Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] | |
| | Auteur | Message |
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Vigie Chevalier
Messages : 109 Date d'inscription : 03/03/2016 Localisation : Alombria
Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Pheryxian Âme soeur:
| Sujet: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Ven 8 Avr - 15:07 | |
| Il était perché sur la rambarde entourant le palais ainsi que les aires d’entraînement des chevaliers. L’endroit était d’une hauteur surprenante et d’où il était, il pouvait voir en survol les maisons et les rues de la capitale. Des employés de la ville s’afféraient à allumer les lanternes des rues avec de chandelles puisque le soleil était sur le point de disparaître à l’horizon. Le ciel était teinté d’un rose orangé très intense que Vigie admirait. Les ombres s’étaient étendues sur toutes les terres et ce n’était qu’une question de minutes avant qu’ils ne soient totalement plongés dans la noirceur du crépuscule.
La jambe droite de Vigie pendait dans le vide alors que la gauche était repliée sur elle-même. Son bras gauche était appuyé sur son genou replié et il observait le spectacle naturel qui s’offrait à lui alors qu’il était confortablement installé dans cette position assise frisant la nonchalance. C’était si beau. Ses souvenirs vagabondèrent et il se rappela les moments similaires passés avec son père, lorsqu’il n’était qu’un oisillon. Il adorait regarder les couchers de soleil avec son paternel, perché en hauteur, sur la montagne. La vue y était à couper le souffle et très peu de gens avaient pu admirer un tel spectacle depuis un si haut sommet. Comme il aurait aimé que son père soit là…
Poussant un soupir, l’écuyer d’Alombria posa son menton sur son bras. Pendant un instant, un bref instant, il se sentit bien seul. Certes, il y avait quelques pheryxians à Alombria, mais ils étaient plutôt rares. Du coup, il se faisait souvent regarder drôlement et juger par les paires de son âge. Sans compter son exécrable incapacité à pouvoir parler avec la gente féminine… Au moins, il y avait les jumeaux de l’ordre. Certes, son maître et son frangin lui tombaient régulièrement sur les nerfs, mais le gamin savait qu’il pouvait compter sur eux. Et puis… ils leur arrivaient d’être marrants, par moment…
Un mouvement furtif attira son attention sur la gauche. Un déplacement, à peine perceptible pour un homme normal. Heureusement, Vigie n’était pas humain et sa vision perçante de pheryxian lui permit de discerner cette présence impromptue. Qui était-ce? Un soldat? Non, les gardes royaux avaient une démarche beaucoup plus lourde et décontractée. Cette personne se promenait rapidement et était visiblement agile… Voilà qui piquait maintenant sa curiosité.
Malgré l’obscurité maintenant généralisée des lieux, le gamin n’eut aucun mal à suivre la silhouette du regard. Et si… et si c’était un voleur? Un brigand? Ou un autre ennemi du genre? Devait-il alerter les gardes? L’ombre se dirigeait vers l’extérieur de la rambarde à une vitesse surprenante… N’y tenant plus, l’écuyer de Lyslo se redressa sur ses pieds de volatile. Dans un bond gracieux, il se jeta en bas de son perchoir, puis ouvrit grand ses ailes blanches ornées de quelques petites taches noires. Silencieusement, il survola les lieux et suivit l’intrus de par les airs.
L’adolescent plissa ses yeux dorés, tentant de reconnaître l’individu. Son cœur fit un bond dans sa poitrine en constatant qu’il s’agissait en fait de Douhbée! Oh non! Il ne pourrait pas lui adresser la parole, il en était incapable… et ce, malgré la séance catastrophique d’entraînement qui s’était déroulée des semaines plus tôt. Mais que faisait-elle si loin des dortoirs? Normalement, il y avait un couvre-feu pour les écuyers… elle n’avait donc pas le droit d’être en ces lieux… bien que lui non plus. Si elle se faisait prendre, elle serait dans de beaux draps, d’autant plus qu’elle était maintenant à l’extérieur du périmètre de sécurité du palais.
Il devait prendre son courage à deux mains. Il devait la rattraper pour lui éviter de se faire sévèrement punir. Après, il pourrait toujours également revenir aux dortoirs des garçons par la voie des airs et se glisser jusque dans son lit en passant par la fenêtre…
Repliant les ailes dans son dos, le chevalier en devenir fondit en piqué vers la jeune femme. Il avait la frousse… il avait peur de bafouiller, de dire des conneries, comme à son habitude… mais il devait essayer. Une fois à une distance respectable du sol, il ouvrit ses ailes toutes grandes pour ralentir sa chute vertigineuse puis se posa juste devant la pardusse avec grâce et agilité. Doucement, il se retourna sur lui-même pour faire face à la jeune femme et déglutit péniblement. Son regard doré se planta dans les iris de la damoiselle en un air interrogateur.
- Q-que fais-tu s-si loin des dortoirs, D-Douhbée? prononça-t’il soudainement. Woa! C’était pas si mal! Il bégayait beaucoup plus que ça, normalement! T-tu sais que c’est l’heure du c-couvre-feu… t-tu vas t-t-te faire gronder. R-Retournons au palais, v-veux-tu?
Il s’approcha tranquillement d’elle puis l’observa d’un air soucieux.
- Est-ce que ça va?
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| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
Messages : 148 Date d'inscription : 09/02/2016
Feuille de personnage Âge: 23 ans (Fév) Race: Pardusse (lynx) Âme soeur: Lachëln (DCD)
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Ven 8 Avr - 21:00 | |
| [Je suis tellement en train de torturer ton adolescent en plein rush de puberté hahaha]
Elle était poursuivie. À bout de souffle, malgré son entraînement rigoureux, Douhbée courrait jusqu’à ne plus savoir où elle allait, mais il lui semblait toujours que son ennemi se rapprochait plus encore, et qu’il finirait par la rattraper. En fait, plus elle s’efforçait de presser le rythme, plus elle se trouvait lente, maladroite, lourde… Sans céder à l’épuisement, elle sortit de l’enceinte du château, couru plus encore, mais elle se sentait toujours suivit, et une ombre la couvrit bientôt. Une ombre en forme de chauve-souris, offerte par le faible clair de lune, s’agrandit en s’approchant d’elle pour dévoiler la forme plus précisé d’un incube. Ses longues ailes l’enveloppèrent, réduisant à néant tous ses efforts. Le froid du cuir dont étaient faites les ailes de l’ennemi la fit frissonner…
Puis elle s’éveilla en sursaut. Bien qu’elle n’eut pas réellement couru, Douhbée avait le souffle aussi court que si elle avait effectivement vécu sa fuite contre celui qui semblait être Sir Ulyss. C’était la peur, évidemment, qui faisait battre son cœur et activer tout son corps comme si elle sortait de l’entraînement, alors qu’elle dormait l’instant d’avant.
*C’est mauvais pour le cœur de battre inutilement* songea-t-elle en se levant rapidement de son lit, mais sans le moindre bruit. Heureusement, elle n’avait pas crié, car son maître, Colombe, aurait été réveillé. Jugeant inutile d’enfiler ses bottes, au risque de causer trop de grabuges, Douhbée s’éclipsa en douce de la chambre qu’elle partageait avec la Chef de l’Ordre. Bien qu’elle ne portait qu’une simple chemise de nuit au genou, la pardusse ne craignait pas d’être surprise, elle avait eut le temps de voir que le couché du soleil était terminé depuis un bon moment, et seuls quelques gardes devaient encore arpenter les couloirs.
Toutefois, pour ne pas risquer pour rien, Douhbée se mit à courir, se fichant d’être nue pieds, ses pattes félines étant conçues pour pouvoir aisément se passer de bottes. Silencieuse comme un fantôme, l’adolescente se faufila à l’extérieur des murs du château, pour courir tout son saoul. Pour donner une raison à son cœur de battre la chamade, pour que son sang ne soit pas inutilement pompé à une vitesse faramineuse alors qu’elle était au repos. Et pour essayer de fuir les images qui rodaient dans sa tête.
*Ce n’était qu’un cauchemar…* tenta-t-elle bien de se convaincre, mais comme il s’était produit de nuit, elle ne se souvenait plus si elle avait vu de la couleur dans son rêve… C’est ce qui différenciait ses prémonitions de ses songes… *Il n’est pas dehors, il ne sait pas où je me trouve, il ne me suit pas, je suis toute seule au château.*
Alors Douhbée continua de courir, ressentait à nouveau l’extase que lui procurait sa vitesse naturelle, transformant peu à peu la peur en adrénaline. Évitant les points de la cour qu’elle savait surveillés, l’adolescente ne put bifurquer vers la piste de course. Évidemment, la pardusse n’ignorait pas qu’elle n’avait pas le droit d’être là à cette heure… Elle s’amusa donc à grimper, courir, se faufiler ici, se glisser là, exerçant son agilité autant que sa vitesse dans les recoins hasardeux de la cours, disparaissant sous les surveillants du rempart.
Tous, sauf un.
Lorsque Douhbée eut la désagréable sensation d’être observée, elle n’osa pas regarder derrière elle pour vérifier sa mauvaise impression. Et si ça n’avait pas été un rêve? Elle comprit qu’elle avait dépassé les limites permises, sans s’en rendre compte dans l’extase de sa course, ainsi, si un garde l’avait repérée, elle serait encore plus gravement punie que pour avoir simplement été debout tard dans la soirée. *C’est toujours bien moins catastrophique que de tomber sur lui…*
Réalisant stupidement le danger de sa situation, puisqu’elle était sans protection, mal habillée et non armée à l’extérieur du château en plein nuit après un rêve peut-être prémonition de son enlèvement… Ses yeux se remplirent de larmes. Comment avait-elle pu sortir si loin sans s’en rendre compte. Comme avait-elle pu être aussi stupide? Cherchant une cachette pour disparaître aux yeux de son poursuivant, qu’il soit ennemi ou simple garde voulant la châtier, elle mit les bouchées doubles pour courir. S’il ne la rattrapait pas, personne ne saurait qu’elle adolescente était sortie après le couvre feu, et elle pourrait rentrer subtilement dans la chambre de Colombe sans que quiconque ne le sache…
Elle était poursuivie. Ce n’était pas un rêve! À bout de souffle, Douhbée courrait jusqu’à ne plus savoir où elle allait, comme dans sa vision, mais il lui semblait toujours que l’individu était non loin d’elle, se rapprochait plus encore, et finirait par la rattraper. Sans l’entendre, parce qu’il volait certainement, elle était certaine qu’il réduisait la distance entre eux. En fait, plus elle s’efforçait de presser le rythme, plus elle se trouvait lente, maladroite, lourde… Une ombre en forme de chauve-souris la recouvrit alors, offerte par le faible clair de lune… Non, c’était un oiseau, ses ailes semblaient plumées. La forme s’agrandit en s’approchant d’elle pour dévoiler la silhouette plus précisé d’un phéryxian.
Douhbée hésitait entre le soulagement et l’angoisse, car si sa vision était fausse et qu’elle n’avait pas affaire avec Sir Ulyss, c’était alors un garde qui l’avait surprise, et elle était dans de beaux draps… Puis, elle croisa des yeux aussi dorés que les siens, et le clair de lune dévoila une chevelure blonde claire.
-Vigie? s’étonna-t-elle en écarquillant les yeux, le dévisageant en oubliant sa propre timidité. C’était bien la dernière personne qu’elle s’attendait à trouver là!
Inquiet pour elle, l’écuyer lui demandait pourquoi elle était sortie, et l’incita à rentrer avec lui pour qu’elle ne soit pas grondée. Puis, il marqua un moment d’hésitation alors qu’il l’observait vraiment. Ses larmes non essuyées sur ses joues, ses pieds nus, sa tenue… inappropriée! Douhbée rougit en réalisant qu’elle n’avait pas bandé sa poitrine, tellement pressée d’aller prendre l’air et certaine de ne pas être vue. Sous sa tunique de nuit, on voyait clairement les courbes féminines qu’elle cherchait à cacher quotidiennement. Pudiquement, elle s’entoura le buste de ses bras, finalement aussi timide que lui.
-J-j’ai fait un c-c-cauchemar et je v-voulais prendr-dre l’air. Y f-f-ait noir j’ai p-p-pas vu que j’ét-t-ais si loin! mentit-elle alors que son visage prenait une horrible teinte tomate. Je me s-s-sens si stu-stupide, tu vas pas me dé-dénoncer hein? Je veux rentrer, j-je sais pas p-pourquoi je suis so-sortie.
Regardant nerveusement autour d’eux, Douhbée fut soulagée qu’ils fussent seuls. Elle n’avait plus peur de Vigie, elle avait simplement honte de son état, d’où la source de son bégaiement. L’adolescente savait très bien qu’il n’allait pas la dénoncer, elle voulait juste l’entendre le dire, parce qu’il l’avait aidé devant les deux hybrides incubes l’autre jour, et elle avait découvert en lui un allié, voir même un ami. D'ailleurs, elle n'avait pas eu de mouvement de recule lorsqu'il s'était approché, lorsqu'elle avait comprit qui il était. Une nouvelle leçon pour elle, qui commençait à découvrir, de jour en jour, que tous les hommes ne sont pas des monstres.
-Maintenant je v-veux rentrer. Tu v-vas m’aider? S’il-te-p-plait, ça serait t-t-tellement gentil, tu es si-si gentil, Vi-vi-vigie. Je suis t-trop stup-pide, et maintenant j’ai froid, je comp-prend pas ce qui m’a pris!
Ce n’était pas un mensonge, Douhbée s’était effectivement mise à grelotter, autant d’angoisse en pensant à ce que pourrait s’imaginer un garde s’il les découvrait tous les deux dehors, elle si peu vêtue, mais aussi parce que vraiment… elle avait froid! Maintenant que son cœur ralentissait, oubliant la peur et la course effrénée, il ne restait plus rien pour la réchauffer. Se rappelant les marques traîtresse qui devaient faire luire ses joues elle s’empressa d’essuyer ce qu’il restait de ses larmes du revers de la main, puis elle plaça tous ses cheveux devant son corps pour chercher à masquer sa poitrine, mais ce n’était pas le seul endroit de son corps qui était délicieusement féminin, maintenant que sa tunique lui collait à la peau avec la sueur…
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| | | Vigie Chevalier
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Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Pheryxian Âme soeur:
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Lun 11 Avr - 10:21 | |
| Un regard inquiet trônait sur son visage. Le jeune homme fit un pas en avant, mais s’arrêta soudainement, sachant que Douhbée n’aimait pas trop la proximité des représentants de la gente masculine. C’était peut-être la fatigue, le fait qu’il lui ait déjà adressé la parole ou encore la tristesse évidente de la pardusse, mais Vigie ne sentait pas aussi intimidé qu’avant. Un léger silence envahit les lieux alors que la jeune femme prenait visiblement conscience de la position dans laquelle elle se trouvait. Ses courbes féminines transparaissaient clairement sous sa robe de nuit et elle s’en rendait maintenant compte… et Vigie aussi! L’air en détresse qu’elle avait affiché plus tôt avait attiré totalement son attention, mais maintenant qu’elle croisait les bras… et bien… il remarqua enfin sa tenue… plutôt suggestive malgré elle. Le rouge lui monta aux joues et il se détourna légèrement en se raclant la gorge.
La pardusse se confondit en excuses maladroites et lui demanda de ne pas la dénoncer. Elle semblait confuse quant à sa présence en ces lieux. Soren, normalement, n’était pas dupe. Mais puisqu’il s’agissait de la fille de ses rêves, il mordit à l’hameçon comme un débutant, croyant chacun de ses propos. Un nouveau silence régna avant d’être rompu de nouveau par l’adolescente qui lui demanda un coup de main pour rentrer au palais. Elle déclara qu’il était gentil et ponctua le tout en parlant du froid de la nuit. Oh c’était vrai que la température avait drôlement descendue! Plongeant à nouveau son regard vers l’écuyère, il remarqua ses tremblements. La pauvre… elle était réellement frigorifiée. D’une main malhabile, elle essuya ses larmes et tira ses cheveux vers le devant de son corps afin de… de masquer sa poitrine qui se démarquait clairement sous sa robe de nuit et sous le froid. Sa robe de nuit était collée contre sa peau, dévoilant toute la féminité de ses formes. À cette vision, Vigie déglutit péniblement.
La teinte de son visage devait rivaliser avec les plus belles pivoines du pays. Toussant bruyamment, il tenta de retrouver le peu de contenance dont il avait fait preuve un peu plus tôt.
- Ne t’inquiète p-p-pas, je vais t’aid-d-der et je ne d-d-dirai rien. Hum… C’est vrai qu’il f-f-ait froid. Attends.
D’un mouvement rapide et un peu saccadé, il retira sa cape de ses épaules. Cette dernière avait été conçue spécialement pour lui : elle était divisée en trois parties. Dans le dos, deux fentes avaient été délibérément faites afin de lui permettre de déployer ses ailes au besoin tout en le gardant au chaud. La cape était donc fendue par deux endroits, du bas jusqu’en haut; les fentes s’arrêtaient juste au-dessus des omoplates. Bon, ce n’était peut-être pas l’idéal pour la jeune femme, mais ça ferait l’affaire au moins. Sans trop réfléchir, il s’approcha de sa compatriote, puis passa la cape autour de ses frêles épaules. Au moins, elle pourrait cacher… son corps… si féminin… Rapidement, il recula de nouveau, pour lui donner de l’espace.
- Ce… ce n’est pas grand-chose, m-m-mais ça t’aidera peut-être… puis, il toussota pour éclaircir sa voix. Maintenant, il f-f-faut savoir où nous s-s-sommes. Attends-moi.
Le pheryxian déploya ses ailes couleur neige et tachetées de noirs, puis dans un bond, prit son envol. Il devait se rendre en hauteur pour voir où ils étaient. Ayant gardé son focus sur l’adolescente de 14 ans, il n’avait pas pris la peine de se faire des points de repères. Une fois en hauteur, il jeta un regard autour de lui et fut surprit de constater à quel point ils s’étaient éloignés du palais. Certes, il savait dans quelle direction se rendre, mais il devait également guider Douhbée. Il se demanda pendant un instant s’il pouvait la transporter jusque-là… Il n’avait jamais tenté le coup, mais quelque chose lui disait qu’il aurait du mal à le faire. Non pas que la jeune femme était particulièrement corpulente (bien au contraire), mais voler en soit pouvait être épuisant à long terme… alors avec une charge en plus – aussi frêle soit-elle – ça venait compliquer les choses…
** [Douhbée] Je vois le p-p-palais, fit-il mentalement à la jeune femme. Nous sommes l-l-loin par contre. Il va falloir m-marcher sur une b-b-bonne distance. **
Doucement, il descendit au niveau du sol et se posa devant l’écuyère de Courage. Il voulait s’assurer qu’elle allait bien avant d’entamer la marche. Une brise fraîche souffla parmi les arbres et vint soulever les cheveux des deux guerriers en devenir. Vigie eu un léger frisson, puisque sa tunique n’était qu’à manches courtes. Mais par principe (et un peu par excès de machisme, ce qui était rare chez lui), il réprima la moindre émotion qui pouvait trahir le fait qu’il avait froid. Il ne voulait pas que Douhbée se sente mal à l’aise de porter sa cape.
- Ç-Ça va? Tu te sens cap-p-pable de revenir à la marche? Je ferai div-v-version pour éviter qu’on se fasse p-pincer par les g-g-ardes.
Il fit un léger sourire, puis tourna les talons. Les mains dans ses poches, il entama le chemin du retour. Normalement, il l’aurait fait au vol, mais il n’aimait pas trop l’idée de laisser l’adolescente toute seule au sol. Certes, elle était capable de se défendre, mais vu l’état dans lequel elle était, ce serait plus approprié de sa part de l’accompagner, tout simplement. Le silence régnait sur les lieux et le gamin songea à faire la conversation. Il était un peu moins intimidé par Douhbée maintenant que ses courbes étaient dissimulées sous la cape.
- Tu dis avoir f-f-ait un cauchemar, fit-il doucement. Tu veux en parler?
Tendant l’oreille, il écouta chacun des propos de l’adolescente quand un bruit de branche se rompant retentit sur leur gauche, suivit de bruissements de feuilles. C’était quoi? Se retournant vivement, il regarda la noirceur des bois, mais ne perçu rien. La pardusse devait avoir une meilleure vision nocturne que lui.
- Je… je ne vois rien… qu’est-ce que c’est? demanda-t’il tout bas à l’adolescente. Qu’est-ce qui se passe? | |
| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
Messages : 148 Date d'inscription : 09/02/2016
Feuille de personnage Âge: 23 ans (Fév) Race: Pardusse (lynx) Âme soeur: Lachëln (DCD)
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mar 12 Avr - 19:18 | |
| Douhbée allait certainement mourir de honte, s’il n’arrêtait pas de la regarder! Bien que Vigie semblait, encore une fois, aussi mal à l’aise qu’elle-même, la pardusse n’avait pas manqué de remarquer le regard qu’il posait sur son corps malgré lui. Elle qui s’acharnait depuis le début de sa puberté à masquer son développement plus prononcé que la moyenne, voilà qu’elle se trahissait stupidement par une course nocturne à moitié habillée! Heureusement, parce qu’il était un vrai cœur tendre ou parce qu’il devait cacher cette vision pour être capable d’utiliser son cerveau, Vigie retira sa propre cape de ses épaules pour la lui enfiler. L’adolescente ne rouspéta même pas pour la mettre elle-même, à croire qu’elle commençait un peu à s’habituer à cet écuyer. En plus, ça lui permit de ne pas décroiser les bras pour l’attacher…
Même si le vêtement était fendu pour les besoins de Vigie, il suffisait amplement pour la nécessité actuelle de Douhbée : cacher son corps l’importait beaucoup plus que de se réchauffer, et la cape eut l’effet escompté. Certes, il faisait toujours un peu froid, mais au moins conserverait-elle un peu de sa propre chaleur physique, et serait protégée du vent. Si le jeune homme se désola que ce soit bien peu, l’adolescente s’empressa de le remercier, puisqu’elle n’avait pas vraiment escompté qu’il l’aide autant, elle n’aurait jamais rêvé qu’il soit si gentil, elle n’avait fait que constater le froid, en réalité.
-Merci… murmura-t-elle. Pour le secret et… pour la cape. Et pour l’autre fois, aussi. Tu n’étais pas obligé de faire tout ça…
Se rendant soudainement compte qu’elle lui devait beaucoup, Douhbée se promit de lui rendre la pareille un jour ou l’autre. Non mais, c’est assez de passer pour une victime tout le temps, elle était quand même un futur Chevalier, et puis l’écuyère de Colombe!
-C’est vraiment, vraiment la dernière faveur que je te demande Vigie, je me sens déjà assez gênée comme ça, désolée pour tout le soucis que je te cause…
Gênée, certes, mais pas assez pour bégayer, apparemment, puisqu’elle avait retrouvé un débit de voix normale. Grâce au retour de sa pudeur ou de sa chaleur, allez savoir? Partant à la découverte du ciel pour trouver la direction du château, Vigie disparu dans un éclat de plumes blanches, tachetées de noirs, vers le faible clair de lune. Douhbée sourit en pensant à la source probable du surnom «Vigie», car on le disait fort observateur, et ce n’était pas surprenant avec la capacité de voler. Soudainement, elle réalisa qu’elle n’arrivait même pas à se remémorer son prénom, et s’en sentit très stupide. C’est que, tout le monde l’appelait Vigie, et comme il n’avait pas été dans sa classe…
Le Phéryxian lui envoya un message télépathique des cieux, pour l’informer qu’il avait repérer le palais, même s’ils se trouvaient fort loin. Avait-elle vraiment couru si rapidement? Se traitant mentalement d’idiote, Douhbée se crispa sous la brise froide qui lui cingla le visage (que cela, grâce à la cape) au moment où Vigie retrouvait le plancher des vaches. Il devait faire encore plus froid, là-haut, non? Et dire qu’il ne portait plus qu’un t-shirt, pour elle! Pourquoi, d’ailleurs, faisait-il tout cela pour elle? Et sa première question fut de s’inquiéter pour elle, alors que c’était lui qui devait être frigorifié.
-Je suis même encore capable de le courir, s’il le faut. répondit-elle en haussant les épaules, son entraînement portant réellement ses fruits.
Puis elle le suivit, les bras toujours croisés sur sa poitrine, plus par habitude que par nécessité, maintenant que sa cape, un peu trop grande et trop large pour Douhbée, couvrait ce qu’il fallait. Vigie s’offrit pour s’occuper des diversions s’il y avait des gardes, ce à quoi l’adolescente osa protester, bien que faiblement.
