Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] | |
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Capucine Magicien(ne) errant(e)
Messages : 37 Date d'inscription : 25/05/2016
Feuille de personnage Âge: 31 Race: Insecte (50%) Humaine (50%) Âme soeur:
| Sujet: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Ven 27 Mai - 13:24 | |
| Le ciel s’obscurcissait peu à peu, le ciel se couvrant d’épais nuages annonçant de la pluie… Ce qui n’était pas pour déplaire à la magicienne, qui ferma d’ailleurs les yeux un instant pour profiter des bourrasques qui se faisaient de plus en plus fréquentes. Elle se doutait fortement qu’un orage éclaterait dans quelques heures ou, du moins, de fortes précipitations. Pour une raison qu’elle ne s’expliquait, elle appréciait tous les états d’âme de ce climat humide près de la mer. Elle ne se pressait donc pas à regagner son domaine, ses commissions soigneusement enveloppées et rangées dans son panier d’osier.
Toujours est-il que la femme mauve s’arrêta devant les portes en fer forgé donnant accès à son domaine verdoyant. Les cadenas n’avaient pas été forcés; or, elle pouvait sentir de tout son être que quelque chose clochait. Elle recula prudemment de quelques pas et laissa son regard perçant balayer son entourage. À quelques mètres à sa gauche, elle remarqua des vignes aux feuilles légèrement endommagées. Elle s’en approcha lentement et les observa de plus près. Les pauvres avaient été brisées. D’un mouvement empreint de douceur, elle déposa ses vivres sur le sol et déposa une main illuminée sur les plantes, guérissant ce qu’elle pouvait au passage.
Son visage serein une minute plus tôt était soudainement empreint d’inquiétude. Le motif des feuilles endommagées laissait présager qu’un intrus avait fait son chemin jusqu’à l’intérieur de Magnolia, sa jardinerie. Elle glissa de nouveau le panier sous son bras et entreprit d’aller voir ce qui se tramait de plus près. Délicatement, elle fit son chemin jusqu’à sa demeure principale, évitant de prendre les allées principales et optant plutôt de couper au travers des plantes en les éloignant magiquement au passage.
Une fois débarrassée de ses commissions, elle se dirigea tout droit à la table de cuisine, sous laquelle elle cachait un de ses nombreux moyens de défense. Elle y prit un poignard qu’elle dissimula sous sa ceinture. L’hybride remit sa cape sur son dos et dissimula ses traits sous sa sombre cape couleur chocolat. Elle prit une grande inspiration et se lança à l’extérieur avec la plus grande précaution. Ses pas étaient silencieux et sa démarche, calculée. Elle connaissait tous les recoins de son domaine au point où elle pourrait s’y déplacer les yeux fermer sans le moindre problème. La jardinière mit le cap en direction de l’extrémité où elle avait remarqué les vignes endommagées.
Tout à coup, elle entendit un bruit anormal provenant d’une des nombreux pavillons de Magnolia, souvent accompagnés de cabanons pour l’entreposage. Instinctivement, Capucine s’accroupit et s’approcha à pas de loup. Il était devenu évident qu’elle avait un visiteur importun. De sa cachette, elle ne pouvait percevoir autant de détails qu’elle ne l’aurait désiré sur cette vermine. Elle ne pu que déduire qu’il s’agissait d’un homme visiblement blond. Elle pinça ses lèvres; cela la révoltait qu’on ose pénétrer dans son domaine sans y être invité et qu’on tente de profiter de ses plantes. Comment le ferait-elle sortir de là?
Elle rassembla tout son sang froid, délogea une pierre du sol et la lança plus loin. Elle fit également bruisser les feuilles non loin d’où son projectile avait atterrit. Cela suffit, tel que prévu, à attirer l’attention de l’inconnu qui s’aventura prudemment à l’extérieur de sa cachette. Elle le laissa avancer jusqu’à ce qu’il se tiennent à l’orée d’une miniature forêt puis, soudainement, des vignes vinrent se saisir de ses pieds et le soulevèrent de terre. Son piège ayant réussi, elle se releva et s’approcha de ce parasite.
- Vous n’êtes pas le bienvenu ici. décréta durement la femme insecte.
Elle jaugea l’intrus de la tête aux pieds. Heureusement qu’elle possédait le pouvoir d’influencer les plantes, sans quoi elle aurait eu bien de la difficulté à le maîtriser. Il semblait, en effet, être un homme d’action. Ne lui laissant pas réellement le temps de plaider sa cause, elle entreprit de le fouiller afin de lui retirer toutes des armes, ainsi que ce qui pouvait se trouver dans ses poches. Lorsqu’elle ouvrit un sachet contenant de l’opium, sa mine se renfrogna. Était-il venu s’infiltrer sur ses terres afin de se procurer de la drogue fraîche et dont la concentration était plus élevée que ce qu’on trouvait normalement sur le marché? Car, si tel était le cas, il serait amèrement déçu. Implacable, elle vida le contenu du sachet qui virevolta sous les bourrasques. Le cri désemparé de l’indésirable visiteur ne l’importuna aucunement.
Les vignes relâchèrent temporairement les jambes de l’homme, mais la liberté retrouvée de celui-ci ne dura pas longtemps. En un instant, des racines lui enserraient les jambes et les vignes virent lui attacher les mains dans le dos, de façon à ce qu’il soit à genou devant sa geôlière. La magicienne s’approcha de lui, mais s’arrêta à un mètre de distance.
- Quel est votre nom et par quel culot avez-vous décidé de vous introduire chez moi? l’interrogea-t-elle, toujours dissimulée sous sa cape.
Dernière édition par Capucine le Jeu 14 Juil - 13:19, édité 1 fois | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
Messages : 522 Date d'inscription : 04/02/2016
Feuille de personnage Âge: 31 ans Race: Humain / Elfe Âme soeur:
| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Dim 29 Mai - 22:22 | |
| Son souffle était court. Ses pas étaient rapides. Ses blessures s’étaient rapidement refermées. Heureusement, son don ne le laissait pas tomber, lui. Le pourquoi il s’était retrouvé dans cette région reculée de Shola était une trop longue histoire pour être racontée. Mais l’essentiel était qu’il était dans la merde. Certains membres des Lames Pourpres l’avaient repéré. Zack les connaissaient bien : ce petit groupuscule était constitué de fanatiques d’Uriel. À savoir s’ils agissaient sous ses ordres, ça, il n’en savait rien. Il n’avait pu leur glisser le moindre mot. De toute façon, Alek et Vera (les deux leaders de cette petite unité) ne l’avaient jamais aimé et ne cherchaient qu’à le voir tomber. Si ça se trouvait, Uriel ne savait même pas où il était… Néanmoins, le problème découlait surtout du fait qu’ils étaient trop nombreux pour lui. Le sous-chef des Lames Pourpres avait dû fuir autant pour sa survie que pour sa liberté. Alek était totalement cinglé et était réputé pour torturer ses captifs. Et Vera… c’était une femme sans émotion qui ne reculerait devant rien pour le terrasser. Les deux crétins étaient accompagnés de leurs sbires; le semi elfe en avait compté une quinzaine. Ainsi, il avait reçu plusieurs coups qui auraient pu lui être mortels si ça n’avait pas été de son don de régénération/guérison. Il devait se rendre à l’évidence, il ne faisait pas le poids face à eux!
C’était donc pourquoi il se retrouvait à fuir parmi les arbres de cette forêt, tentant ainsi d’échapper à ses bourreaux et à un sort qui s’avérait être des moins souhaitables. Pour la première fois depuis longtemps, il pouvait dire qu’il avait peur. Il n’avait pas envie de se faire capturer, surtout pas par eux. Et si Uriel était réellement sous cette poursuite? Alors c’était un destin bien plus cruel qui l’attendrait… du moins, c’était ce qu’il croyait. Dans sa course effrénée, Zack bondit pour éviter des racines puis contourna un immense chêne. Il passa près de se prendre les pieds dans un buisson et de s’étaler de tout son long dans les herbes hautes, mais il réussit à reprendre son équilibre tant bien que mal. Les voix de ses poursuivants étaient lointaines, signe qu’il avait réussi à les semer en partie, mais il ne doutait pas de leurs capacités à pouvoir le retrouver. Reprenant rapidement contenance, il continua sa course folle, tassant rapidement les branches qui se dressaient sur son passage. Il courait depuis si longtemps maintenant qu’il avait l’impression que son cœur allait éclater dans sa poitrine.
C’est alors qu’il vit le truc qu’il trouvait le plus improbable du monde : là, devant lui, se trouvait une longue muraille de pierres. Qui pouvait bien habiter ce coin reculé du pays? Si près de la barrière de montagnes naturelle, tout au nord de Shola, les gens se faisaient plutôt rares. Néanmoins, il n’avait pas le temps de se poser davantage de questions. Il devait déguerpir et vite, avant qu’on ne le retrouve. Notant un érable tordu qui se trouvait tout près de la protection de pierres, Zack s’afféra à y grimper. Le semi-elfe tentait d’être le plus silencieux possible alors qu’il entendait toujours les éclats de voix au loin. Son ascension fut néanmoins rapide et agile. Il se hissa sur une immense branche principale, puis sauta pour attraper le haut du mur. Il banda ensuite ses muscles avec force, puis se hissa tout en haut, non sans la moindre difficulté. Tous ses membres étaient en feu sous les efforts continus et son souffle lui sommait de ralentir la cadence. Si seulement il pouvait…
Baissant le regard vers le sol, il remarqua d’immenses étendus de fougères qui se trouvaient juste sous lui. Voilà qui amortirait sa chute! Sans plus attendre, il se jeta donc dans le vide et atterrit lourdement à parmi les végétaux. Ainsi étendu dans l’immensité verdoyante, il put reprendre son souffle, quelques instants. Il était si fatigué… Tout son corps le suppliait de prendre du repos. Mais pas encore. Il devait s’assurer de mettre le plus de distance possible entre lui et ses ennemis. Ensuite, il pourrait se poser quelque part et dormir. Péniblement et non sans un grognement, le fils du duc de Shola se redressa, puis se remit en course, non sans tituber au passage. Il s’accrocha à la végétation environnante pour éviter de perdre pied et réalisa que les vents se levaient avec force. Le ciel était sombre et annonciateur d’orage. Voilà qui était le bouquet! Il devait maintenant se trouvait un abri! Son regard couleur bronze fureta autour de lui et ce n’est qu’à ce moment qu’il prit connaissance de son environnement. Il n’était plus dans une simple forêt. Non. Il était dans un endroit tout à fait à part. Les arbres, ils étaient différents. Si beaux, si en santé, si exempt de tout défaut. Et ces fleurs étaient si parfumées qu’il pouvait en humer l’odeur même à distance. Remarquant enfin les plantes auxquelles il s’était accroché, Zack constata qu’il s’agissait de vignes aux feuilles d’un vert si tendre qu’il avait l’impression qu’elles étaient peintes. Quelques grappes de raisins rouges trônaient ici et là dans une harmonie qui frôlait la perfection.
