteurs étaient la norme, pas l’exception !

Hum, il devait cesser d’y penser. Son attention se ramena sur la femme. Elle voulait en savoir plus sur lui. Elle n’avait pas demandé de rapport au magicien enseignant ? Il était sûr que l’homme ne tarissait pas d’éloges ! Ah, comme si, il devait avoir plutôt dit quelque chose comme : « gosse n’ayant aucune notion de respect ». Les termes n’étaient peut-être pas ceux que le magicien avait utilisés, mais la signification restait la même.

Ah, ce point était intéressant. Le chef de l’ordre était, en fait, deux personnes : une femme et un homme. Oh, il ne pourrait pas jouer sur le vouvoiement et le tutoiement, quelle galère. Il allait devoir se rabattre sur le sarcasme. Il ne pouvait tout simplement pas parler à deux personnes au singulier peu importe s’ils partageaient le même corps ! Ils restaient deux entités distinctes quand même ! Hors de question qu’il leur fasse ce qu’on lui avait fait !

Meyrick entra finalement dans la pièce qui allait être sienne pour les années à venir. La femme se départit assez rapidement de son armure d’apparat, quelque chose qu’il voulait lui-même faire depuis qu’il avait été forcé de mettre ses vêtements d’écuyers. Il était bien plus à l’aise avec ses anciens vêtements. Le problème, c’était qu’il devait afficher son rang d’écuyer maintenant. Ses anciens habits avaient l’honneur d’être confortable, pas nécessairement celui d’être approprié.

Le deuxième point de la phéryxianne manqua de lui perdre son calme. La première partie l’intéressait grandement. La seconde partie était plus insultante. Il n’était pas idiot quand même ! Son irrespect envers les figures d’autorité ne l’empêchait pas de voir leur capacité !
- D’abord, dit-il avec un petit sourire amusé sur le coin des lèvres. Je dois vous remercier d’avance pour vos habitudes de sommeil. Je n’aurais pas apprécié marcher sur l’une de vos nombreuses conquêtes et je me permets d’affirmer que vous n’auriez pas apprécié ce genre d’interruption. Peut-être apprécierons-nous ce genre de situation dans quelques années ?

Il l’avait formulé en question, mais son premier but était surtout de faire comprendre qu’il n’était pas naïf. Comment pouvait-il l’être ? En dehors de ça, il tentait de rester un peu civil, le second propos de son maitre l’avait insulté et il savait mieux que de laisser ses émotions prendre le relai. Valait mieux qu’il prenne le temps de formuler ses pensées… cela n’allait pas l’empêcher de renvoyer l’insulte à sa façon.

Croisant les bras devant son torse, le jeune incube toisa la femme.
- Mes ambitions ? Quels sont-ils ? Ils sont nombreux, informa-t-il sèchement. Je ne compte pas être un visage parmi tant d’autres. Non, ce que je veux et ce que je vais devenir se résume à être quelqu’un. Vous savez, maitres, peut-être y-avait-il trop de sarcasme dans ce mot, je refuse d’être un nom oublié par le temps. Le jour où je serai satisfait sera celui où mon simple nom amènera crainte, respect, voire même la peur dans le cœur des gens. Ce sera le jour où ma personne marquera l’histoire.

Meyrick ne se voyait pas, mais il pouvait jurer que ses yeux exprimaient toute sa détermination à réussir. Être quelqu’un, être autre chose que le quatorzième fils légitime d’une bande de libertins avait toujours été sa motivation première, cela ne changerait jamais.
- Mais cela, continua-t-il. C’est mon objectif global, mon ambition finale. Aujourd’hui, vous pourriez dire que devenir un Seccyeth est mon actuel objectif. Une fois atteint, ce sera un pas de plus dans la direction de mon rêve.

Un sourire à glacer le sang naquit sur le visage de l’incube. Quelques-unes de ses mèches de cheveux voilèrent légèrement sa vue et ses yeux, aujourd’hui, vert toxique luisaient d’amusement.
- Qu’est-ce que je veux apprendre dans les prochaines années ? Tout, rit-il.

Hum, peut-être aurait-il été mieux de retenir ses émotions ? Il ne paraissait pas un peu fou, là ?
- Je vais apprendre tout ce que vous pouvez m’enseigner. Je ne vais pas arrêter jusqu’à ce que j’atteigne mon but ! Cependant, je me demande… êtes-vous simplement à la hauteur ? Je me doute que vous avez de l’ambition, vous ne serez pas Chef de l’Ordre si ce n’était pas le cas, mais croyez-vous être capable de m’aider à atteindre mon objectif, maitres ?

Le ton de sa voix avait perdu de sa bonne humeur pour devenir perçant bien que le sarcasme était encore et toujours présent quand il osait utiliser le titre de « maitres ». Il cesserait d’être sarcastique le jour où il les jugera dignes de son respect. Pour le moment, ce n’était pas gagner.
- Ce que j’attends d’un bon maitre ? Cela, je crois que c’est à moi de savoir et à vous de découvrir.

