Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard
 
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 On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald]

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Idris
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Idris


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MessageSujet: On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald]   On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald] EmptySam 25 Fév - 20:09

Le temps filait définitivement plus vite dans les terres sudistes qu’il ne le faisait dans le Nord. Du moins, c’était l’avis d’Idris, qui ne se sentait libre que lorsqu’elle n’était pas obligée de subir tous les caprices de son père. (Parce qu’il n’était tout de même pas question de parler de son sale caractère, qu’elle avait clairement hérité de quelqu’un…) Son retour parmi les guerriers de son frère aîné s’était déroulé mieux qu’elle ne l’avait pensé. Il n’y avait eu qu’un petit accrochage avec Ansgar à son arrivée, mais tout s’était replacé assez rapidement. On l’avait relativement laissée tranquille par la suite. C’était plutôt rare qu’on vint lui casser les pieds avec des remontrances concernant le temps qu’elle avait passé à étudier sous la tutelle de maître Caius. Elle avait dès lors pu reprendre son rôle d’Oracle, participant à de nombreuses missions d’exploration et de pillage. Elle mit également à profit ses talents à l’arc pour la chasse.

Ce qui lui plût le plus, toutefois, fut la possibilité de vivre son amour pour le Grand Rapace sans la moindre restriction. Personne ne leur mettait de la pression ou ne les forçait à faire des conneries dans le simple but de les faire chier. Si les prises de bec étaient toujours présentes entre les tourtereaux, elles étaient néanmoins beaucoup moins fréquentes et se réglaient de façon plutôt expéditive. Ils avaient également pu établir une routine, qui permettait à chacun d’avoir l’espace dont il avait besoin tout en n’étant jamais trop loin l’un de l’autre. Ils avaient maintes fois discuté de refaire leur mariage, sans mentionner qu’un des points qui semblait avoir dérangé le guerrier le plus était de ne pas avoir pu faire les choses à sa manière et à son rythme. Ce fut d’ailleurs avec le plus grand plaisir que la rouquine avait attendu que Thorvald lui redemande sa main. Peu lui importait qu’il ait prit un an avant de se décider à se bouger le cul… Elle était déjà sienne et c’était le plus important.

Oh, il ne faut pas croire qu’elle ne fut pas ravie de cette deuxième chance à un mariage de rêve! Dans les semaines précédant la cérémonie, elle avait été folle comme une puce. Elle tenait difficilement en place et on dut demander à maintes reprises à Randie de calmer les ardeurs de sa petite sœur. Le mariage en lui-même fut une occasion somme toute intime, avec tout le bon monde présent. La cadette des Drakkhen pleura comme une madeleine, tant elle fut heureuse, puis passa une bonne partie de la soirée accrochée au bras de la Tigresse, qui devait quitter le campement quelques jours après la cérémonie.

Le départ de Randie laissa un certain vide dans le cœur de la magicienne, mais elle était faite forte. Avec son époux et ses frères à ses côtés, en plus de sa nièce, elle ne passa pas trop de temps à se morfondre sur son sort – c’est-à-dire à boire comme un trou pour ne pas avoir à penser qu’elle avait perdu sa meilleure amie.

- J’espère qu’il n’est pas trop loin, ton stupide orignal. J’aimerais bien rentrer avant la prochaine décennie. maugréa Idris, à l’intention de Jarvis. Ce dernier était venu la quérir au lever du jour en beuglant comme un bœuf souffrant d’hémorroïdes qu’il avait besoin de l’aide de l’Oracle pour attraper une bête si massive qu’elle relevait presque du mythe. Tu es certain qu’on va dans la bonne direction, parce que je ne vois pas de traces nulle part, crétin.


- Ouais, il ne doit pas être bien loin. Il me semble que je l’ai vu dans le coin, j’te jure.

La jeune femme roula des yeux; elle commençait à douter que cet orignal existait. Si ça se trouvait, le Norrois avait fumé une substance hallucinogène et avait pris une de ses visions pour la réalité. Après tout, cela faisait des heures qu’ils arpentaient la forêt en quête de la fameuse bête… Si cette dernière était réelle, elle aurait laissé des traces de son passage. Or, ça n’était pas le cas. La miss Svennson replaça son arc sur son épaule et continua d’avancer, toujours à l’affût d’une cible. Elle en voudrait à mort à Jarvis s’ils devaient rentrer bredouilles au campement… Elle avait quand même quitté la compagnie de son époux, qu’elle n’avait pas vu depuis quelques jours à cause d’une mission bidon, pour venir se perdre dans le bois. Ils étaient donc mieux de ramener quelque chose. Du moins, si l’imbécile tenait à sa peau.

Les minutes continuèrent de s’écouler, exaspérant le Renard. Elle s’arrêta subitement en bordure d’un petit lac, les mains sur les hanches, puis planta son regard meurtrier dans celui de son compagnon de chasse. En moins de deux, elle était en train de lui balancer qu’il était la pire andouille et qu’il lui faisait perdre son temps. Elle avait mieux à faire que tourner en rond avec un imbécile. Ils feraient demi-tour et s’efforceraient de tuer du petit gibier pour au moins rentabiliser leur sortie. Ce après quoi ils retourneraient au campement et se foutraient mutuellement la paix.