L’immense fatigue qui le submergeait auparavant s’était maintenant muée en curiosité insatiable. Quiconque possédait ces terres était visiblement plus que doué avec les plantes. Lentement, le guerrier approcha ses mains rêches des grappes de raisins puis se saisit de quelques fruits qu’il porta instinctivement à sa bouche. La texture était parfaite et que dire de ce goût! Jamais il n’avait avalé de raisins si juteux et sucrés. Son regard balaya à nouveau les environs et il s’approcha d’immenses bosquets de fleurs toutes plus colorées les unes que les autres. Cette forêt enchanteresse prenait maintenant des airs de jardin fleuri. Zack n’avait jamais vu de telles plantes. Certaines fleurs ressemblaient même à des lèvres féminines d’un rouge vif. Le sous-chef des Lames Pourpres était totalement fasciné par ce paysage qui l’entourait, ce qui lui fit baisser sa garde. Il continua d’avancer, parmi les végétaux et faisant maintenant attention à l’endroit où il mettait les pieds. Passant près de nombreux cabanons, il se pencha pour glisser ses doigts dans une myriade de muguets délicats. Sa mère adorait ces fines fleurs blanches et chaque fois qu’il en voyait ou en sentait l’odeur, il pensait à elle. Une légère vague de nostalgie le prit d’assaut, pendant un instant.
Notant à nouveau les cabanons qui servaient visiblement d’entreposage, le guerrier sholien songea qu’ils constitueraient la cachette idéale pour lui permettre de se reposer. Il s’approcha de l’un d’eux, puis, grâce au pommeau de son épée, en brisa le loquet. Il entra dans sa cachette improvisée et fut satisfait de constater qu’il y avait suffisamment de place pour lui permettre de s’allonger. Toutefois, un bruit sourd le sorti rapidement de ses pensées et le força à se redresser pour scruter l’horizon de son regard perçant à travers l’entrebâillement de la porte. Était-ce quelqu’un ou un animal? Prudemment, il sortit la tête de sa cachette improvisée, puis s’aventura à travers les végétaux. Il devait en avoir le cœur net, sinon il ne pourrait fermer l’œil. Il n’eut toutefois pas le loisir d’identifier l’intrus, car quelque chose lui enserra les pieds. Baissant rapidement la tête, il vit des lianes de vigne lui entourer les chevilles et le tirer brusquement du sol. Dans un cri de surprise, le semi elfe se retrouva rapidement tête en bas et en échappa son épée. Mais c’était quoi cette merde?! Une fois la surprise passée, il tenta de se débattre, mais sans grand succès.
C’est à ce moment précis qu’une silhouette se détacha des bosquets pour venir se planter devant lui. Une lourde cape couleur marron lui enserrait le corps et cachait sa tête grâce à un capuchon. Mise à part sa carrure frêle, Zack ne pouvait rien noter de son apparence. Une voix féminine parvint à ses oreilles, lui faisant clairement comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. L’homme ne savait quoi dire, ce qui était rare en soit. Il n’avait aucune information sur elle et ne pouvait percevoir la moindre faiblesse. Ou c’était la fatigue qui parlait pour lui? Visiblement, elle avait une influence particulière sur les plantes environnantes, ce qui expliquait la beauté des lieux. Il ouvrit la bouche pour balbutiner quelques paroles, mais l’étrangère n’en fit aucun cas. Elle le fouilla allègrement, retirant toutes ses armes et se saisissant même de son sachet d’opium.
- Je… je peux expliquer pour ça, commença-t-il avant de cesser net ses propos.
Instinctivement, il tendit la main pour récupérer son bien le plus précieux, mais la jeune femme n’avait visiblement pas l’intention de le lui rendre. Ainsi, elle se contenta de renverser le contenu dudit sachet afin que la fine poudre brunâtre puisse s’éparpiller dans le vent.
- NON! Cria-t-il en un réflexe. Et merde!!
Et voilà qu’il se tortillait à nouveau. Il n’allait pas se laisser faire de la sorte! Une ferveur nouvelle le gagna, décidé à se libérer et à foutre le camp de cet endroit maudit. Alors que les vignes le libérèrent de leur étreinte, Zack s’écrasa au sol, mais de perdit pas de temps. Il se releva rapidement et voulu s’élancer vers la femme impertinente pour récupérer ses biens. Toutefois, il ne put faire le moindre mouvement vers elle, car déjà, de nouvelles racines lui encerclèrent les jambes, le forçant à opter pour une position à genoux. Ses mains furent également liées dans son dos. Dans cette position, il était totalement à la merci de la magicienne. Il grogna d’insatisfaction et tenta de gigoter, mais sans grand succès. Plus il bougeait, plus les vignes se resserraient. La corrélation entre ces deux faits se fit rapidement dans sa tête et ainsi, il se calma presque instantanément.
- Je m’appelle Rémy, mentit-il en réponse à sa question. Malheureusement pour lui et pour une raison qu’il ignorait, la femme perçu aisément son mensonge. Une nouvelle liane de vigne jaillit du sol et vint s’enrouler autour de sa gorge en un étau plus que désagréable. Bon d’accord, je m’appelle Zackeriel, se corrigea-t-il d’une voix rauque. Je suis venu sur vos terres, car j’étais poursuivi par des truands. Je cherche l’asile pour me reposer. Je suis exténué, ça fait des heures que je fuis…
Sa réponse semblait satisfaisante, car le végétal se desserra au niveau de sa gorge, ce qui lui permit de mieux respirer.
- Où suis-je? J’ai perdu le fil pendant ma fuite. Et qui êtes-vous? Je comprends que ma présence vous importune… laissez-moi partir et je ne reviendrai pas, j’en fais le serment. Un silence régna sur les lieux, ce qui lui fit comprendre que sa geôlière n’était pas convaincue. De toute façon, que je quitte ces lieux, c’est ce que nous voulons tous les deux, pas vrai? Renréchit-il. Sinon quoi? Vous allez me tuer, peut-être?
Bon, sa dernière phrase était effectivement teintée d’une pointe d’ironie. Mais ces silences étaient lourds… et il ne demandait qu’une chose : qu’on le laisse tranquille. Le vent se levait de plus en plus et une bourrasse souffla sur la cape de la damoiselle, faisant s’abaisser son capuchon. Ainsi, le jeune homme pouvait maintenant voir son visage et sa chevelure soyeuse. Il ne put cacher son étonnement alors qu’il remarqua l’étrange teinte de son épiderme. Violet! Et bien que sa chevelure soit d’une teinte différente, elle était néanmoins de la même couleur que sa peau. Et ses yeux, surmontés de cils épais et fournis était d’un noir de jais. Jamais Zack n’avait vu d’individu du genre. La jeune femme était à la fois étrange et d’une beauté époustouflante. Elle était réellement à l’image de cet endroit : comme une fleur délicate, mais redoutable. Ses traits faciaux étaient fins et empreints d’une dureté sans limite. Les deux adversaires se jaugèrent du regard pendant de longues secondes sans prononcer la moindre parole. Ils s’analysaient tous les deux, visiblement. Puis, le ciel gronda, ce qui les tira de leur rêverie. Un éclaira traversa le ciel et rapidement, une pluie torrentielle s’abattit sur eux.
- Merde, jura-t-il entre ses dents. Ne puis-je pas avoir un endroit où me mettre à l’abri? S’écria-t-il d’une voix forte pour couvrir les bourrasques de vent et les éclairs. Ou préférez-vous me laisser clouer ici, en proie aux intempéries et à la foudre?! Mais répondez-moi, bordel!
Baissant la tête, le guerrier tenta de protéger son visage des brindilles qui étaient poussées par le vent et qui le fouettaient au passage. Il fut rapidement trempé de la tête aux pieds et l’air frais du nord le fit rapidement greloter.
Il était dans un réel merdier. | |
| | | Capucine Magicien(ne) errant(e)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Lun 30 Mai - 18:16 | |
| La femme mauve prenait de grandes inspirations dans le but de se calmer. Elle savait qu’il était inutile de s’énerver et qu’elle ne pourrait réagir adéquatement si elle se laissait emporter par la colère; or, il était difficile pour elle de faire fi de son outrage face à l’entrée non désirée de cet homme sur son territoire. Elle en avait vu plusieurs comme lui… des gens dépendant de l’opium pour toutes les raisons imaginables et qui devenaient obsédés par le besoin de s’en approprier davantage pour perpétuer le cercle vicieux dans lequel ils s’étaient retrouvés. D’autant plus que la personne se trouvant devant elle était un combattant. Elle avait pu le constater par sa musculature et son comportement audacieux.
L’insecte jetait son regard intransigeant sur son captif. Ce dernier essayait visiblement de se défaire de ses liens afin de fuir. S’il savait que ça ne serait pas aussi simple de fuir la magicienne en colère… Il le découvrirait assez rapidement. Il semblait assez vif d’esprit pour ça. Cap haussa un sourcil, bien que l’intrus ne pouvait pas le voir, quand celui-ci daigna se présenter. Un homme mal intentionné ne révélerait jamais son vrai nom de façon aussi désinvolte dans une situation comme celle-ci. Elle soupira silencieusement et ordonna à une vigne d’enserrer le cou du menteur. Elle allait faire sortir la vérité de sa bouche d’une façon ou d’une autre; cette tactique ne servait qu’à l’intimider et lui faire comprendre qu’il n’arriverait pas à lui en passer une petite vite!
Ainsi, elle avait affaire à Zackeriel… de Shola, si son accent était la moindre indication de ses origines. Pour avoir voyagé, la demoiselle aux pupilles verticales avait appris à reconnaître les différences subtiles entre les façons de se comporter et de parler des habitants, autant à Shola qu’au royaume voisin d’Alombria. Le voyou ajouta qu’il ne cherchait qu’un endroit pour se cacher d’ennemis à sa poursuite. La magicienne le libéra de l’étreinte de la plante sur le cou dès qu’il avoua le vrai nom qu’il portait et qu’il expliqua la raison de sa présence en ces lieux. Cependant, ce n’était pas tout à fait assez pour qu’elle abaisse sa méfiance. C’était beaucoup trop facile à inventer comme histoire pour se tirer d’un mauvais pas.