Quoi, il n’allait quand même pas lui donner tout cuit dans le bec ?! Si le Chef de l’Ordre était incapable de comprendre ce qu’il attendait de lui après ce qu’il venait de dire, Meyrick allait certainement trouver un autre maitre plus intelligent quand même. Il n’avait pas déjà été clair avec son objectif ? Certes, cela ne devait pas être si dur à comprendre qu’il voulait un maitre capable de l’aider à atteindre son objectif ? Par conséquent, il s’attendait à aucun répit de ces deux-là. On ne devenait pas le meilleur en se tournant les pouces quand même ! Et maintenant, c’était le temps de s’amuser.
- Ne vous inquiétez pas, maitres, je ne suis pas un imbécile. Pourquoi devrais-je prendre la peine de vous désobéir chez nos ennemis ?

Le rire avait complètement quitté sa voix. Son ton était glacial. Vraiment, pourquoi prendrait-il la peine de désobéir ?
- Répondez-moi, pourquoi devrais-je même penser à vous désobéir sur un territoire ennemi ?

Et là, il ne pouvait pas tenir sa colère. Heureusement qu’ils étaient deux sinon, Meyrick serait déjà en train de la tutoyer.
- Il y a une différence entre manquer de respect, informa brusquement l’incube. Et l’arrogance pure et simple. Malgré mon scepticisme quant à vos capacités, vous avez de l’expérience. Vous savez ce que vous faites. Par conséquent, je vais vous obéir. Et si vraiment quelque chose me dérange dans vos ordres, croyez-moi, vous allez être les premiers à être au courant. Je ne me gênerai pas de vous le dire, à vous de voir ce que vous ferez de mon point de vue. Je vais suivre vos ordres, car vous êtes plus expérimentés. Comprenez-vous ?

Oh, il avait pratiquement sifflé la dernière partie tellement l’idée même de désobéir en territoire ennemi lui était risible. Meyrick prit une longue respiration, juste pour laisser aller la rage que les propos de la femme avaient fait jaillir dans son cœur. Il était fier et irrespectueux comme plusieurs personnes lui avaient déjà dit, mais jamais s’était-il montré arrogant !
- Je connais mes capacités, continua-t-il plus calmement. Et j’ose espérer que vous allez les connaitre bientôt. Et je vais vous avertir une seule fois, les seuls moments où je vous obéirai sans rechigner seront : d’un, lors des entrainements. Vous êtes Seccyeths, vous savez donc ce que vous faites. De deux, lors des missions. Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas idiot. Désobéir pourrait signifier ma mort et je n’ai pas l’intention de mourir si vite. De trois, lors de rencontres officielles. Je me plais à penser que ces rencontres n’arriveront jamais en ma présence, mais si c’est le cas, je peux vous assurer que vous pourrez vous vanter de mon comportement exemplaire durant ces rencontres. Et pour finir, lorsque vous m’enseignez quelque chose. Je crois pouvoir affirmer que certaines leçons ne peuvent pas être apprises lors d’un entrainement.

L’incube se tut brièvement. Lentement, un sourire naquit sur ses lèvres, un sourire provocateur.
- Et… vous respectez ?

Malgré lui, il rit. Quoi ? C’était juste trop drôle.
- Je vais vous dire une seule chose, maitres, réussit-il à dire après avoir repris son calme. Le respect, ça se gagne, ce n’est pas donné. Je me fous de vos titres, je me fous si vous m’insultez à chaque phrase. Je m’en fous complètement. Devant moi se tient actuellement une femme que je ne connais pas. À l’intérieur de votre tête, il y a un homme que je ne connais pas. Peut-être avez-vous un titre. Peut-être êtes-vous aussi puissants que les ouïes dire font penser, mais là n’est pas la question. Vos réalisations méritent le respect. Vous ? Non. Vous aurez mon respect le jour où je pourrai vous respecter pour qui vous êtes, pas ce que vous avez fait. Et, ne vous gênez pas pour en faire autant. Je ne peux vous exiger le respect que je vous refuse, après tout.
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MessageSujet: Re: Le... la maître ?! [Pv Zéphir]   Le... la maître ?! [Pv Zéphir] EmptyLun 31 Oct - 20:13

Oh, ça, ça ne risquait pas d’arriver! À peine avait-il dit sa première phrase que Saphyra savait déjà qu’elle allait détester ce morveux. Non, pour être honnête, elle était déjà au courant, ayant été informée par le magicien enseignant de son caractère, mais l’entendre parler était tout autre. Le truc qu’il ignorait, Meyrick, c’était que son maître était capable de jouer la même carte de sarcasme que lui. Il avait beau jouer avec les mots, la Seccyeth entendait distinctement qu’il se moquait d’elle, sous-entendant qu’il savait très bien ce qu’elle, ou Zéphir, pouvaient bien faire de leurs nuits. La jeune femme décida d’ignorer son commentaire, non sans un sourire ironique qui en disait long sur ce qu’elle pensait. «Non, ça, ça ne risque pas d’arriver!» était le message lancé.

Sans démordre de son caractère sec, comme s’il était ennuyé qu’on s’enquière de lui alors qu’il devait plutôt en être flatté, Meyrick avait l’assurance de celui qui voulait devenir quelqu’un, pas seulement un seccyeth parmi tant d’autre, et cela fit glousser Saphyra. Oh, oui, avec son attitude de merde, tout le monde allait le connaître. Mais pas spécialement lui vouloir du bien! L’Ordre des dragonniers forme une équipe soudée, travaillant de concert pour en être plus forte. Lorsqu’un maillon faible (lire ici sarcastique) décide de ne pas vouloir de la compagnie des siens, il est rapidement isolé, puis tué au combat, faute d’avoir des amis sur qui compter. On sous-estime souvent l’importance des relations avec nos paires, alors qu’il s’agit de la clé de la réussite de l’Ordre, la bonne entente, le respect, l’entraide, l’esprit d’équipe… Ses rêves de gloire allaient être sa perte, en somme!

