Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
|
| Perfect Insanity [Nata] | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Perfect Insanity [Nata] Mer 14 Sep - 21:55 | |
| J'avais du mal à le croire. Elle allait partir. Encore. En mission apparemment. Quelle idée stupide de l'envoyer en mission. On avait besoin d'elle, ici. Moi, j'avais besoin d'elle. Elle revenait à peine de Shola! Et on l'envoyait quérir un déserteur avec la chevalier Isil? N'importe quoi. En plus, je crois que c'était elle qui s'était portée volontaire... cherchait-elle à m'éviter? Cette pensée me taraudait sauvagement depuis un moment et me brisait le coeur.
Je venais d'apprendre qu'elle allait partir, et je détestais particulièrement l'apprendre de quelqu'un d'autre, peut-être avait-elle seulement manqué de temps. Peut-être avait-elle vu comment je m'étais ennuyé, je lui avais tout de même réservé un accueil chaleureux, tout sourire, je l'avais même serré dans mes bras. Était-ce trop? L'avais-je effrayée? Elle avait pourtant sembler ravie. Et surprise, mais pas fâchée.
Je ne savais plus quoi penser. Je vins donc la trouver dans ses appartements, mais la croisai en chemin. Elle revenait à peine! Quelques semaines, tout au plus, je ne savais plus, j'avais passé ces derniers temps à chercher à passer du temps avec elle, à travers nos deux occupations. Lorsque je la vis, je m'adoucis aussitôt. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais mon sourire se fit rapidement moins ravi. « Alors, tu repars, c'est cela? » fis-je en la regardant dans les yeux et en lui bloquant la route. « Tu arrives à peine... » soufflais-je. « Ne me regarde pas comme ça, je te bloquerai le passage comme je le souhaites, c'était à toi de m'annoncer ton départ. Ne sommes-nous pas ami? »
Je m'en voulai aussitôt de la presser ainsi. Je reculai d'un pas, sans pour autant lui céder le passage, j'étais tellement prêt que mon souffle faisait bouger ses cheveux. « Pardonnes-moi, je... j'avoue que cela m'a un peu déçu, mais tu as sans doute tes raisons. » Peut-être l'apprenait-elle à peine elle aussi. Mais n'avait-elle pas donner son nom? Mon sourire se fit plus triste. Qui étais-je donc pour protester... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Sam 24 Sep - 22:27 | |
| Certains avaient hérité du talent de ne pas se soucier du futur. Ils vivaient le doigt sur l’aventure et avaient sens viscéral du ''maintenant'' . D’autres avaient le don inné de ne jamais regarder le passé, les yeux vrillés sur le présent, ils étaient des sans-patries, des sans-histoires et des sans-regrets. Puis, il y avait moi… j’avais cultivé la capacité suprême d’être à la fois obnubilée par ce qui n’était pas encore arrivé tout en étant complètement noyée de regrets en repensant à tout ce qui était déjà arrivé. Et c’est dans cette état de dualité que je me trouvais alors que je marchais péniblement pour me rendre dans mes appartements. Je me questionnais sur mon avenir … Qu’allais-je devenir ? Allais-je passer ma vie à enseigner aux élèves ? Allais-je me marier un jour ? Fonder une famille ? Et d’un autre côté, j’étais toujours un peu ivre de la fête de la veille et je me demandais surtout pourquoi j’avais décidé de m’enivrer au point de me réveiller dans la cuisine avec de la farine au visage et très peu de souvenirs. Et beaucoup de regrets.
J’étais à quelques minutes de ma suite lorsque Lächeln fondit sur moi comme un rapace, me faisant presqu’échapper la tasse de thé je tenais, pour me hurler dessus. J’exagérais un tantinet… Mais j’avais si mal à la tête que sa voix résonnait dans mon crâne. « Pas si fort, Titan, et pas ici… » murmurais-je la voix un peu pâteuse. Après avoir vérifié que personne n’était dans le corridor, je l’entraînai vers mes appartements de ma mains libre et une fois rentrée, je fermais la porte doucement. « Bien sûr que nous sommes amis ! Tu es comme un frère pour moi ! C’est que… » Je me mordis la lèvre, incertaine de comment continuer sans l’offenser… je pris la fiole qui était accrochée dans mon cou et je la vidai dans ma tasse en espérant gagner du temps; Je pris une gorgée puis fit une grimace.
« Les remèdes de Lilas sont ragoûtants… mais efficaces. Donc je disais que j’avais peur que tu ne tentes me convaincre de rester ou que tu… alertes Maître Song qui n’aurait aucuns scrupules à saboter mes plans. Je sais que vous me voyez encore comme une fillette sans défense… » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Sam 24 Sep - 22:53 | |
| Titan? Elle venait de... m'appeler Titan? J'haussai un sourcil. Je me laissai guider vers ses appartements - que je connaissais fort bien - et me forçai à être patient. Elle avait dit « pas ici » donc elle allait répondre. Ce qu'elle fit. Malgré moi, je tiquai. Comme un frère hein... un frère... Qui avait décréter que je me devais d'être un frère pour elle? Tout sauf ça! Je la connaissais bien, elle cherchait ses mots là. Elle cherchait comment m'annoncer quelque chose. Je croisai les bras sur ma poitrine, et attendit. Allez. Vas-y, Nata. La suite ne pourrait pas être plus douloureuse que « comme un frère » de toute façon.
Je devais me faire force pour ne rien dire. Je la regardai prendre une gorgée. Elle revenait de toute évidence d'un moment fort intense et fort mouvementé. Je ne pus m'empêcher de me sentir inquiet pour elle, mais je chassai cela. Elle fêtait son départ, peut-être? Oh, comme je me sentais écarté de sa vie! S'éloignait-elle de moi? La convaincre de rester? Ouais, assurément que je le ferais! Mais mêler Maître Song à tout cela... Je soupirai. « Ce n'est pas le cas, je sais que tu peux te défendre, Nata. Tu es forte et courageuse. » Je secouai la tête.
