Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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 Voler de ses propres ailes [Vigie]

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Primrose
Élève
Primrose


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MessageSujet: Voler de ses propres ailes [Vigie]   Voler de ses propres ailes [Vigie] EmptyDim 5 Fév - 13:40

- Papa! s’écria joyeusement la petite en poussant la porte de sa chambre. Elle savait que sa maman était partie au château avec Altaïr, donc elle avait son papounet à elle seule toute la journée.

Elle courut maladroitement jusqu’à la salle à dîner, où se trouvait son géniteur. Son mélange de bondissement et de battement d’ailes lui donnait toujours un équilibre précaire. Il n’était pas rare, comme ce fut le cas ce matin, qu’elle culbute une fois ou deux. Heureusement qu’elle était excitée par l’idée de revoir son paternel et qu’elle oubliait rapidement qu’elle était tombée.

Une fois à la hauteur du pheryxian, elle tendit les bras pour qu’il la prenne sur ses genoux. La fillette ne manqua pas de mettre ses mains potelées sur les joues de son père et de lui donner un bisou à quelque part dans les environs du nez. Disons qu’elle devait encore se pratiquer à embrasser le bon endroit dans sa hâte de montrer son affection.

Primrose sourit, puis s’assit sur les cuisses de son paternel. Elle se blottit contre lui et replia ses ailes sur elle-même. Par la suite, elle se laissa tenter par les petits fruits que son père apportait à sa bouche. De toute évidence, la petite voulut faire pareil avec son papa adoré… sauf qu’elle eut plus de succès à lui entrer un bleuet dans le nez et lui écraser une framboise sur le menton que de le nourrir. On dit que c’est l’intention qui compte, pas vrai?

Père et fille se nettoyèrent le visage et les mains après le déjeuner. La plus jeune imita tous les gestes de son idole avec plaisir. C’est alors que Soren avoua à sa progéniture qu’il avait une surprise pour elle. Il va sans dire que l’oisillon se mit à le bombarder de questions sur ce qu’était sa surprise. Elle lui tourna autour, tira sur ses pantalons, essaya de grimper sur son dos, lui lécha la main… Bref, il n’y a rien qu’elle ne fit pas pour attirer son attention et essayer de le convaincre de lâcher le morceau. Cependant, le pheryxian tint bon et ne pipa mot sur ce qui attendait son enfant.

- Mais papa, veux savoir! supplia Primrose, tandis qu’elle trottait derrière son géniteur.

Ils quittèrent leur maison de campagne et marchèrent main dans la main pendant un bon moment. La gamine fut souvent distraite par des insectes qui volaient à la hauteur de ses yeux, ou par les paysans qu’ils croisèrent. Elle dut se faire rappeler à l’ordre et tirer par la main à quelques reprises, sans quoi elle aurait tôt fait de finir dans le fossé parce qu’elle ne portait pas attention à où elle allait.

La famille se retrouva éventuellement sur des petits vallons, en bordure de la forêt. Toute excitée, l’enfant grimpa sur un rocher qui avait environ la même hauteur qu’elle. Heureusement qu’elle avait des griffes pour l’aider, ainsi qu’un coup de main subtil de son géniteur.

- Papa, quoi surprise? demanda-t-elle, revenant à nouveau à la charge.
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Vigie
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MessageSujet: Re: Voler de ses propres ailes [Vigie]   Voler de ses propres ailes [Vigie] EmptyJeu 9 Fév - 16:25

Il était revenu de mission la veille en compagnie de Miya, son écuyère. Malgré le fait qu’ils étaient arrivés au château en plein après-midi, le pheryxian n’avait pas eu un seul instant à lui pour se reposer. Il avait d’abord profité de ses retrouvailles avec sa femme dans les bains, puis avait été faire son rapport à Losly et Adelyn pour ensuite manger son repas du soir en compagnie de sa petite famille. Les enfants se couchant tôt, il avait pu alors profiter DE NOUVEAU de sa tendre épouse comme l’imposait son statut d’homme marié. Au final, les moments de tendresse d’ordinaires si rares entre Doubhée et Vigie (la dure vie de parents, quoi!) s’étaient éternisés jusqu’aux petites heures du matin. Ainsi, le jeune papa pouvait clairement dire que la nuit avait été plutôt courte!