- Oh, je vais rentrer… Ne t’inquiète pas pour ça. Je ne peux pas en dire autant pour toi, salope.

- Pardon? Je crois avoir mal entendu. J’ai comme eu l’impression de t’entendre me traiter de salope. On croirait quasiment que tu cherches à te faire arracher les couilles, espèce de connard.

- Tu parles avec des gros mots, mais ça ne t’aidera pas. Il n’y a pas de place pour des traîtres comme toi. Tu me… Non, tu nous dégoûtes. Jarvis était sur une lancée d’injures à l’endroit de la rouquine, dont la patience était à bout. Elle le traita de crétin une fois de plus, lui disant qu’il n’était même pas foutu de savoir compter. Il était tout seul. Elle pigea une flèche de son carquois et se prépara à tirer. Voyons ce que tu es capable de faire sans ton grand frère et ton pauvre mari. Dire qu’il est obligé de te fourrer, c’est dégueulasse. Un guerrier comme lui mérite tellement mieux qu’un déserteur comme toi! Sale sudiste!

- Oh, tu es allé trop loin… gronda Idris.

On pouvait lui dire bien des bêtises, mais qu’on ne mêle pas sa famille à ces histoires. D’autant plus qu’elle n’avait jamais trahi son clan. Elle avait été capturée contre son gré et avait fait tourner la situation à son avantage, point à la ligne. Elle n’avait jamais pensé, ne serait-ce même pas une seule fois, qu’elle était une Alombrienne. Elle était une Norroise jusqu’à la moelle et ça ne changerait jamais. Elle était déterminée à lui régler le compte, à ce fils de pute. Elle s’apprêta à décrocher la flèche qui serait fatale pour cet idiot lorsqu’elle fut violemment percutée à l’arrière de la tête. Elle jura tandis qu’elle titubait vers l’avant, tirant une flèche dans le sol recouvert de feuilles. L’automne était avancé, ce pourquoi il y avait un tapis de végétation qui recouvrait le sol.

Elle n’eut pas le temps de reprendre pied et de se retourner qu’on lui sacrait un coup de poing en pleine gueule. Il va sans dire qu’elle se mit à voir des étoiles. Elle secoua la tête, cracha du sang par terre et essuya le coin de sa bouche avec le revers de sa main. Malheureusement, elle n’alla pas plus loin puisqu’on la tira si violemment par sa tignasse enflammée qu’elle hurla de douleur. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle comprenne que Jarvis avait des petits amis de cachés dans le coin et qu’il l’avait fait marcher tout ce temps. Il n’y avait jamais eu d’orignal… Toute cette histoire n’avait été qu’une ruse pour qu’elle le suive jusqu’à ce qu’il puisse lui tendre son piège.

Haletante, la magicienne peinait à se concentrer. On ne lui laissait jamais le temps de retrouver ses repères avant de la pousser dans une direction, puis dans une autre. Tout se déroulait trop rapidement pour qu’elle puisse recueillir l’attention nécessaire pour se miniaturiser, encore moins pour lui permettre d’atteindre le lac et de se servir de sa surface réfléchissante pour retourner au campement. Elle vida éventuellement le contenu de son estomac à force de se faire bousculer dans tous les sens. Elle entendit des rires gras se moquant d’elle et la traitant de toutes sortes de noms, la plupart des synonymes de traitresse. Elle serra les poings, avant de se faire agripper par les épaules. On se mit alors à la ruer de coups dans l’estomac. Puis on la poussa si fort qu’elle tomba la face première au sol. Par après, on lui asséna un nombre incalculable de coups de pieds. Elle se fit frapper au visage plus d’une fois avant d’être capable de se cacher de ses bras. Vint un moment où elle n’en put plus de se faire trainer jusqu’à l’eau, où on lui submergeait la tête jusqu’à ce qu’elle s’étouffe, puis qu’on en profite ensuite pour la fustiger de plus belle. Elle s’évanouit, tout simplement, en croyant que la mort venait la chercher.

Cependant, des pensées recommencèrent à se frayer un chemin dans la tête de la jeune femme de 21 ans. Elle était incapable d’ouvrir les yeux, ni même de bouger… mais il lui semblait qu’elle avait une sensation de pesanteur sur elle. Elle éprouvait également une difficulté à respirer, ce qui sema la panique dans son cœur.

**[Thorvald] T-Thor… Thor? Par pitié, Thor!**

Que pouvait-elle lui dire? Son cœur s’affola, ce qui ne l’aidait aucunement dans sa situation d’air restreint. Elle se débattit comme un diable dans l’eau bénite, mais rien ne semblait venir à bout de son emprisonnement. Elle cria, mais peu de sons sortirent de sa gorge. C’est alors qu’elle sentit la sensation d’avoir comme un poil dans la bouche… ainsi que… que de la terre? Était-elle… Était-elle sous terre? Par les Grands esprits… elle était enterrée vivante. Cet enfoiré de Jarvis l’avait recouverte d’un linceul et l’avait ensevelie en la croyant morte. Merde de merde, comment allait-elle se sortir de là?

