Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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 Lächeln, le bouclier royal

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MessageSujet: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptySam 9 Avr - 20:46


Informations personnelles


|-Nom :
Je trouve ce besoin d'appartenance plutôt particulier. Je ne comprends pas pourquoi les êtres mortels ressentent ce besoin constant de s'attacher les uns aux autres par un nom qui se répercute à travers des générations. Mon père a tenté de se faire un nom et de me le léguer, mais il n'avait pas l'étoffe nécessaire, personne dans la famille n'avait de titre, je ne suis personne, je n'ai pas de nom. Est-ce vraiment nécessaire d'en avoir un, pour être quelqu'un?

|-Prénom :
Ma mère ignorait sans doute qu'à la naissance, elle allait donner un pouvoir si immense à un mot pourtant si simple et si léger. Dans tout l'amour qu'elle a mis dans la simple énonciation de mon prénom, elle a créé un véritable raz-de-marée. Le danger est que toute personne le connaissant se retrouve possédant tout droit de moi. Ce qui crée un véritable malaise... Un mot, un simple mot qui pourtant peut traverser des distances inouïes, même simplement murmuré. Un mot qui s'est avéré une incantation pouvant me faire apparaître à vos côtés... si vous le connaissez. C'est la raison d'ailleurs pour laquelle il a été décidé de m'attribuer un deuxième prénom et que le premier allait demeurer secret. Je fus renommé tardivement, mais pour les besoins de la cause. Lächeln fut un prénom qui, selon mes parents, m'allait bien, et je l'acceptai humblement. D'un commun accord, nous plongeâmes le premier dans l'oubli, décidant de ne plus jamais en faire mention... pour l'instant.

|-Surnom :
Considérant que mon véritable prénom n'est pas nommé, voir inexistant, c'est à se demander si Lächeln ne serait pas plus un surnom, qu'un prénom... mais ceci à part, on me surnomme parfois Lach, en grande majorité. J'ai aussi le surnom plutôt affectueux « Lala » dont j'aimerais bien me passer à l'âge adulte, mais il y a des habitudes qui sont dures à oublier! On m'appelle aussi parfois le « Bouclier » de par mon métier. C'est un surnom mélioratif que j'accepte volontiers, et que je porte d'ailleurs avec fierté.

|-Âge :
Je n'attache à ce chiffre que l'importance que les autres lui donnent. Pour ma part, je me sens adulte depuis déjà si longtemps... il est ridicule d'attacher une importance aux années qui ont passées quand la vie comporte une fin, il serait plus pertinent de compter le temps qui nous reste pour le vivre pleinement et ne pas se rattacher à ce qu'il y a derrière. Toujours est-il que je ne peux le compter ainsi, car on ne sait jamais combien de temps il nous reste, en fait... ainsi donc, j'ai vécu près de vingt-quatre ans jusqu'à ce jour, et j'espère en vivre de nombreuses autres encore.

|-Sexe :
Je ne crois pas qu'il soit réellement pertinent d'attacher de l'importance au sexe d'une personne, je ne ressens pas de fierté particulière à être un homme, et je ne crois pas qu'être une femme aurait changé quoi que ce soit à ma vie.

|-Race :
La constitution de ma race est plutôt particulière, mes parents étaient des hybrides plutôt particuliers dont je ne ferai pas l'arbre généalogique de leur constitution particulière, car aucun d'entre eux n'était de race pure. Il serait plus simple de faire le total de ce qu'ils m'ont généreusement légué. Ainsi, je puis dire que je suis, à peu près sûr, d'être à moitié pheryxian, à 50%. L'autre moitié se compose d'incube, mais il est difficile d'en déterminer la proportion exacte, car je sais que j'ai du sang d'elfe dans les veines, mais la source commence à être plutôt lointaine. Disons que je suis à 48% incube et le reste appartient à des racines elfiques. Juste assez pour dire que parfois, certaines particularités ressortent. Des traits, entre autres.




Informations sociales


|-Royaume d'origine :
Je ne crois pas là non plus que l'endroit où je suis né devrait avoir un impact sur la vision que les gens ont de moi. Je n'aime pas qu'on me le demande. Je sais qu'on me juge. Pourtant, je suis né à Alombria, dans un petit village, dans ce qu'il y a de plus banal. Je ne suis pas différent des autres. Mais la nature mortelle de l'homme le pousse à juger l'autre pour s'aider à survivre. C'est idiot.

|-Royaume de résidence :
Je vis encore à Alombria, mais maintenant je suis établi au château. Ma qualité de vie s'est nettement améliorée. Il est difficile de croire qu'une vie peut évoluer à ce point en un si court laps de temps, mais je ne dois cela qu'aux dons qui m'ont été attribués à la naissance, sinon je cultiverais des terres à ce jour, en rêvant sans doute d'un jour où je pourrais croiser les yeux de la princesse qui habite mon coeur.

|-Liens:
Ma famille contient ce qu'il y a de plus modeste. Ma mère est une paysanne plus ou moins insignifiante qui a un jour épousé un homme dont elle était tombée éperdument amoureuse. Cet homme, mon père, possède quelques terres, mais rien de bien impressionnant. Dussais-je les nommé que leurs noms ne vous évoqueraient rien du tout. J'ai deux jeunes soeurs qui sont suivies de mon frère cadet, le plus jeune de la famille. Ils sont tous demeurés avec la famille, il n'y a que moi, l'aîné, qui suit doté de capacités suffisantes pour avoir fait l'office d'un entraînement plus poussé au château.

Outre cette glorieuse famille, je connais aussi quelques gens du château. Notons principalement Dylan, qui se trouve à être mon supérieur immédiat dans la hiérarchie de mon rôle. Étant le mage conseiller qui s'occupe de la sécurité du royaume, il est donc celui qui s'occupe aussi de donner les ordres sur la sécurité, donc de gérer mon poste. Je dois admettre que depuis son... accident, il est plutôt acharné sur son rôle. J'admire sa ferveur, même si cela ne me laisse pas beaucoup de repos.

Sinon, il ne faut surtout pas oublier le meilleur pour la fin. Nata. Que dire de celle-ci... la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie, et mon pire cauchemar. Un mélange de bonheur extatique à tous les jours, suivi d'une douleur foudroyante à chaque battement de cil. Cette jeune femme donne une raison à mon souffle de continuer son chemin, à mon coeur de continuer de battre. Mais c'est aussi elle qui peut les arrêter à tout moment. Nous nous connaissons depuis tout petit, nous avons eu le même maître magicien, avons appris la magie ensemble, avons grandi ensemble. Et puis un jour, j'ai compris que ce n'était pas qu'une petite fille, mais aussi une femme... une femme que j'aimais profondément... et qui ne me considère que comme un excellent ami.




Autres informations


|-Pouvoirs:
Je possède la capacité de projeter de la testostérone, je crois que je tiens cette capacité de mes racines raciales. Il faut dire que mes parents m'ont légué tout un bagage génétique plutôt complexe! Avec ce don, je peux attirer des êtres femelles hétérosexuelles ou mâles homosexuels vers moi en les envoûtant sensuellement et sexuellement. Ce n'est pas vraiment quelque chose que j'utilise beaucoup et ce pouvoir n'est certainement pas à son plein potentiel, je ne crois pas non plus que je l'y pousserai un jour, ce n'est vraiment pas mon style.

Outre celle-ci, il y a aussi ce terrible don d'invocation comme mentionné plus haut. Cette capacité me permet, ou m'oblige plutôt devrais-je dire, à apparaître auprès de la personne qui m'a appelé par mon véritable prénom. Un délai de dix secondes entre l'instant où le mot est prononcé et le moment où j'apparais se produit, me laissant souvent seulement le temps de subir l'effet de vertige qui s'accompagne de cela et d'attraper mon épée et, en cas de besoin, un pantalon. Ce délai sera sujet à changer avec le temps et la pratique. Il y a certaines conditions à remplir pour que cela fonctionne. La personne doit connaître mon nom et le dire de façon audible, et, bien sûr, en pensant à moi, mais même s'il n'est que murmuré, cela fonctionne. Il serait bien étrange que quelqu'un d'autre portant mon nom se retrouve constamment avec ma face dans son miroir parce que j’apparaîtrais à chaque évocation de son nom. C'est le même principe que le déplacement instantané, à l'exception que je n'ai pas besoin de connaître l'endroit où je me déplace, puisque ce n'est pas moi qui choisit de me déplacer, je suis invoqué. C'est la personne qui m'appelle qui me matérialise. Je peux être déplacé n'importe où dans le monde. Heureusement, j'ai le bon sens de ne pas donner mon prénom à n'importe qui, et de ne pas l'utiliser couramment. Ce serait bien ma veine!

Ensuite, j'ai aussi la capacité de dévier la magie. Mais attention, ce n'est pas aussi simple que ça. Par exemple, si on me lance une boule de feu ou d'énergie quelconque, un éclair ou peu importe la forme, je pourrai la dévier en tendant la main, dans un concept de télékinésie, mais plus pousser et pouvant agir sur les manifestions non physiques. Évidemment, je pourrais aussi faire dévier les attaques physiques magiques. Mais j'ai un champ d'action réduit à moins de deux mètres. De plus, je dévie l'énergie magique, mais ne la contrôle pas, à moins que ce ne soit mon élément, l'électricité, j'en parlerai plus loin. Ainsi, je ne peux pas retourner une attaque contre son propriétaire, seulement la faire dévier à côté de moi, ou plus loin, d'un simple geste. Je peux aussi dévier une attaque destinée à une seconde personne si elle se trouve dans mon rayon d'action.

Avec ma formation venait aussi l'entraînement en tant que télépathe, ce qui me permet de communiquer par télépathie. Ce mode de communication est plus qu'utile lorsque je dois adresser un message à une personne en particulier, en toute discrétion. Comme quand je dois vérifier un ordre de mon supérieur entre autres. C'est d'ailleurs devenu la principale utilité de ce pouvoir!

