Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| Joyful reunion [PV JULIETTE] | |
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Rubis Justicier(ère)
Messages : 48 Date d'inscription : 31/05/2016
Feuille de personnage Âge: 30 Race: Semi-succube Âme soeur:
| Sujet: Joyful reunion [PV JULIETTE] Mer 6 Juil - 16:00 | |
| Il y avait ce parc, un peu en retrait dans la capitale de Shola. Le genre d’endroit paisible où les gens se rassemblent pour profiter un peu de la nature. Bordé d’un boisé surprenamment épais, le lieu public donnait l’impression aux gens qui le fréquentait d’être en pleine nature, alors qu’au fond, ils étaient à quelques minutes des commerces et du brouhaha du centre-ville. C’était une magnifique journée d’automne. Les arbres avaient revêtu leurs manteaux de couleurs au plus grand plaisir des sholiens. L’air était frais, mais le soleil était chaud. Elly était assise sur une couverture, près de la mare centrale du parc, les jambes repliées et entourées de ses bras. Elle avait troqué son costume de justicière pour une simple tenue citadine : un pantalon de cuir finement travaillé de couleur marron, des bottes lui arrêtant aux genoux, un délicat chemisier à manches longues de soie pourpre et un foulard épais de couleur grise. Ses longs cheveux écarlates étaient rattachés dans une natte épaisse et finement travaillée. Quelques mèches bouclées récalcitrantes s’étaient détachées de sa coiffure, lui donnant un air à la fois soigné et très légèrement négligé.
Son regard émeraude glissait sur la surface miroitante de l’eau alors qu’elle attendait visiblement quelqu’un. Les minutes s’écoulèrent, quand enfin, Myra arriva à ses côtés, une bouteille de vin à la main. Un panier pique-nique trônait entre eux deux, remplit de délicieux produits tous fabriqués à la main par la sage-femme plutôt âgée qui faisait maintenant office de dame de compagnie. Cette sortie, c’était son idée. Elle avait cru bon convoquer sa maîtresse à un dîner à l’extérieur afin de lui changer les idées. Il fallait dire que Rubis avait un tempérament plutôt maussade ces derniers temps, car l’automne lui rappelait son fils perdu… Il fallait dire qu’elle avait accouché, à ce temps-ci de l’année, plusieurs années plus tôt, sans pouvoir connaître davantage son poupon. Quelques minutes… c’était tout ce qu’on lui avait accordé bien malgré elle. Myra voulait bien faire, Elly le savait. Mais la jeune femme était récalcitrante à l’idée de prendre un moment de congé, juste pour elle. Évidemment, l’arrivée de Jewelith dans sa vie avait été un événement heureux. L’enfant était travaillante, débrouillarde et si intelligente. Elle apprenait vite! Toutefois, cette dernière n’avait pu se joindre à eux, ayant émis le désir de passer du temps avec sa famille.
- Et bien, que fêtons-nous, Myra? Demanda la jeune femme avec un sourire amusé en voyant la dame âgée déboucher le vin et en verser son contenu dans deux coupes.
- Votre premier jour de congé depuis des lustres, ma dame! S’écria-t-elle en riant. C’est si rare, que ça mérite un toast! Ne me regardez pas comme ça, je ne suis pas folle! Je crois seulement que vous méritez un moment pour relaxer, pour une fois. Vous prenez soin de vous occuper des gens dans le besoin… Mais dites-moi, qui s’occupe de vous, en retour?
- Vous, Myra! Qui d’autres!
Elly gloussa en prenant la coupe que lui tendait sa dame de compagnie et cogna doucement son verre avec le sien avant de porter celui-ci à ses lèvres. Le vin était délicieux! Et sa robe était magnifique. D’un rubis profond. Quelle ironie! D’un air curieux, Lady Rosenbaum regarda son amie de longue date ouvrir le panier en osier, dévoilant ainsi un appétissant repas! Des petits pains de seigle, des fromages à pâte molle, des fruits, des légumes, des terrines, des noix et des biscuits maison… de quoi nourrir une armée! Jewelith en serait jalouse! Toutefois, avec un sourire entendu, Myra précisa qu’elle avait remis un autre panier du genre à la gamine, histoire de s’assurer qu’elle puisse en profiter avec toute sa famille. Décidément, la « bonne » avait le cœur sur la main et elle s’était beaucoup attachée à la petite. D’ailleurs, la noble damoiselle ne put s’empêcher de lui décocher un sourire attendri. Elle posa sa coupe au sol en équilibre près d’elle, puis tendit une main pour se saisir d’un petit pain qu’elle déchira avec ses doigts. La croûte était épaisse, mais la mie tellement moelleuse. Elle en enfourna un morceau dans sa bouche, puis en tartina un autre avec le fromage.
- Vous savez, ma dame, il serait peut-être temps pour vous de penser à vous trouver un compagnon de vie… quelqu’un sur qui vous pourriez vous appuyer lorsque je ne serai plus là…
Elly haussa un sourcil. Seigneur, pas encore cette conversation! Myra l’embêtait sporadiquement avec l’idée qu’elle devrait se marier un jour. Mais pourquoi était-ce si important? Rosenbaum était une femme libre qui n’avait besoin de personne pour vivre. Certes, elle comprenait l’inquiétude de Myra (qui ne rajeunissait pas, il fallait bien le préciser), mais les hommes ne lui avaient donné rien de bon par le passé. Oh certes, elle avait eu quelques amants fort habiles ici et là, mais rien de sérieux. Et puis, le seul homme de qui elle était tombée réellement amoureuse avait… enfin… On pouvait bien voir ce que ça avait donné. Chose sûre, Rubis n’était pas douée en amour. Alors très peu pour elle.
