Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] | |
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Jewelith Justicier(ère)
Messages : 34 Date d'inscription : 18/05/2016
Feuille de personnage Âge: 18 ans (fév.) Race: Arachnéenne/Succube Âme soeur:
| Sujet: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Jeu 2 Juin - 13:45 | |
| Couverte de crasse et de poussière du chemin, la jeune voleuse attirait d’autant plus l’attention lorsqu’elle n’arrivait pas à trouver le moyen de s’occuper de son hygiène et les vendeurs se faisaient plus récalcitrants à son approche. Aussi devait-elle faire preuve de plus d’adresse et de ruse, et prendre énormément de risques si elle voulait trouver ne serait-ce que de quoi se sustenter. Aussi, il y avait plusieurs jours qu’elle n’avait rien pu envoyer à sa famille, se remplissant à grand peine l’estomac.
Affamée, Jewelith décida de viser plus gros, même si cela risquait de lui couter une grave punition si elle se faisait prendre. Tant qu’à voler, elle s’approcha d’un étal à bijoux d’or, si elle arrivait à mettre la main sur une seule de ces bagues, elle pourrait manger pour un mois et il en resterait à envoyer à sa mère et sa fratrie! Le marchand fut tout de fois immédiatement sur le quivive à l’approche de la souillone, et lui ordonna sèchement de disparaître sans quoi il appèlerait la garde.
-Je veux juste regarder promis! C’est tellement joli! Je vais pas toucher, je le jure, s’il-vous-plait… il m’est tellement rare de pouvoir regarder tant de beauté… supplia-t-elle en prenant un air contrit et misérable, usant de son charme de jeune fille pour l’apater et le convaincre qu’elle était innocente.
Sans qu’elle ne s’en rende réellement compte elle-même, elle utilisa aussi son pouvoir de production de phéromones, ce qui fut beaucoup plus efficace pour convaincre le marchand que ses mots, car celui-ci se leva plutôt pour l’observer de près, sur certaines parties de son anatomie encore peu développées encore. Profitant qu’il ne regardait pas bien que l’examen visuel la mettait mal à l’aise, Jewelith glissa subtilement une de ses pattes arachnéenne dans un anneau et s’empressa de cacher celle-ci sous sa cape. Mission accomplie, elle n’avait plus qu’à déguerpir!
Enfin, c’était sans compter que le marchand posant sa main sur elle, un air indescriptible envahissant son regard. Jewelith se tendit sous le contact de ce parfait inconnu, ne comprenant nullement l’effet qu’elle avait produit malgré elle.
-Bon eh bien, j’ai regardé, ils sont jolis, je vais partir maintenant, bredouilla-t-elle en tentant de se reculer, mais le marchands ne voulut pas la lâcher. Mais laissez-moi partir bon sens! se fâcha-t-elle en faisant un brusque mouvement du bras pour se dégager de sa poigne, se qui souleva légèrement sa cape crasseuse et dévoila ses pattes d’arachnéenne, dont l’une brillait d’une bague en or…
La magie cessa son effet lorsque le bijoutier réalisa qu’il s’était fait dérober un bien, regardant frénétiquement la cape, puis son établi, puis encore la cape. Avant qu’il n’ait le temps de réagir, Jewelith avait déjà commencé à courir, mais un bruit de pas et des cris lui firent comprendre qu’elle était suivie. Alors qu’elle était sur le point d’être rattrapée, la faim réduisant grandement son efficacité à la course, la petite voleuse désespéra de voir courir une grande femme dans sa direction. Définitivement, elle était foutue!
Fait surprenant, la femme s’attaqua plutôt à son poursuivant, passant à côté de Jewelith sans lui opposer le moindre regard. La gamine continua donc de courir, profitant de cette chance inouïe pour fuir le quartier commercial avec son bien dérobé. Voilà qui était plus qu’étonnant, mais oh combien apprécié! À bout de souffle, la voleuse s’arrêta au fond d’une ruelle où elle passait souvent ses nuits, récupérant la bague accrochée à l’une de ses pattes pour l’admirer.
-Elle est tellement jolie… Elle doit valoir une fortune! avec un sourire, Jewelith referma ses doigts sur le bijou, puis se tendit en entendant des bas dans la ruelle. Retenant son souffle, elle se faufila dans l’ombre derrière un édifice, espérant qu’il ne s’agissait que d’un nettoyeur de rues.
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| | | Rubis Justicier(ère)
Messages : 48 Date d'inscription : 31/05/2016
Feuille de personnage Âge: 30 Race: Semi-succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Lun 6 Juin - 14:59 | |
| Le soleil était à son zénith. La chaleur de l’été battait son plein et Rubis poussa un soupir de découragement. L’humidité rendait ses opérations plus difficiles puisque que l’astre lumineux frappait plutôt fort sur sa tenue de cuir noir. Elle avait abaissé son masque pour respirer plus convenablement et sortit un ruban de tissu de ses poches de pantalon. Elle remonta sa chevelure couleur de feu en une queue de cheval et effectua un nœud grâce à la lanière. Elle sortit ensuite sa gourde et humecta sa nuque et sa gorge, espérant ainsi se rafraîchir un peu. Myra l’avait bien prévenue : sortir à cette température, dans cette tenue, c’était risqué. Les coups de chaleur survenaient si vite… Mais Rubis était au-dessus de tout ça. « Les connards osant s’en prendre aux pauvres gens, eux, ils n’en ont rien à foutre de la température » avait-elle rétorqué sans plus de ménagement. L’unique héritière de la famille Rosenbaum était réellement plus que têtue…
Rangeant sa gourde, elle marcha à travers les ruelles d’un pas non pressé, puis jeta son regard autour d’elle. Tout semblait calme. Rien d’étrange à l’horizon. Le marché battait son plein, quelques rues plus bas et elle entendait bien le vrombissement de la foule. Peut-être devrait-elle réellement rentrer chez elle, finalement, et profiter du ciel radieux pour se rafraîchir dans la rivière qui passait à travers ses terres… Dans sa tête, elle pesait le pour et le contre sur ce changement de stratégie, quand des bruits de pas hâtifs la surprirent en se dirigeant dans sa direction. Des cris de frustrations parvinrent à ses oreilles et la semi-succube se retourna pour constater la situation. Une gamine terrorisée se faisait poursuivre par un homme au regard hargneux. Elle ignorait les détails de cette altercation, mais elle ne pouvait pas tourner le dos à cette pauvre enfant.
Sans plus attendre, Rubis remonta son masque sur son visage, puis accouru en direction de l’enfant des rues. Cette dernière lui jeta un regard désespérée, mais fut probablement des plus surprises alors qu’elle passait à côté d’elle, focusant plutôt sur son assaillant. La femme se campa sur ses jambes, face à l’inconnu qui n’y comprenait que dalle. Dans un mouvement souple et fluide, elle lui balança son pied en pleine gueule, le forçant ainsi à reculer. L’homme jura, puis cracha un trait de sang avant de se jeter sur la justicière qui entendait bien lui faire mordre la poussière. Pivotant sur elle-même, elle évita un crochet du doigt, puis leva ses avant-bras pour parer un coup sur la gauche. D’un geste rapide, elle agrippa le poignet de son adversaire et le contourna pour lui ramener le bras dans le dos. Elle flanqua ensuite un coup dans ses genoux pour le forcer à plier les jambes et mit un pied dans son dos.
- Pourquoi oses-tu t’en prendre à une pauvre enfant, sale ordure! Tonna-t-elle, visiblement courroucée. Elle fait la moitié de ta taille! Si ça, ce n’est pas de la lâcheté! Réponds, sinon, je te disloque le bras d’un simplement mouvement!
- Attendez, mais je ne voulais pas lui faire de mal! Cria-t-il de peur qu’elle ne mette sa menace à exécution. Elle a volé une bague en or de mon associé! Nous sommes des marchands de bijoux! Je voulais simplement récupérer notre bien et l’emmener aux autorités…
Les sourcils froncés, Rubis se pencha pour le regarder de plus près. Il disait vrai, elle le ressentait. Levant la tête, elle constata que l’enfant en avait profité pour prendre la poudre d’escampette. Elle ne serait pas dure à retrouver, puisque ce long chemin menait à un cul de sac… à moins qu’elle ne puisse grimper aux murs – chemin qu’avait pris Rubis pour se rendre ici. Elly relâcha donc sa poigne et poussa le marchant du pied avant de s’éloigner aux pas de course dans la direction qu’avait prise la jeune fille. Elle mit quelques minutes à suivre ce long chemin et elle ralentit la cadence lorsqu’elle vit une ombre se diriger derrière l’édifice, donc en direction du cul de sac. C’était elle, elle en était certaine. D’un pas lent et calculé, elle continua sa trajectoire.
- Sors de ta cachette, petite. Je ne te ferai aucun mal, crois-moi.
Aucune réponse. Elle devait bien s’y attendre, l’enfant devait être terrorisée. Elly avait un faible pour les enfants et possédait un côté maternelle très développée et inassouvie depuis qu’on lui avait arraché brutalement son fils. Jamais elle ne lèverait la main sur un gamin; c’était contre sa nature. Ne désirant pas s’approcher davantage, elle s’arrêta donc et retira son masque.
- J’ai arrêté ton poursuivant. Il te laissera tranquille. Mais tu sais… voler une bague, ce n’est pas bien non plus. Pourquoi avoir fait ça? Est-ce que quelqu’un te forces à commettre des larcins du genre? C’était du déjà vue. Elle avait aidé trois adolescentes, la semaine passée, qui était contrôlée par un malfrat qui les forçait à voler pour lui.
Rubis continua lentement de marcher et étira son cou pour voir derrière l’édifice. L’enfant était recroquevillée sur elle-même, serrant quelque chose contre sa poitrine. Dans l’ombre de l’édifice, elle avait du mal à bien voir ses traits. La jeune femme leva les mains en guise de paix, histoire de lui faire comprendre qu’elle ne désirait pas lui faire de mal.
- Tu peux m’appeler Rubis, si tu veux, continua-t-elle d’une voix plus douce. Comment tu t’appelles? Je voudrais t’aider. Mais pour ce faire, j’aurais besoin de savoir qui te forces à faire ce genre de choses.
Doucement, elle opta également pour une position accroupie, histoire d’être à la hauteur de l’enfant et de paraître moins imposante. Un doux sourire trônait sur ses lèvres. En fait, la vision de cette petite fille lui serra le cœur. Elle ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec son propre fils. Était-il dans la rue, comme elle? Devait-il lui aussi voler pour satisfaire un connard qui profiterait de ses maigres revenus? Ou pire, était-il esclave, quelque part? Toutes ces suppositions la tuaient à petit feu. Si elle pouvait aider cette enfant à sortir de sa misère, elle le ferait, sans hésitation. | |
| | | Jewelith Justicier(ère)
Messages : 34 Date d'inscription : 18/05/2016
Feuille de personnage Âge: 18 ans (fév.) Race: Arachnéenne/Succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Dim 12 Juin - 21:57 | |
| Le cœur battant la chamade, Jewelith attendit avec angoisse de savoir si les pas arrivant dans sa direction étaient amis, ennemis ou indifférents. Avec surprise, elle entendit une voix de femme l’interpeller. Ainsi, on savait qu’elle était là, mais il n’y avait aucune note d’agressivité dans la voix. La gamine avait vraiment envie d’y croire, qu’elle ne lui ferait aucun mal, qu’elle ne la chassait pas. N’était-ce d’ailleurs pas sa sauveuse, par le plus beau de hasards, qui l’avait retrouvée? Avec un peu d’espoir, la voleuse osa croire que la femme qui s’était interposée entre elle et le bijoutier ne venait pas finir le boulot de celui-ci après avoir entendu sa version des faits…
Encore à quelques pas d’elle, la silhouette de sa sauveteuse se dessina dans l’ombre de la ruelle, gardant une distance respectable de Jewelith et retirant son masque pour libérer ses cheveux rouges et son visage doux et affectueux. Elle lui confirma qu’elle avait arrêté le marchand, mais lui fit la morale sur le vol, lui demandant pourquoi elle avait fait ça. Évidement, la gamine resta silencieuse, craignant que sa sauveteuse ne trouve pas ses raisons louables et ne la force à abandonner son butin. Alors qu’elle était trop épuisée pour continuer de fuir en grimpant les murs avec ses toiles, la voleuse ne pouvait plus espérer de gagner le cœur de la jeune femme, espérant que la bonté qu’elle lisait dans ses yeux n’était pas mensongère…
Jewelith cacha son sourire derrière une main tremblante lorsque Rubis se présenta. Avec la couleur de sa chevelure, ça n’était guère étonnant. Un drôle de hasard, considérant que son surnom à elle signifiait «bijou»…
-Jewelith… chuchota finalement la jeune fille en se disant que, dans sa position, il n’y avait rien de mieux à faire que coopérer.