Finalement, le dernier et non le moindre, mon élément. J'arrive à contrôler l'électricité. Je peux manifester un champ électromagnétique qui attirera les métaux conductibles, je peux aussi m'en faire un bouclier. Cette énergie pourra bloquer les projectiles physiques, et non magiques, qui m'attaqueront. Il ne pourra pas non plus bloquer des manifestations d'élément, tels le feu, le vent ou l'eau, mais il pourra détourner la foudre en l'attirant. Je manipule cette énergie ambiante en saisissant les particules négatives dans les objets. Je peux donc aussi envoyer un éclair ou une boule électrique sur quelqu'un, mais pas en ayant simultanément le bouclier actif. Je veux dire, c'est la même énergie que j'utilise, c'est donc l'un ou l'autre, je l'attire devant moi, ou je la projette. Je ne peux pas par contre créer cette énergie et je ne suis pas immunisé si elle se retourne contre moi.


|-Traits particuliers:
La première chose que les gens remarquent chez moi se trouve dans mon dos. J'ai cette étrange paire d'ailes qui est, somme toute, réellement particulière. Il faut dire que je suis presque moitié-pheryxian et moitié-incube, ce qui me donne les attributs de deux races possédant des ailes de différentes façons. Heureusement, je ne suis pas né difforme ou dégoûtant. En fait, mes ailes sont faites de plumes, bien que leur structure soit différente de celle des pheryxian habituels. Elles ont, à leur extrémité, une sorte de pointe, comme les ailes des dragons. Mais elles sont tout autant fragiles que celle de mes compagnons à plumes. D'ailleurs, parlant de plumes, celles qui les couvrent sont plutôt particulières. Elles accrochent la lumière d'une manière différente, elles sont un peu comme... métalliques. Techniquement, mes ailes sont grises, mais leur façon d'accrocher la lumière leur donne parfois l'allure d'être blanche, parfois d'être entièrement noire. Elles sont vraiment métalliques de couleur, et je crois que cette particularité n'est due à nul autre qu'au mélange de race particuliers qui m'habite. Même leur texture est un peu plus rêche que des plumes standards, sans pour autant les rendre totalement désagréables au toucher.

Outre mes ailes, physiquement, j'ai aussi des oreilles pointues qui donnent un drôle d'air à mon visage. Sans parler aussi que j'ai cette étrange habitude de sourire continuellement. Mais attention, s'il est sourire, il n'en est pas moins différent bien souvent. Cela peut être un sourire bienveillant, doux, ou bien coquin, moqueur, amusé, ou encore sarcastique, hautain, carnassier, cruel, sadique, ou même gêné, perturbé, ou aussi triste, résigné, voir jusqu'à être un sourire heureux, décidé, amoureux, sûr de lui ! N'est-ce pas la plus belle façon de démontrer qu'une personne souriante n'en est pas moins inquiétante, sinon plus...

Si on oublie un instant mon physique, il y aurait aussi à noter ma tendance à vouloir surprotéger la famille royale. Je surveille tous ceux qui les entourent avec une attention particulière, au risque de paraître étrange, je m'en fiche. Je dois amusé que j'aime bien voir leurs sourires gênés, qui répondent au mien, alors que je les dévisage en souriant. Ils ne savent jamais comment réagir. Je suis toujours prêt à intervenir, toujours sur mes gardes, mais en faisant mon possible pour paraître détendu. Je pourrais dire que j'ai du talent pour protéger quelqu'un ou quelque chose. J'y mets vraiment tout ce que j'ai.

Je peux aussi fort bien me défendre. On n’est pas doué en protection sans en avoir les compétences, évidemment, il faut une base. Je suis un excellent escrimeur même si je ne me déclare pas invaincu, je concentre mes capacités défensives sur mon plus grand atout. Je suis meilleur à l'arc qu'autre chose et affectionne particulièrement cette arme. Sinon je me contente d'une simple épée, préférablement deux, je suis particulièrement à l'aise avec deux épées. J'aime bien me battre avec mes deux mains, cela me donne plus de possibilités, et moins à l'adversaire. Je ne me bats pas souvent, mais cela fait partie de ma formation, je dois être prêt à toute éventualité. Sans parler évidemment de toute la panoplie d'arts martiaux dont j'ai appris les grandes lignes du mieux que j'ai pu. Maître Song était très exigeant avec moi. Je crois qu'il savait déjà quel rôle j'étais prédestiné à avoir. Je crois par contre qu'à trop en savoir, ça finit par créer des lacunes. Je suis encore jeune, je finirai par développer mon propre style de combat, je ne suis pas comme certaines personnes, je ne peux pas assimiler des techniques comme d'autres le font si bien.




Informations historiques


|-Histoire :

CHAPITRE PREMIER
Ce qui mena au château

Au début de ma vie il n'y a pas grand-chose de bien impressionnant. Ma mère et mon père sont deux cultivateurs qui se sont connus au marché. Ils se sont mariés par amour et c'est ce qui a conduit à ma naissance. Ce sont des gens très modestes qui offrent ce qu'ils peuvent à qui ils le veulent. Mon père ne se laisse pas marcher sur les pieds et tente de se tailler une place dans la société. Nous avons quelques terres, mais rien qui ne soit suffisant pour réussir à amasser des fonds impressionnants, car c'est avec la richesse qu'on s'attire la richesse, malheureusement.

Lorsqu'ils apprirent que j'allais naître, ce fut un jour plutôt merveilleux. Sincèrement, je crois que je ne connaîtrai jamais plus bel et sincère amour que celui que mes parents ressentent l'un pour l'autre, et je ne peux qu'être reconnaissant envers les dieux que de m'avoir offert une famille aussi aimante. On invita mes oncles et mes tantes, mes cousins, mes grands-parents, grands-oncles, et tous ces gens que je ne saurais probablement pas reconnaître aujourd'hui -je les ai évidemment vus après ma naissance- pour festoyer dans une abondance de voeux et de modestes cadeaux ma venue au monde à venir. Un moment bien heureux qui ne saurait tarder. Quelques mois encore. De longues discussions s'en suivirent. Comment allait-on nommer ce petit être? Serait-ce une fille? Un garçon? On lança les paris. Puis on en vint aux noms. Si c'était une fille, elle allait se nommer... Alyssha! Et pour un garçon... on chercha longtemps. Ma mère était plutôt difficile. Elle cherchait quelque chose de spécial, car elle était sûre que je serais un petit garçon spécial. On abandonna finalement la recherche. Le choix se ferait plus tard!

Quand ma mère perdit finalement les eaux, elle était dans la cuisine en train de préparer le repas du soir. Mon père fut prompt à aller quérir la sage-femme, et bien que le travail fut long, je vis le jour chez moi, entouré de mon père et de ma mère qui m'aimèrent aussitôt d'un amour inconditionnel, comme ils se partageaient entre eux. Ma mère posa sa main sur moi et murmura un mot contre mon oreille qui sembla réveiller quelque chose en moi, quelque chose qui fit briller mon corps. Mes parents se regardèrent. Quel drôle de phénomène!
« Que lui as-tu dit? » fit mon père. Ma mère, ahurie, secoua la tête. « Son nom, rien que son nom, Rayhan. » À nouveau, je brillai. C'était sporadique? À quoi était-ce dû? Ce n'était pas tout de suite qu'ils allaient le découvrir, mais cela n'allait pas tarder, car la maison allait s'emplir de certains événements assez perturbants pour mes parents.

Premier événement, peu de temps après l'accouchement, je ne suis pas dans les bras de ma mère pour une fois. Mes parents discutent du phénomène de lumière, et me nomment. Vous aurez deviné où je veux en venir. Quelques secondes plus tard, dérangé dans mon confort, me voilà en petit poupon, dans leur lit, qui commence à pleurer. Et mes parents de ne rien comprendre. On me recoucha. L'événement se reproduisit, mes parents étaient à la cuisine, j'étais couché. On parla de moi, j'apparus dans la cuisine aux pieds de ma mère qui avait prononcé mon nom. Il fallut beaucoup de temps à mes parents pour comprendre le lien entre mon nom et mes apparitions. J'avais d'ailleurs trois ans environ quand ils finirent par faire le lien. Quand ma mère m'appelait pour que je vienne à elle, j'apparaissais près d'elle. Systématiquement. Elle en parla avec mon père, et mes parents firent des essais. Oui, oui! Des essais! On m'envoya plus loin, et on m'appela. Puis, on essaya de m’interpeller en utilisant différent diminutif ou surnom. Puis avec mon vrai nom. Pouf, j'apparaissais. Pas besoin d'être d'une grande intelligence pour comprendre que mon nom recelait une puissance certaine sur toute ma personne. Dès ce jour, il fut convenu qu'on allait me renommer, et que mon véritable nom serait un secret.

C'était un don assez particulier, et puis bon... mes parents en profitaient un peu. Impossible de les faire attendre ou de refuser, ou de me cacher... C'était vraiment injuste. Entre temps, vinrent au monde mes deux jeunes soeurs, à seulement dix mois d'intervalle. J'avais cinq ans pour la naissance de la première. Entre leur naissance, je manifestai un nouveau don magique qui prit mes parents par surprise. Un jour, l'une des poutres d'un abri extérieur pour les animaux brisa. J'étais avec ma mère. Des débris éclatèrent et revolèrent en tout sens, instinctivement, je me plaçai devant ma mère et plaçai mes bras en croix devant mon visage en fermant les yeux. Le silence était pesant. Je finis par ouvrir un oeil, puis deux. Je n'eus que le temps d'apercevoir une sorte de champ électrique avant de sursauter de le faire disparaître. Mais ma mère avait tout vu. J'avais fait apparaître un bouclier qui avait empêché les débris de nous heurter. Un tout petit bouclier. Les éclats de bois ne nous auraient sans doute pas nécessairement blessés, mais dans mon petit corps de garçon, j'avais voulu protéger ma mère enceinte.

Il était évident pour mes parents qu'ils avaient un petit être magique dans leur marmaille. Il y eut de longues, très longues discussions. Ma deuxième soeur vit le jour, et mes parents n'arrivaient toujours pas à un consensus. Était-ce suffisant pour m'envoyer à Shola vivre une éducation magique? Oui... non... un jour la balance penchait pour l'un, puis pour l'autre. J'avais six ans lorsque mon petit frère vint à naître, presque sept. Finalement, ce fut quelqu'un de la famille qui avait entendu parler du dilemme de mes parents qui vint les voir et leur parler de l'ordre des chevaliers royaux. Bien sûr, mes parents connaissaient l'ordre. Mais on ne leur parla pas d'envoyer un enfant vivre une éducation magique et se séparer d'eux, on leur parla de lui faire vivre un avenir qu'ils ne pourraient jamais lui offrir. La chance de devenir quelqu'un, de vivre une vie aisée, d'acquérir des connaissances dont ils ne se doutaient même pas, de devenir un puissant mage et même un guerrier, de défendre le royaume avec honneur.