Ce Zackeriel osa ensuite s’enquérir sur les lieux, prétextant ne pas savoir où il se trouvait. Soit il était un abruti de premier ordre pour ignorer l’un des plus grands domaines jardiniers sur le continent, soit il se croyait intitulé à agir à sa guise, et ce, peu importe où il se trouvait. Peu importe quelle option lui correspondait, Capucine n’était pas encline à lui donner toutes les réponses qu’il cherchait. Elle désirait plutôt jauger son caractère face à son silence, question d’avoir une bonne idée de la meilleure stratégie à adopter avec lui.
La jardinière serra les poings quand il eut le culot de lui parler avec un ton sarcastique. Elle n’était sans doute pas l’hôte la plus accueillante quand on empiétait sur son territoire, mais de là à passer pour une meurtrière… C’était une fine ligne à ne pas franchir aussi allègrement. Elle fut toutefois forcée de fermer les yeux et de porter une main à son visage. Un violent coup de vent l’avait débarrassée de la protection de sa capuche. Soit! Son captif sautait à qui il se frottait. Si le comportement des habitants de Filmin était la moindre indication du comportement des hommes, Zackeriel ressentirait peut-être de la peur face à son apparence différente.
Visiblement, Cap pouvait déceler de l’étonnement dans ses yeux. Un sentiment étrange l’habita tout à coup. Ce n’était pas tant la virilité des traits de son prisonnier qui la déconcertaient, mais plutôt sa réaction. Il n’éprouvait clairement aucune crainte et semblait plutôt vouloir faire la même chose qu’elle… soit évaluer à quel niveau il se trouvait sur cette échelle de merdier et essayer de trouver quelque chose dans le regard de l’autre qui lui serait utile.
Contrairement à son adversaire, la femme insecte ne perdit pas son sang froid… façon de parler, puisque le sien était plutôt chaud en réalité, face à l’orage qui décida qu’il était enfin temps de déverser sa colère sur les terres sous lui. Un maigre sourire en coin montra son amusement à voir son prisonnier s’énerver de la tempête qui faisait rage. Elle le laissa souffrir un peu plus longtemps, s’activant plutôt à éloigner la pluie de sa personne. Lorsqu’elle le vit baisser la tête pour se dégager des débris qui lui collaient au visage, elle décida qu’il était temps de lui montrer un peu de clémence. Elle fit en sorte que la pluie s’éloigne de l’homme, l’eau tombant partout autour de lui dans le plus déposer la moindre goutte sur son corps.
- Vous êtes facilement importunés par le silence, à ce que je constate. Vous ne devriez cependant pas croire que tout vous est dû simplement parce que vous passez un mauvais quart d’heure. Je vous rappelle que vous êtes entré par infraction chez moi, en possession de drogue psychotrope… de mauvaise qualité, devrais-je ajouter. Est-ce pour cette raison que vous êtes si arrogant?
La jardinière le laissa analyser ses propos, ainsi que se faire à l’idée qu’elle maîtrisait l’eau… bien qu’il pouvait possiblement s’y méprendre en croyant qu’elle contrôlait la température, ce qui n’était aucunement le cas. Elle rassembla les possessions de son prisonnier et se dirigea vers le cabanon d’entreposage. Elle serra la mâchoire à constater que l’intrus avait non seulement violé l’intimité de son sanctuaire, mais il avait abîmé le loquet.
- Vous vous en prenez également à mes possessions… siffla-t-elle entre ses dents. Attendez-moi ici… dit-elle sur un ton froid et tranchant, sachant bien que Zackeriel ne pouvait aller nulle part tant que ses plantes le retenaient.
L’insecte s’éloigna en coupant au travers de la végétation qui, comme toujours, s’écartait sur son passage. Elle n’alla pas bien loin, mais s’assura de trouver un endroit sécuritaire pour ranger ces armes, tout en s’assurant que le malfaiteur ne pourrait les retrouver facilement. Elle revint à ses côtés au bout de quelques minutes à peine. Le même trajet prendrait beaucoup plus de temps à l’homme puisqu’il n’avait pas le même contrôle sur la végétation… sans quoi, il aurait prit la poudre d’escampette il y a longtemps, déjà.
- Je m’appelle Capucine et vous vous retrouvez dans mon domaine, la jardinerie Magnolia. Peut-être n’en avez-vous guère entendu parler… mais sachez que ce n’est pas ouvert à tous. Soyez également avisé que vos moqueries ne seront pas tolérées. Je peux aisément mettre fin à votre vie si vous tentez de me menacer ou si vous endommagez davantage ma propriété. Maintenant, levez-vous et passez devant moi. Je vous indiquerai un endroit opportun pour vous cacher des intempéries.
Elle relâcha les membres du vaurien, faisant bien attention de toujours laisser une distance entre elle et lui. «Marchez.» fit-elle en guise de rappel de ses ordres. Elle ne lui donna aucune explication supplémentaire, ne jugeant pas qu’il en méritait. Moins il en savait sur ses intentions ou l’endroit où ils se dirigeaient, mieux que ce serait. De temps à autre, elle lui dictait une direction à prendre. Elle le guida ainsi en direction d’une demeure secondaire, n’ayant aucunement l’intention de le ramener chez lui. Il s’agissait plutôt d’une maison isolée en plein centre de la jardinerie où elle préparait ses engrais et autres éléments nécessaires pour le bon entretien de ses plantes. Elle y passait rarement la nuit, mais elle avait néanmoins doté la maison de chambres.
Elle pressa l’homme blond pour qu’il y entre, puis avisa sa drôle d’expression quand il remarqua la poudre d’os sur un comptoir dans la cuisine. On pouvait y apercevoir des os encore entiers à côté, soit ceux qu’elle n’avait pas encore eu le temps de broyer.
- Faites gare à vous, car j’ai toujours besoin de poudre d’os pour mes plantes… Vous ne voudriez pas être le prochain à passer dans mon mortier.
Elle lui avait lancé cette menace en sachant pertinemment qu’il finirait par comprendre qu’elle ne lui ferait pas subir cet horrible sort. Du moins, elle espérait qu’il serait assez intelligent pour ça. Elle savoura quand même la peur qui le saisit pendant quelques secondes. D’un geste de la main, elle lui indiqua la table. Elle sortit une serviette d’une armoire à proximité et la lui lança en plein visage. Elle le laissa se sécher sommairement, ce durant quoi elle sortit de la corde.
- Vous comprendrez qu’il s’agit là d’une précaution nécessaire pour moi. fit-elle simplement avant de lui attacher les mains derrière la chaise, ainsi que les chevilles. On n’était jamais trop surs… Si vous étiez poursuivis par des truands, tel que vous le disiez… commença-t-elle de sa voix mielleuse, tout en prenant place en face de lui, expliquez-moi pourquoi vous n’avez aucune blessure. D’ailleurs, que vous voulaient-ils? J’espère fortement qu’ils ne viendront pas jusqu’ici parce que vous leur avez dérobé cet opium de piètre qualité!
La femme mauve croisa ensuite les bras sur sa poitrine. Si ce Zackeriel se montrait le moindrement coopératif, elle serait peut-être tentée de répondre à certaines de ses questions. De plus, s’il ne présentait aucune menace pour sa jardinerie avec ces gens à ses trousses, elle le laisserait possiblement partir. Non, mais elle préférerait quand même retrouver son calme et sa solitude plutôt que d’être forcée à le surveiller jour et nuit pour qu’il ne fasse aucun mauvais coup. | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
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Feuille de personnage Âge: 31 ans Race: Humain / Elfe Âme soeur:
| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Mer 1 Juin - 14:07 | |
| Toujours en position à genoux au sol, les mains dans le dos, Zack regarda le sol alors que la pluie lui fouettait la tête. Ses cheveux blonds mi-longs étaient plaqués contre sa tête et il grommelait contre sa situation actuelle. De nouveaux éclairs striaient le ciel dans un vacarme assourdissant. Non mais, sérieusement, allait-il vraiment attendre ici que les intempéries se calment, dans cette position forcée? Le vent était fort et l’homme ne pouvait retenir ses tremblements. Il était frigorifié. Il détestait se sentir en position de vulnérabilité et, malheureusement pour lui, il avait bien l’impression que les rapports de force ne s’inverseraient pas de sitôt. Puis, quelque chose d’étonnant se produit : la tempête faisait toujours rage et déferlait sa colère sans retenue, mais plus une seule goutte d’eau ne tombait sur lui. Curieux, il leva la tête et constata que la jeune femme violette était à l’origine de cette œuvre. Quoi?! Elle contrôlait la température également? Comment autant de puissance pouvait-il résider dans une seule et même personne? Il était épuisé et c’était peut-être la raison pour laquelle il se sentait si facilement impressionnable – ce qui n’était pas le cas d’habitude.
Les sourcils froncés, le guerrier à demi elfique écouta les propos de la magicienne violacée. Elle n’avait pas tort sur un point : il aimait avoir les réponses qu’il désirait et vite. Son petit côté impatient, visiblement. Et puis, elle venait de vider entièrement son sac d’opium devant lui, alors ouais, il était moins enclin à se fermer gentiment la gueule comme un bon petit garçon. En parlant de drogue, elle émit un commentaire qui le rendit perplexe. De piètre qualité? Ce n’était pas ce que son fournisseur avait laissé croire… Il s’était donc fait duper? Il n’allait très certainement pas en rester là et ferait sa fête à ce connard d’arnaqueur… Du moins, lorsqu’il réussirait à sortir d’ici.
- Vous me trouvez arrogant? Demanda-t-il avec une expression de défi. Vous n’avez encore rien vu, croyez-moi…
La jeune femme le toisa pendant un instant, puis vint prendre possession de ses effets personnels. Son épée, ses dagues, son sac de toile qu’il trimballait toujours avec lui… elle prit absolument tout! Pendant un bref instant, le jeune homme se contenta de froncer les sourcils en la voyant s’éloigner vers un cabanon et décida de garder le silence alors qu’elle lui fit une nouvelle remontrance sur le saccage du loquet. Elle lui intima de ne pas bouger, ce qui était totalement ironique. Où croyait-elle qu’il irait? Ainsi, elle disparut de sa vue pendant quelques instants et c’est à ce moment précis qu’une pensée lui traversa l’esprit. Dans son sac se trouvait la boîte noire. Dans la boîte noire se trouvait le collier de Saoirse. Non non non non… Il ne pouvait pas tolérer qu’elle cache le seul souvenir de la seule femme qu’il ait jamais aimé à un endroit qui lui serait totalement inconnu! À cette simple pensée, son cœur se mit à battre la chamade. Normalement, c’était à ce moment-là que ses démons refaisaient surface et, malheureusement pour lui, il n’avait plus rien pour les faire taire.
