Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| Petit meurtre en Famille [Micheletto] | |
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Jayson Roi / Reine
Messages : 35 Date d'inscription : 13/06/2016
Feuille de personnage Âge: 28 ans (Fev) Race: Phéryxian Âme soeur: blah
| Sujet: Petit meurtre en Famille [Micheletto] Lun 3 Oct - 16:11 | |
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Pour peu que vous fussiez une personne du peuple, Jayson Yusuf O’Hell était un Roi bon et généreux. On parlait de lui, comme étant une personne sociale, heureux et bon vivant. Très jeune pour porter la couronne, il avait emmené un vent de renouveau. De vieilles loi vétustes et obsolètes avaient vu leur fin arrivée rapidement après qu’il se soit assis sur le trône. On disait aussi qu’il était un homme au grand cœur, toujours prêt à aider son peuple et aimant profondément sa famille. Certes, il était proche de ses frères et sœur. Il se considérait même particulièrement ami avec ses ainés, Zéphir et Saphyra. Il endurait sans se plaindre le caractère plus qu’agaçant de Béatrice et protégeait bec et ongles Yasin. Il paraissait même parfaitement amoureux de sa première épouse. Les faits étaient un peu plus compliqués. Jayson n’était pas si blanc qu’il n’y paraissait. Oh bien sûr, les membres de son cercle restreint avaient toute sa gratitude et son amour… mais les autres…
Le jeune Roi pouvait sous ses allures de gentilhomme, s’avérer être aussi dur et cruel que feu son père lut été. Jamais, il ne s’attaquerait à ses propres enfants et à ceux qui lui était fidèles comme Valistan avait tendance à le faire, mais lui il était profondément méchant. Par contre, pour les autres lignées, pour les traîtres, les mécréants ou encore les prisonniers ennemis, il n’avait aucune pitié. Il était le Roi. Et un Royaume, ça ne se dirigeait pas avec des boniments. Surtout pas un royaume assailli par la famine et les conflits de régence constants. Depuis qu’il avait pris la place de son détesté père, il ne dormait plus que sur une oreille. Et encore ! Combien de complot d’assassinat avait-on déjoué depuis ? De combien de projet meurtrier ses enfants avaient-ils déjà été l’objet en moins de trois ans ? La vigilance ne devait jamais faillir.
Il se devait de tenir les plus virulents de ses adversaires au pas. Et ce n’est certainement pas quelques menaces en l’air qui allaient fonctionner avec des demi-frères avides de pouvoir. Dans les premiers temps, il avait fait la bêtise de penser pouvoir s’en sortir sans effusion de sang… Béatrice avait failli le payer de sa vie, bien qu’elle n’en aille absolument pas conscience. Aussi énervante qu’elle fût, elle était jusqu’à tout récemment son Héritière. Depuis, il était devenu beaucoup plus alerte et prévoyant… presque paranoïaque. Et comme un animal acculé, il s’était mis à mordre.
Mais Jayson était beaucoup plus intelligent que son tyran de Père ! Il ne se salissait jamais les mains. Il ne commettait aucun crime et ne réclamait la paternité d’aucun acte barbare. Ses ennemis le savaient et c’était tout ce dont il avait besoin. Ceux qui lui était loyaux ne craignait rien, ceux qui était naïfs ou qui en avait cure ne voyaient rien. Le Roi gardait donc son image lustrée de bienfaits, sans aucune tache. Et pour ça, il avait un atout majeur dans sa manche. Un homme loyal et peu regardant sur les méthodes. Micheletto. Le Lycan était son homme de main et probablement la personne en qui Jayson avait le plus confiance dans le cercle de son entourage politique.
C’était cet homme, qu’il attendait patiemment dans son bureau. Yasin était avec les enfants… là où il s’épanouissait le mieux et donc Jayson était seul. Il ne fomentait aucun complot, aucune demande de sang lorsque son petit frère était là. Pur, l’enfant-adulte, devait le rester. Lorsqu’il était présent pour les rencontres avec Micheletto, c’était pour des demandes plus triviales ou des recherches quelconques. Mais aujourd’hui, il y avait un sale travail à faire. C’était un des mauvais côtés de la royauté. Devoir prendre des décisions horribles, pour assurer la pérennité de sa propre lignée et de son pays.