**[Thorvald] Jarvis… C’est Jarvis…** fut tout ce qu’elle put envoyer à son mari.

Elle ne savait pas comment lui annoncer qu’elle risquait de mourir si elle ne trouvait pas un moyen de quitter sa tombe. Non, le moment pour elle de retourner dans le cycle de la nature n’était pas encore arrivé. Elle allait se battre pour survivre… Elle allait revoir son mari, coûte que coûte!

Idris puisa toute l’énergie dont elle était capable pour se mettre à sacrer des coups de pieds dans le « vide » et pousser vers le haut. Oh! Elle sentit du mouvement. Elle redoubla ses efforts, jusqu’à ce qu’elle puisse enfin sortir un bras de la terre. C’est alors qu’elle eut un renouveau d’adrénaline et s’empressa de libérer son visage. Elle prit une grande bouffée d’air avant d’entreprendre de déterrer le reste de son corps. Elle remercia les Grands esprits d’avoir fait de Jarvis et ses acolytes de vrais idiots. Ils ne l’avaient pas ensevelie très profondément, ce pourquoi elle était parvenue à sortir.

Elle se mit à courir à ce moment-là, déterminée à rentrer au campement à toute vitesse. Le soleil commençait déjà à descendre, peignant le ciel d’un orange éclatant. Elle se dépêcha sur une centaine de mètres avant de ressentir une crampe. Elle ralentit alors la cadence et porta une main à son ventre. Quelque chose ne tournait pas rond… Elle baissa les yeux et sentit son cœur sombrer dans sa poitrine. Ses pantalons étaient recouverts de sang… à l’enfourchure, surtout. Elle eut une soudaine envie de se vider ce qu’elle croyait être sa vessie. Elle étouffa un sanglot, main devant sa bouche, quand elle posa son regard sur ce que son corps avait rejeté.

La rouquine perdit toute notion de temps, voire de réalité. Elle se retrouva à errer en bordure du campement, les mains collées contre son torse. Elle percuta un mur de fourrure, qui la fit cligner des yeux. Elle continua de fixer le vide tandis qu’on la secouait par les épaules. Elle leva les yeux, mais ne vit pas Ansgar. C’était comme si elle voyait au-delà de sa personne. Le Grand Ours Kodiak n’attendit pas de réponse pour ramener sa cadette à sa tente, où elle s’écroula au sol. Il tenta, bien sûr, de voir ce qu’elle avait entre les mains… en vain. Sa sœur se berçait elle-même et ne donnait suite à aucune de ses questions. Le chef sorti crier à ses hommes de lui ramener son second, et que ça saute!

Thorvald fit son entrée quelques instants plus tard, ayant été interpellé par ses compères. En deux temps, trois mouvements, il était accroupi auprès de sa femme, lui caressant le dos. Il était visiblement inquiet de la voir dans un si mauvais état, soit recouverte de sang, d’ecchymoses et enflée d’un peu partout. Ce n’est qu’en entendant la voix de son homme qu’Idris revint au moment présent. Elle écarquilla les yeux, comme si elle voyait son époux et son frère pour la toute première fois de sa vie. Puis, elle éclata en sanglots. Elle pleurait si fort qu’elle était sur le point d’hyperventiler. « Je ne savais pas… Je te jure que je ne savais pas… Pardonne-moi, mon amour… Pardonne-moi, Ansgar… Je ne savais pas… » Elle continua de répéter ces paroles, encore et encore. Enfin, elle baissa les mains et révéla ce précieux trésor qu’elle cachait jusqu’alors : un fœtus duquel on pouvait voir les traits du visage, avec de minuscules mains et pieds. On pouvait même voir qu’il s’agissait d’un petit garçon, signe que l’Oracle avait été enceinte depuis un moment sans même le savoir. « Je suis tellement désolée… » réitéra-t-elle pour la centième fois. « Si j’avais… si j’avais su… »

Oh, comme les choses auraient été différentes!
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Thorvald
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Thorvald


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MessageSujet: Re: On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald]   On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald] EmptySam 25 Fév - 22:03

À peine revenu d'une mission de quelques jours, fort peu intéressante, le grand norrois avait saisi son épouse pour la serrer contre son coeur, heureux de la retrouver. Idris était tout un sujet à endurer tout le jour et la nuit, mais Thorvald était toujours profondément amoureux d'elle et tolérerait les sévices de l'enfer pour voir ce regard brillant et son sourire. Comme à l'accoutumé, il n'aimait pas particulièrement les effusions publiques et dut refréner les ardeurs de sa douce jusqu'à arriver au couvert de leur tente, où il donna libre cours à son envie de l'embrasser à en perdre le souffle. Malgré les trois dernières années de vie de couple, leur passion n'était pas allée en diminuant. Au contraire! Habitué l'un à l'autre, ils vivaient moins d'accrochage, se comprenaient mieux et ne s'en aimaient que d'autant plus. En somme, il filait le parfait bonheur!

Le matin suivant, Idris était sortie tôt, pour une chasse. Incapable de se rendormir sans sa présence à ses côtés, il s'était levé dans un soupir et s'était lentement préparé, avant d'errer un moment dans le campement, un peu déçu de ne pas profiter de son retour pour demeurer près d'elle. Il lui en voulut même un peu d'avoir accepter cette chasse, mais, après tout, c'était son devoir d'oracle, tout autant que lui il agissait régulièrement en tant que médiateur ou négociateur dans les conflits internes et soulageait Ansgar d'un bon nombre de tâches. Diriger toutes ces troupes n'était pas chose facile, et en tant que bras droit, il se faisait un plaisir de soutenir et libérer son ami de certains inconvénients mineurs.

