On trouve facilement des informations sur le syndrome à sperger sur le net mais je suppose que vous voulez surtout connaitre ma propre histoire. Et bien quand j'étais petite j'étais une enfant très sage, vraiment très sage, trop sage même. Je passais beaucoup de temps à jouer seule avec mes poupées et je n'allais pas vraiment vers les autres enfants. J'étais peu sociable et je préférai largement jouer toute seule qu'accompagné. À l'école ont dit a mes parents que je ne parlais pas, que j'allais pas vers les autres, que je restaient toute seule dans mon coin, que j'étais toujours dans la lune. À un moment on m'a même fait voir un orthophoniste car a pensé que j'avais du mal à m'exprimer et que c'était pour cela que je n'allais pas vers les autres mais c'était complètement inutile car non seulement j'ai appris à parler assez tôt, avant même de marcher, j'avais aussi un très bon niveau de langage avec même un vocabulaire supérieur à la normale pour mon âge. J'ai lu que c'était très courant pour un enfant asperger de parler un peu plus tôt que les autres puis faire ses premiers pas un peu plus tard(J'avais déjà un an). Je me rappelle qu'en maternel j'avais eu du mal à apprendre à attacher mes lacets de chaussures parce que j'avais les mains maladroites, chose qui n'a pas beaucoup changé depuis, et je n'ai jamais été très doué en sport.
Je détestai l'éducation physique, ont fait toujours des sports d'équipe et j'étais toujours choisi la dernière parce que je n'étaient pas très bonne et puis je n'aimaient pas faire des choses en équipes. Je me rappelle que je ne me sentais jamais à ma place, que j'avais toujours toute faux et que j'étais toujours complètement à côté de plaque. Les autres enfants ne prenaient jamais mes idées en considération lors des projets de groupes et la plupart du temps ont fait comme si je n'étaient pas là. J'ai un peu été écœuré oui, je me faisais traiter de grosse vache ou de cruche et j'ai même été battu une fois. Ça arrivait aussi que des enfants se mettent en rond autour de moi et faisait semblant d'êtres gentils alors qu'en fait ils se moquaient de moi mais moi j'étais à l'époque totalement incapable de comprendre ce qui se passait réellement alors je suppose que ça n'aidait pas vraiment mon cas. Sinon j'ai surtout été ignorée par les autres, on ne venait jamais me parler, on ne me demandait jamais mon avis et la plupart des amis que j'ai eux étaient d'autre "reject" comme moi. Pour les expressions faciales ça je ne sais pas vraiment comment j'étais car je n'ai pas vraiment de souvenir à ce sujet, à part le coup des enfants en rond autour de moi et aussi vers l'âge de 12 ans quand ma marraine et mon parrain me taquinait et que je prenais ça aux premiers degrés. Ça me faisait de la peine et j'ai mis du temps à apprendre à faire la différence entre de simples taquineries et de véritables insultes. Quant à l'école ah pour moi c'était l'horreur. Déjà j'avais un trouble de l'attention alors ça aidait pas beaucoup mais en plus je n'étais pas encore diagnostiqué alors ce fut très difficile pour moi. En français et en histoire je me débrouillais bien mais les maths elles étaient ma bête noire. C'est d'ailleurs pour ça qu'on me traitait de cruche en plus de mon comportement bizarre car que comprend bien que pour les autres je devais avoir l'air niaiseuse et idiote. À partir de la cinquième année la pression à commencer à être trop forte pour moi. Des années de difficulté et d'intimidation pesaient sur moi et cela se ressentait sur mon humeur.
En plus à cette époque j'ai commencé à prendre un peu de poids alors le terme grosse vache s'est ajouté à cruche... J'étais plutôt déprimé et j'ai commencé à avoir des problèmes de comportement comme des crises de larmes a la maison où j'allais jusqu’à me frapper et me cogner la tête contre le mur et j'ai aussi beaucoup frappé ma petite sœur qui elle était dans sa période petite tannante haïssable(la pauvre^^). Je commençais aussi à devenir paranoïaque en voyant le mal là où il n'était pas et en pensant que le monde entier me détestait. Ça c'est un peu améliorer au secondaire parce que la je me sentais grande, que tout était nouveau et que je tirais un trait sur le primaire mais ça n'a pas duré longtemps. Même au secondaire j'avais encore et toujours les mêmes problèmes d'intégration, je me faisais encore toujours écœurer ou ignorer, et les autres profitaient encore de moi au fond même si contrairement au primaire j’étais en mesure de m'en rendre compte, par contre je ne savais pas comment m'en défendre. Par contre j'étais une proie un peu moins facile quand même car il m'arrivait de me fâcher et même qu'une fois j'ai menacé de frapper un petit tannant s'il continua de m'emmerder ce qui la fait filer doux pendant un moment.Puis a l'âge de 13 ans la catastrophe, j'ai redoublé mon secondaire 2. Mon moral qui n'était déjà pas au beau fixe en a pris un coup terrible et c'est là que j'ai commencé une dépression qui durerait jusqu'à 17,18 ans. Il y avait pu rien qui marchait, je réalisais vraiment à quelque point j'étais différente des autres jeunes et j'avais la tête toute mélangée.
