Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] | |
| | Auteur | Message |
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Gareth Roi / Reine
Messages : 56 Date d'inscription : 07/03/2016
Feuille de personnage Âge: 36 ans (fév.) Race: Insecte Âme soeur: Marian (DCD)
| Sujet: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Lun 16 Jan - 19:35 | |
| -C’est juste une visite de courtoisie, ne t’en fait pas, on attend rien en particulier de toi. C’est seulement que le peuple aime bien voir sa Reine. Marian était très proche des gens, grands et petits, ce qui faisait d’elle une femme aimée. Et toi, tu es la plus craquante des petites filles de l’Univers. Tout le monde va t’aimer.
Faire la tourner des villages, rassurer le peuple… le crédo de toute bonne royauté qui se respecte. Si la guerre contre Shola avait cessé trois ans plus tôt, c’était seulement pour se préparer à une plus féroce, est les gens le savaient… Aucune raison d’être rassurés, alors, par le calme des dernières années. On refaisait nos forces et planifiaient la prochaine attaque… au sud, toutefois, plutôt qu’à l’est.
Ce qui avait été épouvantablement long, c’était de s’entendre sur l’alliance avec leur ancien ennemi, et accorder leurs accordéons! Heureusement, Irianeth (l’envahisseur venu du sud) semblait progresser bien lentement dans le désert, ce qui leur avait donné le répit nécessaire pour lécher leurs plaies et se parer à les affronter. Malheureusement, le temps de repos semblait révolu, et le peuple le sentait, indéniablement… Il fallait les rassurer. Et qui de mieux que la douce et paisible Céleste, si semblable à la défunte Marian Hope, pour calmer les cœurs meurtris et apaiser les esprits nerveux?
-Comment envisages-tu ton devoir envers eux, d’ailleurs? J’aimerais bien avoir ton point de vue sur…
Le Roi s’interrompit en entendant, d’abord, les hennissements paniqués des cheveux, puis les cris confus du cocher, mélangé à ceux des gardes. Dans la cohue, il ne pu reconnaître que quelques mots, entre autre «loup», «effrayés» et «carrosse» avant que, ledit carrosse, justement, ne parte en embardée, suivant le rythme des chevaux effrayés. Perdant le contrôle, le cocher tenta bien de stopper le véhicule, sans succès. L’habitacle et ses passagers furent bousculés, retournés dans tous les sens alors que le carrosse semblait rouler sur lui-même, en tombant dans le fossé…
-La Reine! Allez chercher la Reine! Bougez bande d’idiots! entendit le Roi au travers de la cohue qui envahissait désormais sa tête.
Il s’était fortement cogné le crâne lors du carambolage, et sentait du sang chaud couler le long de sa tempe. Les voix lui semblaient bien lointaines, mais il ne pouvait se permettre de perdre conscience. Ils étaient… en danger. Un loup avait essayé de s’en prendre aux chevaux qui, paniqués, étaient devenus fous… Comment n’avait-il rien sentit venir? Toute forme de danger, aussi bénigne soit-elle, lui était normalement alertée immédiatement!
-Céleste? Ma chérie tu vas bien? questionna-t-il d’une voix pâteuse de celui qui s’apprête à tomber dans les pommes, mais il devait résister. Sa fille d’abord, ensuite, il pourrait bien penser à lui-même…
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| | | Céleste Roi / Reine
Messages : 21 Date d'inscription : 28/05/2016
Feuille de personnage Âge: 6 ans Race: Humain (50%) Insecte (50%) Âme soeur: Matthelh
| Sujet: Re: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Dim 22 Jan - 12:10 | |
| L’enfant triturait les plis dans sa jupe et gardait la tête baissée. Cela faisait un moment qu’ils avaient quitté le château et, pourtant, la gamine ne se sentait pas plus à l’aise. Elle était intimidée à l’idée de prendre un bain de foule un peu plus tard. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait dire à ses citoyens. Elle n’était même pas certaine de se rappeler de toutes les leçons protocolaires qu’elle avait reçues auprès de sa tante Aemi. Elle craignait faire honte à son père en commettant une bourde. Elle en était même rendue au point de se demander pourquoi on mettait autant de poids sur les épaules d’une fillette de six ans.
Elle se demandait parfois si elle allait se faire à son rôle de reine. Elle avait accepté cet honneur peu de temps après la mort de sa mère, Marian Hope, alors qu’elle n’était âgée que de trois ans. À cette époque, elle ne pensait qu’à faire plaisir à son père et ne se posait pas trop de questions sur ce qu’on lui recommandait de faire. Maintenant qu’elle avait six ans, elle commençait à prendre conscience du monde et de toutes ses complexités. Elle se questionnait davantage sur ses responsabilités et comment elle devait agir pour être à la hauteur des attentes. Heureusement qu’elle pouvait toujours compter sur son père pour être auprès d’elle lorsqu’elle se mettait à douter d’elle-même.
- Que dois-je faire cette fois, papa? s’enquit-elle simplement.
Comme à chaque fois, Gareth trouva les mots pour apaiser les craintes de sa progéniture. Cette dernière hocha de la tête, essayant de ne pas trop s’en faire avec ce qui l’attendait. Comme son père le disait, ce n’était qu’une visite de courtoisie. Elle n’avait qu’à sourire et envoyer la main, répéter quelques paroles de politesse, au besoin, et le tour serait joué. Ce n’était pas comme si elle était sur le point de donner un discours qui allait changer l’histoire du continent.
- Merci, papa.
