Fait dodo, bébé chien... [Libre]

Dévouée à développer ses compétences maternelles, persuadée que la clef de son absence de grossesse n'est rien de plus qu'un manque de pratique, Mycah est bien décidée à jouer à la maman pour apprendre. Suivant à la lettre les conseils de sa bonne mère Phybie, l’innocente jeune femme sort du château, toute légèrement vêtue, en portant un petit panier remplis de vêtement de poupée et de jouets pour bambins. Certes, si elle a joué à la poupée étant petite, il semblerait que cela ne suffise pas à augmenter les talents maternels : il faut pratiquer sur des êtres vivants.

C'est donc toute équipée que la jeune dame s'aventure dans une section de la cour extérieur qu'elle n'a jamais visité, par manque d'intérêt mais aussi pour les dangers qu'elle recèle, bien que Mycah n'a pas le bon sens de se soucier des risques qu'elle prend. Elle découvre avec intérêt et amusement l'enclos et les niches des chiens de chasse qui furent jadis ceux de son père, et qui appartiennent maintenant à Dasayl.

-Oh les beaux toutous! Venez-voir Mycah, on va jouer vous allez voir, on va avoir du plaisir ensemble. Venez les bébés, ici, pstpst.

Dangereusement, la jeune Reine se pencha sur la clôture et tendit la main vers les féroces chiens pour les attirer. Ennuyés d'être réveillés en pleine sieste sous le soleil, les molosses montrèrent les dents et s'avancèrent vers Mycah en position de chasse, menaçants...

-Ouiiii! Bons chiens! Regardez ce que Mycah a apporté, des belles robes, et puis des costumes pour les garçons, d'ailleurs, lesquels de vous sont des femelles? Hein? demanda-t-elle bêtement aux chiens, comme s'ils allaient répondre. Oh, et puis c'est pas grave, vous allez pas faire la différence!

Mycah était à moitié accrochée sur la clôture, tendant la main devant elle pour caresser le chien qui s'était le plus approché d'elle. La jeune Reine ne savait pas reconnaître les attitudes agressives des chiens, et interpréta mal (stupidement faut l'avouer, n'importe quel attardé aurait comprit que les molosses n'étaient pas content) les signaux provocateurs. Elle pensait qu'ils étaient en mode jeu, donc contents... Mais ils avaient plutôt envie de jouer à se l'arracher, morceau par morceau.

Juste au moment où elle pensait arriver à lui caresser l'oreille (et où elle en aurait perdu une main) un Garde royal l'attrapa par la taille et l'éloigna de l'enclos des chiens de chasse. La jeune femme se débatit un peu, parce qu'elle pensait bien avoir réussis à apprivoiser les bêtes.

-Qu'est-ce que vous faites! Lâchez-moi! Je sais ce que je fais, ce sont les chiens de Feu MON Père! Ils me connaissent et je les connais! bougonna-t-elle en agitant les jambes.

Lorsqu'enfin elle fut libérée de l'emprise du Garde, elle reconnu Renosan, car en effet, elle connaissait par leur nom chacun des employés de son Château, en bonne petite Reine parfaite. Il lui expliqua qu'il n'était pas bon de jouer avec ces bêtes-là, s'excusa de l'avoir attrapée contre son gré et lui proposa plutôt de jouer avec de vrais enfants. Mycah éclata en sanglot, ce qu'ils pouvaient être cons, les hommes, à ne comprendre rien de rien.

-Si vous saviez un peu ce que je vis, vous ne seriez pas là! Je sais que vous êtes bons et que vous ne vous moquez pas volontairement de ma stérilité, mais vous saurez que je SAVAIS ce que je faisais, Sir Renosan, je ne suivais que les conseils biens avisés d'une véritable mère qui est passée par les épreuves que les Dieux m'envoient, bien que j'en ignore la raison. Maintenant, laissez-moi développer cette maternité dont je suis dépourvue, après quoi, j'aurai tout ces enfants dont j'ai besoin, et je ne jouerai plus avec les chiens.

*De toute façon, ils m'adorent, ces chiens, je les connais depuis que ce sont de petits Puppies, ils se souviennent de moi au travers de mon père, c'est sur!* pensa-t-elle en essuyant les larmes qui avaient coulées sur ses joues, lorsque Renosan avait parlé d'enfants. Elle qui était toujours de bonne humeur, et qui s'était levée avec la joie de venir exercer ses capacités maternelles. Normalement, il était beaucoup plus difficile de la rendre triste, mais devant la platitude de son ventre, elle était de plus en plus à fleur de peau.

-Vous ne voudriez pas vous rendre utile plutôt en m'ouvrant la porte de la clôture? Je n'ai pas trouvé cette clé et ça me sauverait de devoir l'enjamber. ordonna-t-elle en cachant ses sanglots dans sa voix, n'ayant vraiment pas compris la gravité du danger qu'elle courait à vouloir vêtir les molosses de tutus. S'il-vous-plait! insista-t-elle devant le doute qu'elle percevait chez le Garde.