D'ailleurs, on vint bientôt le quérir, justement pour un conflit. Oubliant sa déception, il suivit le requérant et se retrouvant au milieu de... mais c'était quoi comme conflit au juste? Il n'arrivait même pas à comprendre, et ni l'un, ni l'autre des partis ne semblaient vouloir se calmer. Quand il parla d'aller quérir Ansgar, on l'en dissuada énergiquement, et l'atmosphère s'amoindrit un peu, mais il lui sembla toujours autant impossible d'arriver à un arrangement quelconque. Ça ne lui semblait qu'un conflit d'orgueil... mais on le retenait. De toute façon, qu'avait-il d'autre à faire...? À la fin de la journée, il allait comprendre qu'en fait, c'était pour le tenir occupé, et éloigné.

Se pinçant l'arête du nez - un tic contagieux sans doute -, le guerrier soupira bruyamment. « Écoutez les gars, battez-vous, faites comme vous voulez, mais tout ça ne concerne que vous deux, et ça ne me semble vraiment pas plus important que vos petits orgueils de merde. Alors là je vais foutre le camp et... » Il fut interrompu... par... Idris? Il blêmit. Les gars, il ne le vit pas, se jetèrent des regards complices, avant de se mettre à se battre, mais l'attention du rapace était toute ailleurs. « T-Thor… Thor? Par pitié, Thor! » la supplique résonnait dans son esprit avec une clarté qui avait tout du son d'une cloche. Son coeur s'accélérait, sa respiration se faisait rapide, et son esprit se vida de tout son contenu. Plus de réflexion, plus de rationalité. Il devait trouver Idris.

Sans plus se soucier des hommes, qui de toute façon se firent la malle, il se mit à arpenter le campement. « Avez-vous vu Idris? » Non. Non personne, elle était partie à la chasse. Y avait-il eut un accident de chasse? Avec qui était-elle allée déjà? Il était un peu comateux de son réveil quand elle l'avait embrassé pour partir... qui c'était... il n'arrivait pas à se rappeler. Personne ne semblait le savoir, ou vouloir le lui dire. Il s'affolait, et commençait à inquiéter les membres du clan. Et puis soudain, sans prévenir, il se transforma et prit son envol, bousculant quelques personnes sur son passage. Elle était partie au sud, assurément, mais où? Où était-elle? Il priait intérieurement pour qu'elle le contacte de nouveau. Il le fallait! Le silence se faisait pesant, il se sentait de plus en plus perdu. Si seulement il pouvait la contacter! Si seulement il avait cette magie! Oh si seulement!

Il avait parcourut beaucoup de territoire, et rapidement. Mais il ne voyait personne, pas de tête rousse... quelques chasseurs du clan, mais aucune trace d'elle, ou de combat. Il volait au raz des arbres, s'arrêtait parfois pour interroger des gens... Comme il n'y avait aucun signe, il décida de rentrer. Peut-être était-elle revenue? Quelqu'un l'avait ramener? Le coeur empli d'espoir à cette idée, il piqua vers le campement et plana avant de reprendre pied aux portes, où Ansgar semblait l'attendre. Il avait inquiété des gens apparemment dans son agitation. Il voulait savoir ce qu'il se passait. « C'est... C'est Idris! Elle... Bon sang Ansgar, où est-elle? Elle m'a envoyé un message, elle semblait paniquée, et y'a trace d'elle nul part! »

Blême, bafouillant qu'il fallait la trouver, il finit par se faire ramener sur terre par une bonne gifle bien placé qui le secoua suffisamment pour qu'il pose un regard surpris sur le chef des guerriers du Kodiak. Reprendre ses esprits? Évidemment, paniquer n'allait pas l'aider à retrouver son épouse. Il déglutit et hocha la tête, prenant une grande inspiration. L'aîné Drakkhen entreprit ensuite de lancer lui-même les recherches. Puis soudain, un autre message lui parvenu, il saisit le bras de son ami qui s'éloignait. « Jarvis… C’est Jarvis… » Il leva un regard confus sur le grand ours. « Elle... elle en vie... mais c'est pas clair... où est Jarvis? » Évidemment, il ne le savait pas. « Il faut la trouver Ansgar, part de ce côté, je vais par là. » Il retrouvait son aplomb. Elle vivait! Son coeur se gonflait d'espoir et d'angoisse. Que s'était-il passé? Pourquoi n'était-elle pas plus clair? Mais que se passait-il donc bon sang de merde!?

