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| Sujet: Le Maître et l'Enfant [Lugas] Ven 18 Nov - 16:04 | |
| Eilyah se tenait en retrait de la cérémonie d’attribution. Elle espérait que, comme les cinq ans qui avaient précédé, aucun écuyer ne lui serait attribué. Il y avait de bien meilleurs maîtres qui sauraient former la nouvelle génération et personne ne savait cela mieux que sa sœur, Saphyra. Elle avait été en mission avec elle, elle avait été témoin de son manque de compassion et d’empathie. Il n’y avait aucune chance que la pheryxiane aux cheveux bleus se lève un matin et se dise que sa petite sœur serait le vaisseau parfait pour transmettre les valeurs d’Irianeth à la relève. Rassurée, elle s’appuya sur une colonne de marbre pour observer les écuyers en se félicitant de ne pas avoir pris le temps de consulter le mage enseignant sur le tempérament des écuyers.
Alors que la cérémonie s’étirait, la pheryxiane décida que c’était son moment de tirer sa révérence et de rejoindre Lemo qui l’attendait dans la grotte aux dragons. Au moment où elle tournait les talons, elle entendit son nom. « Bidyeh ! », Elle n’arrivait pas à croire qu’on lui affectait un écuyer! C’est la dernière chose qu’elle désirait… C’était sûrement l’idée de ce maudit Zéphir! Toujours là à être sensé et juste. Elle l’entendait déjà lui expliquer la ''raison du pourquoi'' de sa voix posée lorsqu’elle débarquerait en trombe dans son bureau. Parce que c’était certain qu’elle allait lui faire savoir le fond de sa pensée! Et s’il se mettait dans l’idée de toujours lui donner des écuyers? Non. Inconcevable. Ça servait être à quoi de se faire accuser d’utiliser son statut de princesse pour obtenir des faveurs si on ne le faisait pas. Mieux valait se faire prendre pour avoir volé un dragon qu’un mouton, décida-t-elle résolument en se dirigeant vers l’estrade pour récupérer l’enfant qu’on lui avait attribué (avec un dédain évident pour son bien-être). « Oh merde! Je ne sais pas le nom de l’enfant! » Le seccyeth qui se tenait à côté d’elle lui jeta un regard incrédule avant d’éclater de rire. « On t’a donné un élève à former? À toi? » Insultée par l’hilarité de son frère d’armes, la jeune femme lui asséna un coup de point dans les côtes « Oh, mais ta gueule, Bryan! » Ledit Bryan, qui continuait de rire, s’éloigna afin d’éviter le second coup qu’elle essayait de lui donner et lui envoya un baiser volant avant de se perdre dans la foule de dragonniers qui quittaient la cérémonie.
Ce fut finalement aisé de trouver la pauvre âme qui l’aurait comme maître : tous les autres suivaient déjà le leur et il n’en restait qu’un. « Salut, Petit, je suis Eilyah. Il semblerait que je sois ton maître. Viens, on va aller déposer tes effets dans notre chambre… Puis on ira voir ton dragon. » Elle lui fit signe de la suivre et l’amener dans la chambre qu’ils allaient partager pour au moins trois ans. Bien que luxueuse dans ses matériaux, il n’y avait aucune décoration. Comme la personnalité de sa propriétaire, la chambre était froide et impersonnelle. |
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Lugas Écuyer
Messages : 4 Date d'inscription : 20/10/2016
Feuille de personnage Âge: 15 ans Race: Phéryxian-Incube Âme soeur:
| Sujet: Re: Le Maître et l'Enfant [Lugas] Mer 23 Nov - 15:18 | |
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Avant d'endosser le statut d'élève seccyeth, Lugas n'aurait jamais imaginé que sa vie prendrait ce tournant. D'accord, il ne l'avait pas réellement imaginé tout court, mais selon les personnes qui l'entouraient auparavant, il s'attendait à devenir l'un des fers de lance de la branche maternelle de sa famille. Après tout, il avait commencé à apprendre comment réfléchir et comment apprendre, pour mieux gérer des biens. Peut-être même aurait-il obtenu un poste de important auprès de l'empereur... Mais comme plusieurs membres de sa famille éloignée, il avait hérité à la fois d'un don magique et d'un dragon. Le fait d'avoir un pouvoir était presque courant au château, on n'avait donc fait peu de cas qu'il en est un lui aussi, mais être lié à un dragon, c'était une chose qui avait plus d'envergure. Les dragons sont majestueux, intelligents et tellement mystérieux. Dès lors que l'un d'eux vous choisissait, vous deveniez vous-même un peu tout ça. Après tout, que vous soyez à pied ou à dos de dragon, vous n'avez pas la même prestance...