« Je... c'est que... » Je levai les bras en l'air et lui tournai le dos, faisant quelques pas. « Je ne mêlerai pas Maître Song à tout cela, tu es adulte après tout. » J'hésitai un instant, j'avais cette chose qui me chicotait depuis un temps, mais elle était absente alors je n'avais pas vraiment pu lui en parler, et depuis son retour, nous nous étions peu vu. J'inspirai profondément et me retournai vers elle. « Il y a tant de choses que j'aurais aimé te dire, il s'est... passé des choses... durant ton absence... et je... » Je soupirai. Chercher mes mots de la sorte était tellement inapproprié et limite inconvenant.
J'haussai les épaules et la regardai doucement, en penchant la tête. « Laisse tomber, de toute façon tu me sembles mal en point. Je... je reviendrai sans doute plus tard. Reposes-toi. » Je me retournai vers la porte. Valait mieux la laisser avec son lendemain de veille difficile. Je me sentais mal de m'imposer. La main sur la poignée, j'hésitai. N'avais-je pas plus de force de caractère que cela? Je soupirai.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Sam 24 Sep - 23:58 | |
| Lorsqu’il leva les bras en l’air, en signe de découragement, une sonnette d’alarme retentit au fond de mon estomac. C’est comme si la brume qui enveloppait mon esprit s’était dissipée et que je voyais clair : il me cachait quelque chose. Mon ami d’enfance celui qui me connaissait mieux que mon propre jumeau, celui que je pouvais déchiffrer d’un simple regard, avait un secret qu’il ne voulait pas partager avec moi. Instinctivement, je fis un pas en avant, une main tendue et l’autre toujours tenant ma tasse. Mais il ne me vit pas, il s’était déjà retourné vers la porte et semblait plus proche de quitter que de s’asseoir et discuter avec moi.
Quitter et aller rejoindre qui ?
Soudainement, je trouvai qu’il m’était primordial qu’il reste. N’avait-il pas envie d’entendre le récit de mon aventure dans le Désert ? Il se retourna finalement vers moi pour m’expliquer que des choses s’étaient passées pendant mon absence et mon cœur cessa littéralement de battre. Et au lieu de continuer, de me dire qu’est-ce qui s’était passé, il tenta de se défiler.
«Tu n’iras nulle part. Tu n’as pas le droit de débarquer dans ma suite pour me faire des reproches puis t’enfuir en me laissant avec des interrogations et aucunes réponses… » J’ignorai pertinemment le fait que je savais ses reproches justifiés, que j’aurais dût effectivement l’avertir de mon inttention de quitter. « Et puis tu me rends nerveuse, ce n’est pas comme si tu vas m’annoncer que tu as épousé Karen, ou peut importe son nom … » Je lui fis un sourire que je voulu confiant mais ma voix trembla un peu. Je n’avais jamais aimé cette opportuniste de Karen.
« N’est-ce pas Lächeln ? »
Je serrais la tasse si fort que je la sentis craquer.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Dim 25 Sep - 10:01 | |
| Est-ce que je voulais qu'elle proteste et me retienne? Sûrement. Je me sentais stupide. Je restai un moment dos à elle, les ailes soigneusement repliées. Oui, c'était sans doute mal convenu de ma part de lui reprocher son silence, de commencer des phrases et de partir en... les laissant sous silence. Elle déclara que cela la rendait nerveuse. Épouser... Karen? J'eus un sourire triste pour cette jeune fille. Oh qu'elle aimerait que je le lui demande cela est certain. Mais elle savait pertinemment que mon coeur appartenait à une autre que jamais cela n'arriverait.
Une autre vers qui je me tournai lentement. Il y avait un drôle de timbre dans sa voix, sur sa dernière phrase. Je pris lentement la parole. « Non, je n'épouserai pas Karen, il ne s'agit pas là de mariage. » J'ouvris la bouche, puis la refermer. Je connaissais un peu la réponse à la question que j'allais poser, mais je ressentais profondément le besoin de l'exprimer. « Je... Nata. » J'inspirai profondément, et je souris, me moquant de moi-même. « C'est idiot, que je me sentes gêné d'en parler. Mais je n'en ai parlé à personne. Et... je crois qu'elle non plus. » Je me grattai sous l'oreille, geste nerveux, et lui jetai un regard.
Elle semblait... intriguée, perturbée? Quelque chose du genre. Son regard m'incitait vivement à terminer ce que j'avais commencer. « Je... ne sais trop par où commencer. » Par le début, en effet ça serait une idée. Je lui adressai un sourire gêné et jetai un oeil autour. Je pris place sur l'appui-bras d'un sofa, tourné vers elle. « Et bien, il y a quelques temps, pendant que tu étais à Shola, je... je ne sais pas pourquoi seulement là, et jamais avant. Toujours est-il que... » J'haussai les épaules. Mon discours était terriblement décousu, je soupirai de découragement, envers moi-même. Je me lançai, finalement. Mieux valait le dire maintenant.
« Que penses-tu des âmes soeur? »
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Dim 25 Sep - 14:14 | |
| Je n’étais jamais morte auparavant. J’avais toujours été vivante. Mais en regardant le phéryxian s’agiter et se perdre dans ses mots, j’eus l’impression que je savais exactement comment on se sentait lorsqu’on rejoignait les Plaines de Lumières; J’avais des sueurs froides, mon cœur battait à la folie et j’avais du mal à respirer. Et l’idiot prenait tout son temps, comme s’il appréciait de me torturer.
Mais qu’il me tue et qu’on en finisse, pensai-je rageusement.
