Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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 Mystérieuse intrus [PV Rubis]

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Losly G.
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Losly G.


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MessageSujet: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyLun 13 Fév - 17:40

Cela faisait un petit moment qu'il avait entendu parler d'une personne qui réglait des problèmes avant que la garde ait le temps d'agir. Pas que c'était mauvais, mais il valait mieux de pas faire justice soi-même, car cela n'aidait vraiment pas la garde et les tribunaux à juger les coupables, puisque les témoins manquaient, ou était tout simplement... disparu. Aujourd'hui, Losly avait pris la décision qu'il retrouverait cette personne dont il avait eut une description sommaire. La nuit tombait, c'était apparemment généralement là que ce justicier, ou cette justicière faisait office. Si tout le monde s'entendait pour parler d'une silhouette fine vêtue de noir et masquée, ce n'était pas clair quant au sexe de celle-ci. Homme ou femme, le nouveau chef des chevaliers allait devoir éclaircir cette situation. Et puis, peut-être même pourrait-il enrôler cette mystérieuse personne, si elle était aussi douée qu'on le disait?

Prenant sa monture, il erra donc dans les ruelles de la capitale pendant une bonne partie de la soirée, cherchant à repérer des méfaits, car c'était près de ceux-ci qu'il risquait le plus de retrouver ce qu'il cherchait. Finalement, minuit pointait lorsqu'un cri, bref, mais strident, se répercuta dans la nuit. Il se dirigea aussitôt vers l'endroit en question, laissa sa monture à l'abris, sachant qu'il ne partirait pas, et s'avança furtivement vers l'endroit en question. Un certain silence régnait, alors il se faisait silencieux, et attentif. Un bruit sourd le mit sur la piste et il accéléra le pas. Survint bientôt des supplications. Quand il atteint sa destination, il demeura un instant interdit, ne sachant que faire.

La tableau qui se peignait devant lui était constitué d'un homme visiblement assommé au sol, d'une femme qui le tenait contre elle en suppliant qu'on l'épargne. De toute évidence, elle avait été battue, si on se fiait aux marques sur son visage, et ses vêtements en parti déchiré était plutôt équivoque. La silhouette en noir qui semblait hésité était soit la mystérieuse personne, soit le responsable de cette situation. D'un côté comme de l'autre, il ne fallait pas qu'il lui file entre les doigts! « Hey, vous! » cria-t-il, faisant sursauter les trois personnes. La femme lui cria de lui venir en aide, sachant fort bien qu'elle avait à faire avec le chef de l'Ordre. Il s'élança, mais l'autre fut plus rapide et sauta, avec une agilité tout à fait magique, sur le toit.

Mais, Günter n'avait pas dit son dernier mot. Il tendit la main, et la tôle de la toiture forma une menotte sur les chevilles du fuyard et le fit tomber. Il crut l'entendre pester, mais n'en fut pas certain. L'homme assommé se réveillait, et comme cette femme semblait vouloir prendre la poudre d'escampette avec lui... « Vous, vous ne bougez pas avant que je vous aie autorisé. » Il ignora ses protestations. « Je vous attache, peut-être? » Elle se tut et l'homme pestiféra. Il semblait ivre. Il attira son prisonnier - qui se débattait vainement- jusqu'à lui. « Eh oh. On se calme. Je veux que tout le monde me dise, chacun son tour, ce qu'il s'est passé ici. » La femme s'exclama d'une voix hystérique qu'elle et son ami avaient été agressés. Comme il guettait la réaction de sa victime, il vit ses yeux roulés, doutant de toute évidence de cette version.

Il se tourna vers ladite personne, jambes écartés, bras croisés, de toute évidence, il ne la libérerait pas tant qu'il n'aurait pas de réponse. Comme un silence sembla prendre racine, il le rompit. « Écoutez, j'ai toute la nuit, et je peux aisément tous vous traîner jusqu'au château pour une fouille mentale. Depuis l'assassinat de la reine Marian - les dieux aient son âme - les protocoles sont assez strictes. » Peut-être que l'intrus ne savait qui il était, mais le fait qu'il mentionne avoir une certaine autorité au sein du château sembla réveillé son intérêt et délié sa langue.
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Rubis
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyDim 19 Fév - 21:14

Des éclats de voix terribles parvinrent à ses oreilles. Une voix chevrotante s’excusait pour avoir osé sourire à un homme qui lui avait fait du charme à l’auberge du coin. Le petit ami n’aimait pas que sa belle accepte les avances des pauvres connards qui daignaient lui tourner autour lors de leurs sorties. L’alcool n’aidait en rien à éclaircir ses esprits, il fallait le préciser! Sa compagne était belle, sublime même! Il le savait que trop bien et malheureusement, les prétendants se faisaient nombreux. Tous des vautours près à lui voler sa dulcinée sans le moindre scrupule! Pouvait-il réellement rester là, les bras croisés, pendant que la totalité de la gente masculine d’Alombria rêvait de se faire sa charmante petite amie?! Si tel était le cas, il serait un piètre amoureux. Il avait haussé le ton. Beaucoup trop fort pour être politiquement correcte. Il avait frappé le serveur de la taverne qui avait osé sourire à sa douce et avait brutalement agrippé le poignet de cette dernière avant de la tirer avec force hors de l’établissement. Dans toute sa colère ivre et toute sa hargne incontrôlée, il avait tiré la jolie blonde par le poignet en ignorant totalement ses protestations alors qu’elle le suppliait de se calmer. Ses doigts serraient ce bras gracile avec beaucoup trop de force, au point où des marques violacées commençaient déjà à y apparaître.

Il avait tiré son poignet avec tellement de violence qu’elle avait faillit perdre l’équilibre pour s’étaler dans une d’eau. Le duo insolite traversa plusieurs rues et ce n’est qu’au moment où l’amoureux jaloux jugea qu’il était suffisamment loin de ses compétiteurs qu’il décida de taper la conversation avec sa pauvre compagne. Il l’avait frappé au visage, à plusieurs reprises, fendant sa lèvre pulpeuse au passage. Il l’avait traité de traînée et de catin, profitant de la terreur de sa bien-aimée pour lui marteler le ventre de son poing vengeur. Il l’aimait comme un fou, ne pouvait-elle pas s’en rendre compte?! Pourquoi jouait-elle avec lui à ce point?! Pourquoi se foutait-elle de lui en acceptant de sourire à d’autres hommes que lui? Il devait lui faire comprendre qu’il ne tolèrerait pas ses écarts ridicules. Le petit copain agrippa la jolie robe de sa dulcinée qui pleurait à chaudes larmes et la fit pivoter autour de lui avant de la lancer avec force contre le mur de la maison derrière lui. Elle allait payer son affront! Payer pour être trop belle!

La femme était maintenant assise au sol, les mains au-dessus de sa tête et suppliant son amoureux de retrouver ses esprits. Elle lui disait qu’elle l’aimait, lui et personne d’autres. Elle voulait son bonheur, comme le sien! Elle était prête à ne plus poser les yeux sur les autres hommes juste pour lui faire plaisir. Elle voulait l’épouser pour lui prouver sa loyauté! Tout était de sa faute à elle et elle n’avait aucun scrupule à prendre le blâme en totalité. Son bien-aimé était peu convaincu. Il leva le poing à nouveau et par soucis de se protéger, la femme recouvrit sa tête de ses avant-bras. Le coup n’atteignit jamais sa cible. L’homme hurla de douleur alors qu’un caisson vide venait de le frapper de plein fouet avant d’éclater en milles morceaux. Sous la force de l’impact, il s’était écroulé au sol sous les yeux horrifiés de sa belle.

Du mouvement fut perçu sur la gauche et la blonde tourna instinctivement la tête. Une femme à l’allure athlétique marchait d’un pas régulier sur les pavés alombriens, ses talons faisant écho sur les murs tout autour. Elle était entièrement vêtue de noir et à voir la cuirasse qui recouvrait son torse, elle était habituée au combat. Deux lames battaient ses hanches et une ceinture de dagues entourait son tronc. Un épais capuchon de cuir d’ébène recouvrait sa tête et un masque dans le même textile dissimulait son visage. Seuls deux yeux émeraude brillant d’intelligence la fixaient maintenant avec un intérêt soudain. Sa démarche était féline et assurée. Cette femme n’avait pas peur, non. Elle semblait même en parfait contrôle de la situation. L’ivrogne se releva en jurant et en titubant. Il se retourna pour faire face à la nouvelle venue, puis pesta ouvertement contre elle, la traitant de garce et de salope sans la moindre retenue. Dans un mouvement de nonchalance, cette dernière tendit les bras devant elle, nouant ses deux mains gantées ensemble, puis s’étira langoureusement, comme si la véhémence de son adversaire ne l’atteignait pas le moindre du monde.

- Ça faisait un moment que je ne m’étais pas dégourdie, ça fait un bien fou! S’exclama Rubis de sa voix légèrement étouffée par son masque. Vous savez, les vacances, c’est bien, mais le travail me manquait. Alors, qu’avons-nous là? Deux amoureux en cavale! Que dis-je, un enfoiré qui profite de sa force pour soumettre sa conjointe à son bon vouloir, puis une pauvre victime prête à prendre un blâme qui n’est pas le sien par peur des représailles. Vous savez que vous êtes un enculé de première? On ne traite pas les dames de cette façon, mon cher monsieur…

L’amoureux, fou de rage, l’insulta de nouveau avant de la menacer sans la moindre retenue. Il allait lui faire la peau, selon lui. Il allait lui apprendre à respecter les hommes, mais SURTOUT à se mêler de ses affaires. Voilà qui était amusant en soit. Le problème avec la sholienne était justement qu’elle avait du mal à tourner le dos aux gens dans le besoin. Or, cette pauvre femme avait clairement besoin d’aide, même si elle n’osait pas encore l’admettre. Elle avait beaucoup trop peur de son bien-aimé violent pour essayer de s’en sortir. Rubis allait lui donner l’opportunité de prendre sa vie en main, en espérant que cette dernière saisisse cette occasion en or pour reprendre les rênes de sa pauvre existence. Puisque la semi-succube ne semblait pas impressionnée le moins du monde, l’homme furieux décida qu’il valait mieux lui offrir une bonne leçon. Ainsi, sans le moindre préavis, il chargea son adversaire qui, malgré tout, avait vu venir le coup. Il frappa en direction du visage de la guerrière et cette dernière, dans un habile mouvement d’épaules, évita l’assaut sans la moindre difficulté. Levant sa main droite, elle dévia le poing du conjoint violent afin de l’éloigner d’elle, puis pivota sur elle-même pour lui faire un solide croc-en-jambe. Le fou furieux tituba – son équilibre étant sérieusement atteint par l’alcool, de surcroît – pour finalement s’affaler de tout son long au sol. La pauvre victime criait de terreur, suppliant Rubis de laisser son bien-aimé tranquille, mais la semi-succube l’ignora royalement.

L’homme se releva en pestant, puis chargea de nouveau. Avant même qu’il ne puisse l’atteindre, Rubis dégaina son épée et fracassa la tempe du bougre avec le pommeau de son arme. Sous l’impact, il tituba sur le côté et s’affala de nouveau au sol, près de sa petite amie qui ne put s’empêcher d’hurler d’horreur. Il fallait dire que du sang s’écoulait maintenant depuis le crâne du malheureux qui avait osé s’en prendre à la semi-succube. La blondinette serra son petit copain inconscient contre elle, puis supplia la justicière de l’épargner, visiblement terrorisée par l’idée qu’elle assassine l’homme de sa vie. Pourquoi prenait-elle sa défense? Ne la traitait-il pas comme une moins que rien? Ne venait-il pas de la battre comme un chien simplement pour passer ses nerfs? Tout ça lui échappait totalement… Lady Rosenbaum poussa un soupir d’irritation quand une voix forte surgit derrière elle. Sursautant, elle fit rapidement volte-face pour voir un homme de forte stature s’avancer vers elle, un air déterminé au regard. Elle ne prit qu’un simple instant pour le détailler : un gaillard solide, aux cheveux d’ébènes et aux vêtements trahissant un statut plus élevé que la moyenne des gens. Un soldat ou un chevalier, à en voir l’armure qu’il portait. Enfin, il faisait nuit noire, donc elle avait du mal à bien détailler le nouvel arrivant. Tout ce qu’elle avait remarqué fut une légère luminosité entourant sa tête aux traits actuellement sévères... Pour le moment, elle n’en fit pas de cas, car, de toute façon, elle n’avait pas une minute à perdre et il était hors de question qu’elle se fasse appréhender par la garde locale!