C’est alors que le roi consort posa une question qui fit réfléchir sa fille : de quelle façon considérait-elle son devoir envers le peuple? Céleste posa un regard surpris sur son père. Elle ne savait pas quoi répondre; elle devait prendre la peine d’y réfléchir. Elle baissa alors les yeux sur ses mains, toujours en train de jouer dans les plis de sa jupe. Elle espérait avoir une réponse plus claire à donner à son géniteur par le temps qu’il finisse de parler… Or, il s’interrompit.
Cela poussa la gamine à interrompre sa réflexion et à essayer de voir ce qui avait attiré l’attention de l’homme-insecte. Elle eut à peine le temps d’entendre les chevaux et quelques cris avant que le carrosse ne se mette à être secoué de tous sens, tous côtés. La reine poussa un cri de surprise et tenta, en vain, de s’agripper après quelque chose. Elle se sentit être projetée de son siège et se cogner après les parois de l’habitacle.
Lorsque tout cessa enfin de bouger, la petite Céleste constata qu’elle avait le corps à moitié sorti de la fenêtre. Il semblait qu’elle avait défoncé le panneau de tissu qui servait habituellement à la cacher de la vue de tous. Elle voulut revenir à l’intérieur, mais elle ne pouvait bouger ses jambes.
- Papa… gémit-elle. Elle hoqueta d’horreur en voyant le filet de sang qui coulait sur le visage de Gareth. La panique se mit à monter en flèche en elle et elle débattit férocement… en vain. Papa, tu es blessé! Elle se mit à pleurer sous le choc de ce qui venait de se produire. Pourquoi ne pouvait-elle pas bouger? Papa, mes jambes… commença-t-elle, mais fut interrompue par un nouveau mouvement.
Leurs accompagnateurs, qui étaient à l’extérieur du carrosse, venaient d’ouvrir l’autre porte. On fit d’abord sortir le roi – parce qu’il était le seul à pouvoir bouger et bloquait involontairement l’accès à sa fille- , malgré ses protestations, puis on s’occupa ensuite de redresser l’habitacle. Cela permit à la jeune demoiselle de se laisser glisser dans l’ouverture de la porte et se remettre péniblement sur pieds. En moins d’une minute, elle se laissait choir dans l’eau du fossé, qui lui montait jusqu’à la taille dans sa position assise. Elle avait un peu trop mal, après avoir eu le poids de l’habitacle sur ses jambes, pour se tenir debout. Il fallut donc qu’un serviteur vienne la prendre dans ses bras pour la ramener au bord de la route, où elle put être installée plus confortablement.
La gamine tourna farouchement la tête à chaque fois qu’on s’approchait pour examiner ses blessures. Elle ne voulait pas qu’on s’occupe d’elle, n’étant pas consciente qu’elle s’était aussi cognée la tête et ignorant les lacérations sur ses jambes, car elle désirait qu’on s’occupe de Gareth d’abord. Elle était si bornée que le roi consort dut s’en mêler.
- Mais papa, tu as mal! protesta-t-elle, refusant même que son paternel la touche. Pourquoi sommes-nous par terre? demanda-t-elle, l’accident soudainement oublié. Elle se frotta les oreilles, qui sillaient. Puis, elle se coucha au sol puisque tout tournait autour d’elle. L’enfant avait également un mal de cœur, tout à coup. Non, ne me touchez pas! cria-t-elle quand on voulut s’enquérir de son comportement inhabituel. C’est alors qu’elle vomit, sans plus de cérémonie. Elle se remit à pleurer, étant confuse et plutôt mal en point. Elle était trop jeune pour identifier son état comme étant une commotion cérébrale. Qu’est-ce qui se passe, papa? | |
| | | Gareth Roi / Reine
Messages : 56 Date d'inscription : 07/03/2016
Feuille de personnage Âge: 36 ans (fév.) Race: Insecte Âme soeur: Marian (DCD)
| Sujet: Re: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Mer 25 Jan - 22:00 | |
| Gareth repéra enfin sa fille, bien que tout semblait encore tourner autour de lui et ce malgré l’arrêt des carambolages. Céleste avait les jambes qui passaient par la fenêtre de l’habitacle, et seulement le devant du corps à l’intérieur. Une panique subite s’empara du Régent d’Alombria, s’imaginant déjà le pire des scénarios, et cela n’aida pas ses étourdissements ni la nausée qui lui monta à la gorge mais qu’il parvint à retenir. Ne pas se montrer faible devant sa fille, c’était son crédo depuis trois ans… La petite avait également du sang sur le visage, et pourtant, elle s’inquiétait pour son père, avant de se mettre à pleurer. Bon sang, c’était à se demander, parfois, qui était l’enfant et qui était l’adulte! Définitivement… elle était faite forte.
Les soldats arrivaient enfin, ouvrant la porte du carrosse pour aider le Roi à en sortir. Celui-ci protesta, leur ordonnant de s’occuper d’abord de sa fille, mais il serait impossible de la sortir de là s’il restait à l’intérieur, car il fallait remettre le véhicule sur ses roues… Ah? Ils étaient sur le côtés, donc? Son mal de crâne persistant l’empêchait d’avoir conscience de sa propre orientation. Et ça le fit paniquer encore plus, car s’ils étaient couchés, cela voulait dire… que Céleste avait le poids de l’habitacle sur ses petites jambes! Gareth s’empressa de s’extirper à l’extérieur et tenta d’aider les soldats à relever le lourd chargement, mais s’effondra aussitôt, perdant entièrement ses sens en tombant sans conscience. Cela ne dura que quelques secondes, mais ce fut assez pour le faire tomber au sol. En rouvrant les yeux, il se vida immédiatement les tripes au sol, haletant. Sa fille… sa petite princesse… Non, Reine. Et si elle ne s’en remettait pas? Si ses jambes…?
-Où est ma fille? Lâchez-moi! gronda Gareth lorsque les soldats firent mine de l’examiner. Je veux voir Céleste, immédiatement!