Son regard scrutait l’endroit où la jeune femme avait disparu et il déglutit péniblement alors qu’elle revenait en sa direction. Évidemment, c’était facile pour elle de se mouvoir dans cette densité végétale, puisqu’elle semblait avoir un contrôle total sur plantes environnantes. Zack ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la magicienne l’interrompit pour se présenter. Ainsi, elle s’appelait Capucine? Voilà qui était tout à fait approprié pour une jardinière comme elle. Il se trouvait donc dans la jardinerie de Magnolia… Il avait entendu parler de cet endroit vaguement, mais n’avait jamais eu l’occasion d’en connaître la location. Évidemment, Capucine en profita pour le menacer en cas de traîtrise ou de moquerie, mais cela ne l’impressionna pas autant qu’il ne l’aurait cru. En fait, toutes ses pensées étaient dirigées vers le collier de jade… La femme violette lui libéra les bras et les jambes et le força à marcher devant elle. S’il avait voulu, il aurait pu tenter un truc pour se libérer de son joug : il n’aurait fallu que d’une fraction de seconde pour qu’il se retourne et lui rompe le cou… Supposant qu’elle ne soit pas plus rapide que lui. Mais un problème majeur persistait : il aurait beaucoup de mal à retrouver ses effets sans elle.
Le guerrier se contenta donc de marcher sans faire de chichi, sentant le regard perçant de la créature peser dans son dos. Un silence lourd régnait et Zack mourrait d’envie de le briser. Mais il était probable qu’elle le ferait taire d’une manière ou d’une autre. Il trouverait bien le moment opportun pour lui faire part de sa requête… Leur marche perdura de longues minutes, voire près d’une demi-heure avant qu’ils n’arrivent enfin en vue d’une résidence à l’architecture plutôt coquette. Un joli petit cottage aux grandes baies vitrées. Capucine poussa le fils du Duc de Shola à entrer dans le bâtiment. Il remarqua au passage plusieurs sacs remplis de terre noire et riche ainsi qu’un contenant un peu nauséabond : probablement du fumier comme fertilisant pour les plantes. De plus, sur le comptoir de gauche se trouvait une fine poudre blanche reposant aux côtés de quelques ossements. Zack s’y connaissait peu en botanique. Ainsi, il jeta un regard à la fois interrogateur et dégoûté à sa geôlière. Mais qu’est-ce que… cette dernière se contenta de le prévenir de son sort en faisant allusion à sa poudre d’os… Non, mais c’était complètement fou, ça!
La cinglée aux airs de mûres s’approcha d’une table et lui lança une serviette en plein visage. Le semi-elfe regarda le morceau de tissu, puis sa geôlière et s’épongea sans la lâcher des yeux. Elle était peut-être très belle, mais elle était surtout terrifiante, il devait l’admettre. Il passa la serviette dans son cou, sur ses bras, puis sommairement dans ses cheveux. Le sous-chef des Lames Pourpres se fit rapidement interrompre alors que Capucine s’approchait de lui avec des cordes aux mains. Évidemment qu’elle le ligoterait, à quoi s’attendait-il? Elle le poussa à s’asseoir et le brigand s’exécuta sans un mot. Elle lui ligota donc les mains dans le dos, puis les chevilles aux pattes de la chaise où il siégeait. Elle déclarait que cette précaution était pour son propre bien. Elle n’avait pas totalement tort, car la crainte ressentie par le guerrier l’incitait parfois à agir promptement… pour sa propre survie.
La geôlière tira une autre chaise devant lui et souleva un point qui, aux yeux extérieurs, était d’une logique implacable. Comment se faisait-il, s’il était poursuivi par des truands et qu’il était en danger de mort, qu’aucune marque sur son corps ne pouvait témoigner de la véracité de ses propos? Visiblement, elle n’avait réellement aucune idée de qui il était, ce qui était une chance en soit. Il ne lui donnerait pas l’opportunité de découvrir son don si facilement. Il n’allait surement pas lui livrer le moindre de ses secrets sans en être obligé. La femme devant lui le toisait, les bras croisés sur sa poitrine.
- Vous pouvez ne pas me croire si c’est ce qui vous arrange, se contenta-t-il de répondre. Toutefois, le fait est que je suis effectivement poursuivi et que j’ai cru que cet endroit pourrait me permettre de me reposer. Point barre. J’ai certaines aptitudes au combat qui me permettent de bien me défendre, voilà tout. Et ce que je peux vous dire, c’est que ces gens qui me poursuivent n’en veulent absolument pas à mon opium. Ils n’en ont rien à foutre pour dire vrai. C’est ma tête qu’ils veulent. Alors, pardonnez-moi, mais à en croire vos propos, d’une manière ou d’une autre, je risque de crever dans les jours à venir.
Il garda ensuite le silence, quelques instants. Sa seule issue était de pouvoir quitter cet endroit. Mais il ne pourrait le faire tant qu’il n’aurait pas récupéré la relique de Saoirse. Mais où était « Günter » quand il en avait besoin? Il aurait franchement eu besoin d’un allié… pour peu qu’il le soit vraiment.
- Écoutez, j’ai un marché à vous proposer, articula-t-il, sentant la fatigue peser sur ses épaules. Je vais tout vous dire sur mes poursuivants. Le moindre détail. Ainsi, s’ils venaient à mettre les pieds ici, vous saurez à quoi vous attendre. Sans ça, je ne peux garantir la sécurité de votre jardin. Croyez-moi, ils sont doués dans leur champ d’expertise. En échange de mes infos, je ne veux qu’une seule chose. Vous avez pris mes effets personnels. Dans mon sac, il y avait une boîte noire, de la longueur d’une dague. Ramenez-la-moi – ainsi que son contenu – dans son intégrité, sans altération, et je vous révélerai tout ce que vous devez savoir. Gardez mes armes et mes autres effets, si vous le désirez. Marché conclu?
La magicienne était suspicieuse et il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Elle devait croire à un piège ou à un nouvel approvisionnement de drogue. Du moins, c’est le réflexe qu’il aurait eu lui-même. Néanmoins, il attendit sa réponse, gardant sur le silence sur toutes les autres petites questions qu’elle lui posa. Leurs regards se fondaient l’un dans l’autre à la recherche d’une quelconque explication, d’une quelconque faille à exploiter. Capucine était une femme brillante et rusée, il le sentait bien. Ce ne serait pas évident de pouvoir reprendre le dessus sur elle. Sans compter les pouvoirs surprenants qu’elle possédait… Un nouvel éclair fendit le ciel, illuminant la pièce au passage. L’ambiance était presque lugubre. Les deux humanoïdes pouvaient entendre la pluie se fracasser contre les fenêtres et les branches des arbres cogner contre la maison sous la force du vent. Vu le silence de la magicienne sur sa requête, Zack prit ça pour un non.
- Cette boîte ne contient ni arme, ni drogue, je vous assure, continua-t-il d’un ton plus impatient. Sa crainte était que d’autres gens ne vivent dans cette jardinerie et ne s’emparent du précieux bijou. Si tel était le cas, des têtes tomberaient rapidement, il le jurait solennellement… C’est seulement un objet important pour moi. N’avez-vous jamais possédé de souvenir cher à vos yeux?! Plus cher que toutes fleurs du monde?! Peut-être me voyez-vous comme un salopard de première – ce qui ne serait pas si loin de la réalité – mais j’ai un passé, un vécu, aussi. Et il se trouve que cet objet est la seule chose qui me reste d’une personne qui a été particulièrement précieuse à mes yeux.
Des images se mirent à envahir son esprit alors que son pouls s’accélérait. Ses pas foulant la terre meuble, ses bras s’écorchant alors qu’il dégageait les branches de son passage, le corps meurtri de Saoirse, son souffle faible, ses révélations… Un sentiment de panique l’envahissait, autant causé par des émotions qu’il refoulait depuis trop longtemps que par un manque évident d’opium. La dernière dose remontait à quand déjà? Oh et puis, ça n’avait plus d’importance puisqu’il se retrouvait à court. Des nausées le prirent d’assaut, bien qu’il y ait peu de chance qu’il vomisse puisque son estomac était totalement vide. Prenant de grandes respirations, il tenta de reprendre contenance et jeta un regard vers son « hôtesse ». Ça devait bien l’amuser… ou même pire : elle devait le trouver totalement pathétique. C’est qu’elle n’aurait pas totalement tort.
- Alors, pour ce marché? Fit-il d’une voix rauque. Ramenez-moi cette boîte et je vous dis tout. | |
| | | Capucine Magicien(ne) errant(e)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Jeu 2 Juin - 16:19 | |
| La posture de la magicienne laissait clairement comprendre qu’elle était peu ouverte à la négociation. Elle exigeait des explications de la part de son captif sans faire dans la dentelle. Elle n’était pas d’humeur à perdre son temps et sa priorité demeurait Magnolia. Il était hors de question qu’elle laisse un étranger mal engueulé mettre son oeuvre en danger. Ainsi, elle alla droit au but et ne détourna pas son regard de l’homme devant elle. Bien qu’au fond, elle admirait l’air de défi dans ces pupilles de bronze. Une partie d’elle ne pouvait s’empêcher de constater le charme fougueux de son compagnon imposé par les rouages du destin… Ce qui ne fit que rehausser sa méfiance. Elle n’avait jamais connu la sensation d’être attirée par quelqu’un et la simple idée que cela puisse se produire avec un vaurien irrespectueux des propriétés privées l’effrayait profondément.
Elle chassa prestement ces pensées quand ce Zackeriel prit la parole pour lui répondre aussi sèchement qu’elle le faisait depuis le départ. Il était fort de caractère, cela ne faisait aucun doute. Néanmoins, son attitude à révéler le minimum d’information, jumelé à son mensonge initial quant à son nom, mis une puce à l’oreille de la femme insecte. S’il était possible qu’il soit un talentueux guerrier, cela n’expliquait pas qu’il soit entièrement dénué de blessure. Il avait, après tout, théoriquement plus d’un adversaire et était fatigué. Sa geôlière s’attendait donc à voir quelques égratignures au minimum, ce qui n’était pas le cas. Elle nota mentalement qu’elle devrait porter une attention particulière à son état physique afin de se rendre au fond de l’affaire. En temps normal, elle ne se serait pas embarrassée avec une telle histoire; or, elle acceptait mal qu’on lui mente en plein visage.