En épouse exceptionnelle qu’elle était, Douh avait pris pour initiative de s’occuper elle-même de faire déjeuner la marmaille. Oh il était à parier qu’elle aurait bien profité également de quelques heures de sommeil supplémentaires pour rattraper son état de fatigue bien avancé, mais elle avait rendez-vous avec la magicienne Nata, tôt ce matin, pour poursuivre sa formation. Elle avait donc pris Altaïr avec elle (comme à chaque fois) et avait demandé à sa grande fille de s’occuper dans sa chambre afin de permettre au papa de dormir un peu plus, puisque sa mission l’avait littéralement crevé. De plus, elle devait rester la plus silencieuse possible, puisque sa tante Miya sommeillait également dans la chambre d’à côté, cette dernière ayant particulièrement usé de sa magie auprès des blessés qui défendaient les lignes ennemies. Vigie avait été conscient du départ de sa merveilleuse femme et s’était promis intérieurement de prendre le relais auprès de leurs progénitures, le soir même, histoire de lui permettre de se reposer à son tour.

Primrose était pleine de bonnes intentions, Soren le savait. Mais étant une enfant plutôt expressive et remplie d’une joie de vivre débordante, il était fort peu probable qu’elle ne tienne en place plus de quelques minutes. Toutefois, la petite féline eut tout de même la force de rester dans sa chambre une BONNE demi-heure avant de finalement oublier toutes ses résolutions et d’entrer en trombe dans la pièce où sommeillait son paternel. Évidemment, le chevalier immaculé était réveillé (comment ne pas l’être avec ce cri de joie si matinal…), mais garda néanmoins les paupières closes, espérant que sa tendre chérie aurait plutôt l’idée merveilleuse de venir se lover contre lui pour faire dodo plutôt que de vouloir l’inciter à se lever. Ééééévidemment, ce ne fut pas le cas! Il entendit les petits pas maladroits de Rose accourir jusqu’à lui, puis un silence temporaire plana. Soren ouvrit un œil et vit sa petite puce, tout sourire, tendre les bras en sa direction. Comment pouvait-il résister à cette bouille adorable?

- Bon matin, mon poussin, fit-il en se redressant et en tendant les bras pour la cueillir.

Il vint la déposer sur ses genoux, puis sa progéniture posa ses petites mains potelées chaque côté de son visage pour venir déposer un baiser à côté de son nez… Bah, elle avait PRESQUE visé juste. Il ne lui manquait qu’un peu de pratique! Primrose vint se lover contre lui, puis Soren repéra un plateau de fruits que lui avait préparé Douhbée ce matin. Aaaaaaah, sa femme! Elle était si extraordinaire! Il tendit la main, rapprocha le plat de lui, puis prit une fraise qu’il porta à la bouche de sa fille aînée. Cette dernière ne se fit pas prier pour mordre à pleines dents dans le fruit juteux! Bien sûr, elle voulut l’imiter et le papa se prêta au jeu… ce qui se résultait en un bleuet dans sa narine droite et une framboise directement sur le menton. Au moins, l’oisillon trouvait ça plutôt drôle! Ahahah! Il aimait entendre son rire!

Après le petit déjeuner, les deux pheryxians allèrent se débarbouiller dans la salle de bain et Vigie nota du coin de l’œil la façon dont sa petite chérie prenait grand soin de l’imiter. Elle était réellement adorable!

- Rose? Puisque nous passons la journée ensemble, toi et moi, je dois enfin t’avouer que j’ai une surprise pour toi. Instantanément, la petite fille devint excitée comme une puce et le bombarda de questions parfois drôlement formulées. Je ne peux pas te dire ce que c’est, Rose! C’est le but d’une surprise! Il faut garder ça secret jusqu’au moment où on le dévoile! Allez, va t’habiller!