La petite voix gémissante de l’enfant, portée par un de leur gardes, se fit entendre, et le Régent cessa de respirer alors qu’elle était doucement posée au sol. Ses jambes aussi, étaient en sang. Gareth déglutit et retint un nouveau haut le cœur, avant d’ordonner qu’on s’occupe d’abord de sa fille. Et là, le combat des coqs commença, car chacun des deux voulait que l’autre se fasse soigner en premier.
-Non, j’ai pas mal, trésor, mentit-il rapidement, les chevaux ont eu peur des loups et notre carrosse est tombé. Mais toi tu es blessée, trésor, alors laisse les monsieurs t’aider… supplia-t-il en se faisant violence pour ne pas se tenir le crâne à deux mains… Ce qu’il avait mal à la tête!
La gamine se frotta les oreilles, puis se coucha par terre, donnant immédiatement à Gareth l’adrénaline nécessaire pour se remettre debout et aller vérifier l’état de Céleste, qui se vomissait maintenant également dessus et pleurait, repoussant toutes les mains qui essayaient de la toucher.
-C’est moi Chérie, c’est papa, laisse-moi te regarder. Je vais très bien, c’est juste une écorchure.
En fait, il savait précisément que ce n’était pas le cas, qu’il avait probablement fait un commotion cérébrale, priait pour que ce ne soit pas pire, et maudissait ces fichus loups qui gâchaient leur voyage. Les villageois avaient besoin d'eux, et maintenant, ils devraient être au repos plusieurs jours, pour s’assurer de n’avoir aucunes séquelles. L’un de leur garde, possédant un don de guérison, profita du fait que la Reine ne lui portait plus attention pour poser ses mains au dessus de ses petites jambes sanguinolentes, sans les toucher. La surprise et la panique se peignit alors sur son visage… puisqu’il ne se passait strictement rien! Pourtant, Gareth l’avait vu soigner des plaies majeures autrefois. Les deux hommes s’échangèrent un regard intrigué, qui échappa à la fillette.
-Chuuuut mon trésor… chut… ça va aller, on va bientôt atteindre le prochain village, et puis faire dodo à la taverne. Ensemble, comme quand tu étais petite, ce sera amusant, hein? lui susurra-t-il à l’oreille, inquiet, la voyant incapable de bouger.
Le guérisseur lui intimait du regard de le suivre à l’écart, mais Gareth eut bien du mal à se séparer de sa fille, qui s’accrochait constamment à lui. Il du lui promettre de revenir immédiatement, avec des bandages pour leurs plaies à tous les deux, avant de pouvoir s’en libérer et s’en éloigner. Lorsqu’il demanda au soldat pourquoi ils s’éloignaient autant, celui-ci leva simplement la main vers la tête du Roi, et fit disparaître la plaie, ainsi que son mal de crâne, grâce à une lumière apaisante.
-Mais? Qu’est-ce que? Pourquoi?
Pourquoi n’avait-il pas senti le danger? Pourquoi le guérisseur pouvait soudainement utiliser son pouvoir, et pas l’instant au paravent? C’est là qu’il se souvint que certaines personnes avaient le don d’annuler la magie autour d’eux. Pourtant, il ne connaissait aucun de ses gardes ayant cette faculté! Un œil intrigué à sa fille, qui commençait doucement à sombrer dans l’inconscience, lui mis la puce à l’oreille. Il s’empressa de retourner la voir, sans les bandages promis, et l’obligea à poser la tête contre ses cuisses, la berçant doucement en lui murmurant des mots tendres. Ce n’était pas exactement la meilleur idée du siècle de la laisser succomber à la fatigue après ce qui ressemblait fortement à un commotion, mais si elle était vraiment la cause de l’annulation des pouvoirs environnant… C’était le seul moyen de savoir. Après quelques secondes à la bercer, le garde pu faire disparaître toute trace de blessure sur les jambes de l’enfant, et, rassuré, fit de même avec sa tête. Gareth soupira de soulagement et fit demander de l’eau fraîche, qu’on lui apporta aussitôt, et qu’il utilisa pour ramener doucement la Reine à l’état d’éveil.
-Comment te sens-tu, Céleste? Es-tu capable de te mettre debout, maintenant?
C’était vraiment la seule chose qui l’inquiétait, son nouveau don pouvait encore attendre.
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| | | Céleste Roi / Reine
Messages : 21 Date d'inscription : 28/05/2016
Feuille de personnage Âge: 6 ans Race: Humain (50%) Insecte (50%) Âme soeur: Matthelh
| Sujet: Re: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Ven 17 Fév - 20:16 | |
| Tout était confus pour Céleste. Ses vêtements étaient souillés par des vomissures, son père était mal en point, le carrosse était dans le fossé… or, elle n’avait aucun souvenir de comment tout en était venu à ce point. Elle entendait un bruit assourdissant en permanence et le monde autour d’elle basculait dangereusement. Bien qu’elle fut informée de la la cause de leur accident de la route, la fillette avait beaucoup de difficulté à assimiler la façon dont tous les éléments allaient ensemble… et n’avait toujours pas envie qu’on la touche. Elle était à vider toutes les larmes de son corps lorsque les paroles de son géniteur firent tranquillement leur chemin jusqu’à elle.
- Hmmm… Nooon… geignit-elle, refusant obstinément l’aide de Gareth.