-Tu t’ai déjà assez mis dans le pétrin comme ça, si on a des problèmes évites les s’il-te-plait, je me sentirais trop mal si on était punis tous les deux alors que tout est de ma faute. Fuit si on est pris, tu as des chances de t’en sortir, et moi ben… je trouverai quelque chose, je suis certaine que je cours plus vite qu’eux!
Ce n’était pas pour jouer les fanfaronnes, en réalité, Douhbée le pensait pour de vrai, même si elle réalisa en le disant que ça pourrait la faire passer pour une snob. Toutefois, elle n’eut pas la chance de se rattraper, car déjà, Vigie l’interrogeait sur le cauchemar qui l’avait entraînée ici. Les joues de l’adolescente rougir alors qu’elle se demandait ce qu’elle pouvait dire sans… sans devoir tout dire. Disons qu’elle cherchait à en parler le moins possible.
-J’ai rêvé qu’un ennemi me poursuivait, et bien que je courrais de toutes mes forces il m’a rattrapé. En me levant, j’ai ressentis le besoin de courir, pour fuir ce cauchemar, ce que j’ai fait. Et il a fallu que tu me rattrape pour que je réalise à quel point j’étais stupide. Je fais souvent des rêves prémonitoires, c’est mon don, si ça avait été une prémonition et non un simple rêve, je me serais mise en grave danger… Je suis tellement imbécile… se maudit-elle en ajustant son pas au rythme du phéryxian.
Un bruit de branche l’interrompit, et Vigie s’inquiéta de ne rien voir. Bien que Douhbée possédait une vision nocturne plus élaborée que son compagnon grâce à son sang félin, elle ne vit que du mouvement vague dans les buissons, et non une forme précise. S’il y avait bien quelqu’un, ou quelque chose, il se cachait.
-J’en sais rien, mais je n’aime pas ça… En tout cas, ce n’est pas un garde, il ne se cacherait pas, il se planterait droit devant nous pour nous sermonner et nous ramener au château en nous tirant par les oreilles. chuchota-t-elle tout de même, craignant d’être entendue. Elle se frotta alors vigoureusement l’oreille, en pensant à ce qui l’attendrait si elle était surprise dehors en pleine nuit. Peu importe ce que c’est, vaut mieux pas s’attarder, je peux encore courir, tu me suis?
Sans réellement attendre de réponse, elle repris sa vitesse de gazelle, silencieuse comme la chatte qu’elle était, Douhbée fila vers la direction où Vigie avait annoncé qu’ils retrouveraient le château. Bien que le vent souffle dans ses oreilles sensibles, la pardusse entendit encore le bruissement, qui semblait la suivre dans sa course, puisqu’il avait changé de buisson. Le moment d’inattention pendant lequel l’adolescente se retourna pour essayer de percevoir leur poursuivant fut fatal, puisqu’elle ne réussit pas à éviter une irrégularité dans le sol. Se mettant le pied directement dans un creux, elle tomba en ne pouvant retenir un cri de douleur.
Une main sur sa bouche, désespérée d’avoir probablement donné l’alerte, et l’autre sur sa cheville endolorie, qu’elle craignait foulée, Douhbée chercha des yeux son compagnon. Mais où était Vigie? Les buissons près d’elle firent encore du bruit, mais elle gémit lorsqu’elle tenta de se relever seule sur sa cheville. Elle était certainement foulée…
-Vigie? appela-t-elle désespérément dans le noir, en se maudissant intérieurement. N’avait-elle pas dit, un instant plus tôt, que ce serait la dernière fois?
Dans la pénombre, des torches s’allumèrent, en direction du château. Des gardes avaient certainement entendus son cri, et venaient voir ce qui se passait. Et toujours, se bruissement dans les buissons. Soudain, deux yeux jaunes la fixèrent, avant de disparaître à nouveau, trop rapidement pour que Douhbée ait put identifier à quelle bête il appartenait.
*Juste un chat, juste un chat, pitié faites que ça ne soit qu’un chat…
-Vigie, il y a une bête dans les buissons chuchota-t-elle en espérant être entendue, trop apeurée pour penser à utiliser la télépathie. Vigie va t'en, vite, des gardes arrivent.
Il n'allait pas se faire prendre pour elle, oh ça non!
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| | | Vigie Chevalier
Messages : 109 Date d'inscription : 03/03/2016 Localisation : Alombria
Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Pheryxian Âme soeur:
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mer 13 Avr - 11:22 | |
| Intrigué, le pheryxian plissa des yeux en direction du bruit furtif qui retentissait devant eux. La chose s’approchait d’eux, il le sentait bien. Il était déchiré entre sa curiosité manifeste et sa méfiance. Ce pouvait être un animal, tout comme un brigand de grand chemin. Visiblement, Douhbée partageait sa méfiance, car elle déclara ouvertement ne pas aimer la situation. Elle précisa qu’elle ne pouvait voir clairement ladite créature et fit part au jeune homme de son hypothèse. Elle avait raison, ce n’était surement pas un soldat du palais… Vigie hocha de la tête lorsqu’elle suggéra de détaler et laissa la jeune femme prendre les devants. Pour sa part, il voulait avant tout réellement identifier la source de ces bruissements avant de prendre la poudre d’escampette. Pourquoi? Parce que ledit « monstre » était trop près du palais et il ne pouvait, en son âme et conscience, tourner les talons sans s’assurer qu’il n’y avait aucun danger.
Ouvrant ses ailes, il s’envola en un battement, puis glissa entre les arbres en direction du bruit. Sans un son, il vint se poser sur les branches d’un grand chêne et scruta l’obscurité. La créature n’était pas seule : cinq de ses compères étaient avec elle. Rapidement, le groupe se déplaça au même rythme que la pardusse, imité par Soren qui passa d’arbres en arbres. De faibles grognements et glapissements montèrent aux oreilles de l’écuyer, ce qui permit à ce dernier d’identifier les ennemis : des loups, rien de plus. Ces derniers devaient être affamés et les deux écuyers représentaient des proies potentielles. Voilà qui s’annonçait donc bien mal pour eux, mais ces bêtes ne représentaient pas un réel danger pour la capitale d’Alombria. Heureusement, Douhbée avait filé rapidement et Vigie pourrait aisément la rattraper par la voie des airs. Prêt à reprendre son envol, le jeune figea l’espace d’un instant.
Un cri avait retenti dans l’air ambiant. C’était Douhbée! D’où il était, l’adolescent avait pu la voir s’effondrer puis tenir sa cheville. Les loups gagnaient maintenant du terrain, ce qui était très mauvais en soit, puisque l’écuyère de Courage représentait maintenant la proie idéale. Loin derrière elle, des feux s’allumèrent, signe que les gardes avaient entendu l’exclamation. De par leur mandat, il était à parier que ces hommes de lois viendraient dans leur direction, histoire de s’assurer que la sécurité du palais n’était pas compromise. Oh merde. Non seulement allaient-ils se faire pincer, mais Douhbée était en danger! Il devait réfléchir et vite! Il y avait très certainement un moyen de s’en sortir indemne, pas vrai? Une idée lui traversa l’esprit à la vitesse d’une flèche et sans plus attendre, l’écuyer de Lyslo se jeta de son perchoir. Ses ailes toutes grandes ouvertes, il fondit en direction de Douhbée, dépassant les prédateurs qui avaient maintenant ralentis le pas. La voix légèrement étouffée de la jeune femme lui parvint à ses oreilles alors qu’elle l’avertissait de la présence d’une bête et lui sommait de quitter les lieux.
Partir et la laisser toute seule? C’était bien peu le connaître! Arrivant finalement à la hauteur de la pardusse, l’archer se posa au sol. Sans réfléchir, il glissa un bras dans le dos de l’adolescente, puis l’autre sous ses genoux. Il la souleva de terre, puis reprit son envol. C’était la première fois qu’il prenait la voie des airs avec un poids supplémentaire. C’était peut-être grâce à l’adrénaline, mais il fut surprit de constater que l’adolescente était drôlement légère. Filant à travers les arbres, le futur chevalier ignora la gêne qui tentait de refaire surface et se concentra sur sa trajectoire, afin d’éviter de se faire happer par une branche ou un volatile nocturne. Il aurait pu voler au-dessus des arbres, mais il avait peur de se faire voir par les soldats, le cas échéant. Puisqu’il prenait le chemin du palais, le garçon savait qu’il croiserait bientôt leur route.
Dans un bruissement à peine perceptible, il alla se percher sur une branche massive d’un immense chêne. Soren déposa doucement Douhbée à ses côtés et ne relâcha son étreinte que lorsqu’il fut assuré qu’elle ne tomberait pas à la renverse. Doucement, il porta son index à ses propres lèvres, sommant ainsi le silence à sa compagne du moment. Il pointa ensuite au loin pour lui signifier quelque chose. Les voix des soldats retentissaient maintenant à leurs oreilles. Les guerriers, lourdement armés et brandissant leurs torches se dirigeaient vers les lieux du cri avec la ferme intention de démystifier toute trace de potentiel ennemi. Les deux jeunes gens étaient suffisamment loin pour ne pas se faire voir, mais le moindre bruit pourrait les trahir, vu l’état d’alerte des guerriers Alombriens.
** [Douhbée] Les créatures, ce n’étaient rien de plus que des loups, répliqua-t’il mentalement sans bégayer cette fois. Si tu représentais une proie pour eux, je ne crois pas que ces soldats soient en danger. Ils sont trop armés pour ça et les flammes des torches les feront fuir. **
Optant pour une position plus confortable, le jeune homme bougea ses jambes afin d’être assit sur la branche. Ses pieds de volatiles se balançaient dans le vide et il s’adossa contre le tronc situé à sa droite. Douhbée était une pardusse, elle devait donc avoir l’habitude de grimper aux arbres, pas vrai? Ainsi, il ne s’inquiétait pas trop pour elle, sachant qu’elle avait suffisamment d’équilibre pour rester stable.
** [Douhbée] Je suggère que nous restions ici, le temps que les soldats s’éloignent. Nous aurons ensuite le champ libre pour revenir. Mais ta cheville, ça va? Je t’ai vu chuter tout à l’heure… **
Une nouvelle brise souffla doucement dans les branches, faisant bruisser les feuilles des arbres. Non loin d’eux, dans un arbre voisin, un hibou se reposait tranquillement et hululait paresseusement. Ces oiseaux fascinaient Vigie. De par leur plumage magnifique, mais également de par leur fougue lors de la chasse. Plusieurs mythes entouraient ces redoutables rapaces : certains les associant à la sagesse, d’autres à la sorcellerie. L’écuyer resta donc là, un instant, à observer l’animal d’un air songeur avant de ramener son attention vers la jeune fille. Il était étrange de constater qu’il ne ressentait plus autant de timidité envers elle. Peut-être était-ce dû au fait qu’ils devaient se côtoyer un peu par obligation? Les jumeaux n’avaient pas tort : pour mieux chasser la gêne ils devaient apprendre à fraterniser afin de pouvoir être de véritables frères et sœurs d’armes. Néanmoins… il était évident que ces derniers agissaient de la sorte en sachant pertinemment que le gamin en pinçait pour elle. Bah, ils étaient deux guignols, il fallait bien s’y attendre!
Le regard doré du gamin scruta la pardusse, notant ses cheveux soyeux, ses traits délicats, ses lèvres en forme de cœur… Qu’elle était belle! Une douce euphorie envahit Soren alors qu’il détaillait… son amie? Avaient-ils ce type de lien, tous les deux? Où ils n’étaient que compagnons d’armes? Bref, cette proximité improvisée, contrairement à d’habitude, ne le gênait pas beaucoup. Cela le rendait… bien. Comme si des milliers de papillons lui traversaient l’estomac. Oh il ne tenterait rien. Il n’était tout de même pas rendu là dans son cheminement personnel! Pouvoir la côtoyer sans mourir de honte était déjà un grand pas pour lui. Mais il avait maintenant tout le luxe de l’observer d’un peu plus près. Réalisant qu’il la dévisageait maintenant, l’adolescent sursauta, puis ramena son attention vers les soldats en sa raclant la gorge pour retrouver une forme de contenance. | |
| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mer 13 Avr - 19:20 | |
| Désobéissant à la demande express de Douhbée, Vigie s’empressa plutôt de la rejoindre et, combattant la gêne qui les entourait tous les deux, la pris rapidement dans ses bras pour s’envoler dans les cieux. Aussitôt, la Pardusse se crispa, mais ce pouvait autant être parce qu’elle se sentait inconfortable de ne pas avoir les deux pieds sur la terre des vaches, son sang félin n’étant pas habitué au vole, que parce qu’elle n’aimait pas être touchée par un homme. Il était jeune, cet homme, à peine plus vieux qu’elle, mais toujours un homme, quand même.
Ce n’est que là qu’elle réalisa la précarité réelle de sa situation. Non seulement était-elle affaiblie, blessée, mais elle était aussi seule avec un homme qu’elle apprenait tout juste à connaître. Après tout, Sir Ulyss aussi avait été gentil au début, seulement pour gagner sa confiance et mieux profiter d’elle ensuite. Paniquant soudainement, Douhbée ne sut empêcher ses griffes de sortir de ses quatre pattes, mais heureusement elle ne fit pas de mal à son sauveteur, qui vint bientôt la poser en équilibre sur une branche. *Pourquoi devrais-je faire plus confiance à Vigie qu’à n’importe quel autre homme? N’ont-ils pas tous exactement la même chose derrière la tête?*
N’ayant connu personne d’autre que Sir Ulyss assez longtemps pour le savoir, la question de Douhbée resterait sans réponse. Sur la branche de son chêne, la pardusse s’agrippa à l’écorce avec ses griffes pour conserver son équilibre et sa sécurité. Enfin, Vigie la relâcha, mais ne s’éloigna pas assez d’elle pour qu’elle se détende, maintenant qu’elle était à l’abri de tous les regards, elle pensait qu’il aurait mieux fallu que les gardes la trouvent. Comment pourrait-elle se défendre, maintenant qu’elle était seule et blessée? Vigie lui intima au silence, ce qui inquiéta d’avantage la jeune fille, mais il semblait vouloir lui expliquer quelque chose. Entendant bientôt distinctement les soldats, l’écuyère se contenta d’hocher la tête.
*Tu ne veux pas qu’ils nous découvrent, Vigie, ou tu ne veux pas que j’appelle à l’aide?* se questionna-t-elle bien qu’elle n’avait techniquement rien à reprocher dans l’attitude du jeune homme. Ce n’était, au final, qu’une peur irrationnelle causée par le profond bouleversement de son enfance, qui avait creusé un ravin dans sa confiance envers les hommes. Si Douhbée était aussi craintive, elle n’avait pourtant aucune raison de l’être, Vigie l’avait aidé plus d’une fois… Et pourtant, la peur martelait sa poitrine, maintenant qu’elle prenait pleinement conscience qu’aussi loin du château, il pourrait tout faire sans que personne ne le sache…
*Mais tu n’es plus une enfant, Douhbée, tu sais te défendre maintenant. Et il le sait.*
*** [Vigie] D’accord, je comprends… *** fut tout ce qu’elle trouva à répondre, n’arrivant pas à calmer vraiment la peur qui la hantait.
Le Phéryxian était assis sur la branche juste à côté d’elle, tout deux faisant dos au tronc. Bien malgré elle, Douhbée pensa qu’il était encore trop près, il aurrait pu la toucher sans avoir à tendre la main. Il fallait qu’elle quitte cet endroit au plus vite, pas à cause de l’arbre, mais à cause de la proximité qui l’angoissait. Et l’isolement. Toutefois, Vigie avait raison, s’ils ne voulaient pas se retrouver dans les problèmes jusqu’au cou, il fallait attendre que les soldats s’éloignent, ce qui n’était pas près d’arriver… Puis, le jeune homme s’inquiéta de sa cheville, l’ayant vu tomber l’instant d’avant. Pour tromper l’attente, la jeune fille répondit, sans penser qu’il aurait pu se servir de cette connaissance pour la retenir volontairement… Il semblait vraiment vouloir l’aider, même si la raison de la pardusse lui empêchait de le voir clairement, et si elle ne lui disait pas qu’elle ne pouvait pas marcher convenablement, elle risquait d’empirer son état.
*** [Vigie] C’est juste une entorse… ou une foulure, difficile à dire, j’espère seulement qu’elle est moins sérieuse qu’il n’y paraît… *** soupira-t-elle en caressant sa cheville nu, s’inquiétant de déjà la sentir enfler sous ses doigts. *** Si elle peut être bénigne et se résorber avant l’aube, j’aurai peut-être une chance de le cacher à Colombe et de marcher normalement dessus demain, mais j’ai peur que ça ne soit pas le cas… Ça fait tellement mal ***souffla-t-elle en retenant le raclement de sa gorge qui aurait dévoilé qu’elle était au bord des larmes. Pour la douleur comme pour l’émotion. *** Si mon Maître s’en rend compte, j’aurai pas le choix de lui dire la vérité, et toutes ses cachoteries n’auront servis à rien… Je suis incapable de mentir! ***
Pendant qu’elle lui parlait, Douhbée remarqua que Vigie semblait s’intéresser à un hibou qui ponctuait les explications de la pardusse de quelques hululement. L’écoutait-il seulement? Réalisant ce qu’elle venait de lui dire, la jeune fille pensa que maintenant, il n’allait plus vouloir la laisser marcher, et c’était exactement l’effet inverse qu’elle voulait. En effet, elle craignait encore qu’il la touche, même si elle commençait à l’apprécier, elle paniquerait si elle se revolait encore dans ses bras. Pour le contact et pour la perte de contrôle que cela lui imposait.
*** [Vigie] Heureusement, on n’est plus très loin… Je crois que je vais tenir jusqu’au château, tu nous as déjà bien rapprochés… Je peux courir à quatre pattes aussi, j’ai cette possibilité, ça va diminuer la pression sur ma blessure. ***
Se rapprocher… Du château et d’elle, visiblement. Bien que la panique l’ait quitté, Douhbée se troubla lorsqu’elle remarqua que Vigie la regardait, peut-être depuis un moment. Elle rougit en resserrant la cape autour de ses épaules, ce qui sembla faire réaliser au jeune homme qu’il… la dévisageait. Il reporta aussitôt son attention aux gardes, mais la pardusse, elle, n’arrivait plus à décrocher son regard des yeux aussi dorés que les siens. Mais que lui voulait-il vraiment?
-Ils s’en vont… chuchota-t-elle avec soulagement en regardant finalement les gardes qui quittaient les lieux. Encore une petite minute pour qu’ils nous distances, et on quitte cet arbre, hourra…
Bien malgré elle, les paupières de Douhbée se fermaient doucement, alors que le silence et le calme de la forêt la pesait, et que le bruissement des feuilles et le mouvement de l’arbre sous le vent la berçait.
-Si on reste ici trop longtemps, je vais m’endormir… Il faut que je bouge, où je serai tellement courbaturée à mon réveil que je ne serai pas capable de suivre l’entraînement de Colombe.
Lentement et prudemment, Douhbée enfonça les griffes de ses mains dans l’écorce du chêne, et s’en servit pour descendre, une branche à la fois, vers la terre ferme. Beaucoup moins habile et rapide qu’à son habitude parce qu’elle ne pouvait utiliser ses quatre pattes et parce qu’elle avait sommeil, elle ne voulait quand même pas être à nouveau portée… Ça la mettait dans tous ses états… Mais comment pourrait-elle lui dire sans qu’il ne se fâche? Impossible!
-Merci Vigie… soupira-t-elle en rougissant, une fois de plus, n’osant plus le regarder dans ses yeux d’or. Encore… Décidément, tu vas finir par me prendre pour une demoiselle en détresse, à force. C’est plutôt gênant…
Et pourtant, ce n’est pas comme si elle n’avait pas appris à se débrouiller seule, dans la vie, mais il semblait que chaque fois qu’elle le rencontrait, lui, il fallait qu’elle ait besoin d’aide. Et plusieurs fois plutôt qu’une!
-Désolée pour tout ses problèmes, je n’ai pourtant pas l’habitude de… me mettre dans le pétrin. Je me sens tellement idiote! Enfin, heureusement que tu étais là, je suis soulagée de savoir que je peux compter sur quelqu’un…
Aussitôt, elle s’en voulut de ce qu’elle venait de dire. Et elle s’en voulait d’y croire vraiment. Pouvait-elle être naïve au point de tomber deux fois dans le même piège? Le piège de la confiance? Bien qu’elle savait les hommes capables de mentir, Douhbée avait besoin de se sentir rassurée. Comme si ça pouvait être différent avec Vigie. * Yahto est bien différent, lui!, Peut-être que Vigie aussi?*
-Je peux, dis? Je veux dire… Je peux vraiment te faire confiance? Les larmes coulant sur ses joues, elle se pensa bien stupide de se montrer vulnérable devant quelqu’un qui pourrait en profiter plus tard, mais elle devait savoir. On ma déjà trahie en abusant de ma confiance. Mais toi, tu ne vas pas me faire ça, pas vrai, Vigie?
Ne pouvant supporter de voir la réaction qu’elle lirait dans ses yeux, Douhbée tourna le dos, essayant de commencer à marcher sans mettre de poids sur sa cheville blessée, elle se tenait aux branches pour se faire des appuis, mais le plus simple aurait été de se fabriquer une béquille. Sauf qu’elle n’avait ni le temps, ni l’envie, ni l’énergie. Courir à quatre pattes lui permettrait effectivement d’amoindrir le choc de son entorse, mais elle commençait à fatiguer. Il était si tard, et elle avait si mal dormi…
-C’est que j’aurais vraiment besoin d’un vrai ami… chuchota-t-elle dans un sanglot, se maudissant d’être une pauvre demoiselle en détresse. Courage ne serait pas fière d’elle…
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Jeu 14 Avr - 11:11 | |
| Son regard doré était porté vers les soldats royaux qui discutaient entre eux et progressaient dans leur marche avec prudence. Vigie avait bien ressenti le malaise de Douhbée alors qu’il avait osé la fixer avec insistance, sans trop s’en rendre compte. Sa propre gêne remonta d’un cran, sans toutefois le paralyser comme avant. Pendant un instant – un tout petit instant – il s’était senti proche d’elle. Mais ce n’était peut-être pas réciproque? Après tout, ils étaient si différents… Et elle semblait traîner un passé plutôt trouble, vu ses agissements. Les propos de l’adolescente montèrent à ses oreilles en un souffle et Soren hocha de la tête. Oui, ils pourraient bientôt descendre de leur perchoir improvisé. Visiblement, la noirceur de la nuit et le doux bruissement du vent avaient eu un effet apaisant sur la pardusse, puisqu’elle déclara être somnolente, d’où son besoin de bouger. Comment faisait-elle? Tout ça pouvait bien être relaxant, mais Vigie était très loin de s’assoupir… Il fallait dire qu’il dormait très peu, en général. Il n’avait jamais eu besoin de beaucoup d’heures de sommeil pour récupérer, contrairement à bien des gens. C’était d’ailleurs pourquoi certains soldats acceptaient facilement sa présence tard le soir où très tôt le matin. Ils étaient habitués de le voir avec eux. Les deux seules consignes étaient : ne pas déranger les gardes dans leur travail et ne pas sortir des limites du palais. Et voilà qu’en une seule soirée, il avait en quelque sorte enfreint ces deux consignes.
Après de longues minutes d’attente, les hommes de loi finirent par disparaître et Douhbée, déclarant préalablement qu’elle avait BESOIN de bouger, entama sa descente. C’était étrange. L’écuyer de Lyslo ressentait soudainement une distance entre eux. Avait-il dit un truc pas net? Ils s’étaient encore mis les pieds dans la bouche, pas vrai? Le pheryxian se releva sur ses pattes et se jeta en bas de son perchoir, usant de ses attributs d’oiseaux pour planer jusqu’au sol en douceur. Une fois au sol, l’adolescent fit face à sa compagne d’armes, puis haussa les épaules à ses propos.
- Il n’y a pas de quoi, se contenta-t’il de répondre. J’ose espérer que si la situation avait été inversée, tu aurais fait la même chose pour moi. On est frère et sœur d’armes, ça sert à ça. Pas vrai? Mon maître et son jumeau avaient raison lorsqu’ils disaient que nous devions apprendre à travailler en équipe.
Il tentait d’avoir un air détaché puisqu’il était persuadé avoir traversé une limite qui avait importuné Douhbée. D’une manière ou d’une autre, il avait peut-être été trop familier et l’avait rendu mal à l’aise. Lui-même ne savait plus trop où se positionner. Peut-être avait-il tout faux, également? Il était toutefois hors de question qu’il valide la chose auprès de l’écuyère, ayant trop peur de se faire rejeter. Les propos suivants de l’adolescente le rendirent RÉELLEMENT confus. Dans sa façon de parler, elle déclara être ravie de pouvoir compter sur lui, mais son attitude paraissait démontrer un besoin de distance flagrant. Il devait être content ou pas? Elle semblait vouloir être très loin, mais aussi très près de lui. Vigie était un garçon sensible qui manquait cruellement de confiance en lui en présence des filles… alors il pouvait interpréter le moindre mouvement ou propos d’une multitude de façons. Est-ce que les filles étaient toujours si compliquées? Il fallait dire que, puisqu’il ne connaissait rien du passé de Douhbée, il était difficile pour lui de comprendre toute la complexité de la jeune femme.
