Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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 [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]

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Douhbée
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MessageSujet: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyDim 25 Sep - 11:35

Heureusement pour les nerfs de Douhbée, ni elle ni son époux n’avait été envoyé dans le Sud ce qui aurait été trop difficile à supporter. Certes, l’attaque principale venait du Désert et il fallait protéger nos frontières, mais il y avait aussi eu des villages attaqués par les norrois des terres gelées. Probablement pour les ménager, donc, Vigie et Miya furent envoyée là-bas pour vérifier d’où pouvait bien venir ces espèces d’indigènes, comment ils passaient sur leur territoire, etc. Quant à la pardusse et sa rouquine d’écuyère, elles devaient porter main forte à un village qui subissait les assauts constants du Nord.

C’était un village pêcheur très fructueux, malgré le froid de son climat, puisqu’il y avait un ban de poisson gigantesque sous leur terre, permettant de pêcher sur la glace même dans les hivers les plus glaciaux. Il s’agissait d’une des principales sources de nourriture de la capitale, aussi efficace à la pêche que les autres villages côtiers des terres centrales. Alors évident… ils représentaient une cible intéressante pour les norrois, de par sa proximité avec leur territoire et sa production fructueuse.

C’était la première mission que Douhbée faisait avec Ailis, outre les gardes et les tours dans la capitale, alors même si la nouvelle mariée avait le cœur lourd d’être séparée à nouveau de Soren, elle était plutôt ravie de pouvoir passer ce temps de qualité avec son écuyère. Leur relation avait failli mal commencer, mais la Chevalier s’était vite rattrapée et elle prenait désormais garde à être la meilleure maître possible pour l’adolescente, pour qu’elle se sente aussi choyée qu’elle-même l’avait été d’être sous la tutelle de Colombe. Elle avait relégué sa déception de ne pouvoir s’occuper de sa benjamine aux oubliettes : elles se rattraperaient bien un jour, toute les deux. Enfin, cette mission était le moyen idéal pour tester les véritables capacités de son écuyère sur le terrain, car les dangers sont réels.

-Pas trop angoissée? s’inquiéta Douhbée alors qu’elles arrivaient en vue du village, moins de deux jours après avoir quitté le château, ce qui était relativement court puisque celui-ci se situait très au nord d’Alombria. Je me souviens de ma première mission, j’avais un trac pas possible. Faut dire que ça nous a pas mal pris au dépourvu, il y a eu une urgence le jour même des attributions, j’avais à peine eu le temps de réaliser que j’allais devoir suivre notre Chef que déjà, on me lançait dans l’action. Je pensais que j’allais tout faire foirer, mais finalement…

En fait, elle avait bien failli mourir. Et il s’était passé un truc si honteux qu’elle ne le raconterait jamais à personne, même sous la torture. En tous les cas, elle avait sauvé des vies grâce à sa prémonition… Même six ans plus tard, elle n’oublierait jamais les émotions si puissantes qu’elle avait ressentie alors! De la fierté, de la peur, beaucoup de courage. Plus qu’elle n’en avait jamais eu.

-Ça c’est plutôt bien passé et ça a été déterminant pour ma relation avec Colombe. Nous nous en sortirons toutes les deux plus fortes lorsque nous aurons terminé avec ces crapules c’est certain. En tous les cas… Si tu crains de craquer, si ça commence à être trop lourd pour toi, n’hésite pas à me le dire. Je ne te mettrais jamais dans une situation trop difficile pour toi, Ailis, tu pourras toujours compter sur moi là-dessus. Confie-moi tes peurs, c’est mon devoir de te protéger contre elles et t’aider à les combattre, d’accord?
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyMar 4 Oct - 18:57

Première mission. C’était tout un évènement ! Probablement, qu’elle allait s’en souvenir toute sa vie… C’était le tout premier pas dans sa nouvelle vie de guerrière. Pour l’instant elle n’était qu’écuyère, mais un jour, elle serait Chevalier. Et c’était ici que ça débutait. La route avait été longue, deux jours de cheval. Tout au long du chemin, l’excitation et l’appréhension s’étaient tortillées dans son ventre. Plus que tout, Ailis voulait montrer qu’elle était digne d’être une écuyère. Il faut dire qu’elle rêvait de combat épique depuis des années maintenant… sauf que là, il risquait réellement d’y avoir des combats. Et maintenant qu’on y était, la petite rouquine n’était plus trop sûre d’elle ! Oui, elle était entrainée –et elle s’entrainait tous les jours mêmes – mais elle restait pratiquement une enfant et la peur la rongeait un peu.

Pour se calmer, Ailis s’était concentrée sur le paysage. Le nord était magnifique… et plus elles avançaient, plus ce qu’elle voyait semblait résonner en elle. Un sentiment étrange, le cœur qui bat plus vite et de la fébrilité, l’envahissait. Au début, elle mit ça sur le compte de son excitation à aller en mission. Mais au courant de la deuxième journée de voyage, elle avait commencé à trouver le paysage familier. Plus les kilomètres défilaient, plus la jeune demoiselle fronçait les sourcils. Au cours de la dernière demi-heure, elle avait commencé à pouvoir prévoir le paysage qui allait arriver.  Un gros rocher avec une forme étrange derrière cette courbe, un ruisseau large passant sous un pont après le bosquet… L’idée qu’elle était déjà venue ici commençait à être bien réelle.

Douhbée prit la parole, l’a détournant de ses pensées curieuses et son regard de la route. Angoissée ? Bien évidemment ! Elle faisait d’ailleurs tout son possible pour ne pas trop y penser ! Il ne manquerait plus que la terreur lui prenne les tripes au mauvais moment ! Elle écoutait son maître religieusement, se sentant tout de suite plus rassurée. Elle avait confiance en Douhbée. Son Chevalier était une excellente combattante ! Ailis voudrait vraiment un jour être aussi bien que la Pardusse ! Elle savait que tout irait bien… et que si ce n’était pas le cas, qu’elle s’arrangerait pour éviter le pire. La rouquine hocha doucement la tête avec un sourire timide. « Oui Maître. J'aimerais beaucoup être à la hauteur... et j’avoue avoir un tout petit peu peur… mais en même temps… je ne sais pas. C’est comme si j’avais plein d’énergie qui bouillait. » Elle ne pouvait pas encore savoir ce qu’était l’adrénaline, puisqu’elle expérimentait encore la sensation. Un peu frustrée de ne pas avoir de mots à mettre sur sa sensation, elle retourna son visage vers l’avant. C’est là qu’elle reconnut l’endroit.  « Oh ! » La voix nerveuse venait de faire place à une exclamation de joie et de surprise.

Devant elles s’étendait un village de pêcheur. Des habitations assez anciennes, des bateaux amarrés. Elle savait y trouver un marché plein de saveur au centre de la place. « Maitre Douhbée… C’est ici que je suis née ! » L’adolescente ne savait pas trop quoi en penser d’ailleurs. Il y avait si longtemps qu’elle était partie ! Elle se revoyait encore, toute petite fille, installée entre deux frères ainés dans la charrette qui la menait vers la capitale. Sa mère, fière, lui avait coupé les cheveux en guise de départ pour sa nouvelle vie… comme son Maitre avait fait avec sa longue tignasse qui n’avait plus été coupée depuis ! Ailis n’avait plus vraiment de souvenir de ses parents ou de ses frères. Elle savait venir d’une famille aisée et aimante, mais c’est tout. Et là, elle se retrouvait assaillie de souvenir. Elle avait sauté dans l’eau au bout du quai un jour, avait grimpé sur la fontaine du village. Elle se rappelait même être tombée de la colline qui surplombait le village. Et là, sur cette colline une grande maison la narguait.   « Dans cette maison, précisément. » Elle pointa l’endroit à son Maitre, tout en étant étrangement détachée. Elle avait aimé sa vie ici… mais elle avait une nouvelle famille à présent. Bien que le lien entre Miya et Douhbée lui rappelle parfois que sa famille lui manquait. « C’est un peu étrange, Maître, de se souvenir… » Surtout, que leur mission lui donnait un goût amer maintenant… parce que son village subissait des assauts constants. C’était des gens qu’elle avait un jour croisés qui étaient mis à mal… tout ça donnait une dimension beaucoup plus réelle à la chose.    


Dernière édition par Ailis le Mer 25 Jan - 0:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyDim 16 Oct - 10:17

Douhbée avait eu l’impression de sortir son apprentie de la lune où elle s’était réfugiée, soit probablement plongée dans ses pensées inquiètes ou bien excitées. D’ailleurs, Ailis avoua avoir autant envie de plaire à son maître qu’être effrayée, ce qui était tout à fait normal, en fait. L’appréhension, c’était tout à fait normal… La Chevalier sourit lorsque l’écuyère ajouta avoir également plein d’énergie bouillante. La hâte aussi, c’était normal! Elles arrivaient en vu du village juste au moment où la rouquine reportait son regard à l’avant, laissant échapper une exclamation de surprise qui laissa la pardusse perplexe. Ce n’était pas simplement de voir qu’elles étaient enfin arrivées… elle avait l’air étonné de quelqu’un qui… ne s’attendait pas du tout à un tel endroit! Pourtant, ne lui avait-elle pas déjà résumé leur destination avant le départ?

Puis, la Chevalier compris la surprise joyeuse de l’adolescente, qui s’exclamait, retenant son excitation avec peine, qu’il s’agissait de son village de naissance. Douhbée haussa des sourcils surpris, car même en sachant que son écuyère était originaire du nord, elle ne se doutait pas que c’était aussi loin dans le nord! Ailis ne lui en avait pas parlé, lorsqu’elles avaient discuté de la mission. Ou peut-être avait-elle quitté les lieux si jeune qu’elle n’était alors même pas consciente de la distance qui la séparait de la capitale, et que c’était une impression de «déjà vu» puissant qui ramenait les souvenirs à la surface.

-Vraiment? frissonna Douhbée en serrant davantage sa cape de fourrure contre ses épaules. Alors dans ce cas, j’imagine que tu pourrais m’expliquer comment les gens font pour supporter ce froid? grommela-t-elle sans vraiment espérer de réponse, plus pour détendre Ailis qu’autres choses, bien qu’elle commençait déjà à sembler plus confortable désormais qu’elle connaissait les lieux.

Heureusement qu’elles n’étaient qu’en automne, car en femme du désert, la pardusse n’était pas particulièrement bien acclimaté au froid, bien qu’ayant passé plusieurs années à la capitale d’Alombria, donc chaque hiver la faisait souffrir, alors que Soren remarquait à peine un iota dans les nuances de températures hivernales! Ailis était donc probablement aussi confortable que son mari! Douhbée eut un soudain élan de compassion en pensant à Miya, qui se tapait les terres gelées en cet instant, et qui devait être frigorifiée! Elle résista à l’envie de lui envoyer un message télépathique, elles avaient chacune leur mission sur laquelle se concentrer.

Probablement assaillie de souvenirs, l’adolescente resta tranquille un instant, alors que le duo s’approchait de l’entrée du village et y pénétrait. D’un côté, Ailis semblait analyser les détails de son enfance, pendant que de l’autre, Douhbée notait les infrastructures brisées, les regards lasses, parfois curieux ou même effrayés de ceux qui les voyaient passer. Un gamin courrut dans la direction opposée à la leur, probablement pour aller quérir de l’aide. La pardusse eut un sourire triste, songeant qu’ils en étaient au point de ne plus faire confiance à personne. Elle fit bientôt tomber sa lourde cape de ses épaules malgré le froid, pour que son uniforme unique de l’Ordre permette de l’identifier. Les habitants n’étaient peut-être pas accoutumés à la voir, mais si un garde venait à leur rencontre, il aurait tôt fait de le reconnaître.

La Chevalier tourna la tête vers l’endroit que lui désignait Ailis, et fut surprise de constater l’aisance de la maison que l’écuyère désignait comme sienne. Bien enfouie dans une coline, elle semblait avoir été épargnée par les attaques des norrois, qui étaient probablement passés à côté sans la voir en descendant leurs montagnes glacées. Un certain soulagement la pris à cette constatation, se disant que ça aurait été dur à vivre si l’adolescente avait du découvrir la mort de toute sa famille dans sa première mission…

-Je sais ce que tu veux dire… répondit Douhbée en se remémorant ses retrouvailles avec Miya. Avec Regina surtout, qui lui avait ramené des souvenirs de sa mère. J’étais aussi très jeune quand j’ai quitté mon clan, dans le désert, tellement que j’ai presque tout oublié. Je suis partie avant même de devenir élève. On n’avait pas de village, étant nomades, mais chaque fois que j’ai une mission là-bas, il me semble reconnaître des lieux, comme si j’y étais déjà allée… Enfin, tous les endroits se ressemblent dans ce fichu désert! essaya-t-elle de rigoler, même si penser à ce lieu lui rappelait difficilement l’éternelle quête pour retrouver Vigie, l’an dernier.