« Je ne sais pas ce que je pense des âmes-sœurs… J’en ai une ? Tu le sais déjà. Tu sais, le traître qui est parti ? Je ne comprends pas où tu veux en venir ! » Instinctivement, je me mis à faire des va-et-vient, et ma frustration commençait lentement à remplacer ma confusion. Tout était toujours cryptique avec lui, aucune réponse claire, que des sourires en coin, des soupirs. Je ne voulais qu’une réponse simple : Que me voulait-il ? Fatigué de mon cerveau qui s’agitait, mon mal de tête rappliqua avec une vengeance, probablement insulté de ma décision de l’ignorer. Sagement, je m’asseyai sur un autre sofa, les jambes repliées. « Puis-je savoir de quoi nous parlons, Lala ? » Pendant que je lui parlais mon cerveau se mit à assembler les pièces de son discours. Quelque chose s’était passé avec elle et il ne savait pas comment me le dire. Et il me questionnait sur les âmes-sœurs … ce n’était pas une coïncidence. Évidemment. «Tu veux me dire que… tu l’a trouvé ? C’est ça ? »
Je lui souris doucement. Parce que c’est ça que les amis faisaient. Une bonne amie souriait et félicitait. Une bonne amie n’avait pas le cœur brisé lorsque qu’on lui annonçait qu’on avait trouvé la personne pour compléter notre âme. Non, elle vous serrait dans ses bras en riant et en se réjouissant pour vous et en vous demandant tous les détails : Qui, quand, comment. Et j’étais une bonne amie. C’est tout ce que j’étais à ses yeux. « Je suis si… » triste, dévastée, seule. Ma main s’étendit pour toucher son genou et je levai les yeux vers lui avec le plus grand sourire que je pouvais feindre. « Je suis si heureuse pour toi. »
Mais qu’il me tue et qu’on en finisse, pensai-je sombrement.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Dim 25 Sep - 15:09 | |
| Hum. Elle ne comprenait pas où je voulais en venir. Je voulais savoir si elle pensait que je devrais me désintéresser d'elle pour courir après Douhbée. Mais pouvais-je réellement le dire ainsi? La chevalier - car elle n'était plus écuyer - était fiancée. De toute façon, je n'étais pas réellement intéressé, amoureusement parlant, par elle. Mais cette découverte m'avait tout de même ébranlé. Il avait fallut que Nata disparaisse pour que je vois ce qui m'entoure. Était-ce bon, ou mauvais signe?
Le surnom enfantin me fit grimacer. Comme lui dire... je cherchai mes mots, mais elle les trouva pour moi. « En quelques sortes, oui. » fit-il comme réponse. Incertain que ce soit réellement la réponse. Je me gratté la nuque. Elle était heureuse pour moi. Cette pensée me tordit le coeur mais j'inspirai profondément. « Je... merci, mais ce n'est pas ça. Je veux dire... » que je t'aime à la folie et que cela m'a seulement fait réalisé la futilité des décisions divines? Qu'elle me complète, en amie. Jamais cela ne pourrait me détourner de l'amour que j'éprouvais pour Nata, pour qui je serais prêt à mourir, à subir milles souffrances -mon quotidien depuis que j'avais découvert mes sentiments pour elle.
Comment lui dire que dans la nuit elle était sa seule lumière? Que son absence était comme s'il n'avait plus aucun but dans la vie? Que ses yeux étaient les seules étoiles qu'il souhaitait voir briller? « Nata, je... c'est... En fait je voulais te dire que je comprends, un peu. Je veux dire... pour Dylan et toi. Je comprends ce que tu as dû penser. Je comprends... l'effet que ça fait de découvrir que l'âme soeur n'est pas comme on le croit. Que ce n'est pas... » Il leva les yeux au ciel, parlant un peu trop vite, car tout déboulait. « ... comme la foudre qui frappe. Que c'est juste... une rencontre fortuite, la présence d'une lumière inhabituelle, et... » J'haussai les épaules.
« De réaliser que de baser ses croyances sur un aura divin c'est stupide. » Il regarda ses mains en souriant, mi-amusé, mi-nostalgique. « Comme si les dieux décidaient à la place de notre coeur. » Il leva les yeux sur elle. « Ça... ça va? » Elle semblait un peu... il ne saurait déchiffrer. Il haussa à nouveau les épaules. « Ne soit pas triste pour moi, je n'y croyais pas vraiment, à travers toi, si je peux dire... » parce que je t'aime à m'en arracher le coeur et que tu n'es pas mon âme soeur.
Mon coeur battait la chamade. Je déglutit et lui attrapai les mains. Je me sentais toute chose. Était-ce le moment? Ne l'avais-je pas souvent exprimé si clairement? Pourtant... pourtant je le sentais. J'inspirai profondément. « Écoutes, Nata. » On toqua à la porte. Je me retournai surpris, alors qu'elle s'ouvrait immédiatement. Je reculai en lâchant les mains de la princesse - car c'était terriblement inconvenant. Un garçon entra. Je fronçai les sourcils. Il me lança un regard réprobateur - j'avais tout de même plus ma place ici que lui! - et s'avança droit sur la guérisseuse pour lui attraper les mains. Apparemment qu'il avait passé la soirée de la veille avec elle, qu'il avait... aimé... et... il... eh oh!