Et puis, Rubis semblait beaucoup plus gentille que ce marchand. Dans le pire des cas, elle tenterait de gagner du temps pour récupérer son énergie, et grimperait sur les murs avec ses toiles d’araignée. Elle repensa alors à la toute première question que lui avait posée sa sauveteuse, désormais accroupie près d’elle en lui inspirant la confiance de son sourire. L’hésitation de Jewelith n’était pas causée par la peur de dire la vérité, mais plutôt de ne pas savoir quelle était la vraie vérité… D’ailleurs, elle bafouilla sur celle-ci.
-Personne ne me forces à faire ça… Non attendez! Tout le monde. Tout le monde me force à faire ça, mais c’est personne en particulier. C’est le marchand, les paysans, le Roi, le trésorier, les conseillers, les nobles, l’armée, les riches et les moins riches… C’est tout ceux à cause de qui ma famille ne mange pas.
Serrant l’anneau entre ses doigts, Jewelith était bien déterminée à tout faire pour empêcher Rubis de lui prendre son trésor, quelles que fut les intentions de celle-ci. Il y avait tous ses frères et sœurs qui ne pouvaient manger à leur faim alors que ce marchand de bijoux engraissait chaque semaine et ne savait probablement même plus comment dépenser sa fortune. Elle-même se demandait parfois si elle allait réussir à survivre un mois de plus sans mourir de faim, sachant que lorsqu’elle se nourrissait bien c’était parce qu’elle ne rapportait pas assez de vivres à sa mère pour nourrir les autres bouches.
-Je veux juste dormir le ventre plein. Et que mon plus jeune frère ne meurt pas avant d’avoir atteint deux ans, comme les autres, parce qu’il manque de nourriture. Et les marchands de fruits commencent à être méfiants envers moi, alors il faut bien que je changes de cible.
Quand on ne peut pas voler sa nourriture, on vole de quoi acheter sa nourriture. Logique, non?
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| | | Rubis Justicier(ère)
Messages : 48 Date d'inscription : 31/05/2016
Feuille de personnage Âge: 30 Race: Semi-succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Jeu 16 Juin - 16:23 | |
| En position accroupie, Rubis observa la gamine. Elle tremblait comme une feuille de papier et ne semblait pas être bien mesquine. Visiblement, cette enfant n’était pas à l’aise dans ce qu’elle faisait. Ses yeux verts scrutaient celle qui se nommait « Jewelith » puis elle écouta attentivement ses propos. Ainsi, la société entière était à l’origine de son état. C’était un peu facile de rejeter la faute sur le monde entier, mais l’héritière Rosenbaum comprenait où elle voulait en venir. Sa famille était pauvre et crevait de faim. Alors l’enfant volait pour tenter de sauver sa fratrie d’une famine certaine. Un noble geste, bien qu’illégal.
La jeune fille serrait son anneau si fort dans son poing que ses jointures en blanchirent. Elly comprenait bien que cet objet était important pour elle, mais il y avait d’autres façons de faire. Jewelith continua de justifier ses propos en parlant de son jeune frère puis en déclarant que les étalages de fruits et légumes commençaient à lui être inaccessibles. C’était normal : les marchands devaient se méfier d’elle maintenant. Rubis hocha de la tête, laissant ainsi comprendre à la gamine qu’elle saisissait bien sa situation. Pouvait-elle lui en vouloir pour ça? Absolument pas. Doucement, la semi-succube se dressa puis croisa ses bras sur sa poitrine. Elle réfléchissait visiblement à une issue à cette situation inespérée. Oh et puis, qui était-elle pour laisser une enfant affamée de la sorte?
- D’accord, je te propose le marché suivant, fit-elle. Je te promets que je ne te duperai pas, ne t’inquiète pas. Je te suggère donc ceci : il s’avère que j’ai plusieurs économies de côté. Je te suggère alors que nous ramenions ce bijou à son propriétaire légitime ET en échange, je te donnerai son prix en or. Ainsi, le marchand récupère son droit et toi, tu pourras dépenser plus facilement l’argent de ton larcin. Qu’en penses-tu?
Afin de prouver ses propos à la jeune fille, Elly porta une main à sa ceinture et y décrocha une bourse de cuir noir qui semblait bien garnie. Elle ouvrit la délicate ficelle et laissa tinter les pièces d’or. Elle avait effectivement de quoi payer.
- Je cherche simplement à être juste avec tout le monde. Et je ne suis pas insensible à ta cause, je l’avoue. Je trouve également que ce monde est mal foutu : des gens de bonnes naissances possèdent des ressources quasi inépuisables sans le moindre effort alors que le reste de la population crève de faim. Puisque j’ai les moyens de t’aider, alors je le ferai avec plaisir. Mais pour ça, tu dois venir avec moi.
Rubis insista pour que Jewelith la suive avec un ton qui ne laissait pas de place à la discussion. La justicière tourna les talons et s’assura que la jeune fille la suive bel et bien. Et puis, si cette dernière tentait de dérober à sa parole, Rubis n’aurait qu’à user de sa télékinésie pour la rattraper. Un jeu d’enfants. Elle remit son masque en place, puis le duo progressa tranquillement dans les rues et passa devant l’homme que Rubis avait tabassé un peu plus tôt.
- Si tu touches à cette enfant, crois-moi, tu tâteras de mes poings, siffla-t-elle entre ses dents à son intention. Pour toute réponse, l’homme se recula et les laissa passer sans répliquer.
Elly guida donc Jewelith jusqu’au marchand furieux. Ce dernier s’élança en leur direction et Rubis leva une main pour lui signifier de s’arrêter. Elle lui demanda le prix de la bague et ce dernier, visiblement furieux, obtempéra en répondant d’un ton sec. Sans plus de cérémonie, la jeune femme sortit une deuxième bourse vide, transféra le montant requis et donna la somme à l’enfant sous le regard incrédule de l’homme. D’un mouvement de tête, elle somma Jewelith de rendre le bijou au marchand.
- Voilà votre dû, maintenant, qu’on en parle plus, déclara-t-elle sans plus de cérémonie.
Toutefois, le marchand ne semblait pas enclin à ce que cette histoire se règle aussi facilement. Sans crier gare, il se saisit du poignet de la gamine et leva la main pour faire mine de la gifler.
- Ça, c’est pour avoir cru que tu pouvais me voler impunément!
Rubis fut vive comme l’éclair. Elle attrapa la main retentissante en plein vol puis tordit le bras du marchand pour qu’il lâche Jewelith. L’homme cria de frustration, mais la rouquine ne lâcha pas.
- Lâche la immédiatement ou je te romps le bras, tonna-t-elle, furieuse. Sale traître! T’en prendre à une gamine de la sorte! Tu n’as pas de couilles! Fais face à quelqu’un de ta taille à la place!
Mais l’homme ne lâchait guère sa poigne. Il beuglait des insultes à l’enfant, déclarant que les voleurs ne méritaient que de voir leurs mains coupées du reste de leurs bras! Quelle chose cruelle à dire à une gamine! Il termina sa longue litanie en appelant la garde à pleins poumons. Rubis n’avait plus le choix : elle sortit une dague de sa main gauche et la planta dans le biceps du marchand. Ce dernier hurla de douleur et relâcha enfin le poignet de la petite Jewelith. La femme retira la lame du bras de son adversaire puis le repoussa violemment contre son comptoir marchand grâce à sa télékinésie. Les bijoux virevoltèrent dans tous les sens et la foule s’agita autour d’eux. Visiblement, tout ce remue-ménage les rendait nerveux.
- Cours Jewelith!! Cria-t-elle à son tour.
Lady Rosenbaum s’élança à la suite de la jeune fille, rangeant sa dague par le fait même. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait les gardes à ses trousses, mais c’était très certainement la première fois qu’elle craignait pour la sécurité d’une autre personne. | |
| | | Jewelith Justicier(ère)
Messages : 34 Date d'inscription : 18/05/2016
Feuille de personnage Âge: 18 ans (fév.) Race: Arachnéenne/Succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Mer 22 Juin - 20:49 | |
| Les situations étranges dans la vie de Jewelith semblaient vouloir se multiplier plus son mode de vie devenait difficile et compliqué. Non seulement Rubis ne la réprimanda pas, mais elle lui offrit même son aide, à condition de retourner la bague, qu’elle lui paierait de sa propre poche. Les yeux écarquillés de stupeur, l’enfant des rues n’eut même pas la décence de répondre, encore moins de continuer à être effrayée et de douter. Elle était sous le choc, en fait. Pourquoi quelqu’un voudrait l’aider, alors que tous semblaient vouloir toujours se rallier pour la descendre et l’empêcher de vivre à chaque jour de sa vie? Qui pouvait bien vraiment être capable de se départir tout bonnement d’un tel montant d’or sans rien demander d’autre en retour, et que ça ne soit pas un piège? Cette idée de justice n’était pas pour déplaire à l’arachnéenne-succube, bien que la vie n’ait jamais été juste avec elle. Certes, elle aurait préféré trouver un autre moyen de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille qu’en volant, mais elle avait essayé et avait échoué. Pendant ce temps, Qerehet lavait les plancher des princes et elle continuait de courir les rues…
Malgré tout, l’hybride suivi Rubis, plus parce qu’elle était trop sonnée par l’offre que parce qu’elle la croyait vraiment. En s’approchant d’un des gorilles qui avaient essayé de l’arrêter, Jewelith se crispa, attendant de voir débarquer les autorités qui l’emmènerait aux cachots pour subir sa peine, mais sa sauveteuse intima à se dernier de rester tranquille en le menaçant sèchement, et la gamine des rues ne manqua pas de noter qu’il était plus amoché qu’il ne l’avait été quelques minutes plus tôt… Apparemment, c’était bel et bien la justicière qui l’avait empêché de la rattraper, puisqu’il se tint tranquille à son approche et les laissa passer.
Puis, Rubis demanda au vendeur de bijoux la valeur exacte du bien dérobé, puis transvida son prix dans une bourse qu’elle tendit à la jeune fille, en lui ordonnant ensuite de remettre la bague entre les mains de son propriétaire. Dans le creux de sa main, Jewelith observait d’un air béat la fortune en piécette que lui avait offerte sa sauveteuse, et ce n’est qu’à cet instant précis qu’elle fut certaine que ce n’était pas un piège. En observant plus attentivement la jeune femme, elle remarqua finalement la qualité de ses vêtements et se demanda si elle n’était pas une noble elle-même, du même genre que ceux qui grappillaient la fortune du Royaume et ne laissait que les miettes au reste… Sauf qu’elle, elle partageait…
-Mais p… pourquoi? bredouilla Jewelith, non pas pour savoir pourquoi elle devait remettre la bague, ça elle l’avait compris et l’acceptait, mais bien pourquoi elle voulait l’aider?