Le soleil disparaissait lentement à travers la cimes des arbres, et Thor recommençait à s'agiter intérieurement. Ses pensées imaginaient toutes sortes de scénario, tout ce qu'il voulait, c'était s'assurer qu'elle allait bien, qu'elle... oh par les Grands Esprits! C'était encore pire que ce putain de naufrage, comme il se sentait impuissant! Pourquoi n'était-il pas près d'elle? Avec elle? À SES CÔTÉS?! Il se maudissait de ne pas l'avoir suivi. Soudain, on l’interpella plus loin, quelqu'un l'appelait. Il s'immobilisa aussitôt et chercha la source de la voix. Quelqu'un criait qu'elle était revenue, qu'il devait rentrer immédiatement. Comme s'il fallait préciser qu'il devait se dépêcher! On n'allait certainement pas le lui répéter! Sans attendre, il se métamorphosa et franchit les branches d'arbre sans se soucier des égratignures qui couvrirent son fin plumage.

Il se posa quelques minutes plus tard devant l'entrée en reprenant sa force humaine et pénétra dans la tente. À terre, Idris semblait bercer quelque chose dans ses mains, le regard vide, en larme et... en sang. Le visage du costaud se vida aussitôt de son sang et il s'accroupit près d'elle. Posant une main sur son dos, il fit des mouvements de haut en bas. « Idris? » fit-il doucement. « Idris, ma chérie. » Il cherchait son regard. Elle était en piteux états, mais son esprit semblait plus brisé que son corps. La colère et l'inquiétude se bousculait en lui, s'il y avait un coupable, il le trouverait. Mais il devait d'abord ramener sa douce sur terre.

Elle sembla les voir, lui et Ansgar, pour la première fois sur le moment. Elle éclata ensuite soudainement en sanglot, et il se sentit pris au dépourvu, son âme se déchirant à la voir aussi bouleversée. Elle avait du mal à respirer... « Idris, reprends-toi... » tenta-il, mais elle ne l'écoutait pas. Elle répétait des bouts de phrase, il ne comprenait pas. Qu'est-ce qu'elle ne savait pas? Qu'avait-elle à se faire pardonner? Elle ne cessait de le répéter. « Bon sang, Idris! Que s'est-il passé? Reprends-toi! » s'exclama-t-il, bouleversé par son attitude. Elle baissa les yeux sur ce qu'il tenait et fit un mouvement qui révéla... son coeur s'arrêta, il écarquilla les yeux et eut un haut le coeur, face à ce foetus à demi-formé, mais pourtant bien avancé. Puis il comprit, alors qu'elle s'excusait à nouveau.

C'était... c'était son bébé? Leur bébé? À... à eux deux? Ses bras tombèrent mollement au sol et il observa ce qui aurait pu être son fils, la bouche ouverte. Il... il allait être papa? Il aurait dû être? C'était... mais comment...? L'exclamation de son ami le réveilla. « Idris, s'il-te-plait ma chérie, lâches-le. Tu ne peux rien faire, laisses-le. Regardes-moi. Idris, regardes-moi. » fit-il en prenant sa tête en coupe dans ses mains pour tourner son regard vers le sien alors qu'on couvrait le mort dans une couverture. Lorsqu'elle le lâcha enfin, il glissa une main dans son dos, l'autre derrière sa nuque et la serra contre lui, faisant bien attention de ne pas la blesser davantage, simplement heureux de la savoir en vie. Il se mit ensuite à tâter son corps frénétiquement, malgré ses protestations, cherchant à voir si elle avait des fractures. Elle semblait avoir deux ou trois côtes fracturés, mais sinon, ce n'était que des bleus et des égratignures...

Il s'assombrit. Il en avait vu des blessures dans sa vie de soldat, et ça, c'était des coups de pied au ventre. La rage bouillait en lui. « Qui, Idris? Qui a fait ça? Donnes-moi un nom! » fit-il, le ton dur, se retenant visiblement d'exploser. Puis l'illumination lui vint. « Jarvis? C'est Jarvis, c'est ça? » Elle hocha la tête, et il se leva d'un bond. « Je vais lui faire la peau!!! » rugit-il avant de se diriger vers la porte, le torse marqué du sang de son épouse. Mais Ansgar s'interposa. « Laisse-moi y aller, Ansgar... » Il sentait une puissante décharge d'adrénaline se fondre en lui. Il pourrait soulever une montagne, ou en écraser une.

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Ansgar
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MessageSujet: Re: On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald]   On vit comme on peut [PV Ansgar, Thorvald] EmptyLun 6 Mar - 15:20

L’entraînement allait de bon train. Ansgar, les mains dans les dos, marchait à travers ses guerriers et notant mentalement les faiblesses de chacun qu’ils devraient travailler. Il s’attendait de ses hommes à ce qu’ils soient le plus efficaces possible, et ce, en tout temps. Exigeant? Oui. Mais c’était pour leur bien, pour leur survie à tous. Arrivant près de Bhali qui affrontait Sigfried, il remarqua une ouverture sur la droite de la Buse. Sans plus attendre, le chef des Guerriers du Kodiak dégaina son glaive et porta le coup en direction de son compagnon, arrêtant son attaque au moment où la pointe piquait la tunique du guerrier.

- Surveille tes flancs, Bhali! J’aurais pu te transpercer jusqu’aux poumons.