La femme maltraitée cria au nouveau venu de lui venir en aide et Rubis y vit là un signal évident pour déguerpir. Elle rangea rapidement la lame dans son fourreau, puis, avec une poussée magique, gagna les airs en un bond fulgurant. Ses bottes tintèrent sur le toit de tôle de la maison voisine et elle se mit à courir quand le métal sous ses pieds se mit à bouger. Qu’est-ce que…?! C’était elle où le matériel se déformait à vue d’œil? La sholienne voulut se propulser à nouveau, mais c’était trop tard pour ça. La tôle se détacha de son socle d’origine et vint encercler ses chevilles, la forçant à perdre son équilibre. Rubis chuta face contre le toit du bâtiment sous ses pieds dans un bruit sourd, puis roula sur la surface en pente. Elle glissa ensuite dans le vide avant de s’écraser avec force (sur le dos) sur le pavé de la rue, tout en bas. La semi-succube toussota bruyamment et ne put s’empêcher de jurer alors qu’elle retrouvait ses esprits. Que s’était-il passé?! Avant qu’elle ne puisse éclaircir le fil de ses pensées, elle sentit une force magique la tirer en direction du représentant de la loi et de l’ordre alombrien. Ce fut plus fort qu’elle, Elly se mit à se débattre, tentant de défaire la menotte d’acier qui lui enserrait les chevilles. Bien vite, le métal se déforma de nouveau et vint également lui ligoter les mains devant elle, la forçant par le fait même à croiser les bras. Elle… elle était coincée!

Le soldat, visiblement en contrôle de la situation, demanda ce qui s’était passé. Évidemment, la pauvre blonde ne se fit pas prier pour jeter tout le blâme sur la justicière qui ne put s’empêcher de rouler les yeux vers le ciel. Elle venait de lui sauver la mise et c’était comme ça qu’elle la remerciait?! Ces Alombriens étaient vraiment des ingrats! Ni plus, ni moins! Rubis préféra garder le silence, tout simplement. Le grand gaillard aux cheveux d’ébènes se retourna finalement vers elle, visiblement interloqué par son mutisme et lui suggéra FORTEMENT de parler, sous peine de la traîner de force au château pour lui faire subir une fouille mentale. La façon dont il parla de la défunte reine Marian lui fit comprendre qu’il était suffisamment haut gradé pour qu’elle puisse le craindre en toute légitimité. Enfin… non pas qu’elle avait RÉELLEMENT peur, mais elle comprenait bien qu’elle n’avait pas à faire à un futile garde royal. La semi-succube poussa un soupir d’irritation, non sans tester à nouveau la solidité de ses liens… Non… ça ne bougerait pas!

- Il serait hypocrite de ma part de prétendre que je n’ai pas effectivement agressée ce monsieur, commença Rubis en plantant son regard verdoyant dans les iris sombres de son interlocuteur. J’ai plusieurs défauts, mais le mensonge n’en fait pas partie. Toutefois, ce que cette femme ne veut pas dire, c’est que son très cher amant s’amuse à la battre sans retenue dès que tout le monde a le dos tourné. Si j’ai effectivement levé la main sur cet enfoiré, je n’ai toutefois rien fait contre elle. Regardez ces poignets, vous y verrez des marques violacées témoignant bien de la force de la poigne de son tendre amoureux à son égard. Ni une, ni deux, l’ivrogne se mit à lui crier des insultes à nouveau, la traitant de tous les noms avant de finalement laisser entendre qu’elle mentait. La blonde, pour sa part, s’était levée, les poings serrés et gardant le silence. Le fait qu’elle prenne le partie de son amoureux en dit long sur la situation : elle le craint plus qu’elle ne l’aime. Le scénario classique d’une relation où la violence conjugale prédomine. Faire l’autruche en la laissant se faire tabasser sans retenue ne fait pas partie de mes traits non plus. J’ai voulu lui prêter main forte, elle n’a pas apprécié, fin de l’histoire.

Rubis avait parlé d’un ton neutre, voire presque monocorde. Ce n’était pas la première fois qu’elle devait expliquer ses actions aux autorités. Toutefois, les quelques contacts qu’elle s’était faits du côté de l’Ordre de Shola lui avaient énormément facilité la tâche dans ses actions, ces derniers commençant à la connaître un peu. On la voyait davantage comme ce qu’elle était réellement, soit une justicière et non pas une simple truand de bas étage. Bon… ses actions n’étaient pas nécessairement toujours endossées par la garde et parfois, elle devait en répondre aux soldats pour justifier ses gestes, mais malgré tout, une sorte d’entente silencieuse régnait souvent… surtout depuis l’épisode de la procession de l’Infini aux côtés de Krovos. Un moment de sa vie à la fois glorieux et horrifiant. Elle préférait l’oublier, la plupart du temps… bien que ces foutus souvenirs refaisaient surface beaucoup trop souvent à son goût.

Sans crier gare, la blonde se jeta sur elle, toutes griffes dehors et prétextant qu’elle allait lui faire la peau. Des larmes roulaient sur ses joues bleuies par les baffes que lui avait assenées son amoureux et elle tremblait de la tête aux pieds. Évidemment, le représentant de l’armée alombrienne s’interposa sans aucune difficulté, agrippant la victime au passage avant qu’elle n’atteigne Rubis qui était toujours ligotée, sur le dos, au sol.

- Lâchez-moi, sir!! Cria cette dernière. De quel droit ose-t-elle dire que je n’aime pas mon amoureux, hein?! De… de quel droit! Je vais lui arracher son masque, je veux voir son visage, à cette garce!

La mâchoire serrée, la justicière jeta un regard en direction du guerrier qui la fixait maintenant et se demanda s’il allait le faire; s’il allait lui retirer son masque. Tiens? Était-ce des ailes qu’elle remarquait dans son dos? Cet homme était visiblement un incube. Et si la jeune femme l’appelait Sir, c’était peut-être parce qu’il faisait partir de l’Ordre d’Alombria? Enfin, elle ne pouvait pas y mettre sa main au feu, mais normalement, cette appellation était destinée aux nobles ou aux chevaliers… Visiblement, cet homme était connu… Pour sa part, sa tête ne lui disait absolument rien. Peut-être que ce manque flagrant d’information allait la trahir quant à ses origines… Certes, les deux royaumes s’étaient alliés dans la guerre contre Irianeth, mais Rubis se demandait à quel point les Alombriens pouvaient tolérer la présence d’une Sholienne en plein dans leur capitale. Après tout, la trêve était probablement temporaire et servait davantage d’accommodement que de véritable paix. Voilà qui pourrait envenimer un peu plus les choses. Elle n’aimait pas ça! Elle devait se déprendre et foutre le camp! L’incube fit un pas en sa direction et automatiquement, Lady Rosenbaum se remit à se débattre. Il semblait vouloir se pencher à sa direction quand soudain, l’ivrogne fit un geste complètement débile : il se leva dans un bond, agrippant sa petite amie par le bras et la poussa avec tant de force qu’elle s’écrasa au sol comme une poupée de chiffon. Sans plus attendre, il se jeta sur Rubis avec l’envie évidente de lui faire la peau pour son affront, profitant par le fait même qu’elle était complètement vulnérable, ce qui l’empêchait de se défendre.
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Losly G.
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyMer 22 Fév - 17:24

Une lueur brilla dans le regard de Losly quand il vit son soupir et le mouvement pour se dégager des liens qui retenait son captif. Quand il s'agissait de travail - c'est bien de préciser - il obtenait tout ce qu'il voulait. Ainsi, comme désiré, sa prisonnière, car à sa voix c'était une femme, prit la parole. Elle lui confirma ce qu'il avait soupçonné en arrivant, et qu'elle était très certainement la nouvelle je-défends-les-innocents qui était apparue dans la capitale. Il demeura silencieux et l'observa pensivement. Il voulait lui parler, et ne voulait pas qu'elle fuit s'il la détachait. Il en avait même oublier les deux victimes, jusqu'à ce que la belle blondinette décide de bondir de rage.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Losly se saisit de son bras et la retint solidement de sauter sur la femme sans défense - elle était ligotée après tout. Quel manque de classe! « Allons madame, vous n'allez pas vous attaquer à une femme immobilisée. » Elle fit ensuite mention du masque, et il observa pensivement sa captive pendant un court moment. Lui aussi, il était curieux de voir ce qui se cachait là-dessous, mais sans doute pas pour les même raisons. Décidant finalement de la libérer, il fit un geste vers elle pour d'abord lui demander de ne pas chercher à fuir, mais comme de fait, elle se mit aussitôt à se débattre. Il soupira. De toute évidence, ça n'allait pas être facile. Mais il n'avait pas eut le choix de la ligoter, sinon elle aurait fuit et il n'aurait pas eu le temps de prendre contact.

Avant qu'il ne puisse le voir venir, Günter dû rapidement réagir pour barrer le passage à l'ivrogne qui venait de propulser sa tendre amie au sol plus loin. Ce manque flagrant de respect, -il était un fervent défenseur de la gent féminine après tout- le prit par les tripes et il saisit cet imbécile par la gorge avant de le lever au dessus du sol comme s'il ne pesait rien. Les coups de pied qu'il se reçu ne lui faisait rien, pas plus que les griffures des ongles de sa victime qui cherchait à écarter ses doigts. Il le poussa contre un mur et l'observa sévèrement. « Alors c'est ça? Tu t'en prends aux femmes sans défense? C'est ton gros fantasme dans la vie? T'aimes ça quand elles peuvent pas se défendre et que tes coups colorent leur peau? Je crois que t'as besoin d'apprendre comment traiter une femme. » Comme il commençait à devenir bleu, il relâcha un peu sa poigne.

La blonde lui sauta dessus en essayant d'abaisser le bras qui tenait l'autre contre le mur. Soupirant, le chevalier laissa tomber l'homme qui s'écroula, affaibli, au sol. « Au trou. Prends le temps d'y penser la prochaine fois que tu lèves la main sur une femme. » Il pointa ensuite sévèrement la victime principale. « Et vous, prenez ce temps-là pour réfléchir à ce que vous voulez vraiment faire de votre peau. Croyez-moi qu'il y restera longtemps dans sa petite cellule s'il change pas d'attitude, alors vous aurez le temps de vous trouver à vous occuper. » Des menottes en métal se formèrent magiquement sur les poignets de l'homme. « Rentrez chez vous, parce que ce soir je veux pas vous revoir dans les rues, il aura pas de visite pour au moins deux jours, croyez-moi. »

Comme elle s'accrochait à son chéri, il haussa les épaules, et enfonça deux pieux de métal, qu'il avait formé dans ses mains, dans le mur à main nu, auxquels il lia les menotte de son prisonnier par fusion de métal. « Bon, là j'ai autre chose à faire, alors attendez ici, la garde devrait pas tarder à passer. » Sur ces mots, il contacta la garde. Le silence ne fut ponctué que des pleurs de la blonde qui s'accrochait à son ivrogne semi-inconscient, et des mouvements de la captive numéro un qui tentait peut-être de se faire la malle avant que la garde arrive. Avait-elle des trucs à se reprocher? Bref, son rapport fait, omettant de parler de sa découverte, il se tourna vers celle-ci, détacha ses bras magiquement. Il remarqua soudain qu'elle semblait auréolé, mais n'en fit pas grand cas. Sans doute une manifestation magique de son agacement ou quelque chose du genre.

Losly tendit la main à la jeune femme pour l'aider à se relever. Lorsqu'elle daigna finalement la prendre, ses pieds bien ligotés l'empêchant de se remettre sur pied comme elle l'aurait voulu, il entreprit de délié les jambes. Il lui fit un clin d'oeil. « Pratique la manipulation des métaux, non? » Il lui fit ensuite face. « Je vous demande seulement de me suivre plus loin, l'ambiance ici est rendue pourri! Et, s'il-vous-plait, n'essayez pas de fuir, je pourrai facilement vous rebloquer le mouvement et je n'ai pas envie de vous blesser. » La petite masochiste se mit à protester contre ce traitement de faveur, mais il l'ignora complètement et alla quérir sa monture avant de marcher à ses côtés, la justicière le suivant derrière, cherchant sans doute une ouverture. Il sourit, gardant un oeil sur elle. Lorsqu'ils furent plus loin, dans un coin toujours aussi sombre, mais sans témoin, il se tourna vers elle.