Bientôt, le gamin aperçu plus tôt revint en courant et en les pointant du doigt, suivi par trois hommes mal armés. Des pêcheurs, ce n’est pas fait pour le combat… N’y avait-il aucun garde digne de ce nom habitant ce village? *Probablement tous morts lors des attaques…* songea amèrement Douhbée en descendant de sa monture, faisant signe à son écuyer de faire de même.

-Bonsoir bonnes gens, les salua doucement la pardusse en s’inclinant, montrant ses mains vides, faute d’être certaine qu’ils aient reconnus son uniforme. Je suis la Chevalier Douhbée d’Alombria, et voici mon écuyère Ailis. Nous avons été envoyés ici pour vous aider à surmonter les attaques qui sont survenues récemment par les norrois. Est-ce que quelqu’un peut nous expliquer comment c’est arrivé, et par où? Bien sûr, je ne cracherais pas d’abord sur un repas chaud et un peu de repos, nous avons fait longues route de puis la capitale, vous seriez bien aimables de nous offrir l’hospitalité.

[J'aurais pu continuer mais je veux te laisser du jeu XD dis-moi si tu veux que j'en ajoute ]
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyJeu 19 Jan - 18:36

L’entrée dans le village laissa à Ailis un gout plutôt amer finalement. Passé les premières secondes d’euphorie, la réalité la frappa. Dans ses souvenirs, c’était des gens souriants, heureux. Une place publique pleine et active. Des femmes portant des paniers, des gamins courant partout et des hommes échangeant vivement entre eux. Un village vivant, bouillant. Ce qu’elle voyait à cet instant n’était que désolation. On marchait rapidement, nerveusement. Les portes étaient closes et les enfants ne jouaient pas dans les rues. L’atmosphère était lourde, triste. Comme lors des jours de deuil.

Les paroles de Douhbée la détourna un instant de ce triste spectacle. Même qu’elle essayait un peu de plaisanter. Ailis aurait probablement éclaté de rire en temps normal, elle qui aimait tant s’amuser ! Mais son esprit était trop occupé à faire la liste des différences notables entre ses souvenirs et maintenant... Au moins, était-elle assez polie pour écouter et répondre à son maitre. « Vous deviez être très jeune ! Je ne me rappelle qu’à peine avant l’ordre puisque je suis partie toute petite… j’ose à peine imaginer pour vous ! » Elle était quand même chamboulée pour son Chevalier, quitter sa famille était difficile… mais le faire en étant à peine un enfant devait l’être encore plus. Soudain un jeune garçon, à peine plus vieux qu’elle, détala comme un lapin. C’était, comme s’il avait peur d’eux. C’était ridicule pourtant ! Elle et Douhbée était de l’Ordre d’Alombria !

Puis elle repensa soudain à leur mission. Le village était souvent attaqué… Les gens ici, devaient vivre constamment dans la peur. Et si ? … La peur d’avoir perdu son ancienne famille lui monta dans les entrailles. La maison était peut-être encore debout et sans égratignure… mais cela ne voulait pas dire qu’ils n’avaient pas combattu ! La peur augmenta encore un peu plus, lorsque les hommes ramener par les garçons, se révélèrent n’être visiblement pas des soldats, mais des pêcheurs. Elle reconnaissait les habits de ceux qui travaillaient sur le petit port. */ « Maitre Douhbée… C’est terriblement différent. Tout le monde est malheureux… Et il n’y a pas les soldats sur la place publique… » /* Elle se rappelait qu’il y en avait toujours deux de garde et là, personne.

Elle descendit de cheval, incertain. Tant à cause des émotions, que du manque d’expérience. Son cheval fit une petite embardée alors que son Maitre les présentait. Elle ne voulait pas avoir l’air idiote, mais elle faillit tout de même tombée le nez directement dans la boue. Par chance, un des trois pêcheurs retint habillement l’animal, lui permettant de mettre convenablement pied à terre. Il était jeune, grand, roux et avait un éclat de malice derrière son regard fatigué. La petite fronça les sourcils et ce n’est qu’au clin d’œil qu’elle comprit. Il s’agissait d’un de ses frères ainés. Un peu soulagée, elle se redressa fière de montrée qu’elle était une écuyère et se mit un pas derrière son maitre. Silencieuse, mais avec un petit sourire aux lèvres.

Elle ne devait pas faire honte à son Maitre, alors elle écouta très sérieusement l’homme le plus âgé des trois. « Dame Douhbée, nous somme si heu’eux de vot’ arrivées ! Nous n’avions pus grand espoir avec les raids de ses démons ! Ils viennent quand petit groupe, mais ils font bien des dégats j’vous dit. Eh puis, nous sommes très au nord ici… nous avions bien quat’ soldats… mais c’est que deux sont mort pis un autre est très blessé ! Mais ne parlons pas debout. Venez, venez. Une chop’ bien fraiche, un repas bien chaud et un banc confortable. C’est de ça que vous avez b’soin. Et pis, le Chrisdean s’ra heureux d’y revoir sa fille. »

L’homme s’exprimait mal, du moins pour ceux habituée au bien parlez de la capitale… mais elle retrouvait dans les intonations l’accent de son enfance. Par contre, ce qu’il racontait n’était vraiment pas joyeux… Ailis était triste pour son village d’enfance, mais étrangement détaché. Ce n’était plus sa vie désormais. Par contre, lorsqu’elle comprit qu’on les menait à sa famille, elle prit un peu peur. Elle n’était pas vraiment prête à ça ! Oui, elle avait envoyé sa tresse de cheveux, mais elle ne les considérait plus vraiment … Elle avait peur de faire un intercade ! Comment devait-elle se comporter ? Froide, Chaleureuse, indifférente ? … Elle leva un regard semi-paniqué vers Douhbée, demande silencieuse d’encrage. Alors que le vieux après leurs avoir fait signe de suivre, cheminait déjà vers ce qui semblait être la taverne du village et que son ainé partait vers son ancienne maison d’un pas rapide.

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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyDim 22 Jan - 21:48

Douhbée ne frissonnait plus, elle grelottait carrément, ayant laissé tombé sa cape pour faire paraître son uniforme de Chevalerie. La voix d’Ailis, dans sa tête, n’aida pas ni à la rassurer, ni à la réchauffer. Le village était froid, en température, mais aussi en ambiance, elle l’avait déjà remarqué, mais c’était une autre chose de savoir que «ce n’était pas normal». Son écuyère mis pied à terre en même temps qu’elle, et failli s’écraser le nez au sol, heureusement sauvée par un rouquin plutôt réactif. La pardusse étouffa son sourire, faisant mine de n’avoir rien remarqué. Les chevaux sentent la nervosité de ceux qui les montent, évidemment, alors la bête avait paniqué, ce qui était tout à fait normal… La Chevalier nota mentalement de lui rappeler cela le plus tôt possible.

Pendant ce temps, l’un des pêcheurs venus à leur rencontre, le plus vieux des trois, les salua convenablement, et Douhbée sentit distinctement les curieux se détendre, en comprenant qu’ils n’avaient la visite que de sauveteurs, et non d’agresseurs. En sachant qu’on savait maintenant qui elle était, la pardusse s’empressa de récupérer sa cape et s’enrouler dedans, n’ayant plus besoin de montrer son uniforme. Ailis l’avait rejointe, se callant dans son ombre non pour se cacher, mais pour montrer l’équipe qu’elles faisaient.

L’homme leur expliqua, avec un accent fort prononcé qui rappela à Douhbée quelques intonations de son écuyère, que deux de leurs soldats étaient morts, et l’autre grandement blessé. Il ne voulu toutefois pas en dire plus, puisqu’il fallait d’abord abreuver, nourrir et réchauffer les bêtes… Oh, les dames aussi, visiblement! La Chevalier soupira de contentement et suivit son hôte jusqu’à la taverne, alors que celui-ci soulignait qu’un certain Chrisdean serait heureux de revoir sa fille. La pardusse, tout sourire, se tourna vers Ailis pour noter sa réaction, et s’étonna d’y voir la panique, alors que le rouquin l’ayant sauvée de trébucher un peu plus tôt courait en direction de la maison de naissance de l’écuyère.

***[Ailis] Qu’est-ce qui ne va pas? Tu n’es pas contente de revoir les tiens? Tu peux tout me dire, ma chérie. ***

S’était-il passé quelque chose, à son départ, qu’Ailis ne voulait pas dire? Pourtant, lorsqu’elle lui avait coupé ses cheveux (plein de nourritures, rappelons le, à la suite d’une bagarre de nourriture dont l’adolescente était, avec Miya, l’instigatrice). Ou peut-être que c’était seulement l’énervement de les revoir après si longtemps, après tout, l’angoisse de ne pas savoir comment agir. Lorsqu’elle-même avait revu Regina, la première fois, elle avait figé, ne l’avait pas reconnue au début, et s’était sentie terriblement ridicule. Comme si elle devait se rendre impressionnante à ses yeux! Elle avait sentit la pression, et peut-être était-ce seulement ce qui figeait la rouquine…

-Je vous remercie pour votre hospitalité, Monsieur… heu… la pardusse bredouilla, se qui fit sourire son hôte, il ne s’était pas présenté! Enchantée, Monsieur Gontran. Bon, d’accord, seulement Gontran alors, mais seulement si vous vous contentez de m’appeler Douhbée, se corrigea-t-elle, encore trop récemment adoubée pour s’être habituée aux «Ma Dame» par ci et «Lady» par là.

Un bol de ragoût fumant fut posé devant chacune des deux membres de l’Ordre, ainsi qu’une chope de bière, que Douhbée aurait du confisquer à son écuyère, mais qu’elle ne fit pas. C’était peut-être coutume, dans le nord, de boire si jeune, elle n’allait pas l’en empêcher. Et puis, si ça pouvait la détendre un peu, ça ne leur ferait pas de mal, tant qu’elle n’abusait pas du coude! On ne savait jamais quand une attaque norroise pouvait leur tomber dessus.

Le pécheur leur raconta alors que, contre toute attente, les norrois (qu’il s’évertuait à appeler «démons») ne leur arrivait pas de la montagne, comme Douhbée s’y était attendu, mais des bois. Ainsi, ils descendaient probablement ailleurs, plus à l’est, et voyageaient à terre pour se rapprocher des villages, pour passer plus inaperçus. La Chevalier demanda à ce qu’on l’amène sur les lieux où apparaissaient les guerriers sauvages lorsqu’ils auraient terminés leur repas, puis s’intéressa à autres choses.

-Vous m’aviez dit avoir quatre soldats, que deux étaient morts, mais sympathies sincères… et un troisième blessé? Qu’en est-il du quatrième? s’inquiéta-t-elle, désireuse de discuter avec lui de la stratégie de combat utilisée par leurs agresseurs.

On leur expliqua alors que l’autre soldat était le jeune homme, Eogan le frère d’Ailis, parti chercher Chrisdean, le maire du village. Douhbée échangea un autre regard, surpris, avec son écuyère, sans dire un mot, son sourire sous entendait ses pensées… Elle ne lui avait pas dis que son père était le maire de ce village. Tant mieux, si les affinités y étaient, il serait encore plus facile d’obtenir les informations qu’elles voulaient avant de partir à la recherche des norrois. Le dirigeant du village et le dernier soldat en état étant de la famille de son écuyère, elles allaient probablement également être capables de mobiliser des bras de secours pour remonter la piste… et la bloquer, au besoin!

-Je te laisse l’accueillir toi-même, alors, ma très chère fille-du-maire… susurra-t-elle avec un clin d’œil, s’empressant d’engouffrer une autre bouchée du ragout destiné à calmer son estomac… C’est qu’à devoir manger pour deux, il lui semblait avoir constamment une faim d’ogre!
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyLun 23 Jan - 9:29

Ailis suivait Douhbée, restant bien dans l’ombre de son Maitre. Premièrement pour montrer qu’ils étaient un duo et donc que si quelqu’un voulait attaquer c’était à deux qu’il allait avoir à faire. C’était ce que l’on apprenait en premier. Mais surtout, elle faisait attention de rester là pour ne pas attirer l’attention plus avant. Elle avait peur de croiser le regard d’une autre personne de sa connaissance. Elle avait bien conscience que tous les adultes présents savaient qui elle était, puisqu’ils devaient l’avoir vu grandir les premières années de sa vie… mais elle, elle n’avait aucun souvenir d’eux.