Il était temps pour lui de lui apprendre à voler. C’était à environ son âge qu’il avait fait ses débuts en la matière et il considérait qu’il était primordial pour sa fille d’apprendre ce mode de déplacement le plus tôt possible. En cas de pépin, ça lui permettrait de fuir ou même de repérer les environs si elle devait se perdre. Pendant un bref instant, un élan de nostalgie prit le jeune homme d’assaut alors qu’il pensait à son père et ses frères qu’il n’avait jamais revus. Comme il aurait voulu que son paternel voie ce qu’il était devenu… Il aurait adoré sa petite-fille (la première de sa famille, puisque son géniteur n’avait eu que des garçons). En parlant de « fillette », Soren réalisa enfin toutes les simagrées que faisait cette dernière pour attirer son attention et ne put s’empêcher de grimacer en la sentant lui lécher les doigts. Elle était vraiment déterminée!

- J’ai dit non, Rose! Tu le sauras le temps venu! Se contenta-t-il de répliquer à ses supplications.

Une fois qu’ils furent habillés, père et fille s’aventurèrent à l’extérieur de la maison de campagne. Au moins, Miya serait tranquille pour se reposer un peu… Ils marchèrent sur les sentiers de terre battue pendant un bon moment, main dans la main, et Soren dut ramener sa fille à l’ordre alors qu’elle tendait à vouloir suivre un papillon. L’été débutait et les journées chaudes battaient leur plein. Le soleil brillait de mille feux et le ciel était complètement dégagé, sans compter que la brise était plutôt légère. C’était, somme toute, une journée parfaite pour apprendre à voler! Finalement, la petite famille s’arrêta près de petits vallons en bordure de forêt et la gamine – toujours excitée – grimpa à l’aide de ses griffes sur un rocher de bonne taille. Évidemment, elle lui balança à nouveau cette question, mais ça amusa Soren plus que cela ne l’agaçait vraiment.

- Sais-tu ce que nous sommes, toi et moi, Rose? Demanda-t-il, les mains dans le dos. Sa réponse le fit éclater de rire. Ouais, c’était la logique même! Oui, je suis ton papa et tu es ma fille, bonne réponse! Mais en dehors de ça. Qu’avons-nous de différent avec maman et tante Miya? Nous avons des ailes, exactement. Oui, Altaïr aussi en a, tu as raison! Doubhée et Miya sont des pardusses, un peuple félin provenant du désert. Papa, lui, est un pherixyan : un homme-rapace venant des montagnes du nord. Bon… le nom de sa race était peut-être un peu compliqué à prononcer pour sa fille de quatre ans, mais il avait bon espoir qu’elle y arriverait un jour. Qu’est-ce que les oiseaux font, Rose? AHAHA! Oui! Ils font cuicuis, je suis d’accord. Mais les oiseaux, ils volent également. Et c’est ce que nous allons apprendre aujourd’hui.

Les yeux de sa fille s’agrandirent soudainement, brillants d’une excitation presque palpable. Bien! Elle semblait motivée, c’était une excellente chose! Vigie se recula de deux pas, puis ouvrit ses ailes blanches tachetées de noir toutes grandes, laissant le soleil miroiter sur ces dernières. Instinctivement, sa progéniture l’imita et il esquissa un sourire. C’est alors qu’il réalisa que sa fille n’avait jamais réellement pu gagner en altitude de toute sa courte vie. Entre les classes, les missions et l’éducation des bambins, les parents n’avaient pas vraiment eu le temps de s’adonner à ce genre de plaisir avec l’aînée des deux enfants. D’autant plus que Douhbée avait parfois tendance à être un peu insécure avec sa précieuse fille… C’était donc le moment ou jamais! Le chevalier tendit les mains vers Primrose et l’invita à le rejoindre. Il la souleva dans ses bras, puis posa un baiser sur son front.

- Accroche-toi, mon poussin, fit-il tout bas, comme si c’était un secret. Papa va te montrer quelque chose que seuls les pheryxians connaissent.