Ce fut ces arguments qui convainquirent mes parents de m'envoyer au château afin d'entrer dans l'Ordre. La perspective de m'offrir un avenir dont il ne pourrait jamais envisager la possibilité. Si les dieux m'avaient donné ces dons, c'était parce que j'avais beaucoup à offrir au monde, et cette éducation était la meilleure façon de pouvoir exploiter mon potentiel, jamais ils ne pourraient m'apprendre à les utiliser. J'avais donc sept ans lorsqu'on m'amena au château et que l'on me remit au mage enseignant. On me plaça parmi les autres élèves, j'étais très nerveux. Ce fut une grande déchirure pour moi comme pour ma famille, mais je savais que je pouvais les retrouver n'importe quand, et en un claquement de doigts. Seul le mage-enseignant fut mis au courant de mon don particulier concernant mon nom, mais mes parents s'abstenir de le lui communiquer, ce qu'il respecta. Il n'y avait, présentement, que trois personnes au monde qui connaissait mon véritable nom. Mes parents et moi. Mais tout allait changer, et bien vite.



CHAPITRE DEUXIÈME
Un élève différent; la magie est un monde si vaste

Ma vie en tant qu'élève fut plutôt amusante en fait, ça dépend à quels moments. Mais avec du recul, ce ne fut pas si mal. Au début, nous étions plusieurs enfants à avoir été testé au préalable, de petits tests bénins simplement pour s'assurer de nos capacités à faire partit de l'Ordre, puis on nous assigna des dortoirs. Il y avait des gens de plusieurs âges, je fus placé avec ceux du mien, allant de quatre à huit ans, environ. Nous parlions beaucoup de nos familles surtout, sans doute que c'était notre façon de les garder près de nous. Elles nous manquaient à tous, pour la plupart du moins. Beaucoup d'enfants restaient silencieux. Je respectais cela. J'allais bien vite comprendre que ma vie de famille n'était pas une vie commune à toutes. J'écoutais bien plus que je ne parlais. Leurs vies me fascinaient.

Bien vite, le premier soir, on avait un résumé de la vie des plus sociables d'entre nous. L'un des enfants voulut savoir quels étaient les pouvoirs des autres, mais les adultes nous avaient dit de ne pas les utiliser, alors je me suis manifesté comme un rappel, devenant aussitôt un rabat-joie. Je ne voulais pas que cela devienne dangereux, certains avaient des pouvoirs agressifs bien malgré eux. Un enfant ajouta qu'on pourrait dire ce qu'on arrivait à faire et attendre en cours pour le démontrer. J'acquiesçai, soulagé d'avoir quelqu'un de mon côté. À sept ans, j'avais eu une éducation en tant qu'aîné, j'étais donc habitué un peu de surveiller et de protéger mes cadets, c'était naturel pour moi d'appliquer les règles, cela faisait partie de mon éducation.

Il y avait eu quelques négociations, puis les élèves commencèrent à déballer leurs talents dans leurs langages peu développés d'enfants. On voyait qui avait eu des mentors pour donner donner un nom à leurs pouvoirs, mais ici, c'était inutile, car ce n'était pas tout le monde qui savait ce qu'était la télékinésie, par exemple, alors ceux-ci devaient définir. Pour ma part, je décevai les autres en ne parlant que d'un seul pouvoir, alors que la plupart en avaient plus d'un. Afin de ne pas trop sortir de la masse, je spécifiai que mon contrôle de l'électricité me permettait aussi de faire des boucliers. Cela fut suffisamment marginal, pour l'instant, pour que je ne devienne pas ennuyeux. J'avais tout de même raté ma première impression, j'avais hâte de pouvoir me racheter, cela allait se faire, plus tard.

Les débuts en classe n'étaient pas si mal, on apprenait beaucoup de choses. Nous étions tous ici afin de devenir de puissants chevaliers. Je me sentais un peu à part des autres. Je me voyais mal allant devant, brandissant une arme, pour défendre le royaume... Je voulais rentrer chez moi et défendre ma famille. Au fil du temps, je réalisai que je n'étais pas le seul. Certains enfants étaient plus récalcitrants que d'autres et allaient jusqu'à rejeter l'enseignement et l'autorité des maîtres. Pour les plus jeunes, c'était plus facile des les acclimater, mais plus les plus vieux, ceux de mon âge en montant, concernant ma classe, beaucoup avaient déjà accumulé pas mal de vécus pour d'aussi jeunes gens.

J'étais un acteur silencieux de tout ela. Bien que je sois moi-même peu enclin face à cet avenir qui se profilait devant moi, je demeurais un joueur passif et acceptais le sort que mes parents m'avaient choisi. Je savais qu'ils m'aimaient qu'ils avaient fait ce qu'ils croyaient le mieux pour moi. Je me faisais quelques liens, mais peu d'amis, étant plutôt observateur. Ma première année se passa donc ainsi. Silencieusement, en grande partie. J'étais un élève appliqué et discret. Je ne me mêlais pas vraiment aux autres, je sentais une barrière, eux qui, pour la plupart, avaient deux pouvoirs ou plus. Moi je n'en avais qu'un, à leurs yeux du moins.

Jamais je ne pourrais révéler mon secret à ces enfants. Mes parents m'en avaient lourdement fait comprendre les conséquences. Je n'osais imaginer mon calvaire alors qu'on me harcèlerait pour mon prénom et le jour où quelqu'un le trouverait, je perdrais la maîtrise de mon corps et de mes déplacements. Pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'on peut perdre sa liberté. Je me souvenais encore des appels de ma mère qui interrompaient mes jeux, étant plus jeunes. Je détestais cela. Je préférais donc que l'on me croie plus faible et inutile. Je ne m'inquiétais pas de tout cela. Je me contentais de chérir mes souvenirs et de m'endormir avec le sourire.

D'ailleurs, la suite de ma vie fut marquée par ce sourire. Je ne me laissais pas abattre, pas questions. Et je souriais. J'étais souriant. Cela m'attira des amis. Je découvris qu'un sourire pouvait revêtir de nombreux pouvoirs, au même titre qu'un nom. Il pouvait être triste, provocant, amical, menaçant même, ce dernier je le découvris lorsqu'un de mes amis se fit persécuter et que je m'interposai. Je sus plus tard que Maître Song, mon maître de magie en classe, en avait été témoin. Un élève avait lancé des pierres à celui qui m'accompagnait, projectiles que mon bouclier avait arrêtés, comme avec ma mère. Je n'avais, depuis, réussis qu'à manifester des étincelles. Mes capacités magiques étaient médiocres...

Toujours est-il que le bouclier apparut, et que je les menaçai de mon sourire et de celui-ci. Ils moquèrent, et mon bouclier devint une boule qui se mua en une sorte de serpent, mais ce n'en était pas un, il était moins fin, mais c'est difficile décrire du courant électromagnétique. Je l'avançai vers eux et ils se dispersèrent. L'énergie se dissipa dans un claquement électrique. J'avais rassuré mon ami, je n'avais nulle intention de les blesser, seulement de les éloigner. Malheureusement, les enfants étant ce qu'ils sont, il y eut quelques autres épisodes d'intimidation de ce genre, hors classe évidemment. Personne n'oserait se mettre les maîtres à dos en classe, du moins, peu d'élèves.

Le temps passait et j'étais toujours nul en magie. Maître Song était très patient avec moi, vraiment, car moi-même je perdais patience. Un jour je lui demandai ce qui lui faisait croire que j,avais le potentiel d'être ici. Il m'observa un moment puis me dit qu'il m'avait vu, plus d'une fois, me défendre et défendre mes amis, ce qui me fit baisser la tête, piteux. Je n'étais pas supposé usé de pouvoirs non contrôlés hors des d'environnements créés à cet effet par les maîtres. Il m'expliqua alors qu'il semblait que certaines situations stimulaient mon instinct et me permettait un meilleur contrôle. J'étais perplexe. Il me dit qu'il n'était pas sûr encore exactement à savoir ce qui stimulait le plus ma réaction dans ces situations.

Puis, après un bref instant de réflexion, il me demanda quels étaient mes sentiments, quand j'arrivais à manifester mes pouvoirs. Ce qui était une bonne question. Je pris le temps d'y penser. À neuf ans, ce n'est pas la chose à quelle on pense le plus. Finalement, j'haussai les épaules. « Sais pas. Je voulais juste pas qu'ils leur fassent du mal. » Il hocha la tête. La réponse lui avait semblé suffisante. Malheureusement, peu de temps après, il fut moins présent pour moi, car il s'était pris une apprentie. Je n'étais, après tout, qu'un élève parmi tant d'autres, même si mon cas semblait l'intéresser. Ce ne fut que quelques années, plus tard, la quatrième année en tant qu'élève, qu'il s'intéressa de nouveau à moi, lorsque je manifestai un nouveau pouvoir.

Alors qu'à nouveau, je défendais un ami qui se faisait railler, et moi-même par la même occasion, je déviai instinctivement la lame de glace qu'on jeta sur nous. Maître Song n'était pas présent, mais on parla de la découverte de mon nouveau pouvoir, et il en entendit parler. J'ignore s'il m'avait oublier, ou si son apprentie lui demandait trop de temps, toujours est-il qu'il revint vers moi. Nous discutâmes de comment je voyais l'avenir, je le trouvais drôle avec ses questions. J'avais onze ans à l'époque. Je ne voyais toujours pas chevalier. Ma magie s'était, par contre, grandement améliorée. Il voyait en moi un plus grand potentiel qu'il disait, il me voyait un plus grand avenir que celui d'un chevalier. Il disait que ma nature de protecteur pourrait faire de moi un puissant mage.

C'est ainsi que je devins différent des autres élèves, car je quittai l'enseignement de l'Ordre pour tomber sous la tutelle de maître Song, au même moment, le royaume subissait de lourds changements, le roi avait connu la mort et les princes se séparaient le continent. Je suivis donc mon Maître, inquiet de faire connaissance avec l'apprentie qu'il avait déjà et avec qui j'allais désormais étudié. J'arrivai donc dans ce qui devint le royaume d'Alombria.



CHAPITRE TROISIÈME
Grandir et s'éduquer; Qui est-elle

C'était fascinant d'assister à la construction du royaume d'Alombria! Qui plus est, la princesse Nata, alors âgé de six ans, était une gamine vraiment amusante. Elle m’appelait son nouvel ami et était toute contente de me faire visiter des lieux que je connaissais sans doute autant qu'elle, puisqu'elle n'avait que quelques jours d'avance sur moi et qu'elle n'était jamais vraiment seule ni bien loin de la famille royale. En fait, dès mon arrivée j'avais exploré les environs, je devais mieux connaître le coin qu'elle, mais je la laissai faire, amusé. Elle semblait aussi intriguée par la couleur particulière de mes ailes qui attiraient la lumière et les ombres. Elle me rappelait la famille que j'avais laissé derrière moi. C'était rafraîchissant, après tout.