Son enfance, elle se souvenait qu’elle avait été heureuse. Elle se souvenait vaguement du visage de ses parents et avait reconnu son frère… mais le reste était une énorme marasque floue. Pire, il lui avait fallu un moment pour se souvenir des prénoms de ses frères… et elle s’en fichait ! C’était bien là le problème. Elle s’en fichait. Pour Ailis, sa famille c’était Douhbée, Athelstan, Miya, Ishobel, Vigie et tous les autres de l’Ordre. Elle pouvait reconnaitre chacun d’entre eux juste à la voix. Elle connaissait les goûts et les habitudes des autres de sa génération. Elle avait vraiment grandi avec les autres écuyers. Pour elle, l’homme qu’on courrait chercher n’était qu’un inconnu partageant son sang.

***[Douh] Maitre… je ne sais pas, ce que je dois faire ! Je… je ne les connais pas ! Et si j’étais trop froide ? Ou trop chaleureuse ? Envoyer une tresse de cheveux c’est une chose, les revoir c’est une autre… ***

Elle était tellement incertaine. Elle avait peur de faire une bévue et dans le fond, même si elle était heureuse de savoir qu’ils allaient bien, elle aurait préféré ne pas les rencontrer. Peut-être plus tard… Elle avait surtout peur de ne pas être comme ils s’attendaient à ce qu’elle soit. Ils l’avaient emmené au château bien des années au paravent et elle était reconnaissante pour cette vie qu’ils lui avaient offerte. Mais justement c’était il y a des années.

De toute façon, elle n’avait pas le choix. Autant faire bonne figure et démontrer qu’elle était un bon écuyer. Elle se concentra donc sur la discussion entre Douhbée et Mr Gontran. L’homme parlait étrangement, s’obstinait à nommer, les norrois ‘démons’ mais elle le trouvait drôle. Il était bien gentil et serviable, comme les gens étaient dans son souvenir. Au moins ça n’avait pas changé. Un bol et une chope furent posés devant elle et la rouquine leva vers son Maitre un regard incertain. C’est que la bière, ce n’est pas pour les enfants ! Elle n’arrivait pas à se souvenir si c’était une coutume d’ici ou si c’était parce qu’elle était dans l’Ordre maintenant. Quoi qu’il en soit, la Pardusse donna son autorisation et la jeune fille goûta la boisson.

Une grimace qu’elle espérait discrète se tordit sur son visage. Décidément, les adultes avaient des goûts étranges ! Parce que c’était vraiment dégoutant ça ! Ailis reposa la chope et se concentra sur le ragoût, qui lui, était excellent ! Elle écoutait la discutions stratégie, prenant mentalement des notes. Ainsi, son père était maire. Ça avait du sens. Elle avait oublié ce fait. Et Douhbée qui en remettait en lui disant qu’elle allait les accueillir ! La panique revient rapidement dans ses yeux. Comment elle devait faire ? Devait-elle l’appeler par son titre ? Papa ? Père ? Mr ? Oh lala ! Mais elle ne pouvait pas reculer, c’était une demande de son Chevalier. Et c’était dans son attribution d’apprendre à parler avec les dirigeants des endroits. L’écuyère avala sa salive. « Oui. Je… je vais faire de mon mieux. » Elle essayait d’avoir l’air aussi sur d’elle que Douhbée, calquant ses expressions depuis quelques semaines, elle commençait à devenir une effigie miniature de la jolie Pardusse. En moins blonde et en moins chat.

Ailis n’eut pas attendre longtemps que la porte de l’auberge s’ouvrit à nouveau. Une armée de Roux ! Oui bon. Quatre Roux. Mais c’était énorme pour elle. Son père ressemblait à ses souvenirs, grand comme un ours et bâtis comme tel, le maire du village avait été un guerrier autrefois. Ses cheveux roux étaient parsemés de blanc et la vieillesse plissait ses traits. Mais à ne pas en douter, l’homme était encore assez fort pour défendre le village. Bien. Ses des bras qu’ils pourraient avoir besoin. Derrière, une petite femme rondelette, avec des traits doux. Ça mère, identique à son souvenir ne semblait ne plus se contenir… et ça effraya un peu Ailis. Finalement deux gaillards identiques, dont un l’avait aidé plutôt et l’autre visiblement forgeron. Environ 25 ans, et bâtis sur le même style que le père. Tout comme elle d’ailleurs. Ça faisait au moins trois guerriers de plus sur qui ils pourraient compter.

Tremblante intérieurement, elle se leva pour les accueillir. Après avoir jeté un coup d’œil à Douhbée, cherchant le courage. « Mr le maire. Je suis l’écuyère Ailis et voici mon Maitre, le Chevalier Douhbée. Nous avons été envoyés pour aider le village… » débita t’elle, dans les formes. Puis… après la présentation officielle, elle fit un petit sourire nerveux. « Je suis heureuse de vous revoir… » Mais les retrouvailles devraient attendre. « Il nous faut en savoir plus sur les Norrois pour faire arrêter ses attaques. » Elle soupira doucement, sa famille n’avait pas l’air offusquée. Son père et ses frères la regardaient avec fierté et sa mère souriait. Elle se retourna vers Douhbée. *** [Douh] Ai-je bien fait Maitre ? ***

Il faut dire qu’elle ne savait pas du tout comment enligner plus la conversation. Il allait falloir parler de concret. Ailis se rassit et ne sursauta même pas, lorsque sa mère vient s’installer à côté d’elle avec quelques mots gentils. Elle sourit doucement, heureuse, entre Douh et sa génitrice alors que son père commençait directement en parlant matériel, hommes et bataille avec son Maitre entrecouper par ses frères qui avait des informations eux aussi.
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyMar 24 Jan - 18:07

L’espace d’un instant, Douhbée avait eut peur d’être mal tombée avec l’ancien village d’Ailis, en voyant la panique dans ses yeux. Peut-être avait-elle été maltraitée, elle aussi, et ne tenait pas à revoir sa famille ou les gens du village? Elle fut toutefois rapidement rassurée en comprenant que la seule chose qui perturbait son écuyère, c’était de ne pas savoir comment interagir avec eux, ce qui était tout à fait normal, compte tenu du nombre d’années depuis qu’elle ne les avait pas vu. Certaines familles se déplaçaient jusqu’à la capitale pour revoir leurs enfants à quelques reprises, surtout lors des attributions et des adoubements, mais ce n’était pas donné à tous! Ce village était si loin du Château, laisser une maison et une ferme à l’abandon, surtout près de la frontière norroise, ne serait-ce que quelques jours… Ce n’était pas une bonne idée!

***[Ailis] Ne t’inquiète pas, ça va bien aller, tu seras brillante. *** voulut-elle l’encourager mentalement. ***C’est normal d’être angoissée quand on retrouve notre famille après si longtemps, moi, je n’ai même pas reconnue mon aînée quand je l’ai vue, et j’ignorais l’existence de Miya avant qu’elle n’arrive dans l’Ordre!***

Se faire raconter que d’autre que soit avait déjà fait pire, c’était l’un des trucs les plus rassurants qui soit. Savoir qu’on n’est pas anormal d’être angoissée pour des situations qui… angoissent tout le monde! Lorsque l’armée de roux pénétra dans l’auberge, ramenée par le jeune homme de tout à l’heure… enfin, peut-être, ils étaient deux, difficile de les différencier… Bref, Douhbée se leva en même temps que son écuyère, par politesse, esquissant un sourire alors qu’elle se faisait présenter, mais s’abstint de tout commentaire. Et évita de rire, alors qu’Ailis se présentait elle-même… au cas où ils auraient oublié leur fille! Celle qui semblait être la mère de l’adolescente trépignait sur place, peinant visiblement à se retenir d’embrasser la jeune fille.

***[Ailis] Évidemment, pourquoi en doutes-tu?*** répondit télépathiquement la Douhbée lorsque son écuyère s’inquiéta d’avoir fait cela correctement. Elle n’avait jamais douté, pourtant!

La Chevalier se détourna donc de son apprentie, pour lui donner de l’intimité si elle en avait besoin, et tendit la main vers le paternel pour le saluer cérémonieusement, mais fut prise de cours alors que le maire portait sa main griffues à ses lèvres pour un baisemain exagérément noble, qui lui fit monter le feu aux joues. Mais elle… elle n’était PAS une dame, mais une guerrière! Soit parce qu’ils avaient été montrés ainsi d’agir avec les jeunes femmes, soit parce qu’ils avaient remarqués sa gêne et s’en amusaient, ou alors car ils la trouvaient de son goût et faisaient une compétition pour la charmer, les jumeaux s’empressèrent d’imiter Chrisdean, chacun lui volant une main de leur côté, dans un parfait mouvement synchronisé… qui fit monter le feu jusqu’à ses oreilles! Pourquoi faisait-elle toujours le même effet aux hommes?! Trop, d’ailleurs… beaucoup trop!

Pour se redonner contenance, Douhbée s’empressa de rediriger la conversation comme Ailis avait tenté de le faire, vers les attaques norroises. Heureusement, le sujet étant assez sérieux, même les jumeaux se mirent sages pour concentrer toute l’énergie à la sauvegarde de leur village. Un plan du village commençait à se dresser devant elle, ainsi que des alentours. Peu à peu, les préparatifs se firent, et la Chevalier montra assez rapidement qu’elle n’était pas que jolie, mais utile, intelligente et forte. Bien assez tôt, une ébauche d’organisation semblait se former, un villageois était parti chercher les gens qui pouvaient encore mettre leurs bras au service, alors que deux autres rassemblaient du matériel. Comme il semblait que les norrois avaient trouvés une faille non loin dans la montagne pour descendre de leurs terres gelées… eh bien, ils allaient détruire le passage ou le bloquer, selon comment les choses se présentaient.

-Bien, Ailis et moi allons prendre les devants avec les jumeaux pour voir comment ça se présente, et nous vous attendrons là-bas. C’est bon? Monsieur le maire, merci beaucoup, s’inclina-t-elle alors que Chrisdeam quittait la taverne pour aller chercher ses armes dans sa demeure.

-Merci à vous, milady… lui répondit-il, un sourire chaleureux aux lèvres.

Milady… Bon sang, elle n’était pas une lady! Douhbée soupira, remarqua du coin de l’œil les jumeaux (ils semblaient vraiment aimer faire des misères, ces deux-là) en train de chuchoter entre eux, et reporta son attention à Ailis, qui disait au revoir à sa mère. Ou à plus tard, c’était selon comment tournerait leur mission! Avec un peu de chance, ils allaient tous êtres revenus avant la nuit. Dès que leur mère eut disparut sur les traces de leur père, il sembla que les jumeaux redevinrent exactement ce que la Chevalier avait supposé d’eux : de vrais farceurs. L’un empoigna sa sœur par la nuque, lui frictionnant les cheveux en lui passant sa tête sous le bras jusqu’à ce que sa courte tignasse rousse soit pleine de statique. Le second, prétendant vouloir la délivrer du premier, profita de sa garde baissée pour lui asséner un baiser claquant sur l’oreille, avant de la pousser brusquement (mais amicalement) devant eux pour qu’elle suive Douhbée à l’extérieur… Celle-ci ayant fait mine de ne rien avoir remarqué.

*** [Ailis] Tu leur a manqué, apparemment…*** lui gloussa-t-elle mentalement en se dirigeant vers l’étable où leurs chevaux avait été mis au repos. On lui prêta une autre monture, plus apte au voyage dans ses contrées, et ils prirent le chemin de sortie du village.
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyMer 25 Jan - 0:14

Rassurée par les expériences antérieures de Douhbée, Ailis réussit sa toute première mission qui consistait à accueillir sa première famille. Ainsi, c’était normal de ne pas savoir comment agir avec ceux qui venaient de notre passé. Ils avaient, l’air particulièrement sympathique et quelques souvenirs remontaient un peu. C’est pourquoi elle fut beaucoup plus à l’aise une fois les présentations faites… et se trouva particulièrement ridicule de s’être présentée elle-même ! Oui bon, c’était le texte officiel… mais il s’agissait tout de même de ceux qui l’avait vu naître. Bien sûr qu’ils savaient qui elle était ! La question du Chevalier rejoignait ses pensées… ***[Douh] Je sais pas… le stress surement. *** La nervosité la bouffait tellement qu’elle se mettait à douter de tout… ça en était ridicule. Elle était une Écuyère d’Alombria et elle avait bien été formée. Il n’y avait donc pas à craindre. Surtout pas de sa propre famille. Et elle le savait, Douhbée était là pour la rattraper si par mégarde elle se foutait le pied dans le plat !