Il courut quelques pas, puis effectua un puissant battement d’ailes avant de prendre de l’altitude. Le vent soufflait dans leurs cheveux et l’air était doux. Le soleil réchauffait leur peau naturellement claire et Vigie survola les arbres, passant près de deux pigeons qui voltigeaient non loin d’eux. Ils glissèrent au-dessus des champs de blé, puis, au bout d’un moment, se rapprochèrent d’un moulin à vent dont les lattes pivotaient mollement. Soren alla se ficher tout en haut du bâtiment, s’assoyant sur une corniche assez large et déposant sa fille à ses côtés (en s’assurant qu’elle ne tomberait pas). D’où ils étaient, ils pouvaient voir les champs, les arbres et les fleurs estivales à perte de vue. Le jeune papa fut enchanté de voir l’émerveillement dans les yeux de sa petite et tendit la main pour pointer un truc à l’horizon.

- Tu vois ça? Cette petite chaumière minuscule? C’est notre maison! On la voit même d’ici! En vol, ça ne nous prendre qu’une vingtaine de minutes pour nous y rendre. À la marche, il faudrait compter près d’une heure. Rose, j’aimerais que tu m’écoutes attentivement, d’accord? C’est important que tu respectes TOUTES mes consignes pour notre pratique de vol, compris? C’est très important que tu apprennes à bien le maîtriser, parce que si tu devais tomber de très haut, tu pourrais te faire sérieusement mal. Pour ta sécurité – et pour celle de papa, puisque maman ne lui pardonnerait jamais – tu DOIS être prudente et ne prendre aucun risque non nécessaire. Promets-le-moi.

La petite fille s’exécuta, puis il esquissa un sourire. Bon… comme premier vol, il devait trouver quelque chose de plus bas que le haut d’un moulin… Il n’allait surtout pas reprendre la méthode que son propre père avait employée! Il s’en rappelait comme si c’était hier… Östen – son père – l’avait entraîné au sommet du pic qui surplombait leur maison. Il lui avait fait un discours incroyable sur l’importance du vol chez les pheryxians (comme ce qu’il venait de faire avec Primrose, en fait…), puis s’était contenté de le lancer dans le vide en s’écriant « Vole de tes propres ailes, mon fils! ». Le jeune Soren avait eu tellement la trouille qu’il s’était souillé pendant l’exercice… Au moins, il avait appris rapidement… Un sourire naquit sur ses lèvres fines alors qu’il repéra un amoncellement de ballots de foin, près de la base du moulin. Ce monticule factice était plus haut que lui, mais pas assez pour blesser Rose en cas de pépin. Parfait!

Sans plus attendre, il agrippa sa fille, puis se jeta dans le vide pour planer jusqu’à l’endroit de son désir. Il déposa sa petite sur le plus haut ballot, puis s’éloigna de quelques mètres.

- Okay Rose! C’est très simple, tu devras d’abord renforcir tes ailes. Pour voler, il faut que tu battes des ailes dans un mouvement ample et régulier. Si tu vas trop vite, tu vas tomber et si tu ne les bouges pas en même temps, ça ne fonctionnera pas non plus. Tu dois forcer avec les muscles de ton dos pour les garder bien ouvertes. Il est très important aussi que tu regardes là où tu veux aller, sinon tu n’iras pas droit. Regarde-moi, mon poussin! D’ici la fin de la journée, j’aimerais que tu puisses planer jusque dans mes bras, d’accord?
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MessageSujet: Re: Voler de ses propres ailes [Vigie]   Voler de ses propres ailes [Vigie] EmptySam 25 Fév - 15:54

Sa petite queue battait vivement l’air, signe parmi tant d’autres que la gamine était fébrile face à cette surprise qui l’attendait. Elle avait été sage – ou presque – tout au long du voyage ayant amené père et fille aux vallons près de la forêt. Elle espérait donc avoir mérité que son géniteur mette fin au suspense. Elle le fixait de ses grands yeux dorés, brillant d’admiration. Elle était d’autant plus excitée parce que cela faisait un moment qu’elle n’avait pu passer de temps avec Soren. Une surprise était donc la cerise sur le gâteau.