Se passant une main sur la nuque en signe de malaise, l’écuyer regarda sa compagne du moment avec un air incertain. Il ne savait juste pas comment réagir devant l’attitude de sa sœur d’armes. Après un léger silence, cette dernière lui demanda si elle pouvait lui faire confiance. Dans un mouvement naturel, le gamin hocha de la tête. Il était sincère, il voulait réellement l’aider… il ne savait juste pas comment procéder. Sans pouvoir se contrôler, Douhbée laissa libre court à ses larmes qui roulèrent sur ses joues alors qu’elle expliquait qu’elle avait déjà été trahie par le passé. Le cœur du garçon se serra si fort qu’il était presque douloureux. Cette trahison… elle semblait si douloureuse de par la réaction de la jeune fille. Vigie était sans mot. Cela expliquait peut-être les messages contradictoires qu’elle lui envoyait constamment. Elle se retourna ensuite, commençant à s’éloigner vers le palais en boitant et en sanglotant. Soren entama également sa marche et accéléra la cadence pour la rejoindre. Il perçut bien les dernières paroles de l’écuyère de Courage : elle avait besoin d’un ami, de quelqu’un sur qui compter. Oh, mais il pouvait être cette personne. Il n’avait aucunement l’intention de l’abandonner ou de lui faire du mal. Il n’était pas comme ça…
- Attends, Douhbée, fit-il une fois à sa hauteur. Je ne sais pas ce que tu as vécu et j’imagine très bien que c’est très difficile. Je crois que, si je n’avais pas été digne de confiance, je t’aurais déjà trahi, pas vrai? Si on réfléchit bien avec logique et qu’on s’en tient aux faits, j’aurais eu l’occasion de le faire à une multitude de reprises ce soir. Or, je n’ai rien fait. Tu sais pourquoi? Parce que ça ne m’est pas venu à l’esprit, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Certaines personnes, en ce bas monde, sont sans scrupules. Mais il serait faux de mettre tout le monde dans le même panier, tu ne crois pas? Prenant une grande inspiration, le gamin décida de prendre son courage à deux mains et de valider l’information qui le rendait si confus un peu plus tôt. Ce soir, j’ai eu l’impression à plusieurs reprises que tu avais envie d’être mon amie. Puis la seconde d’après, j’avais l’impression que tu aurais voulu que je sois très très loin. Peut-être que j’interprète mal les choses, mais j’ai un peu du mal à suivre. Tu sais, si tu as envie d’avoir un ami, bah je peux remplir ce rôle… Du moins, si tu le veux bien. Autrement, je garderai mes distances, si c’est ce que tu souhaites vraiment.
Évidemment, Vigie n’avait AUCUNE envie de prendre ses distances maintenant qu’il avait le courage de lui parler sans mourir de honte. Il voulait tout savoir d’elle, connaître chaque aspect de sa personnalité, apprendre d’où elle venait et ce qu’elle avait vécu. Bref, il était fou amoureux d’elle. Plus encore qu’avant. Le seul problème avec l’amour, c’était qu’il était si merveilleux, qu’il pouvait mener aisément à la destruction de la personne qui le ressentait. Ainsi, il avait très envie d’être près d’elle, mais avait peur d’être blessé, comme à peu près tous les gamins de son âge, bref. Les mains dans les poches, le garçon marcha aux côtés de la pardusse à son rythme et en s’assurant de conserver une certaine distance entre eux. Vu les sanglots et les reniflements de la jeune fille, il chercha mentalement une façon de détendre l’atmosphère, de lui changer les idées.
- Tu sais pourquoi j’ai du mal à côtoyer des filles, en général? demanda-t’il spontanément en regardant droit devant lui. J’ai grandi dans un environnement exclusivement de garçons. Ma mère est morte en me mettant au monde et je suis le cadet d’une famille de six enfants. Tous des garçons. Mon père nous a élevés seul. Les premières filles, je les ai réellement côtoyées uniquement à l’âge de 7 ans, alors que mon père m’avait emmené à Alombria pour que je fasse partie de l’ordre. Je n’ai jamais su comment agir de façon adéquate en leur présence et j’ai toujours eu très peur d’avoir l’air ridicule. C’est idiot pas vrai? Il jeta un bref regard à l’adolescente, puis continua son récit. Lorsque j’étais gamin, nous vivions en montagne avec ma famille. Mon père était marchand d’herbes médicinales et nous l’aidions dans ses récoltes. J’étais très proche de lui. Je crois qu’il me favorisait puisque j’étais le petit dernier, au grand dam de mon frère aîné qui rejetait sur moi le blâme de la mort de ma mère. À ces propos, son regard se fit vague alors que plusieurs souvenirs lui remontaient en tête. Lorsque je t’ai vu courir tout à l’heure, j’étais perché sur la rambarde et je pensais justement à mon paternel et au fait qu’il me manque terriblement…
Puis, il ramena son attention sur son amie en devenir et toussota de nouveau, comme pour chasser ces images pleines de nostalgies. Ce qu’il venait de révéler à Douhbée était un aspect de sa vie qui le rendait des plus vulnérables. Il devait oublier tout ça et combattre sa timidité excessive s’il voulait un jour progresser.
- Pardon, ma vie n’est pas des plus intéressantes.
Puis, alors qu’ils s’approchaient davantage du palais, il nota une pile de branches mortes sur le côté du chemin. Il était probable que quelqu’un avait commencé à les empiler dans le but de les ramener pour une utilisation quelconque. Du bois de chauffage peut-être. S’approchant de l’amoncellement, Vigie fouilla parmi les branches mortes et trouve un bâton plutôt long. Il revint ensuite vers la pardusse et lui tendit ce dernier qui pourrait, dans le meilleur des cas, lui servir d’appui pour le reste de la marche. Il se contenta de garder une distance raisonnable entre eux, ne désirant pas l’importuner davantage.
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| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Jeu 14 Avr - 20:44 | |
| Vigie suivit effectivement Douhbée dans les bois, heureusement sans lui proposer son aide, qui lui aurait autant fait peur que honte, disons qu’elle n’aimait pas être un poids pour les autres. Le jeune homme garda ses distances, et l’écuyère se demanda s’il avait compris son mal. Elle en fut d’ailleurs bien gênée, elle aurait préféré ne pas avoir à passer pour une froussarde devant qui que ce soit. La pardusse rougit d’ailleurs en pensant à la question que lui avait posée le phéryxian. Aurait-elle réagit aussi généreusement que lui? Se serait-elle lancée à la poursuite d’un écuyer, masculin, au bout milieu de la nuit, pour le ramener sur le droit chemin? Aurait-elle que ce courage que tentait de lui inculquer son maître, ou aurait-elle cru, dans sa paranoïa trop profondément ancrée, qu’il s’agissait d’un piège?
-Tu as probablement raison… répondit-elle bien que, malgré elle, Douhbée en doutait fortement. En fait, elle n’arrivait tout simplement pas à s’imaginer la scène.
Comme ferait-elle un bon Chevalier, si elle n’arrivait pas à s’approcher des hommes? Comment pourrait-elle affronter les ennemis masculins, sauver les paysans, si elle les craignait tous? Et qu’elle était incapable de travailler avec ses équipiers? Certes, Douhbée disposait encore de six ans pour travailler sur sa phobie et se prendre en main, mais elle craignait que ça ne soit pas assez. Après tout, cela faisait le même laps de temps qu’elle était au château, et elle n’était toujours pas guérie. Toutefois, elle devait croire en Colombe, peut-être réussirait-elle là où elle-même avait échoué?
Douhbée ne voulait pas de compassion, oh non elle ne cherchait pas cela. Elle n’avait jamais voulu attirer la pitié avec son histoire, qu’elle ne racontait d’ailleurs que par bribes et en faignant l’indifférence, bien que ce fût l’essentiel de sa blessure intérieure. La pardusse n’avait pas non plus l’habitude de pleurer de la sorte, devant les gens, elle sentait que ça la faisait passer pour une faible, ou qu’elle cherchait à recevoir de l’attention. En fait, elle était seulement incapable de se retenir, peut-être à cause de la fatigue et de la peur accumulées? Peut-être parce que, même si son cerveau lui criait que c’était mal, son coeur faisait assez confiance à Vigie pour lui dévoiler sa vraie nature.
Vigie lui assura alors que, s’il avait été indigne de sa confiance, il aurait bien eut le temps de profiter d’elle et de la trahir tout au long de la nuit. Douhbée songea amèrement que Ulyss avait pris bien son temps avant de la briser, avait forgé sa confiance dans les années de bonté, avant de la violer, il n’avait pas mis une seule soirée, ou les quelques jours depuis leur première rencontre. Mais comment lui expliquer ça? Qu’une trahison se base justement sur une longue période de confiance, et non sur une simple nuit? Son cœur se serra dans sa poitrine quand il lui dit que ça ne lui avait même jamais traversé l’esprit, et qu’il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier.
-C’est franchement difficile pour moi, ça, Vigie. se contenta-t-elle de répondre, n’ayant pas le courage d’expliquer plus encore, alors que les larmes coulaient librement sur ses joues. Pour être honnête, je n’ai pas donné l’occasion à la vie de me prouver qu’il peut y avoir des contre-exemples.
En ne laissant jamais les hommes l’approcher, Douhbée s’était elle-même isolée dans cette vision qu’elle avait des monstrueux membres du sexe masculin qui ne lui voulaient que du mal, et n’avait offert à personne de lui montrer qu’elle avait tord, parce qu’elle fuyait. La pardusse avait trop peur pour prendre des risques, et même si elle était pleinement consciente qu’elle forgeait son propre malheur, elle était incapable de se sortir de cette roue sans fin.
Enfin, Vigie lui avoua qu’il avait remarqué son hésitation, à savoir la guerre que se livrait depuis toujours sa tête et son cœur. Le premier lui dictant la peur, le second d’essayer. En effet, Douhbée voulait des amis, voulait sortir de sa solitude, mais elle avait tellement peur d’être trahie, d’être jugée pour son passé obscure, qu’elle dégageait une aura qui repoussait les gens, et elle ne savait plus comment s’en débarrassera. C’était ancré à son âme comme la lune ne quitte pas le ciel. Le phéryxian lui assura qu’il aimerait être un ami, mais seulement si elle le désirait, et que dans le cas contraire, il resterait loin d’elle. Ne sachant comment répondre alors que son cerveau et son âme souhaitaient deux choses différentes, la pardusse ne put qu’hocher la tête en retenant un sanglot et en essuyant rageusement ses larmes. Elle commençait à en avoir assez d’être aussi ridicule.
Parce qu’elle se doutait que son hochement de tête pouvait être interprété de différente façon, Douhbée tenta de physiquement abaisser ses barrière, cherchant dans le moindre de ses pas à paraître plus détendue qu’elle ne l’était réellement. En fin observateur, Vigie remarquerait peut-être son changement d’attitude, puisqu’elle était incapable d’exprimer ses pensées en mots, son cerveau ayant décidé de lui lier la langue. Imperceptiblement, elle gomma une partie de l’espace qui la séparait de son collègue, juste assez pour qu’ils ne passent pas pour des étrangers, sans que ce soit excessif. Alors qu’ils continuaient leur marche en direction du château, le jeune homme continua de parler, pour masquer le silence qui envahissait l’adolescente.
Vigie lui parla ainsi de son passé, de la raison pourquoi il était timide avec les filles. C’est là que Douhbée réalisa véritablement qu’il avait cessé de bégayer en sa présence, tout comme elle-même un peu plus tôt, et qu’il n’était plus tendu comme à leur première rencontre. Il lui expliqua qu’ayant grandit sans présence féminine, il ne savait simplement pas comment agir avec les dames, et qu’elles l’intimidaient, le rendant ridicule. L’adolescente haussa les épaules à la suite de sa question, et trouva le moyen de lui répondre, bien qu’il n’attendait probablement même pas une véritable interruption. Ayant changé le sujet vers lui, c’était moins difficile de parler.
-Pas aussi stupide que de croire que tous les hommes sont des monstres juste parce qu’on m’a trahie une fois. Les peurs, ce n’est pas raisonnable, jamais, c’est la description même de phobie : peur démesurée et irrationnelle. Doit-on se blâmer pour autant? Ce n’est pas de notre faute si c’est en nous, ça fait partie de notre passé et le déloger signifierait rendre inoffensive toute notre histoire.
Vigie continua son récit, racontant des détails de sa vie pour remplir la conversation, Douhbée était ravie de pouvoir mettre un histoire, une personnalité, derrière une personne qu’elle allait cotoyer plus tard. C’était peut-être pour ça qu’elle n’arrivait pas à se lier avec les autres. Non seulement les fuyait-elle, mais ils n’étaient certainement pas intéressés à tenter de l’approcher, puisqu’elle était si mystérieuse. Cacher ses secrets, c’est sans doute quelque chose qui fait peur aux gens qui n’en ont pas. Ça devait lui donner un air inhumain…
Plongé dans ses souvenirs, Vigie se tut un instant, et sembla intimidé en réalisant qu’il avait parlé autant de lui, puisqu’il toussota en voyant le sourire détendu de Douhbée. Il s’excusa de sa vie inintéressante, mais l’adolescente n’était pas de cet avis.
-Je ne te trouve pas inintéressant, Vigie. J’apprécie que tu me fasses assez confiance pour me parler de ça. Je suis contente de pouvoir en connaître plus sur … sur mon… mon ami? hésitante, elle se sentit rougir alors qu’elle pensa qu’il voudrait surement mieux la connaître, elle aussi. Mais était-elle prête à ça? Raconter sa vie? Certainement pas… Mais alors, que dire pour meubler le silence et la route qu’il restait à parcourir.
Vigie s’arrêta pour fouiller dans un tas de branches probablement destinées à un feu de camp, et en trouvant une longue et robuste qu’il tendit à Douhbée pour qu’elle s’appuie dessus. Soulagée de ne plus avoir à jouer les singes en s’agrippant à tout ce qui lui passait sous la main pour conserver son équilibre, l’adolescente soupira d’aisance en redescendant ses deux bras, ramena la circulation normalement dans ses épaules. La béquille ferait bien mieux le travail, et sans la ralentir.
-Bonne idée Vigie, merci. Encore.
Bien que ses yeux étaient encore trempés et gonflés, Douhbée avait retrouvé le sourire, et trouva même à rire en pensant combien elle était redevable à Vigie. Elle qui détestait être redevable à qui que ce soit. La route repris et l’adolescente était bien moins tendue. Pensant à ce qu’elle pourrait bien raconter pour meubler à son tour le silence qui s’était installé, la pardusse pensa que les événements récents en diraient juste assez pour que Vigie puisse se faire une idée d’elle, sans qu’elle n’aborde les sujets délicats.
-J’ai retrouvé mes deux sœurs, tout récemment. Annonça-t-elle en souriant, brisant le silence de la nuit. Je ne me souvenais même plus d’elles, ça fait tellement longtemps que j’ai quitté la maison. J’ai perdu mon Clan bien avant de devenir élève… Elle soupira et se mordit la lèvre, elle en disait trop… Rester sur le présent… Enfin, la plus jeune vient de devenir élève, elle est… farouche! Mais tellement attachante, et naïve, et elle me ressemble tant physiquement qu’on ne douterait pas de notre lien. Regina… Si Miya ne me l’avait pas dit, je n’aurais jamais deviné, elle ne me ressemble pas du tout, parce qu’elle tient plutôt de maman, dont je n’ai aucun souvenir.
La marche serait bientôt terminée, le mur du château commençait à être visible au travers des arbres, signe qu’ils n’étaient pas loin. Le plus dur allait être de quitter la forêt, leur cachette, pour se faufiler par la porte sans être vus.
-Je suis contente de les avoir retrouvées, je croyais que j’avais perdu ma famille à jamais. Il n’en reste pas grand-chose, mais je n’espérais pas tant de la vie. son ton de voix avait baissé, car elle craignait maintenant qu’ils puissent être entendus depuis les remparts. Comment ferons-nous pour rentrer sans être vus? Tu peux voler par-dessus eux, mais moi, avec ma cheville, je me vois bien mal escalader la paroi, et par la porte, on sera bien entendu découverts. Je m’étonne même qu’ils ne m’aient pas repéré à la sortie…
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Ven 15 Avr - 14:57 | |
| Soren esquissa un bref sourire alors que sa compagne du moment le remerciait pour la branche qu’il venait de trouver. De plus, la pardusse semblait soudainement détendue et, malgré les larmes, elle souriait également. Elle alla même jusqu’à glousser légèrement, ce qui accentua les papillonnements qu’il ressentait au creux de son estomac. Ce rire si clair… semblable à un gazouillis d’oiseau, le faisait craquer. Une fois qu’elle fut prête, la jeune femme se remit en route, accompagnée du pheryxian qui suivait toujours son rythme, les mains dans les poches. Un silence envahit les lieux sur une courte période et fut rapidement rompu par Douhbée qui annonça d’un air joyeux qu’elle avait retrouvé ses sœurs. Ah bon? L’écuyer de Lyslo n’avait aucune idée de la situation familiale de celle-ci. Elle avait donc perdu ses deux frangines au moment où elle avait quitté la maison, très jeune? Mais pourquoi avait-elle quitté de son clan, si c’était bien avant qu’elle ne devienne élève? Vigie n’osa pas poser la question, puisqu’il avait bien compris que ce détail de sa vie était sensible. Si ça n’avait pas été le cas, elle aurait élaboré davantage elle-même; or, elle se dépêcha de poursuivre plutôt que de s’attarder sur sa vie d’avant, comme il l’avait lui-même fait un peu plus tôt.
Douhbée parla donc de la petite Miya qui était en fait, sa sœur cadette. Lorsqu’elle mentionna le côté sauvage de cette dernière, Vigie esquissa un sourire. Il imaginait bien le jeune chaton essayer d’en imposer à sa sœur aînée! Puis, elle parlait de son aînée qui, visiblement, n’avait aucun lien en commun avec elle. Pendant un bref instant, Vigie se demanda s’il aurait la chance de les rencontrer un jour. Ainsi, peut-être en apprendrait-il davantage sur l’écuyère de son cœur…
Un sourire trônait sur les lèvres du gamin et il ramenait son attention droit devant eux. Alors qu’ils s’approchaient tranquillement, ils virent avec plus d’aisance les immenses murs entourant le palais. Bon… ils allaient devoir traverser ça sans se faire remarquer. Voilà qui allait être toute une tâche compte tenu de la cheville de Douhbée.
- Je trouve ça super que tu aies pu retrouver ta famille, ajouta l’écuyer aux propos de sa nouvelle amie, baissant également le timbre de sa voix. Et qui sait, peut-être qu’avec le temps, tu te verras affublée de ta petite sœur comme écuyère? Je crois que personne ne serait mieux placé pour lui enseigner que toi, Douhbée. Puis, une fois au pied du grand mur, il fronça les sourcils. Visiblement, il réfléchissait. Tu as raison, tu ne peux pas escalader cette paroi. Et puis, nous ne pourrons passer par la porte principale : à cette heure, le pont-levis est redressé.
Balayant le grand mur de son regard, Vigie tenta de trouver une autre issue. Il n’y avait aucune entrée secondaire qui leur était accessible, ces dernières étant lourdement surveillées par des soldats. Passer par-dessus la palissade était vraiment leur seule issue… Soren n’était pas particulièrement enchanté à l’idée de faire voler Douhbée de nouveau… pourquoi? Parce qu’il avait bien senti le désarroi de celle-ci, un peu plus tôt, lorsqu’il l’avait portée dans ses bras. Soit elle rebutait sa proximité, soit elle avait le vertige, ce qui serait un peu étrange pour une pardusse. Les félins n’aimaient-ils pas les hauteurs, en général? Pinçant ses lèvres ensemble en un air un peu incertain, il regarda sa camarade avec un regard désolé.
- Il va réellement falloir qu’on passe par-dessus, Douhbée… fit-il. J’ai bien senti, tout à l’heure, que tu n’aimais pas voler… mais c’est la seule issue. La porte principale est hors de question et les entrées des soldats sont lourdement gardées… Ce sera l’histoire de quelques instants, crois-moi… Je me doute bien que la façon dont je t’ai portée ne te rendait pas des plus à l’aise… à moins qu’on change de technique si tu préfères. Attends-moi là.
En un battement d’ailes, l’écuyer gagna la voie des airs puis traversa le mur. Il se posa dans la cour d’entraînement qui se trouvait de l’autre côté et nota la présence une corde bien enroulée au pied d’un étalage d’armes. Sans attendre, il s’en saisit, puis s’envola de nouveau pour rejoindre l’écuyère de Courage. Une fois devant elle, il déroula la corde et lui tendit l’une des extrémités.
- Enroule ça autour de ta taille et attache-toi bien, d’accord? Je vais te hisser tout en haut.
Il attendit que la jeune femme s’exécute, et ce, malgré sa réticence, puis regagna la voie des airs en un rien de temps. Il se posa tout en haut du mur, puis se pencha par-dessus la rambarde pour faire des grands signes à sa camarade. En tout cas, elle ne pourrait pas lui reprocher de ne pas déployer suffisamment d’efforts pour elle! Tout aurait été beaucoup plus simple s’il avait pu la transporter tout simplement… M’enfin.
** [Douhbée] Accroche-toi, surtout! **
L’adolescent planta alors les griffes de ses pieds de volatile dans la pierre sous lui, puis banda les muscles. Il tira sur la corde avec force en faisant bien attention de ne pas la laisser glisser entre ses doigts. Puisque ses mains n’étaient pas gantées, la peau commença à s’irriter sur la surface extrêmement rugueuse du cordage, ce qui lui soutira une légère grimace de douleur. L’ascension de la jeune femme prit de longues minutes. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour plaire à la femme de son cœur! Vigie tira et tira sur la corde jusqu’à ce que la jeune femme apparaisse finalement à sa hauteur. Les bras en compote et les mains un peu meurtries, le gamin attrapa néanmoins l’avant-bras de sa compagne pour l’aider à se hisser près de lui. Ce fut pénible, mais néanmoins, ils y étaient arrivés. Il leur suffisait maintenant de descendre de l’autre côté. Normalement, des escaliers de pierres menaient à la cour intérieure, mais le risque de croiser d’autres gardes était plutôt grand. Vigie se pencha par-dessus la rambarde et la hauteur des lieux lui confirma ses doutes : c’était beaucoup trop haut pour sauter. Il faudrait donc répéter le manège avec la corde afin de faire descendre la pardusse… Cette idée ne l’enchantait pas du tout. Mais avait-il réellement le choix? Tournant un regard fatigué vers l’écuyère, le gamin ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais s’arrêta net.
Derrière Douhbée, il vit deux hommes s’approcher lentement, des torches à la main. MERDE! Ils ne pouvaient pas se faire voir maintenant! Pas après tant de travail! Visiblement, l’écuyère avait également remarqué la présence de ces soldats, car ils échangèrent tous deux des regards paniqués.
** [Douhbée] Pardon! Mais cette fois, je n’ai pas le choix! Et surtout, ne crie pas! **
Vigie attrapa sa compagne dans ses bras et la retint avec force avant de se jeter dans le vide. La corde toujours attachée à la taille de l’écuyère les suivit dans leur chute, et ce, par chance. Ça aurait été idiot, après tout ce travail, de laisser une trace aussi évidente de leur passage! Cette chute libre fut de courte durée, car le pheryxian ouvrit ses ailes toutes grandes, ce qui ralentit considérablement leur progression. Ils atterrirent donc dans des buissons tout en bas et ce n’est que rendu à destination que Vigie relâcha la pardusse. Se reculant en un bond, il tomba assis au sol et se coucha sur le dos. Il réalisait maintenant qu’il était complètement crevé. Puisqu’ils avaient atteint leur but, l’adrénaline le quitta d’un coup, laissant libre court à une lourde fatigue. Ses bras entiers étaient douloureux, mais son cœur était néanmoins heureux d’avoir pu aider la si belle Douhbée.
- Je suis franchement désolé de t’avoir bousculé de la sorte, fit-il sans même se relever. Mais il était hors de question qu’on se fasse coincer après tout ce travail… Mille pardons…
Pendant un bref instant, il se sentit complètement hors de danger. Il ne leur restait plus qu’à rejoindre leur chambre respective…
- Qui est là?