Devant ses yeux, son amie se faisait capturer de façon absolument indécente -et carrément pervers!- par un... fils de duc, probablement, sans aucune manière. Sans attendre que Nata proteste - ou ne proteste pas - j'attrapai l'incongru par l'épaule et le tirer en arrière, visiblement furieux. Il me le rendit bien. Me sommant, en que valet, d'attendre dans le couloir. « Je ne suis pas son valet. Et c'est vous qui irez dans le couloir. Et même hors du château, tiens, j'en ai envie. » Ma façon de lui parler ne lui plus guère et il... me... il m'envoyait une droite, ouais! Je l'évitai et lui en fichai une qui l'envoya un peu plus loin, puis je grimaçai. Je n'avais pas réfléchi, quand il s'agit de Nata, je perdais un peu mon sens de... de la raison.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Ven 30 Sep - 2:20 | |
| Le temps s’arrêta. Je n’entendis plus l’agitation de la cour, ni le vent qui agitait les vignes sous ma fenêtre. Tout ce que je voyais, tout ce que j’entendais était Lächeln. Rien d’autre n’existait. Il aurait été impossible de dire combien de temps s’était écoulé depuis qu’il m’avait accroché dans le corridor… 30 minutes ? 2 heures ? 10 ans ? On n’aurait su dire. Il hésitait sur ses mots, ses phrases étaient décousues et semblaient se fusionner ensemble et pourtant, je buvais ses mots : J’avais l’horrible impression qu’il rompait avec moi, ce qui était complètement débile puisque nous n’étions pas un couple. Et que nous ne l’avions jamais été. Pourtant son agitation me troublait profondément car je ne l’avais jamais vu ainsi. Pourquoi me sentais-je comme la maîtresse d’un homme qui m’annonçait qu’il avait réalisé qu’il était amoureux de sa femme ? Était-ce la nouvelle qui le troublait ? Était-il amoureux d’elle ? Était-il surpris de ce qu’il ressentait pour elle ? Pourquoi avais-je si mal au cœur ?
J’ouvris la bouche pour dire que tout allait bien mais rien ne sortit. Il interpréta mon expression pour de la tristesse et je ne jugeai pas opportun de le corriger. J’étais dévastée, oui, mais égoïstement, je l’étais pour moi-même. Qu’avait-il de si triste à trouver son âme sœur ? Non, vraiment, je m’apitoyais plutôt sur mon propre sort : Mon âme sœur m’avait abandonné et l’homme duquel j’étais éperdument amoureuse depuis une décennie m’annonçait qu’il avait trouvé la femme de sa vie. Il n’y avait plus de coquetterie à me le cacher maintenant. Je l’aimais. « Écoutes, Nata » me dit-il, mes mains moites enserrées dans les siennes, son regard capturant le mien.
J’écoutai.
Mais au lieu d’entendre ce que le mage avait me dire, Warren pénétra dans ma suite comme si le château lui appartenait, intimant à Lächeln de quitter les lieux. Le culot de l’énergumène me surpris mais avant même que je pus enregistrer les idioties qu’il me déblatérait, qu’il se retrouva à se battre avec mon meilleur ami. Hier, c’était la réalité, aujourd’hui j’étais en plein roman à l’eau de rose. À quand la gifle de la vierge effarouchée au duc salace ?
Je tentai de m’interposer en me mettant devant mon ami mais le jeune noble, dans son ego blessé, avait décidé de retourner coup pour coup. Et malheureusement, c’est moi qui me pris le coup destiné au pheryxian. « Mais merde ! Tu es complètement cinglé Warren ! » hurlai-je, hors de moi. « Dehors ! Je m’en fiche. Je ne veux rien entendre. D’abord, tu as du culot de te présenter dans ma suite comme je n’étais qu’une vulgaire putain que tu possédais ! » Je ne m’étais jamais sentis aussi furieuse de toute mon existence. Je voyais dans ses yeux qu’il était mortifié mais je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir envie de l’étrangler pour son insolence. « Sors. Ou je te… » Je n’eus pas à me répéter car il s’exécuta, en s’excusant à profusion et en jetant des regards noirs à l’homme derrière moi.
Je n’osai même pas lever les yeux. Si je croisai le regard de mon ami, j’allais pleurer. Je ne savais même plus où me mettre.
« Merci d’avoir défendu mon honneur Lächeln. Même s’il n’y avait pas grand honneur à protéger. » blaguai-je, la main pressée contre ma lèvre fendue, les yeux résolument fermés. Peut-être que tout ceci était un cauchemar.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Ven 30 Sep - 17:55 | |
| Le duc n'avait pas dit son dernier mot et, après s'être relevé voulu m'en envoyer une autre, mais Nata eut la mauvaise idée de se placer devant moi. Je n'eus pas le temps de bloquer le coup, car j'étais trop surpris pas sa réaction. Elle était en colère, elle se mit à invectiver l'inconvenant et je me contentai de me redressai afin de me faire imposant. Mon regard lui disait clairement qu'il aurait la raclée de sa vie s'il n'était pas. Impossible de savoir s'il eut plus peur d'elle ou de moi - je dirais d'elle, les femmes sont vraiment quelque chose lorsqu'elles sont en colère.