Maître Song ne lui laissa pas bien longtemps inactif, il s'employa rapidement à notre éducation à tous deux. Ayant étant élève pendant quatre avant, il décida que mon entraînement, en tant que mage, allait continuer pendant dix ans, les années précédentes compensant les deux années manquantes, terminant ainsi en même temps que la princesse. C'était particuliers, elle était tout de même de cinq ans ma cadette, mais je réalisai bien vite que, magiquement parlant, elle me devançait et de loin. Elle maîtrisait l'eau et l'art de la guérison. À six ans, elle faisait des choses qu'à onze ans je m'imaginais mal pouvoir réussir, même si la nature de mes pouvoirs était tout autre. Mais je n'étais pas le genre de personne à développer de la jalousie. J'en pris plutôt exemple.

La princesse était amicale, généreuse et agréable à vivre. Elle me parlait beaucoup de son jumeau, que je ne voyais pas vraiment puisqu'il avait un autre maître, il était apprenti lui aussi. La famille royale, autant de ce côté-ci de la nouvelle frontière, comme de l'autre, comprenait beaucoup de gens magiques, c'était assez impressionnant. Je commençais à comprendre pourquoi mes parents m'avaient envoyé éduquer au château, plutôt que de tenter de m'apprendre avec leurs maigres connaissances. Quoi de mieux qu'un environnement royal pour avoir le meilleur? Si Maître Song pouvait apprendre à une princesse, n'était-ce pas ce qu'il y avait de mieux pour moi? J'étais bien tombé, au fond, de me faire remarquer par cet elfe particulier, mais je me demandais... qu'est-ce qu'un elfe guérisseur, spécialiste dans les arts martiaux, pouvait bien avoir trouvé chez moi de si intéressant? Je le saurais plus tard.

Je grandis donc auprès de cette gamine qui n'allait pas me laisser bien tranquille! Un an après le début de notre formation, elle développa un pouvoir de copie bien particulier. Elle pouvait alors imiter ce qu'elle voyait, comme les arts martiaux de notre Maître, mais aussi les pouvoirs. C'est ainsi qu'on commence tous les deux à apprendre les styles de combat particuliers de Maître Song. Je dois avouer que j'appréciais bien mieux ces styles que l'art de la guerre avec des armes comme on l'apprend en chevalerie, du moins, comme on allait me l'apprendre. Nous avions beaucoup de plaisir, particulièrement que la petite princesse apprenait très vite, et qu'elle était très amusante à regarder.

Le temps passa, je grandissais avec cette petite fille que je voyais désormais comme ma petite soeur. Lorsqu'elle eu onze ans, j'en avais alors seize, elle se prit d'affection pour moi et cela dura longuement, près de deux ans d'ailleurs. Je la trouvais vraiment mignonne, mais de seize à dix-huit, je n'avais absolument pas dans mes intérêts une petite gamine comme elle! Je la repoussais gentiment, lui ébouriffant les cheveux, la traitant comme je l'aurais fait de ma petite soeur. C'était une amie, une gamine. Comment aurais-je pu la voir comme une femme? Je dois admettre que j'étais devenu un jeune homme convenable. Sous la tutelle d'Ysmara, la gouvernante de Nata, mais aussi épouse de Maître Song, et celle de ce dernier, j'avais eu une éducation assez stricte, et loin de moi l'idée de m'intéresser à une petite fille, et princesse, de surcroît!

Heureusement, cela lui passa, elle en revint à me considérer plus comme un ami. Elle avait déjà suffisamment de frères, et cela ne me dérangeait pas de ne pas être considéré comme un frère, ça ne changeait absolument rien à notre amitié. Il nous restait encore trois ans d'éducation magique à subir ensemble! D'ailleurs, parlant de magie, Maître Song et moi avions découvert que ma nature d'incube revêtait un pouvoir, durant ces dernières années, nous avions parlé de race, et il m'avait avoué qu'il me croyait seulement pheryxian. Nous avions exploré la nature des pouvoirs de ma race impure et avions donc découvert que je pouvais dégager des hormones afin d'attirer les gens de sexe opposé, ou tous autres gens attirés par celle-ci. En plus de m'avoir appris la télépathie, il me semblait que je n'allais jamais finir d'apprendre auprès de lui!

Parfois, lorsque Nata était occupée avec ses séances de bonne manière avec Ysmara, Maître Song et moi prenions du temps pour travailler sur mon pouvoir d'Invocation, j'avais donc réussi à développer une certaine résistance, et espérait, au cours des années d'éducation qu'il me restait auprès de lui, pouvoir augmenter celle-ci. Avant, je n'avais même pas une seconde pour réaliser qu'un tourbillon m'apportait. Maintenant, j'avais le temps de m'en rendre compte. Je lui étais reconnaissant de garder cela secret, et de m'aider à améliorer cette compétence. Nous étions conscients tous les deux que ce pouvoir pourrait servir, un jour.



CHAPITRE QUATRIÈME
Ce n'est plus un jeu quand ton coeur s'arrête; Les vrais noms

Un jour, alors que mon coeur se troublait de voir la jeune Nata, maintenant une adolescente bien accomplie, papillonner parmi les files et les filles des domestiques, sous l'oeil désapprobateur de nos deux protecteurs, Lady Ysmara et Maître Song, je réalisai soudainement que j'étais moi aussi sensible à son charme, et que ses petits jeux de séduction ne fonctionnaient pas que sur les autres. Un soir que nous marchions tranquillement dans les jardins, et qu'elle me contait d'un ton badin, quelques anecdotes croustillantes de sa journée, faisant attention aux oreilles indiscrètes, je réalisai que l'éclat de ses yeux était différent, que ses cheveux me donnaient envie d'y glisser les doigts, et je réprimandai férocement.

Ce n'était qu'une gamine! Une adolescente! Et j'étais déjà un homme... dans ses débuts, mais à dix-neuf ans, on aime bien se croire un homme. Mais plus le temps passait, plus je me sentais fondre en sa présence, plus je réalisais qu'il n'y avait là, pas qu'une attirance, c'était plus profond, plus intense. C'était ses sourires, ses éclats de rire qui me manquaient, lorsque nous ne voyions pas. C'était cette lueur amusée dans son regard lorsqu'elle racontait quelque chose qu'elle savait que j'allais réagir, elle me trouvait un peu puéril parfois. Il est vrai que j'avais une plus grande réserve qu'elle. Lilas, la jeune soeur d'Ysmara, avait eu une terrible influence sur Nata au fil du temps, il faut dire que le jour où elle avait découvert que Dylan était son âme soeur, elle avait changé son attitude, vis-à-vis des garçons.

Et moi j'étais là, je la regardais... chaque fois que je la voyais, je sentais mon coeur manqué un battement, ma respiration se coupait et je déglutissais difficilement. Je me sentais comme engourdi dans mon corps et mon âme. À la longue, je m'étais un peu habitué à la sensation. J'avais du mal à détacher mes yeux d'elle, et je me détestais de cela, je savais que Maître Song ne verrait jamais cette attirance du bon oeil et je ne pouvais me permettre de la manifester. J'avais donc encré dans ma tête que c'était malsain... mais nous vieillissons tous les deux, et plus je la voyais aller, plus mon coeur se serrait de douleur. Nous étions devenus très proches, je pouvais d'ailleurs dire que j'étais sans doute son meilleur ami. Je savais qu'elle ne croyait pas à l'amour, malgré que j'avais essayé de la convaincre du convaincre. Sa mère n'aimait-elle pas profondément son père?

Puis le roi décéda. Cela rompit quelque chose chez ma jeune amie qui brisa les dernières barrières de la bienséance, et de mon coeur. Malgré tout, je ne me laissai pas abattre. Elle était femme, à seize ans, je me sentais beaucoup moins mal des sentiments que j'éprouvais pour elle et je les acceptais pleinement, désormais. J'essayais de le lui dire, de le lui exprimer... mais elle n'en croyait pas réellement la profondeur, n'y voyant que des déclarations d'amitié. Pourtant, elle était comme une utopie, un rêve inaccessible. Je ne voulais qu'être avec elle, mais je ne le pouvais pas, je me retenais, tout en espérant. C'était dur à croire, mais elle était la seule pour moi. Je ne voyais plus rien, plus personne. Les autres filles ne représentaient rien pour moi. Oh, il m'arrivait d'en séduire, mais je dois admettre que c'était simplement pour réduire la concurrence... Renata ne faisait pas de jaloux.

Par contre, elle tenait à la discrétion de ses activités, ce qui était très clair à mes yeux et je respectais cela. Je n'en glisserais jamais mot à qui que ce soit. Je gardais le silence. De toute façon, je serais prêt à tout pour elle. Le réaliser m'était douloureux, mais je me souvenais de l'amour de mes parents, et cela gonflait mon coeur d'espoir. Je croyais profondément en l'amour et je savais qu'un jour, si mon amour était pur, elle saurait le voir, je pourrais le lui faire reconnaître et je pourrais récupérer la tendresse de ses yeux, pour la conserver jalousement.

Vint le jour de la fin de notre apprentissage officiel avec Maître Song, cela fut un événement assez mémorable, je dois l'admettre. C'était un Maître généreux, pacifiste, un peu vieux jeu et qui possédait une croyance particulière, qu'il avait partagé à tous ses proches, y compris ses apprentis, je la possédais déjà en fait, malgré moi. En fait, il croit profondément que connaître le véritable nom de quelqu'un nous donne un pouvoir sur sa personne, de ce fait, il utilise des surnoms pour tout le monde, tout le temps. Jamais il ne m'a appelé par mon prénom, Nata ignorant que Lächeln n'était pas mon vrai nom, il me surnommait, surnommait la princesse, surnommait tout le monde. Jamais il n'utilisait le vrai nom de qui que ce soit. Il était mystérieux comme maître, nous nous étions déjà consultés avec Nata pour définir ses pouvoirs, nous croyons avoir deviné qu'il pouvait contrôler le vent et qu'il était particulièrement rapide, mais c'était des hypothèses, selon nos observations.