-Le respect, c’est une chose importante, je te l’accorde. Mais la crainte… c’est ce qui te fera tuer avant même d’atteindre le statut de Seccyeth, Meyrick, car les rebelles n’ont pas leur place dans l’Ordre. répliqua-t-elle sur un ton banal, n’affichant pas du tout l’impatience qui commençait à naître en elle, s’accoudant nonchalamment sur ses genoux, dans une posture de discussion comme s’il était question de la pluie et du beau temps. Zéphir aurait peut-être été mieux placé, en ce moment, pour cette rencontre. Il était patient, lui, et Saphyra avait besoin de tout son petit change pour ne pas lui sacrer une baffe dans la gueule.

Pourtant, le satané gamin restait encore amusé, peut-être que seule une bonne baffe règlerait son problème? Non, une bonne droite, toute en jointures et en dents cassées. Il rigolait (ce serait moins joli avec quatre dents en moins!), affirmant qu’il était prêt à tout apprendre, mais insinua ensuite que Saphyra n’était peut-être pas à la hauteur de son ambition à lui, comme s’il considérait devenir le Parandar suprême de l’Univers. *(Z)Attends de voir ce que cette grande gueule veut dire, encore, avant de réagir, Saph’. Je suis curieux.* Seule la voix de Zéphir avait empêché que la Chef ne l’égorge sur place. Si son visage restait calme, ses doigts s’étaient resserrés en forme de poing pour lui administrer sa leçon.

-Tu vis vraiment tout seul sur ta planète, toi hein? On l’a vu, dans tes yeux, que tu as été surpris de faire face à une femme. Tu prétends être un écuyer seccyeth, mais tu ignores que ton Chef d’Ordre est une personnalité double et un double corps, alors que même le plus bas paysan de la société est au courant de ça. Quand à notre ambition, seuls les imbéciles la sous-estiment, alors à toi de décider si tu fais parti de ceux-ci, Meyrick. Tu devrais être honoré que nous daignons t’octroyer un double apprentissage, tu auras doublement plus d’avantages, de progression, de connaissances que n’importe quel de tes comparses, et pourtant, ton ancien professeur ne trouvait pas que tu le méritais. En fait, le Magicien enseignant voulait qu’on l’attribut à un seccyeth sanguinaire qui allait le remettre au carreau, mais c’était un boulot pour le Chef de l’Ordre. Jamais Zéphir n’aurait assez manquer de cœur pour forcer n’importe quel de ses compagnons d’armes à supporter cet enfant ridicule.

Saphyra eut envie de signaler à Meyrick qu’elle doutait fichtrement de son niveau d’imbécilité, étant donné ce qu’elle avait entendu de lui et ce qu’il lui démontrait présentement, mais encore une fois, Zéphir la retint, non sans un amusement certain. Elle l’imita donc, sachant que la meilleur ruse pour faire sortir de ses gonds une petite princesse comme son écuyer, c’était se foutre de lui. Toujours accoudée de façon décontractée sur ses genoux, elle affichait un sourire rieur, qui en disait long sur ce qu’elle pensait de lui.

-Parce que tu es une tête de mule, répliqua-t-elle à sa question, un sourcil en l’air, comme si elle était étonnée qu’il le lui demande. Tu ne le savais pas? C’est ce que ton ancien professeur nous a dit, que tu es assez imbécile pour te mettre en danger pour «prouver ta valeur», et donc, par conséquent, mettre en danger ton maître, toute ta garnison, l’Ordre en entier, la mission, et pourquoi pas, Irianeth, tiens, ta patrie. Ce n’est pas nous qui l’avons dit, ne te connant pas assez, nous nous sommes fier au magicien-enseignant, et il vise rarement mal… Nous n’avons pas dit non plus que nous avions besoin de ton obéissance pour t’offusquer comme une petite princesse privé de friandise, mais par simple… mesure informative. C’était une simple parenthèse, mais à voir ta réaction, nous voyons que nous avons touché une corde sensible, s’amusa-t-elle en papillonnant des cils de façon innocente.

En fait, oui, elle avait bien voulu le provoquer, pour voir si son professeur avait exagéré ou non. Peut-être même n’en avait-il pas mis assez! Ce gamin était un emmerdeur de renom, et elle allait devoir le remettre à sa position, en bas de l’échelle, au plus vite, avec la force s’il le fallait. Monsieur voulait du respect, mais était incapable d’en éprouver pour les autres? Il fallait donc qu’il obtienne du respect avant et ensuite, il considérerait peut-être commencer à être gentil? Tiens, ça lui rappelait ce fichu prisonnier qui essayait de négocier ses conditions de détention. Saphyra venait de lui offrir une vie d’écuyer parfaite sur un plateau d’argent, et il crachait dessus en s’offusquant parce qu’elle avait négligé la petite cuiller en or?

Puis, l’emmerdeur perdit les pédales, commençant à prendre des tons supérieurs pour lui signaler qu’il suivrait les ordres pour l’expérience de Saphyra, et non par respect (enfin, c’est ce qu’elle comprit du sous-entendu) puis indiqua quand il obéirait et quand il ferait à sa tête.