Lorsqu’il lui demanda ce qu’ils étaient, elle s’empressa de répondre : « Toi, papa! Moi, bébé! » Elle gigota un peu sur place, pouffant de rire avec le chevalier, et ce, même si elle ne savait pas ce qui était drôle. En fait, la bonne humeur de son père était simplement contagieuse. Peut-être devait-elle mériter sa surprise en offrant une bonne réponse à toutes les questions qu’on lui posait… car elle devait maintenant trouver ce qui était différent d’avec sa maman adorée et sa tante. Elle fixa le sol un instant, son index de la main droite sur sa bouche, avant de s’exclamer : « Des ailes! Papa et moi avoir ailes! Altaïr aussi! » Elle battit desdits membres pour accentuer son point, comme le faisaient si souvent les enfants. Heureuse d’avoir répondu correctement, elle hocha vigoureusement de la tête face aux explications sur les races qui lui étaient données. « Fé-chian! » s’essaya-t-elle une première fois. Insatisfaite, elle fit une nouvelle tentative. « Fé-rian! » Elle plissa les sourcils et fit la moue, la tête penchée sur le côté. À savoir pourquoi, elle n’arrivait pas à le dire de la même façon que Vigie. Ce dernier enchaina avec une nouvelle question, ce qui ramena toute l’agitation chez Primrose. Que faisaient les oiseaux? Oh, elle le savait, ça! « CUICUI! » cria-t-elle, tout en sautant sur place.

Cependant, rien ne pouvait la préparer à la fameuse surprise : elle allait apprendre à voler comme un oiseau. Sa mine se décomposa une fraction de seconde, le temps que l’information se rende à son cerveau, puis elle devint à nouveau rayonnante. On aurait pu croire que des étoiles venaient de s’installer dans ses yeux. « Oui, voler! » Sans même y réfléchir, elle étira ses ailes dans toute leur splendeur comme le faisait son géniteur devant elle. Elle espérait en avoir d’aussi grandes quand elle serait plus vieille. Elle avait toujours trouvé que c’était joli, des plumes tachetées.

Il va sans dire que la fillette ne se fit pas prier pour se faire prendre par Soren. Elle sourit face à sa marque d’affection, qu’elle lui rendit sur la joue. « Ooooh… » murmura-t-elle de façon exagérée, en réponse à son papounet qui lui confiait qu’il était sur le point de lui dévoiler un secret de leur race. Elle se sentait privilégiée. Elle passa ses bras autour du cou du pheryxian et le serra fortement. Elle rit à le sentir courir, mais s’interrompit lorsqu’il prit son envol. Non pas qu’elle avait peur, bien au contraire, elle était plutôt concentrée entièrement sur la vue du sol qui devenait infiniment petit. Ce que c’était ahurissant de voir les choses d’un angle totalement différent. Elle tourna vivement la tête pour admirer les pigeons, qui la firent sourire à pleine dents.

Elle avait l’impression de découvrir le monde pour la toute première fois. Tout son petit être était en pleine effervescence. D’ailleurs, quelque chose s’éveilla en elle, bien qu’elle ne pouvait pas encore mettre le doigt dessus. Elle découvrirait, avec le temps, que c’était l’amour du vol et des hauteurs qui la rendait si heureuse. Fendre l’air comme elle le faisait dans les bras du chevalier lui permettait de se connecter avec le monde autour d’elle, de vivre en ne faisant qu’un avec la nature.

L’enfant de quatre ans tituba légèrement lorsqu’elle mit les pieds sur le toit du moulin, mais ne tarda pas à retrouver son équilibre. Son sang de pardusse l’aidait beaucoup dans ce domaine. Elle tourna ensuite la tête en direction des champs de blés. Elle n’aurait jamais pensé qu’ils pouvaient être aussi sublimes. Jusqu’alors, elle ne les avait vus que comme d’excellents terrains de jeu. « Hmm? » fit-elle quand son géniteur attira son attention. Elle regarda en direction qu’il pointait du doigt, cherchant ce qu’elle devait voir. « Chau…mière? » répéta-t-elle, incertaine. Elle mit un instant à comprendre que chaumière était un synonyme de maison, mais ne fut que d’autant plus ravie lorsqu’elle en saisit le sens. « Maison à nous? » demanda-t-elle, levant son regard admiratif en direction de Vigie. « Vais écouter, promis! » s’exclama-t-elle, avant d’enserrer le bras de son père. Ce dernier lui demanda de ne pas lui désobéir. La fillette ne prit pas la peine de réfléchir, puis hocha vigoureusement de la tête, simplement parce qu’elle était toute excitée d’apprendre à voler. « Promis, papa! Promis! »