Bien que ça la répugnait d’avoir fait tous ses efforts pour remettre simplement le fruit de son larcin, Jewelith ne s’y souciait plus et pouvait piler sur son égo en considérant la masse d’or dans sa main. Toutefois, le bijoutier semblait croire qu’elle ne voulait pas obéir, puisqu’il lui attrapa le poignet, celui dont la main fermée tenait toujours sa bague aussi serrée, et s’apprêta à la gifler pour récupérer son dû. Si seulement il n’avait pas été aussi impatient, Rubis n’aurait pas eut à lui tordre le bras et le blesser, puisque la gamine lui aurait effectivement rendu son bien.
Alors que Rubis s’acharnait à défendre le lâche, Jewelith sentit son poignet plus malmené que jamais et perdit la force dans ses doigts, faute de circulation sanguine. La bague alla se fracasser au sol, écorchant la pierre qui s’avéra être du toc, juste au moment où l’homme lui hurlait qu’elle ne méritait que de perdre sa main. Oh, ça on le lui avait déjà dit, crié, mais personne n’avait encore réussi à mettre cette menace à exécution. Aujourd’hui, elle était bien passée près de se faire prendre, mais avait été sauvé in extremis par Rubis. À croire qu’une bonne étoile veille peut-être sur les pauvres, finalement, malgré se qu’on pourrait penser…
La suite des événements se passa trop vite pour Jewelith, qui n’eut juste le temps de récupérer ses esprits et courir à nouveau, bien que déjà essouflée par sa première escapade, esquivant les marchands qui se mettaient tous de concert pour lui bloquer le passage. Petite et agile malgré sa fatigue, elle échappa aux mains tendues vers elle, qui manquaient d’expertise évidemment, elle n’aurait pas fait le poids contre les gardes que le bijoutier avait appelé en beuglant comme un porc, avant que Rubis ne la libère d’un coup de couteau dans le bras de l’abruti. Un objet lourd était tombé dans la chevelure brune de l’enfant lorsque l’homme riche avait été bosculé sur son comptoir (comment cela s’était-il fait, d’ailleurs?) et que la marchandise avait volé dans les airs, mais la gamine n’avait pas eut le temps de vérifier ce dont il s’agissait, préférant courir pour sauver sa peau… et surtout sa main…
Lorsqu’elle se fut suffisamment éloignée du quartier commercial pour se laisser s’écrouler sur le sol, épuisée, Jewelith passa finalement une main tremblante dans ses cheveux pour y retirer la breloque minuscule en or qui s’y était incrusté, faute d’avoir une chevelure soignée et lisse. La gamine s’empressa de l’enfouir dans sa poche, et soupesa avec toujours autant de stupeur la bourse qu’elle n’avait pas lâché dans sa course… Ce n’était pas du toc, elle en était certaine après avoir défait le nœud, mais alors… pourquoi?
Au moment où elle se posait cette question, le bruit des pas précipités de la seule personne qui pouvait lui répondre se fit entendre. Trop épuisée pour s’enfuir et ayant de toute façon déjà confiance en Rubis, Jewelith posa sa tête sur le sol de pierres froides pour se rafraîchir l’esprit avant d’enfin reposer la question qui lui brûlait les lèvres.
-Pourquoi? demanda-t-elle simplement, en blottissant sa bourse contre son cœur. Vous défendez les pauvres, puis les riches, puis à nouveau les pauvres, je ne comprends pas! Vous parlez de justice, mais la seule justice réelle est celle que décident les Rois et les Princes, que les p’tits voyous doivent être entre les barreaux, une main en moins. La justice du peuple, ça serait que ces riches partagent aux pauvres. Mais quelle justice défendez-vous donc? questionna-t-elle avec sa logique encore enfantine, où tout peut n’être que blanc ou noir, jamais gris. Ils vont vouloir me punir. Et vous aussi, maintenant, s’ils nous trouvent vous serez ma complice. Pourquoi prendre de tels risques, alors que vous avez tout pour vous? Vous êtes riches, les riches se fichent habituellement des petites voleuses et les dénoncent, ils les aident pas!
C’était plus ou moins vrai, sachant l’aide inespérée qu’elle avait reçue quelques semaines plus tôt… Mais cela ne pouvait vraiment devenir quelque chose de «normal», elle devait à tout prix éviter de s’y habituer, ses nombreuses années dans la rue lui rappelait que trop cruellement que de tels phénomènes n’étaient pas courants… C’était même étonnant qu’on l’ait aidée deux fois…
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| | | Rubis Justicier(ère)
Messages : 48 Date d'inscription : 31/05/2016
Feuille de personnage Âge: 30 Race: Semi-succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Mar 28 Juin - 21:14 | |
| Ses pas effrénés martelaient le sol. Des soldats étaient à sa suite et Rubis songea à une façon de les perdre de vue. Disparaître n’était pas un problème pour elle, seulement, elle était inquiète à l’idée que la petite Jewelith se fasse prendre. Elle devait donc éviter de se la jouer solo et penser avant tout à cette gamine. L’enfant était néanmoins plus rapide qu’elle et était étonnamment agile. Elly, pour sa part, se faufilait entre les gens, les sommant par le fait-même de dégager de sa route. Heureusement pour elle, elle était plus rapide que les soldats et prit rapidement de l’avance sur eux. Sur son passage, elle en profita pour faire renverser un étalage de noix et un autre de courges afin de ralentir la progression des gardes royaux. Elle bifurqua ensuite vers la droite, puis vers la gauche. Rubis passa près d’une statue en acier représentant le roi Sin. Finalement, elle termina sa course dans une ruelle où elle vit la jeune Jewelith étendue au sol, la tête reposant sur le sol de pierres.
D’un pas lent, la rouquine s’avança vers l’enfant qui serrait la bourse contre son cœur comme s’il s’agissait du plus beau des trésors. Les propos suivants la surprirent. Elle devait bien l’admettre. L’enfant avait une logique quasi implacable questionnant le vrai sens de la justice et se demandant visiblement dans quel camp se trouvait la semi-succube. En fait, elle ne savait pas que tout n’était pas blanc ou noir. Plusieurs nuances de gris teintaient la réalité, mais pour une gamine comme elle, ce n’était pas un concept si facile à saisir. Un sourire en coin, Rubis vint s’accroupir près de la gamine.
- Tu sais, les soldats ne m’aiment déjà pas beaucoup. Alors, qu’ils viennent me voir, je les attends de pieds fermes, déclara-t-elle sous son masque qu’elle avait préalablement repositionné sur son visage avant leur fuite. Tu sais, je comprends que tu saisisses mal mon allégeance. Certes, j’ai de l’argent, mais c’est tout ce que je possède. Alors à quoi bon avoir tous les écus du monde quand je n’ai personne à chérir? Et puis, la justice que je sers est celle qui m’est dictée par ma conscience. Jewelith, tout n’est pas que blanc ou noir. Parfois, les riches sont mesquins, mais ce serait erroné que de croire qu’aucun d’entre eux ne mérite leur fortune ou ne donne à ceux qui en ont besoin. J’ai vu des sangs bleus remettre une somme incroyable d’argent à des nécessiteux à la sortie des églises. J’en ai vu également arnaquer de pauvres paysans dans le seul but d’avoir le plus de produits agricoles possibles à moindre coût. Inversement, des gens de la basse société pillent et violent de nobles dames alors que d’autres font des larcins afin de pouvoir nourrir leur famille…
Puis, elle opta pour une position assise en indien et regarda l’enfant dans les yeux.
- Les gens voudront t’imposer une facette du bien et du mal selon leur vision des choses. Mais l’important, c’est de suivre ta conscience. Si ce qui se déroule devant nos yeux nous semble injuste ou va à l’encontre de tout honneur, alors c’est notre devoir en tant que société de dénoncer. Ou d’agir… selon les préférences de chacun. Enfin, peut-être suis-je moi-même entrain de t’imposer une certaine vision. Mais je crois honnêtement que, tant que ma conscience est tranquille, c’est signe que j’agis justement. Et je suis plus qu’enchantée d’avoir pu te donner cet argent si ça peut te permettre de nourrir ta famille. Et ce, même si la bague de ce marchand n’était visiblement que du toc.
Non, elle n’avait pas raté ce détail, mais n’avait aucunement l’intention de reprendre la moindre pièce de cette bourse. Lady Rosenbaum tendit la main vers l’enfant afin de l’aider à se relever puis se redressa elle-même. Des bruits de pas raisonnèrent dans la ruelle, signe que les soldats arrivaient à grands pas. Il était temps de partir! La semi-succube se doutait bien que sa jeune amie était épuisée, ainsi, la meilleure des choses étaient de se cacher. Elle prit la main de la damoiselle puis détala jusqu’à l’autre bout de la ruelle. Devant elles se trouvaient un vieux moulin et Rubis décida d’y entrer. D’énormes sacs de farine trônaient ici et là. Sans plus attendre, Elly attira Jewelith derrière un amoncellement de besaces et porta une main à ses lèvres pour lui intimer le silence. Pour sa part, elle devait se trouvait un autre endroit où se dissimuler puisque la cache de l’enfant était trop petite pour elle aussi. Elle nota alors une armoire de bois où étaient suspendus les sacs vides et s’y planqua derrière. L’intérieur du moulin était sombre vu le manque de fenêtres. Les soldats passèrent devant la porte du bâtiment, mais un bruit retentit, attirant l’attention de l’un d’entre eux. Visiblement, Jewelith avait échappé un petit objet qui avait émis un tintement suspect. Le garde royal entra prudemment dans le moulin et Rubis fit aller ses méninges à vive allure pour trouver une solution.
- MAOOOOOOOOOOW, fit-elle à voix haute en imitant surprenamment bien le bruit d’un chat. C’était bien le seul animal qu’elle pouvait simuler de façon un tant soit peu convaincante.
L’homme fronça des sourcils, puis tourna les talons, croyant visiblement qu’un vulgaire chat avait attiré son attention. Le silence tomba à nouveau dans la pièce et les deux filles attendirent de longues minutes avant de bouger. Rubis fut la première à se mettre debout. Elle fit signe à l’enfant d’attendre alors qu’elle se dirigeait vers la porte du moulin. Doucement, elle entrouvrit la paroi de bois puis tendit l’oreille. Le silence régnait. Ils étaient réellement partis. Rubis fit alors signe à sa compagne de la suivre. Le duo quitta donc de leur cachette puis s’éloignèrent du moulin. Elly menait la marche. Elle guida l’enfant dans les petites rues de la capitale puis prit un chemin de terre battue qui quittait l’agglomération urbaine. Leur marche dura de longues minutes avant qu’elles n’arrivent en vue d’un immense manoir entouré d’une barrière en pierres.
- Ici, c’est chez moi, fit-elle à Jewelith en retirant son masque à nouveau de son visage. Je t’ai emmené ici car plus personne ne vient en ces lieux depuis le décès de mes parents. J’y vis seule avec Myra, la sage-femme de ma famille… Sur ces mots, elle se racla la gorge pour reprendre contenance. Les souvenirs de son petit garçon refaisaient souvent surface et elle les enterrait au fond d’elle chaque fois qu’elle le pouvait. Si tu veux, tu peux te cacher ici le temps que les choses se tassent en ville. Ça te permettra de reprendre des forces… | |
| | | Jewelith Justicier(ère)
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| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Mar 5 Juil - 21:43 | |
| Jewelith se serait attendu à peu près à tout avec cette femme, sauf peut-être d’entrer dans une conversation philosophique entre le bien et le mal, le blanc et le noir, le juste et l’injuste. Bon, «monologue» serait peut-être un terme un peu plus approprié, car même si bien expliqué, les notions de Rubis semblaient bien abstraite pour la jeune adolescente a qui elle les administrait. Toujours est-il qu’elle retint l’essentiel, soit que la jeune femme avait déjà des problèmes avec la justice, qu’elle était riche et qu’elle était «grise», soit que son sens de la justice ne se fixe pas à une vision ou à une autre, mais à celle qu’elle préfère. Ces paroles résonnaient en la petite voleuse, touchant certaines cordes sensibles, et pourtant, elle n’avait pas l’impression d’être en train de se faire imposer une vision. «Suivre sa conscience», c’était ce qu’elle tentait de faire depuis des années. Jewel, malgré son surnom qui semblait contredire ce fait, n’aimait pas vraiment voler, mais n’avait juste pas réussi à trouver une autre option, pas encore!