- Nous en avons déjà discuté, Myra, soupira-t-elle d’un air exaspéré. Je comprends tes craintes pour le futur, mais je saurai très bien me débrouiller, crois-moi. Et puis, je te l’ai déjà dit : interdit d’évoquer l’éventualité où tu ne seras plus de ce monde. Laisse-moi vivre dans le déni. La semi-succube considérait la vieille dame comme sa grand-mère – bien qu’elles n’avaient aucun lien de sang –, alors elle osait espérer que de nombreuses années se trouvaient devant elle.
Au loin, une jeune femme aux cheveux blonds bouclés s’approchait d’un air distrait. Un énorme sac visiblement bien garni semblait trôner à sa taille. D’où elle était, Elly semblait percevoir sa voix : se parlait-elle à elle-même ou chantonnait-elle? Difficile à dire à cette distance. Pourquoi s’était-elle attardée à cette damoiselle? Parce que son air lui disait vaguement quelque chose, probablement. La jeune femme blonde marcha d’un pas rapide, quand soudain, ses pieds se prirent dans on ne sait quoi. Et BAM!! Elle s’étala de tout son long, vidant par le fait même le contenu de son sac.
- Oh mon dieu! S’exclama Rubis en voyant la scène. Elle se leva dans un bond, puis couru en sa direction. Laissez-moi vous aider, fit-elle une fois à sa hauteur en l’aidant à ramasser les objets éparpiller au sol. Vous allez bien? Puis, Elly leva le regard et fixa la blondinette un instant. C’est alors qu’elle put enfin l’identifier. Juliette Spere? C’est bien toi? Je n’arrive pas à y croire! Ça fait longtemps que je ne t’avais pas vu!
Il s’agissait en fait de son amie d’enfance et d’adolescence. Meilleure amie, plus précisément. Elles s’étaient perdues de vue depuis un bon moment déjà, la vie les ayant tout simplement séparées. Rubis se rappelait bien de ses moments de rire sans fin avec son amie : elles étaient inséparables à l’époque. Et bon sang qu’elle avait eu un immense béguin inavoué pour son frère aîné, Haytham! Mais bon, elles avaient vieilli. Et Rubis avait tellement changé… | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joyful reunion [PV JULIETTE] Mar 12 Juil - 13:34 | |
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Une magnifique journée comme Juliette les aimait rayonnait sur Shola. Une journée d’automne parfaite pour aller cueillir certaines plantes dans le parc. La plupart de ses ingrédients venaient de la forêt, certain poussait dans son petit jardin de simples, mais d’autre pouvait être trouver dans le parc qui bordait la capitale. Elle y avait passé l’avant-midi, c’étant levé à l’aurore pour une récolte encore trempée de rosée matinale. C’était mieux pour la conservation ! Son sac de simples était plein à craquer ce qui la rendait encore plus heureuse si possible. L’apothicaire avançait doucement sur l’herbe, d’une démarche dansante. La brise secouait ses boucles blondes, rafraichissant son visage. C’était si vivifiant !
Ce n’était pas comme si Juliette trouvait quoi que ce soit de pas vivifiant de toute façon. Elle avait vraiment l’habitude de s’émerveiller de tout. Les feuilles qui bruissaient à l’orée de la forêt, l’herbe qui grasse qui se balançait devant elle, le soleil qui brillait pour réchauffer sa peau… tout était absolument magnifique. Zeddicus lui avait appris à remarquer chaque détail de la vie, chaque petite chose qui pouvait embellir une journée. Son vieux maître était quelqu’un de fortement positif. Juliette, déjà enfant préférait voir le bon côté de chaque chose son apprentissage auprès du Pardusse lui avait juste pavé la voie vers un monde d’optimisme. Selon eux, la vie était faite pour être dégustée à pleine dent sans regard en arrière, savourant chaque minute comme le cadeau de Parandar que c’était.
Une grande respiration emplit ses poumons de l’air frais transporté par la brise, l’odeur des herbes emplissait son nez. Elle sourit, heureuse puis se mit à chantonner sur le chemin du retour. À la maison, elle préparerait ses herbes pour les garder le plus longtemps possible fraîches. Il y avait aussi un lot de potion contre le rhume à faire… bientôt les premiers cas apparaitraient. Peut-être pourrait-elle fait un peu de baume cicatrisant ? Elle en avait presque plus. Tout a ses pensées, elle ne faisait aucunement attention à ce qu’elle faisait. Comme d’habitude en fait. Ses pieds avaient décidé de se mettre à danser au travers de ses pas, suivant le rythme de son chantonnement. Contre sa cuisse, une bourse en cuir d’une bonne taille renfermait ses outils de récoltes. Des cisailles, un couteau… quelques fioles protégées par des morceaux de cuir… un paquet de tubulure de métal et d’aiguilles. Pendant qu’elle listait mentalement la liste des ingrédients qu’elle aurait besoin pour faire du fortifiant - c’est qu’il en manquait tout autant que les remèdes contre le rhume ! - l’ourlet de sa robe frappait contre ses bottes dans un rythme froufroutant. Elle l’adorait cette robe ! C’était une noire, comme presque toute celle qu’elle avait. Non pas qu’elle était en deuil ou austère, c’était tout simplement mieux pour faire des préparations avec des plantes… moins risquer pour les tâches. Elle avait quand même des décorations de tissus denteler blancs, ce qui agrémentait la chose ! Mais ce qu’elle préférait par-dessus tout était le ruban de son corsage. Au lieu d’être en cuir, ce dernier était en satin ! Il était si doux, c’était son petit dada. Dit comme ça, on pourrait croire que Juliette était une de ses femmes, secrètes et délicates… mais détrompez-vous. Être optimiste ne veut pas dire ne pas savoir se défendre.