Toujours est-il que le jour de la fin de notre formation, il nous révéla son véritable nom, par signe de confiance. La veille, j'avais personnellement révélé à Nata mon pouvoir d'invocation, mais ne lui avait pas encore parlé de mon vrai nom, pas par manque de confiance, mais pour éviter les accidents. Et je n'en voyais pas encore l'utilité... Je dois admettre que je ne savais pas encore, la veille de mon
adoubement, si je puis le nommer ainsi, ce que j'allais devenir. Nous en avions discuté avec Maître Song, mais je n'étais pas un meneur. Je ne voulais pas être un guerrier d'avant-post, ni rien de cela, il m'avait dit qu'il y penserait, et j'en faisais de même. Bref, ce jour-là, j'appris qu'il se nommait en fait Sin Twang The.

Bien que nous soyions tous les trois dans la même pièce, Nata était plus loin, elle lisait un livre, tandis que je m'entretenais avec Maître Song pour mon avenir. Je souriai, et je lui dis « C'est un nom qui vous va mieux, selon moi, Maître Sin. Le vrai nom de Nata est beaucoup moins discret, c'est bien dommage pour elle. » Il secoua la tête et me répondit
« Son vrai nom n'est pas Renata mais Huan » et Pouf!, elle apparut à côté de lui, laissant tout le monde un peu abasourdi. Je dois avouer qu'il m'avait fallu quelques secondes d'analyse. Premièrement, Maître Song avait l'air fâché après moi et me demande de ne plus utiliser son vrai nom. Ensuite, Nata était apparue... invoquée. Je crois que je comprenais comment elle n'avait jamais copié mon pouvoir d'invocation, si son vrai nom n'était pas Renata, personne ne l'avait jamais appelé Huan quand j'étais dans les parages, ça évitait des soucis. Ce n'était pas un nom qui était utilisé. Dernièrement, Nata elle-même semblait surprise que son nom n'était pas... son nom.

Ce fut un moment de grandes révélations pour tout le monde, et tant qu'à être dans le vif du sujet, je révélai moi aussi mon véritable nom à Nata. Elle y avait bien droit, ayant un prénom secret, elle pouvait connaître le mien... avec l'éducation que nous avions reçue, je savais qu'elle n'abuserait pas du pouvoir que cela lui donnerait sur moi. Elle avait ses côtés un peu gamine, ce n'était qu'une adolescente, mais elle était aussi très mature. Je dois avouer que lui confier ce trésor avait été quelque chose de très important pour moi. J'avais eu l'impression de lui donner mon âme. Ah, quelle naïveté! Car après avoir discuté avec Maître Song, nous en convinrent qu'avec mes pouvoirs particulièrement défensifs et cette capacité que j'avais de pouvoir apparaître aux côtés des personnes choisies, j'allais devenir garde du corps. Cette perspective me plaisait. J'allais, en fait, garder le château, et, au besoin, ses membres. C'est ainsi que je distribuai une petite part de mon âme à la reine, à la chef des chevaliers, ainsi qu'au jumeau de Nata sous les ordres de qui j'allais désormais travailler.



CHAPITRE CINQUIÈME
Le bouclier royal; mon quotidien amoureux

Alors que je sommeillais profondément et voguais gaiement au pays des rêves, un bruit - absolument pas discret, mentionnons-le - me tira de ma torpeur et, tandis que j'ouvrais un oeil lourd des sables de Morphée, j'entrevis tout juste une chevelure blonde et bouclée avant que celle-ci me saute dessus et me coupe le souffle en me sommant de me réveiller, avec les tons d'une enfant surexcitée qui venait de vivre une aventure fantastique. Je soupirai et grognai en essayant de me soustraire de ce poids envahissant, mais elle et moi avons eu la même éducation combative et je n'allais pas m'en défaire si facilement.

Soupirant de nouveau, bruyamment pour montrer mon exaspération, j'ouvris tout grand mes yeux que je frottai vigoureusement afin d'effacer les dernières traces de sommeil. En face de moi brillait un soleil radieux qui brûlait de me conter une anecdote que je ne voudrais probablement pas entendre. Lui adressant un sourire fatigué et résigné, je me redressai légèrement, puis la fit basculer dans la place à mes côtés, toujours vide de toute façon. Je me recouchai en me tournant vers elle. « Que me vaut donc cette invasion matinale, Nata? » Je me doutais qu'elle venait me trouver et qu'après, elle irait passer le rester de la matinée à glousser avec son frère jumeau, tandis que j'allais regarder la pierre des cieux de ma chambre en réfléchissant à mes décisions passées.

Comment aurais-je pu, il y a deux ans, déclarer à une enfant qu'elle éveillait mon intérêt? Moi-même, cela me rendait mal à l'aise et n'osait à peine me l'avouer. J'avais toujours cru avoir caché cet intérêt, mais aujourd'hui, plus âgé et plus vif d'esprit, je réalisais que notre maître à tous deux devait l'avoir réalisé, et sans doute bien avant moi. Maintenant, elle était là, devant moi, radieuse, et s'empressait de me conter une nuit rocambolesque avec un certain Lastar, et je dois m'avouer que cette histoire me serrait le coeur, bien que je m'évertuais à n'en rien laisser paraître. Aurais-je dû crier et lui dire qu'elle faisait fausse route? Je ne voulais pas la faire fuir. De toute façon, je ne me voyais point perdre mon sang-froid de cette façon.

Par contre, lorsqu'elle en vint aux détails croustillants, je roulai des yeux exaspérés en soupirant et entreprit de tirer mon oreiller pour placer ma tête en dessous. Je l'entendis s'amuser de mon geste sans pour autant s'interrompre. Je me souvenais encore de cette petite fleur délicate - c'est un euphémisme - d'environ treize ans, et moi qui en avait alors dix-huit. J'ignorais alors à quel point elle allait chambouler mon coeur et mon âme. Ce n'est que plus tard que je me rendis compte des émotions qui m'habitaient, alors qu'elle découvrait les plaisirs de ses charmes, sans réaliser qu'ils ne faisaient pas qu'effet sur les gens qu'elle visait.

Lorsqu'elle s'interrompit, je sortis ma tête de mon abri pelucheux qui, en fait, n'avait pas masqué grand bruit de cette histoire que j'aurais préféré ne jamais connaître. Elle me souriait, radieuse comme le printemps qui venait de naître. Je me sentais fondre comme la dernière glace. Je lui souris, de ce sourire doux et sincère qui lui était réservé. Celui qui venait du coeur et de l'âme. Aujourd'hui, je ne pouvais plus nier cette attirance qui me tirait vers elle. Jadis, je ne pouvais le déclarer, cela aurait été ambigu, pour notre maître. Elle était si jeune et j'étais presqu'un adulte. Moi-même je n'étais pas bien avec cet intérêt. Mais là, même mon corps, je ne pouvais me le cacher, désirait l'aimer comme elle aimait si bien m'en parler.

Oh bien sûr, je connaissais la chose. J'avais déjà voulu me guérir de cet intérêt en aimant d'autres femmes, mais de toute évidence il n'y avait qu'elle dans ma tête. Elle avait appuyé sa tête sur l'oreiller jouxtant la mienne et fermé les yeux. J'en profitai pour l'admirer un peu. Elle venait de terminer le récit d'une conquête particulière. Je soupirai, secouai doucement la tête et mis la main devant ma bouche alors que je bâillai bruyamment. « Personne ne peut te résister mon amie, tu le sais bien. Pas même moi. » Un sourire amusé étira ses douces lèvres et elle ouvrit un oeil, puis deux. De toute évidence, elle ne me prenait pas au sérieux, encore une fois. J'avais déjà essayé de lui déclarer mes sentiments sans ambages, mais elle les avait pris pour de simples mots amicaux.

Cette fille me plongeait dans une impasse infinie! Nous échangeâmes quelques plaisanteries, alors qu'en fait, je ne plaisantais pas, puis elle sortit dans un tourbillon, me laissant seul avec mon silence et mon désarroi. J'aimais sincèrement, profondément Renata Charity d'Alombria, princesse de ce si jeune royaume. Malheureusement pour moi, ce coeur volage ne croyait pas à l'amour et virevoltait, telle une abeille, d'un coeur à l'autre, butinant la tendresse et l'affection et offrant généreusement la sienne. J'aimerais tellement lui montrer qu'un seul homme pouvait lui offrir tout cela, mais de toute évidence cela prendrait du temps. J'étais patient, mais le processus était douloureux. Tout ce que je pouvais faire, c'était m'assurer que son coeur reste protégé, et surveiller ses arrières.

De temps à autre, je l'admets, je faisais fuir quelques prétendants... et il m'arrivait aussi de tenter de séduire les prétendantes. Il ne fallait pas sous-estimer les capacités de séduction de la princesse, lorsqu'elle avait quelqu'un en tête, je ne pourrais jamais l'en décoller, mais je pouvais toujours essayer d'être proactif. Ça marchait, parfois. Par contre, la plupart des femmes que j'éloignais de Nata étaient particulièrement navrées, car j'ai rarement véritablement l'intention de conclure... je dois admettre qu'il m'arrive parfois de le faire, dans l'espoir de m'éloigner le coeur et l'esprit, quand la douleur est trop forte et que je veux oublier. Mais c'est utopique, ça ne fonctionne pas, et ne fonctionnera sans doute jamais. L'espace d'un battement de cil, son visage me revient et la culpabilité me frappe comme un coup de poing.

Depuis peu, nous avions terminé notre enseignement auprès de Maître Song, et en tant que mage protecteur, j'étais tombé sous les ordres du frère jumeau de Nata, cela me faisait tout un duo. Je ne passais pas beaucoup de temps avec l'un et l'autre en fait, j'étais surtout proche de Nata car nous avions grandi ensemble en classe, mais Dylan restait pour moi une notion abstraite dont sa soeur me parlait énormément. J'avais un peu l'impression de le connaître, mais en même temps, entre ce qu'elle me disait, et ce que je voyais de lui, tout cela restait vague, j'avais décidé de ne pas me faire d'opinion sur le sujet. Surtout que maintenant, il était mon supérieur. Je préférais le considérer comme tel et lui donner la valeur qui allait avec ce titre. D'ailleurs, en cet honneur, je lui avais révéler mon véritable nom le jour où Maître Song nous avait officiellement présentés pour mon embauche, on lui expliquant la nature de ce nom magique et de mon pouvoir. S'il était en difficulté, je pouvais l'aider. Un garde du corps qui n'a pas besoin d'être présent, c'est pratique, non?