La jardinière se redressa discrètement sur son siège à la mention que c’était des chasseurs de tête, façon de parler, qui en voulaient au semi-elfe. Elle était soulagée, d’un côté, que ses précieuses plantes ne soient en aucun danger… mais, de l’autre, son prisonnier avait omis de préciser si ses poursuivants étaient loin derrière lui ou s’ils lui marchaient sur les talons quand il s’est introduit illégalement dans le domaine. Il importait donc de faire une ronde du territoire avant la tombée de la nuit et, tout au moins, s’assurer que cette chaumière était bien verrouillée.
Capucine réfléchissait à fond à tous les scénarios d’invasion possible quand la voix du crétin blond s’éleva à nouveau. Elle fronçât des sourcils à la mention d’une entente à conclure. Depuis quand laissait-elle sous-entendre qu’elle était prête à négocier avec une pourriture qui lui mentait autant qu’il respirait? Certes, elle était plus qu’intéressée par les détails sur ces truands qui menaçaient à leur tour sa tranquillité si chèrement acquise, mais elle répugnait l’idée de devoir donner quelque chose en retour. La femme insecte releva le menton : lui ramener un coffret noir qui pourrait certainement contenir une arme? Voilà qui était absurde! Elle fixa l’homme devant elle, cherchant à comprendre ce qu’il manigançait. Elle était prête à lui accorder cette faveur… si elle pouvait savoir ce que contenait cette fichue boîte! Malheureusement, rien dans ses yeux ne donnait le moindre indice. Le tonnerre ne vint en rien influencer sa décision; elle n’était pas pressée d’aller récupérer ce bien mystère. Son interlocuteur, lui, cependant, n’était pas du même avis. Il pressa une fois de plus son hôte. Il plaida qu’il s’agissait d’un memento inestimable à ses yeux.
De marbre, la propriétaire des lieux ne se laissa pas impressionner par le soudain élan de colère de l’intrus. Il en faudrait bien plus afin de tirer sur une corde sensible qui la ferait sortir de ses gonds. Sans compter qu’elle se doutait que Zackeriel montrerait tôt ou tard des signes de malaise lié à son sevrage. Elle croyait que cela aurait pris plus de temps, mais elle devait avouer ne pas connaître le moment de la dernière dose d’opium de son captif. Elle s’abstint toutefois de le juger, attendant plutôt qu’il se calme avant de lui répondre.
- Non. fut le seul mot qu’elle utilisa en guise de réponse à la première question du semi-elfe. Son ton était tranchant, voire catégorique. Non, elle n’avait absolument aucun souvenir précieux et aucun objet qui pourrait lui faire perdre les moyens tel que ça semblait être le cas pour lui. Sa vie avait été un enfer… Elle ne s’était attachée à personne puisque, de toute façon, on ne voulait pas d’elle. Et combien de fois avait-elle souhaité ne jamais même venir au monde? Pour ce qui est de votre boîte, j’irai la chercher… à la condition de l’ouvrir devant vous. Sa décision était finale, qu’il en plaise ou non au consommateur d’opium. Vous aurez remarqué que je n’ai pas de poignée dans le dos : je ne suis pas une cruche. Si je ramène cette chose, je saurai ce que c’est.
Elle se leva d’un bond. Sans se soucier des jurons de son visiteur, elle quitta la pièce pour disparaître de la vue de celui-ci. Elle revint quelques minutes plus tard avec un mélange d’aconit napel en poudre en très petite quantité, dilué dans du vin rouge. Le premier ingrédient servait de sédatif nerveux (son effet est similaire à celui de la morphine, à vrai dire), qui pouvait s’avérer mortel assez rapidement si on en ingérait trop, alors que le deuxième venait contribuer au sommeil avec sa haute teneur en mélatonine. Cap montra brièvement le contenue de son miniature bol à l’intrus et, sans plus de cérémonie, le fit avaler à son parasite de table.
- Cela vous aidera a vous calmer les nerfs en attendant mon retour… fit-elle simplement.
Oh, il ne prendrait que quelques minutes à s’endormir et resterait ainsi pour de nombreuses heures. Il était d’ailleurs préférable qu’il ne sache pas qu’il venait d’être drogué avec de l’aconit napel, même si c’était dans le but de diminuer son inconfort. Par chance, on ne pouvait le goûter dans le mélange. Ainsi, le semi-elfe ne ferait que se demander pourquoi sa geôlière lui faisait ingérer une gorgée de vin avant de quitter le cottage.
Ce fut donc en presque tranquillité que l’insecte prit une longue marche pour retourner jusqu’à la cachette des effets personnels de son invité. Elle mit un moment à repérer cette fameuse boîte noire, qu’elle enveloppa dans une étoffe pour éviter qu’un malheur ne s’abatte sur l’objet. Après tout, elle avait l’intention de respecter la volonté de son prisonnier qui voulait voir la boîte inaltérée avant de lui révéler le moindre secret. Par la suite, elle fit un détour afin d’aller cueillir des légumes qui serviraient à faire une salade. Elle fut soulagée de voir Zackeriel dormir à poing fermé lors de son retour. Elle profita de son inconscience pour caresser ses cheveux, ainsi que contempler son visage. Il était beaucoup moins désagréable quand il ne passait pas son temps à se plaindre!
Dans un silence qui lui était habituel, la magicienne prépara son repas qu’elle savoura lentement. Elle se dirigea ensuite à la chambre pour y dormir quelques heures, ayant bien vérifié que tous les loquets de la demeure soient fonctionnels. À son réveil, elle revint aux côtés de son captif, qui n’avait toujours pas repris conscience. La tempête s’était calmée durant la nuit et il ne restait qu’une multitude de gouttes sur la végétation à l’extérieur. La journée elle-même s’annonçait fraîche, mais plus calme que la veille.
Lorsqu’elle entendit des grognements, la jardinière s’empressa d’amener un bol de yogourt qu’elle avait recouvert de petits fruits et de céréale à son prisonnier. Elle lui versa également une tasse de thé à la camomille, question de continuer à lui calmer les nerfs… puis, elle l’aida à manger tant bien que mal. Il n’était pas question qu’elle le détache de sitôt! Surtout qu’il ne lui avait pas donné la moindre goutte d’information encore! Une fois qu’il fut repu, Cap retrouva sa place en face de lui et enleva le morceau de tissu recouvrant la boîte noire.
- J’ai tenu ma part du marché… et, tel que je vous l’ai énoncé hier, j’ai bien l’intention de découvrir ce qui se trouve à l’intérieur de cette boîte afin d’éviter que ce ne soit un piège de votre part.
Doucement, elle ouvrit l’objet qui était évidemment hors de portée du captif. Elle fut surprise de n’y trouver qu’un collier, quoique charmant, à l’intérieur. Elle ferma la boîte quelques secondes plus tard, sans toucher à son contenu, puis la fit glisser jusqu’à Zackeriel. C’était donc le souvenir d’une femme qui le blessait de la sorte… Or, elle ne pipa mot en guise de respect. Elle n’était pas du genre à fabuler en se disant qu’il avait vécu un amour tragique et qu’il avait sombré dans l’opium dans le vain espoir d’oublier… Ou, encore, qu’il avait perdu celle qu’il l’aimait puisqu’il était incapable de se défaire de sa dépendance. Elle ne pouvait prétendre le connaître. D’ailleurs, il était en droit de posséder ce souvenir et, maintenant qu’il l’avait récupéré, il était mieux de parler.
- Maintenant, c’est à vous de tenir parole. décréta-t-elle en entamant son propre déjeuner. | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Mar 7 Juin - 11:00 | |
| Son regard couleur bronze toisa la jeune femme à la peau couleur améthyste. Il voulait retrouver cette boîte à tout prix, et ce, même si ça impliquait de foutre le bordel dans cet endroit. Parce que oui, tôt ou tard, elle baisserait sa garde et alors là, il ne se gênerait pas pour agir. La patience était une vertu, pas vrai? Bon… pas qu’il en possédait tant que ça, mais il saurait ronger son frein si le besoin s’en faisait ressentir. Les tremblements secouaient toujours son corps, ce qui le rappela son manque d’opium. Il se rappelait bien le premier sevrage de force qu’il avait vécu et il n’avait pas tellement envie de passer par là de nouveau. Encore une chance que Saros et Agrias étaient là, sinon il n’aurait probablement jamais pu sortir seul de cette damnée forêt. Finalement, Capucine se décida à répondre d’un ton tranchant comme lame de dague… et sa négation serra le cœur du brigand. Alors… il allait réellement devoir foutre la pagaille pour retrouver le souvenir de Saoirse? Cette jardinerie était superbe et ce serait un réel gâchis que de foutre le feu à un endroit aussi sublime. Mais s’il n’avait pas le choix… Toutefois, la magicienne continua de parler et déclara qu’elle irait chercher la boîte (ce qui le rassura) à la condition qu’elle puisse l’ouvrir devant lui. Elle était méfiante, il ne pouvait lui en vouloir pour ça. Une pensée traversa alors l’esprit du jumeau de Shola : et si elle décidait de garder le bijou en croyant qu’il l’avait dérobé? Cette idée même fit débattre son cœur et lui donnait envie de mordre. Si tel était le cas, il lui ferait payer cet affront… Zack devait faire attention à ses pensées, la paranoïa étant l’un des traits typiques du sevrage. Il le savait et en prit soudainement conscience. D’accord… il allait respirer et garder la tête froide. Si ça se trouvait, elle lui remettrait tout simplement le collier sans faire d’histoires, pas vrai? Mieux valait prendre des décisions au fur et à mesure que de se faire des histoires; ça lui éviterait de perdre la tête et de devenir un fou furieux paranoïaque. Néanmoins, il ne s’empêcha pas de jurer, étant donné que la situation ne lui plaisait guère, malgré tout. Avait-il réellement le choix de toute façon? Capucine se leva ensuite d’un bond et disparut de la vue du semi-elfe. Où était-elle passée? Elle quittait, comme ça, sans cérémonie? Et les bonnes manières, elle en faisait quoi? Baissant la tête, il jeta un regard à ses vêtements trempés et aux liens qui le maintenaient en place. Ces derniers étaient habilement exécutés, toutefois, ça ne l’empêcherait pas de se dégager. N’avait-il pas déjà réussi à se libérer une main de chaînes en métal? Il n’avait qu’à répéter l’expérience, soit : se disloquer le pouce pour permettre à son poignet de se dégager et ensuite replacer le tout pour laisser son autoguérison agir. Les cordes irriteraient surement sa peau, mais le sang agirait comme lubrifiant, ce qui n’était pas à négliger. Il s’affaira à mettre son plan à exécution quand soudain, la jeune femme violette revint vers lui avec bol dans les mains. Un regard suspicieux trôna au visage du guerrier. Elle lui montra le contenu et Zack put l’identifier comme étant du vin rouge. Non, mais… croyait-elle réellement qu’il était assez con pour avaler ce qu’elle lui tendait? Hé ho, il avait une brillante carrière au sein des Lames Pourpres, il n’était donc pas un débutant en matière d’arnaque. Jamais il n’allait avaler ça. Non sans un soupir d’irritation, Capucine le força à relever la tête et approcha la coupe de ses lèvres. Zack pinça ces dernières pour éviter que tout liquide ne pénètre dans sa bouche. Sans plus de cérémonie, la jeune femme lui boucha le nez. Oh ça, c’était vache… Le semi-elfe retint son souffle le plus longtemps qu’il put, jusqu’à ce que son corps n’en puisse plus et le force à ouvrir la bouche pour respirer. Elle profita donc de cette ouverture pour faire glisser le vint dans sa gorge, ce qui poussa le guerrier à s’étouffer… Néanmoins, la réaction physique naturelle l’incita également à avaler, et ce, malgré ses toussotements