En général, lors des cueillettes, elle portait ses habits de cuir et ses petites haches de combat pour se défendre… mais ça, c’était quand elle devait aller en forêt où elle pourrait être attaquée tant par des animaux que par des brigands. Elle n’avait nul besoin de ça aujourd’hui alors qu’elle était restée dans le parc. Outre des familles bien nées qui venaient déjeuner ou des couples en manque d’isolation, il n’y avait personne. Le danger principal en cette journée pour la jeune Spere… était Juliette elle-même. Parce que ce qui devait arriver arriva. Ses pieds dansants firent un pas de côté, accrochant l’ourlet froufroutant de sa robe noire préférée et elle chuta brusquement au sol, coupant sec son chantonnement et vidant le contenu de sa bourse de transport sur l’herbe grasse… le tout sous la brise qui secouait ses cheveux bouclés !
Elle resta couchée au sol, surprise. Pourtant, elle ne devrait tellement pas ! Ce n’était pas la première ni la dernière fois que Juliette faisait une chute mémorable. La maladresse incarnée, la jeune femme en était pratiquement drôle ! Il ne se passait pas une journée sans qu’elle casse quelque chose, tombe ou s’accroche dans de l’air ! Zeddicus avait pris l’habitude de la charriée là-dessus en riant, disant qu’elle devait être victime d’une malédiction, impossible autrement ! Lui qui était terriblement agile en avait ri pendant des années. Ce n’était pas de sa faute ! Elle avait le cerveau tellement plein de tout qu’elle en oubliait souvent son propre corps dans l’espace qui l’entourait ! Sa mémoire photographique avait eu comme effet secondaire de trop lui remplir la tête. Comme elle avait voyagé dans tous les recoins du monde, lu des milliers de livres dont elle se rappelait chaque virgule, elle avait engrangé l’équivalant d’environ six vies de connaissance en seulement 20 ans. Qu’était-ce qu’un peu de maladresse en compensation ?
Une bonne respiration plus tard, elle s’apprêtait à ce relevé quand une paire de bottes inquiète se présentèrent sous son nez. La voix lui rappelait quelque chose. Mais elle était encore trop sonnée pour se rappeler. Pourtant la réponse tambourinant contre son crâne. Le contenu de sa bourse fut rapidement ramassé, par chance, son sac de simples avait été bien fermé. En se relevant, son regard gris croisa un qu’elle n’avait pas vu depuis si longtemps ! Elly, sa meilleure amie. La vie les avait emmenés sur des chemins différents et elle s’était perdue de vue. Combien de moments avaient-elles partagés ? Des milliers. De l’âge de son frère ainé, Juliette avait longtemps rêvé qu’ils se marient… Comme ça, Elly aurait pu devenir sa sœur légalement au même titre qu’elle était une de cœur. Et puis, elle savait de source sûre qu’Haytham n’était pas insensible au charme de sa meilleure amie. Comme tout ça lui paraissait loin maintenant !
Son sourire fit au moins trois fois le tour de son visage, qui semblait s’illuminer de l’intérieur. « Elly ! Elly Rosenbaum ! Oh… comme tu m’as manquée ! » Sa seule véritable amie dans un sens. Avec Haytham. Juliette n’avait pas vraiment le temps de se lier avec d’autre pendant sa formation de mage. Une chance que Zeddicus avait accepté de vivre dans la maison familiale entre deux voyages ! Comme si elle n’avait jamais été séparée, Juliette se propulsa en avant pour serrer contre son cœur la jeune femme aux cheveux éclatants et de l’embrasser sur la joue. « Des années ! Je n’arrive pas à croire que le temps est passé aussi vite… » Cela faisait quoi ? Quatre ou cinq ans qu’elle n’avait pas vu l’héritière Rosenbaum. Les dernières années l’avaient maintenant tellement occupé qu’elle n’avait pas vu les mois passer.
Dernière édition par Juliette le Jeu 1 Sep - 15:14, édité 3 fois |
| | | Rubis Justicier(ère)
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| Sujet: Re: Joyful reunion [PV JULIETTE] Lun 18 Juil - 14:53 | |
| Elle était accroupie au sol et regardait son amie avec un immense sourire. Oui c’était elle! Bel et bien elle! Elle n’arrivait pas à y croire! Elle était d’autant plus rassurée de voir la réaction de son amie d’enfance qui, elle aussi, semblait ravie de la revoir. Juliette avait le regard brillant et, dans un mouvement rapide, se jeta dans les bras de Rubis. La semi-succube éclata de rire dans cet élan d’affection qui avait toujours été propre à son amie. « Tu m’as manqué aussi, Juju! » ajouta-t-elle en utilisant le surnom de jeunesse de la jeune magicienne. La blondinette plaqua un baiser sur sa joue, puis continua de s’exclamer en déclarant que cela faisait trop longtemps qu’elles ne s’étaient vues. Elle avait tellement raison. Elly se recula doucement, puis termina de ramasser les écus de son amie qu’elle enfourna à nouveau dans sa bourse. Elle remit finalement le sac finement brodé à sa camarade, s’assurant également d’un dernier balayage visuel qu’elle n’avait rien oublié au passage.
- Des années, oui! Fit-elle également. Que deviens-tu? La dernière fois que je t’ai vu, tu partais en voyage avec ton maître. Comment s’appelait-il déjà?