Dernière édition par Lächeln le Mar 24 Mai - 12:07, édité 2 fois
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Lächeln, le bouclier royal Empty
MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyMar 17 Mai - 11:13


CHAPITRE SIXIÈME
La rage au coeur; la guerre est imminente
Ce jour-là, j'étais en route vers la cours d'entraînement. Bien que j'aie appris les arts martiaux et une bonne base des arts du combat, je devais m'améliorer, toujours. Je me devais d'être le meilleur, afin de mieux défendre Alombria et d'honorer mon poste au sein du château. J'avais développé une aisance pour le combat à deux lames et le tir à l'arc, ayant une vue perçante grâce à mon sang pheryxian. C'est donc vêtu de ma tunique d'entraînement, légère, mais robuste, et mes deux poignards longs battant mes cuisses que je sentis l'appel. « Rayhan » tel un murmure porté par le vent, je reconnut la voix de celle que j'aimais. Je n'eus que le temps de me mettre en position défensive alors qu'un léger halo m'entourait. Je disparus des couloirs du château, il n'y avait pas de témoin, de toute façon.

Un tourbillon m'emporta et je me sentis tirer vers l'arrière pour ensuite atterrir brusquement au milieu d'une route. Je jetai un rapide coup d'oeil autour, prêt à réagir, puis me détendit et évaluai rapidement la situation. Plus loin, un cheval, épuisé, ahanait bruyamment. Nata descendait de ce cheval et se dirigeait vers moi. Elle était dans un état d'agitation extrême. Elle me somma de la conduire plus loin, il y eut le nom de Dylan de prononcé, je ne comprenais pas ce qu'elle me disait. Comprenant par contre que la situation était urgente, de toute évidence, elle parlait de soin, de Dylan... Je lui saisis les épaules et me penchai légèrement à sa hauteur pour plonger mes yeux dans les siens. « Doucement Nata, je ne comprends rien. Qu'y a-t-il? Que veux-tu que je fasse? Inspire profondément et dit-moi, sinon je ne pourrai pas t'aider... »

Elle me jeta un regard qui disait clairement que je lui faisais perdre son temps, elle semblait agacée, mais prit tout de même une inspiration et réussit à articuler que Dylan était gravement blessé, que son cheval n'irait pas plus loin et elle voulait que je l'amène. Je fronçai les sourcils. Je n'étais pas un cheval... « L'as-tu conta... » Je ne pus finir ma phrase qu'elle me dit qu'il ne répondait pas, il fallait se dépêcher. « Mets tes bras autour de mon cou. » fis-je, le visage sérieux. « Vers où? » lui demandai-je alors qu'elle s'exécutait. Elle m'indiqua le sud-est. Je passai un bras derrière ses épaules et m'inclinai pour passer l'autre derrière ses genoux, puis, dans un battement d'ailes, je quittai le sol. Elle avait été clair, il fallait qu'il l'amène le plus vite possible à la rencontre de Dylan qui était... euh, était-il seul? Elle ne l'avait pas précisé.

Alors que mes ailes battaient l'air et que nous avancions au-dessus des arbres, je réalisais que, bien qu'elle n'était pas lourde, c'était éprouvant... mais l'urgence de la situation nécessitait apparemment cela, et puisque je ne pouvais me téléporter avec une personne, même si Dylan avait été éveillé, je n'aurais pu l'amener près de lui. « Est-il seul? » Elle secoua la tête. Il était avec Losly, le sous-chef des chevaliers. J'hochai la tête, la serrant contre moi pour qu'elle ne tombe pas du ciel. Je serrais la femme que j'aimais contre moi et je n'arrivais même pas à le réaliser pleinement, mon coeur battant sous l'importance de ma mission. Elle était une guérisseuse, c'était donc tout à fait naturel qu'elle arrive sur les lieux rapidement. Après quelques longues minutes, je vis sur la route un cheval au loin qui galopait à tout rompre, et reconnu, dépassant de l'épaule du cavalier, cette longue épée caractéristique du chevalier.

Je me posai donc au sol, sur la route, et le laissai venir à nous. La princesse se précipita aussitôt vers le duo et je suivis lentement, les sourcils froncés, l'air inquiet. Le sous-chef arrêta sa monture et déposa Dylan au sol un peu plus loin, Nata se jeta aussitôt sur lui. J'échangeai un regard avec le sauveur du prince et le saluai d'un hochement de tête. Tous deux nous étions conscients que la situation était grave. Nous observâmes le travail de la guérisseuse en silence. Je m'inquiétais pour elle, elle déployait beaucoup d'énergie, mais en regardant son frère, je comprenais aussi que la situation le nécessitait. Je me taisais donc. Nous veillâmes sur les jumeaux le temps que durèrent les soins.

Au bout d'un moment, Nata s'écroula et je m'agenouillai aussitôt à ses côtés en l'empêchant de heurter le sol. Le chevalier alla vérifier l'état de Dylan, alors je ne m'en préoccupai pas, je lui faisais confiance. Un bras autour des épaules de la princesse, je dégageai quelques cheveux de son visage. « Reposez-vous sur moi, Nata... » En présence d'un tiers, je vouvoyais mon amie, question de convenance. Je jetai un oeil sur les deux hommes, Losly me certifia que Dylan était en vie et que son état était stable, malgré son inconscience, il semblait tirer d'affaire. Je soupirai de soulagement et nous convinrent de les ramener au château le plus rapidement possible. Alors que le chevalier prenait le corps du prince dans ses bras, je baissai mon visage vers celui-ci de sa soeur et je murmurai. « Tout va bien, il est sauvé, grâce à toi Nata. »

Elle était faible et en partie inconsciente, j'entrepris donc de placer ses bras autour de mon coup par moi-même et la soulevai dans les miens. Dans un battement d'ailes, je décollai du sol et repartit vers le château, au sol, Losly reprenait la route avec sa monture. Je ne pourrai jamais me rendre jusqu'au château avec mon fardeau, mais je pouvais toujours tenter de retrouver sa monture pour revenir avec celle-ci. Seul, je pouvais parcourir une certaine distance, mais avec Nata, qui plus est à moitié consciente, dans les bras, c'était plus difficile. Je la portais tout de même avec douceur, comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. Après de nouvelles longues minutes, j'aperçus un cheval au bord de la route qui broutait paisiblement et reconnu celui de la princesse.

Je me posai au sol et l'approchai, elle se laissa faire, à mon grand soulagement. Je hissai mon précieux colis sur son dos et, la soutenant d'une main, montai derrière elle. Attrapant les rênes du cheval, je le fis tourner en direction du château et filai à mon tour. Losly devait avoir pris de l'avance sur moi, mais la pauvre bête, bien qu'ayant eu le temps de récupérer, ne pourrait tolérer un trajet de retour au galop, j'entrepris donc d'alterner les allures afin de ne pas l'épuiser. Sur mon torse, je sentais la tête de Nata ballotter selon les pas du cheval. Beaucoup d'émotions se bousculaient en moi. Tout s'était passé très vite... mais là je réalisai soudainement qui je tenais dans mes bras. Je regrettais que les circonstances ne soient pas plus agréables. Un bras autour de ses hanches pour la maintenir solidement contre moi et l'empêcher de tomber, je nous guidai jusqu'à son frère qui, sans doute, serait déjà entre de bonnes mains à notre arrivée.

Ce fut le cas. Lorsque nous arrivâmes, elle avait légèrement repris conscience, s'étant reposée sur moi durant le trajet. Elle avait dormi. Je mis pied à terre, m'assurant qu'elle ne tombe pas, et l'aidai à descendre... pour finalement la reprendre dans mes bras, je la trouvais trop faible, je voulais qu'elle se repose. Elle avait suffisamment dépensé d'énergie. Mais alors que j'allais entrer dans sa chambre pour la déposer, elle me demanda à voir son frère, j'hésitai, puis aller dans la chambre de celui-ci qui n'était pas bien loin de toute façon. Je la déposai près du lit où il reposait, il semblait dormir paisiblement. Je la laissai l'examiner sommairement, puis, d'une voix autoritaire, je lui dis « Il y a d'autres gens qui vont s'en occuper, vous pourrez revenir, Princesse. Vous devriez vous reposer maintenant. » Ce n'était pas les guérisseurs qui manquaient à Alombria!

« Il sera sans doute bien plus heureux de se réveiller avec une soeur pleine de vie que le fantôme que vous êtes à présent. Venez. » Je lui attrapai le bras et la forçai un peu à me suivre. Elle n'avait pas vraiment la force de résister de toute façon. Je la soutins donc jusqu'à sa chambre et la bordai, mon sourire s'adoucit. J'avais déjà fait cela, lorsqu'elle était plus jeune. Il y avait longtemps que je ne l'avais fait. « Dors, maintenant. À ton réveil il sera toujours là, tu l'as sauvé Nata, il est hors de danger. Repose-toi, je ne serai pas loin si tu as besoin. » Je passai ma main sur son front et glissai sur ses cheveux. « Je ne suis jamais loin. » Je lui fis un clin d'oeil et serrai sa main de la mienne qui avait quitté son visage. Elle ne mit pas longtemps à s'endormir. Je quittai donc son chevet et allai errer dans les couloirs, pensif.

Avais-je le droit de savoir ce qu'il s'était passé? Qui avait fait ça? Quelque chose au fond de moi s'inquiétait des événements à venir. Il y aurait certainement des représailles... Dylan était un mage tout de même, il n'aurait pas pu se faire attaquer et avoir par un simple brigand, il aurait eu tôt fait de lui mettre le feu aux fesses, selon moi. Ce devait être plus important... Shola? Je soupirai et jetai un regard par la fenêtre que je croisai, m'y arrêtant. C'était dur à croire que les cousins aient pu commanditer un acte de la sorte, je ne pouvais m'y résoudre. Un mage brigand alors? Un nouveau soupir. Je ne pouvais qu'attendre, la vérité finirait bien par éclore. Je n'étais pas si haut dans la hiérarchie, sans doute que les têtes pensantes d'Alombria allaient en parler avant d'ébruiter le fautif, ou pas. Cela ne faisait même pas une heure que nous étions au château, je devais laisser le temps faire son oeuvre.  

Une chose me travaillait un peu. Pourquoi ne pas m'avoir appelé? Si Dylan subissait un assaut, j'aurais pu intervenir. Peut-être dans le feu de l'action, il avait oublié qu'il avait un garde du corps de disponible. Je réalisais soudainement que, dans la panique, ces gens à qui j'avais donné le pouvoir de faire appel à moi, n'allaient peut-être même pas y penser. À quoi bon avoir ce pouvoir si la panique fait perdre la raison? Mon invocation devait être due à un raisonnement, donc tout ça... était illogique. Ah! Je pris la tête entre les mains et la secouai. C'était d'une complexité soudainement... je crois que le mieux à faire serait de m'assurer auprès de tous et chacun qu'ils n'oublieraient pas mon nom, ni mon pouvoir. Peut-être devrais-je les inviter à m'invoquer à tour de rôle afin de les habituer? L'idée de jouer ainsi de mon corps me déplaisait terriblement, mais si cela pouvait éviter une situation comme celle-ci...