Elle profita donc des quelques minutes où sa mère lui assura avoir reçu la tresse de cheveux et qu’elle lui disait être fière. Elle ne savait pas trop quoi dire ou faire, alors elle se contentait de répondre favorablement aux démonstrations d’affection de celle qui l’avait mise au monde. Elle avait quand même la chance de pouvoir la rencontrer. Pendant ce temps, du coin de l’œil elle voyait ses frères faire les pitres auprès de son Maitre. La femme du maire lui chuchota qu’ils étaient absolument incapables de rester calmes trop longtemps… et elle se souvenait de hurlement exaspéré et d’éclat de rire qui avait ponctué sa vie de famille. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle aimait autant Athelstan !

La discussion prit longtemps, mais après maint déplacement de salière, bol, chope… tous censé représenter une chose ou une autre des environs, Douhbée et elle eurent une idée précise de ce qui devait être fait. Si elle c’était détendue tout en restant attentive au cours de la séance stratégie, la jeune fille se redressa soudain alerte. Ils avaient un plan et il était temps de faire le travail. Effectivement, son maître sonna l’heure du départ. Les villageois s’organisaient, son père allait les conduire quand le matériel serait près. La nervosité reprit place dans son estomac, c’était le moment. Tous se levèrent et le plan se mit en branle. Elle en profita pour faire ses aux revoirs à sa mère. La femme ne comprenait pas qu’elle y aille en premier. Ailis dû la rassurer, en lui expliquant qu’elle avait beau n’avoir que douze ans, elle était maintenant aussi bien entrainée que certains soldats. Sifu Nata y avait veillé. Et son Maître ne l’avait pas emmené en mission sans avoir vérifié ses capacités au préalable. Après tout, les Chevaliers étaient appelés à devenir la crème militaire du royaume.

La mairesse les quitta avec un air incertain et alors qu’elle lui souriait doucement, Ailis fut attraper un des deux démons. Il lui frottait le crâne, la tête coincée sous son bras. Elle avait beau avoir de bonne base en combat, il restait foutrement plus grand qu’elle. « Han ! Lâche-moi ! Mais lâche-moi ! » Elle réfléchissait à l’option de mordre à pleine dent dans le bras –elle devait arrêter de traînée avec Miya ! – quand l’autre la libéra… avant de lui coller un baiser sonore sur l’oreille. Elle avait l’impression d’être de retour dans le passé et ça lui fit chaud au cœur. C’est les cheveux complètement ébouriffés qu’elle s’approcha des chevaux. *** [Douh] … Hm. Oui… Je crois qu’à moi aussi, ils m’avaient manquée. Sans que je me souvienne… *** répondit-elle à son maître, tout en regardant ses deux frères grimper sur leurs bêtes avec un regard tendre. Mais l’heure n’était plus à l’introspection. Elle monta donc sur sa monture à nouveau sérieuse.

Le chemin se fit plutôt rapidement. La route était escarpée parfois, le paysage plutôt monotone du nord les accompagnant. Un des jumeaux – le soldat, Eogan – montrait le chemin et l’autre fermait la marche. Bien vite, la faille apparut. C’était comme un sentier qui se faufilait dans la montagne. Juste assez grand pour laisser passer deux hommes, mais qui débouchait sur une espèce de clairière assez bien ouverte. La petite troupe mit pied à terre et attacha les bêtes plus loin. Ils pouvaient commencer à inspecter l’ouverture pour voir comment fermer le passage.

Mais avant même d’avoir atteint le passage, les choses se corsèrent de manière imprévue. Un groupe de Norrois déboucha subitement dans la clairière. Les deux groupes se regardèrent un instant, plutôt surpris de se retrouver au même endroit… avant que les barbares ne passent rapidement à l’attaque. Eogan et Douhbée réagirent assez rapidement, Erwan suivit presque aussitôt, marteau de forge en main. Mais elle, elle resta figée par la panique. Elle n’avait vraiment pas imaginé vivre directement combat dans sa première mission ! Les yeux grands ouverts, elle vit un grand homme bien poilu lui arriver rapidement dessus. Elle entendit vaguement son Maître lui crier de bouger. Mais elle était bien trop apeurée. Elle allait se faire écrapoutir d’une seconde à l’autre quand son instinct s’enclencha enfin !

Elle se dématérialisa, devenant intangible. Le coup du Norrois la traversa une seconde plus tard. La peur au ventre, elle se déplaça rapidement tout en redevenant touchable. Elle dégaina sa petite épée, qui lui paraissait minuscule, comparer aux hommes qui lui faisait face. L’adolescente courue vers Douhbée, échappant de justesse à son assaillant grâce à sa petite taille et ses louvoiements. Elle ne pouvait rivaliser avec eux, mais elle pouvait aider. Tenant son épée d’une main, elle invoquait sa lumière dans l’autre.

Prenant tout le courage qu’elle pouvait trouver, elle fit face. Sur le norrois qui essayait de percer la défense de son Chevalier, elle agita la lumière aveuglante devant son regard puis lui donna un coup de son épée. Si elle n’était pas assez forte pour réellement blesser plus qu’une coupure, elle le déstabilisa assez pour que permettre à son Maître d’agir. C’était ce qu’elle pouvait faire de mieux avec ses compétences actuelles. Se rendant intangible, elle se déplaçait entre les combats et déstabilisait l’adversaire avec sa lumière. Elle prenait garde à toujours être entre ses boules de lumière et ses alliés. Par-ci, par-là, elle donnait des coups d’épée derrière les genoux et dans les coudes des Norrois.

Tous les bruits semblaient être assourdis. Elle n’avait pas vraiment l’impression d’être là et vu les efforts qu’elle fournissait en magie et en coup de bras, les prochains jours allaient être horribles. Dire que ce n’était qu’une petite escarmouche !
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyMer 25 Jan - 19:23

Le quatuor arriva à la clairière où débouchait un passage plutôt évidemment grimpant dans les montagnes escarpées des norrois, traversant la falaise qui aurait dû être impossible à passer… Ça ne semblait même pas naturel, comme si un groupe de sauvages avaient creusé là un chemin pour atteindre plus facilement les territoires à piller et les villageois à exterminer… Comme ils… semblaient vouloir le faire… au moment même.

Douhbée ne figea qu’une demie-seconde, pas plus longtemps que les norrois, en les voyant apparaître au bout de leur tunnel artificiel, et dégaina ses couteaux de lancé, se maudissant de ne pas avoir l'espace nécessaire pour tirer avec ceux-ci ou avec son arc... Ce serait du corps à corps. Le soldat Eogan et la Chevalier profita que l’embouchure soit étroite pour bloquer le plus d’ennemis possibles dans le passage, mais ça ne suffisait pas et certains réussirent à se rescapé avant d’être éventré par l’épée du soldat ou les petits couteaux de la Chevalier. Les premiers, se fut le forgeron qui les accueillis avec sa masse, mais lorsque les oreilles fines de la pardusse lui permirent de détecter qu’un norrois avait pu poursuivre son chemin, elle s’inquiéta pour son écuyère et s’éloigna du combat, laissant les jumeaux seuls pour freiner le flot d’arrivants.

-Ailis BOUGE! hurla-t-elle en remarquant, trop tard, que l’adolescente avait figé, de peur, à la vue des ennemis. AILIS! paniqua-t-elle en voyant le norrois se précipiter sur elle et… la traverser.

La lynx soupira, son apprentie n’était pas tirée d’affaire encore, mais elle semblait reprendre ses esprits, dégainant son arme et fuyant vers son maître, juste à temps, puisque d’autre sauvages avaient franchis la frontière imposée par les jumeaux et s’apprêtaient à s’en prendre à elle. Douhbée engagea donc le combat, pour protéger Ailis, couvrant ses arrières en combattant dos à dos avec elle. N’ayant définitivement pas eu l’entraînement nécessaire pour faire front contre des guerriers, la jeune fille se rabattit sur la magie, plutôt efficace, aveuglant ses ennemis avant de les frapper. Intangible et lumineuse, elle déstabilisait les norrois suffisamment pour permettre à son maître de frapper.

Inspirée, la pardusse profita d’une accalmie pour activer son pouvoir de manipulation du métal, récolter toutes les armes abandonnées de leurs ennemis et les faire voler dans le ciel. De stupeur, plusieurs cessèrent le combat, trop absorbées par ces épées de Damoclès (lance de Damoclès, couteau de Damoclès, flèches de Damoclès, etc.) qui leur retombèrent simultanément dessus, causant une confusion qui permit aux jumeaux d’abattre ceux qui n’eurent pas le temps de fuir.

-Arrêtez, c’est bon, ils ne reviendront pas de si tôt, et pas par ce chemin, les interrompit la Chevalier alors que les deux hommes voulaient se précipiter à leur poursuite. Bien jouer, Ailis… tu as été heu… brillante… souffla-t-elle, espérant que l’humour détendrait l’atmosphère. Est-ce que quelqu'un est blessé? inquiéta-t-elle, surtout en jeta un œil à la plus jeune, mais il n'y avait que des ecchymoses et coupures superficielles à reporter. Ok, ils ont juste eu peur du petit tour de magie, alors bloquons tout ça avant qu’ils reprennent leurs esprits. Erwan, tu peux m’aider à tirer ceux qui sont tombés hors du chemin? Ailis, ma chérie, va sur la route et appelle les gens pour qu’ils se dépêchent, j’ai peur qu’ils traînent de la patte en ne sachant pas ce qui risque de nous tomber dessus. Eogan, je te laisse t’occuper des armes, voilà de quoi vous ré-équiper la milice pour des mois, hein?

Avec un brin de dégoût qu’elle arriva à cacher, Douhbée aida le forgeron à extirper les cadavres du passages, et ligoter les blessés, qui reprenaient peu à peu leurs esprits en leur débitant toutes sortes de baragouinages qui devaient certainement être très offensant, si seulement elle en avait compris un traître mot. La Chevalier n’avait pas envoyé son écuyer sur la piste pour rien, elle savait que l’adolescente était ébranlée et elle craignait qu’elle ne tienne pas s’ils revenaient immédiatement. D’ailleurs, l’adolescente semblait hésiter à laisser son maître sur place.

-Aie pas peur, tout est sous contrôle, fais-moi confiance.

Peut-être quelle était en état de choc? Parler de guerre, décrire les combats, s’entraîner sur des mannequins… on a beau essayer de les préparer du mieux possible… un vrai combat, sanglant, avec des morts… ça ne s’explique pas dans le cœur d’une jeune fille de douze ans. Douhbée arrêta donc sa triste besogne pour rejoindre Ailis, lui agripper les mains –pleines de sang, remarqua-t-elle – et l’embrasser sur la joue.

-Je suis très fière de toi, Ailis, tu as fais comme tu devais. Maintenant va chercher les autres, je t’en prie.

Douhbée jeta un coup d’œil aux jumeaux, qui faisaient mine de ne rien remarquer, même si elle avait aperçu un regard furtif. Ils étaient des comiques, mais ne voulaient pas intimider d'avantage leur sœur, et la Chevalier leur en était très reconnaissante. Elle lâcha les mains de son apprentie pour l'entourer de ses bras et la serrer contre son cœur.

-Ça va aller, ma soeur. C'est terminé maintenant.
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyMer 25 Jan - 21:29

Le combat n’avait pas été terriblement long. Mais il avait été effroyablement éprouvant pour la jeune fille. Elle était encore presque une enfant quand on regardait ça ! Et là, se fait sauter dessus par des … démons du nord quand elle ne s’y attendait pas l’avait vraiment choquée. Ça et le fait, qu’elle avait vus pour la première fois, des cadavres tombés à ses pieds. Elle n’en avait abattu aucun, mais elle avait participé. Quelque chose au plus profond de son être se brisa. C’était comme un petit ‘’Poc’’. La membrane entre l’enfance et le monde rude qui suivait. La peur lui avait tellement tordu les entrailles qu’elle était sûre d’avoir mal au ventre pour le reste de son existence ! Parce qu’elle avait bien dégelée pendant le combat –à la seconde près d’ailleurs- mais le contre coup se faisait sentir.

Elle avait failli mourir. Elle savait pertinemment. Sans son pouvoir d’intangibilité, elle serait morte là. C’était fini, ses frères revenaient vers eux. Son maître fit même une blague sur sa lumière… mais elle n’arrivait pas à faire plus qu’un demi-sourire. Ses yeux ternes ne cessaient de revoir encore et encore l’homme se précipiter vers elle avec son énorme massue. Elle voulait être courageuse. Elle se répétait que c’était fini. Qu’elle avait réussi. Qu’elle s’était bien battue… mais rien n’y faisait.

Allez chercher les autres. Plus loin sur la route. Elle devait allez chercher les villageois. Pourquoi n’arrivait-elle pas à bouger ? Pourquoi était-elle figée ? Était-ce parce qu’ils allaient revenir encore ? Non. Ils étaient partis, Douhbée l’avait dit. Douhbée, qui était en train de déplacer des corps d’homme mort. Partout où elle regardait, elle voyait du sang. Sur le sol. Sur les vêtements. Sur eux… Ailis le sentait, le sang gluant qui séchait sur ses mains.