Évidemment, le norrois protesta avec véhémence, déclarant que son supérieur l’avait pris par surprise. Ansgar se contenta de sourire. En champ de bataille, les ennemis arrivaient de toutes parts, il fallait donc avoir des yeux tout le tour de la tête. D’un bref mouvement de main, le grand Ours fit signe à ses hommes de se remettre à l’entraînement. Il louvoya tranquillement à travers les différents combats qui s’étalaient devant lui, puis vit Elin, se tenant aux limites du champ d’entraînement avec son bébé dans les bras, qui lui faisait de grands signes. Ansgar esquissa un grand sourire en voyant sa meilleure amie d’enfance et s’avança vers elle d’un pas rapide. Il glissa une main sur la tête ronde du bambin qui se laissa docilement faire, puis jeta un regard à la jeune femme qui arborait un air inquiet.

- Dis-moi, Ans. Tu as vu ta sœur récemment? Demanda-t-elle, en ne passant pas par quatre chemins.

- Idris? Non, pourquoi?

- Björn m’a dit avoir vu Thorvald la chercher. Il semblait agité… Alors bon, on se demandait si un truc lui était arrivé… Il est parti, sous sa forme totem… On ne sait pas où il est allé.

Ah? Les sourcils froncés, Ans posa une main sur l’épaule de la jeune maman et la remercia de lui avoir fait le message. Il s’éloigna ensuite de l’aire d’entraînement, puis traversa le campement à la recherche de Thorvald. Il héla quelques norrois au passage, leur demandant s’ils avaient vu le grand Aigle, puis on l’informa qu’il avait été aperçu, sous forme totem, survolant les environs. Bon… Il allait surement revenir bientôt, non? Ansgar s’approcha des grandes portes donnant accès au campement, puis attendit patiemment, les bras croisés sur la poitrine. Il était calme, peut-être trop, vu d’un œil extérieur. Il refusait de laisser son imagination s’emporter, songeant au fait qu’il s’agissait probablement juste d’une broutille dont seule Idris avait le secret. Au bout d’un moment, Svennson apparu enfin, reprenant forme humaine à quelques mètres de son supérieur.

- Thor, qu’est-ce qui se passe? Dit-il d’un ton direct en plantant son regard couleur acier dans les yeux de son compagnon. On m’a dit qu’Idris manquait à l’appel? C’est sérieux cette histoire?

Sans plus attendre, son second déclara que son épouse était effectivement disparue et prétendit également qu’il avait reçu un message télépathique paniqué de sa part. Thorvald se contenait très peu et semblait trop agité pour réfléchir convenablement. Il devait se calmer s’il voulait raisonner et prendre les mesures nécessaires pour la retrouver! L’aîné des Drakkhen ne se fit pas prier pour le gifler avec force, histoire de le saisir une bonne fois pour toutes. Thorvald lui jeta un regard incrédule et Ansgar se contenta de soupirer.

- Ressaisis-toi! J’ai besoin que tu sois en plein contrôle de tes moyens si je dois lancer une battue. Paniquer ne nous mènera nulle part. Bon. Nous entamerons les recherches de ce pas. Il se détourna du grand Aigle, puis s’éloigna non sans héler l’un de ses hommes qui passait par là. Edwin! Rassemble les chasseurs, nous partons à la recherche d’Idris. Je les veux tous, sans exception. J’ai besoin qu’on ratisse…

Drakkhen fut rapidement interrompu par Svennson qui lui agrippa le bras sans ménagement. Dans un même mouvement, Ans fit face à son compagnon et nota l’air confus qu’il affichait. Jarvis? Pourquoi parlait-il de lui? Comment pouvait-il savoir où se trouvait le grand gaillard? Il n’en savait rien… Quelque part en forêt ou sur la plage… Enfin, il ne les surveillait pas en permanence non plus. Une onde de soulagement traversa le chef norrois alors qu’il comprit que sa sœur cadette était en vie. Mais à voir l’expression de l’époux de cette dernière, elle ne semblait pas en grande forme. Sans plus attendre, le seconde lui somma de partir de son côté alors qu’il pousserait les recherches du sien. Okay, pas le temps de rassembler les chasseurs dans ce cas! Le grand Ours hocha de la tête, puis détalla parmi les arbres à la recherche de la renarde.

Les recherches durèrent des nombreuses heures avant qu’Ansgar ne décide à se rapprocher du campement. Il était un peu découragé et commençait sérieusement à angoisser. Il n’avait toujours aucune nouvelle de la benjamine des Drakkhen, ce qui était mauvais signe en soi. Au bout d’un moment, alors qu’il longeait les remparts de bois du campement, le guerrier nota du mouvement à plusieurs mètres de distance de lui. Les sourcils froncés, il accéléra le pas puis ressentit une vague de soulagement alors qu’il reconnut immédiatement la tignasse rousse typique d’Idris! Ah! Il était temps qu’elle pointe le bout de son nez, celle-là! Ans vacillait entre le soulagement et la frustration de voir qu’elle leur avait causé autant de soucis alors qu’elle ne faisait qu’errer dans les environs. Une fois à sa hauteur, il l’agrippa par les épaules dans le but évident de lui faire comprendre son mécontentement quand il nota enfin le piètre état dans lequel elle se trouvait. Elle… elle était maculée de sang et de terre et c’était maintenant plus qu’évident qu’on avait attenté à sa vie. Qu… Quoi?! Elle avait une tronche à faire peur. Toute trace d’irritation quitta enfin le corps de l’aîné, laissant place à de l’inquiétude et de la tristesse.