Je soupirai à nouveau. Mes pensées me taraudaient douloureusement, je décidai donc de continuer ce que je m'apprêtais à faire avant que mon supérieur ne subisse son mauvais sort. Les jumeaux étaient entre de bonnes mains maintenant, je ne pouvais rien faire de plus. J'allai donc dans la cour pour marteler les mannequins de mon impuissance, à grand renfort de soupir et de dents serrées. On ne me demanda pas et ne fit pas appel à moi du reste de la journée, je partis donc me coucher, la tête toujours hantée par ces pensées. Je saurai bien trouver une solution le moment venu...! Pour l'instant, j'avais l'articulation des ailes qui me faisait souffrir, je les avais trop forcés, mais la situation l'avait nécessité. Je grimaçai en me couchant et m'installai sur le ventre, joignant mes mains sous l'oreiller, au-dessus de ma tête. Avec l'entraînement un peu forcené que j'avais mené plus tôt, sans étirement, sans structure, j'allais avoir mal un peu partout demain. Mais cela avait aidé un peu, je me sentais vidé désormais. Je sombrai rapidement dans le sommeil.  

Au courant de la nuit, j'entendis une voix prononcer mon nom. Je grognai, dérangé dans mon sommeil, puis ouvrit brusquement les yeux. Je me redressai rapidement, me retournant en position assise, car j'étais toujours sur le ventre. Au pied du lit se trouvait une Nata en larme. « Mais qu'est-ce que... » Elle contourna le lit et jeta ses bras autour de mon cou pour pleurer sur mes épaules. Sans doute les sensations de la journée qui débordaient, elle avait dû tout retenir jusqu'à présent. Je me poussai un peu et la fit asseoir au bord du lit, l'entourant à mon tour de mes bras, lui offrant ce réconfort qu'elle était venue recueillir. Je lui frottai doucement le dos avec mes mains pour l'aider à s'apaiser. Nous restâmes un moment ainsi. En moi, un tourbillon d'émotions faisait rage à nouveau, elle avait ce don... de provoquer en moi un raz de marré.

Après plusieurs minutes, elle sembla s'être calmée un peu, mais je n'osais bouger, appréciant sa chaleur contre la mienne. Je fermai les yeux. Elle finit par remuer et je relâchai mon étreinte, laissant mes bras se poser chaque côté de moi. Je la regardai, un sourire doux, et triste, sur les lèvres. « Tu te sens mieux? » Elle hocha la tête. « Crois-tu que tu arriveras à dormir? » Elle hésita puis secoua la tête négativement. J'haussai les épaules et tapotai la place à côté de moi, sur le lit. « Tu peux rester encore un peu alors. » Je me poussai moi-même sur la place libre et lui laissai la mienne, sans doute plutôt chaude, à comparer de la fraîcheur des draps vides où je venais de me glisser. Je frissonnai sous ce contraste avec la température de mon corps.  

Elle se glissa sous les draps et s'appuya sur mon oreiller. Je fis de même. Ses yeux semblaient me demander quelque chose, et il me semblait, dans la pénombre, les voir briller un peu. Allait-elle à nouveau pleurer? Je ne saurais dire, la clarté était très faible, nous étions au beau milieu de la nuit et seuls quelques rayons de lune perçaient dans la pièce. Je posai un bras au-dessus de sa tête, et levai l'autre. Elle se blottit aussitôt contre moi. Elle avait sans doute encore besoin de réconfort... Je refermai mes bras sur elle. Mon aile droite était repliée dans mon dos, étant couché sur le côté droit, mais la gauche se déploya légèrement, comme mon bras, au-dessus d'elle, en un geste protecteur.

Je crois que je me suis endormi ainsi, je flottais entre le sommeil et l'éveil, conscient qu'on ne devait pas nous trouver ainsi. Elle était sans doute encore épuisée, car elle dormit longuement. Lorsque le soleil commença à se lever, je la réveillai. J'allais être dans le trouble si on la cherchait et qu'elle était ici... Elle me remercia de mon soutien et m'embrassa la joue, je lui souris, un peu triste. « Tout ce que tu voudras, Nata. » Et c'était on ne peut plus vrai. Les jours qui suivirent, elle passa beaucoup de temps auprès de son frère qui récupérait de tout le sang qu'il avait dû perdre. Le bruit se répandit que c'était un chevalier de Shola qui avait fait cela. Je sentais une boule dans mon estomac qui se contractait. La guerre n'était pas loin... et je voyais, dans les yeux de Nata, que son coeur avait acquis un brin de noirceur qui criait vengeance.


CHAPITRE SEPTIÈME
Plonges-moi dans l'oublie
Un mouvement près de moi me fit sortir de mon sommeil. Je restai immobile un instant, les yeux clos. Je sentais la chaleur que dégageait son corps allongé près du mieux. J'étais couché sur le dos, sa tête au creux de mon épaule. C'était une sensation agréable, d'être ainsi, juste tous les deux, dans le silence de la nuit. J'ouvris les yeux. De la matinée plus tôt, le soleil pointait le bout de ses rayons. Je m'étirai sans trop bouger pour ne pas la réveiller et me frottai les yeux encore alourdis par le sommeil, puis je tournai la tête vers elle. Elle me regardait, en souriant légèrement. Je lui souris en retard, lui souhaitant un bon matin. Elle me répondit de même et se hissa légèrement pour m'embrasser. Nous étions nus tous les deux. La nuit avait été courte.

Malgré tout, son visage à Elle, à Nata, s'imposa à nouveau devant moi comme un flash et je me sentis coupable de ce que je faisais. C'était comme la trahir. Karène était très belle, avec ses longs cheveux de jais et ses yeux bleus, mais ça ne semblait pas suffisant pour éclipser la lumière étincelante de la princesse dans mon coeur. Je tournai la tête, mon visage changeant sous l'humeur, elle me regarda puis soupira. Ce n'était pas la première fois que nous nous rencontrions, et à chaque fois, au réveil, j'avais la même réaction, le coeur lourd de culpabilité. Et pourtant, ce n'est pas comme si la guérisseuse du royaume m'avait accordé un regard en plus ces dernières années, je restais toujours ce bon ami. Simplement un ami... alors je faisais comme je pouvais, parfois quand la douleur était trop forte, pour oublier cet amour, pour m'en purger.

Karène roula des yeux et se laissa tomber sur mon épaule dans un nouveau soupir, nettement découragé. Je tournai la tête vers elle, avec un sourire d'excuse.
« Elle doit être merveilleuse pour que tu n'arrives jamais à l'oublier! » Je levai les yeux vers le plafond de ma chambre et soupirai à mon tour. « Hum. » fis-je, car je n'aimais pas en parler, et elle le savait. Je la soupçonnais d'avoir quelques sentiments amoureux envers moi, et j'aimerais sincèrement réussir à les partager. Malheureusement, mon coeur était pris et je n'arrivais pas à le libérer. À nouveau, je l'entendis soupirer. Je me sentais coupable des deux côtés, je dois l'admettre. Ce n'était pas de sa faute si je n'arrivais pas à lui donner toute mon attention... et elle revenait vers moi, chaque fois que je me tournais vers elle.

Elle se leva et commença à s'habiller. Je la regardai, ne sachant que dire, n'était pas sûr d'avoir le droit de la retenir. Qui étais-je pour faire subir à une autre ce que je subissais moi-même?
« C'est la princesse Renata, n'est-ce pas? » Je la regardai en fronçant les sourcils, un sourire un peu sarcastique au visage. « Qu'est-ce qui t'amène à cette conclusion royale? » avec le ton un peu sec. Elle fronça les sourcils à son tour et ne répondit pas. Mon amour pour Nata était-il si évident? Je n'ai souvenir que les deux filles se doit déjà croisée en ma présence. Karène travaillait aux cuisines depuis quelques mois, et elle m'avait aussitôt plu. Mais pas assez pour oublier. Elle haussa finalement les épaules, disant qu'au fond, elle s'en fichait. Je m'assieds dans le lit et lui attrapa le bras alors qu'elle se retournait.

Que dire pour soulager la douleur que je sentais? Je n'étais pas honnête avec elle, on le savait tous les deux. Mais pourquoi devait-elle savoir? Je ne voulais pas en parler avec elle, mais elle insistait encore... Je relâchai son bras, elle me jetait un regard noir, et douloureux. Je laissai tomber ma tête entre mes mains, découragé de ma propre personne, le coeur en miettes à nouveau. Dernièrement, Nata avait donné toute son attention à un nouveau jeune homme, me laissant comme témoin involontaire de ses efforts de séduction, qui évidemment avaient rapidement porté fruit. Las, j'avais cherché du réconfort ailleurs, voulant me nettoyer l'esprit de tout cela, et, si possible, de cet amour douloureux. Mais immanquablement, j'y revenais. Encore et toujours. Même après toutes ces années.

Karène grimpa sur le lit, désormais habillée, et passa ses bras autour de mes épaules. « Je ne veux pas de ta pitié... » lui dis-je, inconfortable à l'idée d'avoir l'air pitoyable, et puis, au fond, je l'étais. Elle secoua la tête en me disait que ce n'était pas de la pitié. Elle me serra contre elle, je me laissai aller, les yeux fermés. Mais derrière mes paupières, je ne voyais que cette chevelure blonde aux reflets du soleil, je me raidis. Un soupir près de mon oreille, me fit réaliser ce que je venais de faire à nouveau, je soupirai moi aussi. « Je suis désolé, Karène. » Elle haussa les épaules.
« Ça a toujours été ainsi, de toute façon. » Je tournai la tête vers elle, déposant mes mains devant moi. Si seulement elle avait tort...

Elle sortir du lit et se dirigea vers la sortie, elle me jeta un dernier regard, un peu triste, me disant qu'elle était toujours là, si jamais j'avais besoin d'elle. Ces mots m'atteignirent drôlement, est-ce que je me servais d'elle? Je n'eus pas le temps d'y penser longtemps, car elle qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte, celle-ci s'ouvrit subitement, elle n'eut que le temps de faire un mouvement pour éviter de la recevoir en plein visage. Les deux femmes se regardèrent un instant, surprises l'une comme l'autre de se rencontrer dans ma chambre, moi je restai un peu bête et m'assombrit. Quel timing... Et j'étais nu... Je jetai un rapide coup d'oeil autour, cherchant des pantalons, mais ils étaient trop loin... Karène salua Nata comme il se doit, avec une légère courbette, puis elle me lança un regard courroucé et disparu.