Lorsque Rubis tendit la main à Jewelith après lui avoir affirmé que le bijou du marchand était du toc, la gamine serra à nouveau la bourse contre son cœur, craignant que le geste de la jeune femme fût pour récupérer son bien. Puis, elle comprit par le regard posé sur sa main libre qu’elle voulait plutôt l’aider à se relever, surtout maintenant qu’il lui semblait entendre l’écho de pas lointain dans leur direction, pourtant un trou perdu peu fréquenté. Les gardes n’avaient visiblement pas abandonné leur chasse, et ce n’était pas le moment de s’attarder!
-J’vais pas y arriver! se plaignit la jeune fille alors que son cœur reprenait sa cadence effrénée en suivant Rubis, n’ayant pas eu assez de temps pour reprendre contenance, elle était épuisée.
Heureusement, Rubis semblait l’avoir compris et se dirigea plutôt vers un moulin, non pour fuir mais pour se cacher. Les deux fugitives s’y cachèrent et l’hybride se faufila derrière des sacs de farine. Jewelith n’eut évidemment pas besoin de l’intimation au silence de sa sauveteuse pour arrêter même de respirer trop fort, comprenant qu’à leur point, il était maintenant impossible de fuir. Il fallait espérer passer inaperçues.
Silence total après que Rubis ce fut dissimulée dans une armoire, et Jewelith cru bien que les pas allaient simplement contourner le moulin et continuer leur course lorsque retentit un tintement contre la pierre. La gamine grinça des dents en se rappelant la breloque dans sa poche, qui venait d’en tomber à cause de sa position assise. Elle n’osa ni bouger pour mettre la main dessus, ni respirer moindrement alors que des chuchotements se faisaient entendre à l’extérieur et qu’un garde entrait dans le moulin. Toutefois, l’imitation de cri de chat à la fois étrange, mais probable, retentit dans l’édifice, et malgré l’écho qui empêchait de le localiser, l’adolescente savait qu’il provenait de l’armoire, car il n’était pas des plus crédibles. Pourtant, l’homme à leurs trousses tourna les talons et sortit, croyant probablement qu’un félin de fermier avait produit le tintement qui avait attiré son attention, et la voleuse se permit de soupirer alors que son pas s’éloignait et de remettre sa breloque dans sa poche.
Après de longues minutes dans le silence que Jewelith avait trop peur de briser, la gamine entendit finalement Rubis sortir de sa cachette pour s’assurer que la voie était libre. Probablement trop épuisée par la foule d’émotions de la journée, la voleuse ne pipa mot en suivant sa sauveteuse, jusqu’à un immense et impressionnant manoir qu’elle lui présenta comme étant chez elle.
-Vous êtes vraiment riche! s’étonna l’adolescente, béate devant l’endroit, tripotant nerveusement sa bourse pleine.
La jeune fille ne manqua pas de noter un certain malaise lorsque Rubis parla de sa sage-femme et de sa famille, mais n’osa l’interroger considérant qu’elle ne voulait surtout pas amoindrir ses chances de rester à la suite de la généreuse offre de s’y cacher le temps qu’on oublie son visage en ville. Jewelith bredouilla un remerciement gêné, les joues rougies car elle ne croyait pas encore en sa chance d’être si bien tombée avec sa sauveteuse. Mais combien de temps supporterait-elle une adolescente en loques avec aucunes ressources ni éducation?
En faisant le tour de l’immense résidence, Jewelith eut tout le loisir de constater que Rubis vivait effectivement seule avec Myra, cette pauvre femme devait en avoir par-dessus la tête du ménage! D’ailleurs, il ne lui avait pas échappé que l’entretient extérieur avait un peu été laissé de côté. Pourtant, Rubis avait parlé de famille, mais visiblement, la famille n’existait plus, ou du moins, n’y vivait plus. Ayant déjà été refusée au Château pour offrir ses services de bonne, l’adolescente doutait maintenant en ses capacités de faire quelque travaux pour qui que ce soit, surtout pas dans un environnement aussi luxueux… Et pourtant…
-Je veux vous payer mon dû, Rubis. dit Jewelith en désigna d’un geste vague sa bourse et l’endroit. J’ai une dette envers vous, et je ne veux pas prendre votre aide pour acquis. J’en ai assez de quémander, j’ai toujours détesté ça, j’ai essayé de travailler honnêtement, mais ça n’a pas marché. Je vous remercie de votre sollicitude, mais je préférerais n’avoir aucune honte à vous regarder, en sachant que j’ai fait du mieux que je le pouvais pour vous remettre la liberté que vous m’avez donné aujourd’hui, et qui vaut beaucoup plus que cette bourse.
Jewelith s’avança vers une grande fenêtre, glissant son doigt sur son cadrage où s’accumulait une poussière collante qui resta accrochée à sa peau et qu’elle du essuyer sur ses vêtements crasseux pour s’en débarrasser.
-J’aime votre façon de voir la vie, je vous admire pour ce que vous faites. Êtes-vous une espèce de… superhéro? Quelque chose comme ça? J’aimerais pouvoir vous aider dans ce que vous faites, ne serait-ce qu’en assistant Myra pour que vous ayez moins de travail ici et plus dehors. Si vous m’accordiez l’insigne honneur de me prendre comme employée, je vous assure que je ne volerai plus jamais, et que je ferai tout pour mériter cette chance. Elle se mordit alors la lèvre, résistant à l’envie de pleurer. Les grandes filles ne pleurent pas. Je ne veux pas retourner à la rue…
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| | | Rubis Justicier(ère)
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| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Ven 8 Juil - 9:55 | |
| Un sourire en coin naquit sur ses lèvres fines alors que la gamine semblait s’extasier sur le domaine. Oui, elle était l’héritière d’une riche famille, toutefois, le manoir n’était plus ce qu’il était, les jardins étant laissés à eux-mêmes. Sans parler des acres de terres qui entourent le manoir et qui sont en friche depuis belles lurettes... Ils passèrent donc dans les jardins autrefois fleuris, puis Rubis désigna un boisé tout au fond qui appartenait également à sa famille. En fait, elle désirait faire comprendre à la petite qu’en vivant avec elle, elle aurait accès à toutes ces terres pour y faire ce qui lui plaisait. Après tout, pourquoi posséder tant de territoires pour ne pas en faire usage? Les deux damoiselles tournèrent ensuite les talons, puis entrèrent dans le manoir. La bâtisse était immense et possédait un nombre de pièces incroyable… toutes plus vides les unes que les autres. La plus grande chambre, tout au fond du deuxième étage (la chambre des maîtres), était occupée par Rubis alors que celle juste à côté hébergeait Myra à temps plein. Le jour de la tragédie, Rubis avait tout perdu; son père avait été tué (sa mère ayant déserté son père le jour de sa naissance), quelques servantes s’étaient faites massacrées et son bébé avait été enlevé. Profondément ancrée dans une profonde dépression, Lady Rosenbaum avait mis tous les autres à la porte. Seule Myra était restée, contre vents et marées. Maintenant, elle allait beaucoup mieux, mais n’avait jamais pris la peine de réengager du personnel. La voix de Jewelith sortit Elly de sa bulle. Elle déclara vouloir payer son dû et travailler honnêtement pour avoir le droit de vivre dans cet endroit. Les propos qu’elle prononça avec une maturité hors du commun (pour son âge) firent sourire la justicière. Jewel était une gamine exceptionnelle, le savait-elle? L’enfant des rues passa près de l’escalier en bois massif qui trônait au milieu de hall et s’approcha de l’une des grandes fenêtres. Elle glissa son doigt sur le cadrage de bois et essuya un amoncellement de poussière sur ses vêtements. Il était vrai que le ménage laissait à désirer… mais la semi-succube ne pouvait en vouloir à Myra pour ça. La pauvre faisait ce qu’elle pouvait malgré son âge avancé et s’occupait déjà de l’essentiel (soit nettoyer la salle de bain, la cuisine, les chambres occupées, faire les courses… etc.). Une idée germa alors dans son esprit… ouais… ça pourrait fonctionner… Certes, Jewelith lui proposait d’être son employée pour aider Myra, mais plus Rubis la regardait, plus elle songeait à un tout autre travail pour elle. Tant qu’à prendre l’enfant sous son aile, elle préférait lui donner une éducation à sa hauteur. Certes, elles ne se connaissaient que très peu, mais Elly avait vu quelque chose briller en la petite. Un truc qui lui faisait un peu… penser à elle. Lady Rosenbaum avait envie de montrer à l’enfant que les femmes pouvaient être fortes, indépendantes et avaient la capacité de changer le monde, un geste à la fois. Rien à voir avec les servantes et certaines potiches nobles qui se pavanaient avec des bijoux si gros qu’elles en avaient le dos courbés. Les bras croisés sur sa poitrine, Rubis marcha tranquillement dans le hall, ses talons claquant sur le sol de marbre recouvert de poussière. Elle porta ensuite une main sur son menton et prit un air songeur. - L’idée de t’employer me plaît énormément, je dois l’admettre, fit-elle. Mais pas pour ce que tu crois. En fait… j’aurais besoin d’une compagne pour mes escapades et j’ai cru voir du potentiel en toi pour m’assister, fit-elle en désignant les pattes que l’enfant avait au dos. Certes, celles-ci étaient cachées, mais Rubis les avait remarquées pendant leur fuite, un peu plus tôt. Le travail que je fais peut être dangereux, je ne le cacherai pas. Avoir quelqu’un pour surveiller mes arrières me serait d’une grande aide. Sans compter que ça briserait ma solitude. Évidemment, nous devrions t’entraîner, hors de question que je t’expose à du danger sans m’assurer que tu puisses te défendre… Dis-moi, tu sais manier certaines armes? Personne ne serait mieux placé que toi pour m’aider à supporter les gens dans le besoin… puisque tu connais leur réalité mieux que quiconque.Puis, elle contourna l’enfant, la regardant de la tête aux pieds. Elle s’approcha doucement de cette dernière, puis souleva doucement sa cape pour voir les membres arachnéens avec davantage de précision, non sans d’abord prononcer un bref « Tu permets? », préalablement. Un sourire trônait maintenant sur ses lèvres : « Tu es étonnante… et ça pourrait être tout un atout pour nous aider dans notre travail! ». Après tout, ces membres d’insecte l’aidaient surement à se déplacer rapidement et à grimper avec aisance sur des surfaces impossible à gravir pour la succube. Puis, Rubis posa une main sur son épaule et planta son regard émeraude dans le sien. « Pourquoi les cacher? Tu devrais en être fière. Elles font partie de toi. » Puis, elle gravit l’escalier en demandant à l’enfant de la suivre. Une fois à l’étage, elles bifurquèrent vers la gauche et marchèrent tout au fond du couloir. Elly désigna une chambre en face de celle de Myra et à côté de la sienne, avec vue sur le devant du manoir. Ce serait celle de Jewel. - Bon, c’est une peu poussiéreux et y a du ménage à y faire, mais nous pourrons régler ça rapidement. Myra devrait bientôt revenir de ses courses et je te la présenterai dès qu’elle sera là. Tu vas voir, c’est une femme incroyable et même si elle est âgée, elle ne laisse pas place! Puis, elle se retourna pour faire face à Jewel. Dès que nous pourrons, nous irons t’acheter de nouveaux vêtements. Quelque chose à ta hauteur. Pour le moment, je vais te