Elle n’avait qu’à lever les yeux, quand elle en avait la force, pour constater qu’il avait toujours du sang sur le front et n’était donc pas soigné. Ses yeux argentés trahissaient cependant toute sa douleur puis, au bout d’un moment, elle baissa à nouveau le regard. Toujours est-il que la voix du Régent l’apaisa au bout d’un moment. Elle cessa de pleurnicher lorsqu’elle se mit involontairement à imaginer ce que ce serait de dormir à nouveau dans les bras de son papa adoré. Cela faisait quelque temps qu’ils ne l’avaient pas fait et elle devait admettre que ça lui manquait parfois. Elle voulut hocher de la tête afin d’indiquer son accord avec ce plan, mais ce fut un trop grand effort pour elle.
C’est alors que la jeune reine sentit du mouvement et comprit que l’homme-insecte tentait de s’éloigner d’elle. « Non, papa! Reste avec moi! » pleurnicha-t-elle. Elle tendit la main pour s’agripper après les pantalons de l’adulte, sauf qu’elle n’eut pas la force de l’empêcher de la faire lâcher prise. Elle se réessaya à plusieurs reprises, mais dut admettre sa défaite. Elle ne pouvait le retenir à ses côtés. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle se lance dans une crise de panique. Elle ne voulait rien savoir de se faire amener des bandages! Elle hurla dès que le cocher tendit la main en sa direction et elle se recroquevilla sur elle-même. Du moins, elle fit une tentative de se replier, sauf que le bas de son corps ne répondait pas très bien à sa demande. Elle se referma dans son esprit, cherchant à s’isoler de tout le mal qui l’assaillait en même temps. Elle avait cette sensation qu’un petit somme lui ferait le plus grand bien. Gareth n’avait-il pas mentionner aller dormir dans une taverne? Pourquoi attendre, alors?
La fatigue prit rapidement le dessus et, cette fois, Céleste n’offrit pas de résistance lorsque le Régent revint vers elle pour installer sa tête sur ses cuisses. Le mouvement régulier lui permit de se détendre. Elle ferma l’œil un instant… Ce que ça lui faisait du bien de cesser de se battre pour rester éveillée.
L’enfant grommela lorsqu’on lui apporta de l’eau fraîche, car elle aurait préféré demeurer assoupie. Elle tourna un peu la tête, mais accepta éventuellement de boire quelques gorgées. Elle clignota des yeux avant de les ouvrir définitivement. Elle jeta un regard circulaire et se demanda pourquoi tout le monde la fixait. Elle se blottit contre son père, qui lui adressa la parole à ce moment. « Hmm… Mieux? » Elle baissa les yeux en direction de ses jambes, qui lui faisaient nettement moins mal que tout à l’heure. Hésitante, elle essaya d’abord de bouger le bout de ses orteils. Elle fut encouragée en constatant qu’elle y parvenait. « Je vais essayer, papa. » Elle serra doucement le bras de l’homme-insecte, le caressant de son pouce, puis prit une grande inspiration. Elle se pencha ensuite vers l’avant et se poussa vers le haut à l’aide de ses bras. Elle tituba quelque peu; or, elle ne tomba pas. Son visage s’illumina. Elle se retourna en direction de son géniteur et s’accrocha fièrement à son cou.
- As-tu encore mal, papa? s’enquit-elle. Elle fut plus qu’heureuse d’apprendre que ce n’était pas le cas. Elle l’embrassa tendrement sur la joue. Que faisons-nous maintenant?
La réponse ne fut pas aussi simple à donner qu’elle ne l’avait pensé. Leur mode de transport avait été endommagé durant l’accident et une des roues avant n’était plus du tout fonctionnelle. Il fallait donc trouver un moyen d’amener tout ce beau monde jusqu’au village le plus près, et ce, avec tous les effets personnels de la royauté. Avec seulement quatre chevaux, on ne pouvait espérer tout apporter en un seul voyage… surtout pas avec un d’entre eux qui avait été blessé au cou par les loups.
La reine se tint tranquille tandis que les adultes discutaient. Elle se contenta de tenir la main de son géniteur et de regarder autour. Elle essayait toujours de se rappeler des derniers moments avant que tout ne vire au vinaigre. Si elle ne ressentait plus de douleur à la tête, il manquait encore à sa mémoire de revenir.
La route n’était pas très achalandée, donc on ne pouvait espérer demander l’aide de villageois pour les dépanner. On conclut donc qu’un garde et le cocher resteraient derrière tandis que le reste des voyageurs partirait sur les chevaux. Ils reviendraient chercher leurs camarades à la première occasion. La petite blondinette se retrouva évidemment sur la même monture que le Régent. Ce n’était pas aussi confortable que le banc du carrosse, mais ce n’était pas désagréable en soi. Il faut admettre que la gamine appréciait à peu près n’importe quelle activité si elle pouvait y participer avec son père.
- Va-t-il y avoir encore des loups? Elle ne pouvait s’empêcher de poser la question, car elle crut voir des yeux brillants à l’orée de la forêt. Là! Regarde!
Elle ne rêvait définitivement pas, il y avait quelque chose qui les surveillait. Elle se recula autant qu’elle ne le put contre son géniteur, tout en retenant son souffle. Tout à coup, il y eut un cri vers sa gauche. Il y avait des bêtes qui arrivaient à toute vitesse, ce qui sembla être le signal d’attaque pour les loups. Il y avait toute une meute maintenant. Les créatures les flanquaient de tous les côtés. Les chevaux retombèrent dans une nouvelle panique. Il fallait agir et vite!