- Tu n’as pas encore compris comment ça fonctionnait ici, Meyrick. Tu n’as pas le choix. Tu obéis toujours, tout le temps, peu importe la situation et ce que nous exigeons, même si c’est nous apporter le petit-déjeuner et laver le plancher avec ta langue, sinon tu es mort, ou viré, si nous sommes de bonne humeur. Comprends-tu? répliqua t’elle sur le même ton pincé.

Évidemment, Saphyra n’était pas un maître sans cœur, au contraire. Gwendoline avait toujours été traitée avec respect, mais parce qu’elle le rendait au centuple, elle n’avait donc jamais été considérée comme une esclave ou une servante. Ce n’était pas du tout le genre du Chef d’abuser ainsi des écuyers, mais si ce gamin voulait faire de l’attitude, il allait apprendre l’humilité avec eux.

-Tu dis que tu ne nous connais pas, c’est que tu es un écuyer pitoyable, susurra-t-elle en se levant finalement.

Réduisant l’écart de distance entre elle et son écuyer avec une vitesse surprenante, Saphyra laissa sa place à son alter égo masculin, profitant de l’effet de surprise pour lui arracher sa ceinture d’un seul coup (après tout, il était «la force» du duo), qui faisait toute sa valeur, et la balancer à l’autre bout de la pièce. Puis, sans attendre la moindre réaction de sa part, lui agrippa son petit visage de gamin, qu’une seule de ses mains englobait presque d’une oreille à l’autre, et le força à la regarder dans les yeux. Les rigolades étaient terminées, maintenant.

-Tu ne mérite donc pas d’être écuyer. Ce n’est ni moi, ni Saphyra qui fera de toi un Seccyeth «qui marquera l’histoire». C’est toi. Hors, la seule façon d’y arriver, c’est de rester en vie, premièrement. Deuxièmement, de ne pas te faire virer de l’Ordre, et pour l’instant, tu es plutôt mal barré . Troisièmement, de changer ton exécrable attitude et te penser le nombril du monde, parce qu’on est une équipe, et que les individualistes comme toi ne font pas des héros, mais des zéros.

Zéphir relâcha finalement son visage, faignant de lui tapoter la joue avec une tendresse paternelle et un sourire sage, mais donnant plus de force que nécessaire dans sa claque, et le poussa sur son lit simple, retournant s’asseoir nonchalamment sur son propre grand lit de Seccyeth. Il avait son titre, Saphyra aussi, ils méritaient le respect, et ce n’était pas ce gamin pompeux qui allait le leur enlever. Pas de son vivant, en tous les cas. Les affaires ne fonctionnent tout simplement pas dans cet ordre là. Bien que toujours décontracté comme la jeune femme avant lui, le phéryxian retira son épée de son fourreau, jeta un regard satisfait à la ceinture de Meyrick qui était derrière lui désormais, et fit mine de simplement s’intéresser à la brillance des pierres incrustées dans son arme, sans toutefois masquer la menace. Il n’avait pas intérêt à se jouer de lui, s’il tenait à rester en vie.

-Alors voilà comment ça fonctionne. Premièrement, tu vas t’excuser de nous avoir manqué de respect, et d’avoir été arrogant, car même s’il y a bel et bien une différence entre les deux, nous pouvons t’assurer que tu souffre de ces deux maladies graves, et que si tu ne te colle pas immédiatement un air contrit et une attitude plus décente à ton simple statut d’écuyer… oh attend, non, nous t’avons enlevé ta ceinture… ton simple statut de… rien du tout, eh bien, ta maladie grave va continuer d’empirer et va te tuer. Triste non? D’un si jeune âge! Deuxièmement, un coup que tu te seras excusé, à genoux idéalement, tu te rappelleras le respect que mérite le Chef de l’Ordre des Seccyeths, et l’appliquera désormais à la lettre. Ton enseignant t’en a sûrement parler en classe, ne nous fait pas répéter les consignes. Tu vois, Meyrick, tu semble avoir décidé que tu allais être respectueux envers nous le jour où tu le voudrais, mais ce n’est pas comme ça que fonctionne l’Ordre. Nous voulions être gentils avec toi, nous l’avons été, mais tu es trop princesse pour le réaliser. Nous t’avons même montré du respect, bien que tu sois trop arrogant pour l’avoir vu, et tu as craché dessus, alors que tu prône l’importance de celui-ci. Dans le passé, nous avons toujours été de bons maîtres envers nos écuyers, mais c’est parce qu’ils connaissaient leur position dès le début. Tu change d’attitude… sinon tu sors. Immédiatement. Je ne te retiendrai pas si tu ouvres cette porte, mais tu ne pourras plus jamais entrer dans ce château. Comprends-tu?