intenses. Merde… qu’est-ce qu’il y avait dans ce vin, hein?! Du poison? Est-ce que son pouvoir allait pouvoir le sauver contre des toxines destructrices? Il n’avait jamais expérimenté la chose, alors il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait… Le souffle rauque, il toisa sa geôlière du regard en attendant que les effets se fassent ressentir. Capucine déclara qu’il s’agissait simplement d’un calmant, puis quitta la maisonnette sans plus de cérémonie. Ouais, à d’autres… Furieux, Zack se débattit comme un diable sur sa chaise, tentant tant bien que mal de desserrer ses liens. Il criait de colère et se secouait dans tous les sens. Son manège dura de longues minutes, jusqu’à ce qu’une fatigue incroyable le prenne d’assaut. Oh… ce n’était pas du poison, c’était une drogue. Elle voulait le faire dormir, or, il ne lui donnerait pas cette joie. Le sous-chef des Lames Pourpres secoua la tête dans tous les sens, tentant d’éclaircir son esprit qui s’embrouillait. Il combattit le sommeil du mieux qu’il put… mais perdit rapidement la lutte. Sa tête se balança vers l’arrière et il sombra dans un sommeil sans rêves. ********************************************** Il grognait bien malgré lui. Sa bouche était pâteuse et un mal de bloc lui martelait les tympans. C’était probablement un effet secondaire de la drogue que Capucine avait glissé dans ce bol de vin. Combien de temps avait-il dormi? Il leva lentement la tête et une douleur vive lui prit au cou, probablement parce qu’il avait dormi dans cette position tout le long. Tout était encore flou devant ses yeux et il se sentait encore un peu dans les vapes. Il mettrait quelques minutes à reprendre le dessus. Néanmoins, malgré le manque de précision de sa vision, Zack put percevoir la magicienne qui revenait près de lui et s’installait à ses côtés. Elle lui tendit une cuillérée d’une substance un peu visqueuse qu’il finit par identifier comme étant du yogourt. Elle avait visiblement rajouté des céréales d’avoine et des petits fruits sur le dessus, histoire d’ajouter un peu de consistance à ce repas… matinal? Ah, des bleuets! Zack adorait ça. En temps normal, il aurait refusé de manger, mais il était encore un peu abruti par la drogue, ce qui le rendait plus docile. Ainsi, il avala son repas au complet sans faire de chichi et but même quelques gorgées de tisane. Une fois que le tout fut ingéré, la jeune femme se débarrassa de la vaisselle, puis vint s’installer devant lui. Elle tenait un paquet enrobé dans du tissu entre ses mains. Elle retira le linge, ce qui permit au fils du duc de Shola de voir ladite boîte noire. Une vague de soulagement le prit d’assaut alors qu’elle ouvrait cette dernière pour en découvrir son contenu. D’où il était, il pouvait constater que le collier de Saoirse était en parfait état. Capucine referma le boîtier, puis le fit glisser jusqu’à Zack. Ce dernier, sans plus attendre, leva son pied pour ensuite le déposer sur le précieux contenant, puis poussa un soupir. Elle n’avait pas tort : c’était à son tour de tenir parole. Il allait être juste avec elle et lui dire ce qu’il savait. C’était la moindre des choses au fond. Capucine mangea à son tour son yogourt et le fixait, attendant visiblement qu’il déballe son sac. - Afin que vous puissiez comprendre qui me poursuit, je vais vous faire un bref résumé de qui je suis, commença-t-il. Évidemment, ce ne sera pas à mon avantage, mais cette information vous sera essentielle. Je m’appelle donc Zackeriel de Shola et je suis le sous-chef d’une organisation qui s’appelle les Lames Pourpres. Un clan de malfrats, plus précisément, œuvrant dans divers domaines, comme la contrebande d’armes, le trafic de drogue, la vente d’esclaves, le larcin et j’en passe. Mon frère jumeau, Uriel, est à la tête du clan. Or, il y a quelques années, j’ai voulu quitter le milieu et l’emmener avec moi. Je voulais qu’on refasse peau neuve dans un milieu loin du clan. Uriel n’a pas aimé mon initiative. Il faut savoir que mon frère est particulièrement soupe au lait, beaucoup plus que moi. Surprenant, hein? Mais c’est un type bien malgré tout, je vous assure… Bref, il n’a pas apprécié ma « traîtrise ». Lui et sa bande m’ont laissé pour mort sur le bord d’un lac. J’ai été un moment à errer, j’avais perdu le moindre souvenir de tout ça. Je vous épargne les détails un peu emmerdants pour en venir au fait. Ça fait trois ans que je suis sensé être mort. Or, mon état de vivant est venu aux oreilles du clan. Visiblement, certains d’entre eux veulent terminer le travail. C’est le cas de Vera et Alek qui sont des fanatiques de mon frère… plus qu’Uriel lui-même, vous voyez le genre. Ils m’ont vu alors que je voyageais à cheval près d’ici. Alek est totalement cinglé et aime particulièrement torturer ses ennemis de la façon la plus originale possible. Mais la pire, c’est Vera. Elle ne possède ni émotions, ni remords. Elle tuerait des gamins simplement parce qu’ils traînent sur la route devant elle. Ils sont accompagnés de leurs sbires. En tout, ils sont une quinzaine. Armés jusqu’aux dents. J’ai pu fuir parce que je les connais bien et je sais comment ils travaillent. Personnellement, je doute qu’ils trouvent cet endroit; j’ai pu les semer avant de venir me réfugier ici. De plus, personne ne possède de dons spéciaux dans ce groupe, donc ils n’ont pas cet élément de surprise, je vous assure. Le regard de la magicienne était méfiant. Après tout, ne venait-il pas de lui avouer ouvertement qu’il était un brigand recherché? L’idée qu’elle sache qui il était réellement ne lui plaisait guère. Pour une fois qu’on ne voulait pas sa peau… Or, il venait de détruire toutes ses chances qu’on le laisse tranquille une bonne fois pour toutes. Mais il avait donné sa parole et il n’était pas du genre à revenir là-dessus simplement pour se donner bonne figure. Les effets de la drogue se dissipaient enfin et le semi-elfe commençait à avoir les idées plus claires. Il pourrait peut-être mettre sur pied une tentative d’évasion maintenant qu’il pouvait réfléchir convenablement. Sa geôlière – quoiqu’un peu étrange – ne manquait pas de charme et possédait effectivement une beauté exotique, mais il n’avait pas l’intention de jouer les hommes de compagnie simplement parce qu’elle ne lui faisait pas confiance. Tournant les poignets dans ses liens, le guerrier réalisa que sa fougue de la veille lui avait permis de les desserrer un tantinet. Voilà qui était une bonne nouvelle en soi. Il allait simplement effectuer le même manège que la fois où il avait pu se défaire des chaînes de Khanrell… Le jeune homme resta silencieux alors qu’il tortillait sa main dans tous les sens. Capucine ne disait rien non plus et semblait jongler avec les informations dans sa tête, ce qui était un avantage pour Zack. Il attendit donc qu’elle sorte de la pièce pour tirer un bon coup sur son poignet. La peau se déchira et le sang se mit à couler, ce qui lui soutira une grimace de douleur. Son pouce se disloqua enfin et il se mordit l’intérieur de la bouche pour ne pas émettre de grognement. Il replaça donc son membre meurtri en l’appuyant contre sa jambe puis s’empressa de défaire le lien qui maintenait sa main gauche en place. Son don de guérison enveloppa rapidement ses blessures d’une douce lumière blanche et les plaies disparurent rapidement. Une fois ses deux mains libérées, il défie les cordes qui retenaient ses pieds, puis empoigna la boîte noire qu’il glissa à moitié sous sa ceinture, sur sa hanche droite. Dans un bond, le brigand se releva en position debout, s’étira brièvement pour délier ses muscles endoloris, puis s’éloigna aux pas de course vers la porte de la maison. Il ouvrit celle-ci à la volée et entendit l’exclamation de Capucine derrière lui. Il lui jeta un bref regard puis sortit du cottage avec empressement. Ses pas foulèrent l’herbe fraîche recouverte de rosée et il contourna un immense chêne avant d’opter pour le chemin de droite. C’est alors qu’il s’arrêta net : là, devant lui, se trouvaient d’immenses rosiers. Il y en avait à perte de vue. Les fleurs rouge rubis étaient sublimes, il devait l’admettre, mais pourrait-il se retrouver dans ce dédale? Ce n’était pas le chemin qu’il avait emprunté pour se rendre à la maisonnette... Merde, ce jardin était un véritable labyrinthe! Se retournant, il tenta de se repérer, quand il vit une racine jaillir de l’arbre centenaire. OH QUE NON! Il pivota sur lui-même pour éviter le projectile naturel, puis fit une roulade pour en éviter une autre. Une autre racine faillit s’en prendre à sa cheville, mais il fut plus rapide, cette fois. Vif comme un félin, il se remit sur pieds et recommença à courir, sautant à gauche, puis à droite pour éviter des plantes qui tentaient de se saisir de lui. C’était un véritable cauchemar! La nature entière était contre lui et voulait sa peau! Il avait l’impression que chaque fleur était une menace, ce qui n’aida en rien sa paranoïa due à son sevrage. Du muguet? AHAH! C’était mignon, mais tellement hypocrite! Et que dire de la lavande… elle servait de parfum, mais lui sauterait dans les yeux dès qu’elle en aurait l’occasion! Il suivit ensuite un chemin vers la gauche puis passa près de quelques sculptures de plâtre représentant de gracieux animaux de la forêt. Tout lui paraissait suspicieux! De la petite violette au lichen sur les pierres. Néanmoins, il était à bout de souffle et prit un moment pour respirer un peu. Erreur fatale. Des branches aux épines acérées lui encerclèrent les bras et les jambes. Zack hoqueta de stupeur et jeta un coup d’œil sur le végétal qui le tenait prisonnier. Le fautif était un petit arbre aux fleurs rosées et dont le centre était couleur perle. Des églantines?!! Douce ironie… devait-il y voir un signe? Les dents serrées, il jura ouvertement et se remit à se débattre comme un lion en cage. Les épines s’enfonçaient dans sa peau, creusant ses vêtements et perçant sa peau. Le brigand tira férocement sur son bras droit et réussit à rompre la branche qui le retenait de ce côté. Le morceau de bois tomba au sol et automatiquement, son don de régénération incontrôlé se mit en branle. Zacky releva la tête et sursauta en constatant que Capucine se tenait devant lui, bien droite. - Laissez-moi partir, grogna-t-il entre ses dents. De toute façon, vous serez plus en sécurité si je ne suis pas dans les parages. Et puis, il n’est pas question que j’attende de mourir ici sans ne rien faire. Croyez-moi. Il s’était toujours battu pour sa liberté. Ça n’allait certainement pas s’arrêter maintenant. Bon, après… il fallait pouvoir sortir de cette maudite jardinerie sans se perdre! | |
| | | Capucine Magicien(ne) errant(e)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Dim 12 Juin - 18:40 | |
| La femme à la peau de teinte mauve parme ingérait son premier repas de la journée sans se presser. Son attention était davantage portée sur l’homme assis en face d’elle et le marché qu’ils avaient conclu la veille. Ayant tenu parole, elle s’attendait à ce qu’il fasse de même et crache enfin le morceau. Là seulement, Capucine pourrait-elle évaluer toute l’étendue du danger qui planait sur Magnolia depuis l’arrivée rocambolesque de cet intrus à la tignasse blonde. La protection de sa jardinerie était sa priorité; or, elle ne voulait aucunement se montrer impatiente et risquer de faire oublier des détails à son interlocuteur. Elle allait s’impatienter de son silence lorsqu’il se décida enfin à prendre parole.