« Comme j'ai manqué à mon premier devoir, permettez-moi de me présenter, puisque vous ne semblez pas me connaître. » Il s'inclina dignement et galamment. « Je suis le chef de l'Ordre, le chevalier Losly. » Il se releva et plongea des yeux curieux dans les siens. « Je constate que vous n'êtes pas d'ici, la population me connait, surtout si quelqu'un décide de faire justice! » Voyant qu'elle semblait sur ses gardes, il secoua la tête. « Je suis désolé de cette première introduction médiocre, mais je voulais vous parler et je savais que vous alliez fuir, ce n'est pas facile de vous trouver. Mes intentions sont amicales. » Il fit un geste vague de la main. « J'ai compris dès que j'ai vu, ce qui s'était réellement passé là-bas. Votre signalement est clair, il y a peu d'alombriens qui se promènent ainsi vêtus, et, généralement, ils ne sont pas dans mon camp, si vous voyez ce que je veux dire. » Il se tut et la considéra pensivement. « Serait-ce trop demander que vous vous identifiez? »
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Rubis
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyJeu 23 Fév - 11:59

Instinctivement, Rubis ferma les yeux et détourna la tête en voyant l’ivrogne se jeter sur elle. Ouais, c’était un réflexe merdique, mais que pouvait-elle faire de plus? Elle était carrément à sa merci! Bon, elle savait encaisser des coups, elle en avait reçu plus d’un dans sa vie (les marques sur son corps pouvaient en témoigner), mais là, elle était un peu coincée comme un rat. D’ailleurs, un couinement rauque se fit entendre et les cris de la blondasse attirèrent l’attention de la justicière. Rubis ouvrit un œil et constata que le représentant de la loi s’était empressé de se mettre entre elle et son assaillant. Sans ménagement, il l’agrippa par la gorge et le souleva du sol comme s’il s’agissait d’une simple poupée de chiffon. Évidemment, par réflexe de survie, l’ivrogne se débattit comme un diable, frappant son opposant de ses pieds et griffant ses mains de ses ongles. Pourtant, rien de tout ça ne semblait atteindre le soldat. Bon sang, il était fait en quoi?!! La semi-succube observait la scène avec une fascination soudaine. Ce mec avait de la magie dans les veines, autrement, personne ne pouvait résister de la sorte à des coups de pieds aussi féroces sans même flancher un tant soit peu…

L’incube invectiva son captif avec véhémence. Alors que l’ivrogne commençait à bleuir, la blondasse se releva d’un coup et se jeta à son bras, espérant visiblement le faire lâcher prise. Elle le pleurait à chaudes larmes et le suppliait du regard de cesser de torturer son amoureux. Rubis entendit son sauveur pousser un soupir, visiblement résigné, puis vit l’amant violent s’écraser au sol, mou comme une guenille. À entendre son râle, il était évident qu’il était toujours en vie. Le soldat déclara sèchement qu’il allait faire enfermer ce bougre et lui suggéra de réfléchir à ses actes avant de lever à nouveau la main sur une autre femme. Il s’adressa ensuite à la blondasse qui tremblait de la tête aux pieds. Les iris verdoyants de Lady Rosenbaum furent instinctivement attirés vers l’homme gisant au sol et constata que de nouvelles menottes métalliques se formaient autour de ses poignets. Cet incube avait des dons surprenants, elle devait bien l’admettre! Cette façon qu’il avait de manipuler les essences métalliques devait être franchement pratique au quotidien. Malgré le fait qu’il somma à la blonde épleurée de rentrer chez elle, cette dernière se contenta de s’accrocher avec force à son imbécile d’amoureux. C’était quoi son problème, à elle?! Elle aimait à ce point se faire maltraiter? Cela dépassait l’entendement!

Le soldat créa de longs pieux métalliques et les enfonça à mains nues dans le mur derrière l’ivrogne… Ça… c’était un mur en pierres… Ce mec possédait visiblement une force incroyable et elle prenait bonne note de ce détail important. Après tout, si par hasard – un jour – elle devait avoir la malchance de l’affronter, il était primordial qu’elle se rappelle qu’il pouvait lui démonter la gueule d’une seule main… À cette pensée, deux yeux rougeoyants semblables à de la lave en fusion s’imposèrent dans son esprit. Rubis en frissonna. Elle savait ce que c’était que de recevoir une raclée pas croyable, elle n’avait pas envie que ça se reproduise. La justicière chassa cette image terrifiante de son esprit, puis constata que l’incube avait ligoté l’ivrogne. Il… il prétendait avoir contacté la garde? Eh merde! Elle devait foutre le camp! Elle avait déjà trop traîné de toute façon. Sans plus attendre, la jeune femme aux cheveux vermeils se tortilla sur elle-même, tentant de se soustraire à ses menottes de tôle. Elle se disloquerait les pouces pour pouvoir glisser ses mains hors de cet étau de métal, s’il le fallait! Toutefois, quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’elle n’aurait pas besoin d’utiliser cette solution extrême pour libérer ses poignets : d’un simple mouvement furtif de la main, le soldat détacha les plaques de métal qui maintenaient ses bras croisés.

Rubis lui jeta un regard interrogateur… puis se massa les poignets doucement avant de constater qu’il lui tendait la main dans le but évident de l’aider à se relever. Elle hésita un moment, puis obtempéra, la saisissant d’une poigne ferme. Une fois qu’elle fut sur pieds, elle le vit défaire les liens de métal qui lui enserraient les chevilles. Le commentaire qu’il passa la fit légèrement sourire sous son masque. Il était fier de lui, on dirait! Il lui demanda de le suivre et de ne pas profiter du moment présent pour essayer de fuir, autrement, il se retrouverait dans l’obligation de la coincer à nouveau grâce à son don. Oh… Elle ne doutait pas qu’il n’hésiterait pas une seconde à le faire! L’Alombrien alla quérir sa monture, puis marcha à ses côtés tout en ignorant royalement les lamentations de la blondasse. Rubis le suivait, docilement, mais repérant automatiquement chaque sortie potentielle qui s’offrait à elle. Au bout d’un moment, le guerrier incube s’aventura dans une allée solitaire, puis s’arrêta avant de lui faire face.

Le regard émeraude de Rubis le détailla alors qu’il s’inclinait galamment après avoir pris la parole. Était-ce si évident que son visage ne lui revenait pas? Visiblement oui, puisqu’il ressentit le besoin de se présenter. Le chevalier Losly, chef de l’ordre d’Alombria… Voilà qui poussait la justicière à le voir autrement. Si elle avait deviné – plus tôt – qu’il faisait partie de l’ordre de chevalerie, elle était loin de se douter qu’elle se tenait devant la tête dirigeante en personne. Elle devait faire preuve de respect, puisqu’elle n’avait aucune envie de s’attirer le courroux du maillon le plus élevé de l’armée Alombrienne. La justicière restait néanmoins sur ses gardes face à cet incube qui l’abordait de façon plutôt familière, bien que totalement courtois. Cette méfiance n’était pas systématiquement dirigée contre lui; c’était plutôt une deuxième nature pour elle, surtout lorsqu’elle travaillait. Losly sembla remarquer la retenue don faisait preuve la jeune femme et secoua doucement la tête avant de prétendre qu’il désirait simplement lui parler. « … ce n'est pas facile de vous trouver. » Tiens? Il avait tenté de la contacter personnellement? Pourquoi? Les yeux plissés, elle tentait de déchiffrer ce grand gaillard qui se tenait devant elle, comme si elle espérait comprendre ses intentions. Après tout, n’avait-elle pas – en quelque sorte – un sixième sens pour déterminer si les gens étaient honnêtes avec elle ou pas? Sa perspicacité était souvent sa meilleure alliée… Même si tout son être se voulait respectueux et amical, ses propos laissaient sous-entendre qu’il se questionnait quant à ses allégeances : était-elle dans le camp des voleurs et autres gredins ou agissait-elle réellement dans l’intérêt de la justice? Il fallait dire que sa façon de procéder ainsi que ses vêtements pouvaient réellement porter à confusion.

Puisqu’elle était restée silencieuse tout le long, Losly se risqua enfin à lui demander de décliner son identité. D’accord. Elle voulait bien laisser glisser quelques informations la concernant… De toute façon, elle ne désirait pas particulièrement attiser ses soupçons; certes, elle travaillait en solo (ou parfois avec Jewelith), mais elle préférait ne pas se mettre à dos la garde royale, et encore moins l’ordre des chevaliers.

- Vous pouvez m’appeler Rubis, fit-elle en se détendant un peu. vous avez raison sur un point, ma présence dans la capitale est plutôt récente, alors pardonnez mon ignorance de ne pas avoir su identifier qui vous étiez dès le départ, sir Losly.

Elle croisa les bras sur sa poitrine, puis le détailla de la tête aux pieds. Maintenant qu’elle était plus près, elle avait la possibilité de pouvoir mieux l’observer. Ses traits étaient réguliers et volontaires. Des yeux bruns très foncés (noirs, peut-être?) ceignaient son visage et des oreilles légèrement pointues trahissaient une ascendance elfique. Son épaisse chevelure de jais était bien entretenue. Il possédait des épaules carrées, solides, et son corps laissait deviner une musculature assez importante, typique des soldats. Ce mec avait une gueule de tombeur et il était à parier qu’il devait faire tourner les têtes sur son passage. Ce qui était embêtant, c’était cette faible auréole lumineuse qui entourait sa tête. Pourquoi? Rubis se demanda si elle était sur le point de se taper une migraine. Ça lui était déjà arrivé, par le passé, de voir des flashs de lumière avant de se coltiner un mal de crâne pas croyable… Mais là, cette clarté était condensée uniquement au niveau de Losly. Attendez… Était-ce…? Non. C’était impossible, cette histoire de lumière soi-disant divine n’était rien d’autre qu’une jolie fable pour faire rêver les gamines et elle n’y croyait absolument pas! Elly se sortit brusquement de ses pensées en constatant que son interlocuteur l’observait, visiblement intrigué par son mutisme soudain. Elle secoua doucement de la tête, puis poussa un soupir.

- Alors, sir Losly, suis-je en état d’arrestation? Est-ce pour cette raison que vous m’avez attirée à l’écart, de la sorte? Elle esquissa un sourire en coin qui ne pouvait être perçu à cause de son masque, mais le chevalier devait surement remarquer le regard inquisiteur qu’elle lui lançait. Si vous décidiez de ne pas me mettre les fers aux poignets pour de bon – chose dont je vous saurais gré –, alors vous me verrez dans l’obligation de vous fausser compagnie. Cette histoire d’amant violent n’était qu’un intermède et ne faisait pas partie de mes plans initiaux…

Tiens, elle venait de susciter sa curiosité. En avait-elle trop dit? Merde… Oui, elle était sur un cas, mais ça n’avait rien à voir avec les deux idiots que venait de capturer le chef de l’ordre. Elle n’avait que croisé leur route et avait voulu intervenir en vitesse avant de repartir. Visiblement, le chevalier semblait vouloir en savoir davantage et ça ne semblait pas faire l’affaire de Rubis.

- Normalement, je travaille seule, sir. Sans vouloir vous offenser… Il ne semblait pas convaincu et elle crut voir, dans son regard, une détermination poussée à ne pas la laisser agir de son propre chef. Pouvait-elle réellement lui en vouloir pour ça? Pour le peu qu’il savait d’elle (soit absolument rien), elle pouvait être une assassin. … Mais je suppose que cette fois-ci, je devrai faire une exception, pas vrai?

La jeune femme se mit à marcher en rond, cherchant de quelle façon elle pouvait exposer la situation qui attirait l’attention de son interlocuteur. Elle voulait garder ses distances, mais maintenant qu’elle y réfléchissait un peu, un guide à travers la capitale pourrait lui être franchement utile et lui sauver un précieux temps. La semi-succube poussa un nouveau soupir, puis se retourna pour lui faire face.

- Je vous rassure tout de suite, je ne fais pas partie du camp adverse. Aider les pauvres citoyens est mon objectif principal. La garde ne peut pas être partout et parfois, il faut pouvoir agir dans l’ombre pour avoir un meilleur contrôle de la situation. C’est là que je me situe. Vous pouvez me voir comme… une justicière, si vous le souhaitez. Le fait est que je suis actuellement sur une piste.

D’un bref mouvement de la main, Losly lui fit signe de continuer son récit, visiblement intéressé par ses propos.