Après m'avoir jeté multitudes de regard qui me disait clairement qu'entre lui et moi, ce n'était pas terminé, et s'être excusé des façons les plus éhontées que j'eus connu, il fila. Je pris doucement sa main et, posant l'autre sur l'épaule opposée, je la guidai vers le divan pour qu'elle s'assied. « Laisses-moi voir. » fis-je en lui relevant le menton vers moi. Il n'y avait là rien qu'elle ne puisse guérir elle-même, la lèvre était légèrement fendue, et sans doute que son orgueil avait été le plus endommagé. Je soupirai et prit son visage en coupe dans ma main droite, la gauche étant sur son épaule droite à elle. « Nata, tu n'aurais pas du t'interposer. Tu sais bien que je suis capable de me défendre. »
Je lui souris doucement. « C'est mon métier, tu sais, de te protéger. » Ses yeux me semblaient au bord des larmes. Je glissai donc mes mains dans son dos et l'attirai doucement contre mon épaule. « Je suis désolé. » de quoi? De l'avoir inquiété, sûrement. Certainement pas d'avoir frappé ce vaurien. Et d'ailleurs, il était le premier à lui en avoir donner un. Je la serrai contre moi et fermai les yeux en appuyant ma joue contre le haut de sa tête. J'étais si bien, lorsqu'elle était dans mes bras. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Jeu 6 Oct - 2:40 | |
| Je fermai les yeux un instant, savourant son contact. Je me sentais comme lorsque j’avais douze ans que je levai les yeux vers lui lorsque je me disputais avec les enfants de noble du royaume qui ne désiraient pas sa compagnie car il n’avait pas le sang bleu et je me rappelais qu’il embrassait mon front en me rappelant que c’était lui qui devait se battre pour moi. Warren était un idiot et se croyait tout permis mais il n’aurait jamais osé me manquer de respect à ce point. J’étais en fait furieuse du dédain dont il avait fait preuve envers celui qui j’admirais plus que tout. Lächeln valait bien 10 fils de Duc ! C’était un homme qui avait tant sacrifié pour être celui qu’il était aujourd’hui contrairement à nous qui étions nés riches.
« Ce n’est pas de ta faute… au moins je peux utiliser cet incident comme raison pour refuser sa demande en mariage… » soufflai-je, osant à peine bouger. J’étais si bien dans ses bras.
J’ignorai la première partie où il affirmait que c’était sa responsabilité de me protéger. Je n’en voulais pas de ses responsabilités. Je ne voulais pas de son devoir ou de sons sens de l’honneur ! Était-ce si mal de vouloir qu’il m’aime ? Était-ce si mal de vouloir qu’il me désire ? Qu’il me désire comme on désire une femme ? Peut-être qui si ma couardise ne m’avait pas empêché de parler, je lui aurais demandé. Mais il m’avait bien fait comprendre qu’il ne m’avait pas dans la peau, que le besoin de m’embrasser ne le prenait pas et que contrairement à moi, il ne pensait pas à moi lorsqu’il se retrouvait avec pour seuls compagnon une passion dévorante et la solitude. Que ses mains n’étaient pas le pont entre lui et ses fantasmes. « Oh !» Mon corps s’enflamma lorsque mon esprit glissa dans l’indécence et je m’écartai vivement de lui. Non. Je ne pouvais pas avoir ce genre de pensées.
« J’ai si chaud ! Ne fait-il pas chaud ici ? »
Il ne fallait pas le regarder, il était si familier avec mes expressions que c’était certain qu’il serait capable de reconnaître le désir brûlant qui oscillait dans le fond de mes yeux.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Dim 9 Oct - 10:22 | |
| Je me sentis estomaqué. Une demande en mariage? Encore? Je tressaillis. Pourquoi? Elle en recevait tant, et tant! Je devais me compter chanceux qu'elle ne croit pas en l'amour, sinon je l'aurais perdu depuis longtemps. La vie d'une princesse, aussi belle surtout, semblait pleine de prétendants! La jeune Aemi ne recevait-elle pas beaucoup de demandes, elle aussi? Ainsi que les aînées? C'était à se demander si les deux hommes de la famille ne subissait pas le même fardeau. Peut-être qu'en tant qu'hommes, ils ne faisaient que susciter des désirs inavoués. Je trouvais dommage qu'il n'en fut pas de même pour Nata. Je préférerais n'avoir à jamais assister à cela... un mariage qui me l'enlèverait pour toujours.
Après avoir poussé une exclamation, elle se recula vivement et se détourna de moi. Chaud...? Pas particulièrement... certes, elle ne me laissait pas froid, mais de là à se plaindre de la chaleur... c'était plutôt agréable... Je baissai la tête et détournai moi aussi le regard, pour qu'elle n'y voit pas la tristesse laisser par ce retrait brutal. Mes bras la réclamaient encore. « Non, pas pour moi du moins. » soupirais-je. Pourquoi s'être ainsi esquivé? Depuis quand mon contact la dégoûtait-il et devait-elle se trouver des arguments bidons pour justifier son recul?
Je ne savais que dire ou faire, je la sentais qui s'éloignais de moi, de plus en plus, de jour en jour. Je me sentais en colère, je me sentais triste, je me sentais désespéré, impuissant, incertain, apeuré! Elle allait me rendre complètement fou. Je me levai brusquement et lui tournai le dos. Ne pouvait-elle pas cesser de me plonger un poignard dans le coeur et de le tourner allègrement? Je soupirai. Lui en vouloir me faisait mal, je n'y arrivais tout simplement pas. Soudain, il me prit un élan d'assurance et je me retournai vers elle. J'allai m'agenouiller devant elle, qui était assise, et pris ses mains, que je regardai avant de plonger mes yeux dans les siens, qui me semblaient un peu... troublé? Elle devait me prendre pour un fou.