Des cris fusèrent ici et là. Céleste se cramponna du mieux qu’elle put après sa monture, car celle-ci se levait sur ses pattes arrière afin de faire peur aux assaillants. Des gardes s’approchèrent de la royauté et chassèrent les loups les plus près. Par la suite, reine et Régent galopaient à toute vitesse. Ils devaient semer les bêtes dès que possible, car le soleil commençait à descendre et leurs chances diminuait à la même vitesse que la lumière. C’était donc une course folle jusqu’au village le plus près qui s’entama. | |
| | | Gareth Roi / Reine
Messages : 56 Date d'inscription : 07/03/2016
Feuille de personnage Âge: 36 ans (fév.) Race: Insecte Âme soeur: Marian (DCD)
| Sujet: Re: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Lun 20 Fév - 17:16 | |
| Gareth soupira de soulagement, non pas parce que sa fille lui affirmait qu’elle allait mieux (après tout, l’instant d’avant elle essayait de faire passer la douleur de son père avant la sienne, il n’osait pas trop s’y fier, donc) mais bien parce qu’elle avait l’air d’aller mieux, ce qu’elle prouva en réussissant, bien que maladroitement et avec beaucoup d’efforts, à se remettre sur pieds. Le régent accueilli sa petite reine joyeuse dans ses bras lorsqu’elle s’accrocha à lui, et la voir s’illuminer ainsi lui confirma qu’elle récupérerait bien. Évidemment, Céleste trouva le moyen d’encore se soucier de lui, comme s’il était prioritaire! Cette touchante attention fit rire son père, puisqu’il ne ressentait déjà plus rien des contrecoups de l’accident. Certes, il s’avait qu’ils auraient quand même besoin de repos, pour s’assurer qu’ils n’aient pas de séquelles, mais pour l’instant, il allait très bien.
-Mais moi je n’ai rien du tout mon trésor! Je te l’ai dis que papa allait bien et sir Cheston s’en ait assuré, affirma-t-il en pointant le garde guérisseur d’un geste. Ça ira encore mieux quand tu me laisseras me lever moi aussi! la taquina-t-il en la laissant l’embrasser sur la joue avant de se remettre sur pied, lentement mais plus assurément que sa fille.
Donc, que faire, ça c’était une bonne question. Ils allaient malheureusement devoir se séparer pour qu’une partie d’entre eux rentre au village et aient demandé de l’aide avant la nuit, qui n’allait pas tarder à tomber. Gareth demanda à ce que ceux laissés dernière allume un feu pour être plus faciles à repérer lorsqu’on viendrait les chercher, mais aussi pour éloigner les loups, puis il monta en scelle avec sa fille devant lui, accompagné du garde guérisseur et d’un autre combattant, traînant le cheval blessé sans personne pour le monter. Avant de partir, les deux soldats s’allumèrent chacun une torche, en espérant dissuader les loups de s’approcher d’eux.
C’était sans compter la bête blessée qui les attirait par l’odeur du sang qui croutait lentement sur sa blessure. Encore une fois, Gareth ne sentit absolument pas le danger venir, ce fut Céleste qui repéra la première les yeux brillants dans le noirceur. Le régent maugréa, se retenant de jurer, alors qu’ils étaient à nouveau encerclés et que les bêtes s’affolaient pour combattre leurs ennemis naturels. Heureusement, cette fois-ci, ils s’accrochèrent tous suffisamment bien pour ne pas être éjectés de leur monture, et seul le cheval blessé ne s’en sortit pas. Le régent d’Alombria mis sa bête au galop lorsqu’ils furet assuré que ses gardes s’en sortiraient, puisque les loups semblaient désormais se mettre à table plutôt que de se préoccuper des autres chevaux. Le père et la fille, bien accrochés l’un à l’autre, ne diminuèrent pas la vitesse avant de voir la lueur rassurante provenant de chaumières non loin.
-À l’aide! Au nom de la Reine, venez nous aider! hurla Gareth lorsqu’il fut à portée de voix, et quelques paysans sortirent des premières maisons en bordure du village. Je suis le roi régent Gareth, voici ma fille et votre Reine Céleste Lillian Mira Humility d’Alombria, nous avons été attaqués par des loups et notre carrosse s’est brisé, et des hommes sont restés derrière. Allumez des torches et prenez vos meilleurs montures pour les retrouver, la moitié devrait vous rencontrer en chemin, l’autre sont à pied et ont donc établit un campement. N’oubliez pas vos armes.
Évidemment, il était hors de question que Gareth et Céleste retournent derrière, il en allait de la sécurité de la Reine, même si le régent aurait aimé prêter main forte à ses gardes… il devait avouer qu’il aurait été complètement inutile de toute façon! Il s’assura donc de gérer le départ des quelques sauveteurs et aider à sceller des chevaux supplémentaires pour ceux laissé derrière, pendant qu’on s’armait et montait une escouade secours. La royauté fut ensuite prise en charge par une famille modeste mais généreuse qui leur offrit un humble repas et un abri pour la nuit.
-Merci milady, vous serez payée au centuple pour votre geste, assura le régent malgré les protestations de la madone, qui s’empourprait alors qu’il lui faisait un courtois baise main.
Il soupira encore en s’assoyant devant son bol de soupe chaude, devant insister avec Céleste pour qu’elle mange d’abord, alors que tout ce dont elle rêvait était de dormir. Il devait d’abord lui expliquer ce qui s’était passé, ses déductions par rapport à son nouveau pouvoir, les mesures à prendre… malheureuses… pour leur sécurité.
-Oui, je t’ai promis l’auberge, mais on est encore loin et tu as besoin d’énergie. Moi aussi, mange je t’en pris, l’incita-t-il en donnant l’exemple, avalant une énorme bouchée du simple mais réconfortant repas. Est-ce que tu commence à te rappeler ce qui s’est passé, Céleste? Comment on a chaviré à cause de la panique des chevaux? L’attaque des loups? Tu n’as plus mal à la tête, hein? Parfait, moi non plus. Alors essaie de te souvenir.
Il voulait surtout savoir si elle allait comprendre toute seule. Le pouvoir de Gareth avait toujours été gardé secret, et seul un très petit cercle privilégié en connaissait l’utilité. Dont Céleste.