- J’ai entendu ces femmes discuter alors que je sortais d’une taverne… Le Lys Lunaire, vous connaissez? Probablement… C’était – semblait-il – un établissement plutôt fréquenté par la classe moyenne. Bref, j’ai croisé ces femmes de joie. Elles parlaient à voix basse et elles semblaient terrorisées. De ce que j’ai compris, lors d’une discussion que j’ai eue avec elles, l’une d’entre elles serait portée disparue depuis deux jours. Elles parlaient d’un certain Kenneth Dhaliar. J’ai supposé qu’il s’agissait d’une sorte de proxénète… Ça vous dit quelque chose? Ces filles semblent terrorisées et elles ont déclarés que leur copine – Sarah – avait déplu à Kenneth en voulant garder le fric de ses clients pour elle sans payer les frais reliés à sa protection. Ce type ne semble pas du genre tendre avec ses prostituées. Elles ont terriblement peur qu’il s’en prenne à elles un jour. Rubis semblait songeuse. C’était difficile de savoir ce qui était vrai ou pas dans cette cité, puisqu’elle ne connaissait que très peu les gens qui s’y trouvaient. Elles m’ont dit qu’elles travaillaient toutes dans un bordel. La Perle Bleue. Je comptais aller y jeter un coup d’œil pour essayer d’en apprendre davantage. Si cette fille est encore en vie, alors je veux la libérer. J’étais en route vers le sud de la ville quand j’ai entendu les deux tourtereaux se disputer.

Au loin, de nombreux bruits de pas se faisaient entendre, signe que la garde rappliquait là où se trouvaient l’ivrogne et sa petite amie. Ils avaient fait vite! La semi-succube planta son regard émeraude dans les iris d’obsidienne de son interlocuteur, se demandant visiblement s’il comptait lui mettre des bâtons dans les roues ou pas.

- Écoutez, je suis au courant que je peux attirer la méfiance. Peut-être ne me croyez-vous pas? Comme mentionné plus tôt, je peux faire une entorse à ma règle de travailler seule pour me joindre à vous, si vous le désirez. Après tout, je ne connais presque rien de votre ville et j’avoue ne pas trop savoir où se trouve La Perle Bleue dans l’immédiat. Un guide pourrait m’être franchement utile. Sans compter que vous ne devez très certainement pas être à votre première enquête ou votre premier démantèlement, vu votre titre… Mais, je vous en prie, ne m’empêchez pas d’éclaircir cette affaire.

Elle scrutait les traits du chevalier, cherchant une quelconque trace d’approbation de sa part.
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Losly G.
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyJeu 23 Fév - 18:26

Son hésitation fut, heureusement, de courte durée, et elle déclara qu'il pouvait l'appeler Rubis. Cela avait tout du pseudonyme! Il sourit, mais ne passa pas de commentaire. Il était amusé, et ne pas avoir été reconnu était le cadet de ses soucis, cela indiquait seulement qu'elle n'était pas d'ici. Il faisait régulièrement des rondes - surtout au nord pour chopper un sauvage plutôt envahissant qu'il n'avait pas encore pu coincer - alors il était plutôt connu. Malgré tout, elle avait attitude fermée, les bras croisé sur sa poitrine. Voyant qu'elle le détaillait sans gêne de la tête au pied, il n'en fut que plus amusé, et en fit de même. Elle était svelte, entièrement vêtue de noir, et masquée. Seuls ses yeux verts étaient visibles, il était difficile dans la pénombre d'en déterminer la teinte exacte. Les traits qu'il voyait était assez doux et régulier. Son corps était musclé et ferme. Sa poitrine était bien ronde quand on prenait le temps de regarder, format pamplemousse mature... Elle semblait fort jolie là-dessous.

Mais ce n'était pas le sujet! Elle semblait plongé dans ses pensées, et il ne voulait pas interrompre le fil de celles-ci. Après tout, il était habitué de susciter des réactions admiratives... Ses yeux étincelaient, moqueurs. Elle secoua la tête et soupira, puis reprit la parole. En état d'arrestation? Non... pas pour l'instant du moins. Il ouvrit la bouche pour le lui dire, mais la suite de ses paroles l’interpella. Elle travaillait sur quelque chose? Il plaça ses mains sur ses hanches, jambes écartées, et avait tout de l'attitude qui disait « Dis-moi en plus. » Cela provoqua une attitude de recul chez elle, de toute évidence, elle ne semblait pas vouloir partager. Elle confirma verbalement qu'elle voulait travailler seule. Il haussa un sourcil et croisa ses bras sur sa poitrine. Il n'en démordrait pas!

Un sourire triomphal étira ses traits lorsqu'elle déclara, non sans un ton qui marquait son déplaisir, faire une exception. Voilà qui était parfait! Il allait pouvoir voir à qui il avait vraiment à faire et juger la nature de l'avertissement qu'il allait lui servir en vue de la raison initiale pour laquelle il l'avait arrêté - ce qu'elle semblait avoir oublié d'ailleurs. L'occasion allait servir à cerner ce drôle de personnage. Toujours silencieux, bras croisés, il attendit qu'elle se décide à en dire plus. La perspective de l'impliquer semblait vraiment la plonger dans l'incertitude. Elle ne semblait pas envisager cela positivement. Après avoir tourné en rond un moment, Rubis se tourna vers lui, non sans un soupir.

Malgré lui, un sourire un coin se forma sur son visage. Il n'était pas du genre à rester de marbre, ça manquait un peu trop de... drame? Pour qu'il soit entièrement axé sur son rôle de chef de chevalier. Il était tendu, relaxe. Alors, comme à son habitude, il était un bon vivant, et la situation l'amusait. Il pouvait déjà la classer comme une femme indépendante. Cela ne faisait aucun doute. Il hocha légèrement la tête, comme un salut, lorsqu'elle déclara ne pas être une ennemie. Elle n'avait pas l'air d'une ennemie, et les ennemis n'essayaient pas d'aider deux imbéciles dans la rue. Elle confirmait du moins qu'elle travaillait indépendamment de la garde, dans le but de la soutenir. Il ignorait comment cela fonctionnaire à Shola, mais ici, la garde devait appréhender les mécréants et leur foutre un procès. Si elle n'assistait pas aux procès, ils pouvaient s'en sortir. Les leçons à « la justicière » ne faisait pas vraiment justice comme il se le devait dans ce pays.

Bon, elle était sur une piste, donc...? Il fit un geste de la main pour l'inciter à poursuivre sans chercher à l'interrompre. Le chef des chevaliers voulait en savoir plus, il voulait tout savoir en fait. Le Lys Lunaire? Ouais, la question était plutôt : quel établissement ne connaissait-il pas? Il hocha la tête positivement. Le nom de Kenneth Dhaliar le rendit plus attentif, et plus sérieux. Il connaissait ce nom, mais n'avait rien pu prouvé contre lui, pour l'instant. Il l'avait croisé quelques fois, et ce connard le narguait ouvertement. À part le coller dans le mur et lui dire dans le blanc des yeux qu'il finirait par le coincer, il n'avait rien pu faire contre lui. Il ne l'aimait pas. Cet homme avait tout du salaud brillant qui s'amusait avec le système.

La Perle Bleue, ça aussi il connaissait. Elle l'invitait dans un bordel? Ça ne lui arrivait pas souvent! Il serait bien ingrat de refuser! Mais Alcana, la propriétaire, ne le laisserait sûrement pas fouiller l'endroit à sa guise. Et il ne pouvait pas ouvertement accusé les employées d'avoir dénoncer un crime potentiel... Humm... quelle drôle de situation. Il pouvait entendre la garde, plus loin, qui récupérait son prisonnier. Voilà une bonne chose de faite! La justicière le regarda droit dans les yeux, et il soutint son regard sans broncher. De toute évidence, elle prenait son silence pour une hésitation, mais en fait, il réfléchissait à la situation. Il manquait cruellement d'information. Il allait donc devoir se renseigner avant de se présenter là-bas.

Un guide? Il afficha un air surpris. Elle le prenait pour un guide? Il était le chef de l'Ordre, celui qui faisait régner la loi et défendait le royaume, et elle... acceptait son aide pour avoir un guide?! Au moins elle mentionna sa potentielle expérience - pfff, elle pensait qu'il avait quel âge? Il quitta finalement son air stoïque-de-gars-qui-réfléchit pour hausser les épaules et lui sourire franchement. « Écoutez, Rubis... si tel est vraiment votre nom. Je ne suis pas là pour vous arrêtez, ne me regardez pas avec cet air là. On dirait que vous vous attendez à devoir vous justifier, et personnellement, vos motivations sont le cadet de mes soucis. Si vous pensez que cette femme est en danger, et que vous êtes sûre de vos informations, je veux bien vous aider. C'est mon devoir de vous aider. » Il secoua la tête te son sourire s'agrandit.

« À la condition que vous me considériez pour ce que je suis, un chevalier, pas un guide! » Il lui fit un clin d'oeil. « Par contre, On ne peut pas entrer à la Perle Bleue comme ça et scruter la bâtisse à la rechercher de cette Sarah. De toute façon, comme je connais ce damné Kenneth, on ne la trouvera pas là. » Il grimaça. « Il a le don pour laisser peu de traces, il est pas facile à coincer, je sais qu'il est dans une histoire de trafic, et je soupçonne depuis longtemps son petit commerce de tremper dans l'esclavage. Malheureusement, on ne peut pas faire un procès avec des soupçons. Alors, oui, si on peut trouver quelque chose, peut-être qu'un regard extérieur comme le vôtre pourra voir des choses que nous, la garde et l'Ordre, n'avons pas remarquer. Je suis ouvert à cette idée! » Il fit quelques pas et se retourna vers elle, une lueur au fond du regard.

« Par contre, je préférerais savoir à qui je parles, si vous voyez ce que je veux dire. Ce serait dommage de me retourner et que je vous perdes de vue parce que vous avez enlever ce masque...! » Comme elle hésitait, il haussa les épaules. « Quand vous vous sentirez prête alors. » Puis il se mit à marcher, les bras dans le dos. « Il faut d'abord recueillir plus d'information. Croyez-vous qu'on pourrait revoir ces... amies, que vous avez croisé plus tôt? » Il s'arrêta et lui fit face. « Je veux bien aller directement à la Perle Bleue, mais... » Un sourire étira ses lèvres, un peu moqueur. « ... j'ai dû mal à ne pas me faire déranger quand j'y passe, si vous voyez ce que je veux dire! » Ahah. Il se trouvait bien drôle. Il savait ô combien il plaisait aux femmes. Et il n'avait pas besoin d'un pouvoir - qu'il ne possédait d'ailleurs pas - pour les attirer. Son rôle, sa prestance, son assurance... sa force! Il ne lui manquait qu'un peu de plomb dans le crâne!

« Bon, bon. Allez. Dites-moi quel était votre plan déjà? Aller là-bas, fouiller les lieux, et espérer trouver la fille et, au passage, donner une petite raclée de fortune à Kenneth? Me regardez pas comme ça, je vous prends au sérieux, sauf que j'ai des informations que vous n'avez pas! Comme je vous ai dit, ce gars sait comment passer inaperçu. » Il croisa ses bras sur sa poitrine. « Comment vous procédez habituellement? » Un sourire étira à nouveau ses lèvres. « Je suis sûr que là-dessous vous avez une gueule d'ange qui vous sert bien, je me trompes? Dans ce cas, on se comprend. » Combien de fois avait-il usé de ses charmes - au grand damne de Colombe - pour avoir des informations? C'était plus dur de travailler sous couverture maintenant qu'avant par contre, avec la guerre, l'Ordre s'était fait beaucoup plus présents, et ils étaient beaucoup plus connus.
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Rubis
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyVen 24 Fév - 7:53

Les bras toujours croisés sur sa poitrine, Rubis fixait toujours le chevalier Losly, en espérant qu’il obtempère à sa suggestion. Mieux valait qu’il accepte de travailler avec qu’elle que risquer tout simplement se faire écarter. L’incube semblait réfléchir… ou simplement hésiter, elle ne savait pas trop. Au bout d’un moment, il troqua son air très sérieux pour finalement hausser les épaules et afficher un sourire presque amusé. Il prit alors la parole, prétendant qu’elle n’avait pas besoin de se justifier et que ses motivations profondes étaient de loin de le cadet de ses soucis. Visiblement, il se fiait à son jugement (puisqu’elle croyait sincèrement que cette femme était en danger) et acceptait de l’aider, prétendant que c’était même son devoir. Ce fut plus fort qu’elle, la justicière haussa les sourcils, visiblement surprise. Ah bon? Il la croyait, comme ça? La plupart des gens se méfiaient ou remettaient ses propos en question en premier lieu… Alors que lui… obtempérait, tout simplement. Soit il se sentait vraiment en contrôle de la situation et de ses moyens, soit il se foutait d’elle. Rubis avait la bouche ouverte, tentant de trouver quelque chose d’intelligent à dire, mais se ravisa, réalisant qu’elle avait probablement l’air d’une carpe sous ce masque…

Losly émit une simple petite condition à leur partenariat soudain : elle devait le considérer comme un chevalier (ce qu’il était) et non comme un guide. Oops, il n’avait pas aimé ce comparatif, même si son sourire laissait entendre le contraire. D’ailleurs, affichait-il toujours ce genre de sourire en permanence? Ça lui donnait l’impression qu’il se foutait un peu de sa gueule à chaque instant de sa vie… Elle n’était pas sûre d’aimer ou non… Ramenant son attention sur son interlocuteur, la semi-succube se concentra sur les propos du chevalier qui affirmait qu’il serait suspicieux d’aller simplement fouiller La Perle Bleue sans motif valable. Certes, elle se devait d’être d’accord avec lui sur ce point. Visiblement, à l’entendre parler, il connaissait bien – en quelque sorte – ce fameux Dhaliar puisqu’il prétendait que ce dernier était dur à pincer. Tiens, il trempait également dans l’esclavage? Faisait-il partit du même réseau qui capturait et vendait des enfants sholiens dans le désert? Peut-être qu’il existait une autre branche de ce même commerce du côté d’Alombria et que tout était connecté… Voilà qui pourrait être intéressant. Ainsi, le chef de l’ordre d’Alombria déclara être ouvert à l’idée de faire participer Rubis dans cette histoire puisqu’elle pouvait avoir une vision d’ensemble un peu différente de celle que possédait les représentants de la loi. La semi-succube scruta le regard de Losly un instant, puis y repéra une lueur particulière, un peu maligne même.