Ne pas avoir peur ? Elle n’avait pas peur… elle avait été terrifiée. Et maintenant, elle avait l’impression d’être dans du coton. Comme si tout était détaché. La rouquine sursauta en sentant la chaleur de Douhbée sur ses mains glacées. Ses yeux vagues regardaient son Maître. Elle essayait de se concentrer. Son Chevalier était fière d’elle ? Comment pouvait-elle ! Elle était morte de trouille pour quelques Norrois. Figée comme une proie. Peut-être qu’elle n’était pas faite pour l’Ordre ! Elle… elle avait failli mourir. Et plein de gens étaient morts. Ses grands yeux gris s’embrumèrent de larmes. Enfin, les émotions revenaient. Elle voulait être forte, mais la terreur quittait, laissant place à un chagrin de peur.

Puis, elle eut chaud à nouveau. Les tremblements qui l’a traversaient s’estompèrent alors qu’elle s’agrippait à l’uniforme de son Maître en sanglotant silencieusement. Elle avait failli mourir aujourd’hui. Mais elle n’était pas morte. Son maître avait raison, c’était fini maintenant. Ailis avait toujours était une jeune fille plutôt insouciante. Une vie relativement facile dans sa tendre enfance. Des études difficiles, mais heureuses. Elle n’avait jamais connu la douleur et la peur. L’épreuve d’aujourd’hui avait été particulièrement horrible pour elle, car elle tranchait diamétralement avec ce dont elle était habituée.

Il lui fallut un petit moment pour se remettre, mais elle réussit à se reprendre quand même rapidement. «J’ai eu si peur… J’ai cru que… » souffla-t-elle doucement, extériorisant enfin son traumatisme. Elle prit une grande respiration et s’éloigna doucement du cocon protecteur qu’étaient les bras de Douhbée. Elle était une écuyère d’Alombria. Elle devait faire face. « Allez chercher les autres. Oui. J’y vais Maitre… et… merci. » Sa voix était encore tremblante. Elle n’allait pas bien. Mais elle irait bien. Plus tard. Et elle savait que son Maître ne l’abandonnerait pas.

Ailis se dépêcha donc de repartir vers les chevaux et de monter sur celui qui lui avait été alloué. Déjà, en s’éloigna, son esprit s’allégeait. Elle allait avoir besoin de faire la part des choses. Plus tard. Quand les émotions seront tombées. Sans qu’elle ne voie vraiment le chemin se faire, elle rejoignit son père et les autres. Tout de suite, le maire fut inquiet. Elle avait quand même des traces de combats… en plus du sang qui séchait tranquillement. Elle dû lui assurer à plusieurs reprises que tout allait bien –et il s’entêtait à lui demander si elle n’avait rien, ce qui l’angoissait un peu il faut dire. Le groupe fini par finir d’arriver dans la clairière et tout de suite, la nausée lui revint. L’écuyère soupira… et se mit au travail pour éviter d’y penser.

Finalement, le passage fut bouché. Et le gros des bénévoles repartit. Ne restaient sur place que les deux frères, le maire et le duo de l’Ordre. L’horrible sensation ne lui n’avait pas quitté les entrailles et elle avait vraiment l’impression qu’elle avait loupé une blessure. Avait-elle reçu un mauvais coup dans le ventre qu’elle n’avait pas remarqué ? Pendant que son Maître discutait des autres endroits où les Norrois pourraient passer, elle s’inspecta.

Elle avait du sang séché de Norrois sur les mains et dans le visage. Quelques ecchymoses en formation… et... OH ! C’était quoi ça ! Là, sur son pantalon pâle. Du sang frais sur ses cuisses. Ailis le toucha. Non, pas de douleur, pas de blessure… et pourtant, c’était bien frais. Encore humide… ça venait d’elle ! ***[Douh] Ma-Maître ? … *** Incertaine, un peu inquiète et pas franchement rassurer, elle appela le Chevalier. Bien sûr, le mouvement que fit Douhbée en se tournant brusquement vers elle attira l’attention des trois autres.
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyJeu 26 Jan - 14:11

Au même âge qu’Ailis, Douhbée avait déjà vécu son lot d’horreurs, et plus grands choses ne l’émouvaient. Le sang ne lui avait jamais fait peur, la violence psychologique lui semblait bien plus terrible que tous les sévices physiques qu’on pouvait inventer, et l’expérience lui avait malheureusement appris qu’elle avait raison. Toutefois, pour l’adolescente, c’était probablement le premier pas qu’elle faisait dans la vraie vie, avec toutes ces laideurs qu’on ignore même exister, dans notre cœur d’enfant. Lire la description d’un combat, dans des livres, ou même se le faire expliquer par un adulte l’ayant vécu, ce n’est rien comparativement à le vivre en direct, y être impliquée, et passer à quelques cheveux de mourir.

Les yeux de l’écuyère s’étaient remplis d’eau, à mesure qu’elle reprenait contact avec la réalité. Cette réalité triste, noire et sanguinolente dans laquelle Douhbée l’obligeait à revenir, parce que la mission n’était pas encore terminée. Elle savait bien que la jeune fille aurait préféré rester plus longtemps dans son état de choc, où rien ne pouvait l’atteindre, mais ce n’était pas ainsi qu’elle allait apprendre à surmonter les prochaines épreuves. La Chevalier la laissa donc évacuer ses sanglots contre son épaule, son corps tressautant en silence au gré de sa panique qu’elle pouvait cesser de contenir. Les jumeaux, goguenards, s’apprêtaient à jouer la comédie, certainement dans le but de se moquer, mais la pardusse leur lança un terrible regard qui les refroidit rapidement, tout en caressant le dos de la jeune fille.

Discrètement, Douhbée l’inspecta, puisqu’elle n’avait pas vraiment répondu à sa question lorsqu’elle avait demandé à tous s’il y avait des blessés. Heureusement, il ne semblait rien y avoir de grave, sauf sur le moral. Bientôt, Ailis s’était recomposée et s’exécutait, allant sur la piste pour presser ceux qui arrivaient avec le matériel à faire plus vite. La Chevalier se remit immédiatement à sa salle besogne, laissant les cadavres aux hommes pour s’occuper plutôt des deux vivants, qu’ils allaient faire prisonniers pour essayer d’en tirer quelque chose… Bien que ça risquait d’être plutôt inutile, ils ne parlaient même pas le même langage.

Rapidement, ils furent rejoints par tous les volontaires. Chacun mis ses compétences à profil, creusant des fosses sur place pour enterrer les cadavres ou détruisant le roc qui formait le passage afin de créer des éboulements contrôlés qui bloquèrent bientôt la route. Certes, il serait toujours possible, pour les norrois, de creuser une seconde fois, mais ça leur donnait une solution provisoire le temps d’organiser une défense plus solide. Qui sait, peut-être qu’avec un peu de chance, les démons du nord allaient se laisser décourager? Ou passer ailleurs… ce qui, au final… ne faisait que déplacer le problème.

Lorsque le travail fut enfin presque fini, la plupart des villageois quittèrent (emportant avec eux les prisonniers) pour ne laisser sur place que les deux membres de l’Ordre et la famille de rouquins. Ailis appela alors télépathiquement son maître, et sa voix, inquiète, la fit retourner si brusquement que le maire et les jumeaux ne manquèrent pas de l’immiter. Pourtant, Douhbée c’était assuré à de multiples reprises, lors du blocage du passage, que son écuyère tenait le coup… Mais là, elle avait le visage très pâle, se tenait le ventre et du sang m’acculait son pantalon. Il fallu un moment à la pardusse de comprendre ce qui se passait, puisqu’elle était beaucoup plus vieille quand ça lui était arrivé, et elle s’empourpra en réalisant qu’elle devrait avoir cette discussion beaucoup plus tôt qu’elle ne l’avait cru… Et zut… Miya aussi allait devoir y passer avant longtemps!

-Oh, si c’est pas bébé sœur qui est en train de devenir une dame!

-Ça va Ailis, t’as la trouille de ton propre sang?

-Ben voyons, notre sœur, c’est une courageuse écuyer, Erwan, ne la sous-estime pas!

-Oh Ailis… ta mère sera si fière quand je lui dirai que…

-Attend Ailis, bouge pas, on va être obligés de te faire une autre tresse!

-Ah tu as raison, Eogan, un étape comme ça se néglige pas.

-Arrêtez de vous moquer les garçons, c’est emrveilleux ce qui arrive, le cycle de la vie!

Et ça ne s’arrêtait pas. Douhbée souffla, levant des yeux au ciel, et observa son apprentie, qui ne semblait rien comprendre. La pauvre… Personne ne lui avait jamais expliqué! Ça faisait parti du devoir de parents, mais ce n’était pas possible, dans l’Ordre, alors le maître s’en occupait… Si seulement elle avait su que ça pouvait arriver plus tôt, la pardusse n’aurait pas languis!

-Ok, ça suffit les gars! Oui même vous, monsieur le Maire, je vous en prie, c’est embrassant. Erwan arrête de rire. Non mais! soupira-t-elle en détachant la cape de ses épaules pour faire une jupe à Ailis et cache le dégât. Viens ma chérie, on rentre à la taverne, on a bien assez travaillé comme ça pour aujourd’hui, qu’est-ce que tu en penses? Moi j’ai faim, et j’irais bien m’allonger un peu…

Frissonnant dans le froid du nord, Douhbée monta sur son cheval sans se plaindre et fit signe à Ailis, avec un sourire rassurant, de l’imiter. Lorsqu’elles eurent finalement avancé assez pour ne pas être entendus par les hommes, la pardusse commença à expliquer. C’est qu’elle ne voulait pas, en plus, que toute sa famille soit témoin de l’ignorance de son écuyer.

-Ne t’en fait pas, ma chérie, c’est tout à fait normal. Je sais que ça fait humm… sal, et il est possible que ça soit… inconfortable, voir même douloureux, mais on passe toutes par là. C’est heu… Parce que tu es en train de devenir une femme, comme s’en est si gentiment moquer Eogan. Personne ne t’avait parlé de ça, à voir ta tête, hein?

Elle non plus, personne ne lui en avait jamais parlé, c’était Colombe qui avait dû le faire, et cette pensée la fit sourire, car la Chef de l’Ordre, si forte et confiante, n’avait pas été à l’aise pour une rare fois, dans cette situation. Pas plus qu’elle-même ne l’était. Douhbée n’avait compris que plus tard que ce n’était pas le sang, la cause du malaise, mais ce que signifiait vraiment être «devenue une femme». Soudainement, la pardusse éclata de rire, se souvenant brusquement de la façon qu’elle-même avait commencée… Dans sa première mission. Comme Ailis.

-Oh, bon sang, excuse-moi Ailis, je ne voulais pas rire, gloussa-t-elle en essayant d’étouffer, sans grand succès, son amusement. Ce n’est pas de toi que je me moque, mais de la situation. Vois-tu, ce qui arrive, c’est que ton corps change, il est prêt à… devenir celui d’une maman. Ton corps, là, pas toi hein! Ça ne veut pas dire que tu dois absolument… holala, tu es encore trop jeune pour ça! Bref, maintenant ton corps va te rappeler, tous les mois le salaud, que les femmes sont faites pour porter des enfants, et quand tu n’es pas enceinte, eh bien tu vas avoir tes menstruations,expliqua-t-elle très rapidement en sentant le rouge monter à ses joues. Ce n’est pas du tout ce que je trouve drôle, seulement que, moi aussi, ça m’est arrivé à ma première mission. Toujours quand ce n’est vraiment pas le bon moment apparemment! C’est amusant comment tu me fais souvent penser à mes propres expériences, et même à moi, sauf en moins blonde et en moins chat! gloussa-t-elle en espérant l’amuser et lui enlever l’inquiétude qui lui collait au visage.

Les deux femmes approchaient de la taverne, si bien que Douhbée se tut, pour éviter l’attention des oreilles indiscrète, et confia sa monture au palefrenier de l’étable. Puis, elle poussa doucement son écuyer jusqu’en haut, vers la chambre où quelqu’un avait pris le temps de déposer leurs affaires, en demandant, en passant, à ce qu’on leur monte du thé et de quoi se nettoyer.