La ceinture d’écuyer était toujours dans son dos à lui. Un Seccyeth d’expérience, adoubée depuis ses seize ans, face à un gamin avec la tête plus gros que le cadre de porte. S’il tentait la moindre attaque, il finissait empalé dans son épée, bien que celle-ci reposait sur les genoux de Zéphir dans une fausse non-parade. D’un geste presque las, avec la main qui ne tenait pas son arme, le Chef délaçant légèrement sa tunique, ayant été spécialement cousue à leur intention afin qu’elle puisse être ajustée rapidement selon qui était dedans, puisque Saphyra était plus mince que lui. Il fit de même avec sa ceinture, d’une lenteur exagéré, donnant le temps à Meyrick de prendre sa décision.
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MessageSujet: Re: Le... la maître ?! [Pv Zéphir]   Le... la maître ?! [Pv Zéphir] EmptyJeu 3 Nov - 1:10

Devait-il rire ? Devait-il pleurer ou être fier ? Encore une fois, personne n’avait vu derrière son caractère de merde. Et bien, Meyrick admettait faire exprès, il rajoutait toujours une couche de trop… comme en ce moment. Pour déjà être menacé d’être… expulsé, fallait qu’il ait fait fort sur ce coup-ci, mais bon il n’allait pas changer pour quelqu’un dont il n’était pas sûr de pouvoir respecter encore. Après tout, son maitre n’avait pas compris ce qu’il avait laissé sous-entendre.
- La crainte, je crains que vous ayez mal compris ce que j’ai dit. La crainte prend de nombreux visages, elle n’est pas nécessairement négative, informa-t-il avec tact. Peut-être l’ignorez-vous, mais vous êtes craints, votre nom seul suffit comme avertissement. Pourtant, peu de gens cherchent votre mort. C’est ce genre de crainte que je souhaite atteindre.

Il avait laissé tomber le sarcasme. Ça ne lui servait à rien d’être expulsé, mais jamais s’excusera-t-il à genoux. Maintenant, il devait peut-être informer ce maitre sur les rumeurs qui couraient à son sujet dans le bas-peuple. Il était lui-même natif de cette caste sociale, alors il n’allait certainement pas laisser ce noble de naissance lui faire la leçon.
- Je crois que vous ignorez comment fonctionne vraiment le bas peuple comme vous le dites si bien, fit-il sans rire. Le bas peuple est rarement au courant de quoi que ce soit même à propos de quelqu’un de votre statut. La seule source informative que nous possédons, c’est les rumeurs !

Et oui, il avait pris la peine de s’inclure dans ce bas peuple juste pour montrer bien la différence entre un natif de ce monde et celui du monde des nobles. Les rumeurs, la pire source informative qui existait, mais aussi la plus intéressante. Peut-être devrait-il prendre la peine d’informer de quelques-unes des rumeurs qui courraient à son sujet ?
- Voyons, quelles sont mes rumeurs favorites vous concernant ? se questionna-t-il en faisant semblant de réfléchir. J’ai trouvé ! Il se murmure, parmi le bas peuple, qu’un imposteur prend votre place. Et cet imposteur se trouve de sexe féminin. Une autre rumeur très intéressante, c’est que vous seriez fous. Parfois vous vous prendrez pour une femme, d’autres fois pour un homme, mais jamais parle-t-on de deux personnes entièrement différentes coincées dans un seul corps. Ah, et la dernière rumeur, celle que l’on entend le plus souvent, c’est que vous êtes deux personnes distinctes à partager la même fonction : un frère et une sœur.

Meyrick sourit brièvement, ce n’était pas de la bonne humeur, mais quelque chose se rapprochant à de l’agacement. Sérieusement, qui irait parler du bas peuple à quelqu’un y étant né ? Comme si un noble pouvait comprendre la vie dans ce monde. Le manque de connaissances n’était pas rare, cela permettait habituellement aux gens plus haut gradés de manipuler les plus pauvres. La famille Nix avait peut-être été un jour aisée, mais Meyrick avait seulement connu la pauvreté. Après tout, il fallait être riche pour nourrir la ribambelle d’enfants vivant sous ce toit.

Fermant brièvement les yeux sur le lit sur lequel il était étendu, gracieuseté de son maitre, il tenta de garder son tempérament pour le prochain point qu’il allait faire. Il échoua, mais contrairement à la première fois, son manque de contrôle se perçut par la légère brise de vent qui fit son apparition dans la chambre.
- Alors, vous écoutez les propos de cet enseignant ? ria-t-il malgré lui. Mon ancien enseignant comme vous l’avez dit ne sait presque rien sur moi. Et non, je ne suis pas arrogant avec cette affirmation. Dans un cadre privé, je crois que je l’ai vu maximum dix fois… et si vous ne l’avez pas encore compris, mon tempérament ne se montre qu’à ce moment précis. Au mieux, j’étais une ombre dans la salle de classe, à peine quelqu’un à remarquer, mon travail étant toujours fait. Au pire, il a essayé, et je dis bien essayé, de me faire perdre mon tempérament. Il trouvait et je cite : « Que ce n’était pas sain pour un enfant de garder un contrôle sur ses émotions ». Savez-vous ce que je lui ai dit avec mon tact habituel ? Je lui ai répondu que la manipulation devenait beaucoup plus facile lorsqu’on croyait parler avec un petit ange qu’un petit diable. Alors, je ne vois vraiment pas pourquoi il dirait que je suis assez imbécile pour prouver ma valeur sauf… s’il n’a pas aimé notre dernière discussion.