Aaaah évidemment! Il voulait voir son visage! Voilà une bonne façon d’apporter le sujet et Elly ne put s’empêcher de sourire sous son masque, amusée par la subtilité feinte de son compagnon du moment. Le fait qu’elle détourne le regard un bref instant sembla perçu comme une forme hésitation de sa part puisque le chevalier se ravisa en prétendant qu’elle pourrait se dévoiler lorsqu’elle se sentirait prête. Ah ah ah! Très galant de sa part! Elly ne put s’empêcher de glousser un peu malgré elle, puis suivit le grand gaillard qui marchait devant elle, les mains dans le dos. Il lui demanda alors s’il serait possible de rentrer en contact avec les prostituées avec lesquelles elle avait discuté plus tôt. La justicière eut un air songeur, puis remarqua que l’incube venait de s’arrêter pour lui faire face. L’allusion qu’il fit relativement à la Perle Bleue la prit un instant de court. Puis, elle ne put s’empêcher de sourire à nouveau alors que lui-même semblait s’amuser de sa propre blague. Il était visiblement sûr de ses charmes auprès des femmes! Enfin… elle pouvait comprendre un peu, quand même…

Le duo se remit en marche et Losly lui demanda en quoi consistait son plan. Toutefois, avant même qu’elle ne puisse répondre, il déblatéra une pseudo esquisse de plan qui lui soutira un regard un peu blasé de la part de la rouquine. Vraiment? Il se foutait d’elle ouvertement cette fois, pas vrai? Évidemment, il se défendit rapidement en prétextant qu’il la prenait bien au sérieux malgré tout, mais précisa à nouveau que Kenneth n’était pas un homme comme les autres et qu’il savait se faire invisible, s’il le voulait. Bon… c’était quand même une information importante à prendre en considération… Rubis prit un air songeur, réfléchissant aux actions qu’elle désirait poser, puis remarqua que son compagnon avait croisé les bras sur sa poitrine avant de lui porter toute son attention. Il lui demanda quelle était sa façon habituelle de procéder et en profita pour lui balancer un compliment au passage, non sans arrêter d’afficher ce sourire à la fois amusé et un peu charmeur. Il devait très certainement avoir beaucoup d’expérience dans le domaine de la séduction puisqu’il semblait vraiment sûr de lui à ce niveau. Essayait-il de tomber dans ses bonnes grâces, par hasard? Ou tentait-il plutôt de simplement lui soutirer des informations dont il avait besoin?

- Pour tout vous dire, je désirais me rendre là-bas pour en savoir plus sur Sarah. Puisqu’elle travaille visiblement là-bas avec ces deux filles avec qui j’ai parlé plus tôt, je me suis dis que quelqu’un pourrait m’en dire plus sur elle. Le but était d’en apprendre davantage sur sa relation avec Kenneth et, par le fait même, d’acquérir des infos sur ce dernier.

Elle se remit à marcher, puis jeta un regard intéressée vers Losly. Une idée lui venait en tête.

- Vous dites que vous vous faites systématiquement aborder lorsque vous mettez les pieds là-bas, c’est bien ça? Après tout, avec votre attitude de séducteur et votre charme naturel, vous devez certainement attirer l’attention de ces femmes qui feraient tout pour avoir un type comme vous comme client… Oui… oui elle pourrait utiliser sa gueule de beau gosse à son avantage. J’aurais besoin de pouvoir fouiller la chambre de Sarah pour essayer de trouver des indices qui pourraient nous être utiles concernant sa disparition. Normalement, les proxénètes ne suppriment pas leurs prostituées pour aucune raison puisque ces dernières représentent tout de même des sources de revenus considérables… Il s’est surement passé quelque chose pour que Dhaliar décide de s’en prendre à elle. Elly posa son regard sur son compagnon, puis esquissa un nouveau sourire. Vous, de votre côté, vous pourriez essayer d’en savoir plus sur Sarah en interrogeant ses compagnes de travail? Non seulement garderez vous leur attention sur vous le temps que je fouille, mais en plus, je suis persuadée que vous pourriez les convaincre aisément de se confier à vous, qu’en pensez-vous? Oui, elle lui demandait bien de faire aller ses charmes pour le bien de leur quête! Notant son air amusé, Rubis ne put s’empêcher de rire un peu. Ah parce que vous croyez que c’est seulement aux femmes d’utiliser leurs atouts pour arriver à leurs fins? Vous savez, il n’y a rien de plus dangereux qu’un homme avec beaucoup de charme.

Était-ce un compliment? Oui, elle ne s’en cachait pas vraiment. Elle lui jeta un regard en coin, puis ils se remirent à marcher, côte à côte alors que le chevalier tirait sur les rênes de son cheval.

- Pour les deux femmes que j’ai interrogées plus tôt, à l’heure actuelle, elles sont soit au bordel, soit chez des clients. Espérons qu’elles ont choisi la première issue!

Avec un sourire visiblement amusé (il fallait dire que c’était inusité de se faire demander de se rendre dans un bordel pour draguer des filles pour le bien de la sécurité publique), Losly déclara qu’il valait mieux se mettre en route dans l’immédiat et Rubis hocha de la tête. Il avait raison. Plus ils attendaient, plus Sarah risquait sa vie. Prête à bondir sur le toit voisin, la justicière se tendit, quand elle entendit le raclement de gorge de son compagnon, derrière elle. Interloquée, elle se retourna… et le vit maintenant en selle sur sa monture, lui tendant la main pour l’inviter à grimper derrière lui. Elle l’évalua un instant, se demandant vraiment si c’était nécessaire, vu la façon dont elle procédait généralement, puis obtempéra finalement. Elle agrippa sa main, puis grimpa à son tour s’installa derrière lui. Elly se retrouvait lovée dans son dos – par obligation – et dû passer ses bras autour de lui alors que la monture s’élançait dans les rues de la capitale.

Les deux cavaliers fusèrent dans la nuit à une vitesse surprenante. Les rues étaient calmes et seuls quelques ivrognes ou quelques prostituées faisaient actes de présence. Le destrier bifurqua soudainement dans une petite allée à gauche (ce qui semblait drôlement à un raccourci) et Rubis resserra sa poigne contre la taille de Losly afin de s’assurer de pouvoir rester en place sur la selle. Instinctivement, elle leva son regard vers lui et, alors qu’il tournait très brièvement la tête, elle cru remarquer un léger sourire sur ses lèvres. Le faisait-il exprès?

Au bout d’un moment, le duo arriva enfin en vue d’un édifice beau trop charmant pour les activités qui s’y produisaient. Des hommes sortaient des grandes portes avant alors que quelques femmes aux mœurs légères les saluaient avec exagération. Levant une main, Rubis tapota l’épaule de Losly et lui demanda de s’arrêter à l’ombre d’une rue. Le chevalier s’exécuta et la jeune femme se jeta à terre. Elle attendit que son compagnon aille installer sa monture à la petite écurie adjacente au bordel, puis elle observa l’établissement devant elle. C’était un endroit étrangement coquet et une affiche de bois élégante se balançait au-dessus de la porte alors que l’écriteau « La Perle Bleue » était inscrit dans une calligraphie élégante. Losly revint vers elle et la semi-succube l’observa. Ouais, il ferait amplement l’affaire. Elle était persuadée qu’il attirerait son lot de femmes là-dedans puisqu’il avait le profil du parfait client que toute voudrait avoir dans son lit. D’autant plus qu’il savait probablement s’y faire avec les interrogatoires! Après tout, il n’était pas chef de l’ordre pour rien! Il devait avoir plus d’un tour dans sa manche. D’ailleurs, Elly se surprit à le détailler plus qu’elle ne le voulait réellement. Elle n’y pouvait rien, il était réellement plaisant à l’œil! Bon, elle devait garder le focus sur la tâche qui s’étalait devant elle.

- À cette heure avancée, le bordel ne doit pas avoir énormément de clients. Alors voilà : normalement, les chambres des prostituées se trouvaient à l’étage supérieur. Je vois une rangée de fenêtres qui m’indiquent que c’est probablement le cas ici aussi. Je vous invite donc à rentrer et à attirer l’attention sur vous. Pour ma part, je vais commencer ma fouille. Voyant qu’il la regardait avec intérêt, elle esquissa un sourire. Moi aussi j’ai accès à de la magie, sir Losly. Un talent des plus utiles même!

Sur ce, elle se recula de quelques pas, puis avec une poussée magique, bondit sur le toit du bâtiment voisin. Elle se mit à courir le long du pignon en tuile de terre cuite, puis rendu à l’extrémité de la maisonnette, se propulsa à nouveau. Elle fit un bond vertigineux avant d’atterrir sur le toit du bordel dans un mouvement félin. Pendant un bref instant, la semi-succube se retourna pour voir Losly, toujours en bas, qui marchait tranquillement vers la porte de l’établissement. Parfait! Elle allait attendre que son charme fasse son effet, puis s’introduirait par l’une des fenêtres!
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Losly G.
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyJeu 2 Mar - 12:34

Hum. De toute évidence, elle n'allait pas retirer son masque. Losly devait bien admettre qu'il était un peu déçu. Il écouta tout de même attentivement son discours, alors qu'elle lui déballait ses intentions. Intéressant. Elle semblait avoir des méthodes, des sortes de procédures, auxquels elle était habituée. Bien qu'il avait tendance à agir différemment - il était pro-rentrer-dans-le-tas - il état curieux de la voir à l'oeuvre. Elle ne lui semblait pas une menace pour la capitale, mais il était de son devoir de s'assurer qu'elle n'en était bel et bien pas une. De toute façon, jamais qui que ce soit ne la laisserait entrer dans l'enceinte du château, et lui non plus, tant qu'il ne serait pas persuadé qu'elle n'aie rien contre la famille royale.

Bref, il écouta attentivement ses intentions. Lorsqu'elle fit allusion au fait qu'il se faisait toujours aborder, il ne put retenir un grand sourire amusé d'étirer ses lèvres. Il hocha positivement la tête. Aaah? Elle trouvait qu'il avait une attitude de séducteur? Était-ce parce qu'il avait fait mouche chez elle? Il lui jeta un oeil amusé, mais elle semblait concentrée dans l'élaboration de son plan. Soit toute cette histoire était inventée, soit elle était vraiment sérieuse. La seule façon de le savoir était de la forcer à le mettre à exécution, mais il ne lui semblait pas devoir la forcer, elle était vraiment motivée. Il préférait garder le bénéfice du doute, ce n'était pas demain la veille qu'il allait faire confiance à une inconnue croisée dans la rue, qui plus est qui ne désirait pas dévoiler son visage! Si elle voulait qu'il la croit vraiment, elle s'y prenait mal.