laisser découvrir ta nouvelle chambre et, pour ma part, je vais aller me changer et relaxer un peu, si tu me permets. Puis, elle tourna les talons et s’arrêta dans l’embrasure de la porte. Elle se retourna ensuite d’un interrogateur. - Dis-moi, Jewel – tu permets que je t’affuble de ce surnom? –, ta famille… elle est travaillante? Demanda-t-elle, ayant visiblement une idée derrière la tête. Parce que, comme tu peux le voir, cet endroit a besoin de… enfin… de beaucoup d’amour. Le domaine est trop grand pour que moi et Myra puissions l’entretenir à nous deux. Myra se fait âgée et commence à avoir du mal avec ses genoux et ses mains. Alors, nous aurions grandement besoin d’aide. Tu crois qu’ils accepteraient de travailler ici? Le manoir est grand et j’ai des chambres pour tout le monde sans problème. J’ai des terres à cultiver et des jardins où tes frères et sœurs pourraient s’amuser. Ils seraient logés, nourris et je leur verserais un salaire. S’ils ont le pouce vert, ils pourraient s’occuper des récoltes et feraient à nouveau rouler l’économie de notre domaine. Enfin, je propose ça comme ça. Tu pourras leur en parler la prochaine fois que tu iras les voir. Puis, éventuellement, j’engagerai des servantes pour s’occuper du ménage, si le besoin y est.Puis, elle tourna les talons avec un sourire. « Oh et on dîne à 19 h. ». *********** Elle courait dans les rues pavées de la capitale. Elle avait revêtue son habit de cuir foncé et un capuchon recouvrait sa tête, cachant son épaisse chevelure couleur vermeille. Son masque trônait sur son visage, ne laissant transparaître que ses yeux d’un vert éclatant. Une bande de voleurs avait dévalisé une maison bourgeoise et, dans leur méfait, avait assassiné deux servantes. Alors qu’elle effectuait sa ronde nocturne, la semi-succube avait entendu les exclamations désespérées et n’avait pu rester là, les bras croisés. Jewelith était avec elle, quelque part sur le toit des maisons et la suivait très certainement. C’était son initiation aujourd’hui! Ça faisait maintenant une semaine qu’elles vivaient ensemble et Rubis avait besoin de savoir ce qu’elle savait faire afin de parfaire son entraînement. Oh, elles avaient déjà commencé à sculpter les muscles de la gamine, puisqu’elle aurait besoin d’un peu de force physique pour faire ce travail. Rubis avait d’ailleurs été surprise de voir l’ardeur et la persévérance de l’enfant. Levant la tête, la justicière vit enfin la pré-adolescente qui courait sur les toits à sa gauche. Elle leva la main et dans un simple signe désigna à son apprentie de prendre les devants pour barrer la route des truands. Il n’y avait que deux règles à respecter dans le cadre de leur travail : toujours veiller l’une sur l’autre et ne prendre AUCUN risque inutile. Elly était très pointilleuse sur ce dernier règlement. Accélérant la cadence, la rouquine diminuait tranquillement la distance qui la séparait de la bande. Elle tourna le coin d’une maison et les vit à quelques mètres devant elle. Elle tendit la main et, usant de son don de télékinésie, fit tomber un amoncellement de caissons vides. Elle happa le plus lent de la bande, mais les autres continuèrent leur route sans se retourner. Elle allait se charger de celui-là en premier, puis rattraperait les autres. | |
| | | Jewelith Justicier(ère)
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| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Sam 9 Juil - 17:09 | |
| Jewelith du se retenir pour ne pas trépigner sur place de plaisir devant l’expression de Rubis, qui semblait plus qu’intéressée à la garder auprès d’elle. Aurait-elle enfin cette chance de sortir de la rue, que le Château n’avait pas voulu lui accorder? L’enfant ravala bientôt les larmes qui avaient failli poindre, les troquant pour un sourire radieux, puis bientôt une bouche béate de surprise à la proposition de sa sauveteuse. Elle ne voulait pas d’elle comme ménagère, mais comme compagne dans ses escapades? Comme… une apprentie-justicière!? Bêtement, l’enfant pointa un index vers elle-même, des gros points d’interrogation dans le visage, comme s’il lui semblait improbable qu’elle puisse avoir du potentiel en quoi que ce soit, alors qu’on ne l’avait jamais considéré assez bonne même pour récurer les toilettes.
La préadolescente jeta un œil sur les membres supplémentaires qu’elle cachait dans son dos, par mesure de subtilité, essayant de voir où Rubis avait vu son potentiel. L’imaginait-elle grimpant aux murs du château comme une supe héroïne avec la puissance de ses pattes pour sauver des demoiselles en détresse, ou plus banalement pour espionner? L’hybride apprenait encore à peine à se servir de cette particularité, et ne trouvait pas toujours ses toiles assez collantes à son goût, mais il était vrai, maintenant qu’elle y pensait, que ces appendices pouvaient toujours lui être utiles…
-J’ai pas peur.
Elle avait répondu avec un peu trop de courage pour une fillette lorsque sa sauveteuse lui avoua que son travail était dangereux, mais elle avait tellement envie de l’aider. La justicière ne pouvait que vouloir le bien de tous, ce serait un honneur de l’assister. Sa fierté gonfla un peu en visualisant comment son expérience difficile pouvait aider à trancher entre le bien et le mal lorsqu’elles seraient confrontées à des situations injustes, mais elle ne put se retenir de faire la moue lorsque Rubis lui demanda si elle avait déjà manipulé une arme. Un petit couteau, enfoui dans sa botte, mais simplement pour dépecer ses proies lorsqu’elle avait chassé pour se nourrir plutôt que volé. Elle fit donc un léger non de la tête, un peu trop embêtée par cette faiblesse pour le dire à voix haute.
Jewelith s’empourpra pendant l’inspection, sachant qu’elle empestait toute la merde de fond de ruelle et qu’elle était couverte de saletés, mais elle ne s’opposa pas à ce que Rubis lui enlève sa cape pour observer ses atouts arachnéens. L’adolescente fronça les sourcils à sa question, puisqu’elle ne les cachait pas vraiment par honte, mais pour le côté pratique du secret. C’était avec celles-ci qu’elle volait toujours.
-C’est juste que… Quand les gens ignorent que j’ai des pattes arachnéennes… ils ne pensent pas à les surveiller, ils regardent seulement mes mains… J’imagine que ça ne sert plus à rien de les cacher, si je ne vole plus… marmonna-t-elle en commençant à détacher sa cape de ses épaules, mais elle se ravisa. Quoi que, pour un super héro, c’est mieux de porter une cape, non? Juste pour le style? Oh, et puis je suis succube aussi, un peu, mais je n’ai jamais vraiment compris comment fonctionnait mon pouvoir.
Rubis poursuivit ensuite la visite de son immense manoir, terminant par l’une des chambres vides et abandonnées, juste à côté de la sienne. Jewelith eut encore une expression de surprise devant la taille de «ce qui lui appartenait», et dû retenir son émotion. Elle n’avait jamais eu un endroit à elle, même dans la maison de ses parents, où toutes les filles dormaient dans une chambre et les garçons dans l’autre, tassés dans des petits lits à même le sol, collés comme des sardines. Elle hocha la tête, écoutant à moitié qu’elle allait bientôt rencontrer Myra, mais tiquant sur l’idée d’avoir de nouveaux vêtements. Quelque chose de propre, c’était déjà beaucoup pour elle. Alors quelque chose de neuf? La gamine lança un sourire ravi à sa sauveteuse, qui tournait déjà les talons pour la laisser se reposer, même si elle n’était plus du tout fatiguée devant les nouvelles choses qu’elle découvrait, mais la femme s’interrompit brusquement avant de lui demander quelque chose d’autre auquel l’adolescente ne s’attendait pas du tout.
La Jusiticière désirait revoir son manoir prospérer à nouveau, mais pour cela, elle avait besoin de toute une équipe de personnel pour gérer la propreté de l’établissement et la production des champs. En échange d’un logement, de nourriture et même d’un (OH!) salaire, toute la famille de Jewelith pourrait travailler dans ce manoir. L’adolescente savait que la santé fragile de ses deux parents ne leur permettrait pas de s’occuper des acres de terrain, mais tous ses petits frères et sœurs devaient bien commencer à être en âge de travailler. Qui plus est, ils savaient déjà comment gérer une terre… seulement, la leur n’était pas vraiment fructueuse, tout simplement. Et puis, sa mère et son père travailleraient à l’intérieur, tout simplement.
-Vr… vraiment? bredouilla Jewelith, un sanglot dans la voix. Bi.. bien s..sur que oui!
Ils n’allaient certainement pas être difficile de les convaincre de vendre leur terre misérable pour déménager à la capitale, ce qu’ils n’avaient pas fait plus tôt simplement parce que les terres à proximité sont hors de prix, et qu’ils n’auraient pu se le permettre. Rubis lui sourit en lançant qu’elles dineraient à 19h, tout bonnement, avant de la laisser absorber son lot de nouveautés, dans la tranquillité de sa chambre où elle avait vraiment le droit de pleurer son bonheur sans en être gênée. Sa chambre.
Après dîner, Rubis avait écrit une lettre à la famille de Jewelith, que lui dictait celle-ci avec précaution. Elle avait volontairement choisis la formule «mon employeur actuel» et non «mon nouvel employeur», mais n’avait pas encore eut le courage d’avouer à sa sauveteuse que c’était parce que sa famille ignorait qu’elle avait passé les derniers mois à voler dans les rues plutôt que travailler honnêtement comme elle le leur prétendait… Elle cherchait encore les mots pour se justifier, outre que «la honte». Ses parents n’auraient pas accepté l’argent s’ils avaient sus comment sale elle était! De toute façon, pour l’instant, elle était trop emballée d’avoir découvert qu’elle allait apprendre à lire et écrire (comme une princesse!) afin de mieux servir la justice, en même temps qu’elle apprendrait tout ce qui était nécessaire au support de Rubis dans la mission qu’elle s’était octroyée.
*****
C’était le jour de son initiation, Jewelith allait enfin délaisser la théorie pour essayer la pratique. Abandonnant avec une pointe de déception la cape qui camouflait autrefois ses pattes, suite au regard réprobateur de Rubis : «Pas de cape, j’ai dis!», la gamine du se contenter de son nouveau costume de super héroïne, semblable à celui de sa sauveteuse. Costume qui lui donnait quand même un look d’enfer, malgré l’absence de la cape.
Courant de toit de chaumière à murets de pierre, l’apprentie-justicière suivait son modèle d’assez prêt pour pouvoir lui venir en aide en cas de besoin, afin de respecter la règle numéro 1 : «toujours veiller l’une sur l’autre», mais assez loin pour ne pas se mettre elle-même en danger, afin de respecter la règle numéro 2 : «ne prendre aucun risque inutile». Elles poursuivaient ainsi ensemble la bande de voleurs ayant dévalisé des bourgeois et assassiné les servantes en poste. L’arachnéenne tenait fermement un couteau dans l’une de ses mains, pas encore assez à l’aise avec des armes plus massives pour les trimballer avec elle. De toute façon, ça aurait été inutile, Batwoman effectuait toujours le gros du travail, Robin se contentait de surveiller ses arrière et repasser à sa suite pour s’assurer qu’elles ne laissaient aucune traces.
