Rp Libre : "Huh Tagada"

C'était une belle matinée de printemps, on pouvait entre les oiseaux chanter et les servantes s'activaient dans le château. La jeune reine était déjà levée depuis plusieurs heures, elle avait déjà prit son petit déjeuné et miraculeusement le conseil matinal s'était terminé plus tôt – bon d'accord, elle avait fait en sorte que les débats soient les plus courts possible.
Aren avait donc quelques heures de libres avant la reprise de ses fonctions. La jeune femme avait alors décidé de se balader dans la cours du palais, elle aurait certes préférée prendre son cheval pour galoper dans les campagnes environnantes mais le temps lui était compté et elle ne voulait pas recevoir les foudres de ses conseillers à cause d'un retard de plusieurs heures.

C'était une journée plutôt chaude, pas une chaleur étouffante bien au contraire, une de ces chaleurs apaisantes qui donnent envie de s'allonger sur l'herbe toute la journée. La jeune fille portait une belle robe jaune pâle avec plusieurs rubans blancs et avait ses cheveux lâchés.
Dans la cours, plusieurs personnes faisaient des va et vient, des servantes portant des seaux d'eau aux châteaux, des marchands proposant leurs produits aux habitants des lieux...

La jeune fille qui voulait un peu de calme décida de se rendre aux écuries pour s'occuper de son cheval. Elle ne pourrait pas le monter, mais elle pouvait au moins le chouchouter.
L'écurie était vide, enfin si on ne comptait pas les chevaux la peuplant. Il y régnait une forte odeur de crottin, mais à force d'y faire des aller-retour la jeune reine s'y était habituée.
Elle alla jusqu'au fond des écuries où se trouvait Tagada, son étalon. Sa robe était d'un noir de jais et ses iris d'un noir encore plus profond. C'était un cheval plutôt grand, quand la jeune fille l'avait acheter on avait essayé de l'en dissuader, prétextant qu'il était bien trop grand pour elle et donc potentiellement dangereux. Mais, Aren avait décidé de le prendre, sûrement pour embêter son entourage.

La jeune fille brossa son cheval avec amour, elle essayait de s'en occuper le plus possible mais certains jours s'était impossible et le palefrenier devait s'en occuper.
C'est pour cela, que la jeune reine était si joyeuse d'être ici aujourd'hui. Aren brossa donc Tagada et sans s'en rendre compte elle se mit à fredonner un air qu'elle avait entendu dans les campagne de son royaume. C'était un air, que chantaient les paysans quant avait lieu le temps des récoltes :

« Dans les sillons creusés par la charrue 
Quand vient le temps, je jette à large main 
Le pur froment qui pousse en herbe drue 
L'épi bientôt va sortir de ce grain »

Aren brossait l'encolure de son cheval quand elle finit le premier couplet de sa chanson. Tout à coup, la jeune fille entendit quelque chose d'assez lourd tomber. Elle eut tout de suite un sursaut et sans le faire exprès tira un peu trop fort le crin de son cheval qui henni de douleur. Toute confuse, elle s'excusa auprès de lui et lui donna un sucre pour se faire pardonner. Tout cela s'étant passé très rapidement, il lui avait semblé entendre une petite protestation de douleur. Pas animal, non cela ressemblait à une voix humaine. Pourtant Aren avait bien fait attention, il n'y avait absolument personne dans les écuries à son arrivé. La jeune fille n'avait pas entendu entrer cette personne, cela devait être quelqu'un de très discret et donc il y avait peu de chance pour que cela soit le palefrenier qui était un homme bien que gentils, assez bruyante.
Dans le fil de ses pensées, la reine réalisa que l'inconnu l'avait sûrement entendu chanter. Elle devint alors rouge comme une pivoine. Certes, sa voix était reconnue pour être d'une grande douceur et elle le savait, mais cela n'était pas une raison pour chanter devant un inconnu. Le protocole était même clair à ce sujet, une reine n'avait pas à se mettre en scène devant ses sujets.

Quelque peu soucieuse, Aren déposa la brosse qu'elle tenait sur une botte de foin puis sortie de l'enclos. La jeune fille portait une robe plutôt simple, enfin simple pour une reine. Néanmoins quelques brins de pailles s'étaient accrochés à ses vêtements et à sa chevelure sans qu'elle ne s'en rende compte. La jeune fille d'un pas quelque peu incertain avança vers l'endroit où elle avait entendu la chute. Elle ne marcha pas longtemps puisque l'homme qui avait fait tout ce vacarme était dans l'allée principale. Assis par terre, il semblait être tombé de la barrière qui barrait l'accès à l’enclos.

L'homme était de profil, la jeune fille n'eut donc pas le loisir de l'examiner avec précision, mais ce qu'elle pouvait être sûr c'était qu'elle ne l'avait jamais vu auparavant. La peau blanche, il avait les cheveux court et brun, il était humain il n'y avait pas de doute là-dessus et semblait plutôt bel homme, mais là la jeune fille ne pouvait entre être sûr tant qu'elle ne l'avait pas vu de face.