Il faut dire, que si cette Rubis avait parler d'espionner un duc, un grand noble, un marchand réputé... il aurait plus hésité. Mais son attention se portait sur la classe bas de gamme de la capitale. Il ne voyait donc aucun intérêt à freiner son action. Peut-être était-ce un plan, qu'elle était particulièrement intelligente et qu'elle voulait endormir sa méfiance. Comment savoir? Bah, en la suivant, assurément. Elle lui demandait d'interroger les femmes sur Sarah, il pouvait bien faire cela, si c'était pour la garder à l'oeil... quoique, si elle fouillait la chambre... Bah! Il n'aurait pas de mal à la retrouver. Si elle était dangereuse et approchait du château en se servant de lui comme diversion, il avait confiance aux capacités des gardes et de sa chevalerie pour intervenir. Il n'hésiterait pas à donner une alarme, si cela pouvait sauver la vie à quelqu'un. Mais pour l'instant... on lui proposait gentiment d'interroger de jolies femmes pour obtenir des renseignements. Ce ne serait pas la première fois qu'il ferait passer un interrogatoire, il avait une idée de comment il allait s'y prendre.

Peut-être dut-elle voir son air amusé et son sourire, car elle ria. Le chevalier lui jeta un coup d'oeil. À sa réplique, il secoua la tête. « Je suis parfaitement conscient de mes limites sur ce côté. » répondit-il dans un clin d'oeil. Avait-il seulement une limite à sa séduction? Peut-être aux jeunes femmes amoureuses, lesbiennes ou insensibles. L'important demeurait son charisme, et il ne craignait pas pour cela. « Et si elles sont là, comment je les reconnais? » demanda-t-il en haussant un sourcil. Ou allait-ce être elle qui s'en occuperait? Après tout, elle avait déjà leur confiance. Parfois, il était plus aisé d'impliquer une tierce personne inconnue, qu'un représentant de l'ordre, car il pouvait aussi leur apporter des problèmes en s'immisçant dans leurs soucis. Peu de gens, aucun en fait, qui trempait dans des trucs louches n'aimaient voir un chevalier ou un garde rôder!

Bon. Alors soit. « Pour le bien de la sécurité publique, j'accepte de vous accompagner dans ce bordel. » fit-il en s'inclinant dans une mimique qui se voulait ironiquement formelle. Il lui fit à nouveau un clin d'oeil, visiblement amusé par la situation, et grimpa en selle. « Allons-y de ce pas, avant que le pire n'arrive. » ajouta-t-il. Il tendit la main, mais elle s'était déjà retournée pour... ah oui, comme tout à l'heure quand il l'avait interrompu. « Ah-hum. » fit-il, non subtilement, pour attirer son attention. Il lui tendit la main à nouveau. « Allez, montez. Ce sera plus vite. » Sa main gantée se posa dans celle du chef de l'Ordre et il la tire derrière lui. Il replia ses ailes afin de ne pas la heurter avec celles-ci. Ah! Le doux contact d'une femme! Mais elle était beaucoup trop habillée pour avoir un quelconque effet. Il soupira. Dommage!

Bon! Chassons les pensées lubriques, il était temps d'aller sauver cette Sarah! Il se sentait comme dans une caricature des beaux et puissants chevaliers au secours d'une demoiselle en détresse, et il avait du mal à dire si cela l'amusait plus que ça ne le rendait mal à l'aise. Dans son esprit, il n'avait rien de cet homme galant et fantastique des histoires pour jeunes filles. Bien qu'on le confondait aisément - bah quoi. Avec une aisance montrant comme il en avait l'habitude, il lança son cheval au galop et arpenta les ruelles avec une assurance digne de celui qui les avait arpentées nuit et jour. Sa bête obéissait sans la moindre crainte et s'élançait dans les dédales. À un passage étroit, il sentit la poigne se resserrer autour de ses hanches, et il lança un bref regard vers l'arrière, amusé de la sentir aussi confiante envers lui pour le tenir d'aussi prêt. Et puis bon, lui aussi pourrait se méfier, et si elle le poignardait? Bon, quoiqu'en même temps, au risque d'émoussé sa lame... il ne craignait pas une attaque de sa part, il était trop solide, et elle était trop prêt.

Lorsqu'ils arrivèrent à proximité, le demi-elfe fit ralentir sa monture, il évita de passer dans la lumière, pour l'unique et stupide raison qu'il était mal à l'aise, car, dans un rayon de clarté, elle pourrait aisément voir les cicatrices qui barraient son aile gauche. Il n'était pas fier de cet accident et des marques que cela lui laissait. Et encore moins quand cela suscitait la pitié. Elle lui demanda d'ailleurs de s'arrêter à l'ombre, ce qu'il fit sans hésitation. Il attendit qu'elle mette pied à terre et descendit à son tour, avant de guider sa monture vers une petite écurie. À son retour, le regard évaluateur de la jeune femme fit renaître son sourire. « Satisfaite? » fit-il, amusé. Mais vu qu'elle prit la parole au même moment, elle ne l'entendit probablement pas.

C'était intéressant, cette façon qu'elle avait de lui suggérer un ordre, plutôt que de le dire directement. Était-ce une marque de respect? La crainte que son ordre soit mal perçue? Un sentiment d'infériorité féminine? Ah ça, assurément pas. Elle semblait drôlement sûr d'elle. Peut-être interpréta-t-elle mal son regard prononcé, tout de même enchaîna-t-elle avec un commentaire faisant référence à ce qu'il lui avait dit plus tôt, ce après quoi elle se... propulsa? sur un toit plus loin. Hum, intéressant. Agilité? Le don de bondir? Lévitation? Télékinésie? Une grenouille? Ah, peut-être! Il sourit et secoua la tête avant de se diriger vers l'entrée du bâtiment, après l'avoir suivi des yeux un courts moments. S'il ne la retrouvait pas en sortant de là, il alerterait la garde en disait d'être prudent et qu'il l'avait perdu des yeux. Mais au fond de lui, ses tripes lui disait qu'il allait avoir une longue enquête devant lui, aux côtés de cette femme mystérieuse.

Il entra dans l'établissement de la façon la plus naturelle du monde. Une personne se tourna immédiatement vers lui, s'immobilisa, puis vint avec le plus beau sourire du monde, qu'il lui rendit sans hésiter. On l'invita à entrer et, dans un petit salon où semblait se languir quelques douces créatures, on lui demanda ce qu'il désirait. Ses beaux habits et son allure un peu noble attiraient l'attention. Il ne put s'empêcher de se dire intérieurement qu'elle devait être ravie, la belle en noir! Non pas qu'il eut douté une seule seconde qu'il n'attirerait pas l'attention. Ces filles étaient payées pour donner du plaisir, alors, quand en plus de voir une belle bourse se présentée, si elle présentait des atouts physiques appétissants... Pourquoi pas?

Il avait l'impression d'avoir une tête en forme de petit rond d'or, de la façon qu'on le regardait. Avait-il vraiment l'air d'une mine d'or? Il n'avait pas l'impression de manquer d'activité sexuelle au point de donner l'air d'être exigeant. Bon... ok. Il était du genre exigeant. Mais ce n'était pas de sa faute s'il prenait du temps à se fatiguer! Bon. Quand faut y aller... il avait eu des missions bien pire que celle-ci. Avec son plus beau sourire, il parla d'une jeune femme qu'il avait déjà eu qui devait travailler ici à son souvenir, une certaine Sarah... Cela ne semblait pas susciter une grande envie de laisser le beau gaillard à celle-ci, alors il plongea sa main dans un pochette à sa ceinture et fit jouer une pièce que les filles regardaient en se mordant la lèvre. « Celles qui m'aideront à la retrouver seront récompensées... » Deux filles se manifestèrent, et il eut même droit à la chambre! Ça allait lui coûter cher tout cela, il allait devoir demander un remboursement, ah!

L'idée le fit s'assombrir un peu. Il n'y avait aucun intérêt à le faire si Colombe n'était pas là pour l'invectiver avec toute son énergie. Bon, aller, focus! Il posa des questions, tentant tant bien que mal d'ignorer leurs mains baladeuses. « Eh oh attendez... » fit-il alors qu'on lui retirait habilement sa ceinture. Gneh. Il se tassa d'un pas et la récupéra au sol. Après un moment, il leur saisit les poignets et les poussa à s'asseoir sur le lit. Elles semblaient... prendre cela comme un jeu. Malgré lui, il se laissait prendre au jeu un peu, mais bien décidé à demeurer tout habillé! Lorsqu'il vit qu'il n'en tirerait rien de plus, il leur envoya un clin d'oeil, et quelques pièces, puis quitta la chambre pour redescendre les escaliers. Ouh là! Était-il attendu? S'il était satisfait? « Euh, oui. » fit-il, sans grande conviction. Il faut dire qu'elles étaient vraiment jolies et qu'il n'était pas fait en bois. Dans un soupir triste, il repoussa les demoiselles et demanda à voir la matrone.

Il fut plus honnête avec celle-ci, qui fut triste de savoir qu'il n'avait pas l'intention d'acheter de service précis. Tout comme il avait demandé aux deux précédentes jeunes filles de garder le secret, pièces d'argent à l'appuie, il fit de même avec la dame devant lui, et demanda à en savoir plus sur Sarah et... Kenneth. Elle hésita, mais parla tout de même. Il sentait bien qu'il y avait des informations qu'elle ne dirait pas, peut-être pour se protéger, peut-être pour protéger son commerce. Il n'insista pas et la remercia, avant de la quitter, gagnant au passage quelques baisers soufflés, il sortir de l'établissement environ une heure après être entrer. Ouf! Il s'arrêta devant la porte pour secouer vigoureusement la tête et remettre ses esprits à la bonne place - ils étaient croches, tssé! Puis, il se dirigea vers sa monture et se demandant où elle était rendue, cette Rubis.

Soudain, une ombre fusa plus loin, comme pour se masquer dans les ténèbres et s'enfuir. Il se précipita, laissant sa monture, et intercepta la frêle silhouette en lui attrapant un poignet la forçant à lui faire face. Le chef des chevaliers fut surpris par son visage juvénile. Elle ne devait pas avoir plus de quatorze ans... et il se rappelait avoir aperçu cette cascade bouclée et dorée parmi les demoiselles de la place. « Pourquoi tu t'enfuis? » demanda-t-il directement, alors qu'elle cherchait à se soustraire de sa poigne, qu'il ne serrait pas vraiment pour éviter de lui faire mal. Elle ne semblait pas vouloir parler. Jetant un oeil autour, il l'amena un peu plus loin et la plaça dans un coin où il se positionna devant elle, lui barrant la route pour fuir. Il plaça ses mains sur ses hanches, jambes écartées, et la regardait, d'un air sérieux, sans méchanceté. La gamine semblait hésité.

Losly soupira. « Écoutes, peu importe ce que tu caches, je le saurai. Alors dit-le moi simplement, je peux t'aider, tu sais... Si veux quelque chose, je peux te le donner. » Aussitôt, elle loucha vers sa bourse. Oh bah oui, évidemment. Il roula des yeux et attrapa une pièce qu'il lui lança elle s'empressa de l'attraper. « Tu connais Sarah, c'est ça? » ajouta-til en la scrutant du regard. À la vue de son air qui avait changé, il comprit que c'était le cas. Avec la description qu'il avait eu de la belle jeune femme... « Tu es Kelly, sa petite soeur, pas vrai? » Elle ne dit rien, mais se mit à pleurer. Et bien, cela disait tout! « Kelly... que sais-tu sur ce qui est arrivé à ta soeur? » Elle pleurait de plus belle, mais silencieusement. Les sillons mouillés inondant son visage juvénile.