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| | | Céleste Roi / Reine
Messages : 21 Date d'inscription : 28/05/2016
Feuille de personnage Âge: 6 ans Race: Humain (50%) Insecte (50%) Âme soeur: Matthelh
| Sujet: Re: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Dim 12 Mar - 15:18 | |
| La gamine ne comprenait pas comment il était possible qu’autant de malchance frappe les siens aujourd’hui. Ce n’était pas normal, loin de là… surtout pas en présence de son paternel. Elle avait pour habitude que quand ce dernier était dans les parages, elle était en sécurité. Elle avait toujours eu une foi aveugle en son talent pour la tenir loin du danger. Pourtant, les derniers instants avaient été tout sauf sécuritaires. Malheur par-dessus malheur s’abattaient sur leur petit groupe. Tout cela la rendait inquiète. Allaient-ils tous s’en sortir en un morceau?
Heureusement, elle n’avait pas remarqué que le pauvre cheval blessé avait succombé à l’attaque des loups. Cela aurait tôt fait de lui arracher tout espoir de se rendre en lieu sûr. Elle se concentrait plutôt à se tenir au destrier et à Gareth puisque sa vie en dépendait, puis ferma les yeux très fort. Elle ne les rouvrit que lorsque la voix du régent de fit entendre. Il hélait les habitants et leur demandait de l’aide. Elle s’étira le cou afin de voir si quelqu’un répondait à son appel. Elle avait cette peur insensée qu’on ne les croit pas, car il était rare que la famille royale se présente en de telles circonstances et à cette heure de la journée. Que feraient-ils si personne n’acceptait de leur donner un coup de main?
Céleste serra la mâchoire et la minute que les paysans prirent à sortir de leur chaumière pour voir ce qui se passait lui parut une éternité. Elle ressentit un soulagement indescriptible à voir des familles entières se présenter devant eux; elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle était touchée que ces gens, son peuple, viennent à la rescousse de sa petite personne et de son entourage. Elle se promit de ne plus se plaindre du reste du voyage d’avoir à devoir affronter des foules pour des visites de courtoisie. C’était la moindre des choses qu’elle pouvait faire pour eux en tant que souveraine.
La jeune reine essuya silencieusement ses larmes et s’efforça de sourire pour les sauveteurs. Elle remercia tous ceux qu’elle vit et les félicita de leur générosité en cette heure de besoin. Elle accepta de tenir la main d’une adolescente tandis que son père aidait à préparer l’expédition de rescousse. Elle admirait l’homme-insecte, qui devait être aussi exténué qu’elle, mais qui continuait de faire son possible pour être utile. Elle plaça une main devant sa bouche lorsqu’elle bâilla.
Par la suite, la famille royale se laissa guider vers une humble chaumière. Lillian détailla la pièce principale, qui lui semblait miniature en comparaison du château dans lequel elle avait grandi. Du peu qu’elle pouvait voir des chambres, elles étaient tout aussi petites. Cela la poussa à se demander si tout l’espace dont elle disposait dans le palais était nécessaire. Après tout, cette demeure de campagne était coquette et confortable à sa façon.
Elle adressa un sourire à la maîtresse de la maison, en plus d’un : « Merci, milady. » à la suite de son paternel. Elle prit docilement place à la table, d’où elle continua son observation du logis. Son attention était sur une série d’herbes suspendues près de la fenêtre pour les faire sécher lorsqu’on déposa un bol de soupe devant elle. Elle sursauta sur le coup, mais ne manqua pas de remercier l’hôtesse pour le repas. Elle frotta ses yeux de ses poings fermés.
- Irons-nous bientôt à l’auberge? demanda-t-elle, bâillant à nouveau.
Pour toute réponse, son géniteur insista pour qu’elle se sustente puisqu’ils étaient trop loin d’une auberge. Céleste baissa les yeux sur sa soupe, puis se résout à en prendre une bouchée. Elle laissa le liquide dans sa bouche un moment, le temps de se décider si elle aimait ou non. Elle en vint à la conclusion que cette soupe aux légumes était plutôt bonne. Elle apporta une cuiller pleine à sa bouche une nouvelle fois, écoutant quand même ce que lui disait le régent.
- Non, je n’ai plus mal à la tête, papa. Elle déposa sa cuiller un instant et fixa sa soupe. Elle n’avait pas essayé de se rappeler de ce qui avait précédé son accident depuis qu’on l’avait soignée. Elle fronçât des sourcils, faisant appel à sa mémoire. C’était encore vague, mais elle avait quelques images et paroles qui lui revenaient en tête. J’ai été malade… parce que… parce que… ehm… Elle jeta un rapide coup d’œil à la madone qui s’affairait dans son coin de la grande pièce, quand elle fit soudainement un lien entre la reconnaissance qu’elle avait ressentie tout à l’heure et les visites de courtoisie. Ses yeux s’illuminèrent à cet instant. Pourquoi n’avait-elle pas compris plus tôt?Tu m’expliquais que je devais envoyer la main au peuple lors des visites. Elle sourit, fière de se souvenir de quelques détails supplémentaires. Tu voulais savoir comment… comment je voyais mon devoir envers eux, je crois? Elle attendit que Gareth lui confirme que c’était le cas. Je sais! s’exclama-t-elle, oubliant le but premier de cette discussion avec le roi-consort. Je dois les protéger et les aider, pour qu’ils soient heureux et en sécurité… Comme les hommes d’ici font pour nous! Pas parce que c’est une obligation, mais parce que c’est la bonne chose à faire. Parfois, c’est nous qui avons besoin d’eux… mais parfois, c’est eux qui ont besoin de nous.