Pendant ces années où il avait commencé à apprendre la magie et où on les incitait à renforcer les liens qui les liaient à leur dragon, Lugas avait été un bon élève. Après tout, il avait déjà eu une éducation on ne peut plus correcte, alors que d'autres n'en avaient pas eu le chance. Tous, dans sa génération, n'étaient pas issus du milieu aristocratique, ils ne savaient donc pas lire, pas écrire, ni réfléchir. Oh ce n'était pas une façon de se rire d'eux, ni d'être méchants, mais c'était malheureusement une réalité. Un fils de paysan, on lui demande seulement de savoir manier les outils, seller un cheval, une mule ou un boeuf et peut-être leur avait-on appris à calculer le ratio de graines à ensemencer selon les parcelles, mais on ne leur apprenait pas de quelle façon chacun d'eux pourrait améliorer sa qualité de vie et celle des autres. Et tout naturellement, Lugas était allé à leur rencontre pour voir s'il pouvait les aider. Ça ne passait pas avec tous, ce qui le désolait un peu, mais il put quand même guider plusieurs autres élèves avec patience et gentillesse.
Mais voilà qu'il était temps pour lui de devenir écuyer. Ce fut à son tour d'être sur cette scène, devant la populace qui s'était déplacée pour l'occasion, dont plusieurs membres de sa famille ou de personnes qu'il avait côtoyé auparavant. Lugas était heureux de les voir, mais son estomac était noué. Il avait été doué en cours, il s'était débrouillé en magie, mais que donnerait-il à un entraînement au combat ? Saurait-il se saisir d'une arme, sera-t-il assez fort ? Sa dextérité sera-t-elle à la hauteur de sa volonté de faire les choses comme il faut ? Dès qu'il avait su qu'un écuyer pouvait changer plusieurs fois de maître lors de son apprentissage, il s'était mis en tête qu'il en changerait autant que possible, même si tout se passait bien au contact de son premier maître. Diversifier ses enseignements lui semblait important. Mais si cela se révélait impossible, il passerait l'ensemble de ses années d'écuyer avec le même seccyeth, ce serait simplement dommage. Mais qui aurait-il en tant que maître ? Est ce qu'il serait avec l'un de ses demi-frères ou demi-soeurs ? Avec Zéphir, le chef de l'ordre, qui était à la fois homme et femme ? Avec le seccyeth aveugle originaire de la mer, Donovann ? Syrian, le sous-chef de l'ordre ou avec la jeune Zëva, l'un de ses demi-soeurs ?
Il eut bientôt la réponse et à l'instant même où il se disait "... ou l'impressionnante Eilyah ?". Alors que les autres nouveaux écuyers recevaient leurs armes et leur tenue, lui-même attendait toujours son maître. Que lui arrivait-il ? Pourquoi n'était-elle pas présente ? Avait-elle un problème ? Non, Lugas fut rassuré quand il la vit arriver, mais ne le montra que peu. Il s'agissait après tout de son maître et elle était là pour venir l'emmener vers sa nouvelle vie. A une telle cérémonie si importante, il était hors de question de se comporter en gamin excité... Bien sûr qu'il avait toujours sa boule au ventre, mais il était aussi très impatient. Lorsqu'elle s'approcha, son coeur bondit encore un peu plus dans sa poitrine, mais il attendit sagement qu'elle vienne jusqu'à lui pour qu'elle lui remette ce qu'il était en droit de posséder à présent. A cet instant, il l'entendit prononcer des mots qui le choquèrent : elle n'avait aucunement fait attention à lui et ne connaissait pas son nom. Ces paroles, il n'était pas sensé les entendre et elles ne lui étaient pas adressées. Mais il se trouvait qu'il avait des gênes de phéryxian, ce qui l'amenait à avoir une très bonne ouie. Ces gênes de phéryxian qu'il avait obtenus de feu son père, ce père qui était également celui de son nouveau maître. Et elle n'en savait apparemment rien.
Mais Lugas était un adolescent qui ne se morfondait pas sur lui-même et qui ne se vexait pas pour si peu. Après tout, qu'est ce que cela lui apporterait ? Il fit donc comme s'il n'avait rien entendu et en profita pour observer la scène qui se déroulait non loin de lui : un autre seccyeth se moquait ouvertement de son maître et elle ne semblait pas apprécier, même si la façon dont tous deux réagirent par la suite lui fit comprendre qu'il y avait quand même un certain lien entre les deux personnes. Après tout, ils avaient grandis ensemble et avaient vécus leurs premières batailles côte à côte, ça devait forger des liens...
Sans plus de cérémonies, elle se présenta en quelques mots et l'invita à la suivre dans ses appartements, laissant tout le côté solennel derrière eux. Il ne se fit pas prier et lui emboîta le pas sans discuter. Apparemment, ils ne s'échangeraient pas un mot avant d'être arrivés, alors autant avancer sans traîner. Lugas la suivit dans les dédales des couloirs jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant une porte où elle entra en lui laissant la porte ouverte. Elle était propre, et comme vierge de toute vie. Bien entendu, il s'était renseigné et savait qu'Eilyah n'avait pas eu d'écuyer avant lui. Devant cette chambre, il comprit que s'il souhaitait bien s'entendre avec elle, il allait devoir bien ranger ses affaires, ce qui n'était pas vraiment un problème, plus une constatation.
Ayant toujours ses affaires avec lui, il se tourna vers elle :
Maître ? Puis-je parler ? D'ailleurs, devait-il dire "maître" ou "maîtresse" ? Il devait se présenter tout d'abord, ensuite, il lui demanderait où il pouvait poser ses affaires. Il aimerait mettre fin au malaise qui l'étreignait peut-être dans le fait de ne pas savoir comment l'appeler.
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