Leur dernière discussion n’avait pas été très aimable. Il se trouvait que l’enseignant ne savait pas vraiment quoi faire de lui, ou plutôt n’avait pas encore réussi à cerner le caractère de Meyrick. La discussion avait été houleuse au mieux, l’incube ne s’étant pas laissé manipuler dans la direction de l’homme. Il manipulait les gens, il ne se faisait pas manipuler. Point barre. Malheureusement, l’enseignant avait quand même réussi à ressortir quelques traits caractères de Meyrick comme le fait qu’il était ambitieux et fier outre le manque de respect flagrant. En ce qui concerne ce dernier trait de caractère, le garçon était certain que le magicien-enseignant l’avait ressorti dès la première rencontre.
- Obéir, vous savez, c’est habituellement plus facile lorsque notre personnalité s’accorde justement avec, informa-t-il. Un mouton va suivre le berger, le loup va manger le mouton et le berger va diriger le troupeau. Trois êtres vivants qui expriment très bien la personnalité des gens. Le mouton, c’est quelqu’un qui n’a pas peur d’obéir et de suivre la foule, malheureusement il est souvent aveugle aux manipulations. Le loup, le prédateur ou, chez l’homme, le fouteur de trouble. Il va s’attaquer aux plus faibles pour atteindre son objectif. Et nous avons le berger, le meneur. Ce genre de personne supporte rarement les ordres, je vous laisse deviner le rôle qui me convient le plus.

Il n’allait pas lui dire franchement que l’idée de l’obéissance le rendait malade quand même ! Déjà qu’il avait fait un effort conscient juste pour dire qu’il allait obéir à certains moments. Argh, il détestait ce mot ! Il n’était certainement pas le mouton, et encore moins le loup. Meyrick ne s’attaquait pas à plus faible que lui, déjà que c’était dur à trouver à son humble avis, mais il n’était pas encore un berger. Il lui manquait encore beaucoup d’années avant de diriger un regroupement d’individus, mais il savait qu’il avait la capacité de diriger.
- Et non, je ne vous connais pas, affirma-t-il. Et c’est la satané de raison pourquoi je ne vous respecte pas ! Tant pis si cela fait de moi un piètre écuyer, comment puis-je vous connaitre, vous, que j’ai rencontré il n’y a même pas une heure ?! Oui, comme tout le monde, j’ai entendu parler de vous, mais il y a une différence entre entendre parler de vous et vous connaitre de première main !

Meyrick avait toujours cru que seules les rencontres face à face donnaient une certaine connaissance d’un individu. Les ouï-dire ne l’intéressaient guère. Ils étaient souvent faux, exagérés voire même créés dans l’unique but de nuire. Alors non, il ne connaissait pas son maitre et par conséquent, il ne pouvait pas dire s’il était quelqu’un qu’il pouvait respecter.
- Je ne vous connais pas, continua-t-il. Je ne sais pas quel genre de personne vous êtes. Par conséquent, je ne peux pas vous donner mon respect. Je crois que le respect se donne à une personne qui répond à ce que nous pouvons respecter.

Bon, cela sonnait affreusement mal à ses propres oreilles. S’assoyant enfin sur le lit, il se frotta les tempes tentant de trouver une meilleure explication.
- Ah, j’ai une idée. Je crois que vous avez une sœur nommée Béatrice, n’est-ce pas ?

S’il n’était pas capable de l’expliquer dans des mots, il allait tenter de montrer ce qu’il voulait dire.
- Et donc, cette Béatrice, étant de la royauté, elle doit être respectée. Chaque personne qui s’adresse à elle doit la respecter parce qu’elle est née dans la royauté d’Irianeth. Cependant, comme une personne, cette femme ne mérite pas le respect. Je ne la connais pas, mais toutes les rumeurs qui courent à son sujet sont semblables. Elle se croit supérieure à tout le monde et agit comme elle est la reine de l’univers, enfin, c’est ce que disent les rumeurs. Ce n’est pas une personne que je peux respecter. Tant pis si son titre exige le respect, je ne peux pas respecter ce genre de personne !


Et en étant sur le sujet… Meyrick tourna son regard vers son maitre, une expression sérieuse prenant place sur ses traits enfantins.
- Et avant que vous me disiez que je suis exactement le même genre de personne, laissez-moi donc vous expliquer pourquoi je ne puis être exactement le même genre de personne que cette femme.

Cette fois, le vent s’amplifia et au lieu d’une simple brise douce, un léger vent fit son apparition dans la pièce. Fermant les yeux, l’incube tenta de reprendre le contrôle sur son pouvoir.
- Voyons voir, quels furent mes mots en ce qui concerne mon ambition ? Ah oui, ce que je veux et que je vais devenir se résume à être quelqu’un. Mots-clés : Être quelqu’un. Je sais que mon attitude sous-entend que je suis supérieur, mais ce qu’il faut vraiment se fier avec moi, c’est mes mots. Mon attitude peut changer comme je veux, selon bon me semble. Je crois que vous pouvez le remarquer. Selon mon intention, je vais agir d’une façon. Les mots ? Une fois dit, il est trop tard. On peut tenter de se rattraper, mais ils sont dits. Une personne observatrice remarquera la tentative de changer de sujet ou de modifier nos premiers termes. Par conséquent, elle sera capable de déceler la vérité sur le mensonge.

C’était pour ça que Meyrick n’était pas encore un expert en matière de manipulation. Comme un enfant de douze ans, il lui arrivait de rester les mots atteindre son cœur… et comme tout enfant, il avait tendance à réagir impulsivement.
- Donc, être quelqu’un. Cela sous-entend que cette personne ne se considère pas comme un être à part entière.

Ses dents se serrèrent et il leva le regard au plafond, se laissant à nouveau tomber sur le matelas.
- Savez-vous ce que c’est d’être un satané chiffre parmi tant d’autres, dit-il finalement avec une boule dans la gorge. Être juste le quatorzième fils légitime d’une bande de libertins… Pire même, être seulement une réincarnation pour la communauté dans laquelle je suis né ? Je n’ai même pas eu le droit d’avoir un prénom m’appartenant vraiment. Meyrick, quelle blague !