Prim tapa des mains avant de se laisser transporter un peu plus loin. Elle se laissa choir sur le ballot de foin, étant momentanément distraite par l’idée de jouer avec un brin de foin. Qu’y pouvait-elle? C’était son petit côté lynx qui ressortait. Heureusement, papa était là pour la ramener à l’ordre. Elle se releva alors maladroitement, mais sans tomber, puis sourit d’une oreille à l’autre. C’était le moment? Elle allait apprendre à voler maintenant? Elle espérait que ça ne serait pas trop compliqué. Elle écouta d’une oreille les conseils pour un vol réussi, mais ses yeux suivaient une sauterelle qui sautait par terre. Elle sursauta quand elle se fit interpeller. « Oui, papa! » répondit-elle instinctivement. « Voler à papa? Oui! Voler à maman aussi? » Elle espérait bien pouvoir montrer à Douhbée cette nouvelle chose qu’elle était sur le point d’apprendre.

La leçon débuta avec un exercice consistant à faire bouger les ailes en même temps, ce qui ne fut pas aussi évident pour l’oisillon qu’elle ne l’aurait cru. Elle avait tendance à vouloir bouger trop rapidement, ce qui lui faisait perdre toute sa synchronique. Elle recommença une fois, deux fois, trois fois et plusieurs autres fois. Éventuellement, elle cria de mécontentement et croisa les bras, sur le bord des larmes. Pourquoi était-ce aussi dur? « Pas capable! » se plaignait-elle quand Soren l’encourageait à essayer de nouveau. Elle était sur le point d’abandonner pour de bon lorsque son paternel lui suggéra de faire comme lui. D’abord boudeuse, la petite se laissa éventuellement emporter par l’exercice. Il était définitivement plus facile pour elle de miroiter ce qu’elle voyait : elle avait déjà l’habitude de tout faire comme son idole.

Elle se mit à gagner en assurance au bout d’un moment. « Essayer voler, maintenant! » décréta-t-elle. Elle recula d’un pas sur son ballot de foin et se lança dans le vide. Elle battit frénétiquement des ailes, mais ne réussit pas à planer comme elle le voulait. Elle agit si rapidement que son père n’eut pas le temps de se rapprocher suffisamment quand elle sauta et elle tomba par terre. Elle se mit instantanément à pleurer, bien qu’elle se fût à peine fait mal aux pieds à l’atterrissage.

Ce ne fut rien qu’un câlin bien placé et un bisou sur la tête ne pouvaient régler. Elle sécha ses larmes à l’aide de sa manche et fut prête à recommencer. Cette fois, Soren se tint plus près de sa progéniture. La gamine étendit ses ailes quelques fois, puis se lança à nouveau. Elle suivit toutefois les conseils du pheryxian et battit des ailes moins vite. Elle ne se sentit toujours pas voler, mais il lui semblait que sa tentative avait été moins pathétique que la précédente. Elle se laissa ramener à son ballot de foin, déterminée à l’avoir cette fois.

Elle planta ses yeux déterminés dans les iris dorés de son père : c’était maintenant ou jamais! Elle ouvrit grand les ailes, se prit un élan, puis sauta. Cette fois, elle se rappela de forcer à l’aide des muscles de son dos et sembla trouver une vitesse adéquate pour le battement de ses ailes. Elle glissa donc dans les airs sur une petite distance. Elle hurla de joie lorsqu’elle atterrit dans les bras de son géniteur. « Réussi! Voler, papa! Encore! Encore! Encore, encore, encore! » Elle gigotait tellement que son pauvre père faillit l’échapper. Elle utilisa d’ailleurs le torse de ce dernier pour se donner un élan et remonter sur le ballot de foin. « Plus loin! » Elle ne tenait plus en place, elle voulait recommencer… et elle le fit. Il lui semblait qu’elle n’arriverait jamais à se lasser de voler. C’est pourquoi elle réitéra son exercice un nombre incalculable de fois. À son âge, elle débordait d’énergie et n’était pas sur le point d’être trop fatiguée pour continuer. À chaque essai, le chevalier reculait un peu plus et attendait son enfant avec les bras grands ouverts.