Une voix avait retenti. Une voix d’homme. Vigie se raidit comme une barre de fer. Zut! Il reconnaissait ce timbre! C’était Jasper, le chef de la garde nocturne. L’écuyer se redressa d’un coup puis regarda Douhbée. Il pointa la corde qui se trouvait à sa taille.
** [Douhbée] S’il te plaît, range la corde près du présentoir d’armes dès que tu le pourras. Je m’occupe de lui. **
Puis, sans laisser le temps à la jeune femme de répliquer, il se remit sur pieds et sortit des buissons.
- C’est moi Jasper, fit-il en avançant vers le soldat. J’ai entendu des bruits, je suis venu voir ce qui se passait… finalement, ce n’était qu’un chat. Je lui ai fait peur, je crois…
- Vigie? répondit le guerrier d’un air visiblement surpris. Puis un silence retentit. Le soldat analysait visiblement le gamin, mais ne semblait le croire qu’à moitié. Je sais que normalement, nous acceptons ta présence à cette heure-ci, mais pour aujourd’hui, je te demanderais de rejoindre tes quartiers, s’il te plaît. Mes hommes ont entendu de drôles de bruits dans la forêt. Je préfèrerais que tu ne traînes pas. Viens, je te raccompagne.
L’adolescent hocha de la tête, puis remit ses mains dans ses poches, dissimulant en même temps l’irritation de sa peau. Il suivit Jasper en direction des dortoirs dans le but évident de rejoindre la chambre de Lyslo. L’écuyer aurait tant aimé rester auprès de Douhbée… Mais il était impossible de toujours accomplir ce que notre cœur voulait bien nous dicter, pas vrai? | |
| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Ven 15 Avr - 20:03 | |
| La facilité avec laquelle Douhbée débita une partie de sa vie à Vigie, qu’elle connaissait si peu, l’étonna. Tout comme l’étonna le fait qu’il n’essaya pas de la questionner d’avantage, puisqu’elle lui avait si peu donner d’informations sur «l’avant». La pardusse apprécia sa discrétion, et appréciait également de pouvoir lui parler sans crainte, ce qui n’avait pas été le cas ne serait-ce que quelques minutes auparavant. L’adolescente sourit en pensant qu’elle pourrait être le maître de sa soeur, ce qui lui donnerait plus encore l’occasion de la connaître, et elles feraient une si bonne équipe. Mais en même temps, peut-être risquait-elle de faire du favoritisme?
-On serait certainement un duo incroyable, mais je doute d’être capable d’être assez dur avec elle pour lui apprendre la discipline, je risque de fondre devant elle, Miya est tellement mignonne. Elle a déjà assez de difficulté comme ça avec les conventions et l’autorité, il faudrait quelqu’un de fort pour la ramener sur le droit chemin de l’obéissance… Quelqu’un comme toi? C’est bien toi, qui m’a ramenée au château, ce soir. chuchota-t-elle en riant, presque taquine.
Vigie semblait penser la même chose qu’elle à propos du mur, qu’ils n’auraient pas le choix d’escalader pour entrer dans le château. Il y eut un très long silence, pendant lequel l’adolescent semblait réfléchir à une solution, et Douhbée se tendit dans l’angoisse de ce qu’elle croyait qui allait suivre. Sans avoir peur des hauteurs (elle était parfaitement à l’aise grimpée dans un arbre) elle paniquait de sentir le vide sous elle… Et, bien malgré elle, les bras d’un homme autour d’elle la paralysaient. Le jeune homme semblait vraiment désolé de la forcer à s’envoler avec lui, si bien qu’il trouva un autre moyen de passer, au grand soulagement de l’adolescente, qui soupira malgré elle.
Le Phéryxian s’envola au dessus du mur, où il disparut pour ne réapparaître qu’après un bon moment, lequel la pardusse passa à angoisser, seule dans le noir, se maudissant pour la millième fois au moins de s’être fourrée dans un tel pétrin. Vigie revint heureusement bientôt avec une corde, qu’il lui incita à nouer autour de sa taille.
- Me… me hisser? Bon je suis légère mais, ce n’est pas un peu beaucoup? Tu n’as pas à tout faire ça, ce n’est pas grave je…
Mais Vigie se revolait déjà, faisant fit de ses protestations. Certes, Douhbée avait détesté son expérience de vol, encore plus le contact qui allait avec, mais elle ne voulait pas non plus l’épuiser. Quelque peu rassurée par sa délicatesse, elle aurait accepté de voler à nouveau l’espace d’un instant, ne serait-ce que pour les mettre tous les deux en sécurité. Non seulement cette technique requerrait beaucoup trop d’efforts pour rien, mais en plus ça les retarderait et leur donnerait plus de risques de se faire pincer…
Il était trop tard pour lui dire d’abandonner son plan, parce que Vigie était déjà installé en haut du mur. Télépathiquement, il l’a pria de bien s’accorcher, ce qu’elle fit au moment où il tira sur la corde pour la hisser. Ne voulant pas être un poids trop lourd, Douhbée agrippait ses griffes avant aux fissures dans le mur pour se donner un maigre soutient et tenter d’escalader à la force de ses bras, mais c’était le phéryxian qui la hissait plus qu’autre chose, au final, puisqu’elle ne bénéficiait pas de la force de ses deux jambes. Lorsque la pardusse accepta finalement le bras de son compagnon pour franchir la dernière distance, elle frissonna au contact de sa peau avec celle de l’homme… Mais pas par peur, parce qu’elle avait remarqué les marques qu’avaient laissées la corde sur ses bras.
***[Vigie] Vigie! Que va penser Lyslo demain en voyant des bras? Ça valait bien la peine de faire tous ses efforts pour ne pas se faire prendre puis arborer de telles marques qui trahissent notre nuit…*** lui fit-elle remarquée en ne comprenant même pas elle-même le double sens qu’aurait pu prendre sa phrase, si la situation n’avait pas été aussi délicate.
Douhbée n’avait pas relâché le bras de son ami, fixant plutôt avec inquiétudes ses terribles marques. Il allait falloir demander à un écuyer, ou même un élève, de le soigner avant que son maître s’en aperçoive, sinon ça serait bien louche. Pas question de demande à un Chevalier, qui aurait tôt fait de les questionner.
***[Vigie] C’est le pouvoir de Miya! Je ne sais pas à quel point elle le maîtrise, mais c’est l’un de ses pouvoirs, avec un peu de chance elle fera disparaître ça, et tu peux être certain qu’elle tiendra sa langue…***
Mais la pardusse perdit vite de son enthousiasme en voyant l’air découragé de Vigie. Un coup d’œil derrière elle confirma ses craintes. Tous ses efforts pour se faire finalement prendre comme des amateurs? C’était ridicule. Vigie réagit alors rapidement, aidé par le fait que Douhbée tenait toujours son bras, il la retint contre lui en s’excusant qu’il n’avait pas le choix et en la priant de ne pas crier. Avant de comprendre ce qui se passait, ils furent tout deux propulsés dans le vide.
Même si elle avait voulu hurler, Douhbée en aurait été bien incapable, sa peur la figea dans le silence jusqu’à ce qu’elle sentit ses pieds retrouver le sol froid, dans un délicat atterrissage d’expert. Le cœur au bord des lèvres, la pardusse était en état de choc, ne sachant comment elle devait réagir, le soulagement d’être enfin au château ou la panique de ce qui s’était passé. Après tout, Vigie avait simplement voulu sauver leurs fesses. Et pour être honnête avec elle-même, ce n’était plus tant le contact qui l’avait dérangé que la crainte de mourir, qui avait sus éliminé toutes les autres peurs l’espace d’un instant. Au contraire, elle s’était même accrochée vigoureusement au phéryxian comme à une bouée de sauvetage.
Vigie gisait sur le sol, loin d’elle comme s’il avait voulu rendre à Douhbée la distance qu’elle demandait normalement, qu’elle exigeait. Mais la panique reliée à la chute ne l’ayant toujours pas quittée, l’adolescente aurait préféré du réconfort, à cet instant, aussi incongru cela pouvait-il paraître. Le jeune homme semblait complètement vidé, et l’adolescente s’inquiéta de le voir immobile un instant. Peut-être avait-il fait un faux mouvement en tentant de leur éviter le pire? Il trouva quand même la force de s’excuser de l’avoir bousculée, mais même si son cœur battait encore la chamade et que l’envie de vomir ne lui était pas passée, elle n’était pas fâchée, et elle ne voulait plus y penser. Elle s’inquiétait pour lui, tout simplement?
-Mais… mais toi, ça va? T’es pas blessé? demanda-t-elle en s’approchant pour venir vérifier son état, et se rassurer dans la nuit, bien qu’elle voyait plus clairement que la moyenne, la noirceur n’en était pas plus rassurante.
Il n’eut toutefois pas le temps de répondre qu’un voix retentit, demandant qui était là. Un garde avait du entendre leurs chuchotis, et Vigie se releva rapidement, rassurant Douhbée sur son état. Le phéryxian la supplia de cacher l’outil de leur forfait, et lui assura qu’il s’occuperait du garde.
***[Vigie] Non mais attend! Tu ne vas pas te livrer comme ça, c’est ma faute tout ça! protesta-t-elle en voulant le suivre, elle s’interrompit toutefois dans son mouvement lorsqu’elle l’entendit simplement s’annoncer au soldat en l’appelant par son nom, affirmant qu’il était sortit parce qu’il avait entendu un bruit, qui s’avérait n’être qu’un chat, et qui lui avait fait peur.
Si Douhbée en avait encore été capable, elle aurait éclaté de rire, mais ce n’était pas le bon moment, et elle craignait de ne pas réussir à retenir la nausée qui l’accablait. En effet, Vigie avait bel et bien fait une grosse peur à un chat… Le garde informa alors le jeune homme que, bien qu’il ait le droit de circuler de nuit normalement, il préférait qu’il s’en abstienne aujourd’hui, car ils avaient entendu de drôles de bruits dans la forêt. La pardusse sourit en pensant que c’était eux, mais valait mieux que les gardes continuent d’incriminer les loups…
Bientôt, Vigie disparu avec Jasper, en direction de sa chambre probablement. Douhbée soupira en détachant la corde qui lui ceignait la taille, et la cacha où le jeune homme le lui avait demandé. Puis, silencieuse comme la chatte qu’elle était, elle retrouva habilement sa propre chambre, bien qu’un peu plus lentement qu’à l’habitude, ayant délaissé sa «canne» improvisée à l’extérieur du château. Lorsqu’elle s’effondra sur son lit, l’adolescente ressentit dans tout son corps la fatigue causée par l’exercice, mais aussi par les émotions fortes qu’elle avait vécue. Son esprit, lui, ne voulait toutefois pas retrouver le sommeil. Elle ressassait inlassablement les événements de la nuit, et se sentit rougir dans le noir devant sa propre stupidité. Mais aussi rougir de plaisir, d’avoir enfin un ami.
***[Vigie] Merci Vigie… Bonne nuit…***
Douhbée ne ferma les yeux finalement que peu de temps avant l’aube…
***
Trois jours s’étaient passés, au cours desquels Douhbée avait inconsciemment cherché Vigie du regard, sans tomber sur lui lors de ses exercices. Elle ne savait pas pourquoi elle le cherchait, n’ayant simplement envie, peut-être, de lui dire merci, même si elle l’avait fait au moins 15 fois au cours de leur terrible périple. Elle n’osait lui communiquer par télépathie, craignant de le déconcentrer pendant un entraînement, et de toute façon, elle n’aurait certainement pas sus quoi lui dire de brillant…
La première journée fut la plus terrible, puisqu’elle se devait de cacher sa douleur à la cheville à Colombe. Heureusement, Vigie l’avait si bien aidée à amortir les chocs que Douhbée arrivait à marcher sans éveiller de soupçons, mais l’entraînement la faisait souffrir. En tous les cas, si son maître remarqua quelque chose, elle n’en dit rien, et si elle s’était rendu compte de son absence au cours de la nuit, elle n’en avait rien dit.
À l’aube du troisième jour, sa cheville était complètement intacte. Comme c’était jour de congé, Douhbée informa son maître qu’elle sortirait du château pour profiter du beau temps. Courir pour lui permettre de retrouver la flexibilité de sa cheville lui ferait le plus grand bien, et les grands espaces du village lui donneraient la liberté dont elle avait besoin. Inconsciemment, peut-être, elle prit la direction de l’endroit où Vigie lui était presque «tombé» dessus, trois jours plus tôt, et elle se retourna machinalement vers le mur du château en réalisant qu’il serait aussi en congé. Souriant, la pardusse repéra la silhouette d’oiseau au dessus de la rembarde.
***[Vigie] Me dit pas que tu me suis encore? Je t’assure que ce n’est pas nécessaire, je n’ai pas l’intention d’être en détresse aujourd’hui, mais si tu cherchais juste la compagnie d’une amie, descend de là. ***
Et elle de reprendre sa course légère là où elle l’avait laissée, tournant le dos au château.
***[Vigie] Alors, tu as fait comment pour cacher tes bras à Lyslo? Moi je m’en suis sortie dans la souffrance, mais je crois que Colombe n’a rien remarqué de ma cheville, grâce à toi.***
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Lun 18 Avr - 12:47 | |
| Les mains dans les poches, l’adolescent suivi le soldat jusqu’aux dortoirs et, plus précisément, jusqu’à la chambre de Lyslo où il dormait également. Avec un sourire, il hocha la tête en direction de Jasper qui lui flanqua une claque dans le dos avec un air amical au visage. Vigie ouvrit ensuite la porte de la chambre et glissa lentement à l’intérieur. Il retira ses vêtements qu’il déposa sur la commode qui lui était destinée puis se glissa dans ses couvertures. Sa tête était lourde et un besoin flagrant de sommeil le prit d’assaut. Toutefois, un court message télépathique raisonna dans son esprit. Cette toute petite pensée connectée à Douhbée le fit sourire jusqu’aux oreilles. Le « Merci Vigie… Bonne nuit… » qu’il reçut dans sa tête lui fit le plus grand bien. Doucement, il ferma les yeux et s’endormit rapidement, le cœur léger. ********************************************* Les trois jours suivants se déroulèrent dans l’attente d’avoir à nouveau des nouvelles d’elle. Vigie ne pensait qu’à Douhbée. À chaque instant, à chaque entraînement. Toutefois, le hasard avait fait en sorte qu’ils ne s’étaient pas croisés tous les deux. Soren avait redoublé d’ardeur en entraînement avec Lyslo et avait effectué quelques petites missions de basse envergure (il fallait bien commencer quelque part!). Il n’avait pas osé contacter Douhbée mentalement, de peur d’avoir l’air un peu trop collant ou un peu trop entreprenant. La jeune femme ayant du mal avec les hommes, il ne voulait surtout pas l’effrayer. L’écuyer avait le cœur léger et chaque fois qu’il entendait prononcer le nom de la pardusse, des papillons virevoltaient au creux de son estomac. Il espérait également que sa cheville ne la faisait plus trop souffrir. Pour sa part, il n'avait dû cacher ses bras à son maître que le premier jour. Cette journée là, l’air ambiant était particulièrement frais, ce qui lui avait permis de porter une tunique à manches longues et des gants. Dès que l’occasion s’était présenté, il avait contacté l’un de ses camarades écuyers possédant le don de guérison et lui avait demandé de soigner ses plaies avant qu’on ne remarque quoi que ce soit. Il avait fait promettre à son compagnon de ne rien dire, omettant tout de même la raison pour laquelle il était en si mauvais état. Puis leur journée de congé hebdomadaire arriva enfin. C’était une magnifique journée ensoleillée et plutôt chaude. On sentait bien que l’été arrivait à grands pas! Il n’était pas question que Vigie reste planté à l’intérieur du château sans en profiter! Sortant du lit, il se dépêcha de se rendre aux bains pour se purifier, puis revint à la chambre de Lyslo, déclarant à ce dernier qu’il allait probablement faire un tour au village. Il enfila un pantalon de cuir, une tunique grise et blanche puis une ceinture surmontée d’une boucle argentée. À ses bras trônaient deux brassards en cuir clouté et il enfila le même matériel au niveau de ses tibias, faute de pouvoir porter des bottes. Aux pas de course, le garçon sortit à l’extérieur du palais puis prit son envol dès que son pied fut posé à l’extérieur. Le soleil était chaud et tellement plaisant! Soren ADORAIT l’été! Il fit quelques figures dans les airs, puis alla se poser sur la rambarde. Il salua ensuite joyeusement les soldats qui passaient près de lui quand soudain, un mouvement attira son attention. Elle était là! Elle s’avançait vers la forêt et elle allait probablement prendre le chemin de terre battue qui la mènerait au village. C’est alors que le pheryxian se remémora un truc : il y avait le grand marché du printemps au village! L’événement prenait régulièrement des airs de foire et des marchands des quatre coins du pays se réunissaient pour vendre leurs plus beaux produits. Pendant un bref instant, l’adolescent espérant que son père y ferait acte de présence, mais se remémora rapidement qu’en cette période de l’année, il était loin perché en montagne pour rassembler ses herbes médicinales. Son paternel participait généralement au grand marché d’automne, soit dans deux saisons. Un sourire trôna sur les lèvres de l’écuyer qui se lança dans le vide sans trop réfléchir. Il voltigea jusqu’à la pardusse quand sa belle voix raisonna dans son esprit. Ses propos le fit glousser et il baissa d’altitude sans toutefois se poser. ** [Douhbée] Oh et bien, sait-on jamais! fit-il en première des choses. J’ai pu cacher mes bras à mon maître la première journée avec aisance. Il faisait plutôt frais, alors j’avais enfilé une tunique à manches longues… et heureusement, un de mes amis possède un talent de guérison et a réglé mon petit problème sans se faire prier. Et toi? Ta cheville? Visiblement, ça va mieux! **Puis, le duo bifurqua vers la droite à la croisée des chemins, en direction du village. - Alors, toi aussi tu veux profiter du grand marché du village? demanda-t’il à voix haute cette fois. Je ne sais pas si tu y es déjà allée, mais y a des trucs vachement chouette là-bas. Si tu acceptes ma présence, j’aimerais bien regarder ça avec toi. Vigie voltigeait en regardant Douhbée. Elle était vraiment encore une plus belle avec cet air radieux au visage! Ramenant son attention devant lui, il sursauta en voyant une branche d’arbre arriver à toute vitesse en sa direction. Le jeune homme poussa une exclamation de surprise puis battit rapidement des ailes pour reprendre de l’altitude, évitant l’impact de justesse. Pour toute réponse, il éclata de rire, trouvant cet incident plutôt ridicule. - Oh là là! J’ai failli avoir l’air idiot en me prenant cette branche en pleine poire! Morale de l’histoire, toujours regarder où on va! Le parcours fut relativement court. Les deux écuyers ralentirent la cadence une fois aux abords de l’agglomération urbaine et Vigie en profita pour se poser près de son amie. De la musique enjouée montait à leurs oreilles et d’où ils étaient, ils pouvaient voir la quantité surprenante de kiosques marchands. Chacun vendait sa spécialité, allant du bijoutier, au marchand de tissus à quelques produits agricoles de saison. Des jeux pour amuser les passant avait été installé ici et là et des amuseurs publiques faisaient rire de jeunes enfants. Notant un jeu avec un baril remplit d’eau, Vigie eu un air malicieux. Le principe était simple : il devait capturer entre ses dents une pomme dans un laps de temps restreint afin de pouvoir gagner un prix. Il pouvait ainsi remporter quelques bijoux à l’effigie d’Alombria, autant pour hommes que pour femmes. - Tiens, tiens, j’ai envie de tenter ma chance, fit-il en pointant le jeu du doigt. Et toi? Certains jeunes gens tentèrent leur coup avec réussite et d'autres échouèrent. Une lueur de compétition naquit dans l’œil doré du jeune homme. En plus, j’ai chaud, donc c’est une excellente idée!
Sans plus attendre, il se fraya un chemin parmi les adolescents présents et donna une pièce au marchand. Soren vint ensuite s’installer devant le baril et jeta un regard amusé à la pardusse. Les mains dans le dos, il écarta les jambes et plongea son regard vers l’eau transparente où trônaient plusieurs magnifiques pommes rouges. Le marchand donna finalement le feu vert et l’écuyer plongea tête première dans l’eau. Sous les encouragements des gens autour, il tenta de capturer l’une des fruits avec ses dents, non sans glousser sous le ridicule de la chose. Ce jeu n’était pas facile! Le pheryxian redoubla d’ardeur, tentant par le fait-même d’éviter de s’étouffer avec l’eau fraîche. Finalement, il réussit à attraper le fruit tant espéré et releva rapidement sa tête dégoulinante, trempant par le fait-même le haut de sa tunique. Le marchand éclata de rire. Oh! En prime, il avait droit de bouffer cette pomme. Joie! Vigie secoua sa tête pour y retirer l’excédent d’eau et s’approcha du comptoir où il trouva un bracelet argent gravé de l’emblème-même du royaume. Le bijou brillait de mille feux! Il prit donc son « trophée » et revint vers la pardusse, ses cheveux blancs trempés en bataille et une pomme à moitié croquée dans la main droite. - Tiens, c’est pour toi, fit-il en tendant le bracelet de métal poli. Ce n’est pas grand-chose, mais ça entame bien la journée, tu ne crois pas? Oseras-tu tenter ta chance? Une lueur amusée trônait dans son regard au même moment où il prit une nouvelle bouchée du délicieux fruit rouge. Visiblement, le jeune pheryxian aimait bien s’amuser et n’avait pas peur du ridicule… du moins, quand cela n’était pas causé par les jumeaux et n’avait pas pour but de l’humilier devant une fille! | |
| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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Feuille de personnage Âge: 23 ans (Fév) Race: Pardusse (lynx) Âme soeur: Lachëln (DCD)
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Lun 18 Avr - 19:00 | |
| Un soleil radieux éblouissait Douhbée, qui n’aurait put continuer à tenter de regarder dans la direction de Vigie, si bien qu’elle se remit à courir, sans vraiment d’idée où elle allait. Elle fut bientôt rattrapée, comme la veille, par l’oiseau qui lui expliquait télépathiquement comment il s’était joué de son maître pour cacher son forfait, juste après s’être légèreemnt moqué d’elle en prétendant qu’on ne savait jamais quand elle pourrait à nouveau se prendre pour une demoiselle en détresse!
***[Vigie] Oh ça va hein, pas la peine d’en rajouter! Tu sauras que je me suis toujours débrouillée toute seule, sans aide. Y faut pas te fier à ce que tu as vu l’autre jour.***
Même si les mots semblaient irrités, la voix était amusée, mais un peu découragée. Elle allait bien lui montrer de quel bois elle se chauffait réellement. Et puis, ce n’était pas sa faute si Douhbée perdait la tête lorsqu’elle était en compagnie d’un homme, c’était irrationnel, on ne contrôle pas ça. Peut-être qu’elle s’en serait même sortie sans blessure si elle n’avait pas été chamboulée par la présence de Vigie.
***[Vigie]Et oui, elle va très bien, merci! Comme s’il ne s’était rien passé en fait.***
Mais il ne s’était pas rien passé, alors là pas du tout… Douhbée, qui n’avait pas particulièrement choisis de direction (pensant peut-être aller faire du parcours dans les bois SANS SE BLESSER), décida tout bonnement de tourner en voyant l’ombre de Vigie prendre la droite, vers le village. C’est que Monsieur volait encore. Probablement qu’il n’arriverait pas à suivre le rythme, plutôt impressionnant (ça vaut la peine de se venter) de la pardusse s’il était à pieds…
Il lui demanda alors, bien que ça ressemblait davantage à une affirmation, si elle avait elle aussi décidé de profité du grand marché au village. Douhbée haussa les sourcils, puisqu’elle n’avait aucune idée de quoi il parlait. C’était surement là qu’étaient partis tous les ados, de bonne heure, en gloussant ce matin. Mais comme la pardusse n’y avait pas encore d’amies… Il lui expliqua ensuite qu’il y aurait plein de trucs chouette, et qu’il voudrait bien y aller avec elle.
-Un grand marché? demanda-t-elle de sa voix essouflée par la course. Je ne savais même pas, mais je te suis si tu dis que c’est intéressant… On y vend… vraiment de tout? demanda-t-elle soudain assaillie par le doute.
Certes, c’était à Shola, et pas dans une grande foire, qu’on l’avait vendue comme esclave… mais… disons qu’elle n’avait jamais eut l’occasion de fréquenter ce genre de marchés, elle ne croyait pas pouvoir supporter la vue d’une vente d’esclave. Colombe avait eut beau lui répéter que ce marché était interdit à Alombria, la peur restait. Les phobies, ce n’est pas rationnel!