- Idris! Où étais-tu?! Mais qu’est-ce qui t’est arrivé, merde?!

La jeune femme leva le regard sur son frangin, mais ce dernier – d’ordinaire si colérique – était complètement vide, comme dénué de toute vie. Cette vision augmenta considérablement l’inquiétude du grand Ours qui eut du mal à la supporter.

- Ne restons pas ici, viens.

Il plaça un bras dans le dos de sa cadette, puis glissa l’autre sous ses genoux avant de la soulever de terre. D’un bref regard, il tenta de voir quel était ce paquet sanguinolent qu’elle tenait serré contre sa poitrine, mais sans grand succès. Ansgar la porta jusqu’à sa tente et y entra dans la moindre hésitation. Il déposa la jeune femme au milieu de la pièce et cette dernière s’écroula, trop faible pour même pouvoir se tenir debout. Bon sang.. Qu’est-ce qui lui était arrivé? L’héritier des Drakkhen s’agenouilla devant elle et tenta de voir de plus près – une nouvelle fois – le petit paquet qu’elle tenait contre elle, mais elle refusait de le laisser faire. Ni une, ni deux, il se remit sur pied, puis poussa la toile qui lui servait de porte et héla le premier norrois qui passa devant lui.

- Va me chercher Thorvald au plus vite! Tonna-t-il, hors de lui, avant de revenir auprès de sa cadette.

Au bout de quelques minutes, Svennson arriva enfin, entrant en trombe dans la tente pour venir s’installer près de sa douce. Soucieux de leur laisser de l’espace, Ansgar se recula et croisa les bras sur sa poitrine, toisant la scène de son regard qui se durcissait à chaque instant. Quelqu’un lui avait fait ça et ce n’était assurément pas un sudiste, puisque les éclaireurs et les chasseurs les auraient repérés rapidement. Le grand Aigle tenta d’atteindre la Renarde par ses douces paroles et ce n’est qu’à ce moment que son épouse réalisa enfin où elle se trouvait. Elle éclata en sanglots incontrôlables et commença à balbutier des excuses incompréhensibles en prétextant qu’elle ne savait pas. Ne savait pas quoi?! Qu’elle était pour se faire massacrer en pleine forêt? Il n’y avait aucune matière à s’excuser pour ça… Elle répéta ses propos, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle accepte enfin de défaire sa poigne sur le paquet qu’elle tenait serré contre elle. Un silence de plomb tomba alors qu’un fœtus déjà formé gisait entre ses mains tachées de sang. Un… un garçon. Le fils de Thorvald et d’Idris… Le neveu d’Ansgar.

Le chef des norrois resta interdit, affichant une expression indéchiffrable. Une colère monstre grandissait en lui, telle une vague de haine sur laquelle il savait qu’il n’aurait aucun contrôle. La famille, c’était sacré. Non seulement quelqu’un avait attenté à la vie de sa sœur cadette, mais il avait – dans le processus – assassiné lâchement l’un des membres de la famille Drakkhen. Cette offense ne pouvait rester impunie. Le prix à payer serait terrible. Thorvald restait là, à fixer le bébé minuscule, mais déjà formé alors qu’Idris tremblait de la tête aux pieds sans avoir le moindre contrôle sur sa respiration qui devenait de plus en plus saccadée. Elle était en train de faire une crise de panique!

- Thor! Gronda-t-il malgré lui afin de le ramener à la réalité.

Il était le seul et l’unique à pouvoir atteindre Idris, à pouvoir la calmer, la raisonner. Le grand Aigle revint à la réalité et tenta de convaincre son épouse de laisser aller l’enfant décédé depuis un bon moment maintenant. Il agrippa le visage de la rouquine entre ses mains et Ans s’empressa d’agripper une couverture qu’il utilisa pour recouvrir le minuscule cadavre afin de le masquer à la vue d’autrui. Il souleva ensuite le précieux paquet du sol, laissant à son compagnon le soin de réconforter sa sœur, puis emballa le poupon avec douceur avant de le déposer au sol, près de la maman épleurée.

La voix de Thorvald s’éleva, empreinte d’une colère totalement justifiée alors qu’il sommait à sa femme de lui donner le nom du salopard qui avait osé lever la main sur elle. La réponse s’imposa d’elle-même dans leur esprit : Jarvis. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait mentionné ce nom à son mari, un peu plus tôt! Dans un mouvement vif et rageur, le grand Aigle se releva et fonça vers la porte de la tente, là où se tenait Ansgar, bouillonnant lui-même d’une colère sourde. Le second lui somma de le laisser passer, mais l’air impassible du grand Ours sembla l’arrêter dans sa course.

- Elle a besoin de toi. Se contenta-t-il de dire, d’un ton dur, mais dangereusement calme. Il n’y a que toi qui puisses la consoler et la faire sentir en sécurité. Tu le sais.