Elle bomba le torse, rayonnante. Elle se remit à manger, avec plus d’appétit cette fois, car elle avait le cœur plus léger. Au bout de quelques minutes, son père lui rappela qu’elle n’avait pas fini de répondre à sa question concernant la façon dont était survenu l’accident. Elle demeura la bouche entrouverte un instant. Ah, bah oui, il avait raison. Elle n’avait donné qu’une réponse partielle.
- Mais papa… commença-t-elle, avant de se pencher vers l’avant pour murmurer, Tu n’as rien senti avant? Qu’elle repasse les événements dans sa tête autant qu’elle le voulait, elle n’arrivait simplement pas à se souvenir du moindre avertissement de l’homme-insecte. Cette constatation la rendait confuse. Nous parlions… et tout est devenu… Je ne sais pas, je me souviens juste d’avoir été coincée sous le carrosse et avoir vomi. Papa, comment ça se fait? réitéra-t-elle, incrédule.
Quelque chose clochait… et la reine le savait que trop bien. Elle n’arrivait cependant pas à mettre le doigt dessus. Elle constata également qu’elle avait été celle à apercevoir les loups en premier, tout juste avant qu’ils ne soient forcés de fuir à toute vitesse. Cette fois encore, le régent n’avait pas vu venir le danger.
- Papa, es-tu malade? C’était la seule explication logique à laquelle elle pouvait penser en ce moment. Gareth devait forcément avoir un malaise quelconque qui affectait son pouvoir. Tu dois manger! décida-t-elle, remplissant sa cuiller et la tendant à son père. Elle insista pour qu’il avale ce qu’elle lui donnait. Il était impérial qu’il reprenne des forces pour que ses capacités magiques lui reviennent.
La propriétaire de la maison s’approcha de la famille royale à cet instant et leur demanda s’ils voulaient qu’elle leur fasse couler un bain. Sa baignoire serait sans doute petite pour le régent, mais ce serait suffisant pour que père et fille puissent être propres. Le groupe avisait du mouvement à l’extérieur, signe que l’équipe de secours était de retour avec ceux qui avaient été laissés derrière. Ils amenaient également avec eux les effets personnels de la royauté. La gamine regarda son père avec des yeux demandant si elle pouvait prendre un bain. Elle était fatiguée, certes, mais elle serait si confortable dans des vêtements secs et sans toute cette saleté dans ses cheveux. | |
| | | Gareth Roi / Reine
Messages : 56 Date d'inscription : 07/03/2016
Feuille de personnage Âge: 36 ans (fév.) Race: Insecte Âme soeur: Marian (DCD)
| Sujet: Re: Notre unicité serait-elle notre perte? [Céleste] Jeu 16 Mar - 15:07 | |
| Si l’équipe de secours arrivait assez rapidement… enfin, s’ils n’avaient aucun problème en route, il ne serait peut-être pas trop tard pour continuer vers le village ensuite. Il n’y avait pas de place dans la petite chaumière où ils s’étaient abrités, ils devraient prendre le lit des propriétaires, qui alors dormiraient par terre, et la petite Céleste n’accepterait certainement pas une telle chose. Gareth espérait donc voir bientôt revenir les sauveteurs pour leur éviter d’avoir à dormir sur place, pour le bien de tous. En plus, les villageois lui avaient raconté, plus tôt et à l’abri des oreilles de la Reine, qu’il n’était pas rare de voir des loups rôder dans le coin et des moutons disparus au matin depuis quelques temps… Alors il déguerpirait d’ici le plus vite possible, juste pour éviter d’autres frousses à sa fille.
Celle-ci avait d’ailleurs enfin accepté d’attaquer sa soupe, alors qu’elle essayait de se souvenir de ce qui s’était passé avant l’attaque. Elle se rappela bientôt de ce qu’ils étaient en train de parler avant que le carrosse soit renversé, et offrit enfin une réponse à la question de son père. Ça fit sourire Gareth, parce que maintenant, il n’avait plus vraiment besoin de connaître la réponse, pas après avoir vu Céleste agir avec les villageois à leur arrivé. À chaque instant, elle s’était tenue en Reine, même si elle était effrayée. Il approuva quand même de la tête, pour ne pas gâcher la fierté qu’elle affichait d’avoir répondu correctement. Toutefois, lorsqu’elle se remit à manger, le régent réitéra sa question, parce qu’elle ne lui avait pas vraiment dit, encore, ce qu’il voulait entendre.
-C’est exactement ce qui s’est passé avant l’attaque, mais au moment de celle-ci? Au moins, il savait que le coup qu’elle avait reçu sur la tête n’avait pas affecté sa mémoire! Un poids de moins sur les épaules déjà bien lourdes du souverain intérimaire.
Le régent termina sa soupe alors que sa fille s’était à nouveau arrêtée pour réfléchir, avant de se pencher vers lui pour chuchoter, afin de ne pas être entendue par leur hôte. Gareth eut un sourire triste qui incita la Reine à poursuivre sa réflexion, lui indiquant ainsi qu’elle était sur la bonne piste, mais elle ne comprenait pas comment c’était possible qu’il n’ait rien senti, et lui demanda s’il était malade, avant de lui ordonner de manger sa soupe à elle, lui enfonçant presque une cuiller dans la bouche de force. L’homme-insecte souris en emprisonnant la main de sa fille dans la sienne et la ramenant à son bol.
-Je ne suis pas malade, je vais très bien Céleste… mais j’ai une théorie sur ce qui s’est passé… chuchota-t-il sur le même ton, sans pouvoir détailler celle-ci davantage puisque la dame qui s’occupait d’eux venait leur propose un bain.