Concentrée sur la route pour ne pas trébucher (ça aurait vraiment été trop honteux) Douhbée ne pensait pas à regarder vers Vigie, bien qu’elle apercevait son ombre la survoler, parfois la longer, au dessus d’elle. Contrairement à l’étrange nuit d’il-y-a trois jours, cette ombre-là n’avait rien d’effrayante. Elle remarqua toutefois sur la piste l’ombre de l’accident qu’il failli y avoir alors que le phéryxian évita de justesse d’être happé par une branche. Le cri de surprise fit rire Douhbée, qui ne put s’empêcher de se bidonner, si bien qu’elle du ralentir, lorsque Vigie, tout aussi amusé, souligna qu’il allait commencer à regarder où il allait. Puis, elle se rendit compte que c’était parce qu’il devait la fixer… Encore… Troublée, elle reprit son rythme, et elle tenta de se moquer de lui pour cacher son anxiété de savoir qu’il l’observait encore, comme dans l’arbre… Mais ce n’était probablement pas très concluant au ton de sa voix…
-Dommage que tu l’aie vu, ça t’aurais appris c’est quoi d’être une demoiselle en détresse…
Vigie ne toucha le sol que lorsqu’ils furent tous les deux à l’entrée du marché, étonnement bruyant (même s’il l’était toujours trop pour les oreilles sensibles de Douhbée) et merveilleusement agrandis contrairement à la norme. Effectivement, c’était bien une journée spéciale, et non un simple congé hebdomadaire, heureusement que le phéryxian le lui avait dit. Quoi que l’adolescente n’avait pas particulièrement l’intention de dépenser son (maigre) salaire d’écuyer pour des sottises, ça serait certainement enrichissant de voir toute la culture des quatre coins d’Enkidiev… Et puis, il ne semblait pas y avoir d’étales à esclaves, alors…
Tenant presque de la foire, le grand marché ramenait aussi des kiosques de jeux, devant l’un desquels Vigie s’arrêta avec un air malicieux au visage. Sérieusement, il voulait jouer? Mais qu’elle belle façon de gaspiller son argent de poche, c’était surement un jeu truqué auquel on perdait à tout coup notre pièce. À moins de tricher, ce que faisaient certainement les quelques vainqueurs que Douhbée reconnu comme des écuyers et élèves… Avec leurs pouvoirs, certains devaient en abuser… Mais Douhbée voyait mal comment elle pouvait profiter de sa manipulation du métal pour attraper une pomme avec sa bouche. Et puis, c’est mal d’utiliser la magie à des fins aussi grotesques !
-Merci, je passe… soupira Douhbée, pas du tout stimulé par l’air de compétition de Vigie. L’eau avait l’air glacée, ce qu’elle abordait profondément, et elle détestait particulièrement devoir s’immerger entièrement la tête, il lui restait toujours de l’eau prise dans ses grandes oreilles, et elle n’était pas capable d’empêcher son nez de se remplir aussi, si bien qu’elle étouffait rapidement. Après tout, quel chat est un excellent nageur?
Vigie sembla se débattre tout autant que les autres, et pourtant, cette fois-ci, Douhbée était fortement attentive. Son ami ne tricha pas, et bien qu’elle fût certaine que c’était le seul moyen de gagner, le phéryxian gagna la mise. Ce n’est que là que la pardusse se rappela qu’elle ne connaissait même pas les pouvoirs du jeune homme, mais elle pensa quand même qu’il avait été juste. Il revint enfin vers elle en mangeant sa pomme, dégoulinant d’eau, et lui tendit le bijou qu’il avait gagné.
Douhbée écarquilla ses yeux dorés d’étonnement alors qu’elle fixait le prix. Ce magnifique bracelet valait BEAUCOUP plus que la mise pour jouer! Il faut croire que le marchand s’attendait à ce que très peu de gens gagnent, sinon où était le profit? Il lui fallu quelques secondes à fixer l’objet avant de comprendre que c’était pour elle. Et la surprise laissa place à la gêne, alors qu’elle sentit stupidement son visage s’empourprer. Encore. Ça commençait à devenir ridicule…
-P-p-as gr-grand-chose? Tu rigo-goles? Tu pourrais reven-vendre ça et récupé-pérer bien plus que t-ton gage! bégaya-t-elle, à nouveau troublée par Vigie.
Pourquoi lui donner un cadeau ainsi? Douhbée ne voulait pas lui être redevable, et même si elle commençait à l’apprécier, comme ami, bien malgré elle il lui restait cette phobie profonde qu’il n’essayait que de l’amadouer pour mieux profiter d’elle. Qu’importe ce qu’il lui avait dit la veille, Ulyss avait mis plus de trois ans avant de montrer son vrai visage… Et pourtant… pourtant son cœur avait tellement envie de croire qu’il lui avait dit la vérité! Toujours est-il que l’adolescente se retrouva avec les bijoux entre les griffes, alors que l’adolescent la mettait au défi de tenter sa chance.
-C’est pas… vraiment… mon style de jeu. marmonna-t-elle les yeux toujours fixé sur l’emblème argenté d’Alombria.
Mais maintenant, Douhbée se sentait obligée d’effacer sa dette, déjà qu’elle lui devait beaucoup pour les secours apportés 3 jours plus tôt et qu’elle tenait à lui rendre la pareille, qu’il lui offre un bijou la rendait encore plus mal à l’aise. C’est qu’elle ne possédait rien vraiment à elle, outre sa robe mauve, mais c’était encore un cadeau… Regardant autour d’elle pour trouver le forain le plus adapté à ses capacités, Douhbée retrouva confiance et sourire devant une allée de tir à l’arc. Les cibles étaient épouvantablement minuscules, et très éloignés. Bref, tout pour que les gens perdent (ce qu’ils faisaient, d’ailleurs!)
-Mais j’veux bien essayer un autre jeu. C’est que je déteste l’eau froide, tu vois? Elle se dirigea aussitôt vers le kiosque qu’elle avait choisit, tripotant le bracelet d’argent entre ses doigts, trop intimidée par le cadeau pour le porter. Tu sais, je me rappelle encore durement à quel point j’étais misérable quand on s’est entraînés ensemble, avec ton maître. C’est que, même si Colombe m’a montré à m’en servir, j’ai encore du mal avec l’épée, et j’ai l’impression qu’il y a peu d’espoir de ce côté… C’est vraiment pas pour moi. Par contre, l’arc, il a fallu que je sache le tenir pour que ça me viennes naturellement… Oh, je suis pas une pro, mais ce petit jeu débile va en mordre la poussière…
Douhbée posa une pièce d’argent sur le comptoir et arma son arc. Elle tenta de calmer sa respiration pour bien viser… Il fallait vraiment avoir un œil de lynx pour réussir se jeu, ou beaucoup de chance! Eh bien, elle avait le premier. Toutefois, elle avait les mains qui tremblaient, toujours intimidée par le présent de Vigie, qu’elle n’avait pas encore eut l’audace d’attacher à son poignet, mais qui pendait entre ses doigts. L’éclat du métal poli et la sensation du regard de son ami, qui la détaillait probablement encore, eut raison de son adresse et elle manqua la cible de peu. Grinçant des dents, elle attacha autour de son poignet l’objet qui l’avait déconcentré, prit sa deuxième flèche, sa dernière chance, et jeta un œil rapide au phéryxian.
-Ça aiderait si tu arrêtais de m’observer comme ça, s’il-te-plait…
Arc armé, œil de lynx, bracelet scintillant autour de son poignet, respiration profonde… Allez savoir le temps que ça lui pris pour retrouver son calme, ce fut certainement très long, mais Douhbée ne vit pas le forain s’impatienter, il n’y avait que la cible et elle. Puis la flèche et elle. Parce qu’elle la mit droit dans le mille. Un sourire victorieux aux lèvres, l’écuyère reprit enfin contact avec le monde extérieur, et chercha Vigie pour lui remettre son prix… Mais elle ne le voyait plus… Il lui fallu un long moment pour réaliser qu’il était en fait cacher derrière des femmes… heu… légèrement vêtues qui vendaient un tout autre produit que les différents étals du marché.
Rougissant encore plus, Douhbée se mit à trembler en comprenant qu’elles étaient des prostituées, nécessitants de vendre leurs charmes pour vivre. Elle les entendit demander son nom à Vigie et les aperçus le caresser subtilement lorsqu’elle s’avança pour libérer le phéryxian, se rappelant le trouble qu’il éprouvait normalement en présence de dames. Et elles… ben, elles étaient certainement franchement plus intimidantes que les dames du château!
- Excusez-moi! C’est que Monsieur est déjà accompagné s’emporta-t-elle en s’empourprant ridiculement lorsqu’elle n’eut d’autre choix que d’attraper la main de Vigie pour le sortir de l’emprise des femmes de joies.
Douhbée s’éloigna le plus possibles des femmes, maudissant le profiteur qui les forçaient à vendre leur corps pour vivre. Ainsi, qu’on soit à Shola ou à Alombria, l’esclavage sexuel restait (parce que pour la pardusse, c’était impossible que ces femmes aient choisis cette vie), il était seulement crié moins fort sur les toits.
-C’est pau-pauvres… pau-pauvres femmes qui souf-frent… sanglota-t-elle en n’ayant même pas remarqué qu’elle avait versé des larmes. Des larmes de rage, qu’elle essuya tout aussi rageusement du revers de la main. C’est trop injuste, cette douleur qu’elles doivent subir pour vivre, ça doit tellement faire mal…
Il lui fallut un instant avant de réaliser qu’elle n’avait pas pensé, mais parlé tout haut. Qu’avait-elle dit, au juste? Comment elle, la délicate écuyère Douhbée, âgée de 14 ans, pouvait bien savoir que ça faisait mal? Évidement, n’ayant eu qu’une seule expérience, la pardusse ignorait que ce n’était douloureux que la première fois, mais elle réalisait maintenant stupidement qu’elle venait de dire une bêtise. Elle ne voulait pas parler de ça! Réalisant qu’elle tenait encore la main de Vigie, elle s’empressa de la dégager pour plaquer vainement ses mains contre sa bouche dans la surprise de ses propos. Puis, l’adolescente se détourna de Vigie pour cacher les larmes qui coulaient à flots au souvenir qui l’accablait. Un étranger s’inquiéta et lui demanda si Monsieur (en pointant Vigie) l’importunait, mais elle hocha la tête vivement.
-J’ai seulement eut du sable dans les yeux, excusez-moi
Douhbée eut tout le mal du monde à retrouver une respiration normale pour ne pas avoir l’air de sangloter. Notant avec soulagement que l’individu vendait toutes sortes d’étoffes (et qu’il n’était pas Ulyss, hourra!), l’adolescente demanda le prix d’un fin mouchoir de satin orné de dentelle. L’homme voulu le lui offrir par pitié, mais elle insista, et lui laissa finalement une pièce de bronze avant de retrouver Vigie, les yeux essuyés par le délicat tissu. Disons qu’elle n’avait pas l’habitude de traîner se genre de choses sur elle comme les princesses, parce que… elle tâchait habituellement de ne pas pleurer.
-Je suis désolée… J’ai gagné, au fait, je crois que tu l’as manqué
Tout dire, parler pour n’importe quoi, juste pour espérer lui faire oublier ses propos en lien avec les prostituées. Se souvenant du prix qu’elle avait remporté (n’était-ce pas le but premier du jeu?) elle sortit de sa poche la large amulette de bronze représentant un hibou en plein vol au bout d’une longue chaîne, ravie de trouver une orientation à la conversation.
-Et voilà pour toi, je ne savais pas si ça allait te plaire, mais comme ça je suis bien moins gênée… de porter ton bracelet… La rougeur de ses joues démentait ses propos. Au fait… Ça va te sembler imbécile mais… Les femmes pourquoi rapportait-elle le sujet dans cette direction? Elles t’ont demandé ton nom… Heu… Je suis vraiment gênée de te demander ça, mais comme on n’a pas été dans la même génération je… connais seulement le surnom que tout le monde te donne. Et, évidement, je crois que j’ai compris pourquoi on te le donne il y a trois jours, mais… je n’ai jamais entendu personne utiliser ton vrai nom, même pas ton maître…
De plus en plus rouge de honte, Douhbée s’était rappelé de cette question imbécile qu’elle s’était posée lors de leur nuit dehors et qu’elle n’avait osé énoncer à voix haute alors, trop apeurée d’être isolée avec le jeune homme.
-Tu préfères pas qu’on t’appelle par ton vrai prénom?
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mar 19 Avr - 12:14 | |
| Un sourire de défi aux lèvres, le jeune homme croqua à nouveau dans la pomme rouge, se délectant du jus sucré qui en émanait. C’était surprenant, vu la saison, à quel point ces fruits étaient murs. Ils venaient peut-être des terres du sud? Qui sait. Douhbée avait les yeux écartillés devant le bijou que lui tendait Vigie. Ce bracelet en argent était vraiment magnifique, il devait bien l’admettre lui-même… mais personnellement, il doutait que ce soit véritablement du métal précieux. En fait, il croyait honnêtement que c’était du toc, mais Douhbée, elle, semblait croire dur comme fer qu’il s’agissait du plus beau bracelet du monde. Bah… si ça pouvait lui faire plaisir.
Une pointe de déception parcourut le jeune écuyer alors qu’elle décida de ne pas relever son défi. Oh… visiblement, elle n’était pas du style à jouer. Dommage, mais il pouvait comprendre que ce n’était pas le genre de chose qui amusait tout le monde. Néanmoins, la jeune pardusse sembla chercher un truc du regard et sourit à nouveau lorsqu’elle s’arrêta sur un kiosque de tir à l’arc. Oh? Ce genre de trucs la branchait? Les cibles étaient minuscules… mais aucunement impossibles à toucher. Du moins, pas pour un expert en la matière comme Vigie. Depuis qu’il était tout petit, l’écuyer avait une facilité effarante à toucher toute forme de cible avec une arme à distance. La seule restriction qu’il s’était vu imposer, c’était qu’il devait avoir un contact visuel avec son objectif. Il avait déjà réussi quelques coups à l’aveuglette, mais cela relevait davantage de la chance que du véritable talent. Vigie avait un don inné avec les armes à distance, voilà tout. Ainsi, le choix de Douhbée lui parut des plus intéressants.
L’écuyère de Courage déclara qu’elle détestait l’eau froide et Soren réalisa qu’elle tenait probablement ce trait de sa race féline. Il aurait dû y penser plus tôt! Crétin, va! Elle expliqua ensuite au volatile qu’elle avait du mal au combat à l’épée, et ce, malgré l’entraînement de Colombe, mais qu’elle semblait posséder un certain talent pour les armes à distance. Elle paraissait prendre confiance alors qu’elle déposa une pièce sur le comptoir du forain. Soudainement très intéressé, Vigie observa la pardusse et constata avec surprise qu'elle opta pour une position beaucoup trop rigide en tenant son acte. Pourquoi faisait-elle ça? Ne savait-elle pas qu’il était plus efficace de bien camper ses jambes au sol pour éviter les blessures? Devait-il lui en faire part pour mettre toutes les chances de son côté? Visiblement, son regard la déplaisait fortement, car elle rata sa cible. Rageusement, elle enfila son bracelet et lui demanda sans ménagement d’arrêter de la fixer de la sorte. En guise de paix, l’écuyer leva les mains et regarda plutôt la cible. * En fait, si tu corrigeais la façon dont tu t'es positionnée, tu n’aurais peut-être pas raté ton coup, songea-t’il sans trop le vouloir. * Douhbée se concentrait et ne voulait visiblement pas rater son coup. En fait, c’était même un peu long et le forain sembla s’impatienter. Elle devait se faire plus confiance. Prendre une grande respiration, faire le vide dans sa tête, fixer la cible et tirer. Si elle réfléchissait trop, elle risquait de rater.
L’écuyer de Lyslo avait vraiment envie de lui donner quelques conseils, mais se ravisa, de peur d’avoir l’air d’un vantard. Il attendit encore un peu, quand une main se glissa sur son épaule, le déconcentrant de la scène. Tournant les talons pour voir qui l’interpellait, Soren sentit son cœur s’arrêter. Trois femmes à la tenue des plus légères se tenaient devant lui, exhibant leurs plus beaux atours. La réaction physique ne se fit pas attendre : Vigie devint rouge comme une tomate et perdit momentanément l’usage de la parole. Rapidement, il se fit entourer par les trois prostituées qui glissaient leurs doigts sur ses épaules, sa nuque, sa mâchoire, ses omoplates près de ses ailes…
- Oh comme il est mignon ce jeune homme, fit l’une d’entre elles. Dis-moi, comment tu t’appelles jeune homme? Tu as envie de t’amuser avec nous, chéri? Regardez-moi ces joues rouges, les filles! Aurions-nous affaire à un jeune puceau? Puis, elle se pencha vers l’avant, exhibant son impressionnant décolleté en plein visage de l’écuyer et lui sussurra quelques mots à l’oreille. Tu sais, mon mignon, pour quelques pièces, nous pourrions te faire connaître le paradis… Ça te dit? Nous sommes douées, je t’assure…
Le pheryxian ne pipait mots. Il était complètement figé et n’arrivait même pas à se défaire de leur étreinte. Oh bon sang… qu’est-ce qu’il allait faire?! Il n’avait aucune envie de les suivre! Il voulait s’enfoncer six pieds sous terre et se faire oublier du reste du monde… Heureusement, un éclat de voix retentit et Douhbée ne s’en laissa pas imposer. Sans plus attendre, elle poussa les prostituées et s’empara de la main du garçon, déclarant qu’il était déjà pris. Cette intervention de l’écuyère eu pour effet de le secouer un peu et il détala à sa suite sans demander son reste. Leurs pas étaient rapides et, visiblement, l’écuyère avait décidé de mettre le plus de distance possible entre eux et les femmes de joie.
- Pauvres femmes… je ne sais pas vraiment Douhbée, fit-il à la réponse de cette dernière…
À ses yeux, ces prostituées semblaient en pleine possession de leurs moyens et semblaient tout à fait enclines à travailler grâce à leur corps. C’était ce qu’elles dégageaient du moins. Et de ce qu’on disait… faire… la chose… n’était pas si douloureux, du moins, pas après la première fois. Non pas qu’il en savait réellement quelque chose pour être honnête… Ce n’est qu’à ce moment que l’écuyer réalisa que la pardusse pleurait. Mais pourquoi? Elle pleurait si souvent… Il n’y comprenait rien. La pauvre devait être plus que marquée par cette trahison dont elle avait déjà parlé. Et puis… si elle disait que ça faisait mal… était-ce parce qu’elle avait déjà eu sa première relation sexuelle? Aurait-elle eu un petit ami qui lui avait fait du mal après leur première fois? Cette petite pensée fit naître un pincement au cœur de l’écuyer qui se sentait maintenant bien stupide. Et puis, au fond, peut-être était-ce lui qui était anormal? Lui qui n’avait jamais trouvé la force de même embrasser une fille. Oh il se sentait réellement comme un moins que rien maintenant, surtout au moment où elle relâcha sa main comme s’il l’avait brûlée. Elle répugnait son contact, maintenant il en avait la certitude. Ce n’était pas la première fois qu’elle agissait de la sorte. Vigie ne savait plus où se mettre, ne savait plus quoi penser. Son cœur était serré et dans toute son incertitude d’adolescent, il se dégouta lui-même.
Un passant s’approcha de la jeune fille et lui demanda si le garçon de 16 ans l’importunait. Voilà qui était le comble du malheur! Maintenant, il passait pour un harceleur. La pardusse déclara qu’elle avait tout simplement du sable dans les yeux puis se dirigea vers un marchand de tissu afin de commander un mouchoir en fine dentelle. Elle s’essuya les yeux puis s’excusa pour une raison inconnue. Elle sortit ensuite de sa poche une amulette en bronze ornée d’un hibou qui prenait son envol et le tendit à Vigie. Soren tripota le médaillon entre ses doigts et observa son animal favori pendant de longues secondes, comme pour retrouver contenance. Il adorait ce cadeau. Sans trop attendre et sans jeter un regard à son amie, il enfila le bijou autour de son cou. Douhbée, toujours rouge comme une pivoine, revint sur la conversation qu’il avait eue avec les prostituées, mais insista davantage sur le véritable nom de Vigie. Oh? Elle était sérieuse? Quoique… il était vrai que tout le monde l’appelait par son surnom… comment pouvait-elle savoir au fond.
- Ah heu… bah je m’appelle Soren. Mais je suis si habitué qu’on m’appelle Vigie que je n’avais pas cru bon te faire part de ma véritable identité. Pardon. Puis il haussa les épaules à la deuxième question de la pardusse. Bah c’est comme tu veux, réellement. Tu peux continuer de m’appeler Vigie, si c’est plus simple pour toi.
Le garçon perçut à nouveau le malaise de Douhbée et cela s’ajouta à son propre malheur. Lentement, il se mit à marcher à travers les kiosques, suivi par l’écuyère. Il l’évita du regard pendant un instant, ne sachant plus trop quoi penser. Oh et puis merde, il se jetterait à l’eau! Au moins, il en aurait le cœur net!
- Douhbée? fit-il en regardant toujours devant lui. Est-ce que je te répugne à ce point? Une vague de tristesse traversa son regard à cette idée. Chaque fois que j’ai un contact avec toi, ne serait-ce que ta main, et ce, de façon amicale, tu te recules comme si j’avais la peste… Dis-moi franchement… je suis si terrible?
Alors qu’ils continuaient leur promenade à travers la foule, le garçon entendit une voix masculine le héler. Instinctivement, il tourna la tête et remarqua, un peu plus loin, un groupe faisant également partie de l’ordre. Ces derniers étaient un peu plus vieux que lui et venaient à peine de graduer au titre de chevaliers. La tête forte de la bande, un grand gaillard aux cheveux marron, le ridiculisait régulièrement pour des broutilles. Depuis le temps, le garçon aux cheveux de neige avait décidé de l’ignorer, tout simplement, mais là, il fut piqué au vif par ses propos.
- Oh Vigie! cria ce dernier pour attirer son attention. Tu t’es enfin décidé? Tu as enfin décidé que tu avais assez de couilles pour lui parler, à la « trop-belle-pour-toi » Douhbée? Hey, chérie! Vient un peu par ici, tu vas enfin savoir ce que c’est que de t’amuser!
La tristesse qui habitait Soren se mua soudainement en colère. Quel crétin ce Julius! Il ne pouvait pas croire qu’un connard de ce genre faisait réellement partie de l’ordre. Les poings serrés, l’écuyer songea qu’il était temps pour lui de lui donner une bonne leçon. Avant même qu’il ne puisse réagir, il vit Julius avancer vers eux de sa démarche de crétin, fixant Douhbée du regard.
- Ne fait pas cette tête ma mignonne, tu sais, je ne te ferai aucun mal… allez, viens on va se marrer un peu toi et moi.
Baissant les yeux, l’écuyer de Lyslo remarqua avec un sourire narquois que du liquide trônait au sol. En fait, alors qu’il désirait draguer ouvertement la jolie Douhbée, Julius avait mis les pieds directement dans une flaque d’eau. Voilà qui était intéressant. Le chevalier nouvellement adoubé glissait ses doigts sur la joue de l’écuyère en un air charmeur et d’où il était, Vigie voyait très bien à quel point elle était mal face à cette situation. Sans plus attendre, il flanqua une claque sur la main du crétin afin qu’il rompe le contact avec la pardusse, puis après d’être assuré qu’aucun liquide ne touchait son amie, il mit lui-même son pied dans la flaque d’eau. Le grand gaillard lui jeta un regard hargneux, mais Soren lui répondit par un simplement sourire carnassier. Une puissante décharge électrique quitta son pied, traversa la flaque d’eau et envahit le corps de son adversaire. Évidemment, l’écuyer n’y avait pas mis toute la gomme; il ne désirait tout de même pas le tuer! Il voulait simplement lui infliger une bonne correction! Complètement sonné, Julius tituba et secoua vivement la tête pour retrouver ses esprits, ce qui représentait – dans l’immédiat – tout un défi!
- Douhbée, cours! cria Vigie qui détala à sa suite.
Le duo couru à pleine vitesse, se frayant un chemin entre les citoyens venus vider leurs poches aux différents étalages de marchandises. Ce n’est qu’après quelques minutes qu’ils s’arrêtèrent enfin.
- Julius… est un crétin, articula enfin Vigie, le souffle court. Ça fait un moment maintenant qu’il… m’embête et j’en avais…réellement marre. Est-ce que… est-ce que ça va, Douhbée?
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| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mar 19 Avr - 19:39 | |
| Ces femmes étaient certainement sous l’emprise d’un homme qui les forçait à faire ce qu’elles faisaient, elles étaient des victimes, comme Douhbée. Comment pouvait-il en être autrement? Comment Vigie pouvait-il croire que ces pauvres femmes auraient pu choisir une vie pareille, une vie de souffrance? Qu’allait-il penser d’elle maintenant? S’il croyait vraiment les femmes capables de vouloir cela, et qu’elle s’était accidentellement démasquée, il allait probablement la prendre pour une dévergondée.