« Écoutes, Nata... je... » je baissai les yeux sur nos mains. « Je ne veux pas que tu partes. Je sais que c'est égoiste... mais tu me manques... et même quand tu es là, tu papillonnes partout depuis le départ de Dylan, tu n'es plus vraiment là... et je m'inquiète pour toi... Je m'ennuie du temps où nous étions proches et que tu me laissais te soutenir, et t'aider... » J'inspirai profondément et la regardai à nouveau dans les yeux. « Je sais que tu partiras quand même... faire cette mission... mais... Je... Je préférerais que tu restes. » Je lui ai adressai un sourire triste. Ne comprenait-elle pas...? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Ven 21 Oct - 4:37 | |
| « Tu veux que je reste… Et je resterais pour quoi? Pour être une p… princesse inutile? Pour être la maîtresse du duc et la femme de son fils? » Il voulait que je lui fasse confiance de nouveau, disait-il. Eh bien! il n’avait qu’à entendre ce que ma vie était devenue. La plupart du temps, j’étais ivre et je me souvenais à peine avec qui je passais mes nuits. Tout se dissipait dans un tourbillon de vin, de rire, de chair et de vices, toujours un peu plus de vices. Je m’étais réveillée dans le lit du duc de Pemberghast, un gentil quadragénaire au sourire facile. Ce n’aurait pas été un mauvais matin si son fils ne m’avait pas demandé en mariage la semaine précédente. En plus de couver mon lendemain de veille, je devais fouiller mon cerveau en bouillie pour pointer avec exactitude le moment où ma morale m’avait abandonné et que j’étais devenue la maîtresse du père de mon amant. Je savais que ma vertu existait de moins en moins, mais j’avais un code d’honneur et si je n’arrivais même plus à respecter ce dernier, ça en disait long sur l’état de mon esprit. Peut-être avais-je besoin d’un ami? Dylan aurait été là pour moi, il m’aurait rassuré. Il aurait ri avec et m’aurait pressé de lui donner des détails. Et je l’aurais fait, avec un sourire espiègle. Mais il n’en était pas de même avec Lächeln... Bien que je tentais de me convaincre que c’était comme un frère pour moi, je le désirais ardemment. Je craignais plus que tout qu’il me voie la femme dépravée j’étais réellement. Peut-être même que c’était ainsi qu’il me voyait déjà, raison pour laquelle il ne se souciait pas de mes histoires d’amants. En tant que grand frère, il ne faisait que rouler ses yeux; je n’étais pas sienne. Quel homme pourrait se tenir droit, en entendant avec moult détails comment sa femme était possédée par d’autres hommes? J’avais espéré secrètement que mon comportement ferait flamber sa jalousie et il réaliserait soudainement que j’étais la femme de sa vie. Je n’ai pas eu cette chance...
Je laissai mes mains dans les siennes, car j’avais besoin de m’ancrer dans la réalité avant de m’envoler complètement. Il avait raison de dire que je papillonnai, car c’est exactement ce que je faisais : si je me posais trop longtemps, l’inertie et le silence menaçaient de m’engloutir comme une vague. « Je veux une famille, Lächeln. Un mari, des enfants, un mariage et tout le bataclan. » Avant même qu’il puisse demander qu’elle était le lien entre mon désir et le fait de partir en mission pour le Désert, l’interrompit. « Je connais les hommes d’Alombria. Lorsque je me marierai, je ne serai plus maître de mon corps. Aucun mari ne me laissera vaquer à mes occupations sans supervision » libérant une de mes mains, je caressai ses cheveux et sa joue et je plaçai une mèche blonde derrière son oreille. « Et qui m’épousera, de toute la façon? Oh bien sûr, tout est très amusant en ce moment : Les hommes sont connus pour explorer dans leur jeunesse. Mais quand l’envie de la famille les prend, ils se cherchent une épouse virginale et innocente. Nous savons tous les deux que je ne suis aucune de ces choses. Pourquoi rester et regarder mes amies se marier et avoir des enfants alors que je suis encore là à descendre par la fenêtre pour aller rejoindre mes amants, comme une adolescente désobéissante! » Pour illustrer mon point, je pris ma main qui reposait toujours sur la joue du pheryxian et je soulevai mes jupes pour montrer l’intérieur de ma cuisse. « Je ne sais pas à qui appartient cette morsure. » Un élan de pudeur me fit réaliser l’indécence de me dénuder en présence un gentilhomme, agenouillé devant moi de surcroit, et je les redescendis prestement, mais le mal était déjà fait. *Bien joué, championne. Tu essaies de convaincre cet homme que tu ferais une femme honorable ou que tu devrais diriger (et même travailler) dans un bordel? * |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Ven 28 Oct - 17:34 | |
| Je ne comprenais pas ses paroles. Une famille... elle partait parce qu'elle voulait... épouser Isil? Isil n'était-elle pas une fille? De quoi parlait-elle? Mais tout juste ouvrais-je la bouche qu'elle poursuivais. Je me tus, donc. J'étais prêt à écouter ce qu'elle avait à m'offrir. Il y avait longtemps qu'elle ne se confiait plus à moi, même ses histoires indécentes se faisaient de plus en plus rare... bien que cela m'arrangeait, cela m'attristait aussi. Tout ce que je voulais, c'était un moment comme celui-là, où elle était prêt de moi, se confiait, où je pouvais la toucher sans qu'elle se recule, la regarder sans qu'elle détourne le regard. Au point où j'en étais, je sais que je tuerais pour profiter encore un peu de sa délicieuse présence. Je n'étais malheureusement pas le seul, mais sans doute le seul qui l'aimait, elle, plus qu'il n'aima son corps.
Je ne pouvais qu'être un témoin malheureux de ses malheurs. J'avoue que si je la mariais, je serais sans doute possessif... mais si elle me promettait que je peux lui faire confiance, je le ferais. Car son bonheur compte tellement plus que le mien! J'appuyai ma joue contre sa main, appréciait la douceur du contact. Au moins n'étais-je pas devenu un étranger. Quoique maintenant, même les étrangers avaient droit à ses caresses... je chassai vivement cette pensée, afin de ne pas jeter mon amertume sur notre conversation. Qui? QUI! Moi! Moi, diantre! Sa virginité je m'en fichais - j'aurais aimé, mais on a pas tout dans la vie - je n'étais moi-même plus puceau. C'est justement parce qu'elle continuait de sortir par la fenêtre que j'étais réticent à la propulser dans une relation sérieuse - et le fait qu'elle n'acceptait pas mes sentiments pour ce qu'ils sont que je les lui disais.