Sans plus attendre, le chef poussa son second vers sa sœur, lui faisant comprendre que sa place était avec elle, puis tourna les talons, sortant de la tente d’un mouvement brusque. Son regard était glacial et sa mâchoire crispée par la haine et la douleur. Il était prêt à foutre ce campement à feu et à sang si ses hommes s’opposaient à sa colère. Soudainement, plus rien ne comptait. Seule sa famille avait de la valeur à ses yeux et il était prêt à tout pour la venger de cette perte monumentale. Les norrois qu’il croisait lui jetaient des regards interrogateurs et plusieurs se tassèrent de sa route. Ils avaient déjà vu un air semblable sur son visage et, chaque fois, ça ne prétextait rien de bon. Dès qu’il fut au centre du campement, il toisa les guerriers qui l’entourèrent, ces derniers étant plus curieux que véritablement désireux de s’opposer à leur chef.

- JARVIS!!! Tonna-t-il d’une voix puissante qui surplomba le brouhaha du campement. Le silence retomba rapidement, tous étant interloqués par l’excès soudain de colère du grand Ours. OÙ EST JARVIS!!? Qu’on le traîne devant moi, IMMÉDIATEMENT! Lui et ses hommes!!!

Sigfried s’avança dans le but de questionner son supérieur, mais Ans était aveuglé par la colère. D’un mouvement vif, il dégaina son glaive sous les regards stupéfaits de ses hommes et pointa le bout de son arme sur la gorge du guerrier qui leva automatiquement les mains en guise de paix.

- Je veux JARVIS!! Maintenant!!! Je le veux VIVANT! Lui et les hommes qui l’accompagnaient ce matin!! Compris? Tous ceux qui s’opposeront ou qui couvriront cet enfoiré de mauviette se verront exécutés ici même, sous le regard de tous!! OÙ EST-IL?!! Un silence de plomb plana et Sigfried recula doucement, peu soucieux d’affronter l’héritier des Drakkhen. Personne?! Personne pour me donner l’information que je recherche?! Je tuerai l’un d’entre vous sans la moindre hésitation à chaque fois que ma question restera sans réponse! C’est ce que vous voulez, hein?!!

- Mais qu’est-ce qui se passe, Ans, merde!? S’écria Elin, derrière lui, qui serrait contre elle son bambin qui pleurait maintenant à chaudes larmes. Explique-nous au lieu de beugler comme un perdu!

- Ce qui se passe? Répéta-t-il d’un ton cinglant. Ce salopard à attenter à la vie de ma sœur et a tué mon neveu dans le processus, voilà ce qu’il y a!!! Alors où est-il!?

- Je l’ai repéré aux limites sud du campement, Ansgar. Il arrive en compagnie de Sten, Olaf et Folken. Ils semblent revenir de chasse, à voir le cerf qu’ils traînent avec eux. Répondit calmement Bhali.

Le chef des Guerriers du Kodiak hocha brièvement de la tête en sa direction pour le remercier, puis tourna les talons, détalant aux pas de course vers le sud. En chemin, il croisa Thorvald suivi de près par Idris qui, malgré sa mauvaise mine, semblait déterminée à ne pas être écartée. Malgré tout, Ans garda le cap vers l’endroit indiqué par Bhali et repéra rapidement les fautifs qui rigolaient en traînant leur proie. À la vue du grand ours, leur visage s’éclaira un moment… puis s’assombrit rapidement en notant la présence de Svennson et de sa femme. Ni une, ni deux, Ansgar bondit sur Jarvis et lui fracassa la mâchoire de son poing. L’homme relâcha sa poigne sur le gibier, puis s’écroula au sol en se tenant la bouche.

- SALOPARD!! Tu croyais sincèrement pouvoir t’en tirer aussi facilement?!! Tu es une disgrâce pour le clan et tu n’es pas digne de faire partie des nôtres! Tu n’es qu’un traître, un chien qui mérite d’être abattu!! Beugla-t-il à son intention.

Jarvis ne tenta même pas de le contredire, mais les trois autres, eux, se confondirent en excuses, prétextant lâchement qu’il s’agissait de l’idée de leur compagnon. Ansgar flanqua un coup de pied dans les côtes du traître, puis leva son glaive pour sectionner net l’un de ses bras au niveau du coude. Jarvis hurla. Fort. C’est alors que la voix de Thorvald survint, lui sommant d’arrêter. C’était à LUI de faire ce boulot et à personne d’autre. Cette simple intervention eut pour effet de pousser le grand Ours à se ressaisir. Non… Non ce n’était pas à Thor de faire ça! Ans se tourna pour faire face à son meilleur ami, une expression autoritaire au visage.

- Non. Non je ne te le permets pas. Fit-il d’un ton dur. Évidemment, le grand Aigle voulut protester avec véhémence, mais sans un mot de plus, Ansgar tendit son glaive à Idris. C’est à elle de le faire. C’est son droit et même son obligation en tant que bafouée et en tant que fille de la famille Drakkhen. Thorvald, je veux que tu t’occupes des autres. Là sera ton privilège. Fais leur regretter le jour de leur naissance. Puis, il planta son regard soudainement chargé d’émotion en direction de sa cadette. Il s’avança vers elle, puis glissa une main sur sa nuque avant de venir poser son front contre le sien en un geste d’affection typique. Massacre-le. Je veux qu’il souffre comme il t’a fait souffrir. Je veux que les Grands Esprits le renient. Je veux que ton fils soit vengé. Peux-tu faire ça, ma sœur?
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