Les coups à sa porte lui firent lâcher l’horizon qu’il fixait depuis la fenêtre du regard. Jayson ne s’éloigna pourtant pas du rebord se contentant de se retourner vers l’intérieur du bureau. Son homme de main entra et il lui fit signe de le rejoindre. Derrière la vitre, le soir tombait doucement et le jardin se vidait des derniers promeneurs de la noblesse. « Vois, comme les gens sont insouciants… ces nobles n’ont aucune idée de ce que vit le peuple. Ils ne savent pas le prix du pouvoir. » Jayson eut un fantôme de sourire, pensant à sa chère Béatrice. Comme la plupart des nobles, elle ne voyait rien. Et c’était pour ça qu’il travaillait d’arrache-pied : Pour qu’elle et ses congénères puissent continuer de ne rien voir. Et c’était surtout pour ça que Micheletto était celui qu’il appelait en tout temps. Un homme du peuple, sans éducation ni rien… mais lui, il savait quel était le prix du pouvoir, le prix du sang.
Après un moment, le jeune Roi s’éloigna de la fenêtre et du Lycan pour venir s’installer à son bureau, commençant réellement la rencontre. « Tu dois bien te douter, mon cher ami, que j’ai pour toi encore une sale affaire. Une bien sale affaire je dois dire… » Et c’était le cas. Comme à chaque fois. Et comme toujours, Jayson n’était pas des plus heureux d’avoir à l’ordonner… mais il se le devait. Il était le Roi avec tous les privilèges… et les inconvénients qui suivaient.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petit meurtre en Famille [Micheletto] Dim 16 Oct - 12:04 | |
| Micheletto déambulait dans les couloirs du château. Comme à chaque fois qu’il se faisait convoquer par le roi Jayson, il prenait toutes les précautions du monde pour ne pas se faire voir lorsqu’il se rendait au bureau de son maître. Beaucoup de gens de l’entourage du roi ne connaissaient même pas son existence et le lycan faisait tout ce qu’il pouvait pour que cela reste ainsi. Après tout, son travail consistait à œuvrer dans l’ombre, à faire tout ce que Son Altesse Royale ordonnait afin que ce dernier n’ait pas à se salir les mains. Après tout, le passé leur avait révélé qu’un roi qui commettait lui-même ses crimes ne faisait pas l’humanité au sein du peuple. Depuis que Jayson était monté sur le trône, beaucoup de révoltes avaient été calmées, apaisées. Il agissait en bon roi, mais il serait naïf de croire qu’il pourrait tout régler avec des belles paroles et l’instauration de quelques nouvelles lois. Non. Les menaces fusaient quand même de tous les côtés et il fallait que quelqu’un s’occupe de la sécurité royale. Bien sûr, aux yeux de tous, cela relevait de la tâche de la garde royale, mais cette dernière s’avérait incroyablement incompétente. Sans aucune subtilité, avec leur armure pratiquement trop visible et sur tout trop bruyante, la garde n’était d’aucune utilité. Des hommes formés à la légère, dont beaucoup n’avaient jamais vécu la misère, la guerre, la faim et surtout le fait de donner la mort à une autre personne. Le sentiment que l’on ressentait lorsqu’on étrangle un homme et qu’on sent la vie le quitter lentement, mais oh combien sûrement. Enfin bref, cette garde trop fière qui se baladait en groupe sans vraiment accorder d’attention à ce qui l’entourait ne consistait en aucun cas une protection adéquate pour le roi. La preuve, Micheletto venait de passer sous leurs yeux et jamais ils ne le remarquèrent. Le lycan avait exécuté un bon nombre de tâches plutôt macabres depuis qu’il était au service de Jayson. Les menaces envers lui étant très nombreuses, il avait protégé son roi du mieux qu’il avait pu et surtout il avait châtié ceux qui avaient osé s’attaquer à son maître, les faisant disparaître, sans qu’on soupçonne le meurtre. En effet, cela s’avérait être une spécialité de l’homme de main. Bien qu’il excellait aussi dans le meurtre sanglait, il savait aussi quand cela devait paraître pour un accident. Il ne fallait pas être éduqué pour savoir cela, seulement avoir un peu de bon sens et surtout un excellent jugement. Ainsi, pour ne pas qu’on soupçonne le roi, car souvent les meurtres de Micheletto étaient en réponse à une attaque déjouée, il tuait en simulant des accidents. Cela nécessitait beaucoup de planification souvent, mais jamais on ne devait remonter à son protecteur. Le rouquin était patient et son maître n’exigeait jamais de lui que tout soit précipité. Il connaissait son expérience et savait que le travail serait bien exécuté. Ainsi, le roi avait envers son garde du corps (bien qu’il était bien plus qu’un simple garde du corps) une confiance absolue. Confiance que le rouquin s’était empressé de mériter.