Mais là, elle disait qu'elle voulait un mari. Une famille... et moi j'étais là comme un innocent à souhaiter la créer avec elle, comme si elle allait vouloir de moi, qui n'était qu'un ami... j'ouvris la bouche pour tout lui dire, de but en blanc, que je serais ce mari, que je le ferais, que je l'aimais, peu m'importait ses erreurs. Mais voilà qu'elle souleva sa jupe pour me montrer une morsure qui me laissa sans voix, affirmant qu'elle ne savait pas d'où elle venait. Elle... soulevait sa jupe dans mon visage. Je restai sans voix, et détournai le regard, alors qu'elle rebaissait prestement le vêtement, sans doute consciente de l'indécence de son geste. Je me sentis triste. Triste à l'idée que celle que j'aimais, je l'avais partagé avec une population sans doute plus grande que ce que j'osais croire. Que pouvais-je faire, maintenant? Lui dire que malgré tout je l'épouserais? Je me sentais un peu trop perturbé - et jaloux - en ce moment pour me déclarer.
Passant ma main libre dans mes cheveux, je soupirai. « Nata... » commençais-je, hésitant sur ce que je devais dire. Je revins vers elle et cherchai à croiser son regard fuyant. « J'avoue que je ne te comprends plus... mais que j'aimerais, tu n'as même pas idée à quel point. C'est comme si tu... » Il regarda sa main qui tenait la sienne, et poursuivit en enlaçant ses doigts aux siens. « ... me glissait entre les doigts. J'ai du mal à te reconnaître. » Je ramenai mon regard sur elle. « J'ai compris, que tu ne croyais pas en l'amour, et cela te divertissait... mais maintenant... pourquoi...? Si tu veux pleurer, je te prêterai mon épaule. Si tu veux rire, je te ferai rire. Si tu veux te mettre en colère, je t'écouterai, je recevrai tes poings s'il le faut. Tu n'as pas besoin de... » Mon regard tomba sur sa jupe et je le détournai, mal à l'aise. « ... faire ça. »
Je soupirai, puis ramenai mon visage vers le sien. « Tu sais très bien que tu m'es précieuse, mais on dirait que tu oublies à quel point. Je... » Ma voix s'affermit en ajoutant. « Arrête de dériver, Nata. Tu te perds toi-même, ne le vois-tu? Moi je le vois, je suis inquiet, et je ne peux pas l'accepter. » Je baissai les yeux et soupirai. « Au fond c'est peut-être mieux que tu partes, pour t'éloigner d'eux... » de tous ses admirateurs dégoûtants qu'il ne cessait de virer de bord quand il le pouvait.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Lun 28 Nov - 21:30 | |
| Les larmes coulèrent sur mes joues sans que je m’en rende compte. La tristesse m’avait prise au cœur lorsqu’il avait enlacé ses doigts dans les miens. Si en apparence, la scène ressemblait à mes rêves les plus doux, les mots que Lächeln prononçait me plongeaient dans mes pires cauchemars. Combien de fois avais-je rêvé qu’il s’agenouille devant moi pour révéler ses sentiments à mon égard? Mais jamais n’avais-je imaginé que ce serait pour m’exposer sa morgue et son incompréhension? Je ne pouvais pas faire taire la voix dans ma tête qui me susurrait qu’en réalité, mon meilleur ami ne me trouverait jamais assez bien pour lui et qu’il ne s’abaisserait jamais à s’éprendre de moi et encore moins à m’épouser. Pourquoi le serait-il après tout? Que pouvais-je lui donner qu’aucune autre ne pouvait? Mon amour? Won âme sœur allait le compléter d’une façon dont je ne pourrais jamais… Ma fortune? Le mage protecteur n’avait cure des possessions matérielles. Mon corps? Ma dévotion? Qu’est-ce qu’il pourrait bien en faire? Il ne voulait pas de moi. Le plus tôt je le réalisais, le mieux. Mais les larmes continuaient de se déverser sur mes joues. Des années à espérer et à me persuader je ne l’attendais pas, que je n’avais trouvé personne digne de mon amour alors que mon cœur était au pied de Lächeln.
« Je suis tombée amoureuse une fois… enfin, une fois à l’âge adulte ; lorsque j’avais douze ans, je n’étais pas une femme et j’étais tombée amoureuse de toi avec mes yeux d’enfants. » Je le regardai dans les yeux, à travers mes larmes que je tentai – en vain – de tarir. C’était le plus honnête que j’eusse été avec lui depuis des lunes. Il avait raison de penser qu’il ne me comprenait plus, car je me faisais une mission de le fuir pour qu’il ne puisse pas lire en moi comme un livre ouvert. D’ailleurs, je détalais dès que j’apercevais Dame Ysmara ou Maître Sing. Le départ de Dylan avait jeté un voile de confusion dans mon esprit et je l’acceptai difficilement. Et mes parents de substitution remarqueraient le trouble qui m’agitait et je serais forcé de reconnaître que quelque chose n’allait pas chez moi. Or, je n’étais pas prête à assumer l’assombrissement de mes humeurs. Je préférais gérer cette crise de la même façon dont j’avais traité la mort de Papa : du déni, de l’alcool, des bals et du plaisir. Je levai ma main pour toucher son visage et je me jurai silencieusement de ne pas laisser mes fantaisies absurdes gâcher mon amitié avec cet homme, quitte à piétiner moi-même mon cœur. « Mais cette fois-ci, c’est différent. Ce n’est pas la même chose avec… lui… Je l’aime avec les désirs, les émotions et la tendresse d’une femme. » À la dernière minute, je décidai de ne pas lui dire la vérité. À quoi bon? Il allait commencer sa relation avec son âme sœur et il avait une chance de briller comme mage protecteur maintenant que mon jumeau – son ancien supérieur qui se méfiait de lui pour une raison que j’ignorais – avait trahi sa famille pour aller épouser la sorcière de Shola. Et j’allais lui gâcher ça avec mes révélations d’affection intempestives... Non. Jamais dans 100 ans. À douze ans, j’étais trop jeune pour lui. À dix-huit ans, j’étais trop troublée. À bientôt vingt-quatre, j’étais trop immorale et légère. Et si je n’avais pas compris qu’il me rejetait auparavant, je l’avais parfaitement compris cette fois-ci. « L’affection que je désire, il me la refuse… et j’ai du mal à l’accepter. Et je suis désolée que cette situation t’affecte également, mais je dois me distraire de cette déception, tu comprends? Je le dois ou je perds la tête et je détruis tout. Alors j’irais dans le Désert. J’irais aux Terres Gelées. J’irais n’importe où pour l’oublier. Et si je t’embarrasse avec mes… amis, j’arrêterais. Je me marierais. Je me rangerais. Tout le monde sera content. »