Aren ne savait pas vraiment quoi faire dans cette situation, quelque peu gênait, elle reprit contenance et d'un air quelque peu 'royal' elle toussa pour amener l'attention de l'homme vers elle.
La jeune fille s'était stoppée à deux pas de l'homme et d'une voix douce mais ferme lui dit :

« Vous alliez bien ? Je ne vous ais pas entendu entrer dans les écuries, puis je vous aider ? »

Le jeune homme mit quelques minutes avant de se relever, il semblait avoir un peu mal mais rien de bien grave. La personne qui lui faisait face était plutôt bel homme. Il avait des trait fin et semblait avoir son âge, bien entendu il était plus grand que la jeune fille mais pas non plus massif. D'un regard Aren su qu'elle n'avait jamais vu cet homme auparavant. Mais ce n'était pas surprenant, depuis l'annonce de la magicienne de nombreux inconnus se baladaient dans son château.

« - Non, non, tout va bien. Seulement quelques courbatures. »

La jeune fille eu un soupir de soulagement, tout aller bien et c'était tant mieux. Elle ne souhaitait pas non plus ameuter toute une troupe de servante pour soigner l'homme.
A la surprise de la reine, l'homme se mit à rougir. La jeune fille avait certes l'habitude que les gens soient impressionnés par sa présence mais se rougissement semblait plus innocent que ce qu'elle avait tendance à voir.

« - Je suis désolé. Je pensais me retrouver seul ici. J'aime beaucoup les cheveux et je pensais venir les voir en attendant que la journée passe. »

Le jeune homme semblait quelque peu étourdit et gêné de sa présence. Aren qui en temps normal aurait lancé une pic cinglante n'eut pas la dureté de le faire. Il semblait sincèrement désolée et cela aurait été méchant de l'enfoncé.
Elle se tourna alors vers un box dont un cheval avait la tête dépassant la barrière et se mit à le caresser. Un large sourire illumina son visage sans qu'elle ne le veuille vraiment. D'une voix douce et calme elle répondit à l'homme :

« Ne soyez pas désolé l'écurie est un endroit calme en temps normal à cette heure-ci. Et pour tout vous dire c'est rare que j'y vienne en ce moment. Vous avez eu raison d'y venir si vous aimez les cheveux. Les plus belles bêtes du pays s'y trouvent. Rapide et puissante, ce sont les plus fidèles compagnons que l'on puisse espérer avoir. De plus avec la réincarnation de nouvel ordre d’Émeraude, de nouvelles bêtes sont arrivées. Les chevaliers vont être gâtés, on leur a réservé les plus puissants destriers de tout le continent. »

Aren tourna alors la tête vers l'homme, elle se demanda qui il pouvait être. Sa carrure semblait un peu petite pour être celle d'un chevalier mais dans un sens si l'ordre comptait des femmes alors il pouvait faire l'affaire. Il pouvait être aussi un des nouveaux serviteurs, engagé pour s'occuper des besoins de l'ordre. Peu importait pour l'instant il ne semblait pas savoir qui elle était et cela amusait la jeune fille. En effet s'il l'avait su l'homme se serait prosterné.
La jeune reine réalisa soudain qu'elle ne connaissait pas le nom de son interlocuteur. Elle n'osait pas vraiment le lui demander pour la simple et bonne raison que la bienséance voulait qu'elle se présente avant lui. L'utilisation d'un autre nom était une idée qui était venue à l'esprit de la jeune fille, mais elle savait qu'il saurait bien assez tôt son rang et qu'il prendrait sûrement mal ce mensonge. Aren décida de jouer sur la carte du doute, il y avait des chances pour qu'il ne sache pas les noms de la royauté. Cela faisait peu de temps qu'elle avait été intronisée avec un peu de chance il venait de la frontière du royaume voire de l'étranger et ne sais pas son nom.

D'une voix calme et posée, dont elle essaya de retirer tout intonation royale elle poursuivit.

«Je m'appelle Aren, enchantée. Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ? »

Le jeune garçon semblait joyeux de la nouvelle, il était heureux de pouvoir caresser le cheval et cela se voyait. Aren eut un petit sourire, cela faisait du bien de voir autant de joie en une personne en c'est temps si dur.

- Il n'y a aucun doute, ils auront les meilleurs et je vous promets que si je deviens chevalier, je tâcherai à en prendre soin ainsi que les soignés au besoin.

Alors il était bien là pour devenir chevalier, malgré sa carrure qui n'était pas bien imposante la jeune fille n'avait pas de doute à ce qu'il soit un bon chevalier. Le garçon avait une aura qui apaisait les gens qui se trouvaient autour de lui. Si tous les nouveaux chevaliers pouvaient être comme lui et non comme cette brute de Masa alors l'ordre pourrait avoir l'image qu'Aren avait en tête.

- Je m'appelle Nex, milady, à votre service.

Le jeune homme s'était présenté sobrement, sans dire le nom du royaume d'où il venait. Il y avait de forte chance qu'il soit un simple paysan. De plus la jeune reine s'amusa du fait qu'il ne sache pas qui elle était vraiment. Son but n'était pas de se cacher, mais elle aimait la sincérité du jeune homme et n'allait pas dire tout de suite son rang.