-Tu va prendre un bain, boire chaud, et puis te changer, ça va te faire du bien. Douhbée soupira, en dévisageant son écuyer, se demandant jusqu’où elle devait avancer ses explications, rougissant en regardant la maturité déjà présente dans ses yeux. Seigneur doux Parandar, il me semble que tu es bien trop jeune pour que je te parle de tout ça. Je ne sais même pas par où commencer… Sais-tu… sais-tu seulement comment on fait les bébés, Ailis? souffla-t-elle d’une petite voix, en caressant doucement son ventre qui ne laissait toujours pas deviner sa maternité.
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyVen 27 Jan - 15:49

Ailis était à un cheveu de paniquer, c’est que la journée avait vraiment été riche en émotion ! Par contre, sa Maître ne semblait pas stressé outre mesure… mais plutôt embarrassée. Que se passait-il donc ? Puis, ce fut la débandade. Ses frères se mirent à raconter n’importe quoi, mais elle comprenait très bien qu’ils se moquaient allégrement d’elle… et de sa piètre performance en tant qu’écuyère.  Piquée au vif, elle sentit la frustration et la colère due au stress grossir dans son ventre.  Son père semblait euphorique, ce qui la rassura sur la normalité de la chose… par contre, elle savait que le moment était gênant. Parce que sinon, Douhbée n’aurait pas été rouge et les deux idiots ne se moqueraient pas d’elle ainsi.

Ce que son maître confirma, en lui faisant une jupe avec sa cape. La pauvre… elle avait déjà froid ! La rouquine se sentie mal pour son Maître en la voyant frissonner, mais n’osait pas trop, n’était pas certaine de ce qui arrivait, aussi aquièça telle à la pardusse. La taverne lui semblait une idée parfaite. Elle n’avait retenu, qu’une chose. C’était une grande étape et elle devenait une dame. Certes… elle aurait aimé être prévenue, mais peut-être que c’était comme un secret ? Par contre avant toute chose…

Ailis n’était vraiment pas du genre à avoir la langue dans sa poche et laisser les autres se moquer. « Si je me souviens bien, Eogan, le courageux soldat que tu es avait la trouille du noir. Toujours besoin de la chandelle pour dormir ? Et toi Erwan ? On t’a coupé une tresse quand ton lit a fini par rester sec ? Je ne sais pas, ce n’était pas encore fait quand je suis partie ! Et vous aviez 15 ans. » Siffla-t-elle, les yeux plissés par la colère. Il ne fallait pas la chercher… vous risqueriez de la trouver. Le maire pouffa de rire, reconnaissant bien là le caractère typique de sa famille et les jumeaux rougir, honteux d’être ainsi ridiculisé devant une jolie fille comme le Chevalier.

Là. Elle pouvait partir avec son Maître. Non, mais ! Une fois en selle, faisant attention de ne pas être assise sur la cape de son maître –fallait pas en plus la salir ! – elle soupira doucement. Un peu plus loin, Douhbée la rassura enfin. Faire sale… c’était peu dire ! Elle était plus couverte de sang… que durant la bataille ! Nouveau soupire de la jeune fille… mais cette fois de frustration. Elle secoua doucement la tête en réponse. Non, personne ne lui avait expliqué la chose. C’était donc, une surprise totale. Pour elle, les filles devenaient des femmes quand la poitrine atteignait une taille conséquente…  donc environ quand elle devenait Chevalier vers 17-18 ans. Elle ne pensait pas devenir une femme brusquement sur le lieu d’une escarmouche à 12 ans !

Soudain, alors qu’elle ruminait sur la situation, Douhbée se mit à rire. Ailis en fut choquée et fronça son nez plein de tache de rousseur. Voilà maintenant que son Chevalier se foutait de sa tronche ! Manquait plus que ça à la journée… « Maître ! » geignit-elle frustrée.  

Finalement… il s’avéra que la situation était bien risible. La jeune fille et Douhbée avaient bien quelque chose en commun ! Elle qui essayait tellement de lui ressemblée ! En plus, elle était magnifique son Maître. Elle rit doucement, ayant pensé à peu près la même phrase plutôt dans la journée… Par contre, ce qu’elle apprit la laissait plutôt incertaine quant à l’avenir… « Attendez maître… à… TOUS les mois ? » Ce n’était pas un peu énorme là ? Une journée tous les mois à se retrouver couverte de sang… brr…

Au moins, fut-elle rapidement à la taverne. Heureusement, elles ne croisèrent personne pour s’interroger sur le pantalon cacher… manquerait plus que quelqu’un pense qu’elle s’était fait dessus pendant la bataille ! Les deux membres de l’Ordre montèrent rapidement à la chambre. Ailis entendit son Maître demander du thé… ouf ! C’était moins une ! Apparemment la tavernière sortait d’une des chambres avoisinantes au moment où la rouquine entrait dans la pièce.

La blonde entra à son tour. Elle avait l’air mal à l’aise finalement… ce qui rendit un peu Ailis nerveuse. Le bain et le thé seraient une bonne idée… elle allait pouvoir être plus calme.  Tout en se dirigeant vers le baquet de la pièce… qui avait été rempli et chaud – le propriétaire avait-il un don de voyance pour savoir ? – et commença à retirer ses vêtements. Elle n’avait aucune honte à être nue avec son Maître, les bains au château étaient communs. Au moins, pendant qu’elle se déshabillait et entrait dans l’eau, l’autre femme put trouver un peu ses mots.

C’était une question étrange en fait. La rouquine fronça les sourcils. L’eau la détendait et il faut l’avoué, elle avait bien besoin de se lavée ! « Hm. C’est un sort ? Ma mère disait que c’était la magie de l’amour… c’est le guérisseur qui met les bébés dans les ventres des femmes mariées ? » Questionna-t-elle. Elle ne s’était jamais arrêtée à penser à tout ça. Puis elle se souvient que c’était le sang qui montrait son corps était prêt. « Euh. À celles qui ont saignées, je veux dire. » ajoute-t-elle.  Puis elle ouvrit grand les yeux se souvenant de son escapade dans un parc quelques semaines plus tôt. Avant qu’elles ne partent en mission. « Maître ? Est-ce que c’est parce qu’avec Athel, on s’est donné un bisou comme les grands ? Athel aussi, il va saigner une journée par mois ? » La pauvre jeune fille était entièrement perdue et tout ça semblait être énorme.  
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptySam 28 Jan - 21:23

En tout cas, pour une jeune fille qui venait de passer à un cheveu de mourir et qui traversait le début de sa puberté, en plus du choc nerveux… Ailis avait quand même un bon sens de la réparti! Elle remit ses frères à leur place, avant d’enfourcher son cheval et suivre son maître. Douhbée aurait probablement écopé de la même vive réaction, alors que l’adolescente s’indignait de voir la pardusse rigoler, mais elle s’était excusé, heureusement, et justifié assez rapidement pour éviter le pire. Même la jeune fille eut bientôt un sourire aux lèvres en comprenant ce qui amusait son maître, jusqu’à ce qu’elle réalise, un peu en retard, que ça allait lui arriver tous les mois. À voir son expression dégoûtée et scandalisée, la Chevalier eut du mal à ne pas rire à nouveau.

-Oui, la vie es trop injuste, hein? gloussa-t-elle en essuyant des larmes d’amusement au coin de ses yeux. Pourquoi c’était toujours les femmes, qui écopaient des pires atrocités de l’univers, hein? Fichu Parandar, évidemment c’est un homme!

Le bain était déjà prêt, peut-être que quelqu’un les avait vu approcher, couverte de sang, au loin et s’était empressé de prendre leur désir de vitesse. Douhbée soupira, rassuré de ne pas avoir à attendre, et alla s’effondrer sur le seul fauteuil, moyennement confortable, de la pièce. Elle ne voulait pas souiller le lit avec ses vêtements sals, et préférait laisser le bain à son écuyère d’abord. Ailis en avait plus besoin qu’elle! L’adolescente se déshabilla donc et entra dans la baignoire pendant qu’elle lui expliquait ce qu’elle savait sur les bébés. Heureusement, l’écuyère lui tournant le dos, elle ne vit pas l’amusement (et la consternation, elle avait beaucoup de travail à faire) sur le visage de son maître lorsqu’elle parla des guérisseurs qui mettaient les bébés dans les ventres des femmes mariées. Puis, se corrigea en mentionnant «celles qui avaient saignées», à la lumière de ce qu’elle venait d’apprendre.

La magie de l’amour… C’était à la fois naïf et mignon… Et presque ça, en réalité, bien que, Douhbée l’avait appris à ses dépends, il n’y avait pas besoin d’amour pour faire des bébés, merci à tous les violeurs de l’humanité. En même temps, ça lui montrait aussi qu’elle avait beaucoup de travail à faire sur l’éducation sexuelle de son apprentie, et ça la mettait vraiment mal à l’aise… Parce que Colombe n’avait pas eu besoin de lui expliquer, elle savait déjà (malheureusement) comment ça se faisait… alors, elle ne savait pas… comment expliquer. Dire qu’elle aurait à faire le travail en double, en plus! Hors de question de laisser ça entre les mains de Vigie pour la pauvre Miya!

-Attend quoi? sursauta Douhbée, se redressant dans son fauteuil subitement en réalisant ce que son écuyère venait de lui dire. Tu l’as embrassé? J’veux dire… déjà? Vraiment? Oh, seigneur, tu es si jeune Ailis. La Chevalier s’engouffra le visage entre ses mains, découragés, surtout pour empêcher son écuyer de voir le rouge sur ses joues si elle se retournait. Non, les garçons ne saignent pas pour ça, ce sont des trucs de femmes seulement, c’est pour ça que je parlais d’injustice tout à l’heure, et ce n’est pas arrivé parce que tu l’a embrassé. Seconde mauvaise nouvelle, ma chérie, ce n’est pas seulement un jour… mais environ une semaine, chuchota-t-elle, s’en voulant déjà d’empirer le dégoût de son apprentie. Ça dépend des gens, en fait, mais la moyenne est plutôt là. Enfin, c’est arrivé juste parce que ça devait arriver, et si j’avais sus que tu… hum… «fleurirait» si jeune, je t’aurais préparée… Moi, j’avais quatorze ans, alors j’ai bêtement cru que j’avais le temps.

La Chevalier avait enchaîné rapidement, surtout pour ne pas perdre le fil de ses pensées, ne rien oublier, et éviter de s’intimider elle-même avec ce qu’elle allait raconter. En même temps, elle empêchait Ailis de l’interrompre par ses exclamations, et surtout lui évitait de penser trop longtemps aux semaines de menstruations qui allaient maintenant être sa «norme» pour les prochaines années…

-Et pour les bébés, ce n’est pas grâce aux guérisseurs, quoi que j’aime bien l’image de «la magie de l’amour». Ce sont les hommes, qui mettent les bébés dans les ventres de leurs femmes… J’aurais envie de te dire qu’on est obligées d’être marié, pour te restreindre à ne pas t’y aventurer avant de l’être, mais ce serait mentir. Et puis, moi, je n’ai pas attendu, avec Vigie, alors je serais bien ingrate de dire le contraire! Enfin, pour en revenir aux bébés, on le fait avec le s… s…

Douhbée s’était empourprée violement, même ses oreilles, pourtant couvertes d’une fourrure claire, devaient être devenues rouges. Vraiment, est-ce qu’elle était en train de dire ça? Elle avait l’impression d’être redevenue une adolescente timide qui avait du mal à s’affirmer, ne serait-ce que pour demander le beurre à la table, de peur de déranger. De peur qu’on la regarde, qu’on l’observe, l’analyse, comprenne, sache…

-Faire le s… enfin tu sais, non? D-d-du s-s-s-s…. se mit-elle à bégayer, cramoisie. Faire l’amour, voilà. Mieux, moins vulgaire. Alors, les adultes qui s’aiment, ils font… l’amour, et c’est comme ça que… le monsieur il met le bébé dans le ventre de la… maman. Ça marche pas à tous les coups, et il y a des moyens de l’empêcher, quoi que pas tout à fait efficaces, quand même! Enfin, j’ai longtemps pris des potions pour empêcher de tomber enceinte de Soren, et quand j’en ai oublié pendant quelques jours… c’est arrivé. Ce que je veux surtout que tu saches, Ailis, c’est qu’il n’y a pas d’urgence à… essayer de faire l’amour, même en te protégeant. Personne, jamais, ne doit t’obliger à le faire si tu n’en as pas envie, c’est irrespectueux et criminel. Il faut que tu sois certaine de le vouloir, quand tu feras l’amour avec un garçon… ou une fille qui sait, quoi que si tu as embrassé Athelstan, ça doit être que les garçons t’intéressent… Mais c’est pas interdit de le faire avec les filles aussi.