Bon, son maitre n’allait certainement pas comprendre la blague, il n’était pas né dans sa communauté après tout.
- En ce qui concerne l’arrogance ou l’impertinence, continua-t-il. Hum... il s’agit d’une fierté qui se manifeste par une insolence méprisante. Je l’admets, cela a été l’approche que j’ai choisie avec vous, mais vous vous trompez en croyant que c’est un de mes traits de caractère. En fait, c’est l’approche que j’utilise avec les gens issus de la noblesse, pour une quelconque raison, la plupart du temps, ils dévoilent leur véritable couleur juste après quelques mots sarcastiques.

Il se releva à nouveau. Meyrick regarda la ceinture d’écuyer dans les mains de son maitre. Certes, quelque part au fond de lui, il avait peur d’avoir détruit sa chance, mais jamais n’allait-il le montrer. Ce n’était tout simplement pas lui.
- Et m’excuser à genou ? Je crains que cela risque d’être beaucoup plus insultant pour vous que mes propos d’il y a quelques instants. Et oui, j’ai écouté en classe, étrange n’est-ce pas ? Pourtant, non, je ne vais pas m’excuser. Je pourrai certainement faire des excuses qui paraissent le plus sincère possible pour garder mon rang. Je pourrai. Cependant, je crois fermement que les excuses doivent être sincères. Par conséquent, je crains de ne pas pouvoir m’excuser aujourd’hui pour mon attitude exécrable comme vous aimez le dire.

Il espérait gagner des points au moins sur la sincérité de ses dernières paroles et le fait qu’il avait cessé d’être sarcastique au moins pour le reste de la journée.
- Mais je ne compte pas partir de mon plein gré, j’ai travaillé pour atteindre le rang d’écuyer. Vous dites que c’est mon choix, mais ici, c’est vous qui avez le pouvoir. Je ne l’ai jamais eu et n’ai jamais cru que je l’avais.

Lentement, ses yeux rentrèrent dans ceux du chef de l’ordre. Il n’avait pas réagi lors du changement de sexe encore moins lors du changement de personnalité. Meyrick changeait lui-même assez régulièrement de personnalité… bien qu’il restât, au fond, un gosse sans aucune notion de respect pour les étrangers.
- Je me demande… au final, qui va perdre la face ?

Quoi, il ne pouvait pas s’en empêcher ! Peut-être se tirait-il dans le pied, mais il restait Meyrick et Meyrick ne pouvait pas s’empêcher de chercher les gens.
- Le chef de l’ordre si connu ou l’enfant ? L’homme atteignant probablement la trentaine bientôt ou le gosse de 12 ans ? Voyons, imaginez juste les réactions. Le chef de l’ordre renvoie un écuyer de douze ans parce qu’il est incapable de lui inculper la notion de respect. Un écuyer connu pour ce tempérament… le moulin à rumeur risque de tourner… et votre autorité de tomber d’un cran. Après tout, il ne faut pas accuser les enfants, ils sont si irrationnels par moments.


Il l’admettait, il y avait de la manipulation verbale pure et simple. Mais quoi ? Il restait un incube ! Le vent se calma doucement alors que l’amusement prenait place dans l’esprit de Meyrick.
- Alors, j’attends votre décision.
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Zéphir
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MessageSujet: Re: Le... la maître ?! [Pv Zéphir]   Le... la maître ?! [Pv Zéphir] EmptyVen 11 Nov - 20:03

Qu’est-ce qu’il pouvait être imbécile, quand même. Zéphir et Saphyra n’étaient pas craints, pas du tout, même selon la version idiote de cet écuyer! Ils étaient respectés. Ni plus, ni moins, on reconnaissait leur autorité, leur bonté (ouioui), leurs compétences de dirigeants et de gestion, mais surtout en tant que guerriers accomplis. Les gens aimaient le Chef de l’Ordre. Enfin, les gens de l’Ordre l’aimaient, pour les autres, ils assumaient. On ne leur avait jamais jeté de regards hostiles, en tous les cas ! Quant à savoir ce qui se passait dans le bas peuple, il était tout aussi bien placé pour le savoir, ce gamin ne connaissait vraiment pas son maître, et allait bientôt regretter ses paroles. Non mais, il pensait avoir à faire à Béatrice O’Hell ou quoi? (À noter que la petite sœur royale aurait déjà assassiné ce gamin à mains nues si elle avait été son maître… et on disait que c’était Saphyra qui était en proie aux manques de retenues!)

Pour ce qui était des rumeurs, seuls les moins éduqués de la population pouvaient croire pareille chose, ça en disait long sur le milieu de vie pitoyable d’où venait Meyrick. N’importe qui, à la capitale, pourrait répondre correctement à la question sur l’état de Zéphir et Saphyra, même s’ils ne comprenait pas toujours le comment et le pourquoi. Décidément, le Chef des Seccyeths pouvait déjà rayer «informateur/espion» de sa liste des spécialisations potentielles de son écuyer… enfin, s’il restait écuyer assez longtemps pour qu’il lui trouve une spécialisation!

Précisions:

-Sauf que Saphyra et moi ne sommes ni le loup, ni le berger. Nous sommes le dragon. N’oublie pas ça, Meyrick. Les dragons mangent les bergers récalcitrants.