Ainsi, ce Zackeriel faisait partie de l’organisation des Lames Pourpres, voire qu’il en avait été le sous-chef… ce qui n’augurait rien de bon pour la magicienne. Elle avait maintes fois eu vent des activités illicites du groupe puisqu’elle était parfois appelée à se rendre à la capitale sholienne pour le travail. Elle avait également été approchée pour aider des sous-traitants des Lames Pourpres pour leurs cultures de différentes drogues, contrats qu’elle avait toujours refusé par principe. Jamais elle n’accepterait que ses plantes servent à détruire la vie des gens. C’était une chose de se servir des propriétés sédatives et analgésiques de l’opium, mais une toute autre quand ce n’était que dans un but de récréation.
La jardinière ne releva pas l’humour de son captif à propos de son caractère irascible. Elle n’avait pas la tête à rire en écoutant cette histoire d’émancipation qui avait mal tournée. Elle ne savait que trop bien que les gens qui tombaient dans une dépendance de la drogue et d’autres activités criminelles étaient dangereux, sans compter qu’on acceptait mal que quelqu’un ne brise les rangs d’une association telle que les Lames Pourpres. Le fait qu’ils soient plus d’une quinzaine aux trousses de cet idiot devant elle était plutôt inquiétant. Elle maîtrisait peut-être bien son environnement, mais rien ne prouvait qu’elle parviendrait à tous les terrasser s’ils venaient à s’introduire également en Magnolia. De plus, son visiteur croyait hypothétiquement les avoir semés avant de se réfugier dans la jardinerie, mais rien ne prouvait à la semi-insecte que personne n’était capable de suivre sa piste jusqu’ici. Cependant, si ce qu’il affirmait était vrai, elle avait un avantage indéniable sur ce groupe de par ses dons magiques.
Elle chercha donc la façon la plus efficace d’éliminer le danger que représentait les sbires d’Uriel qui, d’ailleurs, l’intimidaient bien plus que le forcené à l’autre bout de la table. Elle était réticente à l’idée de courir le risque qu’ils ne se rendent jusqu’à son domaine. Elle savait que sa puissance avait des limites. Elle ne tenait pas, non plus, à mourir aujourd’hui. N’empêche qu’elle devait agir vite si elle voulait que les chances restent de son côté. Elle avait, après tout, déjà perdu toute une nuit pour voir à la défense de Magnolia. C’est pourquoi il était primordial qu’elle agisse dès maintenant. Il n’y avait qu’une chose à faire pour s’assurer de beaux jours.
Elle se leva dans un silence tendu et laissa son invité forcé seul à la table. Elle ne pouvait plus se préoccuper de lui. Elle récupéra plutôt sa cape, qu’elle enfila prestement, en plus d’une concoction servant à calmer les nerfs. Il y avait quelque chose dans le regard déterminé de Zackeriel qui hantait son esprit et le ramenait constamment à son esprit, et ce, même quand elle ne voulait plus lui donner la moindre attention. C’est la raison pour laquelle elle avait décidé de lui donner un dernier breuvage pour l’aider à combattre les symptômes du sevrage pendant son absence, en plus de lui proposer de le guider vers la sortie du domaine une fois qu’il serait débarrassé de sa dépendance. Quel ne fut pas son agacement de constater que ce crétin était en train de se sauver par la porte!
- Zackeriel!
Elle déposa la fiole qu’elle tenait sur la table, puis serra les poings. Cet homme n’avait-il pas la moindre once de patience? S’il avait attendu une minute de plus, voire simplement trente secondes, elle lui aurait expliqué son plan de désintoxication et l’aurait elle-même libéré de ses liens. Mais non, il devait prendre ses jambes à son cou et lui causer un plus grand mal de tête! La magicienne se lança à sa poursuite dans un vain effort de l’arrêter suffisamment longtemps pour lui faire entendre raison. De toute évidence, le semi-elfe apprenait vite. Il fuyait alors les racines que la femme mauve lançait vers lui et ignorait ses appels.
Heureusement, Capucine n’était pas aussi pressée que le criminel. Elle marchait rapidement derrière lui, mais se ménageait. Disons qu’elle n’avait pas tout à fait les mêmes obstacles sur sa route que l’ancien sous-chef des Lames Pourpres. Elle avait, d’autre part, passé une bien meilleure nuit et son corps n’essayait pas de se défaire de la moindre dépendance. Ainsi, elle le suivait au travers des différentes sections de sa jardinerie. Bientôt, elle cessa de lancer la moindre plante après le fuyard et conserva son énergie pour lui envoyer le coup de grâce au moyen de ses églantines. La magicienne pinça les lèvres à voir l’énergumène abîmer sa plante chérie, mais cela ne l’empêcha pas d’aller se planter droit devant lui. Elle posa sur l’homme un regard dur, dans lequel brillait une flamme de colère.
- Certaines aptitudes au combat qui vous permettent de bien vous défendre, vous disiez?
Le ton de la jeune femme était acerbe. Elle avait percé le secret du blondinet : il possédait un pouvoir de guérison, à en voir la lumière blanche qui enveloppait chacune de ses blessures au fur et à mesure qu’elles se produisaient. Malheureusement pour lui, son arrogance venait d’éteindre le peu de compassion qu’il restait dans le coeur de la jardinière. S’il s’était montré davantage docile, elle se serait adouci et lui aurait accordé plus de liberté. Il avait toutefois choisi de n’en faire qu’à sa tête. Soit! Elle lui montrerait à quel point elle pouvait être impitoyable.
- Je n’ai aucun besoin de vous pour défendre mon domaine, Zackeriel de Shola! Tout comme je n’avais aucune intention de m’embarrasser de votre présence éternellement. Capucine se rapprocha de lui, au point où leur souffle se mêlait l’un à l’autre. Vous semblez vous croire mieux placé que moi pour trouver la sortie. Je ne vois donc plus le besoin de vous escorter jusqu’à la porte, d’autant plus que je n’ai plus de temps à vous consacrer. Voyons à quel point vous êtes compétent.
Sur ce, elle se redressa et le fusilla du regard une dernière fois. Elle recula de quelques pas avant de se retourner, puis de lancer un dernier message par-dessus son épaule : « Bonne chance. » Elle s’éloigna d’un pas décidé et attendit de disparaître derrière des cerisiers aigres avant de relâcher son emprise sur le brigand. Décidément, elle n’aimait pas comment son coeur s’était mis à battre la chamade quand elle s’était approchée du visage de l’homme recherché. Elle était parvenue à cacher son malaise, car elle était particulièrement furieuse contre lui, mais elle n’avait jamais rien ressenti de tel auparavant. Étant incapable d’identifier le phénomène qui se produisait en elle, elle préféra se hâter à s’en aller. Elle se dirigea vers son écurie, où elle n’avait que son cheval andalou gris. Sans perdre un instant, elle le sella et monta sur son dos. Elle s’empressa de guider sa monture à l’extérieur de Magnolia. Elle galopait à vive allure sur le chemin menant à la jardinerie, puis s’arrêta net à l’orée de la forêt. Elle conserva le silence un instant, question de s’assurer qu’il n’y avait pas de mauvaise surprise de cachée dans les buissons. Lorsqu’elle fut satisfaite de sa solitude, elle ferma les yeux et tendit les bras de chaque côté de son corps. La magicienne fit alors appel à toutes ses capacités pour ordonner à la forêt de se réaménager selon ses désirs. Elle demanda à l’arbre, jusqu’au plus infime brin d’herbe, de se déplacer de façon à ce tout sentier ayant préalablement existé soit remplacé par un autre. Ce remue-ménage à grande échelle permit d’effacer les traces de cet insolent contrebandier. À bout de forces, la femme insecte pris appui sur l’encolure de sa monture quelques instants. Elle devait déguerpir au plus vite et rentrer chez elle!
Le chemin du retour se fit avec la même allure qu’au départ, Capucine craignant de s’exposer dans un tel état de faiblesse. Elle sentit ses épaules s'affaisser dès qu’elle mit le pied à terre dans son écurie. Elle remercia son étalon avec une pelletée de moulée et d’herbe fraîche, puis l’embrassa sur le museau avant de le quitter. Elle regagna la chaumière temporaire où elle avait dormi la nuit dernière et y mangea un dîner plutôt léger. Elle rangea ensuite les cordes qui avaient retenu le semi-elfe en place jusqu’au matin. Elle secoua la tête : mieux valait ne pas s’attarder à son sort. Elle avait beaucoup de travail sur la planche! Le monde n’avait pas cessé de tourner parce qu’il s’était introduit par effraction chez elle.