La justicière se releva tranquillement, puis tendit la main pour aider sa camarade à se relever. Heureusement, sa tenue n’avait pas été abimée par sa chute, ce qui était une chance en soi! Cette robe noire ornée de dentelle blanche délicate était sublime! Elle lui allait comme un gant. Il fallait dire que, malgré la sobriété du look qu’arborait souvent Juliette alors qu’elles étaient adolescentes, cette dernière avait toujours eu énormément de goût en matière de tissu. Elly prit la main de l’humaine et l’entraîna à sa suite, déterminée à l’inviter à partager son goûter qu’elle dégustait avec Myra. La jeune femme aux cheveux éclatants écouta attentivement la blondinette et replaça une mèche bouclée récalcitrante dans sa natte qui trônait derrière sa tête. Son amie semblait avoir vécu beaucoup de choses! Rubis l’enviait un peu. Pour sa part, elle n’avait que très peu quitté Shola… Comme elle aurait aimé voir les contrées lointaines du désert, les sommets élevés des montagnes ou même les marchés abondants d’Alombria. Elle avait entendu beaucoup de bien de cette contrée voisine, autrefois, mais depuis le début de la guerre, il n’était plus question pour elle de quitter son pays natal.
- Dis-moi, tu n’as pas mangé encore, j’espère? Demanda-t-elle à sa meilleure amie. Je pique-niquais avec ma dame de compagnie et j’adorerais que tu te joignes à nous. En fait, je n’accepterai pas un refus de ta part! Pas maintenant que je sais que tu es revenue dans la capitale!
Les deux jeunes femmes marchèrent sur l’herbe verte et arrivèrent enfin en vue d’une dame âgée vêtue sobrement d’une robe longue fleurie surmontée d’un tablier et dont l’épaisse chevelure poivre et sel était remontée en un chignon serré. Cette dernière était assise sur une couverture couleur pivoine, une coupe de vin rouge à la main. Myra jeta un regard interrogateur à Elly qui s’approchait d’elle, tout sourire. Il était plutôt rare pour la vieille dame de voir sa maîtresse ainsi radieuse… quoique, depuis l’arrivée de Jewelith dans leur vie, les choses n’avaient cessé de changer. Pour le mieux, évidemment. Lentement, l’ancienne sage-femme se releva, épousseta sa robe des quelques brins d’herbe rebelles qui s’y étaient fichés puis inclina doucement de la tête en direction de la nouvelle venue.
- Myra, je vous présente Juliette Spere, mon amie d’enfance. La meilleure, devrais-je préciser, fit-elle le regard brillant. Juliette, voilà ma dame de compagnie, Myra. Sans elle, je ne serais littéralement rien, crois-moi!
Rubis gloussa à ses propres paroles. Il était vrai que la vieille dame s’occupait littéralement de tout dans sa vie… surtout lorsqu’elle était partie vaquer à ses occupations particulières. Mais hey… il était un peu tôt pour parler de ses activités à Juliette, pas vrai? Certes, elle était sa meilleure amie, mais elles ne s’étaient pas vues depuis si longtemps… ce n’était pas le moment de l’effrayer avec ses histoires de justicière. La dame à la chevelure d’argent salua chaleureusement la blondinette et l’invita à s’asseoir avec elles. Après tout, il y avait de la nourriture pour une armée.
- Alors, que deviens-tu, Juliette? Demanda Rubis en reprenant sa coupe de vin. Du coin de l’œil, elle vit Myra sortir une troisième coupe vide, y glisser du vin rouge et la tendre à la nouvelle venue. Mais pourquoi diable avait-elle emmené des coupes de plus?! Pensait-elle que Rubis allait inviter une tiercer personne pour partager leur repas? Enfin… elle n’avait pas eu totalement tort en un sens… Depuis le temps qu’on s’est vu, toi et moi, tu dois être graduée de ton apprentissage, pas vrai? Tu travailles au service de quelqu’un? Ou es-tu indépendante? Dis-moi tout!
Elle écouta les paroles de son amie et s’étira le bras pour se saisir de quelques groseilles et de quelques noisettes grillées. Un sourire trônait sur ses lèvres fines. Elle était si ravie de revoir Juliette! C’était comme un baume sur son cœur. Pendant un bref instant, elle eut l’impression de n’avoir jamais perdu de vue cette amie qui était autrefois si chère à ses yeux. Elle avait l’impression de revenir plusieurs années en arrière. Avant le jour fatal. Avant sa rencontre avec Kheldyr. Elle mangea les quelques fruits et noix qui trônaient dans ses mains, puis se saisit d’un petit pain de seigle qu’elle rompit pour en tendre un morceau à son amie.
- Les affaires ont l’air de bien fonctionner pour toi, j’en suis plus que ravie! Ajouta-t-elle tout sourire. Tu mérites tellement qu’on te reconnaisse à ta juste valeur. Je me rappelle, lorsque nous étions adolescentes, tu travaillais tellement fort pour rendre ton maître fier de toi. Tu sais, je t’ai toujours admirée, moi. Je n’ai jamais eu ce talent que tu as pour tout retenir si aisément. J’aurais eu beaucoup de mal à me rappeler toutes les formules d’alchimie que tu apprenais en un éclair. J’aurais aimé avoir ce talent! Talent qui, somme toute, aurait été pratique dans son métier.
Puis, elle ramena ses jambes à sa poitrine, sa coupe toujours en main. Elle était captivée par son amie. Ça lui faisait tellement de bien d’être seulement Elly Rosenbaum, la jeune femme d’origine noble, et non pas Rubis, la terrible justicière.