Un bruit derrière le fit se retourner vivement, mais la gamine en profita pour essayer de se faire la malle. « Eh, oh attends! » fit-il la rattrapant par le poignet, elle se débattit en geignant et tenta de le griffer, et même de le mordre, il grimaça un peu, elle mordait fort cette petite peste! Il jeta un oeil sur la personne qui arrivait, et constata qu'il s'agissait de Rubis. Voyant qu'elle le regardait d'un drôle d'air, il lui confia sa pensée. « D'après moi, elle sait quelque chose et allait signalé mon intervention à ce cher Kenneth, je me trompes? » acheva-t-il en dévisageant Kelly qui eut un hoquet et le regarda, comme horrifiée et impressionnée à la fois. Il avait mis dans le mile. Il lui fit un clin d'oeil. « C'est l'expérience. » expliqua-t-il. En semblait hésiter entre continuer de se débattre et tout déballer. Sachant pertinemment qu'il n'avait pas le tour avec les gamins, il lança un regard vers Rubis, requérant visiblement son intervention.
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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyDim 5 Mar - 10:53

Elle était agenouillée sur le toit du bâtiment, attendant patiemment que Losly entre par la porte principale. Une fois que le chevalier fut hors de son champs de vision, elle se releva, fit quelques pas sur le toit de tuiles, puis s’approcha du rebord, juste au-dessus d’une fenêtre. Elle attendit quelques minutes s’écoule, puis s’installa en position assise avant de se retourner sur elle-même et de se glisser dans le vide, étant retenue par ses mains sur la gouttière du bâtiment. La pièce qui s’étalait devant elle était complètement sombre, la seule lumière provenant du couloir de l’étage. Parfait, la voix était libre! Rubis libéra l’une de ses mains et, dans un bref mouvement des doigts, ouvrit la vitre par télékinésie. Une fois que l’accès fut libéré, elle balança ses jambes de l’avant vers l’arrière, puis, dans un bref bond, se glissa dans l’établissement. Ses bottes se déposèrent doucement au sol et la justicière se retourna pour fermer les carreaux derrière elle. Okay… où était-elle maintenant? Visiblement, il s’agissait de la chambre de l’une des prostituées…

Lentement, elle s’avança vers un petit bureau et laissa ses doigts gantés se glisser sur la surface de bois, rencontrant par le fait-même une enveloppe dont le sceau avait été brisé. Sans plus attendre, elle s’empara du bout de papier et sortit la lettre. Alors que ses yeux s’adaptaient à l’obscurité des lieux, la semi-succube put lire le début de cette simple correspondance :

« Ma chère Valériane,

Je sais que je ne dois pas être le premier à te le dire, mais je devais t’en faire part avant de devenir complètement fou! À la suite de notre soirée particulièrement mouvementée, j’ai senti une connexion puissante entre toi et moi. Je suis fou amoureux de toi ma belle… je t’en prie, considères-moi comme un soupirant désireux de prendre ta main pour le meilleur et pour le pire… »


Pauvre type, tomber amoureux d’une prostituée… C’était de loin la pire des idées. Dans tous les cas, ça venait confirmer qu’elle ne se trouvait pas dans la bonne chambre. Sans plus attendre – et surtout par manque d’intérêt de continuer cette lecture à l’eau de rose – Rubis replaça la lettre dans l’enveloppe et revint déposer le tout sur le bureau. Elle s’approcha ensuite subtilement de l’embrasure de la porte ouverte, puis tendit l’oreille dans le but de savoir si des gens se baladaient dans les couloirs ou pas. Des rires coquins se firent entendre alors que deux filles se précipitaient vers l’escalier, visiblement émoustillées à l’idée de rencontrer le « gentleman terriblement séduisant » qui trônait à l’étage du dessous. Parfait! Losly faisait son travail à merveille. Son charme était vraiment surprenant, vu la façon dont les deux prostituées couraient dans le couloir… Digne d’un incube! Doucement, la justicière s’étira le cou puis jeta un coup d’œil dans le couloir. La voie était libre!

Elle s’avança donc dans le couloir, son regard se glissant sur les nombreuses portes qui s’étalaient devant elle. Des gémissements de plaisir jaillissaient de la pièce à sa gauche et des gloussements se faisaient entendre à sa droite. Forcément, la chambre de Sarah serait vide, puisqu’elle était portée disparue depuis quelques jours. Trois chambres sur la droite semblaient inoccupées, à voir leur porte ouverte. Bon… elle allait commencer par fouiller la première, puis se dépêcheraient à faire les autres, advenant que cette dernière ne soit pas la bonne… Rubis s’avança doucement quand des bruits de pas se firent entendre dans l’escalier. Quelqu’un arrivait!! Rapidement, elle courut jusqu’à la première porte et se glissa dans la chambre sombre, s’adossant au mur, juste à côté d’une commode. Bon sang, elle espérait que ces filles ne viennent pas par ici!! Malgré tout, elle jeta un bref coup d’œil en direction du couloir et fut surprise de voir Losly se faire traîner par la main par deux prostituées aux allures coquines. Tiens? Il prenait réellement son rôle au sérieux celui-là. En moins de deux, les employées du bordel entraînèrent le chevalier dans la pièce voisine et Rubis put respirer normalement. Bon… Bah il ne lui restait que deux pièces à fouiller.

Elle se mit donc à l’œuvre, farfouillant les tiroirs du bureau et trouvant plusieurs correspondances. Visiblement, les filles des bordels recevaient beaucoup de lettres d’admirateurs. Pas étonnant, elles étaient payées pour offrir du rêve à leurs clients, après tout… Agrippant une pile de lettres retenues par une pince, Rubis se mit à lire les missives écrites avec une calligraphie soignée et fut satisfaite de voir qu’elles s’adressaient à Sarah. Génial! Elle était dans la bonne chambre! Son regard vert éclatant scruta les coups de crayons sur la lettre qui s’étalait devant elle, puis constata avec surprise que l’expéditeur n’était nulle autre qu’une femme qui, visiblement, devaient avoir une certaine culture vu les mots employés. Une noble peut-être? Les propos soigneusement choisis étaient teintés d’amour et de passion. Visiblement, cette femme avait découvert quelque chose de nouveau aux côtés de Sarah et à voir la quantité de missives qu’elle lui avait envoyées, Elly comprit rapidement que les deux femmes correspondaient sur une base régulière.

Son cœur s’arrêta alors qu’elle vit que la certaineI. Rosalya (l’expéditrice) fit mention de Kenneth dans l’une de ses lettres. Visiblement, Sarah lui avait confié qu’elle avait des soucis avec son proxénète, puisque cette dernière lui suggérait de la rejoindre aux limites sud de la ville afin qu’elle puisse lui trouver un refuge. Elle mentionna même l’éventualité de pouvoir se sauver toutes les deux, loin des jugements de sa famille, loin des dangers dont était composé le bordel. Wow… elles s’étaient vraiment entichées l’une de l’autre. Ce pouvait-il que…? Kenneth aurait eu vent des projets de Sarah de quitter la capitale aux côtés de I. Rosalya et, voyant là une perte d’argent monumentale, aurait décidé de lui faire regretter sa relation avec la noble dame? C’était une piste… La semi-succube rangea les missives, puis farfouilla les tiroirs de la commode à la recherche de d’autres indices. Des corsets, des sous-vêtements coquins, des jouets sexuels en bois (elle fit d’ailleurs une grimace un peu dégoûtée), des nécessaires de maquillage… Il n’y avait rien de bien intéressant là-dedans…

Des bruits de pas se firent entendre dans la chambre d’à côté et, sans plus attendre, Rubis se planqua, à côté de la commode, dans le coin de plus sombre de la pièce. La porte s’ouvrit, puis des bruits de pas passèrent devant la pièce où était cachée la justicière. Au bout d’un moment, le couloir redevint silencieux, mais des voix féminines se fit entendre dans la chambre d’à côté. Visiblement, la personne qui avait quitté un peu plus tôt semblait être nulle autre que Losly… Tiens, il avait fait vite… Ou bien, prendre son temps n’était pas son truc? Elly esquissa un sourire à cette pensée et décida qu’il était temps pour elle de partir. Elle se leva donc, s’approcha de la fenêtre et l’ouvrit lentement pour ne pas trop attirer l’attention. Par la suite, Elly se glissa par l’encadrement et se jeta tout en bas, usant de sa télékinésie pour amortir sa chute.

Elle se trouvait maintenant dans une ruelle sombre et peu fréquentée. Elle mit un petit moment à se repérer, puis marcha en direction de la façade avant du bordel, là où elle avait laissé Losly, un peu plus tôt. Après quelques instants, elle repéra le chevalier, un peu à l’écart, en présence d’une gamine d’allure juvénile. Une adolescente, tout au plus. Que se passait-il? Les sourcils froncés, Rubis s’approcha du duo insolite, puis remarqua que la jeune fille tenta de fuir avant de se faire intercepter par l’incube. Losly la tenait par le poignet fermement et la gamine se tortillant, geignant et griffant afin de se libérer. Mais qu’est-ce qui se passait ici? L’homme nota le regard interrogateur de Rosenbaum et expliqua qu’il se tenait en compagnie d’une adolescente qui, visiblement, avait l’intention d’avertir Kenneth advenant qu’elle puisse fuir. Pour toute réponse, la semi-succube hocha de la tête, trouvant que ça semblait effectivement être le cas. La façon dont la gamine hoqueta de stupeur venait d’ailleurs confirmer cette hypothèse.

Rubis nota le regard que lui lança Losly. Il désirait visiblement qu’elle intervienne, songeant au fait qu’une présence féminine pouvait peut-être la calmer OU qu’elle pourrait utiliser sa télékinésie pour maintenir la jeune fille en place. Elly opta pour la première option, préférant ne faire aucun mal à l’adolescente qui, somme toute, semblait terrorisée. Elle marcha donc en sa direction, notant la terreur au fond de ses yeux, puis reçu un bref message télépathique de la part de Los qui la mettait au parfum quant à l’identité de la gamine. La sœur cadette de Sarah? C’était bon à savoir.

- Si mon compagnon dit vrai – chose que je ne doute absolument pas –, tu t’apprêtais à lui fausser compagnie afin d’aller rejoindre Kenneth. Est-ce vrai? Commença-t-elle d’une voix douce. La façon dont elle détourna le regard, l’espace d’un instant, ainsi que le trémolo de sa voix alors qu’elle prétextait que Losly racontait des bobards représentaient des évidences indéniables : elle mentait à plein nez. Rubis poussa un soupir, puis croisa les bras sur sa poitrine. Écoute, ça ne sert à rien de mentir, Kelly. Ta sœur, Sarah, est portée disparue depuis quelques jours de ce qu’on m’a dit. Les soupçons se tournent vers Dhaliar, tu le sais, pas vrai?

Elle recommença à se tortiller et à essayer de se déprendre de la poigne du chevalier, griffant son bras à plusieurs reprises au passage. Le chef de l’Ordre d’Alombria ne bronchait pas et Rubis se demanda s’il possédait la moindre terminaison nerveuse… Ça devait faire mal, non?

- Tu veux que je prenne le relais? Lui demanda-t-il elle. Ça t’éviterait de complètement te faire lacérer…

Le voyant obtempérer, elle leva une main et agrippa la jeune femme par télékinésie et l’adossa un peu rudement (sans toutefois la blesser) contre le mur derrière elle, histoire de lui faire comprendre le sérieux de la situation. La gamine hoqueta de stupeur, puis son regard s’embruma.

- Kelly, sais-tu où se trouve ta sœur? Sais-tu ce que Kenneth en a fait? La gamine recommença à se tortiller, des larmes de frustration coulant maintenant sur ses joues rosées. Tu savais que ta sœur voulait s’éclipser avec sa correspondante, I. Rosalya, pas vrai? Ces propos semblèrent la saisir et la mâchoire de la gamine se contracta. Elles projetaient de partir loin de la capitale, toutes les deux, et de tout laisser derrière… toi y compris?

- LA FERME!! Cria la gamine qui n’en pouvait plus. Rosalya est une connasse qui voulait me prendre ma sœur et me laisser derrière! Sarah en est complètement folle et est prête à tout faire pour elle!! Elle mérite ce qui lui arrive! Elle n’avait qu’à pas vouloir m’abandonner! Je la déteste!!

Déjà, ils venaient d’apprendre que Sarah était toujours vivante, puis que Kelly était, en quelque sorte une complice. Il était même fort probable qu’elle soit celle qui avait alerté Kenneth des intentions de sa sœur aînée. Rubis jeta un regard en direction de Losly qui, visiblement, tirait les mêmes conclusions qu’elle. Comment pouvait-on se trahir de la sorte dans une même famille?

- Où est Sarah, Kelly? Demanda-t-elle directement.

- J’en sais rien! C’est Kenneth qui s’en est chargé. Je dis vrai, je vous jure! Je sais juste qu’il m’a promit de la garder en vie…

Elle disait vrai. Losly interrogea également l’adolescente, s’enquérant sur l’endroit où se trouvait le proxénète et où Kelly avait vu sa sœur, la dernière fois. Au final, l’interrogatoire leur confirma que Kenneth traînait de plus en plus dans le cimetière de la ville, près d’un mausolée d’une famille particulièrement réputée pour avoir assisté à la construction de la capitale avant d’être décimée par la maladie. Idée intéressante que de traîner dans un milieu de sépulture, puisque les gens y allaient très peu, hormis pour présenter leurs hommages aux défunts. Rubis tourna la tête en direction de Losly, le questionnant du regard quant au sort réservé à Kelly. Après tout, s’ils la laissaient aller, il y avait des chances qu’elle aille directement rejoindre Dhaliar pour l’informer de leurs intentions de le poursuivre. Finalement, il fut conclut que Losly ferait de nouveau appel à la garde pour appréhender l’adolescente et la garder sous haute surveillance pendant un jour ou deux, histoire de la forcer un peu à réfléchir sur l’acte de délation qu’elle avait commit envers sa propre sœur. La gamine supplia, pleura et insulta allègrement les deux comparses, usant de toutes les tactiques possibles pour essayer des les atteindre d’une façon ou d’une autre. Au bout d’un moment, trois soldats arrivèrent et Rubis put enfin relâcher sa poigne magique sur la gamine. Les gardes prirent donc le relais. La justicière s’éloigna aux côtés de Losly, aux pas de marche, alors que le cheval était traîné par la bride.