À la suite, Douhbée ne vit rien du trouble profond que ressentait Vigie, puisqu’elle l’avait laissé de côté pour acheter son mouchoir, elle manqua donc l’expression qui était née sur le visage de l’adolescent lorsqu’elle avait relâchée vivement sans main, complètement inconsciente de sa brusquerie. La pardusse ne vit ainsi que sa réaction devant l’amulette, avait-elle bien choisis? Les ailes du phéryxian lui rappelaient le harfang des neiges, si elle ne se trompait pas, c’était ce qu’il y avait de plus près pour le représenter. Dans son cas à elle, elle porterait le sigle d’Alombria avec honneur, c’était ce Royaume qui l’avait sauvée d’une vie de misère… Elle lui était tellement redevable.
Soren… Il n’avait pas vraiment répondu à sa question. Préférait-il qu’elle l’appelle Vigie ou Soren? Ce n’était pas à elle de choisir, mais si tout le monde l’appelait Vigie, c’était peut-être par préférence? Ou simplement par habitude. D’ailleurs, il n’avait probablement pas choisis ce surnom lui-même, et on n’apprécie pas toujours les surnoms qu’on nous attribue. Douhbée se mets toujours dans tous ses états quand on l’appelle Doudou, elle ne veut plus entendre ce surnom qui était réservé à son père. Même venant de ses sœurs, ça la trouble encore…
-J’aime bien Soren, si tu me le permets… proposa-t-elle en rougissant, mais en haussant les épaules comme lui, pour montrer qu’au fond, ça ne changeait pas grand-chose.
Il y eut un drôle de temps de malaise, pendant que ni l’un ni l’autre ne savait que dire. Douhbée triturait son bracelet, alors qu’ils marchaient entre les kiosques en silence. Elle commençait déjà à en avoir assez de cette foule, et les marchands n’arrivaient pas à attirer son intérêt, elle n’arrivait à penser qu’à la proximité quelle avait soudainement avec un homme, ce qu’elle avait fuit toute sa vie. Était-elle en train de guérir? La question de Soren la surpris, surtout parce qu’elle ne se rendait même plus compte lorsqu’elle fuyait le touché d’un homme et qu’elle n’avait pas remarqué l’avoir fait. Vigie n’était même pas capable de la regarder lorsqu’il lui demanda s’il était terrible, et c’était dommage parce qu’il aurait lu beaucoup de tristesse dans les yeux de la pardusse, et non du dédain.
-Mais non Soren! s’exclama-t-elle en ne sachant comment s’y prendre pour expliquer. Ce n’est pas… pas toi c’est juste… C’est pas ta faute Soren, c’est tout, c’est juste moi. Quelle explication merdique. Je n’aime juste pas qu’on me touche… c’est juste… une partie de tous ces trucs, tu vois? Ça fait juste partie de moi, ce qui me gâche encore la vie et le fera pour plusieurs années… Je ne peux pas t’expliquer, je suis ainsi avec tout le monde.
C’était moyennement faux, parce qu’aux cours des dernières années, Douhbée avait appris à supporter le touché des femmes, mais celui des hommes la répugnait toujours. Mais il n’était pas question qu’elle le lui dise, il croirait qu’elle ne voudrait pas de sa compagnie, alors qu’elle s’étonnait de vraiment chérir cette amitié qui naissait et abolissait peu à peu ses barrières.
Au loin, un petit groupe de jeunes Chevaliers hélèrent Vigie, se moquant qu’il s’était enfin décidé à parler à… Elle? Trop belle pour lui? Douhbée se sentit rougir à nouveau, comme si c’était la seule chose qu’elle savait faire ses derniers jours. Elle ne voulait pas qu’on la trouve belle et s’évertuait à tous les jours à cacher la féminité sensuelle de son corps, dont elle était parfaitement consciente. Elle pensait avoir réussi à ne pas plaire aux hommes ainsi, mais peut-être que ses formes réelles se devinaient tout de même? Qu’est-ce qui aurait pu charmer autant Soren, sinon ça? Ses yeux dorés, son épaisse chevelure blonde, ses traits délicats et sa bouche épaisse? Pourquoi fallait-il qu’on lui ait donné un corps si désirable dont elle ne voulait point? *Pour que tu en abuses, comme ces femmes là-bas… Pour mieux te vendre*
Il ne fallut pas longtemps à Douhbée pour oublier le possible béguin que Vigie avait pour elle, parce que l’autre la héla à son tour, l’incitant à s’approcher et l’appelant «chérie». Mais de quel droit l’affublait-il de pareil nom? Il assurait qu’il allait lui montrer comment on s’amuse, mais qu’il ne lui ferait pas de mal. L’écuyère s’empourpra, de colère cette-fois ci, car elle savait que le jeu auquel voulait jouer cet imbécile de Chevalier indigne allait, justement, lui être très douloureux, à la fois physiquement et mentalement.
-Heh tu t’approches pas, va-t-en! se plaignit-elle en reculant d’un pas, se maudissant de ne pas s’être armée pour aller courir.
Au moment où elle voulu se retourner pour prendre ses jambes à son cou et fuir tous ses hommes, même Soren, Douhbée perdit littéralement contact avec la réalité. La vue, l’ouïe, l’odorat, les sensations sur sa peau et la peur au ventre, tout s’effaça, pour ne laisser que les sens reliés à sa vision. Noir et blanc, comme toujours… Sauf une chose, des yeux dorés qui l’observaient. Une seconde, elle pensa que c’était son père, mais se ravisa en réalisant que c’était un phéryxian. Soren? Les yeux dorés étaient supportés par un sourire, doux et affectueux, lorsqu’il se pencha vers elle pour l’enlacer. L’étreinte ne fit pas paniquer Douhbée, au contraire, elle la calma de ses tensions, fit naître de la satisfaction et un sentiment de protection. Elle n’avait plus peur de lui, plus peur qu’il la touche.
La pardusse écarquilla des yeux en reprenant contact avec la réalité, c’était un mauvais moment pour analyser sa vision, le Chevalier, comprenant mal son immobilité, avait décider de prendre les devants et lui touchait la joue avec un air charmeur, continuant de lui susurrer des mots grotesques qui firent frémir Douhbée de peur. Le frémissement eut plutôt pour effet de stimuler d’avantage ce crétin, mais il ne pu aller plus loin dans ses avances puisque Soren l’interrompit en frappant sa main. Un instant plus tard, le phéryxian profitait de l’eau environnante pour électrifier le Chevalier, qui garda conscience mais pas contenance.
L’adolescente se mit à courir sous les incitations de son ami, alors qu’elle continuait d’essayer de comprendre ce qui se passait. Ainsi, elle venait de découvrir l’un des pouvoirs de Vigie, mais ce qui la troublait le plus était l’interprétation qu’elle devait donner à sa vision. Était-ce seulement pour prouver qu’elle allait finir par guérir de sa phobie et pourrait avoir des amis, ou cette étreinte suggérait-elle plus?
Soren ne tarda pas à la suivre avant que le Chevalier ne reprenne tous ses esprits, ils coururent sur une bonne distance avant de s’arrêter, loin après la sortie du marché. Le jeune homme tenta de s’expliquer, le souffle court, disant que Julius l’emmerdait depuis un moment et qu’il en avait marre. Puis, il s’inquiéta de Douhbée. Elle était un peu blême probablement, cherchant à démêler dans sa tête les derniers événements. Pourquoi cette vision?
-T’as le béguin pour moi, Soren? demanda-t-elle s’en réfléchir, en le fixant de son visage blêmit. C’est… dis-moi que c’est pas ça que tu espérais, s’il-te-plait, elles le feraient, pas moi. dit-elle en pointant en direction du marché en faisant allusion aux prostituées. Ce que Julius a dit tout à l’heure… Tu ne pensais quand même pas que j’étais une fille comme ça, j’espère? Je suis pas… Je pensais que tu voulais juste être mon ami…
Sans s’en rendre compte, Douhbée marchait encore à reculons, réalisant une fois de plus qu’elle était… encore… seule avec lui. Beaucoup trop seule. Elle avait envie de crier, de douleur et de frustration. Se pouvait-il vraiment que c’était tout ce qu’il désirait, s’approcher d’elle pour gagner son intimité? Elle ne savait pas si elle devait se maudire d’avoir été aveugle ou lui crier des injures…
-Peu importe ce que tu as pu comprendre de ce que je t’ai accidentellement dévoilé tout à l’heure, sache que je ne suis pas ce genre de fille. J’ai jamais voulu de ça!
Pourquoi en disait-elle autant? Pourquoi ne pouvait-elle pas se taire avec Vigie? Elle n’avait jamais voulu en parler, se confier sur son passé trouble, elle n’avait même pas tout dit à Aemi. Sa princesse…
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mar 19 Avr - 21:38 | |
| Ils s’étaient considérablement éloignés des étalages de marchandises dans leur course folle. Ils se tenaient maintenant près d’une fontaine d’eau claire et il n’y avait personne dans les environs. Toujours essoufflé, Vigie était penché vers l’avant, les mains sur les genoux et dévisagea la jeune pardusse qui le fixait avec un drôle d’air. Quoi? Avait-il un truc répugnant dans la figure? Pas de la morve toujours?! Lentement, il se redressa et une expression troublée traversa son visage. Que se passait-il? C’est alors que Douhbée osa prononcer la question qui lui brûlait visiblement les lèvres. Pour toute réponse, Vigie s’étouffa lamentablement avec sa salive. OH MERDE. OH MERDE OH MERDE OH MERDE!! Tout ça, c’était de la faute de Julius!!! Que pouvait-il répondre à ça?! Nier avec un air détaché?! Mais il en serait incapable! Il ne pouvait tout de même pas dire oui, ce serait admettre qu’il est totalement fou d’elle! OH BORDEL. Qu’est-ce qu’il faisait?!! Son cœur battait si fort qu’il avait l’impression qu’il allait exploser. Il était fait comme un rat! Il avait envie de se fondre avec le décor, de passer au travers le plancher, de se noyer dans la fontaine, de se transformer en caillou… n’importe quoi, mais ne pas être là!
La suite de la conversation prit une tournure totalement insoupçonnée. La pardusse semblait l’accuser dans ses propos de ne vouloir se rapprocher d’elle uniquement pour profiter de… de… de ses atouts physiques. Mais… mais où allait-elle pêcher un truc pareil? Il avait eu envie de ça, il aurait accepté l’offre des prostituées, non? Or, la simple idée qu’il puisse… enfin… le mettait dans tous ses états. De quoi l’accusait-elle au fait? De vouloir profiter d’elle? Mais… c’était d’un ridicule voyons! La mine du pheryxian passa d’une gêne extrême à une déconfiture totale. Comment pouvait-elle croire qu’il était ce genre de garçon? Ces propos gratuits et accusateurs le blessèrent au plus profond de lui-même. Comme s’il pouvait ne rien vouloir d’autres que de coucher avec elle. En fait, il ne savait pas ce qui faisait le plus mal : les insinuations de Douhbée ou la peur viscérale qu’il lisait maintenant sur son visage. Il… il ne pouvait pas laisser ça comme ça! S’il quittait maintenant, qui sait quelles histoires elle allait s’inventer! Ou même raconter à tout vent? Douhbée était-elle du genre à inventer des histoires à qui veut l’entendre pour briser les réputations d’autrui? Non, il ne pouvait croire ça.
Lentement, Vigie leva les mains en guise de paix. La pardusse reculait lentement et était visiblement prête à prendre ses jambes à son cou. Mais comment en étaient-ils arrivés là, merde… Cette journée se voulait simplement agréable, rien de plus! La prochaine fois, il enverrait à Julius une décharge capable de tuer un cheval! Sale rat d’égouts!
- Okay Douhbée, on se calme, fit-il, son expression affichant clairement de la crainte. Je ne vois pas de quoi tu parles… Je n’ai jamais voulu être ton ami pour ça. Tu sautes beaucoup trop vite aux conclusions et très honnêtement, c’est blessant de constater que tu me fais si peu confiance… J’ai beaucoup de défauts, mais le terme « violeur » n’en fait surtout pas partie. Merde, je n’ai jamais même embrassé une fille de ma vie! Alors pour ça, on repassera… Mais merde, pourquoi tu agis comme ça soudainement? Pourquoi tiens-tu autant à saboter notre amitié?! Comment crois-tu que je me sens en constatant que tu me prends pour un abuseur?!
Un abuseur… vraiment? Ce terme raisonna dans son esprit quelques instants. Puis tous les morceaux du puzzle se mirent en place. Un abuseur! Mais pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt! Tout s’expliquait maintenant. La peur de Douhbée face aux hommes, ces larmes constantes, ces messages subtils qu’elle lui envoyait constamment… Le visage de Vigie changea du tout au tout. Son expression était maintenant troublée et inquiète. Sa mine était sombre et il fit quelques pas en direction de l’écuyère tout en gardant une distance sécuritaire. Il devait mettre tout ça au clair. Maintenant.
- Douhbée? fit-il d’une voix douce et incertaine. As-tu… As-tu été abusée par un homme? La réaction fut imminente. Oh merde, il avait visé juste. Sa gorge se serra. Qui? Qui t’a fait ça?
Jamais de sa vie Soren n’avait vu autant de douleur chez une même personne. Une vague de tristesse le prit d’assaut et il ouvrit la bouche pour prononcer quelques paroles apaisantes… mais aucun son ne sortit. Que pouvait-il bien dire, de toute façon? Son amie avaient vécu l’irréparable et rien ne pouvait être dit pour soulager sa douleur. Depuis combien de temps elle gardait ça en elle? Colombe était-elle seulement au courant? L’écuyer de Lyslo ne put lui poser la moindre question, car la jeune femme, aux prises avec des émotions trop fortes pour être contrôlées, tourna les talons et détala en direction des champs qui entouraient le village. Oh non… il ne pouvait pas la laisser dans cet état! Elle risquait de faire une connerie! Meeeeerde!
- Douhbée, non attends!!
Ouvrant ses ailes toutes grandes, il fonça à sa suite, la pardusse courant beaucoup trop vite pour qu’il puisse la suivre adéquatement à pieds. Son cœur battait la chamade et il était mort d’inquiétude. Il avait fait éclater un abcès beaucoup trop profond pour ses capacités à gérer tout ça tout seul. Et s’il n’arrivait pas à la convaincre de revenir au palais? Et si elle disparaissait pour de bon? Oh il ne devait pas penser à ça! Ne pas penser au pire, c’était la clé! Le jeune archer fendit l’air à toute allure, décidé à ne pas perdre la trace de l’écuyère de Courage. La poursuite dura de longues minutes jusqu’à ce qu’il puisse enfin repérer la pardusse, à genoux au sol. Il ne savait dire si elle s’était effondrée de fatigue ou sous l’émotion. Il descendit rapidement vers le sol, puis se posa à quelques mètres devant elle. Il ne pouvait pas… la laisser comme ça. C’était plus fort que lui. Toute cette douleur lui crevait le cœur. Maintenant qu’il était là, il ne savait pas quoi dire. Il s’approcha doucement et sa gorge serrée trahie toute l’émotion qui le prenait d’assaut.
- Depuis… depuis combien de temps gardes-tu tout ça à l’intérieur de toi? En as-tu parlé à Colombe?
Les larmes lui était monté aux yeux, même s’il les combattait du mieux qu’il pouvait. Il ne pouvait rien dire, rien faire pour l’aider… à part lui montrer qu’elle n’était pas seule.
- Je ne suis pas là pour te faire du mal Douhbée. Je ne veux pas non plus faire ça, comme tu l’as prétendue plus tôt… S’il-te-plaît, crois-moi. Et n’interprète pas mal mon geste…
Puis, sans attendre, il prit la jeune femme dans ses bras en un câlin tout ce qui avait de plus inoffensif. Il se foutait des griffures ou des morsures potentielles. Il ne lâcherait pas tant qu’elle ne serait pas calmée. Il ne l’abandonnerait pas, il en était hors de question.
- Je n’ai pas répondu à ta question plus tôt, fit-il tout simplement d’une voix qui se voulait apaisante. Je ne ressens pas le besoin de le faire. Tout ce que je peux te dire, c’est que tu te méprends sur mon compte. Je ne suis pas un salopard. Je te le promets…
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| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mar 19 Avr - 22:52 | |
| Soren leva les mains en signe de paix pour tenter de calmer Douhbée, visiblement, il ne comprenait pas sa réaction. Il semblait même éprouver de la crainte devant les accusations de la pardusse, avait-elle exagéré? La peur, la vraie, fait parfois proférer des choses qu’on ne pense pas vraiment, génère de la paranoïa… Le phéryxian tentait de lui expliquer qu’il ne comprenait pas de quoi elle voulait parler, qu’il ne voulait pas être son amie pour profiter de son corps, et l’accusa de sauter aux conclusions beaucoup trop rapidement. Mais comment faire autrement, après ce qu’elle avait vécu?
Et évidemment, elle avait réussit à le blesser. N’était-ce pas tout ce qu’elle savait faire, finalement? Douhbée n’avait jamais eut d’amis, probablement qu’elle n’était pas faite pour cela, il valait mieux rester dans sa solitude, ainsi, elle ne blesserait plus personne. L’adolescente se mordit les lèvres, elle était désolée mais continuait d’angoisser. La phobie est irrationnelle. Sur le coup, elle ne comprit pas tout de suite l’implication de son aveu concernant qu’il n’avait même jamais embrassé une fille. Soren était à la fois triste et fâché de la réaction de la pardusse, et il lui demanda pourquoi elle le prenait pour un abuseur.
Elle avait tout gâché… Reculant de quelques pas, Douhbée voulu s’enfuir, loin, pour cacher sa honte et sa peur. Pourquoi avoir parlé, dès le départ? Elle n’aurait jamais du laisser échapper tant d’informations. Elle craignit le pire en voyant la compréhension dans les yeux dorés de Soren, si semblables aux siens. L’adolescente ne voulait pas qu’il comprenne! Ne voulait pas que personne ne le sache, cela devait rester un secret qu’elle emporterait à la tombe! Vraiment? Peut-être que tous ses «accidents», ses dévoilements involontaires, prouvaient qu’en réalité, elle avait envie de se délivrer de son cauchemar… Mais la crainte d’être jugée continuait de la hanter. Et maintenant, Vigie savait. Il venait de le dire, de le lui demander, mais tout dans le visage de la pardusse répondit à sa place. Sa question n’en était pas une, c’était une affirmation.
Alors elle courut. Il ne fallait pas que Vigie voit ça, que personne ne le voit, il n’en était pas question. Et Douhbée ne pouvait tout simplement pas répondre à ce Qui. Ça ne servirait à rien, de toute façon, sauf raviver la douleur, tourner le fer dans la plaie. Sentant Soren à sa poursuite, elle courut d’avantage, plus rapidement qu’elle n’en était réellement capable sans éclater, les larmes coulants sur ses joues comme des rivières libres, impossibles à arrêter. Son ami l’appelait, mais elle n’en avait cure, elle voulait juste disparaître. Pourquoi voir le futur? Elle aurait aujourd’hui préféré retourner dans le passé, pour effacer tous les propos qu’elle avait échappés et qui avaient mis la puce à l’oreille de l’adolescent.
Douhbée tomba d’épuisement beaucoup plus loin, ses jambes étant trop molles pour la supporter davantage, tremblantes de toutes les émotions qui l’accablaient. Tristesse. Peur. Panique. Honte. Colère. Injustice. Inquiétude. Dans leur première course folle, les deux amis étaient sortis du village par une autre sortie que celles qu’ils avaient pris pour y entrer, si bien que la pardusse avait continué de s’éloigner du château, son refuge, son ordre qui la protégeait de tout le mal extérieur. Elle sanglotait librement lorsqu’elle entendit Vigie la rattraper. Ce qu’elle aurait voulu être seule…
-Non, p-pas Co-colombe. Je ne v-veux pas qu’elle le sa-sache, pe-personne ne d-doit le savoir laissa-t-elle échapper entre ses sanglots.
Toujours. Depuis toujours, répondit-elle mentalement à sa question. Douhbée ne voulait tout simplement pas raconter toute l’histoire qu’impliquerait la réponse à cette foutue question, la plaie était beaucoup trop vive encore pour y arriver. Elle ne voulait pas repenser aux détails. Elle n’avait que sept ans…
Soren lui rappela encore qu’il ne voulait pas lui faire du mal, mais sans l’irritation qui l’habitait plus tôt, lorsqu’il se sentait accusé par Douhbée. Il n’y avait plus que de la compassion, ce que la jeune fille rebutait plus que tout. Elle ne voulait pas de pitié, juste le silence et la paix d’esprit. Elle ne voulait plus y penser ou en parler. Si seulement ça pouvait disparaître de sa tête. La pardusse sursauta légèrement en ressentant des bras l’entourer, mais plutôt que de paniquer, elle se sentit rassurée, protégée. Elle voulait tellement y croire, qu’il ne lui ferait jamais de mal. Tellement…
*Y sommes-nous déjà?* se demanda-t-elle en repensant à sa vision. C’était exactement ce qu’elle avait ressentit lorsqu’elle avait vu le futur, ce futur. Elle n’avait pas peur, plus maintenant. Doucement, elle se laissa consoler par la voix de Soren, lorsqu’il lui dit qu’il n’avait pas à répondre à sa question, qu’il ne pouvait que lui assurer qu’elle se trompait sur lui. Douhbée n’aurait jamais vraiment la certitude qu’il l’aimait, mais de toute façon, elle préférait l’ignorer, elle aurait alors eut du mal à le percevoir seulement comme un ami ensuite. Même si au fond d’elle, elle se doutait…
-C’était Ulyss… chuchota-t-elle en guise de réponse, lorsque ses sanglots se furent apaisés.
Les griffes de Douhbée serrèrent la tunique de Soren, inconsciemment, alors qu’elle s’agrippait à lui comme à une bouée de sauvetage, se laissant bercer par un calme qu’elle n’avait pas ressentis depuis… trop longtemps.
-C’était un incube, mon maître… avant que je ne me caches ici. Avant… Avant c’était comme mon père, il était si gentil… Et… Ça m’a fait tellement… mal… Oh Soren!
Impossible d’en dire plus, de toute façon ce n’était pas vraiment nécessaire, pas vrai ? Les mots se coincèrent dans sa gorge, alors que les larmes reprirent les yeux dorés de Douhbée d’assaut, inondant de larmes la tunique de Soren. D’ailleurs, il pleurait, lui aussi. Mais elle ne voulait pas de pitié!
-Ne le dis pas à Colombe, je t’en pris Soren! Jure-le! Elle sait juste ce qu’elle doit savoir, je ne veux pas… je ne veux pas la pitié des gens, ça me répugne, j’en ai assez d’être une foutue demoiselle en détresse! Je suis une future Chevalier, ou pas, Soren? Ne le dit pas s’il-te-plait, ne le dit à personnes…
Soudainement, elle se rappela l’aveu qu’il lui avait fait, concernant les filles. Lui aussi, se dévoilait peu à peu, et pourtant ils ne se connaissaient presque pas. Trois jours plus tôt, il lui avait confié son malaise à propos des femmes, et maintenant, elle savait qu’à seize ans, il n’avait rien vécu d’intime. Ce qui devait être plutôt difficile à avouer à son âge…
-Et moi non plus je dirai rien… souffla-t-elle finalement en s’écartant pour lever les yeux vers lui, leurs regards étaient identiques en cet instant. De l’or liquide… Une phobie, ce n’est pas rationnel, n’est-ce pas, Soren? C’est une faiblesse, les gens pourraient s’en servir contre moi, je ne veux pas. Au fond… on n’est pas tellement différents, toi et moi. Et c’est pour ça que c’est aussi facile, je pense… de parler.
Douhbée se recolla à nouveau le front sur le torse de Vigie, cherchant à cacher cette peine qui l’envahissait et ne la quittait plus. La pardusse se laissait aller sans craintes, comme elle l’avait si facilement fait dans l’appartement d’Aemi. Un jour, peut-être, guérirait-elle vraiment… Cette étreinte, du moins, ne lui donnait plus aucun dégoût.