- Je t’aime, papa! lui cria-t-elle alors qu’elle glissait vers lui. Quand voler haut comme papa? s’enquit-elle.
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MessageSujet: Re: Voler de ses propres ailes [Vigie]   Voler de ses propres ailes [Vigie] EmptyLun 6 Mar - 16:29

Elle bougeait ses petites ailes dans des mouvements amples sous le regard bienfaisant et rempli de fierté de son paternel. Comme elle était jolie, sa petite tourterelle d’amour! Le regard rempli de détermination, Primrose tenta de garder un rythme régulier dans ses battements d’ailes, mais sans grand succès. Elle allait trop vite ou ses mouvements n’étaient pas assez amples. Le grand pheryxian se fit un point d’honneur à la corriger de façon régulière afin de la guider avec plus de facilité vers un rythme plus adéquat. Primrose recommença son manège à plusieurs reprises avec beaucoup de difficulté. Au bout d’un moment, elle croisa les bras sur sa poitrine, complètement découragée, et se mit à geindre, les larmes aux yeux. Oh non! Elle ne devait pas se dégonfler maintenant!

- Ça va, ma puce! Il ne faut pas abandonner! Allez, on recommence! Tu vas adorer quand tu y arriveras et nous pourrons montrer tes magnifiques progrès à maman! Écoute, Rose, regarde-moi et fais comme moi, d’accord?

Dans un mouvement régulier, Vigie se mit à battre des ailes. La gamine sembla retrouver un brin d’espoir et se mit rapidement à l’imiter, suivant sa cadence. Au bout d’un moment, Rose décréta qu’il était temps pour elle d’essayer de véritablement voler cette fois. Le paternel esquissa un sourire, puis se tint prêt à l’attraper en cas de pépin. Toutefois, la bambine fut plus rapide et se jeta à la vitesse de l’éclair en bas de son perchoir en omettant complètement les consignes initiales! Ni une, ni deux, elle s’écrasa au sol et se mit à pleurer bruyamment. Vu la hauteur, il était probable que son orgueil soit plus endolori que son corps! Vigie s’empressa d’arriver à sa hauteur, la prit dans ses bras et la consola sans se faire prier. Il la serra contre lui, lui donna un bisou sur la tête et la remit en position.

- T’en fais pas, chérie. C’est normal que ce soit dur! Allez, on recommence!

Cette fois, le chevalier immaculé décida de s’approcher afin de pouvoir intervenir plus facilement en cas de chute. La petite fille essuya ses grands yeux larmoyants du revers de sa manche, puis se jeta à nouveau dans le vide en battant des ailes moins rapidement. Vigie s’empressa de l’attraper au passage et la félicita malgré tout, voyant là une petite progression. Il la ramena ensuite sur son perchoir improvisé et se recula encore une fois. Une nouvelle vague de détermination prit la fille aînée d’assaut alors qu’elle planta ses yeux dans ceux de son papa. Elle se donna un nouvel élan… puis plana jusqu’à son géniteur qui s’exclama de joie en cœur avec sa fille.

- Bravo Rose! S’écria-t-il en la faisant tournoyer autour de lui. Tu as été géniale!

Complètement surexcitée face à l’opportunité de recommencer, Primrose se tortilla dans tous les sens en criant, au point où Soren faillit l’échapper. Il lui demanda de se calmer un peu alors qu’il la ramenait près du ballot de foin et la petite fille poussa sur sa poitrine avec ses minuscules pieds pour se permettre de grimper plus vite en hauteur. Elle s’empressa ensuite de lui sommer de se reculer afin de pouvoir mettre plus de distance entre eux. L’expérience fut répétée encore et encore et encore. À chaque réussite, Vigie se fit un point d’honneur de féliciter sa grande fille afin qu’elle comprenne à quel point il était fier d’elle. Au bout d’un moment, alors qu’il s’apprêtait à l’attraper pour une énième fois, la petite chose s’écria haut et fort qu’elle l’aimait avant d’atterrir dans ses bras. Ces mots, aussi simplement prononcés, firent fondre le cœur du chevalier qui serra sa petite tourterelle contre lui. Évidemment, elle ne put s’empêcher de lui demander quand elle aurait l’opportunité de voler très haut.