- Et ta famille, comment se porte-t-elle? Demanda-t-elle. Elle s’entendait très bien avec les parents de Juliette, autrefois. Combien de fois l’avaient-ils invité à dormir à la maison pour qu’elle passe plus de temps avec leur fille. Évidemment, son père accueillait toujours volontiers la jeune Spere au sein de son manoir. Elle avait même une chambre à elle, là-bas! Il fallait dire que Lord Rosenbaum n’avait réellement qu’une unique fille… Et Haytham? Qu’advient-il? S’enquerra Rubis d’un air détaché en trempant ses lèvres couleur vermeilles dans le délicieux vin. En fait, ce n’était un secret pour personne : à l’époque, l’aîné des Spere lui faisait terriblement effet. Le séduisant apprenti forgeron avait un sourire tellement craquant! Il n’avait qu’à la regarder et à esquisser un sourire en coin pour que les genoux de la guerrière deviennent mous comme du coton. Jamais ils n’avaient vécu de relation amoureuse ensemble, au grand regret de la justicière. En fait, elle n’était même pas certaine que son attirance était réciproque. Après… elle avait rencontré Kheldyr et avait totalement perdu de vue le clan Spere. Elle n’avait toutefois aucun mal à imaginer Haytham en heureux père de famille. Chose sûre, sa femme devait être comblée, si épouse il y avait. De toute façon, le cœur de Rubis était si meurtri qu’elle doutait de sa capacité à pouvoir aimer amoureusement quelqu’un, maintenant.
- Mais dis-moi, tu as vingt ans maintenant… tu dois bien avoir un prétendant pas vrai?
Un sourire amusé trônait sur les lèvres de Lady Rosenbaum. En fait, à son plus lointain souvenir d’adolescence, Juliette avait toujours été timide quand il s’agissait de relation avec des garçons. Certes, les choses avaient surement évolué depuis, mais la semi-succube s’amusait toujours un peu à ses dépens à ce niveau. | |
| | | Parandar
Messages : 330 Date d'inscription : 08/02/2015
| Sujet: Re: Joyful reunion [PV JULIETTE] Lun 29 Aoû - 19:58 | |
| Bonsoir
Avec le saut qui approche, l'administration nettoie un peu les sous-forums. En l'absence de réponses dans ce topic depuis plusieurs mois, nous voudrions savoir si nous pouvons l'archiver, ou si Juliette a l'intention de le poursuivre?
Merci!
L'administration | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joyful reunion [PV JULIETTE] Jeu 1 Sep - 15:13 | |
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Juliette était tellement heureuse de revoir Elly ! Elle n’arrêtait pas de sourire, au point qu’on aurait pu croire que ses lèvres allaient s’étirer jusqu’à faire le tour de son visage de poupée ! Les joues rosées par l’émotion, elle regardait encore et encore son amie d’enfance. Comme si elle avait peur de rêver… non pas qu’il lui arrivait souvent d’halluciner des amis de longue date, mais on ne sait jamais ! Elle vérifia rapidement que tout était de retour à sa place, et que rien ne trainait plus dans l’herbe. « Zeddicus. Il s’appelait Zeddicus… quand ont c’est vu la dernière fois toi et moi, je partais pour l’ile natale de Zed… Irianeth. C’est tout en bas, par-delà le désert. Joli endroit… mais un peu mort. » babilla-t-elle avec entrain. Les voyages avec son maitre avaient formé la plus grande partie de son apprentissage et elle en avait que des bons souvenirs.
La jeune femme se laissa entrainer par la main avec une joie non dissimulée. Elle avait l’impression de revenir tellement longtemps en arrière ! Elle se voyait encore, petite fille de quelques années tout au plus, courant derrière Elly, main dans la main, dans de multiples jeux. Un temps doux et sucré, celui de l’enfance. Quoi que Juliette vivait encore dans une époque douce et sucrée ! Alors qu’elles cheminaient dans le parc, la blondinette observait son amie plus avant. Elle avait changé, moins enfantine, plus sérieuse… mais toujours aussi belle ! Elle avait beau porter des vêtements plus masculins comme un pantalon de cuir, des bottes hautes ou un chemisier, la rousse était parfaitement féminine et magnifique. Juliette avait toujours trouvé les cheveux rouges de son amie particulièrement intrigants. Elle les adorait… et savait de source sûre qu’Haytham les trouvait plus qu’attrayants ! L’invitation à diner se glissa dans la conversation de manière parfaitement normale et la magicienne s’empressa d’accepter. « Je ne manquerais pour rien au monde l’occasion de pouvoir rattraper un peu de ses années perdues ! Où étais-tu donc passée toutes ses années ? T’imagines, j’ai dû surveiller Haytham et ses bêtises toute seule ! » Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil joueur. Il faut dire que son ainé avait tendance à accumuler les gaffes idiotes.
Elles arrivèrent bien rapidement face à une petite vieille tellement adorable. Oui bon, pas totalement vieille non plus, mais quand même plus de prime jeunesse. La dame de compagnie ressemblait à l’image qu’elle se faisait des gouvernantes gâteau. La robe fleurie, le tablier… même le chignon ! Tout de suite, Juliette l’aima. Myra qu’elle s’appelait. Juliette lui souris, de son sourire copyright. Celui si doux qu’il donnait l’impression d’être fait de miel et qui éclairait ses traits enfantins. « Enchantée ma chère dame ! Je vous dois des remerciements alors, pour vous occuper de cette tête de mule si adorable ! » Juliette était comme ça. Vraie. Sans fard, sans malice. Elle disait ce qu’elle pensait, au moment où elle le pensait. Rafraichissante enfant dans un corps de jeune femme. Quand elle aimait, c’était avec toute la force de son cœur grand comme le monde. Peu importe qu’elle votre rencontre date de vingt ans ou de cinq minutes. Elle s’assit donc, prenant soin de bien placer sa robe à froufrou autour de ses jambes. Elle ne voulait pas risquer de l’abîmer puisqu’elle était sa préférée ! Ce n’était pas très pratique pour les pique-niques, étant oublié de s’assoir en amazone, mais pour rien au monde elle ne l’aurait échangé.