Douhbée soupira, sentant qu’elle s’égarait. Vraiment, elle ne savait même plus par quel bout mener cette discussion (à sens unique) et ne savait vraiment pas pourquoi elle avait aussi commencé à parler des filles. Peut-être parce que, à une certaine époque, elle avait ressentit de l’amour, et même du désir, envers la princesse Aemi… Ce n’était pas anormal, ni mal, et si elle avait compris, plus tard, que ces émotions étaient seulement liées au confort de ne plus être seule et qu’elle était capable d’aimer aussi les hommes, la pardusse s’était longtemps demandé si elle aurait été capable de… vivre avec une femme. Une main tendre sur son ventre, ou poussait lentement la petite Rose qui fleurirait son existence, lui confirma que non.

-Je m’égare et je t’égare, excuse-moi. Je t’avoue que je ne sais même pas ce que je devrais te dire et ce que je devrais te laisser découvrir seule, car moi, personne ne m’a expliqué. Colombe m’a bien dit pourquoi je saignais, mais pas plus… Parce que je savais déjà ce qu’était le… sexe. Je vais pas t’expliquer pourquoi aujourd’hui, un jour peut-être, mais ça à rapport avec ce que je t’ai dis, tout à l’heure, le plus important : ne fait jamais ça avec quelqu’un que tu n’aimes pas, et ne laisse personne te forcer. De toute façon, là, tu es beaucoup trop jeune. Moi j’avais dix-sept ans, hein! s’empressa-t-elle de précise, au cas où l’envie lui prendrait de poser la question.

Ailis commença à achever de se nettoyer, et Douhbée se leva pour sortir de la chambre et demander à se qu’on monte d’autre eau… La baignoire était toute crottée, l’écuyère souillée par la poussière de la route, le sang (le sien et celui d’autrui) la terre et autres substances plus difficile à déterminer. En attendant que les serviteurs s’exécutent, la Chevalier alla aider son écuyer à rincer et tordre ses cheveux (plutôt facile maintenant qu’ils étaient courts) et commença à les lui démêler.

-Je suppose que… je devrais quand même t’expliquer comment est-ce qu’on fait, ce serait injuste de te laisser le découvrir sur le coup. Et pour que tu évites de faire des bêtises, principalement. Mais avant de continuer, parce que j’ai l’impression que je t’ai… beaucoup mélangée depuis le début… pose tes questions. Et surtout… j’aimerais savoir ce qui s’est passé, exactement, avec Athelstan. Juste pour savoir à quoi m’en tenir, rassures-toi, je n’ai aucune intention de réprimander qui que ce soit, je suis seulement étonnée que tu aie embrassé un garçon… si tôt, comme les adultes. Qu’est-ce que tu ressent pour lui?
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyJeu 2 Fév - 15:07

Ailis se frottait vigoureusement, pour faire partir toute la saleté accumulée. Et il y en avait beaucoup… Elle n’en revenait pas de ce coup, que Parandar venait de lui faire. C’était horrible… et franchement pas ragoûtant ! Au moins, dans le bain, elle se sentait un minimum propre. Elle soupira en rinçant sa débarbouillette dans le baquet. Encore heureux, elle n’avait pas eu les cheveux hyper longs… sus été franchement dégueulasse dans le bassin de sang !

La toute nouvelle jeune femme ne s’était par contre pas attendue à une réaction aussi vive de son Maître. Aussi, sursauta-t-elle également en s’empourprant. Oui… mais juste un petit bisou ! Pas plus, promis. s’empressa-t-elle d’ajouter… elle sentait qu’il y avait là quelque chose. C’était comme si elle n’aurait pas dû essayer. Si jeune pourquoi ? L’écuyère ne comprenait pas vraiment et le malaise évidant de Douhbée la rendait nerveuse. Était-ce mal de saignée ?

Bon. Elle avait confirmation, que Parandar lui avait bien fait un coup de cochon. Uniquement les femmes ! Pff. Injustice. Et toute une semaine en plus ! Vraiment, la vie était une horrible garce. Elle se sentit tout de même rassurer de ne pas être la cause de ce subit déclenchement. Sinon, elle aurait vraiment eu envie de se cacher dans un coin ! L’adolescente écoutait attentivement, n’osant pas interrompre le monologue décousu du Chevalier. Elle enregistrait les informations au fur et à mesure, les traitants à moitié encore sous le choc. Elle apprit ainsi que ne tombait pas sur la tête des filles au même âge, que c’était un peu imprévisible et donc que les adultes n’avaient pas fait exprès de ne pas l’avertir. Elle se faisait une note, que si un jour elle avait une écuyère elle allait lui sortir l’info directement ! Ce n’était vraiment pas cool de ne pas savoir comment réagir. Ses frères s’étaient bien moqués d’elle !

Deuxième révélation-choc ! Les bébés n’étaient pas le produit d’un sort. C’est là qu’elle perdit complètement son Maître. Cette dernière était devenue plus rouge que les armoiries d’Alombria et bégayait. Il s’agissait visiblement d’un sujet très pointu. ‘Faire l’amour’ semblait être toute une affaire ! En plus de permettre la création de bébés. Par mimétisme social, elle s’empourpra à son tour. C’est que ça devenait gênant, de voir Douhbée aussi mal à l’aise ! Et elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait ce petit sentiment, celui qui soufflait qu’elle ne devait pas parler d’Athel… que c’était personnel… C’était nouveau cette envie, d’avoir un jardin secret !

Quoi qu’il en soit, elle était maintenant complètement mélangée. Le Sexe –peu importe ce que c’était !- pouvait être fait avec un garçon ou une fille. Ne devait pas être forcé et pouvait donner un bébé. Ok. Compris. Mais… Je croyais que le sexe, c’était juste pour savoir si ont été une fille ou un garçon moi ! Pourquoi donc… ça devenait compliquer tout ça. Quoi qu’il en soit, elle était propre maintenant. Elle sortit du baquet et accepta l’aide de son maître pour ses cheveux bouclés.

La discussion reprit un ton plus normal, comme si, le monde recommençait à respirer doucement. Soulagée de ne pas être sur le point d’être réprimandée, elle consentit à s’ouvrir un peu plus. Mais avant toute chose, elle avait une question primordiale : Comment est-ce que je vais faire pour ne pas tout tâcher ? Oui parce que bon… elle avait compris que c’était une chose loin d’être discret, mais qui devait le rester !

Puis une fois la réponse reçue, elle enchaîna avec Athelstan. Sans trop comprendre pourquoi, elle rougit un peu. Surtout au souvenir de leur pique-nique. Athel, c’est mon meilleur ami. Il brille comme une de mes boules lumineuses. Il l’a toujours fait d’ailleurs. Il dit que je brille aussi. C’est étrange, parce que personne d’autre ne le fait. On est parti faire un pique-nique au parc. Ça faisait un moment qu’on ne s’était pas retrouvé seul, depuis l’attribution. On a couru jusque là bas… en fait, il a couru et moi j’étais sur son dos. Ensuite, il faisait des démonstrations d’épée… et c’est tout. Un moment il courait partout et le moment d’après c’était bizarre. Comme si tout était arrêté ! Et j’avais super chaud, même s’il faisait quand même frais dehors. Dans mon ventre, c’était comme si j’avais fait comme Miya et manger des papillons ! Puis quand on a fait le bisou, c’est devenu encore plus étrange. Parce que j’avais encore plus chaud… et froid en même temps. raconta-t-elle, les yeux un peu dans le vague.

Elle hocha la tête, satisfaite de l’histoire. Il ne manquait rien… Oh si !Et Athel, il n’arrêtait pas de vibré de partout. Même ses cornes vibraient ! Même qu’au début, quand on s’est donné un câlin, il s’était envolé sans le vouloir! elle termina avec un petit rire, il était trop mignon son meilleur ami. Ce qu’elle ressentait pour Athelstan ? Bah. C’était son meilleur ami que pouvait-elle sentir d’autre ? Un amoureux ? C’était quoi ça d’ailleurs réellement…


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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyJeu 2 Fév - 20:59

Douhbée s’étouffa, ne sachant si c’était de rire ou de stupeur devant le commentaire d’Ailis sur le sexe, et du lui expliquer, toujours aussi empourpré, que le sexe était non seulement «ce qui déterminait si on était une fille ou un garçon», mais aussi l’action de procréer. Un même mot pour plusieurs définitions, en somme! La pardusse fouilla ensuite dans leurs bagages et soupira de soulagement en constatant qu’elle n’avait pas oublié d’apporter des vieilles guenilles… c’est qu’elle n’avait aucune idée du temps qu’elles allaient être parties et pouvait donc en avoir besoin. Elle expliqua donc à son écuyère comment protéger ses vêtements avec celles-ci et l’aida à s’habiller juste comme deux employées de l’auberge venaient porter une nouvelle bassine, vide, ainsi qu’une théière et deux tasses que la Chevalier s’empressa de remplir, et repartaient à grands efforts de grognement avec l’autre, pleine et dégueulasse.

Finalement, une fois coiffée et habillée, Ailis consentit à lui raconter ce qui s’était passé avec Athelstan, à mesure que les servantes venaient porter de l’eau chaude dans la nouvelle bassine. Ce qui frappa Douhbée, plus que toute leur aventure (plutôt mignonne et innocente, elle tétait ravie de le constater) c’était l’histoire de lumière. Cela avait attiré son attention dès le début. La rouquine parlait de l’incube comme d’un ami, sans réellement comprendre les sensations qui l’avaient habitée. La Chevalier était bien placée pour savoir que les âme-sœurs n’étaient pas toujours nécessairement obligées de former des couples, la preuve étant elle-même, pas le moins du monde attirée par Lachëln, sauf dans l’intérêt de partager avec lui une grande amitié. Elle aimait Vigie, et rien ne changerait cela. Toutefois, elle savait reconnaître les premiers symptômes de l’amour chez son écuyère.

-La lumière, Ailis… tu es certaine de l’avoir vu heu… avant qu’il ne vibre? l’interrogea-t-elle sans rire, voulant s’assurer qu’Athelstan n’avait pas utilisé ses pouvoirs pour la berner… elle avait toujours des préjugés à leur intention, bien malgré elle. Et que tu es la seule à la voir?

Douhbée soupira, se leva pour finalement se débarrasser (libéréééée délivréééée) de ses vêtements aussi crasseux que ceux que portait son écuyère l’instant d’avant, et alla se glisser avec soulagement dans l’eau propre et fumante de la bassine. Elle prit le temps de plonger la tête sous l’eau et se rincer les cheveux, plus pour se donner l’occasion de réfléchir sans parler que parce qu’elle en ressentait le besoin. Elle avait quand même un peu peur d’expliquer à Ailis l’histoire des âmes-sœurs et de lui parler de ses sentiments, craignant qu’elle n’ose expérimenter trop vite (ou se laisse piéger par l’incube, oui d’accord c’est un préjugé!)

-La lumière blanche, donc. Si tu es vraiment la seule à la voir, et crois vraiment qu’elle est réelle… eh bien c’est l’aura des âmes-sœurs. Elle hocha alors nonchalamment des épaules, voulant montrer que ça n’avait guère d’importance. Ça veut dire, en gros, qu’Athelstan est celui dont l’âme complète la mieux la tienne, selon Parandar. Ça ne veut pas dire grand-chose de plus, ni que vous êtes destinés à être ensemble, ni à vous détester, c’est toi qui l’interprète comme tu le veux. Vigie n’est pas mon âme-sœur, je l’ai rencontré, c’est désormais un ami. Mais ce sera toujours Soren qui fera… «naître des papillons dans mon ventre» même après autant d’années. Parce que la description que tu m’as fait de tes sentiments, Ailis, ça ressemble beaucoup à de l’amour.

Le malaise avait quelque peu disparu, mais Douhbée savait qu’il allait revenir, car elle voulait absolument mettre Ailis en garde… qu’il ne lui arrive pas le même malheur qu’à elle. Ne connaissant pas Athelstan, la Chevalier voulait bien lui donner le bénéfice du doute… Elle avait appris que tous les incubes n’étaient pas des monstres, et un écuyer devait certainement être plus honnête que Sir Ulyss, mais elle ne pouvait pas s’empêcher, au minimum, de prévenir. Elle s’en sentait obligée, de protéger l’adolescente, comme si c’était sa fille.

-Je veux que tu saches, Ailis, que les incubes ont un pouvoir de séduction. Je ne prétends pas que c’est ce qu’Athelstan a fait, c’est ton ami et j’ai confiance en ton jugement. Mais n’oublie jamais ce que je t’ai dis tout à l’heure, sur le sexe… Ça doit venir de toi. Assures-toi que ça vient vraiment de toi. Je ne voudrais pas que tu aie de regrets, affirma-t-elle en relevant finalement la tête vers son écuyère, après avoir terminé de se récurer d’un bout à l’autre, et lui adressa un sourire calme, voulant l’apaiser. Et pour le comment on fait, finalement… holala… on doit vraiment faire ça ce soir, me semble que ça commence à faire beaucoup en une seule journée… marmonna-t-elle en fermant les yeux, profitant de la douce chaleur du bain pour se détendre. Elle n’aurait jamais le courage de reprendre le fil le lendemain, mieux valait régler ça tout de suite. D’accord, mais j’t’en pris, Ailis, te moque pas, c’est plutôt embarrassant de te raconter ça!