J’avais hâte de quitter cette pièce, car je suffoquais ; ma gorge était contractée par l’émotion et même si j’avais cessé de sangloter, mes yeux devaient être rougis et enflés. Que de dignité chez la princesse Renata ! Avec mes cheveux en bataille, mes vêtements aussi froissés que ma mine, je n’avais rien de royal. Je me sentais si vulnérable sous son regard que je baissai la tête.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] Jeu 1 Déc - 21:26 | |
| Ses paroles me percèrent d'un pieu. Elle me remettait en pleine face la fois où j'avais eu le malheur de me moquer gentiment de son amour d'enfant. Il me semblait que ce moment où je l'avais repoussé allait me poursuivre toute ma vie. Elle n'était qu'une enfant à l'époque... maintenant je l'aimais d'un amour prenant et destructeur. Ses yeux semblaient percer les miens de leurs larmes et je me sentais comme si le monde ne valait pas la peine d'exister tant que je ne plaçais pas un sourire sur ce visage. Elle semblait si triste! Avais-je réussi à ouvrir un peu son coeur? Allait-elle enfin s'ouvrir à moi, me permettre de comprendre sa dérive et me laisser lui prêter mon épaule? Sa main se posa sur mon visage et j'y appuyai légèrement ma joue sans la quitter des yeux, le coeur chamboulé par sa détresse évidente.
Elle reprit la parole, et je compris qu'elle était toujours amoureuse, et d'un autre homme. Avec les désirs, les émotions et la tendresse. Ces mots me déchiraient de l'intérieur, comme si une bête était enfermée en moi et qu'elle se frayait un chemin à l'extérieur à coup de griffes. Mon esprit chancela et mes yeux baissèrent légèrement, fixant le vide. Ainsi, j'avais ma réponse. Jamais elle ne pourrait m'aimer, jamais nous n'aurions d'avenir. Tout était fini. C'était comme si mon monde entier avait décroché de son support et déboulait une pente aride, se cogner sur les pierres et les racines, me heurtant, me blessant. J'avais la nausée, et le vertige.
Je ne voulais plus rien entendre. Pas un mot de plus, mais sa voix poursuivait, tournant le poignard qu'elle m'avait planté dans le coeur. Comment pourrais-je un jour obtenir celle qui se meure pour un autre... qu'avait-il de plus que moi? J'étais loyal, je la protégeais, la soutenais, depuis tant d'années! Maintes et maintes fois je lui avais prouvé mon affection, lui avait glisser des compliments et des mots doux. Je souffrais terriblement d'être identifié en tant qu'ami, sans jamais avoir espoir de franchir la ligne de son coeur.
Se marier? Se ranger? Je secouai la tête. Ce n'est pas ce que je demandais. Tout ce que je voulais c'était elle. Mon regard triste cherchait à comprendre son âme en parcourant le sien, mais elle baissa les yeux. Je soupirai. « Nata, tout ce que je veux c'est que tu sois heureuse. Et de te voir si... déchirée... je... ça me blesse, et ce n'est pas de ta faute. Tout ce que je veux c'est pouvoir te soutenir, que tu te confies à moi comme tu le faisais jadis. Je veux être là! Je veux... » que tu m'aimes comme quand tu avais douze ans. Je voulais être l'homme qu'elle désirait, qu'elle chérissait. Mes mains se raidirent contre les siennes et je les relâchai. « Va dans cette mission, mais saches qu'à ton retour je serai là, je t'attendrai, et nous parlerons. J'espère sincèrement que cela divertira suffisamment ton esprit pour que je puisse à nouveau voir ton sourire éclatant éclairé ce visage. » Je termina en caressant du dos de la main sa joue humide.
Je n'en pouvais plus, j'allais craquer, et je ne pouvais la laisser voir le désespoir qui m’étreignait et m'empêcher de respirer correctement. Je me levai donc avec toute la dignité qui me restait, m'inclinai respectueusement, et tournai les talons pour fuir ce regard qui me transperçait l'âme. Dès que je fus dehors, je chancelai, et m'appuyai au mur en face, avant d'inspirer profondément et de poursuivre vers mes appartements. Non, mieux, il me fallait prendre l'air. J'avais besoin de partir dans le ciel, là où personne n'entendrait, ni ne verrait les larmes qui commençaient à embuer ma vue. Pourquoi donc le destin s'acharnait-il sur moi? N'y avait-il rien en ce monde qui put me donner l'impression d'être à ma place? D'être en vie? Et aimé? Je me sentais si inutile dans ce château. Maître Sing avait mal vu, je n'avais pas ma place ici, ni nul part ailleurs, si les bras de Nata n'était pas là pour m'y accueillir... Ce fut l'âme en pièce que je m'envolai vers un refuge que seul moi possédait. [Fin du RP] |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Perfect Insanity [Nata] | |
| |
| | | | Perfect Insanity [Nata] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|