Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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Ishobel
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Ishobel


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MessageSujet: Revenir [One shot]   Revenir [One shot] EmptyMar 25 Avr - 21:51

Le spectacle de désolation qui s’offrait aux yeux d’Ishobel était écœurant et lui donnait envie de vomir. Après quelques jours d’éloignement, pour calmer ses incessantes crises d’angoisse, l’adolescente regrettait le confort de la capitale, et observait la détresse du champ de bataille avec un manque flagrant de courage. Comment cela pouvait-il rentrer dans l’ordre? Leur vie allait-elle jamais redevenir comme avant? L’écuyère plaqua furieusement une main sur sa joue pour écraser la larme qui y roulait, et s’efforça à avancer vers le campement, où on avait besoin d’elle et qu’elle avait déserté pour se calmer, sans succès.

Cela faisait des jours qu’Ailis et Athelstan lui offraient un silence radio plus qu’inquiétant, leur dernières conversations télépathiques avaient été brèves et peu réconfortantes. Ils étaient au cœur de la tempête de combats qui s’évissait à la frontière du désert, et elle, de loin, ne faisait qu’assister les arrières, sans pouvoir leur prêter réellement main forte, innutile. Des semaines qu’elle ne les avait pas vus, touchés, sentis, que son cœur et son corps hurlaient de les retrouver, qu’elle souffrait de leur absence. C’était égoïste, la guerre était plus importante que sa petite personne, et ils ne contrôlaient pas ce qui se passait ne pouvait pas l’empêcher. Évidemment, que les deux écuyers devaient diminuer les échanges télépathiques, pour pouvoir veiller sur leurs arrières, mais était-ce nécessaire d’être complètement silencieux? Chaque fois qu’elle essayait de s’enquérir de la situation, Ishobel avait eu l’impression de les déranger, et s’était finalement résigné dans le mutisme, elle aussi, pour ne pas qu’ils risquent leur vie par sa faute.

-Allez vous revenir un jour? chuchota-t-elle dans le vide, en fixant la ligne de front, ignorant les inconnus au visage abattu qui marchaient autour d’elle dans le campement.

Ils avaient failli venir, une fois. Ailis lui avait annoncé avec beaucoup d’enthousiaste que sa garnison rentrait au campement pour un temps, mais les plans avaient encore changé, et elle n’était pas revenue. C’est depuis ce temps-là qu’Ishobel souffre, à se demander si la vie les leur à arraché à jamais. Et c’est peu de temps après qu’elle a demandé la permission de s’éloigner pour souffler, car dans la folie de la ronde sur le camp, elle se sentait pourtant terriblement seule. Même si Miya était là, parfois fragile mais toujours tendre. Même si Zackeriel, solide comme le roc, ne la lâcherait jamais… Le vide que creusait l’absence des deux rouquins semblait insurmontable.

Alors elle avait rejoint le village le plus près, n’ayant pas le temps de remonter à la capitale. Là, elle s’était mise à discuter avec des gens de son âge, pour essayer d’oublier. Elle avait même failli se laisser aller à la folie de sa jeunesse dans les bras d’un bel étranger, juste pour étouffer sa peine dans les pulsions de la chaire. Mais au contact de sa peau, elle n’avait pas reconnu celle de l’incube. En croisant ses yeux, elle n’avait pas vu le malice de ceux d’Ailis. Et elle avait tourné les talons, en pleurant encore, pour rentrer. Là où elle était attendue par tous, sauf eux. Elle s’était torturée pendant des heures à combattre l’envie de les contacter, et avait finalement cédé en essayant avec Athelstan… mais les mots de son amoureux ne l’avait pas rassurée.

Alors elle retournait prêter main forte à son armée. Dans la sueur et le travail acharné, elle ferait tout pour vaincre ses adversaires venus d’ailleurs. Mais elle commençait de plus en plus à douter de revoir un jour ses amis de cœur, et pleurait chaque nuit, dans son lit, en pensant à eux, et en murmurant leur nom…

-Ailis… Athelstan… allez-vous me revenir?
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Ailis
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Ailis


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MessageSujet: Re: Revenir [One shot]   Revenir [One shot] EmptyMer 28 Fév - 9:51

Des jours… des mois… était-ce des années ? Ailis ne savait plus. Les combats, la haine, le sang et la mort. Elle avait combattu dans la poussière et les larmes pendant un temps interminable. L’écuyère avait l’impression que tout ce qu’elle connaissait s’était effrité sous ses doigts. Terminer le temps de l’insouciance et des découvertes. C’était maintenant l’heure de l’horreur. Elle n’était pas adulte et pourtant, pourtant elle avait le cœur aussi gelé qu’une octogénaire. Au début, ce n’avait pas été si horrible. Même, elle avait été soulagée de partir au front. Heureuse d’être performante, de démontrer des capacités dans un domaine précis et élitiste.