- Nous commençons par la basse altitude parce que tu dois renforcir ton dos, ma puce, expliqua-t-il en embrassant sa petite tête aux oreilles félines. Si tu devais tomber de haut, tu risquerais de te faire mal!

Notant la moue boudeuse de l’enfant, Vigie esquissa un sourire. Il colla sa bouche contre son petit cou et souffla fort fort afin d’émettre un bruit similaire à celui d’un pet. Le contact léger poussa la gamine à se tortiller en riant.

- Attention, petite Primrose!! Voilà l’attaque du monstre croqueur de petits poussins!! Déclara-t-il d’une grosse voix alors qu’il se mit à chatouiller allègrement les flancs de la gamine qui cria d’excitation. Elle avait le souffle court, mais le simple son de son rire le rendait terriblement heureux.

Papa et enfant jouèrent un moment sous le soleil éclatant de cette belle journée. Rose détalait dès que son père s’élançait à sa suite et, chaque fois qu’elle se cachait, Vigie faisait semblant de ne pas l’avoir vu, pour son bon plaisir. Au bout d’un moment, il agrippa son rejeton, la souleva dans les airs et vint l’installer en position assise sur ses épaules. Il se mit à marcher tranquillement sur le chemin de terre, maintenant la petite fille en place en lui tenant les jambes. Par le soupir qu’elle poussa, Soren comprit que Primrose était déçue de voir que leur leçon s’arrêtait là. Hmmm… Sa petite était d’un naturel doué, comme sa maman… Ils avaient encore beaucoup de temps devant eux… Peut-être pourrait-il pousser la chose un peu plus loin?

- D’accord, Rose! Papa va tenter quelque chose avec toi, d’accord?

Levant les yeux vers le ciel, il remarqua l’air interrogateur du petit chaton qui se penchait vers l’avant pour mieux l’observer. Il leva les bras, agrippa l’enfant par la taille, puis l’incita à se lover contre son torse alors qu’il l’entourait de ses bras. Il ouvrit ses ailes toutes grandes, puis dans un battement, gagna de l’altitude. Le pheryxian se laissa flotter mollement, au-dessus des arbres, laissant le vent le porter. Après tout, les conditions étaient idéales! Il faisait une température extra et le vent n’était pas trop fort pour risquer de leur faire perdre le contrôle!

- Rose, on recommence l’exercice, d’accord? Par contre, tu DOIS me tenir la main! Tu ne me lâches en aucun cas, compris?

Les yeux de l’enfant s’illuminèrent soudainement. Elle se remit à battre des ailes, suivant les indications de son père, advenant le cas où ce dernier trouvait qu’elle allait trop vite. Au bout d’un moment, lorsque la cadence fut régulière, Soren agrippa fermement la main de sa fille aînée, puis détacha son deuxième bras d’elle. Doucement, le petit poussin se mit à flotter, ses petites ailes la supportant malgré tout. Un immense sourire trônait sur les lèvres du géniteur qui, lentement, étira le bras pour mettre de la distance entre lui et sa progéniture. La gamine glissait dans les airs comme l’oiseau qu’elle était et ses cheveux de poupée virevoltaient autour d’elle.

- Ça y est, Rose! Tu voles! S’écria-t-il, tout sourire, alors qu’une certaine émotion le gagna. Ne me lâche surtout pas la main, hein?

Des pigeons passèrent près d’eux en roucoulant, mais, malgré tout, Primrose garda le cap. Le duo ailé voltigea au-dessus de la ferme voisine et, tout en bas, les vaches de monsieur Hubert paîtraient tranquillement dans le pré. Levant la main, Vigie pointa le sol sous eux.

- Regarde Rose! C’est M. Hubert qui cultive son potager! Et voilà Mme Hubert qui étend ses vêtements sur sa corde!

Quel moment privilégié il vivait avec sa petite puce!
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