J'essayai désespérément de comprendre ce qui n'allait pas avec moi sans grand succès et j'en étais venu à croire que tout ça était de ma faute. C'est moi qui n'était pas fin pis qui était trop nounoune pour avoir des amis comme une personne normale. Je méritai ce qui m'arrivait a cause de ma propre innoncenterie. En plus j'étais devenu assez rondelette alors j’étais complexé et j'avais l'impression que j'étais si laide que quand les gens me croisaient dans la rue ça suffisait pour gâcher leurs journées. En plus magasiner était devenu un calvaire ce qui n'améliorait pas vraiment mon estime de moi-même. J'arrêtais pas non plus de prendre du poids parce que comme j'étais en dépression et que je n'étais pas sous-antidépresseur j’essayai de me soigner moi-même avec la nourriture en mangeant beaucoup de chocolat et de chip et en ne dinant plus que de croquette et de frite, des aliments qui avaient toujours été très réconfortants pour moi. Ça a continué comme ça pendant un an jusqu'au jour où mes parents aient décidé de me retirer de l'école parce que s'ils ne l'auraient pas fait j'aurais probablement finit par me suicider. J'ai bien vu à un moment un pédopsychiatre mais il n'avait pas su diagnostiquer mon syndrome d'asperger alors j’étais toujours aussi perdue. J'ai refait une tentative à 15 ans pour retourner à l'école en allant aux adultes mais là aussi ça n'a pas vraiment car j’étais encore trop fragile et puis je n'avais pas vraiment encore fait le deuil de mon secondaire parce que même si ça n'a pas été facile il y a quand même des choses que j'avais adorées au secondaire et j'étais triste de savoir que je ne pourrais probablement plus jamais les revivre. Après ça je suis sans doute tombée dans la période la plus noire de toute ma vie, j'étais en dépression profonde à tel point que je crois même qu'a certain moment j'ai dû halluciner un peu. J'avais constamment des idées noires et j'ai souvent eu envie de mourir. Je me rappelle que parfois l'après-midi je marchais jusqu'au pont et je me demandais si j'oserai sauter en bas.
Il y a eu aussi des fois ou la nuit je montais dans la cuisine, sortais un couteau d'un tiroir, le mettait sur mon poignet et me demandait si j'oserai me couper les veines... Heureusement je ne l'ai jamais fait et ne je n'ai même jamais fait de vraie tentative de suicide car sinon je ne serai pas là. J'ai commencé à remonter la pente vers l'âge de 17 ans, époque où l'internet s'était beaucoup généraliser et où on trouvait maintenant beaucoup d'informations sur beaucoup de choses. C'est là que j'ai découvert le syndrome d'asperger, j'en avais déjà entendu parler et je m'étais déjà posé quelques questions mais je n'avais pas vraiment encore fait le lien. Même le pédopsychiatre que j'avais rencontré avait émis cette possibilité mais n'avais pas fait le lien, il s'est contenté de me donner du ritalin parce que j'avais un trouble de l'attention et des antidépresseurs pour contrôler ma dépression mélange qui fut absolument désastreux car j'avais des tonnes d'effets secondaires désagréables et que finalement j'étais mieux sans. En tout cas à ce moment-là j'ai commencé à me demander si le syndrome d'asperger ça ne pouvait pas être moi en fait. Mais j'ai douté longtemps parce que d'abord, je n'avais pas tous les symptômes alors j'avais un peu de mal m'y retrouver complètement. D'autant plus que j'étais une fille en plus alors que quand on pense à asperger la première image qui vient spontanément à l'esprit est plus celle d'un garçon brillant et renfermé que celle d'une jeune fille tout aussi brillante et renfermée. Alors compte tenu des connaissances de l'époque j'étais un cas difficile à diagnostiquer et je sais que si je serai né il y a 10 ans plutôt que 27 jamais personne ne serait passé a côté et j'aurai été diagnostiquer très tôt m'évitant ainsi beaucoup de trouble inutile... Mais aujourd'hui ça va beaucoup mieux, j'ai commencé une autre sorte d'antidépresseur à 19 ans et cette fois-ci c'était exactement la sorte qu'il me fallait. Je me suis fait aussi prescrire des ativans pour me calmer rapidement les jours ou j'ai le moral à terre ou si je suis très anxieuse et stressée.
J'ai aussi été diagnostiquer officiellement comme étant atteinte du syndrome d'Asperger il y a trois ans environ grâce à un test de QI que j'ai décidé de passer car je songe à retourner à l'école et je voulais savoir qu'elles étaient mes capacités intellectuelles exactement. Le psychologue qui s'est occupé m'a dit qu'en lisant mes résultats ça sautait vraiment aux yeux et que s'il aurait lu mon test sans savoir auquel cela appartenant il en aurait déduit automatiquement que la personne ayant fait ce test est Asperger. Maintenant que j'ai des réponses à mes questions et que ma dépression est sous contrôle il est temps de me reconstruire. J'ai un gros problème du poids après des années à manger mal mais je suis suivie par une diététicienne et une physiothérapeute qui m'aide à faire les changements nécessaires à ma perte de poids. Je vais aussi bientôt entreprendre des démarches pour retourner à l'école au mois de septembre. Et je suis maintenant plutôt heureuse même s'il m'arrive encore parfois d'avoir des rechutes et qu'il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour pouvoir vraiment dire que je m'en suis sortie ^^