Au même moment, on entendait des gens revenir, et Gareth soupira de soulagement en reconnaissant, au travers, les voix des siens. Tout s’était probablement passé à merveille et ils pourraient continuer leur route, à cheval à défaut d’en calèche, puisque celle-ci était sûrement restée à l’arrière et ne serait réparée qu’au levé du jour. Il fit signe toutefois à Céleste d’attendre sur sa chaise, il voulait encore lui parler avant qu’ils aient s’enquérir de la sécurité des autres, ou qu’elle prenne un bain.
-C’est très apprécié, merci beaucoup milady, accepta le régent en embrassant à nouveau la main de la madonne, avant de se lever pour aller s’agenouillir à côté de sa fille dès que leur hôte fut à nouveau hors de portée d’oreilles. Lorsque Sir Cheston a essayé de nous soigner, tout à l’heure, il n’en a pas été capable non plus. C’est lui qui a compris ce qui se passait en premier et c’est pour ça que j’ai du te laisser seule quelques instants. Dès qu’on s’est éloignés de toi, il a été capable de me soigner. Comme tu commençais à t’endormir, je suis revenu te bercer pour que tu t’endormes pour de bon, et là, le guérisseur a pu prendre soin de toi, chuchota-t-il très rapidement en jetant de rapides coups d’œil à l’occasion vers la femme et la porte de la maison. Autant mon pouvoir doit rester secret, autant le tiens te seras plus utile si un minimum de personnes sont au courant, Céleste. Je crois que tu as le même don que ton oncle Caius, d’annuler la magie autour de toi, et que tu ne t’en rends pas compte. C’est normal, à ton âge, que des pouvoirs apparaissent subitement. C’est un don, et tu dois en être fière, ne te sens pas coupable de ce qui s’est passé, tu ne pouvais pas savoir et tu ne le contrôle pas encore. Mais il faut que tu comprennes, ce soir, que tant que tu n’auras pas appris à… «éteindre» ton pouvoir, et je suis certain que Caius saura t’aider pour ça, nous devrons faire attention à…
Gareth s’interrompit, car leur hôte avait terminé de remplir la bassine d’eau passablement chaude et avait tiré un rideau devant celui-ci, et le régent s’empressa de s’y rendre avec sa fille, remerciant à nouveau la femme, et commença à se décrotter les mains et le visage rapidement. Il n’avait pas le temps pour une toilette plus approfondie, les hommes allaient commencer à le demander, dehors, et puis il aurait tout le temps de se baigner à l’auberge.
-Ça me rend triste d’y penser, mais je crois que pour l’instant, il vaut mieux qu’on ne se tienne pas trop près l’un de l’autre. Gareth soupira en voyant comme toutes ces informations accablaient sa petite Reine, il s’agenouilla à nouveau pour être à sa hauteur, plongeant ses yeux argentés dans ceux, identiques, de sa fille. C’est provisoire, ne t’inquiéte pas ma chérie. Et puis, ça ne veut pas dire loin, ni plus se voir. Nous étions à peine à dix mètres quand les pouvoirs de guérison de Sir Cheston ont recommencé à fonctionner. Peut-être même que c’est moins, on fera des tests demain, d’accord? Et tu finiras par savoir, plus tôt que tu ne le crois, comment empêcher que ton pouvoir fonctionne, j’en suis certain. Mais en attendant, on va être prudent. Maintenant profite de ton bain, repose-toi, et je reviendrai te chercher pour rentrer à l’auberge. Et ça m’arrangerait vraiment si tu étais capable de trouver le sommeil… lui chuchota-t-il en lui adressant un sourire et un clin d’œil. Parce que quand tu dors, ton pouvoir ne fonctionne pas, et je pourrai te garder contre moi pendant le reste du voyage.
Il se releva rapidement pour l’embrasser lorsque des coups furent frappés à la porte de leur abri, et s’empressa de rejoindre l’équipe de secours et ses gardes, heureusement tous en bon état. Ils n’avaient pas vu l’ombre d’un loup pendant l’expédition et avaient ramené tout ce qu’ils pouvaient, sauf leur embarcation. Le forgeron leur promis de s’en occuper dès l’aube, et ils allaient donc pouvoir la récupérer sur le chemin du retour, dans quelques jours. Pour l’instant, on leur prêta un cheval pour remplacer celui qui avait été tué, ainsi que deux hommes supplémentaires pour assurer leur sécurité jusqu’au village, car la campagne n’était jamais bien sûre. Lorsqu’il revint chercher sa fille, elle était propre et rhabillée, mais tenait à peine debout, les yeux lourds de fatigue. C’était beaucoup trop pour une enfant de six ans! Il la porta avec un sourire satisfait aux lèvres, l’asseyant devant lui sous le regard inquiet du guérisseur, qui doutait certainement de l’utilité que le régent reste avec sa fille. Gareth ne lui rendit même pas son regard, son contentant de bercer la princesse, qui se faisait fort lourde déjà dans ses bras, abandonnant toute résistance pour plonger dans le sommeil.
-Là, Céleste, tu peux dormir. Quand tu dors, papa veille sur toi.
Évidemment, c’était bien parce que les pouvoirs de Gareth pouvaient les protéger qu’il n’y eut pas le moindre danger jusqu’à ce qu’ils arrivent au village et entre dans l’auberge. Là-bas, même le boucan de la grande salle à manger, agrémentés des gloussement s de surprises en apercevant la mignonne petite reine n’arrivèrent pas à sortir celle-ci du sommeil. Le régent promis à tous qu’ils la verraient demain, que la journée avait été difficile pour tout le monde et il monta la coucher dans leur chambre, où il s’abandonna assez facilement, lui aussi, au sommeil.
De toute façon… S’il y avait du danger… son... pouvoir... le réveill...erait...
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