Ce gamin décidait encore de lui cracher en pleine face qu’il ne le respectait pas? Il contrôlait l’Ordre qu’il voulait servir, oui SERVIR, car on ne peut ressortir de la masse sans servir d’abord, mais il ne le respectait pas quand même? Plus l’enfant parlait, moins Zéphir écoutait. En fait, Meyrick venait de signer sa propre expulsion, et il ne s’en était pas encore rendu compte. Le Chef de l’Ordre n’écoutait même plus, ne sachant qu’elle allusion il venait d’y avoir avec Béatrice, ni sa stupide définition de son ambition. Le phéryxian avait tout simplement décidé que, si le gamin ne le respectait pas, il ne lui accorderait pas le respect de l’écouter.

C’est à peu près au moment où le vent commença à se faire sentir dans la pièce que Zéphir soupira en roulant des yeux, se relevant stupidement pour fermer les volets de sa fenêtre, bien que les courants provenaient de l’adolescent et non de dehors. Puis, il commença à réenfiler son armure d’apparat, portant à peine attention à celui qui, justement, était en train de brailler qu’il était tristement le quatorzième enfant d’une communauté qui se fichait de lui. Quelle belle ironie. Il avait cherché qu’on se fiche de lui, en fait. Qui voudrait d’un gamin aussi intenable? Certainement pas le Chef des Seccyeths, qui avait bien d’autres chats à fouetter.

-Être un chiffre parmi tant d’autres? Fait nous rire. Croire que nous ne comprenons pas prouve encore que tu es trop imbécile pour t’informer correctement sur l’Ordre avant de parler. Tu crois que, étant le fils du Roi, on nous a tout bonnement donné la Chefferie sans poser de question? He non, mon garçon, nous avons commencé à porter le nom O’Hell qu’à la mort de notre père, et nous étions déjà Chef à ce moment là. Car Velistan nous avait renié, et nous n’étions rien d’autre qu’un Seccyeth parmi tant d’autres, un chiffre, jusqu’à ce que nous prouvions notre valeur et soyons gradés Chef. Pas avec l’arrogance, ni l’impertinence ou le manque de respect, mais avec la pure détermination, la reconnaissance de ceux qui travaillent avec nous et l’esprit d’équipe. Hors, si tu possède le premier, nous craignons que tu n’auras jamais les deux derniers, voilà pourquoi… tu ne deviendras pas Seccyeth, ton chemin s’arrête ici. soupira Zéphir, l’air lasse, ramassant ses armes pour retourner à son travail.

En fait, après avoir introduit son écuyer dans son nouveau rôle, Saphyra avait prévu l’emmener dans un Conseil de Guerre pour qu’il voit l’envers du décor, ce que faisait vraiment le Chef de l’Ordre, assister aux décisions importantes de leur nation. Mais il était hors de question qu’il traîne un tel boulet dans un lieu public, ni nulle part en sa compagnie, en fait. Malheureusement pour Meyrick, sa sincérité ne lui avait pas fait gagner de point, au contraire, elle lui en avait fait perdre. Juste avant d’ouvrir la porte, Zéphir ramassa la ceinture d’écuyer, et adressa un dernier regard lasse à celui qui fut, l’espace d’une heure, son écuyer.

-Les gens nous admirent, Saphyra et moi, Meyrick, c’est ça que tu n’as pas compris. Quand ils sauront que nous t’avons destitué, tout le monde te tournera au ridicule. Personne ne remettra en doute notre parole, car ici, ce n’est pas un camp de redressement pour les gamins intenables. On a une guerre a mener, pas le temps de faire du babysitting. Hors, gaspiller un potentiel talent pour gagner du temps avec un tête de nœud, c’est justifiable. Nous ne prenons, finalement, que la décision la plus équilibrée pour la suite des choses. Que le moulin à rumeur tourne tant qu’il veut, le grain qui en sortira ne sera que celui de ton incompétence à te coller au système militaire en place.

Un petit gamin tout ridicule qui attendait que le Chef prenne sa décision, lui désobéissant lorsqu’il lui exigeait de demander pardon. Ça, c’était de l’arrogance pure et dure. Ça n’avait pas sa place dans un Ordre aussi valeureux que celui des Seccyeths. Inflexible, Zéphir haussa des épaules et sorti de sa chambre, lança un dernier avertissement par-dessus son épaule.

-Si tu veux réintégrer l’Ordre, débrouille toi pour nous plaire. Pour l’instant, tu es viré. Si tu es trop idiot pour te faire pardonner correctement, retourne chez toi n’être qu’un numéro dans ta famille pauvre et sans avenir, puisque tu es incapable d’accepter d’abord que tu devras commencer par être un numéro parmi les aspirants Seccyeths avant de devenir quelqu’un. Oh, et en passant, si elle t’entend encore utiliser la moindre once de sarcasme à notre égard, Saphyra jure qu’elle t’arrachera la langue et t’obligera à nettoyer le plancher de l’armurerie avec.

Bon, c’était un peu stupide, puisque ça salirait la pierre, plutôt que de la nettoyer. Non pas par le sang, mais par l’odieuse crasseté qui pouvait sortir de la bouche de cet enfant… Zéphir s’éloignait déjà dans le couloir, en direction de la salle du Conseil.

-Et ferme la porte en sortant, nous ne voudrions pas qu’il y rentre des courants d’airs, tu pige?
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