Un simple signe de la main suffit à l’adolescente pour comprendre qu’elle devait devancer sa sauveteuse pour dépasser la bande et bloquer l’accès à une sortie de la ruelle, prenant les brigands en souricière. Le cœur battant la chamade, Jewelith se mit en poste, ne rata rien de la tentative de Rubis d’arrêter le lot, ne réussissant toutefois à en freiner un. L’adolescente déglutit en pensant qu’ils se dirigeaient droit sur elle… Soit elle s’essayait à les affronter pour donner le temps à son maître de la rejoindre, brisant la règle numéro 2, ou elle se cachait et les laissait fuir, faisant automatiquement échouer la mission. À moins que…
Lorsque la bande débarqua devant Jewelith, ils ne virent rien d’autre qu’une mignonne et innocente jeune demoiselle franchement attirante. Les phéromones éjectés quelques secondes plus tôt semblaient déjà faire effet, et même si elle était encore jeune et peu développée physiquement, la magie compensait à ses propres lacunes. C’était l’apprentissage qu’elle avait eut le moins de mal à développer, malgré l’unique semaine d’entraînement qu’elle avait eut.
-Bonsoir… les salua-t-elle mielleusement, du haut de ses presque 13 ans, la main tenant son couteau cachée dans son dos. Elle avait aussi habilement repliée ses pattes vers l’arrière, pour qu’elles soient invisibles de face, non sans penser avec une pointe d’ennui que sa cape lui aurait été bien utile. Disons que son gêne arachnéen était peut-être pratique, mais peu sensuel…
La bande de brigands, interrompu dans sa fuite contre Rubis le temps de tomber sous le charme de la magie de Jewelith, reprit ses esprits beaucoup trop tard, le temps de réaliser qu’ils avaient à faire à une adolescente à peine assez mûre pour leur désir imposé magiquement. L’adolescente eut un sourire victorieux lorsque son maître débarqua dans leur dos et dégaîna son couteau pour les dissuader de fuir dans sa direction. Pris au piège, les brigands n’eurent d’autre choix que d’abandonner la course et se rendre.
-Mission accomplie? interrogea Jewelith, ses cils papillonnant d’un plaisir non dissimulable.
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| | | Rubis Justicier(ère)
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| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Mar 12 Juil - 14:01 | |
| Un sourire satisfait trônait sur ses lèvres pulpeuses. Rubis était satisfaite d’entendre sa première victime maugréer de douleur. Elle marcha donc en sa direction en roulant des hanches, puis d’un mouvement sec de la main, écarta les caissons vides par télékinésie. Elle agrippa l’homme par l’encolure pour le forcer à se lever et à se retourner afin qu’il soit dos à elle. Elle sortit une solide lanière de cuir de sa poche et lui ligota les mains afin d’éviter qu’il ne puisse se défendre. Une fois sa besogne terminée, Rubis lui jeta un regard amusé au moment où il décida de l’insulter avec beaucoup d’imagination! Elle avait l’habitude de ne pas faire l’unanimité auprès des criminels et ce n’était pas quelques jurons colorés qui allaient l’atteindre d’une quelconque façon.
Elle le poussa allègrement devant elle et trotta en direction des autres hommes qui avaient pris la fuite. Avec un peu de chance, Jewel serait arrivée à temps et leur aurait barré la route! En espérant que le tout s’était bien passé… Elle força l’homme à avancer plus vite en lui donnant des poussées de télékinésie quand enfin, elle arriva en vue des autres criminels. Une petite Jewelith se tenait au milieu du chemin, les mains dans le dos et les yeux brillants de victoire. Rubis en profita pour dégainer sa lame puis plongea son regard émeraude vers les mécréants qui semblaient, somme toute, pas très courageux. Ils étaient prêts à se rendre. Sage décision. Elly leva ses deux mains et d’un mouvement rapide, força les hommes à se heurter les uns aux autres grâce à son don.
- Ligote-les! Fit-elle à son acolyte pendant qu’elle les maintenait en cette position. La petite araignée s’exécuta en utilisant ses pattes arachnéennes afin de créer un filament collant qui ferait amplement l’affaire.
Rubis laissa l’enfant s’exécuter, puis relâcha sa poigne magique, une fatigue surprenante pesant sur ses épaules. Elle ne pouvait pas les maintenir en place très longtemps, sinon, elle s’épuisait trop. Elle fit signe à la gamine de la rejoindre, puis posa une main sur son épaule d’un air complice. Elle lui fit ensuite signe de la suivre et le duo détala dans les rues calmes de la capitale en quête de soldats. Dès qu’elles découvrirent deux gardes, Rubis leur indiqua l’endroit où se trouvaient les malfaiteurs, puis, sans un mot de plus, usa de son pouvoir pour propulser Jewelith dans les airs et ainsi, lui permettre d’atteindre le toit le plus près dans un mouvement rapide et fluide. Elle effectua le même stratagème avec elle-même puis s’agrippa à la corniche du toit le plus près. Elle plaqua ses pieds contre la paroi du bâtiment, puis avec une poussée, se hissa gracieusement sur le toit.
Une fois loin du sol et de ses dangers potentiels, Lady Rosenbaum retira son masque et abaissa son capuchon. Un sourire fut esquissé sur ses lèvres alors qu’elle regardait sa minuscule amie.
- Tu as bien agi, Jewel, fit-elle. As-tu eu peur? Là, c’était facile parce qu’il semblerait que ces hommes n’étaient rien d’autre que des débutants qui, visiblement, ont accidentellement tué ces servantes. Mais parfois, c’est beaucoup plus difficile, beaucoup plus dangereux. Seras-tu prête à faire face à ces personnes cruelles? Puis, elle lui jeta un regard attendri. Nous ferons tout pour que tu sois prête, le jour venu.
Puis, elle invita la gamine à la suivre. Elles coururent pendant un bon moment sur les toits de la ville avant de s’arrêter près d’une auberge de renommée. Rubis fit signe à l’enfant de l’attendre sur le toit du bâtiment, puis descendit dans la rue pour aller chercher quelque chose à manger. Elle remonta ensuite près de l’enfant et s’installa en position assise près d’elle, les pieds ballants dans le vide. Elle sortit donc deux pains farcis au fromage, au jambon et aux légumes de saison et en tendit un à la gamine. D’où elles étaient, elles pouvaient voir la ville s’étendre devant elles, les flammes des lampadaires brillants de mille feux. Tout en bas, les gens riaient aux éclats, discutaient et respiraient la bonne humeur. La vie nocturne de la capitale pouvait parfois être franchement captivante. Elle en savait un rayon sur le sujet puisqu’elle en avait déjà profité en tant que bourgeoise. Dans un mouvement songeur, elle porta le pain à bouche et en prit une bouchée. Après quelques instants d’« absence », Rubis ramena enfin son attention sur son apprentie.
- Tu sais, se nourrir au moins une fois dans la soirée, c’est très important, fit-elle en désignant leur casse-croûte. Enfin… quand l’occasion se présente, parce que parfois, ça n’arrive juste pas. Si tu ne manges pas, tu risques de finir la soirée avec l’estomac dans les talons et un mal de tête en prime. Franchement, son repas était délicieux! Bien que Myra faisait de bien meilleurs pains farcis… Mais Elly n’avait pas envie de traîner son casse-croûte avec elle. Sais-tu pour quelle raison je fais ce genre de boulot? Articula finalement la semi-succube, entre deux bouchées. Parce que j’ai été moi-même victime d’une injustice que je ne pourrai jamais oublier et qui m’a marquée à vie… Normalement, Elly ne parlait jamais de son passé, mais elle avait envie que Jewelith soit au courant. Elle ne pouvait pas espérer en faire sa partenaire et lui demander de lui faire une confiance aveugle si cette dernière ne connaissait pas les fondements mêmes de son boulot. Il y a cinq ans, je suis tombée follement amoureuse d’un garçon. Un mec aux allures un peu exotiques provenant du désert. Beau comme un dieu, je t’assure! À l’époque, j’aimais bien profiter de la vie, un peu comme ces gens, tout en bas. Je l’ai rencontré dans une auberge luxueuse et je suis tombée immédiatement sous son charme. Nous nous sommes fréquentés pendant quelque temps, au grand dam de mon père qui n’approuvait en rien ma relation. Puis, nous avons poussé les choses un peu plus loin et je suis tombée enceinte. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai compris à quel point l’homme duquel j’étais amoureuse n’était pas celui que je croyais. Il était brusque, se foutait de mon opinion et regardait constamment les femmes qui gravitaient autour de nous. Alors j’en ai eu marre et je l’ai laissé tomber. Mon père avait accepté à contrecœur de m’aider avec l’éducation de mon enfant à venir, car il était hors de question que je l’abandonne dans un orphelinat. Puis, elle marqua une brève pause, comme si elle était aux prises avec de douloureux souvenirs. Le grand jour est venu. Nous avons fait venir la sage-femme – Myra en l’occurrence – qui m’a été d’une immense aide dans ma lourde tâche de mise au monde. J’ai eu le plus magnifique petit garçon qu’il m’ait été donné de voir, ajouta-t-elle avec un sourire presque ému. Mais mon « amoureux » n’acceptait pas de se faire écarter de la vie de son fils. Il est venu au manoir avec sa bande le soir même de mon accouchement. Ils ont tué mon père puis plusieurs servantes. Ils ont ensuite pris mon bébé et sont repartis aussi vite qu’ils étaient venus. Je n’ai jamais retrouvé mon fils… Cinq ans à me demander ce qu’il advenait de lui. Cinq ans à le chercher.
Puis, elle leva le regard vers le ciel, scrutant les étoiles qui s’étalaient au-dessus d’elles.
- J’ai appris que plusieurs femmes avaient subi un sort similaire. Au moins une dizaine d’enfants, tous de l’âge de mon garçon, sont disparus sans laisser la moindre trace. Je me suis promis de les retrouver et de ne plus laisser personne souffrir injustement sous le joug d’individus plus forts qu’eux. Toutes castes confondues.
Puis, elle ramena son regard vers la gamine et lui décocha un nouveau sourire avant de lui mettre une main sur l’épaule.
- Je suis ravie que tu sois là. J’ai l’impression que nous ferons une équipe du tonnerre.
Elle prit une nouvelle bouchée de son pain fourré et gloussa en voyant l’expression de délectation de la gamine. Si elle trouvait ce goûter succulent, elle allait adorer la tarte aux cerises de Myra qui, aux yeux de Rubis, était de loin le dessert le plus merveilleux de tout Enkidiev! | |
| | | Jewelith Justicier(ère)
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Feuille de personnage Âge: 18 ans (fév.) Race: Arachnéenne/Succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Dim 17 Juil - 20:58 | |
| Les criminels furent arrêtés en deux temps trois mouvements, en combinant le pouvoir de Batrubis à celui de Robijewel. Quelques minutes plus tard, les deux complices avertissaient les soldats de leur prise, puis détalaient vers les toits aussi bien que si elles avaient eut des ailes grâce à la télékinésie de la justicière. Jewelith se tint en équilibre grâce à la toile collante au bout de ses pattes supplémentaires, pendant que Rubis se démasquait pour afficher un sourire satisfait, plus chaleureux encore que les paroles prononcées par la suite.
-Non… commença à mentir Jewelith, avant de se reprendre plus près de la vérité, …enfin… pas vraiment? Peut-être que j’ai eut un peu peur, avant que vous n’arriviez, quand j’étais toute seule. Mais pour le reste, c’était plutôt… excitant!