Une coupe de vin atterrie dans sa main et elle remercia Myra avant d’y goûter. « Hm ! Délicieux… »chantonna-t-elle pratiquement avant de répondre à la question de Rubis. « Eh bien… Je suis en effet diplômé de mon apprentissage, bien que Zed reste en contact avec moi. Il est quelque part dans le désert présentement, je crois… Sinon, je suis indépendante ! J’ai ouvert ma propre boutique de potion et d’ingrédient sur la place commerçante. Voisin de chez mes parents… » Une fois lancée, elle était dure à arrêter ! Elle était tellement enthousiasmée par sa petite boutique ! Sans compter que L’Officine de Parandar commençait à avoir une certaine réputation dans le domaine… et puis, même un des Princes se déplaçait pour y acheter ! Elle rougit un peu au souvenir du jeune homme dans sa boutique tout en continuant de raconter à quel point elle était fière de son entreprise qui avait maintenant près de quatre ans.
À ce moment, installé sur cette couverture pivoine, elle était comblée de bonheur. Sa meilleure amie était revenue, elles rattrapaient doucement le temps. Juliette avait confiance que les cinq années de séparation allaient s’effacer… Déjà, à cet instant l’impression que tout était exactement comme avant était si forte ! Si ce n’était de la présence de Myra qui remplaçait celle d’Haytham, on aurait pu croire que c’était un des pique-niques traditionnels qu’ils faisaient quand elle rentrait de voyage avec son maitre et qu’elle babillait des heures durant sur tout ce qu’elle avait vu, leur racontant fidèlement pour qu’ils aillent l’impression d’y avoir été avec elle. Elle prit le morceau de pain que lui tendit Elly avec un sourire. En effet, les affaires allaient très bien. C’était on ne peut plus réjouissant ! Par contre, les paroles de son amie la fit rougir doucement. Elle appuya ses mes contre ses joues rouges avec un sourire timide. « Oh Elly ! Ma douce amie, tu sais bien que si je réussit aussi bien à tout savoir, c’est grâce à un pourvoir magique ! Je n’ai pas de fierté à retirer de là… Je travaillais dur, oui, mais c’est surtout que j’adorais découvrir toujours plus. Mais tu sais, toutes ses connaissances ne valent absolument rien sans une bonne amie avec qui les partagés ! » Oui, elle retenait tout… mais dans le fond ça ne lui servait à rien réellement… par contre, elle pouvait aisément servir d’encyclopédie à son entourage.
Juliette grignotait doucement, profitant du moment avant de faire un petit sourire moqueur à son amie. Haytham hein. Ce qu’ils avaient été chou tous les deux… chacun à leur béguin sans se déclarer. Parandar, elle avait l’impression que c’était hier alors que c’était plutôt il y a une éternité ! Faisant exprès elle décida de donner les nouvelles d’Haytham tout en dernier. « Eh bien… Père travail beaucoup, mais il commence tout doucement à ralentir. Il passe de plus en plus la main à Frederik. Même s’il est encore jeune. Bien sûr, Père ne compte pas s’arrêter avant encore au moins 20 ans. Mère les aide à la boutique. Mais elle ne fait presque plus de couture, elle tient plutôt la vente justement. Avec deux dons Spere dans la couture, ils ont plus besoin d’employés ! » Le don de la famille qui consiste à manipuler les fils rendait les créations de leur famille particulièrement fameuse depuis déjà plusieurs générations. Ce qui avait fini par les propulser dans la haute bourgeoisie. Ils ne pouvaient prétendre à la noblesse à cause du sang, mais ils avaient un statut financier et un pouvoir semblable. « Et bien sûr, Haytham, lui c’est différent. Il a fini son apprentissage de forgeron. Il a même ouvert une boutique plus loin sur notre rue… Il fait les meilleures armes du pays ! Il faut dire qu’il peut être carrément dans le feu de la forge, ça aide pour la conception… Par contre, il est tellement tête en l’air ! » soupira-t-elle.
Il n’y avait vraiment rien qu’il ne lui faisait pas ! Elle reprit la parole, d’un ton un peu conspirateur. « Imagine-toi donc que le Prince Greed était dans ma boutique la semaine passée… et bien il m’a appris que ce crétin avait oublié ses impôts ! Je lui avais pourtant rappelé ! Par chance, le Prince est un homme bon, il a accepté que je m’occupe de mon frère au lieu de lui rendre lui-même visite. Le jour qu’il aura une femme… la pauvre sera bien mal lotie ! » Juliette avait l’air d’une petite fille… elle ne se rendait même pas compte qu’il n’y avait probablement qu’elle pour trouver que Theodore Greed était un homme bon quand il était question d’impôt ! Mais le Prince et sa bonté repartie rapidement de son esprit alors qu’Elly lui posait LA question. La jeune mage redevint aussi timide qu’une prépubère. Rougissante à nouveau elle balbutia sa réponse. « Ne-Non. Je n’ai pas de prétendant… Je suis exactement au même point que lorsqu’on s’est vue la dernière fois! » Un petit sourire doux et les yeux fuyants accompagnaient cette réponse. Réponse qui voulait dire une chose : Célibataire et vierge. Voilà. Une jeune femme à l’état encore parfaitement pure. Elle se secoua doucement la tête, faisant virevolter ses boucles. « Et toi ? Tu as un prétendant ? Un travail ? Que fais-tu de tes journées ! Oh, mon amie, raconte-moi tout ! J’ai pris toute la place dans la conversation, tu aurais pu m’arrêter ! Je veux savoir ce que tu es devenu, ma jolie. »
Si Juliette avait tout d’une enfant, elle en avait aussi la curiosité et l’énergie. Elle babillait souvent, discutant de tout et de rien. C’était signe qu’elle était bien et heureuse. Mais pour l’instant, elle se sentait un peu coupable d’avoir pris toute la place. Et puis, elle s’intéressait réellement à tout ce que sa meilleure amie avait bien pu faire pendant les cinq dernières années.