-Je le prenais pour mon deuxième père, Soren. Comment alors penser que tous les hommes ne sont pas exactement des profiteurs comme lui, alors qu’il était toute ma vie depuis trois ans? Et il m’a trahie. Je veux te croire, je t’assure, mais c’est tellement difficile pour moi… Je veux penser à autre chose, s’il-te-plait, parle-moi d’autres choses, ça fait trop mal…
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mer 20 Avr - 18:57 | |
| Il la tenait contre lui. Jamais auparavant il n’aurait cru faire ce geste sans mourir de honte. Mais sa tristesse était telle qu’il n’eut aucun mal à mettre sa gêne de côté. Son étreinte n’avait rien d’osé ou de suggestif. C’était tout simplement un câlin de réconfort, de présence et de compassion. Il s’était attendu à de la résistance de sa part, voir même à une forme d’agressivité tant elle rebutait à être touchée. Étonnamment, il n’en fut rien, bien au contraire! Vigie avait vite compris, avec l’information qu’il détenait maintenant, qu’elle ne répugnait pas réellement SON contact, mais tout simplement toute forme de touchés. C’était normal, après ce qu’elle avait vécu… Le garçon avait beaucoup de mal à retenir ses larmes, n’osant imaginer toute l’étendue de la douleur éprouvée par son amie. C’était également pour ça qu’elle avait eu de la compassion pour les prostituées et ce pour quoi elle avait insinué que la chose était douloureuse. La pauvre allait être marquée au fer rouge à vie… Après quelques instants de silence ponctués de sanglots, Douhbée révéla enfin le nom de son bourreau. Ulyss? Cela ne lui disait rien… L’adolescente resserra son étreinte sur la tunique grise de l’écuyer et pour toute réponse, ce dernier la berça doucement. La pardusse poursuivit ses explications, déclarant qu’Ulyss était un incube qui l’avait prise sous son aile. Comme un deuxième père. Il l’avait blessé là où n’aurait jamais dû le faire. Un incube… OH, c’était donc pour ça qu’elle était effrayée par les jumeaux d’Alombria! Ils étaient à moitié incubes! Tout s’expliquait maintenant. La voix de l’écuyère de Courage était si teintée d’émotions que le pheryxian dû s’essuyer les yeux pour éviter que des larmes ne roulent sur ses joues librement. Il était trop sensible… on allait encore se moquer de lui pour cette raison. Sa tunique était maintenant imbibée des larmes de son amie, mais il n’en avait cure. Un vulgaire bout de vêtement était de loin le cadet de ses soucis. Douhbée le supplia ensuite de ne pas en parler à Colombe. Elle ne voulait de la pitié de personne et déclarait ouvertement qu’elle répugnait de toujours être « la damoiselle en détresse ». Elle allait être chevalier et ne pouvait pas se permettre cette image d’elle. La pardusse n’avait pas totalement tort. Être vue comme un individu « faible » était loin d’être une bonne chose au sein d’un ordre comme le leur. Mais est-ce que ça voulait dire qu’elle ne pouvait vivre ses émotions pour autant? Vigie était d’accord pour ne rien dire. De toute façon, ce n’était pas à lui de faire ça. Mais il croyait fermement que plus elle en parlerait, plus elle guérirait vite. Elle devait faire sortir tout son poison pour pouvoir se remettre sur pied, pas vrai? Puis, l’écuyère se recula pour planter son regard dans le sien. L’or fondu de leurs iris était identique à quelques détails près. Elle ajouta dans un souffle qu’elle ne parlerait pas de son secret et Soren rougit pendant un instant à ses propos. Il était vrai – pour un garçon de 16 ans – que c’était un peu honteux de ne jamais avoir embrassé de personne du sexe opposé. Mais pouvait-il vraiment faire autrement? Il était incapable d’approcher intimement la moindre fille… il espérait qu’à force de côtoyer son amie, sa gêne se dissiperait. Même si cette expérience ne se vivrait peut-être jamais avec elle (bien que cette idée lui causait un pincement au cœur), il avait espoir qu’il pourrait un jour vaincre ses propres démons. Il prononça un simple « Merci Douhbée… » avant d’écouter la suite de ses paroles. Pourquoi ne pas affronter sa faiblesse pour en faire une force? Son passé était comme une blessure infectée qu’elle devait soigner pour pouvoir avancer. Dès qu’elle réussirait à accomplir cet exploit, plus rien ne pourrait l’arrêter. Étrangement, Vigie tirait une leçon de tout ça, car il devait lui-même se forcer à faire un pas en avant afin d’évoluer. Doucement, la pardusse reposa son front contre son torse et laissa libre court à sa peine. Pour toute réponse, Soren appuya son menton sur la tête de son amie et continua de tendre l’oreille. Le salopard était comme un second père pour elle. Il comprenait qu’elle avait du mal à faire confiance et il allait respecter ça coûte que coûte. Elle voulait maintenant changer de sujet, mais il avait quelques trucs à ajouter avant de s’exécuter. - Tu sais, Douhbée, je ne crois pas que ta situation fasse de toi quelqu’un de faible, articula-t’il doucement en maintenant son étreinte. Au contraire. Tu as gardé ça pour toi depuis tout ce temps, sans le dire à personne. Tu as porté ce fardeau sur tes épaules sans n’avoir personne pour t’appuyer. Quelqu’un de faible n’aurait jamais réussi un tel exploit. Parce que ça en est un. À mes yeux, tu es quelqu’un de vraiment très fort qui ne plie pas malgré la douleur supplémentaire qu’elle s’impose à elle-même. Tu sembles croire que c’est ta faute… mais c’est faux. C’est de sa faute à lui. Ni plus, ni moins. Se torturer ne change rien. Mais ne t’inquiète pas, je ne dirai rien, c’est une promesse. Ce n’est pas à moi d’en parler à qui que ce soit. Mais je crois sincèrement que ton cœur a besoin de se vider pour pouvoir se refaire. Si le venin ne sort pas, comment veux-tu que ta plaie guérisse? Puis il se recula à nouveau et posa le bout de son doigt sur le menton de la jeune fille pour l’inciter à lever la tête. Vigie se contenta de lui faire un sourire rassurant, puis se recula pour défaire leur étreinte et opta pour une position assise près d’elle. - Quelle drôle de journée, n’est-ce pas? Ce qui devait être une simple balade dans un marché est finalement devenu une occasion de révélations, autant pour toi que pour moi. Puis, il jeta un regard à son amie, un sourire aux lèvres. Il se pencha en sa direction et la poussa doucement grâce à son épaule droite, en un mouvement taquin et amical avant de reprendre sa position initiale. Hey. Tu feras un chevalier d’exception, crois-moi. Le jour où tes démons seront vaincus, plus rien ne t’arrêtera. Oh et je suis persuadé que tu y arriveras. Tu es bien trop têtue pour te laisser faire, n’est-ce pas? Il ponctua cette petite boutade d’une grimace taquine. Il porta la main devant lui, se saisit d’un grain de blé qu’il arracha et porta ce dernier à sa bouche. Il étira ensuite ses jambes devant lui et porta ses mains au sol, derrière lui dans une position assise frôlant l’insouciance. Soren leva ensuite son regard vers le ciel et observa les nuages d’un blanc cotonneux. - Merci de ne rien dire par rapport à mon manque d’expérience avec les filles, fit-il. C’est un sujet délicat pour moi et je dois l’avouer franchement : j’ai un peu honte. Les mecs comme Julius s’en donnent à cœur joie lorsque vient le temps de m’humilier sur le sujet, bien que je n’ai jamais abordé le sujet avec eux ne serait-ce qu’une fois… Les hommes peuvent être stupides parfois. Sachant la situation dans laquelle se trouvait son amie, Vigie savait qu’il serait plus tolérant et compréhensif à l’avenir. Il aurait pu revenir sur le sujet du béguin, tout lui avouer, là maintenant. Le moment était parfait pour ça, mais il refusait de le faire. Pas juste par gêne, mais aussi par respect pour la pardusse. Oh il n’était pas dupe : il comprenait bien dorénavant l’enjeu qui venait avec les informations qu’il avait reçues il y a de cela quelques minutes. Les chances étaient immenses pour que Douhbée ne puisse refaire confiance un jour à un homme. Ce qui voulait dire que les chances de former un couple avec elle étaient plus que minces. Il ne pourrait probablement jamais l’embrasser ni même aller plus loin avec elle. Oh il était un peu triste de cette révélation qu’il avait eue, il ne pouvait pas nier! C’était peut-être la plénitude du moment (vous savez, ce moment de tranquillité d’esprit qui suit souvent les moments de grandes tristesses? Cette douce sérénité s’entremêlant à l’acceptation…), mais il acceptait bien cette fatalité. Ils étaient bien, là, un à côté de l’autre, sans complication ni rien. Pourquoi briser cette parfaite harmonie? Il y aurait bien, un jour, une autre fille pour lui plaire et cette attirance serait réciproque… non? Du moins, il l’espérait! Par moment, il avait un peu l’impression qu’il passerait le reste de ses jours dans la solitude… Mais ce n’était pas le moment de penser à ça! - J’ai pu remarquer que tu étais douée à l’arc, fit-il en tentant de changer de sujet. Tu savais que c’était ma spécialité? Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je suis tout jeune, j’ai une facilité innée avec les armes à distance. Je touche toujours ma cible, à condition que je l’aie à vue. Ce don chez moi a fasciné mon maître dès le début et on a exploité cette facette de ma personnalité au maximum. Je te comprends quand tu dis ne pas être douée à l’épée. Ce n’est pas ma force non plus. La seule raison pour laquelle j’ai pu te vaincre – hormis ta timidité, chose à laquelle je compatis également à 100 % – c’est simplement parce que j’ai trois ans d’avance sur toi. Lyslo insiste beaucoup sur l’entraînement à l’épée, même si je déteste ça. Puis, il regarda son amie, mâchouillant toujours son brin de blé. Si tu as envie, je pourrai t’aider à te perfectionner, si tu as besoin d’un coup de main. Mais maintenant que j’y pense… je ne connais même pas tes capacités. Tous les futurs chevaliers ont des dons… toi c’est quoi? Ils étaient assis si près l’un de l’autre; il ne le remarquait que maintenant. S’il avait voulu, il aurait pu étirer sa main de quelques centimètres pour toucher celle de Douhbée. Mais avec la révélation qu’elle venait de lui faire, il se garda bien d’agir ainsi! | |
| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Mer 20 Avr - 20:55 | |
| Bercée par son nouvel ami, Douhbée arriva rapidement à enterrer ses angoisses. Le calme du champ de blé où ils avaient atterrit lui semblait soudainement moins comme un isoloir où elle était privée de sa protection, mais plus comme un jardin zen lui permettant d’oublier ses angoisses. Soren se contenta de la remercier lorsqu’elle promit de se taire sur son secret, la laissant plutôt continuer à déverser son fiel qui lui empoisonnait la vie. La pardusse apprécia se silence, qui évitait que son imagination débordante se mette à croire qu’il la jugeait pour ses secrets. Il ne le ferait pas, de toute façon, maintenant elle le savait.
Soren n’obéit pas tout de suite à la demande de Douhbée de changer de sujet, mais du moins conserva-t-il son étreinte qui permettait à la jeune adolescente de supporter la douleur. Ses mots se voulaient rassurant, mais elle avait du mal à se voir comme il la peignait, comme quelqu’un de très forte grâce au fait qu’elle avait sus avancer malgré le fardeau qu’elle portait. À ses yeux, elle pensait plutôt être faible de n’avoir pas sus oublié, ou faire son deuil de son enfance. Et elle se sentait responsable de son propre malheur, car si elle avait trouvé la force de se vider le cœur avant, peut-être serait-elle plus heureuse aujourd’hui. Ça, du moins, Vigie était du même avis qu’elle, lui assurant qu’elle devait se vider le cœur et arrêter de se torturer avec le passé pour guérir, juste après lui avoir juré de garder son secret pour lui. De toute façon, c’était son devoir à elle de dévoiler, ou non, son terrible secret.
-Merci, Soren répondit-elle juste comme lui un peu plus tôt, il n’était pas nécessaire d’expliquer. J’ai déjà essayé, à quelques reprises… mais c’est trop difficile, je crains de ne pas être aussi forte que tu le prétends. chuchota-t-elle en baissant les yeux malgré qu’il relevait doucement son menton pour que leurs regards se croisent.
De peine et de misère, Douhbée cessa de regarder bêtement ses mains, son regard se posant sur le sourire rassurant de Soren. L’air ambiant sembla soudainement plus froid sur la peau de la pardusse, qui frissonna, lorsque son ami abandonna leur étreinte, lui redonnant l’espace qu’elle exigeait plus tôt, mais qui résonnait maintenant comme du vide autour d’elle. Vigie s’assied dans le blé non loin d’elle, changeant finalement de sujet à sa demande pour s’amuser de la tournure de ce qui ne devait être qu’une banale balade et qui s’était transformée en épopées à révélations.
- Tout comme ma balade nocturne s’était aussi détournée en aventure dangereuse! tenta de blaguer l’adolescente avec un mince sourire au travers de l’humidité de ses joues, qu’elle acheva d’essuyer avec son mouchoir déjà trop trempé, pour la dernière fois espérait-elle.
Soren poussa légèrement Douhbée avec son épaule, avec un sourire taquin, en lui assurant qu’elle ferait un Chevalier exceptionnel, si elle arrivait à vaincre ses démons. L’adolescente l’observa alors les sourcils froncés, doutant de la véracité de ses propos. Était-elle vraiment assez têtue pour les combattre? Elle y avait pourtant échoué pendant plus de six ans. Mais maintenant, elle était beaucoup mieux entourée… Ce qui se voulait une blague, ponctuée d’une grimace comique, fit plutôt réfléchir l’écuyère.
-Toute seule? Non, jamais… murmura-t-elle en faisant une moue qui s’éclipsa rapidement pour laisser place à un sourire un peu plus franc. Mais avec toi… Colombe… Aemi… J’ose avoir un peu d’espoir!
Douhbée s’allongea complètement dans les blés, son épaisse chevelure s’emmêlant entre les pousses jusqu’à totalement s’y fondre. Seules ses petites oreilles félines, plus claires, devaient se détacher de cette masse blonde. Soren s’était étiré également et grignotait un bout de blé, observant le ciel avec elle. Comment pouvait-il être aussi ensoleillé et radieux alors que son cœur à elle était sombre en permanence, dans une nuit éternelle? Vigie la sortie encore une fois de ses sombre pensées en la remerciant une seconde fois pour son silence sur sa propre condition, comme quoi à son âge il avait honte de son inexpérience avec les filles, et qu’il avait assez de Julius pour se moquer de lui avec ça.
-C’est vrai que les hommes peuvent être stupides… voulut-elle blaguer sans grande conviction. Dis-toi que tu n’es pas seul, je n’ai pas d’avantage embrassé d’hommes dans ma vie, est-ce vraiment si important? Ça ne change pas la personne que tu es, Soren.
En effet, Ulyss était intéressé par bien d’autres choses que de l’embrasser… Douhbée haussa nonchalamment ses épaules, frôlant le blé qui lui chatouillait les oreilles. Elle ferma les yeux, pas parce que le soleil lui blessait les rétines, mais parce qu’elle voulait de voir cette beauté et cette lumière qui semblait narguer son cœur, perché dans un ciel plein du bonheur qui lui était interdit.
-Pourquoi brusquer les choses de toute façon? Attends d’aimer vraiment quelqu’un, sinon ça blesse plus qu’autres choses
Aussitôt dit, la pardusse se mordit les lèvres en repensant à la révélation de Julius, et le silence de Vigie lorsqu’elle lui avait posé sa question. Il jugeait inutile de lui répondre, parce que la réponse était claire, et même si Douhbée voulait ignorer cet événement, elle savait que, comme tout le reste, elle ne l’oublierait jamais. Ça la mettait mal à l’aise vis-à-vis cet ami, elle aurait préféré n’avoir jamais à se poser de question, l’ayant automatiquement catégorisé comme un ami, puisqu’elle pensait plutôt à Aemi de cette façon. Et maintenant, elle savait qu’elle le blesserait si elle parlait de son amour pour la Princesse, qu’elle ne pourrait pas se confier à lui. Et elle le blesserait juste à être une amie. Feindre de ne pas le savoir n’avait pas fonctionné, elle avait compris. Et apparemment, ce béguin durait depuis plutôt longtemps, d’après Julius…
Enfin, le sujet changea vers le tir à l’arc, ils avaient encore un point en commun, ce qui fit sourire Douhbée, en pensant qu’ils étaient fait pour être amis, finalement. Elle pinça les lèvres en se disant que Vigie devait interpréter tout autrement leurs multiples liens, mais il ne fallait plus penser à ça, c’était trop démoralisant. Soren expliqua sa facilité avec les armes à distance grâce à son don de vue, qui était probablement un pouvoir et ce qui lui avait valu son surnom. Il lui avoua n’être pas tellement doué non plus, et qu’il ne l’avait vaincu que parce qu’il y était entraîné depuis plus longtemps qu’elle. La pardusse ne retint pas un soupire lorsqu’il compatit, ce qu’elle détestait la pitié! Le pauvre adolescent avait du croire que c’était lui qui la rebutait à ce fameux entraînement, au moins, maintenant, il avait compris, mais la jeune femme répugnait quand même sa compassion. Elle détestait ce mot, pour les faibles!
-Je veux bien, répondit-elle en souriant. Colombe est un excellent maître, mais tellement occupée, comme tu l’as vu l’autre jour, je dois parfois m’entraîner seule, mais c’est difficile. Je ne me plains pas, je me sens tellement privilégiée de l’avoir pour mentor, et je suis persuadée qu’une seule de ses leçons en vaut deux de n’importe quel autre Chevalier… ne le prend pas personnel! s’exclama-t-elle en se redressant sur son séant pour s’asseoir en face de Vigie.
Sa chevelure était pleine de blé, elle devait avoir une tête d’épouvantail. Toutefois, même armée de ses griffes, elle n’arrivait pas à défaire sa tignasse de cette terrible mise en plis qui la fit rougir. Ça, c’était particulièrement ridicule. Elle tenta de rire pour paraître moins gênée, mais n’y arriva pas honnêtement.
-Tu peux m’aider s’il te plait? demanda-t-elle en faisant la grimace lorsqu’elle tira sur un brin de blé qui s’agrippait douloureusement à ses cheveux pourtant de satin. Je vois le futur. Mais, je ne choisis pas vraiment quand, ni quoi, c’est parfois rageant, mais c’est ce qui m’a sauver de l’es… de… d’Ulyss.
Elle avait faillit dire «esclavagisme». Ça commençait à faire un peu trop de détails en une journée… Et elle ne voulait surtout pas que la conversation retourne là-dessus.
-Avant, ce n’était pas trop mal, j’en avais surtout la nuit, c’était difficile de les différencier des rêves normaux, mais au moins je ne me mettais pas en danger! D’ailleurs, l’autre nuit… Je me sens tellement stupide d’être sortie ainsi, ce n’était qu’un cauchemar, mais ça aurait pu être une vision, et alors je me serais retrouvée dans un sal pétrin… Enfin, maintenant mon pouvoir évolue, si on peut dire ça comme ça… J’en ai le jour, c’est arrivé tout à l’heure d’ailleurs, devant Julius, d’où mon délai avant de fuir… hum… Alors, même si j’avais été douée à l’épée, je ne pourrais pas me battre au front d’une armée, si une vision m’accable, je ne peux pas l’arrêter, et je deviens vulnérable… Alors, heureusement, Colombe ne mets pas trop d’emphase sur les techniques de combats rapprochés, juste assez pour que je me débrouille en cas de danger. expliqua-t-elle tout en démêlant sa chevelure.
Douhbée se remit enfin debout, cherchant du regard la direction du marché. Elle en avait déjà assez, et de toute façon elle n’avait pas voulu dépenser son tout petit salaire, alors même s’il y avait de belles choses à regarder, elle risquait d’être tentée et de ruiner ses économies. D’un côté, elle voulait rester seule avec Soren, avec qui elle commençait à bien se sentir, mais de l’autre, le temps s’écoulait et elle commençait à avoir faim… La nature fait son travail!
-Ça t’irait d’entrer au château, Soren? On pourra continuer de discuter en chemin, toute cette histoire m’a fait oublier de manger, et maintenant j’ai faim. En plus j’ai… euh encore ta cape dans ma chambre… Je l’ai cachée pour que Colombe ne la voit pas, mais ça fait aussi en sortes que je l’aie oublié.
Rapidement, elle épousseta ses vêtements d’écuyer salis par la terre, et pris la direction du marché, en priant mentalement pour ne revoir ni Julius, ni les femmes de joie. Si seulement RIEN ne pouvait lui rappeler qui elle était pour le reste de la journée?
-J’ai aussi commencé à manipuler le métal. Je ne suis pas aussi douée encore que Lyslo… Ou Losly? Peu importe, lui. Mais je commence à me débrouiller. C’est seulement pour ça que je vais traîner une épée sur le champ de bataille, j’imagine! rit-elle en s’imaginant la scène. Je pourrai me fabriquer des projectiles supplémentaires, c’est pas banal! Et toi? J’ai vu ce que tu as fait à Julius, j’ai une petite idée de tes pouvoirs, mais je veux bien que tu me les expliques. Je crois comprendre qu’un autre de tes pouvoirs ta valu ton surnom, Vigie?