L’adrénaline c’était occupé de prendre le dessus une bonne partie de la soirée, lors de la course et lors de l’arrestation, par exemple, lui faisant surpasser la peur. Il y avait quand même eut un moment, avant que Rubis ne la rejoigne, où elle avait craint que son maître n’arrive pas à temps, puisqu’elle commençait à comprendre ce qu’impliquait son pouvoir de phéromones sur les hommes. Mais heureusement, tout s’était bien terminé, n’est-ce pas?
-Avec vous? J’serais prête à faire face au Roi en personne, si je le devais! s’exclama-t-elle avec plus d’assurance, certaine qu’aux côtés de Rubis, rien n’était impossible. Et confiante que son maître ne la laisserait pas tomber et lui apprendrait ce qu’il fallait pour qu’elle n’ait plus peur, et qu’elle soit prête, le jour venu, à affronter n’importe quoi.
Les deux héroïnes continuèrent alors leur course effrénée de toit en toit, jusqu’à atteindre une auberge bien connue où Rubis entra pour aller chercher à manger. Jewelith s’abstint de la suivre, étant aussi tristement connue dans cet endroit pour ses méfaits, et sa réputation était encore instable dans la capitale. D’ailleurs, elle était toujours recherchée pour le vol de bijou, mieux valait éviter de se montrer dans des lieux bondés. L’adolescente dégusta avec appétit ce fabuleux pain qui constituait tout seul un repas complet, encore chaud et totalement savoureux. La bouche pleine, la gamine hocha vigoureusement de la tête pour marquer sa compréhension, il n’y avait pas mieux qu’elle pour savoir ce que c’était de souffrir de la faim! Cela faisait seulement une semaine qu’elle ne la subissait plus, et n’était pas encore habituée à ce luxe imprévu de manger autant qu’elle le voulait.
Jewelith n’avait mangé que la moitié de son pain, lorsqu’elle s’arrêta pour écouter Rubis, bouche bée. Tellement concentrée sur les propos de son maître, elle en oublia de se nourrir, ce qui en disait long sur son état d’esprit, pour une ancienne sous-alimentée! Le duo avait davantage parlé de la gamine que de la justicière au cours des derniers jours, et Robin peinait à en apprendre sur sa mentor, dont elle ne savait finalement pas grands choses. Elle n’osait l’interrompre, trop curieuse d’en savoir d’avantage, même si des questions lui brûlaient les lèvres. Comme «Pourquoi me le raconter à moi?» ou «Pourquoi maintenant?». Questions à laquelle elle finit par trouver la réponse, de toute façon : parce que, consciemment ou pas, elle représentait maintenant une partie de sa vie, et parce qu’il n’y aurait jamais vraiment de bon moment pour ça.
Différentes émotions l’envahir au cours du récit de sa sauveteuse, colère succédant à questionnement, puis tristesse et indignation, avant de ramener la colère, le sentiment d’injustice, parfois plusieurs en même temps. Rubis avait perdu son enfant, et rien ne le lui ramènerait ni ne la consolerait, pas même une mignonne adolescente à qui elle pouvait apprendre tout ce qu’elle savait. Pas même punir l’injustice en combattant les mécréants. Mais peut-être que ça l’apaisait un peu, le temps d’une nuit. Et malgré tout, la justicière souriait encore, alors que Jewelith s’efforçait de retenir les larmes qui emplissaient ses yeux, pour répondre à ce sourire, avant de se jeter dans les bras de sa mentor, la réconfortant comme elle le pouvait d’une étreinte.
-Moi aussi, je le pense. Je suis ravie que vous soyez là, à réparer l’injustice qui m’a été commise. Je vais tâcher de vous aider à réparer la vôtre, s’étouffa-t-elle pour masquer les tremblements dans sa voix, engloutissant le reste de son souper, le ventre tordu par l’émotion, pour cacher son trouble. Feignant la gourmandise, Jewelith réussit à faire rire son maître, et c’était bien tout ce qu’il fallait pour la remettre sur pied : au sens propre comme au figuré.
Les deux femmes rentrèrent au manoir, leur mission accomplie pour la nuit, et ce ne fut que sur le chemin menant vers la porte principal que Jewelith remarqua le désordre qu’avait semé une arrivée impromptue. Craignant d’abord que des brigands avaient profité de leur absence pour les dérober, l’adolescente se précipita vers la demeure, mais s’arrêta brusquement en entendant des rires d’enfants, et attrapa le poignet de Rubis pour l’empêcher de se jeter à l’intérieur avant elle. Ils étaient déjà là?
-Ce sont eux, Rubis! s’étonna Jewelith, en montrant plus de surprise que de bonheur de revoir sa famille. Je… ne les espérais pas si rapidement. Maître je voulais…
La gamine s’empourpra en pensant avec honte qu’il était bien trop tard pour demander cette faveur à Rubis, mais elle ne pourrait supporter le regard de sa mère si celle-ci apprenait la réelle raison de sa rencontre avec son employeuse.
-Vous parler de quelque chose avant leur arrivée… mais je n’ai pas eu le temps. Enfin non, je ne savais simplement pas comment le dire. Le demander. Jewelith soupira en tâchant de chuchoter ses paroles, pour ne pas être entendue de sa famille et qu’ils ne l’interrompent. Elle ne voulait pas tout gâcher. Mes parents ne savent pas pour les vols. Ils n’auraient jamais accepté de l’argent sal, ils ont toujours crus que je l’obtenais de la quête, puis quand ça a commencé à augmenter… j’ai prétendu avoir trouvé un travail pour les rassurer. Je ne pouvais pas le dire, vous comprenez? Ils auraient refusé l’argent et continué à mourir de faim.
L’adolescente s’étouffa à ses propos, et son regard manqua de se remplir à nouveau de larmes à cette pensée. En effet, certains en étaient vraiment morts… On entendait distinctement une demi-douzaine d’enfants dans le Hall du Manoir, à peine contrôlés par Myra, qui devait maudire leur absence à cet instant. Mais il aurait dû y en avoir plus… beaucoup plus!
-Je ne supporterais pas de leur faire de la peine… S’il-vous plait? supplia-t-elle désespérément, espérant que Rubis comprendrait et mentirait pour elle en affirmant l’avoir engagée depuis plusieurs mois.
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| | | Rubis Justicier(ère)
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| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Mer 20 Juil - 9:15 | |
| Rubis jeta un regard attendri à son apprentie. C’était étrange cette façon qu’elles avaient de connecter si facilement, toutes les deux. Jewel était un peu… comme la petite sœur qu’elle n’avait jamais eue. Elles s’étaient bien entendues immédiatement et Lady Rosenbaum avait su voir tout le potentiel qu’avait l’enfant, chose que très peu de gens avaient remarquée, visiblement. Son récit avait visiblement touché la jeune fille qui avait passé par une gamme d’émotions des plus variées. Finalement, la petite araignée sauta dans les bras de la semi-succube en une étreinte affectueuse probablement destinée à la réconforter. Aux propos de l’enfant, Rubis posa une main sur sa tête et lui ébouriffa gentiment les cheveux. Jewelith, soudainement prise d’un accès de famine, termina son repas en quelques bouchées à peine et sa compagne éclata de rire à ces propos. « Doucement! Tu vas t’étouffer! ». Puis, Rubis termina également son repas. Les deux femmes descendirent de leur perchoir, puis rentrèrent au manoir sans aucun problème.
Elles marchaient sur le pavé qui menait au manoir en riant aux éclats. C’est alors que Lady Rosenbaum remarqua – en même temps que sa jeune amie – que la porte de la résidence était ouverte. D’où elles étaient, les deux acolytes pouvaient voir un foutoir pas possible. Le cœur d’Elly ne fit qu’un bond, croyant à des brigands et songeant à sa dame de compagnie qui était seule face à eux. « Oh non, Myra! » s’écria-t-elle en s’élançant vers la demeure au même rythme que Jewelith. Rubis n’arrêta sa course qu’une fois rendu dans l’embrasure de la porte de bois massif. Des rires d’enfants montaient à ses oreilles. Quoi? Mais que se passait-il ici?! La main délicate de sa « sœur de cœur » lui saisit le poignet afin d’attirer son attention. De quoi parlait-elle? Qui ça « eux »? C’est alors que la semi-succube réalisa enfin de quoi il en retournait. La famille de Jewel! Bon, Rubis aurait préféré une entrée plus calme et moins remarquée, mais elle était celle qui les avait invités après tout! Elle devait donc s’attendre à ce qu’une poignée de gamins sortis de la misère soient quelque peu turbulents dans leur nouvelle demeure. Puis, elle remarqua le visage empourpré de son apprentie. Qu’y avait-il? Était-elle heureuse de revoir sa fratrie? Un malaise s’installa et la maîtresse des lieux attira sa compagne un peu à l’écart du brouhaha afin de discuter.
- Qu’y a-t-il, Jewelith? Dit-elle d’un air soucieux.
Puis, la jeune fille visiblement honteuse déclara avoir manqué de courage pour lui parler de quelque chose lors de leur rencontre. Les bras croisés sur sa poitrine, Elly écouta attentivement les propos de l’adolescente, comprenant alors que sa famille n’était en rien au courant de ses activités illégales. Elle avait donc vécu des années misérables sans le support de qui que ce soit? Voilà qui était des plus triste. Rubis comprenait le motif de sa jeune amie, sachant qu’elle avait agi ainsi afin de préserver les siens. Après tout, le cœur de sa mère aurait probablement été meurtri d’apprendre que sa fille aînée devait s’abaisser à effectuer des larcins dans le simple but de subvenir à leurs besoins. La justicière hocha de la tête, signifiant ainsi à sa comparse qu’elle comprenait totalement les motifs qui l’avait poussé à agir de la sorte. Les yeux de Jewel s’embuèrent de larmes alors qu’elle suppliait son maître de mentir pour elle. Dans le manoir, on entendait les plaintes de Myra qui tentait de contrôler la marmaille, ce qui soutira un sourire à Rubis bien malgré elle. La jeune femme posa une main sur l’épaule de son apprentie, puis planta son regard émeraude dans le sien.
- Ne t’inquiète pas, Jewel, fit-elle tout bas pour éviter qu’on ne surprenne leur conversation. S’ils me posent des questions, je dirais que ça fait un bon moment que tu travailles pour moi. Que tu m’aides dans mes courses et que tu donnes un coup de main à Myra. Je me chargerai de cette dernière pour la mettre au courant. Je n’aime pas particulièrement mentir, mais je comprends lorsqu’il s’agit d’un mensonge pieux. Maintenant, essuie tes larmes et accroche-moi un sourire sur ce visage. Ta famille ne doit se douter de rien.
Rubis avait revêtu un ton faussement autoritaire ponctué d’un clin d’œil. Si ses parents la surprenaient avec les larmes aux yeux, ils se douteraient bien qu’un truc clochait. Elle laissa donc le temps à sa jeune amie de se ressaisir, puis lui fit signe de passer d’abord aux pas de course afin de feindre un étonnement et un plaisir factice. En fait… elle ne doutait pas que Jewel était réellement heureuse de revoir sa famille, mais sa joie avait été teintée de l’ombre de la honte pendant un moment. Il fallait donc qu’elle chasse ses idées noires. Les bras croisés sur la poitrine, la jeune femme suivit donc son acolyte et entra dans le manoir, retenant un gloussement alors que trois mômes jouaient à chat dans le hall sous le regard exaspéré de Myra.
- Dame Rosenbaum! Vous êtes enfin revenue! S’écria la dame de compagnie d’un air soulagé. Jewelith! Je suis ravie de te revoir également.