- J’imagine que nous devons aller jeter un coup d’œil à ce cimetière, fit-elle en portant son regard verdoyant sur la rue devant elle. Cette famille dont elle parlait, ça vous dit quelque chose? Si Kenneth traîne du côté d’un mausolée, espérons que ça implique que Sarah s’y trouve... Elle poussa un soupir, espérant visiblement qu’ils étaient maintenant sur une piste convenable. Vous dites que vous avez tenté d’appréhender Kenneth à plusieurs reprises et qu’il est un type malin. Mais outre ça, comment est-il? Pensez-vous qu’il serait susceptible de tuer Sarah sans le moindre préavis? Kelly mentionnait qu’elle était surement vivante… mais à quel prix et dans quel état? Ça me pue au nez ce genre d’histoires, sérieusement…

Rubis observa le chevalier qui se remettait en selle, puis grimpa derrière lui, à nouveau, un air songeur au visage.

- Alors, vos interrogatoires auprès de ces filles se sont bien déroulés? Avez-vous appris beaucoup de choses sur cette histoire? Du moins, lorsque vous avez accompagnés ces deux damoiselles dans leur chambre à l’étage…? Son ton était à la fois taquin et malicieux. Elle l’avait vu se faire traîner derrière ces deux prostituées. On peut dire que vous prenez votre travail très au sérieux… Mais l’important, c’est les informations que vous avez pu leur soutirer!

Elle rigola un peu alors que le destrier fusait dans les rues de la ville. Ils traversèrent l’avenue principale de la capitale et se dirigèrent vers l’immense cimetière d’Alombria. En espérant que cette piste en vaille la peine…
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Losly G.
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Losly G.


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MessageSujet: Re: Mystérieuse intrus [PV Rubis]   Mystérieuse intrus [PV Rubis] EmptyMar 14 Mar - 16:26

Comme Rubis avançait finalement, il fit un bref mouvement de la tête pour la remercier, puis Losly lui envoya un message télépathique pour informer la jeune femme que la gamine ici présente n'était nulle autre que la petite soeur de Sarah, Kelly. Arrivé à sa hauteur, elle s'adressa directement et doucement à la jeune fille. Il eut un léger sourire en coin sous le passage qui disait « chose que je ne doute absolument pas ». Au fond, elle lui faisait confiance. Il appréciait cela, et souhaitait pouvoir lui faire entièrement confiance. Au moment où elle lui dévoilerait son visage et sa véritable identité, sans doute y arriverait-il. Cela montrerait qu'elle lui faisait réellement confiance elle-même en retour. Il y a des secrets qui valaient parfois la peine d'être dit. Si elle désirait en faire un mystère, il respecterait cela, mais il se devait de savoir, afin de décider s'il allait fermer les yeux sur sa conduite, ou non. Il ne pouvait pas risquer la sécurité de la royauté sur une intuition.

Sous les questions de Rubis, Kelly se débattait, tout en le griffant. Elle n'avait pas les ongles bien effilés, cela n'avait pas grand impact. Il fut surpris par la familiarité de la justicière. Prendre le relais? Se faire lacérer? Il jeta un oeil à son bras, qui n'était même pas marqué. Haussant les épaules, il relâcha la jeune fille et, avant qu'elle ne fasse un mouvement, elle se retrouva plaqué au mur. Était-ce vraiment mieux ainsi? De toute façon, sa principale motivation était d'observer ses méthodes de travail et d'évaluer le danger qu'elle représentait. Il laissa donc Rubis s'occuper de l'interrogatoire, son regard allant de l'une à l'autre.

De toute évidence, elle avait trouver des choses intéressantes dans la chambre en haut. Qui était Rosalya? Mais il préféra ne pas laisser paraître son émotion, pour que Kelly croit qu'ils savaient tous les deux de quoi il était question. Cela provoqua finalement une réaction chez la gamine qui dévoila ce qu'ils devaient savoir. Pourquoi les femmes devaient toujours tourner tout au drame? C'est vrai quoi... il était devant une affaire de femme, et c'était un véritable drame pour les trois protagonistes. Quel malheur! Si cette femme en avait vraiment marre de sa situation, elle aurait put aller quérir de l'aide auprès de la garde. Ils avaient suffisamment de membres magiques au château dont plusieurs qui pouvaient déterminer si elle n'était qu'une menteuse manipulatrice ou une femme sincère et effrayée.

Le chef des chevaliers soupira. Quand est-ce que la population accorderait-elle un jour sa confiance à l'Ordre? Il savait que la garde avait une réputation plutôt salace et un peu agressive envers les pauvres. Mais lui, non. Ce n'était pas ce que désirait la défunte reine, ni son veuf, et il était sûr que Céleste non plus. Ceux-ci méritaient d'être aider, et Losly se ferait un devoir de tendre sa main. Si elle avait fait ce geste dès le début, Sarah n'aurait pas une telle situation dramatique et pourrait gambader dans les champs avec sa concubine et sa petite soeur.

Il était par contre fort triste qu'une famille puisse se déchirer à ce point, se trahir. Jamais la pensée de trahir son frère ne l'effleurerait. Agacé par cette fillette insolente, il secoua la tête et s'adressa à elle sur un ton dur. « Alors, pour toi, t'assurer qu'elle soit enfermée auprès de ce manipulateur la gardera plus près de toi qu'avec sa copine? La vois-tu plus? Te sourit-elle? Est-elle libre de ses mouvements? Peut-elle te serrer dans ses bras? » Il fronça le nez. « C'est d'un ridicule. Tu aurais peut-être dû réfléchir avant d'agir. Ta soeur est dans un sale pétri par ta faute, et je ne peux même pas te garantir que tu la reverras. De toute façon, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » fit-il durement. Cela sembla la faire réagir et ses pleurs se firent plus sincères. « Où se trouve Kenneth? Où as-tu vu ta soeur pour la dernière fois? »

Les informations qu'il récolta le firent réfléchir. De toute évidence, il y avait un passage à cet endroit. Le regard que lui lançait Rubis le sortir de sa réflexion. Ah, oui. Kelly. Il soupira. « La garde s'occupera de son cas. Un jour ou deux à réfléchir dans une cellule l'aidera peut-être à faire le point sur l'importance qu'elle accorde à sa famille. » Il ne s'occupa pas de ses protestations et contacta la garde. Quelques instants plus tard, il remit l'enfant à ceux-ci, leur faisant un signe de négation et leur expliquant par télépathie de ne pas s'occuper de la suspecte masquée, il s'en chargeait. Ils échangèrent un regard et obtempérèrent.

Après avoir récupéré sa monture, Günter ne monta pas, se contentant de la tirer lentement derrière lui, en marchant près de la justicière, se demandant si elle finirait par se dévoiler. Elle brisa le silence, et il hocha la tête pour toute réponse. C'est là qu'ils allaient. Elle lui posa ensuite toutes sorte de questions sur Kenneth, il ne répondit pas tout de suite. Il est vrai que la situation était particulière. Arrivé dans un endroit où la route était plus large, et il monta en selle, tendant à nouveau la main pour l'inviter à grimper. « Comme vous semblez avoir l'expérience de ce genre de type, je vous confirme que je ne sais pas dans quel état sera Sarah, mais je doute qu'elle soit bien portante physiquement et mentalement. Kenneth ne s'implique jamais personnellement. Il manipule les gens et les esprits, et a toujours quelqu'un prêt à plaider coupable. Comme il n'est jamais impliquer de lui-même, il est difficile de retracer sa présence sur un lieu ou un acte précis. Il tire les ficelles. » En somme, cela décrivait bien la situation. Trop peu d'informations exploitables à disposition, ils avaient du faire avec les moyens à disposition. Les témoins convaincants avaient la mauvaise habitude de disparaître.

Si ses interrogations se sont bien déroulées? Ouais, assurément. C'était agréable de faire son travail aussi bien entouré! Un sourire amusé flotta sur ses lèvres. Le ton de la mystérieuse inconnu se fit malicieux et il constata qu'il avait été pris en flagrant délit d'interrogatoire privé! Il hocha la tête en laissant échapper un rire. « Je prends assurément mon travail très au sérieux. Il y a des façons plus tristes de vivre un interrogatoire, mais je n'ai pas réputation de me laisser abattre, plutôt de tirer profit des situations. » Il eut un petit rire et secoua la tête. « Ces jeunes femmes sont restées toutes habillées, à leur plus grande déception! » ajouta-t-il, pour soulever l’ambiguïté.

« À vrai dire, Sarah voyait souvent une certaine cliente, dont le nom m'a été révélé plus tôt grâce à vos recherches, mais outre sa grande déception quand celle-ci partait, elle se montrait très professionnelle avec ses autres clients. Elle est particulièrement répétée auprès de la gent féminine et des hommes désirant des plaisirs multiples. Ces derniers temps, elle recevait de plus en plus de courrier et se montrait très enthousiasme par rapport à cela. Avant qu'elle disparaisse, elle s'était fait pâle et avait refusé des clients, j'ai parlé à la dame qui gère l'endroit, et elle m'a dit que c'était à cause d'une dispute avec Kelly. Les soeurs sont, apparemment, très proche, à un point où Kelly est en apprentissage pour faire le même métier... à son âge, je trouve ça plutôt dégoûtant, et je ne veux même pas savoir si c'est en observation ou en pratique! »

Il soupira, puis haussa les épaules, alors qu'ils approchaient du cimetière. « Voilà, c'est un bon résumé de ce que j'ai appris. » conclut-il. Il ralentit la cadence et attacha son cheval au poteau d'attache à l'entrée de ce sinistre endroit. Son regard parcourut la place. Tout était calme. Télépathiquement, il entreprit d'informer la jeune femme sur la nature de la famille qui repose dans ledit mausolée et également qu'il était persuadé que celui-ci était la source de nombreux souterrains. Haussant les épaules en lui lançant un regard, il ajouta que leur cher proxénète était un héritier de cette superbe branche et qu'il va sans dire qu'il aurait toutes les excuses les plus valables de leur refuser l'entrée sur les simples accusations d'une adolescente frustrée.

Il parcourut les allées aux dalles brisées par les changements de température dans le sol et atteignit finalement un bâtiment assez impressionnant et richement décoré. Évidemment, la serrure était fermée. Une petite portion de son épée se détacha et il entreprit de former une clé, qui tourna dans les gonds. C'était d'une facilité... il aurait pu devenir un superbe brigand! Au charme ravageur, évidemment. Le bien, le mal... bah, il aimait bien ce royaume, et de pouvoir le défendre. Il avait encore un peu de mal avec son autorité actuelle, mais cela passerait. Sa culpabilité envers son frère aussi finirait par passer. Ce n'est pas une vulgaire promotion qui allait les séparer!

Il pénétra dans l'endroit où une statut imposante régnait en pleins centres. Au fond, il y avait 6 grands caveaux, trois dessous, trois dessus. Il s'approcha des interstices et les évalua. « Vous voyez, là? Juste là? » demanda-t-il en montrant deux tombes. « C'est pas un peu propre pour des gens qui doivent reposer? À moins qu'ils ne se lèvent régulièrement. » Il lui adressa un clin d'oeil et suivit des doigts un creux qui formait une sorte de porte basse. Il devait y avoir un mécanisme d'ouverture à quelque part. Il se retourna et observa la pièce. La lumière pénétrait par la prote entrouverte, sinon ils étaient dans la quasi noirceur. Il n'y avait pas de torches, ce qui voulait dire qu'il y avait sûrement du monde en bas. Il ne doutait pas que les visiteurs prenaient la torche pour descendre et la reposait en sortant. « Je ne sais pas si vous avez l'oeil vif, mais tachez d'observer s'il n'y aurait pas un endroit bien dépoussiéré sur ce vieil homme. De toute façon, il préférerait sûrement que ce soit vous qui le tripotiez plutôt que moi. » ajouta-t-il, moqueur.
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