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| | | Vigie Chevalier
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| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Jeu 21 Avr - 12:18 | |
| Les jambes toujours étalées devant lui, le garçon réfléchissait. Elle n’avait pas tort lorsqu’elle déclara qu’il n’y avait aucune presse pour son premier baiser. Elle-même n’en avait jamais eu. Oui, mais c’était différent. Tout d’abord, elle n’avait que 14 ans… et puis, il y avait au moins ça qu’Ulyss ne lui avait pas volé… Vigie, lui, était âgé de 16 ans, en pleine adolescence. Il ne pouvait toujours pas côtoyer une fille de façon adéquate, sauf Douhbée dans ce cas-ci. Ce qui était vraiment surprenant en soit. Tournant la tête vers la pardusse, Vigie écouta ses propos lorsqu’elle accepta d’emblée quelques petites leçons de tir avec lui. Elle prétendit également que Colombe était très occupée, ce qui limitait leurs entraînements ensemble, mais ajouta fièrement qu’un enseignement avec elle valait bien deux leçons standards… avant de finalement se reprendre à la hâte, de peur qu’il le prenne personnel. Devant son changement d’attitude, Soren se mit à glousser. Il n’y avait pas d’offenses pour si peu! Alors que la jeune femme optait pour une position assise devant lui, Vigie leva le regard vers sa tignasse blonde remplie de brins de blé. Oh là! Ils s’emmêlaient facilement! Le léger sourire gêné de Douhbée le fit craquer. Avait-elle la moindre idée à quel point elle était belle en ce moment? Et ce, malgré ses cheveux en bataille? La lumière donnait un air éclatant à son teint délicat, ses cheveux luisaient au soleil, ses yeux brillaient et cette légère teinte rosée… Ouah! Il avait envie de fondre! Oh là là! Il devait penser à autre chose, sinon il allait rougir de nouveau et recommencer à être idiot! L’écuyère lui demanda un coup de main et Soren hocha de la tête, commençant à retirer délicatement des brins de paille en prenant bien soin de ne pas lui tirer les cheveux. C’est alors qu’il eut une drôle de sensation… elle le prenait vraiment pour une « copine », pas vrai? Cela venait appuyer ce qu’il croyait : il y avait peu de chance que leur relation évolue. Il ne manquait plus que la phrase classique « Je t’aime comme mon frère! » et le dernier clou venait d’être enfoncé dans le cercueil qui entourait son amour pour elle. Oh il devait se faire à l’idée et tout de suite. Être amis, c’était déjà bien, pas vrai? Douhbée lui parla alors de son don de prémonition. Cette révélation le surprit au plus haut point. Il avait déjà entendu parler de ce type de pouvoir, mais c’était la première fois qu’il discutait avec quelqu’un qui le possédait. Ça devait être étrange… et pratique à la fois, puisque cela l’avait sauvé des griffes de celui qui avait osé abuser d’elle. La pardusse expliqua également que son don se manifestait d’abord la nuit, puis profita du moment présent pour expliquer sa réaction de l’autre soir. À ces mots, Vigie eu un sourire. Il retira deux autres brins de blé et continua d’écouter son amie. Lorsqu’elle déclara qu’elle avait eu une autre vision devant Julius, Soren releva la tête pour la regarder. Quelle vision? Cela piqua vivement sa curiosité. Il comprenait également que ce pouvoir incontrôlé la mettait dans une position de vulnérabilité. - Tu as eu une vision tout à l’heure? demanda-t’il surprit. C’était à quel sujet? Enfin… si ce n’est pas trop indiscret… Je vais comprendre si tu n’as pas envie de me répondre. Soren termina d’aider son amie, puis imita cette dernière lorsqu’elle se releva. Cette dernière lui demanda s’il avait envie de revenir au palais puisque la faim la tenaillait et le garçon hocha de la tête. Il voulait bien, de toute façon, pour profiter de la foire, c’était un peu foutu. Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu’elle parla de lui rendre sa cape qu’elle avait préalablement planquée aux yeux de son maître. Il avait complètement oublié! C’était une chance quand même, parce que le jour où il en aurait eu besoin, il aurait eu l’air idiot de dire à son maître qu’il croyait l’avoir perdue… Vigie épousseta ses vêtements sommairement, puis se remit en route, marchant au rythme de son amie. Cette dernière lui révéla également qu’elle possédait un talent pour la manipulation du métal, bien qu’elle se disait bien moins douée que l’un des jumeaux. « Losly » précisa Vigie alors qu’ils progressaient dans leur balade de retour. - Mais tu sais, c’est vraiment chouette l’idée de créer des projectiles. Parce que, vois-tu, j’utilise régulièrement des flèches avec une tête en métal. Ça demande une certaine dextérité à utiliser, mais je m’habitue. Ça pourra être pratique si un jour on se retrouve côte à côte en combat! Puis un sourire naquit également sur ses lèvres en imaginant Douhbée avec une épée qui ne lui servirait que très peu sur le champ de bataille. Pour ce qui est de mes dons, comme tu as pu le remarquer, je peux créer de l’électricité avec mon corps. Je ne sais pas d’où ça me vient, mais j’ai toujours pu faire ça; bien que je ne le contrôlais guère par le passé. En ce sens, j’utilise souvent l’environnement autour de moi pour augmenter mes décharges, comme l’eau par exemple… ou les pointes en métal de mes flèches pour propulser mes charges. C’est d’ailleurs la seule façon que j’ai trouvée pour atteindre une cible à distance avec mon don. Autrement, je dois absolument avoir un contact physique pour que ça fonctionne. Ensuite, je crois que mon talent à pouvoir toujours toucher mes cibles tient un peu du pouvoir également. Pour ce qui est de ma vision et de mon ouïe développés… semblerait que tous les pheryxians possèdent ces aptitudes. Portant une main à sa bouche, il jeta un peu plus loin le brin de blé qu’il mâchouillait, puis il regarda son amie. Mon surnom me vient du fait que je dors naturellement très peu, que je suis régulièrement aux aguets (selon les dires de certains) et que j’aime me jucher en hauteur pour observer ce qui se passe. Je n’y peux rien, je suis comme ça. Un éternel curieux, dira t’-on! Sur ces paroles, Vigie gloussa légèrement. Ce qu’il était agréable de marcher au soleil sans se presser et de discuter de la sorte. Il espérait honnêtement qu’ils puissent remettre ça sur une base régulière. Leurs pas nonchalants les guidèrent jusqu’au village et bientôt, ils furent à la hauteur de la grande fontaine qu’ils avaient croisée un peu plus tôt. - Dis-moi, tu as parlé tout à l’heure de la princesse Aemi Temperance d’Alombria, je me trompe? demanda-t’il d’un air curieux. Tu es devenue amie avec un membre de la royauté? Tu en as de la chance! On m’a dit qu’elle avait l’air un peu distante, mais qu’elle était très gentille lorsqu’on prenait le temps de discuter avec elle. C’est vrai? Comment êtes-vous devenues amies? Il était sincèrement curieux, puisque – hormis Colombe – les membres de la caste royale ne se mêlaient guère aux gens de leur rang. Les écuyers côtoyaient généralement les membres de l’ordre… et quelques serviteurs et c’était tout. Mais alors qu’il ne regardait pas vraiment où il allait, Vigie ne put remarquer Julius et sa bande qui se dirigeaient vers eux. Une fois à leur hauteur, le grand crétin se contenta de pousser l’écuyer avec force directement dans la fontaine… éclaboussant complètement Douhbée au passage. La bande ne s’attarda pas plus longtemps sur les lieux (ils connaissaient le talent de Vigie et Julius n’avait pas particulièrement envie de se prendre une autre décharge) et s’éloigna en riant aux éclats… alors que certains jeunes hommes sifflaient la belle pardusse par le fait même. Complètement submergé dans l’eau quasi glaciale, Vigie sentit sa jambe droite lui faire mal. C’est que cette dernière avait heurté le rebord de la fontaine au moment où il s’était fait pousser! Dans un bond, il immergea de l’eau avec une exclamation de surprise, puis injuria Julius qui s’éloignait en lui faisant un doigt d’honneur. - Non, mais quel connard! Il ne perd rien pour attendre! Ça va, Douh… Sa phrase fut interrompue lorsqu’il remarqua l’état dans lequel elle se trouvait. Elle n’était pas tombée dans la fontaine… mais c’était tout comme vu la quantité d’eau qu’elle avait reçue. Les vêtements de l’écuyère étaient aussi trempés que les siens, dévoilant à nouveau toute la splendeur de ses courbes. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans une situation similaire, Soren avait pu compter sur le stress de ne pouvoir revenir au palais en sécurité pour l’aider à se contenir. Toutefois… là… c’était différent. Comme tout bon adolescent de son âge, il contrôlait très mal ses hormones. HEUREUSEMENT, son pantalon était très foncé, ce qui dissimulait assez bien un détail très embarrassant de son anatomie. Avant même que l’écuyère ne puisse se douter de quoi que ce soit, il se retourna pour être dos à elle, dans un souci – également – de lui laisser son intimité. MERDE. Merde, merde, merde, merde, merde, merde, pas maintenant! Ce n’était pas vrai! Tout allait si bien! Et là… il se trouvait dans une très fâcheuse position et il ne voulait pas que Douhbée ne remarque son… ou qu’elle croit que… OH MERDE. Les mains dans les poches, il se força à prendre un air décontracté, même si tout son corps était tendu comme une barre de fer. Il DEVAIT se changer les idées! Penser à des trucs répugnants… c’était la clé! Okay, okay… penser à des trucs nuls, comme : une marre nauséabonde, un ivrogne qui sent la mort, des porcs dans une porcherie, une petite vieille toute plissée, Losly DÉGUISÉ en petite vieille toute plissée… ça, ce n’était pas très agréable à voir! Mais visiblement, sa visualisation mentale n’était pas assez efficace. Il toussa pour reprendre contenance et laissa son esprit voguer à une vitesse fulgurante pour trouver une solution. Le principal, c’était de ne pas la regarder! - J’emmerde royalement Julius… Je te promets qu’il ne s’en tirera pas comme ça. En attendant, si tu préfères prendre les devants pour te rendre au palais, n’hésite pas à le faire. Je te rejoindrai là-bas, ça te laissera le temps de te sécher… Je te suggère par contre de contourner le village, pour éviter les regards des citoyens… à moins que tu n’aies assez de pièces d’argent pour te payer une nouvelle tenue? Il était toujours debout dans l’eau de la fontaine, dos à elle. Si elle gardait ses distances, il aurait une chance de s’en sortir sans humiliation. L’eau qui l’entourait était tellement froide… ses pieds étaient engourdis sous la basse température. Une idée lui traversa alors l’esprit. Sans aucune explication, il fit un pas en avant et mit sa tête sous la petite chute artificielle créée par la fontaine. L’eau glacée lui coula dans le dos et le fit frissonner violemment. Ah ouais! Ça, ça calmerait ses ardeurs! Même si c’était TRÈS désagréable. Il prit ensuite une grande inspiration pour reprendre contenance et essayer de calmer son bas-ventre un peu trop en éveil à son goût. Ses efforts pour se « refroidir » allaient porter fruit, il n’y avait aucun doute là-dessus! Si Douhbée pouvait le laisser seul quelques instants, ça accélérerait assurément le processus… | |
| | | Douhbée Apprenti(e) magicien(ne)
Messages : 148 Date d'inscription : 09/02/2016
Feuille de personnage Âge: 23 ans (Fév) Race: Pardusse (lynx) Âme soeur: Lachëln (DCD)
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Jeu 21 Avr - 22:19 | |
| Douhbée se rappelait avec plaisir les sensations de plénitude et de calme qu’éveillaient en elles des caresses dans ses cheveux soyeux. Elle avait découvert ce petit bonheur avec Aemi, lorsqu’elle l’avait coiffée, et croyait alors que c’était la princesse qui créait cette émotion, mais en fait, c’était juste cette caresse affectueuse qui la faisait frissonner, qui n’avait rien à voir aux effleurements mal intentionnés de son maître. De plus, comme elle faisait maintenant confiance à Soren, il n’y avait plus aucun dédain lorsqu’il la touchait… Surtout les cheveux… Le jeune homme lui demanda quelle était la vision qu’elle avait eu en présence de Julius, et elle rougit en repensant à leur étreinte, qui s’était avérée véridique.
-C’est trop gênant… chuchota-t-elle en baissant les yeux. Mais je peux te dire qu’elle s’est déjà conclue… et que je suis heureuse que ce soit le cas, même si elle m’a effrayée sur le coup.
Vigie semblait enthousiaste du pouvoir de manipulation du métal, il parlait déjà des moyens qu’ils pourraient s’en servir, tous les deux, sur le champ de bataille, puisqu’elle pourrait leur fournir des munitions de flèches. Jamais encore Douhbée n’avait tiré avec des flèches à bouts métallique, elle en était encore à une étape plus médiocre de son apprentissage, mais elle partagea l’idée de Soren. Et puis, il lui avait proposé de l’aider au tir à l’arc, peut-être qu’il pourrait lui montrer à utiliser de bonnes flèches?
-Finalement ton maître aura eu raison, c’est en se parlant qu’on fera une meilleure équipe sur le champ de bataille… Juste pas comme il se l’imaginait, je crois.
Soren expliqua alors à Douhbée ses propres dons, alors qu’ils se dirigeaient vers le marché. Voilà un autre pouvoir qui pourrait être combiné à sa manipulation du métal, si seulement ils arrivaient à travailler en symbiose avec son don d’électricité, ils pourraient faire de sacrés dégâts… Effectivement, comme l’avait deviné l’adolescente, son autre pouvoir lui permettait d’aiguiser son talent de tireur, mais sa vue lui était plutôt donnée par sa race, tout comme la pardusse, d’ailleurs. Quand à son surnom, elle y était presque, quoi que c’était surtout ses gardes de nuits, perché en hauteur, qui l’avaient affublées de «Vigie».
Retrouvant enfin le village, Douhbée se sentait sereine plus que jamais depuis les derniers jours, peut-être était-ce vraiment bénéfique de se vider le cœur. S’il lui restait encore beaucoup de «méchant» à évacuer, au moins marchait-elle plus légère aujourd’hui. Et puis, Soren était vraiment d’agréable compagnie lorsqu’il n’était plus gêné, et lorsqu’elle oubliait que les hommes pouvaient être des monstres…
Son nouvel ami lui demanda alors comment elle avait fait pour devenir amie avec un membre de la famille royale, et Douhbée rougit en repensant à l’épisode du bain, qui lui avait totalement donné le béguin pour la princesse. Elle ne pouvait pas lui raconter ça, sachant ce qu’il pensait d’elle, alors elle préféra rester aux banalités. De toute façon, elle n’avait aucune certitude que la princesse allait finir par l’aimer en retour, et essayait de ne pas trop espérer de peur d’être déçue.
-Elle jouait de la musique dehors, je ne me sentais pas très bien cette journée-là et sa musique m’a calmée… Je pense que c’est un pouvoir, d’ailleurs elle porte très bien son nom, «Tempérance». Quand elle a terminé sa chanson, j’ai décidé de lui parlé, c’était la première fois que je discutais avec une personne de mon âge sans être complètement effrayée, surement grâce à la magie de sa chanson. Enfin, on a passé la journée à discuter et puis on a fait un pique-nique avec son garde du corps… Et depuis on est restées amies!
Voilà qui résumait assez bien sans devoir entrer dans des détails qui auraient pu blesser Vigie. Et au moins, il n’y avait aucun mensonge, juste des omissions volontaires… Aussitôt qu’elle eut terminé de parler, Douhbée remarqua le salopard de Julius qui arrivât dans leur direction. Il était trop tard pour réagir, et le Chevalier (qu’il était indigne de ce titre!) poussa Soren dans la fontaine, éclaboussant totalement la pardusse au passage. D’abord surprise par le froid. Ce fut la colère qui l’emporta bientôt sur les émotions de l’adolescente. Ce qu’elle DÉTESTAIT l’eau froide, plus encore lorsqu’elle en avait au visage! Elle resta un long moment sans bouger, sans arriver à réagir, bouillante de colère, jusqu’à ce qu’elle commence à entendre les sifflements…
Si Douhbée avait pris la peine de bander sa poitrine ce matin (contrairement à la nuit d’il y a trois jours), c’était tout de même beaucoup la largeur de sa tunique de garçon qui faisait le boulot pour cacher ses formes. Mêmes si elles paraissaient moins généreuses que la réalité, l’eau avait fait mouler ses vêtements sur sa peau, laissant deviner des petites courbes d’adolescente. La jeune fille s’empourpra en constatant que plusieurs regards étaient sur elle dont celui de Soren qui était maintenant probablement aussi gêné qu’elle. Il lui tourna le dos pour lui offrir un peu plus d’intimité, ce qu’elle apprécia, bien que d’autres paires d’yeux se braquent sur elle. Elle s’empressa de tordre son vêtement le plus possible pour qu’il soit moins lourd et cesse de lui collé à la peau. Le résultat était loin d’être satisfaisant, mais les voyeurs finirent par se lasser.
Toujours dans la fontaine, Vigie emmerda Julius, assurant à Douhbée qu’il n’allait pas s’en tirer indemne. Il proposa ensuite à l’adolescente de partir devant lui, pour qu’elle puisse se sécher, et de contourner le village. Évidemment, elle n’avait pas assez de pièces sur elle (et n’aurait pas voulu les dépenser) pour une tunique, mais elle refusa d’un hochement de tête de partir sans lui. Les regards seraient beaucoup moins durs à supporter avec un ami, qui était de toute façon tout aussi trempé qu’elle… Alors qu’elle remarqua qu’il lui tournait encore le dos et qu’il n’avait pas vu son refus, Douhbée voulu l’aviser de son intention de partir avec lui, mais l’oiseau de planta sous la chute d’eau, il ne pouvait plus rien entendre… Mais à quoi jouait-il? Réalisant qu’il était probablement intimidé par son apparence, l’adolescente ne savait si elle devait rire ou fuir. Elle choisit de tourner le dos et de le héler pour se moquer un peu de lui… En lui renvoyant ses propres propos.
-Dis-moi, Soren? Est-ce que je te répugne à ce point?
Les yeux fermés pour essayer d’oublier les passants curieux, Douhbée eut un mince sourire en essayant de s’imaginer la réaction de Vigie.
-Dis-le, surtout, si j’empeste la transpiration, je te rendrai la pareille. En plus, cette fontaine empeste l’eau sale, je crois que des gens urinent dedans, une douche ne te feras pas tellement de bien. Mais, enfin, si tu préfère que je marche loin de toi pour ne pas sentir la sueur de ma course, t’as qu’à le dire. Allez, franchement… je suis si terrible?
Au cours de son monologue, Douhbée n’avait pu s’empêcher de glousser. Rire était une véritable thérapie bénéfique contre l’angoisse, car elle finit par oublier la gêne de son accoutrement, et entra dans la fontaine pour tirer Vigie par le bras.
-Maintenant, je rêve plus d’un bon bain chaud que de manger, c’est que je hais l’eau froide! Allez viens!
Sans remarquer ce qui avait d’abord troublé Soren, Douhbée pris la piste la plus rapide pour se rendre au château, s’assurant qu’elle était suivie de son ami. C’est ainsi trempés qu’ils rejoignirent les quartiers des Chevaliers. La chambre de Colombe était la plus près, son écuyère s’y arrêta pour récupérer des vêtements de rechange, afin d’aller prendre un bain chaud. Elle se rappela alors de la cape du phéryxian, et la lui remit aussitôt sortie de la pièce.
-Voilà, avant que j’oublie. Est-ce qu’on se rejoint pour dîner après? demanda-t-elle au moment ou des rires goguenards se firent entendre. Oh non, pas encore! se fâcha-t-elle en se rappelant comment ils avaient causés un profond malaise pour elle, pour Vigie et… Bon sang qu’elle détestait l’eau froide!
-Alors, la baignade était bonne? Tu viens te réchauffer dans les bras de ta chérie, saleté de Vigie! s’exclama Julius, qui les avaient suivis de loin sur la route.
Rouge comme une pivoine, Douhbée se détourna pour prendre la direction des bains, trop gênée que cet idiot ait pu croire que… elle… Enfin elle avait quatorze ans tout de même! Ce que les hommes pouvaient être imbéciles.
-À plus tard Soren… chuchota-t-elle en faisant mine de s’éloigner.
-Oh, évidemment que je me trompe, comment une si jolie demoiselle pourrait-elle avoir envie du oisillon! Pauvre Vigie, destiné au refus des femmes, je te promets de penser à toi quand je vais la baiser. Peut-être même que je te décrirai ses baisers, puisque tu ne les connaîtras jamais!
Douhbée se figea en pleine marche et se retourna brusquement vers Julius, puis vers Vigie, qui semblait vouloir disparaître sous terre. Voilà qu’il était à son tour une demoiselle en détresse. Pour fermer le clapet à Julius une bonne fois pour toute, et pour lui montrer qu’il se m’éprenait sur le phéryxian, l’adolescente marcha vers son ami et, sans réfléchir, l’embrassa… Ce fut sans aucuns doutes le baiser le plus prude de l’histoire d’Enkidiev, et Douhbée se détacha des lèvres de son ami en écarquillant les yeux devant sa propre folie. Pourquoi donc avait-elle fait cela? Surtout alors qu’elle savait ce qu’il éprouvait pour elle, cela relevait de la torture. Sans dire un mot, elle tourna les talons et se rendit à son bain, en se demandant, tout au long du chemin, pourquoi elle avait fait ça.
Mais surtout, pourquoi n’avait-elle pas peur? Un instant, elle repensa à Aemi, et se troubla tant ses sentiments lui semblaient maintenant mitigés. Elle avait en effet eut la certitude de son amour pour la princesse, et maintenant, elle ne savait plus si ce n'était qu'un reflet de la sécurité qu'elle lui inspirait... Vigie ne lui inspirait-il pas la même confiance, désormais? Était-il vraiment un simple ami… Certes, elle avait voulu le sauver, mais ne lui avait-elle pas ainsi volé quelque chose qui ne lui appartenait pas?
Tout comme Ulyss lui avait volé sa virginité?
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| | | Vigie Chevalier
Messages : 109 Date d'inscription : 03/03/2016 Localisation : Alombria
Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Pheryxian Âme soeur:
| Sujet: Re: Such a beautiful evening [PV DOUHBÉE][TERMINÉ] Ven 22 Avr - 12:19 | |
| Toujours debout dans la fontaine, dos à la fille qui faisait battre son cœur, Vigie continuait sa visualisation d’images servant à le faire déchanter. Oh, mais pourquoi ne partait-elle pas? Devait-il lui demander clairement de quitter les lieux? Quoi qu’il ne se voyait pas lui dire : « Douh, vas-t’en, tu me fais trop d’effet, ça en est honteux! »… Se mordant l’intérieur de la bouche, le pheryxian imaginait déjà la scène qu’elle lui ferait si elle venait à comprendre son… trouble. Elle allait avoir peur de lui, ou même pire, arborer un air complètement dégoûté! Mais il n’y pouvait rien… ce n’était pas comme s’il pouvait RÉELLEMENT contrôler ça. Merde, elle était toujours là… l’angoisse commençait à monter en lui, ce qui, par chance, l’aidait à refroidir ses ardeurs. Et si elle ne voulait plus le voir? Toutefois, la phrase qui monta à ses oreilles le surprit au plus haut point. Une légère pointe de moquerie pouvait être perçue dans la voix de la pardusse, ce qui rassura Soren. Le répugner? Elle blaguait là! C’était TOTALEMENT le contraire! Il était totalement fou d’elle et sa tenue actuelle, sans le vouloir, était justement très aguichante. L’écuyère enchaîna en déclarant qu’elle sentait mauvais et qu’il était libre de dire qu’il la trouvait dégoûtante s’il le désirait. Oh et son petit commentaire sur l’eau de la fontaine le fit grimacer… les gens y… urinaient? Elle blaguait, pas vrai? Son rire cristallin lui fit comprendre qu’il avait misé juste! Cette boutade qu’elle lui avait lancée détendit grandement l’atmosphère et le jeune homme relaxa de nouveau. Oh, si elle croyait s’en tirer aussi facilement… - Bin tu vois, je n’osais pas t’en parler. Ce doux arôme de transpiration que tu dégages doublé d’un fumet de marais dû à la fontaine est dérangeant pour mes délicates narines, tu vois. Mais maintenant que tu abordes le sujet, je me sens davantage en confiance d’en parler. Oh et tu avais oublié, non seulement les gens urinent dans la fontaine, mais ils y jettent parfois quelques poissons morts, histoire de bien polluer le tout. Tu ne sens pas cette odeur de marée basse? Il éclata de rire lui-même face à leurs propos délirants. Évidemment, même si Douhbée avait senti la poubelle – ce qui n’était pas le cas – il l’aurait trouvé charmante malgré tout. Un sourire aux lèvres, l’écuyer de Lyslo fut néanmoins surpris de constater (par le bruissement de l’eau) que l’adolescente était venue le rejoindre dans sa « baignoire » improvisée. Il se retourna sur lui-même au moment où l’a senti se saisir de son bras et plongea son regard doré dans les iris similaires de Douhbée. Seigneur qu’elle était belle! Il se sentait fondre, littéralement. Vigie hocha de la tête à ses propos. Elle avait raison sur un point : un bain ferait le plus grand bien. Elle l’incita ensuite à la suivre et ils empruntèrent tous deux le chemin le plus rapide pour retourner au palais, ignorant les regards curieux des passants. Le duo passa le pont-levis et se dirigea directement vers l’aile des chevaliers sous les murmures curieux des membres de l’ordre. La chambre de Colombe étant beaucoup plus près de l’entrée que celle de Lyslo, les adolescents y firent donc une escale afin de permettre à Vigie de récupérer sa cape. Les mains dans les poches, il attendit patiemment le retour de son amie et fut tout sourire lorsqu’il vit cette dernière sortir de la pièce. Elle lui tendit son dû et lui proposa qu’ils se rejoignent après les bains pour casser la croûte ensemble. Quelle excellente idée! Soren ouvrit la bouche pour répondre à l’affirmative, mais n’eut aucunement le temps d’obtempérer, car des rires méprisants montèrent à ses oreilles. Encore eux?! Ils étaient partout ou quoi?! Julius ne manqua pas de l’insulter et de se moquer au passage. Les poings serrés, l’écuyer serra sa mâchoire. Il avait bien envie de lui foutre une raclée, maintenant, tout de suite! Mais si on le surprenait à utiliser ses dons contre un compatriote, il risquait d’avoir de gros ennuis. Douhbée sembla intimidée par les propos du grand imbécile et chuchota un bref « À plus tard Soren… » avant d’entamer sa progression vers les bains. Les propos qui jaillirent de la bouche de Julius, par la suite, acheva de le piquer à vif. Comment osait-il, sale enfoiré! Les mains du pheryxian se chargèrent d’une énergie crépitante. Il allait lui administrer une dose dont il se souviendrait longtemps!! - Tu vas la fermer, espèce de trou du… cria-t’il avec véhémence avant de s’arrêter net. Il était à la fois humilié et très énervé. Il vit Douhbée revenir sur ses pas d’un air décidé. Qu’est-ce qu’elle faisait? Par réflexe, l’écuyer cessa sa décharge et voulut dire quelque chose… mais la pardusse ne lui en laissa aucunement le temps. Cette dernière dans un élan insoupçonné vint coller ses lèvres contre les siennes dans un baiser chaste, mais tout de même surprenant. Vigie était trop surpris pour réellement réagir. Son premier baiser à vie! Pourquoi? Ne le voyait-elle pas comme un simple ami? Quand leur relation avait-elle évolué sans qu’il ne s’en rende compte? Visiblement, l’écuyère de Courage s’étonna elle-même de son attitude, car elle écartilla les yeux de surprise, puis tourna rapidement les talons pour reprendre sa route. Tout le monde était abasourdi… Julius y comprit. Après quelques instants, toute cette stupeur laissa place à un immense bien-être au creux de l’estomac de l’adolescent. La vie était soudainement merveilleuse, fabuleuse, fantastique même! Sous l’effet puissant de l’endorphine émit par son propre corps, Vigie avait l’impression de flotter sur un nuage. Il se foutait royalement de Julius et de tous les autres. Il perçut à peine les propos railleurs que ce dernier lui balança de nouveau et se retourna pour se diriger en direction de la chambre de Lyslo… balançant au passage un doigt d’honneur par-dessus son épaule à l’intention de son ennemi juré… [RP TERMINÉ] | |
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