Elle avait affronté ses combats avec courage et la tête haute. Mais peu à peu, c’était devenu de plus en plus difficile. De plus en plus prenant. Les échanges télépathiques avec ses deux amours s’étaient faits de plus en plus courts et espacer. Elle avait tenu. Malgré les coups, les échecs et le nouveau combat toujours plus nombreux. Chaque jour, elle se réveillait avec cet espoir de pouvoir revoir la capitale, le sourire malicieux d’Athel et le doux regard d’Isho.

Même qu’une fois, elle avait eu un message tellement merveilleux ! Ils allaient être réunis ! Enfin ! Athel lui avait même confirmé. Elle l’avait annoncé avec une joie sans fin à Ishobel. Ils rentraient à la maison et pourraient la serrer dans ses bras.

Oh Parandar ! Comment la vie pouvait être aussi cruelle ? C’était une horreur sans fin cette guerre qui la tenait si loin de ceux qui brillaient dans son cœur ! Son escouade avait été prise en tenaille alors qu’ils remontaient vers la frontière. Coincée, elle ne pouvait plus communiquer par télépathie, un de ces horribles Seccyeth bloquait les messages. Elle n’avait pu qu’envoyer un ou deux appels à l’aide, seulement entendus par Athelstan qui se trouvait tout près avec sa propre escouade.

Les combats étaient encore pires. Ils ne se battaient plus pour la patrie… mais bien pour essayer de sauver leurs vies. Les démons d’Irianeth jouaient avec eux. Comme un enfant qui joue avec le contenu de son assiette.
Juste à y penser, ses yeux s’embuaient. Comment tout ceci avait pu arriver ? Les souvenirs joyeux et doux qu’elle concevrait dans son cœur lui semblaient tellement décaler par rapport à la réalité qu’était la sienne désormais. Elle devait avancer. Elle devait rentrer. Mais avait-elle encore le courage de continuer ?

C’est au plus profond de son être qu’elle trouva la réponse. Elle ne pouvait abandonner. Les combats c’était sa vie. Son âme était irrémédiablement liée à la chevalerie… Ailis ne pouvait se permettre de se laisser mourir dans le désert. Pas, quand Ishobel attendait au-delà de ces étendus sableuse qui les séparaient.

Le retour fut hargneux, chaotique. Elle avait l’impression d’être seule pour l’éternité. Entourée de tous ces inconnus, qui ne lui adressaient qu’à peine la parole. Ils étaient des soldats. Avaient combattu ensembles, avait des liens et des souvenirs communs. Elle n’était qu’une écuyère Alombrienne ramasser en passant. Une fille désespérée, meurtrie… et silencieuse. Elle n’osait plus parler, de peur que tout se brise. Que l’illusion s’efface. Qu’il ne reste plus que ses os, sous un soleil brulant.

Mais tout ceci fut derrière elle. Parce qu’elle était là, derrière ce qui semblait être la plus belle femme du monde. Elle voyait ses cheveux blonds, dont elle avait rêvé depuis des mois. Le corps gracile de son amante, qui regardait l’horizon dans la mauvaise direction.

Ailis était enfin arrivée… épuisée, affamée, blessée et meurtrie. Mais elle ne pouvait détacher son regard de la silhouette au-devant. Elle était encore loin, mais elle était certaine. C’est pourquoi, faisant fit de sa fatigue et de son abattement, elle s’élança vers son doux amour.

Juste avant de l’atteindre, les mots prononcés au vent lui serrèrent le cœur. Ravalant ses larmes, elle entoura délicatement la taille d’Isho par-derrière et souffla dans son cou. « Je suis revenue… » Oh… comme pourrait-elle lui dire ? Lui expliquer… que pour Athelstan, c’était fini ? Qu’il ne reviendrait pas, qu’il resterait à jamais dans ce désert maudit ?

Ailis pleura doucement contre Isho, soulagée de l’avoir contre elle… mais complètement en état de manque. Manque d’amour, manque de présence humaine… manque d’Isho. Athel les avait quittés, elle avait pu le voir une dernière fois combattre. Mais Ishobel ne savait pas. Leur petit-ami n’avait jamais aimé les longs combats… il n’était pas fait pour ça. Il était du genre rapide et efficace… l’épuisement avait eu raison de lui.

« Je suis là… je suis revenue… mais pourras-tu m’aimer encore ? » Telle était la question. Et elle avait peur de la réponse. Car sans elle, Ailis ne pourrait plus combattre. Elle n’en aurait plus la force.

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