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| | | Rubis Justicier(ère)
Messages : 48 Date d'inscription : 31/05/2016
Feuille de personnage Âge: 30 Race: Semi-succube Âme soeur:
| Sujet: Re: Joyful reunion [PV JULIETTE] Lun 19 Sep - 11:16 | |
| La coupe en verre fut portée à nouveau à ses lèvres et Rubis esquissa un sourire alors qu’elle comprenait bien que Juliette tournait autour du pot. Son ancienne attirance pour l’aîné de la famille Spere n’était pas inconnue de sa meilleure amie et cette dernière faisait exprès pour étirer la sauce afin de faire languir la semi-succube. Néanmoins, elle fut ravie d’avoir des nouvelles de la famille générale de Juliette. Frédérik, le cadet, devait avoir tellement grandi! Il lui semblait que la dernière fois où elle l’avait vu, il mesurait à peine la hauteur de trois pommes. En fait, elle était terriblement contente de constater que les affaires roulaient bien pour cette famille qui l’avait accueilli tant de fois dans leur maisonnée. Le contraire l’aurait terriblement attristée. Puis Juliette en vint finalement au sujet qui intéressait véritablement Elly et parla de Haytham. Le bougre était donc devenu forgeron? Il devait avoir une musculature d’acier… Cette simple pensée lui soutira un nouveau sourire en coin. Il fallait dire que le bel homme lui avait toujours fait de l’effet. Il fallait qu’elle pense un jour faire un saut à sa fameuse boutique « au coin de la rue ». Oh certes, elle allait marchander de nouvelles armes! Elle allait… simplement profiter de la vue en même temps! Ainsi, lorsque Juliette parla du caractère « tête en l’air » de Haytham, Rubis ne put s’empêcher de glousser. Il avait toujours été un peu étourdi et visiblement, ça ne changeait pas avec l’âge.
Portant à nouveau sa coupe (que Myra s’était chargée de remplir à son insu!) à ses lèvres, Rubis sembla surprise alors que son amie parla du prince Theodore Greed. Ainsi, le forgeron était si en retard dans ses impôts qu’il avait attiré l’attention de la royauté? Pas que ça la surprenait tant, en fait. Il fallait dire que le noble homme était réputé pour être « proche de son or ». Par contre, elle ne put s’empêcher de s’étouffer avec son vin lorsque la magicienne déclara que ce dernier était un homme bon. Ah bon? Pourtant, ce n’était pas la réputation que les roturiers faisaient de lui. Lorsqu’il s’agissait d’écus, il n’y avait personne de plus farouche que le prince Greed. Juliette ne voyait que le bien autour d’elle… ça la rendait à la fois si naïve et charmante. Mais de là à dire que le prince est un homme bon… M’enfin.
Une teinte rosée apparue sur les joues de Juliette lorsqu’il fut mention de « compagnon de vie ». Cette dernière déclara finalement qu’elle en était au même point que des années plus tôt. La pauvre avait été si absorbée par ses études qu’elle n’avait visiblement pas pris le temps de vivre. Tout ça faisait un peu de peine à Elly. Son amie méritait plus que ça. Elle méritait une vie prospère et un homme bon avec qui la partager. Bon après, il fallait que ledit prétendant ait les reins solides pour pallier au fait que Juliette était particulièrement maladroite et pouvait briser n’importe quoi en l’espace de quelques secondes. Néanmoins, Rubis songeait au fait que son amie pourrait très bien combler un homme. C’est qu’elle n’avait aucunement conscience de son charme! Prenant un bout de pain, Rubis l’enfourna dans sa bouche puis chercha quoi répondre à la question de son amie. Elle voulait tout savoir d’elle… du moins le croyait-elle. La semi-succube était persuadée que son amie ne la verrait plus de la même façon si elle savait. Voir qu’elle serait peut-être même effrayée par ce qu’elle était devenue. Quoi dire?
- Oh Lady Rosenbaum a effectivement vécu plusieurs choses, mademoiselle, s’interposa Myra avec un regard sévère pour sa maîtresse. Des choses… dures, d’autres merveilleuses…
Rubis lui lança un regard meurtrier. Elle ne parlait jamais de son passé. Ou presque. Seul Jewel connaissait le récit. Myra semblait apprécier Juliette pour parler ainsi. Et puis, elle lui reprochait toujours de ne jamais parler du petit ou même de son défunt père. « C’est mauvais pour le cœur et ça pourrit l’âme de tout garder en dedans » lui disait-elle régulièrement. Elle voulait la forcer à sortir tout ça d’elle, à en parler plus. Ce n’était pas sympa, bref. Mais voilà, maintenant qu’elle avait mis le doigt dans l’engrenage, elle ne pouvait pas reculer. Juliette lui jetait un regard à la fois interrogateur et inquiet et attendait visiblement qu’elle se mette à table pour raconter ce qui s’était passé dans sa vie.
- Merci beaucoup Myra, fit-elle d’un ton acerbe en terminant sa coupe en une rasade.