Je soupirai et me laissai tomber sur le dos dans le lit, remontant les couvertures sur mon torse. Je grognai, plus que ne dit : « Ce n'est pas le moment, Nata. » Elle s'approcha, la situation l'amusait, c'était évident. Je roulai des yeux. « Est-ce si surprenant que cela que j'aie une vie, moi aussi? » Vie sexuelle, j'entendais par là. Elle secoua la tête, peut-être m'imaginait-elle aussi prude que l'éducation de Maître Song me l'avait appris? Passer du temps avec elle, c'était rapidement oublier les barrières de la bienséance, et puis, je n'étais pas fait en bois, je n'allais pas vivre une vie d'abstinence par son coeur folâtrait, entraînant le mien avec et me laissant seul et triste.

Elle s'assied au bord du lit, et j'étais visiblement mal à l'aise. J'étais toujours nu, là-dessous... Elle me parla de Jacob, sa nouvelle conquête, prête à me raconter à nouveau une nuit folle, mais s'interrompit après les premiers instants pour se coucher à mes côtés, sur le ventre, et me regarder avec un drôle de sourire... pour me demande de lui parler de Karène. Je roulai des yeux. Pas questions. Je grognai, saisit mon oreiller et la plaçai sur ma tête, pour cacher la légère rougeur qui avait envahi mes traits. Je n'allais tout de même pas lui faire le récit de mes ébats! Voyant que je n'étais pas coopératif, elle me conta comment elle avait réussi à avoir Jacob, un séduisant jeune garde, plutôt prude, mais curieux de la vie. Elle l'avait finalement attiré dans ses filets, et venait me conter sa belle histoire d'aventures alors qu'ils étaient allés chevaucher ensemble et que leurs regards s'étaient accrochés...

Je sentis un poids dans mon ventre me vriller les entrailles. Jamais je ne m'en sauverais, de ce rôle d'ami et confident? J'aspirais à tellement plus! Le soleil commençait à être haut, les gens n'allaient pas tarder à se réveiller, et si on cherchait Nata et qu'elle n'était pas dans sa chambre, on finirait bien par venir me voir, tout le monde savait que nous étions de bons amis. J'étais nu sous les couvertures! Je n'imaginais pas la réaction qu'auraient les servants en me trouvant nu, la princesse à mes côtés. « Il faudrait que tu partes, Nata. » fis-je en sortant la tête de sous l'oreiller pour la regarder. Elle fit la moue, me disant qu'elle n'avait pas fini. Mon regard s'adoucit, mais le ton resta ferme. « Si on te cherche, il ne faut pas qu'on te trouve ici, je serais bien à mal d'expliquer la situation. » Elle gloussa et me poussa dans les côtes.

« C'est parce que tu es nu? » Elle le prenait avec humour, et je ne pus m'empêcher d'être contaminé par ce sourire. Dans un rire, je confirmai que c'était pour cela, oui. Elle se fit plus coquette en posant sa main sur mon torse pour la laisser se promener, mais je l'attrapai et la posai à côté d'elle. « Je suis sérieux, Nata, tu ne peux pas rester. Tu imagines l'image qu'on projette, en ce moment? » Elle soupira, j'avais raison, elle le savait. Je ne voulais pas jouer mon rôle pour quelques ragots, particulièrement que je ne voulais pas entendre de toute façon. Elle se redressa dans le lit, finalement, un peu penaude. « Tu me raconteras plus tard, Hum? » ce qui la fit sourire, et je m'insultai intérieurement, à quoi bon l'inviter à m'en reparler?  

Elle vint m'embrasser sur la joue, et je me retins de la retenir, ce simple contact provoquant une réaction en chaîne sur ma peau, et mon coeur. « Ce sera plus décent, tu ne crois pas? » Elle me lança un regard amusé.
« Mais j'aime ce qui est indécent, tu le sais bien! » Je grimaçai. Elle avait parfaitement raison, et je ne le savais, un peu plus et elle arrivait pendant l'acte, pourquoi pas! Être pris avec une femme dans ma chambre me faisait sentir encore plus mal. Jamais je ne pourrai la convaincre de mes sentiments pour elle, avec ce genre de mésententes. Et évidemment, elle allait plus retenir cette image, que n'importe quel autre moment où j'essayais de lui faire part de mes sentiments, qu'elle prenait pour de l'amitié et à la légère.

Qu'avais-je donc fait pour mériter ce sort? Ma vie au château devenait de plus en plus mouvementée, et avec la guerre qui se préparait... Elle quitta la chambre, je plongeai aussitôt pour attraper un pantalon. Peut-être valait mieux ne pas refaire ce genre de chose avec les batailles imminentes, je ne pouvais pas me permettre de me faire invoquer nu et désarmé!


|-Allégeance actuelle :  Mon allégeance va de tout coeur à Alombria. Je ne saurais d'ailleurs dire s'il y a plus loyal que moi envers le royaume et la famille qui le gouverne. Je donnerai tout ce que j'ai, corps, coeur et âme, pour le protéger.

|-Fonction :  Mon travail au sein du royaume pourrait s'intituler en tant que Mage protecteur. On me surnomme aussi le « Bouclier Royal ». Ma tâche consiste à m'assurer de la sécurité, mais comme un garde du corps. Ce n'est pas moi qui donne les ordres, je suis un exécutant. Mon travail tourne principalement autour du château. Je le quitte rarement, et le couve d'un oeil protecteur constamment. Je ne cesse jamais réellement de travailler, je suis toujours à mon poste, seulement parfois moins vigilant, il faut bien que je dorme de temps à autres!

Informations Hors-Jeu:


Dernière édition par Lächeln le Mar 24 Mai - 12:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyDim 22 Mai - 17:49

Présentation terminée Very Happy

Il ne me manque que l'approbation de Dylan et de Nata!
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyDim 22 Mai - 17:56

*saute sur Lächeln*

Bien sûr que je t'accepte, Bel Adonis ... à condition que tu me parles de Karène. Nata veut savoir.
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyDim 22 Mai - 18:17

J'accepte... Mais ne crois pas que je ne t'aurais pas à l'oeil ! T'es un peu louche ¬¬
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyMer 1 Juin - 20:34

J'ai tout lu!! *Lève le poing en guise de victoire*

Mais y a un truc qui cloche à mes yeux. Et c'est un passage du quatrième chapitre. Le suivant, plus précisément :

« Il secoua la tête et me répondit « Son vrai nom n'est pas Renata mais Huan » et Pouf!, elle apparut à côté de lui, laissant tout le monde un peu abasourdi. Je dois avouer qu'il m'avait fallu quelques secondes d'analyse. Premièrement, Maître Song avait l'air fâché après moi et me demande de ne plus utiliser son vrai nom. Ensuite, Nata était apparue... invoquée. Je crois que je comprenais comment elle n'avait jamais copié mon pouvoir d'invocation, si son vrai nom n'était pas Renata, personne ne l'avait jamais appelé Huan quand j'étais dans les parages, ça évitait des soucis. Ce n'était pas un nom qui était utilisé. Dernièrement, Nata elle-même semblait surprise que son nom n'était pas... son nom. »

Le pouvoir de se faire invoquer est typique à Lächeln - du moins, c'est comme ça que je l'avais compris. Alors pourquoi est-ce que Nata se fait invoquer? D'autant plus que tu as bien précisé qu'elle n'avait pas copié ton pouvoir. Et, advenant qu'elle aurait copié ton don, elle ne pourrait l'utiliser puisque son « imitation » ne fonctionne que dans un rayon de 4 mètres de la personne à qui elle l'a emprunté, selon sa présentation. Je vais donc te demander de modifier ce passage s'il-te-plaît. Smile

Une fois que ce sera fait, je pourrai t'approuver sans problème! <3


[PRÉSENTATION EN ATTENTE]
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyMer 1 Juin - 22:11

Bien que nous soyions tous les trois dans la même pièce, Nata était plus loin, elle lisait un livre
Elle était dans le rayon pour!

Je crois que je comprenais comment elle n'avait jamais copié mon pouvoir d'invocation, si son vrai nom n'était pas Renata.
Avant ce jour, elle n'avait jamais copié le pouvoir, dans le sens où personne n'avait jamais utilisé son vrai nom, qui est Huan, donc même en le copiant, elle ne peut pas être invoqué si personne ne l'Appelle Huan. Mais là, Maître Song a dit son vrai nom, pendant que j'étais dans un rayon de 4m.
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyJeu 2 Juin - 6:51

Okay, à mon oeil, c'était pas super clair.

Mais un dernier petit truc : dans ce cas-ci, elle ne voulait pas copier ton don, puisqu'elle était entrain de lire. Ainsi, elle peut copier les dons des gens sans même le vouloir? Genre que c'est totalement hors de son contrôle? C'est pas ce que sa prez semblait dire haha. De plus, j'avais l'impression, selon ce qui est écrit dans son don, qu'elle doit « voir » le pouvoir avant de le copier. Hors, elle n'avait jamais vu Lächeln se fait invoquer, est-ce que je me trompe?

Pour être sûr, je vais lui poser la question avant de t'approuver Smile
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal EmptyMer 15 Juin - 18:13

Après une discussion avec la principale intéressée, cette dernière m'a informée que vous en étiez arrivés à une entente. Elle t'aurait déjà vu te faire invoquer par votre maître commun alors que vous vous entraîniez. Comme ta présentation se passe au « je » (donc comme si nous étions dans la tête de Lächeln), tu es un peu dans l'impossibilité de pouvoir ajouter ce passage.

Elle a d'ailleurs ajouté ceci : « J'ai aussi une explication pourquoi Nata aurait pu être invoquée sans activer ce pouvoir : Nata copie le pouvoir avec toutes ses limitations et comme Lach ne contrôle pas son pouvoir et peut se faire invoquer n'importe quand ... c'est la même chose pour Nata. En plus du fait qu'elle s'épuise 2x plus vite. »

Cette explication me convient donc. Bon jeu et en passant, très chouette présentation Wink


PRÉSENTATION APPROUVÉE (ENFIN)!
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MessageSujet: Re: Lächeln, le bouclier royal   Lächeln, le bouclier royal Empty

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