Comme elle l’avait fait elle-même l’instant auparavant, l’écuyère vint démêler les cheveux de Douhbée, pataugeant toujours dans le bain. Elle avait évolué, la jeune pardusse effrayée à la simple idée d’être regardée par une autre personne, quel que soit son sexe. Nue dans la baignoire, elle n’avait plus aucune gêne envers les femmes de l’Ordre l’habitude s’était installée, même si elle avait fuit les bains dans les premières années de sa vie de château, préférant les nettoyage en vitesse à la guenille…

-Ça commence par les papillons, comme tu dis. Ton corps va t’envoyer plusieurs… signaux t’indiquant qu’il est amoureux, et lorsque tu seras prête, d’autres signaux pour te dire qu’il ressent du désir pour une personne. Je ne sais pas vraiment comment le décrire, et j’ignore si c’est pareil pour tout le monde, moi ça ressemble à une chaleur dans le… l…le bas du ventre. Et puis il y a aussi ta…ta… grognant, Douhbée se contenta d’un geste vague vers la région de son corps dont elle parlait, avant de s’essuyer le visage de ses mains, d’exaspération. Ta petite fleur, on va l’appeler comme ça, ton p’tit jardin secret va te sembler… humide. Et les contacts avec cette personne te sembleront plus heu… tendres? Ses baisers… enivrants? Si ses mains sur ton corps fait battre ton cœur comme s’il était électrisé, c’est l’excitation, C’est probablement que tu es prête. Et moi Ailis j’avais 17 ans n’oublie pas cette information très importante je t’en prie…. Bon, grossomodo, le sexe se fait en… il faut que heu… qu’il… On va présumer que c’est un garçon, je ne peux pas t’expliquer pour une fille, parce que je ne l’ai jamais fait…

Quoi que, ce qui est bon pour soit est bon pour les autres, non? Cette seule pensée fit empourprer Douhbée, qui avait une fichue bonne idée de ce que pouvait faire deux filles ensemble, mais Ailis avait-elle vraiment besoin de plus d’informations?

-Il, donc, verra son pe… son heu… p… enfin tu sais de quoi je parle. Autre geste vague en direction du bas de son anatomie. Non? Le sexe du garçon, le pe… ohseigneurdouxParandarpardonnezmoipourmespéchés… le pénis, ne me fait pas répéter, d’accord? Il va durcir, et il pourra l’insérer… dans ta petite fleur. C’est quelque chose qui est inconfortable, voire peut-être douloureux si tu es trop nerveuse, la première fois. La première seulement, je te rassures, après c’est… au contraire plutôt agréable.

Jamais de sa vie Douhbée n’avait été aussi embarrassée! Elle aurait aimé, en cet instant, disparaître sous le plancher, ou qu’Ailis s’endorme comme une buche, ou soit tellement totalement dégoûté d’avoir quoi que ce soit à l’intérieur de son anatomie qu’elle exige que son maître cesse ses explications! Ce qu’elle ne fit pas, d’ailleurs, alors la pauvre Chevalier eut besoin de poursuivre.

-C’est une sensation que je ne peux pas te décrire, mais qui est normalement agréable pour tout le monde. Et c’est quand il a fini de… d’être très heureux à l’intérieur de toi qu’il va hum… semer la vie à l’intérieur de toi, si tu n’as pas pris les potions adéquates pour empêcher cela. Il y a évidemment toutes sortes d’autres heu… plaisirs, dans le sexe, notamment les caresses dont je t’ai parlé en premier, tu finiras par découvrir que certaines parties de ton anatomie sont plus sensibles que d’autres, mais ça, je ne sais pas si c’est pareil pour tout le monde, alors tu le sauras en temps et heures.

Ayant une crinière de lionne blonde, Douhbée avait toujours besoin d’une éternité pour les dompter. Celle-ci étirait heureusement à sa fin, et la Chevalier eut l’impression que c’était son salut pour cesser la conversation qui la mettait complètement mal à l’aise. Elle s’éclipsa du bain pour enfiler une tunique confortable pour dormir, vida d’un trait sa tasse de thé, et s’effondra dans son lit. Elle réalisait à peine à quel point elle était épuisée de sa journée, et le soleil commençait à peine à se coucher. On était surement en train de préparer un repas en leur honneur, mais tout ce que la pardusse avait envie de faire, c’était dormir.

-Je trouve que ça fait assez pour ce soir, tu ne penses pas? On devrait se reposer un peu, parce que je ne sais pas si on sera capable de fermer l’œil cette nuit, il risque d’y avoir une fête. Viens te coucher un peu… soupira-t-elle en tapotant la place juste à côté d’elle. Ça va te faire du bien de t’allonger aussi… à ton ventre, j’veux dire, ça te fait encore mal?

Douhbée avait déjà les yeux fermés, et sa respiration se ralentissait graduellement, lorsqu’elle sentit le matelas bouger sous les mouvements de son écuyère, qui la rejoignait. À peine consciente de son geste, la pardusse tendit les bras dans une invitation, attirant Ailis contre elle, dans une étreinte maternelle. Distraitement, la Chevalier lui caressait les cheveux, calquant sa respiration à la sienne, mais son rythme cardiaque n’avait toujours pas diminué, et ses mains tremblaient. Ce n’était pas causé par leur conversation «d’adultes», réalisait-elle en se repassant les dernières heures, c’était plutôt l’effet de choc après des événements troublants.

-Ailis? chuchota-t-elle, incertaine si son écuyère s’était déjà endormie, mais elle remua pour lui montrer qu’elle était toujours consciente. Tu as eu peur aujourd’hui, hein? … Moi j’ai eu la trouille, avoua-t-elle dans un murmure. J’ai cru avoir échoué, quand j’ai vu le norrois foncer sur toi, j’ai pensé que j’allais te perdre. Je me sens extrêmement coupable, car c’est mon devoir de te protéger, et je ne l’ai pas fait. Tu t’ai protégé toute seule. Je n’exagérais pas, tout à l’heure, quand je t’ai dis que j’étais fière de toi, mais j’ai surtout honte de moi. Je suis tellement habituée que ce soit les autres qui veillent sur moi… D’abord Colombe, puis Soren, puis Adelyn et Losly… je n’ai pas encore l’habitude de veiller sur les autres, et ça aurait pu te coûter la vie.

Au travers ses paupières closes, Douhbée sentait les larmes tenter de s’échapper sur ses joues, et ses doigts, dans les boucles rousses de l’adolescente blottie contre elle, se crispèrent lorsqu’elle tenta de retenir un sanglot. Sa main quitta alors les cheveux de son écuyère pour se poser sur son propre ventre, où se devinait un peu mieux la courbe d’une grossesse débutante maintenant qu’elle n’avait plus d’armure.

-Je vais tout faire pour que ça n’arrive plus jamais, j’ai appris de mon erreur. Je tâcherai d’être un meilleur maître et mieux veiller sur toi, à l’avenir, je te le promets. Me pardonnes-tu?

En cet instant, il était difficile de savoir si elle s’adressait à son écuyère, ou à sa fille…
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MessageSujet: Re: [Mission] N'aie pas peur. [Ailis]   [Mission] N'aie pas peur. [Ailis] EmptyJeu 9 Fév - 20:27

Maintenant qu’elle était lavée et vêtue de propre, Ailis se sentait beaucoup mieux.  Bon, les guenilles n’étaient pas le summum du confort, mais c’était mieux que de tacher tout ce qu’elle voyait ! Vraiment, elle ne voyait pas d’un très bon œil sa nouvelle condition ! C’était absolument dérangeant ! Et dégoutant. Parlant de dégoutant, la bassine dans laquelle elle s’était lavée fut changée et son maître put enfin se baigner à son tour.

Alors que Douhbée soupirait de soulagement en  entrant dans l’eau, Ailis but doucement sa tasse de thé. C’était chaud et réconfortant. En plus, ça lui permettait de garder un contact avec la réalité pendant que le Chevalier se lançait dans des explications plus pousser sur la lumière blanche qui entourait son ami. Les explications apportaient encore plus d’interrogation à la jeune écuyère, mais elle décida de ne pas y répondre tout de suite, se laissant le temps d’analyser tout ça quand elle serait plus reposée. Parce que là maintenant, elle était tellement exténuée qu’elle pourrait sombrer dans un sommeil éternel.  

Au moins, elle prit le temps de rassurer, la pardusse qui semblait quand même inquiète pour elle ne savait, quelle raison. « J’ai toujours vu cette lumière autour d’Athel. Depuis la toute première journée, quand mes parents m’ont déposée au château. Ses parents étaient venus le porter la même journée. Depuis, on ne se quitte pas. Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un d’autre le voit briller… mais lui, il me voit briller aussi. »raconta-t-elle alors qu’elle s’approchait pour s’occuper des cheveux blonds mouillés.

Ainsi, Athelstan était son âme sœur. Elle avait bien entendu parlé de ça, mais elle n’avait pas vraiment compris ce qu’il en était. La plupart des filles qui en parlaient étaient des écuyères plus âgées qui murmuraient entre elles en rougissant… Étrange. Elle ne se sentait pas l’envie de rougir en parlant de son rouquin de meilleur ami !

Enfin… ça, c’était avant que son Maître se lance dans d’autres explications. Parce que la suite laissa Ailis aussi rouge qu’un coquelicot ! Oh Parandar. Plus Douhbée parlait, plus elle était mal à l’aise. Elle voulait juste disparaitre. C’était tellement… Arg. Elle avait beaucoup de mal à s’imaginer tout ça… Finalement, à un moment, elle en avait même la nausée. C’était horrible ! JAMAIS un garçon n’allait l’approcher ! Hors de question !

La jeune fille avait toujours eu une imagination très fertile. Et là, elle le regrettait vraiment beaucoup. Parce qu’elle avait vaguement une idée de ce qu’avait l’air Athelstan dans son pantalon. Les deux enfants n’avaient jamais eu de complexe et il lui était arrivé de l’apercevoir alors qu’il se soulageait contre un arbre. Mais là… elle imaginait ce que son Maitre lui racontait et elle… n’aimait vraiment pas du tout l’idée ! Quand bien même elle lui assurait que c’était plutôt agréable et qu’elle le voudrait. « Yerk. Je crois, Maître, que jamais je ne laisserai un garçon faire ÇA ! » On sentait le dégout et l’horreur dans sa voix. Elle était absolument scandalisée par l’idée. Le sexe, ça avait l’air vraiment étrange. Les adultes étaient des gens bizarres… et elle, elle ne serait jamais une adulte étrange ! Jamais.

Au bout d’une petite éternité, la conversation mourut au plus grand soulagement de l’écuyère. Elle adorait discuter avec son Maître, mais là… non. Juste non. Elle ne voulait plus jamais entendre parler de sexualité. Dormir lui semblait une bonne idée. Très bonne même. C’est pourquoi, quand Douhbée tapota la place à ses côtés, l’adolescente se glissa dans le lit. « Il fait mal… mais le thé a beaucoup aidé. » Fatiguée comme, elle l’était… comment, pourrait-elle supporter une fête ! Et elle le savait qu’il en aurait une. À cause du combat.

Cachée dans l’étreinte maternelle de Douhbée, Ailis tremblota un peu. La peur n’était finalement pas complètement partie. La main dans ses cheveux l’aidait à garder le cap, mais la réalité était bien là. Elle entendait son maître s’excuser. Elle ne lui en voulait pas, c’était elle qui avait figé… et puis, Douhbée ne pouvait pas être partout en même temps. Renata les avait formés à se débrouiller. Et puis, tout s’était bien fini. Elles apprenaient ensemble.

Ailis se blottit un peu plus et chuchota de sa voix tremblante de fatigue et de choc « Il n’y a rien à pardonner. Vous êtes un excellent Maître… et vous serez une mère géniale.» Elle avait bien remarqué le ventre de son Chevalier… et coupler à la discussion, elle comprenait maintenant les hurlements qui s’élevait de la grande chambre des maîtres la nuit… Vigie avait mis un bébé dans le ventre de Douhbée. Elle aurait dû être encore plus choquée de comprendre ça, mais ce n’était plus si important finalement. Parce qu’aujourd’hui, elle avait contribué à la mort de quelques personnes. Aujourd’hui, elle avait failli mourir. Aujourd’hui… elle était devenue une femme.

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