- Il faut bien en parler un jour, Elly, répondit cette dernière d’un ton très familier. C’est le meilleur moment. Il ne s’agit pas de n’importe quel passant, mais de votre amie d’enfance de laquelle vous êtes très proches, qui plus est.
Sur ce, Myra sortit quelques balles de laines de sa besace et un morceau de vêtement bien entamé. Elle jeta un nouveau regard insistant à sa maîtresse et entama son tricot. Elly jeta un regard en direction de Juliette, puis soupira.
- J’ai rencontré un homme, fit-elle en se resservant à boire. Un homme possédant un charme fou. Beau comme un dieu. Intelligent. Racé. Il s’appelait Kheldyr et il provenait du désert. Si tu l’avais vu, Juliette, je peux t’assurer que tu serais tombée immédiatement sous son charme. Nous nous sommes rencontrés alors que je fréquentais la Rose Nacrée; tu te rappelles cet établissement huppé où l’on sert de l’alcool et où plusieurs spectacles se déroulent? Enfin bref, nous nous sommes fréquentés pendant un bon moment, même si mon père désapprouvait totalement. Puis j’ai découvert le pot aux roses. Kheldyr trempait dans des affaires pas nettes. Il faisait du troc avec son clan d’origine. Un mot bien joli pour dire « de la contrebande ». De tout : d’armes, de drogues, de bijoux. Bref, j’ai découvert bien malgré moi qu’il était loin d’être fréquentable. J’ai donc mis fin à notre relation… Elly baissa son regard émeraude vers sa coupe et elle regarda le liquide vermeil alors qu’elle le faisait tournoyer lentement. Quelques jours plus tard, j’ai découvert que j’étais enceinte. Mon père voulait que je m’en débarrasse, que je rencontre une guérisseuse qui me permettrait d’évacuer ce petit être. J’ai refusé. Il était là et malgré tout, je voulais lui donner une chance. Nous donner une chance. La justicière leva ensuite son regard vers Myra qui l’incita à continuer et remarqua l’air perplexe de la magicienne. Était-ce réellement une bonne idée? Bref, la grossesse s’est déroulée comme un charme. Pour ça, je ne peux pas me plaindre. Puis le grand jour arriva. Elle se racla la gorge, s’assurant ainsi qu’elle garde toute la contenance dont elle avait fait preuve jusqu’à présent. J’ai mis au monde un petit garçon en santé. C’est d’ailleurs là que j’ai rencontré Myra. Elle était ma sage-femme. Et hum… Kheldyr est arrivé. Avec sa bande. Ils ont débarqué dans ma chambre. Mon petit n’avait que quelques minutes de vie. Ils me l’ont pris. Encore une fois, elle vida sa coupe en une rasade, désirant étouffer le gouffre de tristesse qui naissait en elle. Tout ça pour dire que je ne l’ai jamais revu. Tout ce que je sais, c’est qu’il a été emmené dans le désert. Et ce n’est pas faute de l’avoir cherché! Je n’ai fait que ça pendant de nombreuses années. Et mon père… et bien, il a été tué alors que Kheldyr et ses hommes pénétraient dans le manoir. Probablement en nous défendant. Il n’y a plus que nous, moi et Myra.
Elly se leva dans un bond, intimidée par le silence qui régnait sur les lieux. Elle n’avait pas envie qu’on la regarde comme une victime. Elle n’était pas faible! Loin de là! Elle était plus que ça. Elle n’avait pas abandonné son fils et se jurait de le retrouver coûte que coûte. Elle marcha de long en large, les mains sur les hanches et tentant de retrouver sa contenance. Myra semblait plus sereine. Elle était contente que sa maîtresse ait vidé son sac, bien que ce dernier était encore à moitié plein. Allait-elle parler de ses… activités? Pas tout de suite. Ça ferait trop d’informations à avaler. Puis, elle se tourna vers son amie, un regard un peu désolé au visage.
- Je ne voulais pas noircir ta journée, Juju, pardonne moi, fit-elle en l’appelant par le surnom dont elle l’affublait, plus jeune. Ça fait cinq ans de tout ça. Je t’assure que je vais bien. J’ai fait mon deuil. Et crois-moi, je n’en sors que plus forte. Je me suis promis, après cet événement, que je ferais la différence autour de moi. Le manoir reprend vie, tranquillement. J’ai rencontré une gamine du nom de Jewelith. Une petite fille de la rue, une enfant extraordinaire. Elle a vécu des choses drôlement difficiles, mais malgré tout, je l’ai prise sous mon aile. Je me suis promis de l’aider. Elle vit au manoir avec moi et tout semble plus beau maintenant. Je te la présenterai. Oh ne fait pas cette tête!
Elle écarta les bras et Juliette se redressa en un bond. Sans plus attendre, Rubis étreignit son amie contre elle, voyant bien que ses propos l’avaient bouleversé.
- Et puis, tu es là, maintenant! Les choses vont de mieux en mieux, tu ne crois pas? Elle se recula ensuite pour regarder son amie dans les yeux. Tu sais quoi? Étant donné ces quelques années difficiles, j’avoue m’être laissé aller, niveau vestimentaire. J’aurais bien besoin de tes judicieux conseils! J’adorerais qu’on puisse magasiner ensemble comme avant! Tu en dis quoi? Je crois que ça me ferait honnêtement le plus grand bien et ça me permettrait de pouvoir revivre une vie de jeune femme, comme avant. Est-ce que ça te dirait qu’on fasse ça ensemble?
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| | | Zackeriel Guerrier(ère)
Messages : 522 Date d'inscription : 04/02/2016
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| Sujet: Re: Joyful reunion [PV JULIETTE] Lun 17 Oct - 12:38 | |
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