Au nom de leur aînée, les six gamins crièrent de joie et accoururent vers l’adolescente, la renversant au passage tant leur câlin collectif était intense. Un peu en retrait, Rubis retint un gloussement. Comme elle aurait aimé connaître les joies d’une grande famille. Certes, ils avaient connus la misère, mais ils étaient soudés. C’était de loin le plus beau cadeau que la vie pouvait donner à quelqu’un. Pour sa part, Elly n’avait plus la moindre famille. Tout le contraire de sa compatriote. Son regard vogua sur Jewel qui riait aux éclats non sans pouvoir retenir les larmes aux coins de ses yeux. Cette gamine était courageuse. Plus qu’elle ne le croyait. Une force de la nature. Elle avait sacrifié sa propre existence et son propre bonheur au profit des plus miséreux qu’elle – sa famille en l’occurrence. La représentation même de la justice. Voilà pourquoi Rubis l’avait prise sous son aile. Voilà pourquoi elle voyait en elle la parfaite associée. La semi-succube secoua sa tête pour se forcer à sortir de ses pensées alors que Myra la rejoignait avec un sourire attendri aux lèvres.
- Ça fait étrange de voir le manoir si plein de vie, pas vrai, ma Dame?
Elly hocha de la tête à ses propos, quand soudain, Jewel fit signe à ses cadets afin qu’ils regardent la maîtresse des lieux. C’est alors que ces derniers se jetèrent directement sur la justicière qui hoqueta de surprise. Les jambes solidement campées au sol, elle put résister à cette vague de petits bras qui l’encerclaient de partout dans un câlin collectif probablement destiné à la renverser également. Elle n’était pas habituée à tant d’attention, mais ne put s’empêcher de sourire. Ils étaient peut-être turbulents, mais possédaient très certainement un charme évident.
- Bon, ça suffit les enfants, revenez ici, déclara une voix masculine autoritaire. Laissez de l’espace à Lady Rosenbaum.
Les gamins s’exécutèrent immédiatement en ricanant et la jeune femme leva son regard vers un couple aux traits tirés et épuisés. Les parents de Jewelith, visiblement. Elle s’avança vers eux et tendit le bras afin de leur serrer la main.
- Je suis enchantée de vous rencontrer, fit-elle avec un sourire bienveillant. Jewelith m’a beaucoup parlé de vous et j’étais impatiente de faire votre connaissance. Soyez les bienvenues au manoir Rosenbaum. Myra vous a-t-elle assigné des appartements? Rubis tourna la tête vers la dame âgée et cette dernière hocha de la tête en guise de réponse. Bien! Prenez le temps qu’il vous faut pour vous installer. Il n’y aucune presse.
Puis, voyant le regard rempli de larmes de la maman de l’adolescente, Rubis décida de s’écarter afin de lui permettre d’aller serrer sa fille chérie contre elle. Visiblement, elles ne se voyaient que très peu toutes les deux. Cette scène fit un pincement au cœur de la semi-succube qui ne connaîtrait probablement jamais cette joie de retrouver son enfant. Et puis, si elle le revoyait un jour, il n’aurait pas la moindre idée de qui elle était. Elle détourna le regard un instant, à cette pensée et tenta de chasser ces pensées inutilement sombres de son esprit. Elle sentit les doigts de Myra se glisser dans les siens en guise de compassion. Oh, la vieille dame la connaissait si bien! Elle pouvait lire en elle comme un livre ouvert. Elles restèrent donc là, à observer la scène et à attendre que les retrouvailles se terminent. | |
| | | Jewelith Justicier(ère)
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Feuille de personnage Âge: 18 ans (fév.) Race: Arachnéenne/Succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Batrubis et Robijewel! [TERMINÉ] Dim 24 Juil - 20:39 | |
| Jewelith soupira de soulagement lorsque Rubis la rassura sur ses intentions de ne rien dire à propos du passé criminel de l’adolescente pour lui sauver la face devant sa famille. Après des remerciements bredouillés en même temps qu’elle essayait maladroitement d’essuyer ses larmes, la petite voleuse se colla un sourire au visage, probablement peu crédible avec ses yeux certainement rougis par les pleurs, puis suivis Rubis au pas de course, question de leur faire croire qu’elles venaient tout juste de débarquer, pressées d’aller à la rencontre de leurs invités. L’aînée de la famille fut vite la victime des bousculades de ses six frères et sœurs lorsque Myra, soulagée d’être enfin assistée par Lady Rosenbaum, attira l’attention sur leur arrivée.
Maladroitement, l’adolescente enlaça chacun de ses frères et sœurs, trébuchant sous le poids de ceux qui se jetaient sur elle, stimulée de part et d’autres par l’avalanche de questions qu’ils lui posaient sans ordre concis et à laquelle elle ne pouvait répondre puisqu’elle ne savait bientôt plus qui avait demandé quoi. Jewelith se contenta donc d’éclater de rire devant la délectable bonne humeur générale, et leur assurer à quel point ils lui avaient manqués et qu’elle le raconterait tout ce qu’il y avait à savoir lorsque ce serait le moment. L’apprentie justicière eut un pincement au cœur en prenant la plus jeune de ses sœurs dans ses bras. À environ trois ans, la gamine était beaucoup plus légère qu’elle n’en avait l’air sous ses vêtements trop grands, qui cachaient son étonnante maigreur, d’où la facilité qu’eut son aînée pour la soulever. Et dire qu’elle venait de s’empiffrer d’un énorme pain fourré! Les larmes qui faillirent remonter à nouveau dans ses yeux disparurent, soufflées par un rire excité de cette enfant qui ne réalisait pas la misère dans laquelle elle vivait, due à l’innocence de son âge.
-C’est pas à moi qu’il faut dire merci, Staphéni, mais à mon maître, Lady Rosenbaum. répondit-elle à la plus grande de ses sœurs, lorsqu’elle s’était extasiée devant leur nouvelle demeure.
Les enfants se retournèrent d’un même moment vers la maîtresse des lieux, qui fut bientôt assaillie par des câlins et des rires d’enfants, tous voulant voir, toucher et parler à cette belle et mystérieuse grande dame qui leur offrait à tous une vie et un emploi. Même la plus jeune s’agita dans les bras de Jewelith pour en descendre et se précipiter activement vers Rubis, sous le rire amusé de l’aînée et le plaisir évident de la justicière. Être ainsi entourée d’enfants, après la perte qu’elle avait vécu… l’adolescente avait craint que ça ne ravive la douleur, mais cela lui offrait peut-être un baume sur le cœur, finalement…
Une voix masculine, que Jewelith reconnu aisément et qui fit palpiter son cœur, rappela à l’ordre la ribambelle d’enfants, donnant à Rubis le temps de souffler. L’adolescente s’enorgueilli en voyant le regard fier que son père posa sur elle, malgré la fatigue qu’elle vit dans son regard, et qui n’était certainement pas causé uniquement par la route. C’était la vie, qui l’avait épuisé… L’aînée resta à l’écart le temps que Lady Rosenbaum ne souhaite la bienvenue à sa famille et les invite à prendre tout leur temps pour s’installer, sans même parler du travail éventuel à faire. Rien ne pressait, en effet, le manoir avait été laissé à l’abandon si longtemps… un jour de plus ou de moins?
-Maman…
Jewelith soupira en tentant de rester forte pour ne pas éclater en larmes, car pour une fois c’était elle qui devait être le pilier de la famille. L’adolescente entoura sa mère de ses bras, la laissant pleurer de soulagement alors que la pression de faire vivre sa famille s’enlevait de sur ses épaules, celles-ci ayant toujours été de trop fragile consistance pour supporter ce poids. En embrassant la joue de sa mère, elle croisa le regard épuisé de son père, puis l’impatience des enfants, et décida qu’il était temps de leur montrer leur chambre, pour qu’au moins les gamins aient quelque chose à faire : comme vider leurs maigres bagages du peu de possessions qu’ils avaient traînés jusqu’à la capitale.
-Suivez-moi, je vais vous montrer où sont les chambres. proposa-t-elle avec assurance en reprenant sa fragile cadette dans ses bras. Les appartements sont tous dans le même coin, on ne sera pas très loin les uns des autres, mais ici, tout le monde aura sa pièce à lui. Sa manque encore de vie et le mobilier est plutôt sobre, mais vous pourrez tout personnaliser à votre goût grâce au salaire que vous versera Lady Rosenbaum, expliqua-t-elle en lançant un regard complice vers la justicière, sans toutefois manquer les regards ahuris que s’échangèrent les membres de la fratries, habitués d’être tous coincés dans la même pièce.
Jewelith attrapa au hasard un sac qui traînait par terre, mais le reposa en constatant qu’il s’agissait des quelques maigres vivres se trouvant probablement dans la penderie de la famille lorsqu’ils avaient reçus la lettre, et qu’ils avaient décidés de ne pas gaspiller. Elle en pris donc un autre, dans lequel elle reconnu ses propres vêtements d’enfance, qui devaient maintenant certainement être portés par sa cadette. Unisexes, ils avaient habillés l’intégralité de la famille, élimés et recousus à plusieurs reprises. Elle reposa également ce sac par terre, ne transportant finalement que sa sœur vers l’aile des chambres.
-Et on vous trouvera des vêtements qui iront mieux avec notre travail. ajouta-t-elle non sans jeter un regard de fierté à son propre uniforme de justicière. Oh, et on dîne à 19h, c’est ça? interrogea-t-elle en se retournant l’espace d’un instant vers Rubis, échangeant avec elle seule un regard qui signifiait «merci».
******
Rubis et Jewelith n’avaient pas encore expliqué à la famille de cette dernière la réelle raison pour laquelle l’adolescente restait avec la justicière, soit d’être un peu comme son apprentie et seconde. Elles avaient préféré leur laisser le temps de s’installer doucement, et la demoiselle leur avait montré où trouver les outils ménagers, puis les outils de jardins, et avait travaillé avec eux à la remise à neuf du manoir, profitant de ce moment pour renouer avec sa famille. Durant ce temps, l’assistante de Batwoman ne fut pas déçue d’être mise à l’écart des «missions de justices», puisqu’elle était plutôt heureuse de pouvoir passer du temps avec sa fratrie. Mais peu à peu, l’envie de reprendre sa place –et son uniforme vraiment trop classe- aux côtés de son maître se fit sentir, car si elle s’était proposé comme employée de la jeune femme dans le but de faire le ménage, elle devait avouer qu’elle détestait cela! Moins que le jardinage tout de même.
-Gaa’ Jewwww! Papill’ jaun’ bz bz! Bredouilla sa petite sœur dans son langage enfantin, en pointant ce qu’elle appelait un «papillon jaune».
Jewelith sursauta lorsqu’elle tomba nez à nez (littéralement, puisqu’elle se posa sur le sien) avec l’énorme guêpe velue et bourdonnante qui lui tournait autour alors qu’elle s’acharnait à désherber le futur champ de fraises. L’adolescente hurla en croisa ses grands yeux vitreux, paniqué à l’idée de se faire piquer, ou pire, que sa cadette se fasse piquer, puis elle abandonnant son travail pour courir vers sa sœur, la prendre dans ses bras et fuir vers le manoir. Évidement, crier et courir frénétiquement en agitant un bras pour éloigner son assaillant n’est pas le meilleur moyen pour éviter de se faire piquer mais… Dites cela à une adolescente qui a passé plus de temps de sa vie dans les ruelles à mendier que dans le champ familial. La bambine dans ses bras gloussait, s’amusant de la promenade que lui prodiguait sa sœur, n’ayant pas encore compris que ce n’était pas un papillon qui lui avait tourné autour de la tête.
-C’est… c’est… c’était une guêpe… s’excusa Jewelith lorsqu’elle débarqua face à Rubis, arrivant en panique à l’extérieur en craignant probablement pour la vie de son apprentie. Je suis désolée... s’empourpra l’adolescente sous le regard ahuri des autres membres de sa famille qui avaient aussi débarqués, curieux de voir ce qui avait produit autant de boucan. Décidément, je ne suis pas contre reprendre notre vrai boulot… je crains que les champs ne soient pas pour moi!
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