Évitant quelques domestiques en se camouflant dans un coin d’ombre à l’intersection de deux murs, l’homme de main continua sa route jusqu’au bureau du roi. Jamais les gens ne le voyaient s’il ne voulait pas être vu. Depuis son enfance, les ombres avaient toujours été ses amies et il les connaissait bien maintenant. Encore deux intersections et une patrouille royale puis Micheletto arriva devant la porte de l’office de son maître à laquelle il cogna trois coups distincts, code signifiant que c’était lui qui se trouvait derrière. Sachant que son maître répondait rarement aux coups portés, surtout quand il savait que c’était lui qui se trouvait derrière la porte, il poussa cette dernière et entra dans la pièce. Le roi se tenait près de la fenêtre et lui fit signe de venir le rejoindre, ce que le lycan fit sans attendre. « Monseigneur » fit-il lorsqu’il fut arrivé à sa hauteur, en inclinant légèrement la tête. Son maître semblait bien songeur, ce qui indiqua tout de suite au rouquin que ce qu’il allait lui demander impliquait probablement un meurtre. « Les nobles ne voient que ce qu’ils désirent voir, sire. Et ils ne désirent voir que leur propre personne. » Cela était évident, le lycan détestait la noblesse. Elle était imbue d’elle-même, égoïste et se croyait au-dessus de tout le monde. Nombre d’entre eux n’avaient jamais travaillé pour arriver où ils en étaient. Ils étaient simplement nés au bon moment et dans la bonne famille. Il respectait Jayson, bien entendu, mais ce dernier avait commis le meurtre de son père pour prendre le trône, et cela faisait partie des raisons pour laquelle Micheletto travaillait pour lui. Celui qui était prêt à tuer pour parvenir à ses ambitions avait connu le monde, connaissait la souffrance que cela pouvait impliquer, surtout à une âme pure. Pour l’homme de main dont l’âme était complètement déchirée, cela n’occasionnait plus de réaction.
Le roi s’installa à son bureau et le rouquin se déplaça pour lui faire face. Il restait debout, tel un chien de garde, sans cesse vigilant. Jamais il ne s’assoyait en présence du roi, il ne méritait pas cet honneur. Son Altesse avait compris cela et arrêtait de lui faire signe de prendre un siège. Il écouta attentivement ce que son maître avait à dire. « Je ferai ce que vous m’ordonnerez, sire. » Bien que Jayson savait qu’il devait se débarrasser de ses ennemis le plus rapidement possible, il semblait tout de même ne pas prendre plaisir à donner l’ordre de leur exécution. Pour cette raison, Micheletto anticipait souvent les ordres pour lui faciliter la tâche. Après tout, c’était son rôle. Rendre la vie du roi plus facile. « Qui dois-je tuer? » Jamais l’homme de main ne prenait de détour. N’ayant pas été élevé dans la noblesse, jamais on ne lui avait appris à enrober ses phrases de fioritures afin de les rendre moins dures, plus belles à entendre. Il allait toujours droit au but, trouvant que ces courbettes et toute cette dentelle ne faisait que ralentir le cours de la vie.
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