Avec un petit rire qui se voulait plus joyeux que moqueur la jeune reine dit à son interlocuteur.

«- J'ai déjà pleins de gens à mon service jeune homme, je ne pense pas avoir besoins de quelqu'un d'autre. Néanmoins le peuple lui en a besoins, je pense que vous ferait un bon chevalier si la magicienne vous accepte dans ses rangs ».

La révérence qu'avait faite Nex était un peu maladroite mais elle était faite avec tant de respect et de sincérité que la jeune reine ne pouvait que l'apprécier. Aren voulu alors en savoir plus sur le jeune homme, la jeune fille était curieuse de nature et aimait entendre l'histoire des gens, c'était une très bonne occasion d'en entendre une.

«- Dites-moi Nex, si vous permettez que je vous appelle comme ça, d'où venez-vous ? »

Aren s’était assise sur une botte de foin qui faisait face à l’homme. Il y aurait de la paille sur sa robe, ça ne faisait aucun doute. Mais tant pis, la jeune espérait pouvoir passer quelque temps dans cette écurie alors autant se mettre à l’aise.

La sincérité du jeune homme toucha la reine, il n'avait pas envie d'être chevalier pour le prestige mais vraiment pour aider les autres. C'était des personnes comme lui dont elle avait besoins, elle espérait au plus profond d'elle-même qu'Ilena le verrait aussi.

«Les chevaux de Perles sont réputés pour être les meilleurs. Je dois vous avouer que nous avons dû faire appel à ce pays pour nous procurer assez de chevaux pour les chevaliers. Votre pouvoir de guérison est vraiment un don, et le mettre à l'usage d'autrui est vraiment une chose noble. Je suis sûr que les dieux vous en seront reconnaissant et peut être même qu'un jour ils accepteront que vous retournez auprès des gens qui vous sont chers.
En attendant, Emeraude deviendra votre royaume et les chevaliers seront votre famille. »

C'était cela qu'elle voulait. Faire de l'ordre une véritable famille, qu'une solidarité naisse entre eux et que chacun soit égaux. Si leur projet abouti, alors des enfants seront arrachés à leur famille pour étudier la magie. C'était un mal nécessaire dans cette guerre, mais ils ne pouvaient pas non plus devenir des orphelins mal aimés. Elle veillerait personnellement au bonheur de chacun, en ces temps de guerre il était encore plus important de vivre de petits instants de joies et de bonheurs.
Pourtant une dernière question tracassait la jeune reine.

«Dites-moi, savez-vous vous servir d'une arme ? »

En effet, la jeune fille embrassa du regard Nex et on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était aussi musclé que Masa, le messager venu de Zénor. Mais elle savait bien, que cela n'empêcherait pas le jeune homme d'être un adversaire redoutable. Sa légèreté pouvait le rendre rapide et habile.
C'était un point qui lui faisait peur. Les gens qu'engager la magicienne avait certes des pouvoirs mais une partie d'entre eux n'aura jamais touché une épée, ce qui pourrait leur être fatal. La jeune reine ne voulait pas envoyer à la mort de pauvres personnes à cause de l'unique raison qu'ils aient des pouvoirs. Mais avait-elle vraiment le choix ?

L'heure tournait et la jeune fille devrait bientôt retourner à ses tâches. Ses pauses étaient encore plus courtes depuis l'annonce de la refondation de l'ordre. Cet ordre ne donnait pas que du travail à la magicienne, la reine devait aussi gérer leur hébergement, leur nourriture et pleins d'autres détails technique comme leur fournir de bonnes armes. Aren soupira d'avance en passant au travail qu'elle allait devoir fournir dans le reste de la journée.  Elle pourrait sûrement prendre une nouvelle pause dans l'après-midi.
Aren reporta son intention à l'homme devant elle, l'arc était une bonne arme pour la défense, mais pour un combat au corps à corps cela ne serait pas suffisant. Les chevaliers, car elle était sûr qu'il le deviendrait, avait encore beaucoup de travail à fournir avant de pouvoir combattre ces dragons. Aren espérait maintenant juste qu'ils n'attaqueraient pas avant que les combattant d’Émeraude ne soit prêt.

D'une voix douce Aren lui répondit :

«Le maniement de l'arc sera très utile à l'ordre j'en suis certaine, mais l'escrime est tout aussi indispensable il vous faudra donc l'apprendre avec rigueur si vous voulez faire partie de nos combattants. Mais je ne m'inquiète pas de votre capacité à apprendre le maniement de cet arme.
Je vais malheureusement devoir vous quitter, le devoir m'appelle. J'espère sincèrement que vous serez pris dans l'ordre, si oui, nous nous reverrons sûrement. Au revoir. »

Après une gracieuse révérence la jeune femme se tourna et sorti. Le soleil était haut dans le ciel, la matinée allait toucher à sa fin et pourtant elle avait encore beaucoup de chose à faire avant le déjeuner. En soupirant, la jeune fille retourna dans le château et se dirigea vers son bureau.