La jardinière s’enfonça alors plus loin dans son domaine, jusqu’à atteindre la cabane où elle confectionnait des terrariums à la demande de nobles bien nantis. Elle avait acquis de nombreux pots de verre aux formes diverses lors de son dernier passage à Alombria, près des frontières séparant le royaume ennemi du Désert. Elle avait détesté la chaleur accablante de la région, mais devait admettre que ses efforts en avaient valu la peine. Ces vases étaient à couper le souffle! Et leur beauté ne ferait qu’augmenter une fois qu’elle en aurait terminé avec eux. Elle les transporta un à un sur sa table de travail à l’extérieur puis, sous le couvert des saules pleureurs et à la portée de la mélodie du lac devant elle, la femme mauve s’affaira à créer de minuscules écosystèmes dans leur enveloppe de verre. Elle ne vit pas le temps passer tant elle était concentrée sur sa tâche. Rien ne lui plaisait davantage que jouer dans la terre. Elle usa du peu de magie qui lui était revenu pour s’assurer que ses plantes s’habituaient à leur nouvel environnement.
Elle était à mettre la touche finale à un de ses terrariums quand elle entendit un bruissement non loin, le tout accompagné par des jurons devenus bien trop familiers à ses oreilles. Sans même lever le regard, elle poussa un soupir. Cet abruti n’était-il pas sensé chercher la sortie? Il faisait un bien piètre travail en ce sens. D’où elle se tenait, Capucine ne voyait que ses pieds qui s’étaient arrêtés un instant, probablement pour l’observer, avant de se diriger vers un tournant dans le sentier.
- Ce n’est pas par là… fit-elle, exaspérée que son compagnon soit parvenu à s’enfoncer aussi loin dans la jardinerie. | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Lun 13 Juin - 13:25 | |
| Les dents serrées, le brigand se débattait comme un diable dans l’eau bénite alors que sa geôlière lui lança une réplique cinglante bourrée d’ironie. Non mais quel culot! Quelle arrogance! Quelle poufi… Et voilà qu’elle s’approchait de lui à un point tel que leur souffle ne fit qu’un. D’un ton bas chargé de haine, la jeune femme l’invectiva et en profita pour le mettre au défi de trouver la sortie sans son aide. Oh elle voulait voir de quel bois il se chauffait? Il allait relever ce défi et lui montrer qu’elle n’était pas la seule à avoir plus d’un tour dans son sac. L’idée de lui cracher au visage passa par la tête du semi-elfe, mais il s’abstint; tout d’abord parce qu’elle fut plus rapide que lui et s’éloigna, mais aussi parce qu’il désirait mettre toutes ses chances de son côté. Sans plus de cérémonie, Capucine s’éloigna en lui balançant un bref « bonne chance », puis les branches de l’églantier relâchèrent leur emprise acérée. Les membres du guerrier étaient sanguinolents, mais il n’en n’avait cure, sachant que son don se chargerait de régler cet épineux problème.
Les poings serrés, le semi-elfe lança une volée d’insultes à l’intention de la magicienne, puis tourna les talons en direction de la végétation plus dense. Bien que son niveau de paranoïa baissa d’un cran, Zack devait admettre qu’il restait méfiant. Après tout, rien ne lui disait que la jeune femme ne pourrait revenir sur sa décision et décider de s’en prendre à lui. Il avait l’impression que les fourrés étaient plus denses sur son passage et que les arbres s’étaient resserrés. Cette étrange sensation ne le quitta pas un seul instant et il hyperventila à quelques moments sous cet effet de pression sur sa personne. Ce jardin n’avait rien de naturel. Tout était touché par la magie, il pouvait le sentir. Pendant un bref instant, il se demanda comment une seule femme avait pu bâtir un tel lieu. Très certainement des années de travail acharné. Et puis, pourquoi vivait-elle seule ici? N’avait-elle aucun employé? Aucun ami? Au membre de sa famille? Shola était un territoire si vaste et il fallait qu’il tombe sur la seule ermite de la place!
Capucine avait un truc de dérangé, il en était certain. Personne ne pouvait vivre constamment seul. Le contact avec d’autres humanoïdes étaient plus forts que tout, il en savait quelque chose. Peut-être devrait-il s’en méfier davantage, tout compte fait. Et puis, peut-être était-elle comme une mante religieuse? Elle attirait des hommes comme lui sur son territoire, puis leur dévorait la tête après une soirée torride! Et elle utilisait les restes pour faire cette sordide poudre d’os pour ses plantes! OH MON DIEU, Capucine était une plante carnivore!! Pauvre Zacky, et voilà qu’il divaguait… Elle n’était pas une plante voyons! Elle n’avait pas de feuilles ni de fleurs… et puis, elle mangeait du yogourt. Les plantes, ça ne bouffaient pas de produits laitiers! Des mouches peut-être, mais pas du yogourt… Est-ce qu’il arrivait à Capucine de manger des mouches? Ça devait avoir un goût infect… En plus de vibrer dans la bouche! Voilà qu’il était grotesque à présent… Merde, ça faisait combien de temps qu’il marchait, là? Il avait l’impression qu’il enjambait des racines et poussait des fougères du pied depuis des heures. Le soleil brillait encore de mille feux dans le ciel, mais la douce clarté du jour avait du mal à se rendre jusqu’à lui tant le feuillage des arbres était dense. Sans parler de ces conifères titanesques qui garnissaient ce mélange habile de végétation. Tiens, ça sentait drôle… Pourtant, ça ne venait pas de lui. Et il venait maintenant de découvrir que certaines plantes sentaient la merde! Et bien. Son répertoire de botanique venait de s’agrandir d’un cran. À cette découverte des plus palpitantes (not), Zack jura bruyamment. Cet endroit allait réellement le rendre débile!
Il poussa une nouvelle branche, puis tomba face à face avec quelques bâtiments en rondins… ainsi qu’une Capucine penchée sur un globe de verre qui ne lui accorda aucun regard. Le brigand sentit alors sa pression monter d’un cran et il se mordit l’intérieur de la bouche pour ne pas invectiver davantage la magicienne violette qui se foutait visiblement de sa gueule. À la place, il prit une grande inspiration puis nota un sentier vers la droite. Il décida donc de le prendre et se figea alors que la jeune femme lui lança un « Ce n’est pas par-là » à la volée. Il tourna ensuite les talons puis prit l’autre sentier qui se dirigeait, cette fois, vers le sud. Au passage, il leva une main au-dessus de sa tête et fit un doigt d’honneur à la jeune femme. De par le long soupir d’exaspération qu’elle poussa, il comprit avec satisfaction qu’elle avait vu ce geste.
Sa balade forestière fut beaucoup plus longue qu’il ne l’aurait initialement cru. En fait, il était totalement perdu. Il fallait dire qu’il n’avait pu vraiment noter l’endroit par où il était arrivé… De plus, il avait cette drôle d’impression que la configuration du jardin avait changée. Certaines sections de Magnolia lui étaient familières, mais il était persuadé qu’elles étaient situées à un tout autre endroit du repaire. Était-ce possible? La sorcière avait-elle pu manipuler les plantes au point de les bouger carrément d’endroits? Voilà que cette jardinerie prenait un tout autre aspect lugubre. La nuit tomba et la faim le tenaillait. Toutefois, sans trop savoir pourquoi, Zack n’avait commis aucun geste pouvant nuire à la végétation des lieux. Il aurait pu détruire des buissons par simple envie de vengeance, mais il s’en abstint, reconnaissant tout le travail qu’avait fait la jeune femme en conservant cet endroit. Ainsi, il se contenta de s’installer au pied d’un bouleau pour dormir, resserrant ses bras autour de son corps dans l’ultime désir de se réchauffer. La nuit était si fraîche qu’un petit nuage de vapeur pointait timidement le bout de son nez à chaque respiration du semi-elfe. Néanmoins, cela n’empêcha en rien les lucioles de valser lentement au-dessus de sa tête. Splendide spectacle qui occupa son esprit, l’empêchant de ressasser ses démons continuellement…
Les premiers rayons du soleil apparurent au-dessus de sa tête, perçant avec beaucoup de mal la dense végétation. Zack n’avait que très peu dormi, le froid le gardant réveillé bien malgré lui. L’avantage de se trouver dans une jardinerie était qu’il n’avait pas à avoir peur de potentiels prédateurs, puisque les seuls animaux s’y trouvant étaient des oiseaux et quelques rongeurs. Toutefois, cela impliquait également qu’il n’y avait pas de gibiers à chasser… Ayant beaucoup réfléchi sur sa situation, le semi-elfe prit une décision qui irait à l’encontre des valeurs de Capucine : s’il était obligé de vivre en forêt, alors il tomberait en mode survie. Il mangerait les fruits qu’il trouverait, casserait les branches lui bloquant la route et couperait du bois pour le feu en soirée. Il n’allait certainement pas mourir de faim et de froid simplement pour les beaux yeux de la damoiselle! Il avait survécu jusqu’ici grâce à cet instinct qu’il possédait naturellement et ce n’était certainement pas maintenant qu’il allait se laisser tuer à petits feux. Ainsi, il continua son chemin vers le sud, poussant les branches qui se trouvaient sur son passage sans ménagement et se débattant parmi les fourrés. S’il continuait toujours dans la même direction, il y avait des chances d’atteindre la muraille de pierres et il n’aurait qu’à longer cette dernière pour trouver la sortie. Il y passerait plusieurs jours s’il le fallait, mais il allait sortir d’ici!
Malheureusement pour lui, il ne croisa la route d’aucun arbre fruitier et ne vit aucune fruit sauvage sur son passage. Ce n’était pas plus grave! Il jeûnerait. Il savait d’expérience qu’il pouvait passer plusieurs jours sans manger… Ce qui l’embêtait davantage, c’était l’eau de sa gourde qui s’amenuisait dangereusement. Il allait être obligé de partir en quête d’eau. Ignorant les étourdissements et les maux de tête dus au sevrage, il continua sa route malgré la fatigue qui pesait sur ses épaules. La journée fut longue et laborieuse. Il dût d’ailleurs s’arrêter à quelques reprises pour se reposer. La nuit commençait à tomber et la température chutait à nouveau. Il était hors de question qu’il passe une autre nuit à grelotter! Il avait besoin de sommeil après tout. C’est alors que cette pensée traversait son esprit qu’il sortir enfin de la forêt… pour se retrouver nez à nez avec les cabanons qu’il avait initialement trouvés. Comment avait-il fait pour se retrouver à la case départ? S’approchant de ces derniers, il constata que le loquet brisé avait été remplacé. Bon… première des choses, il devait faire un feu pour se réchauffer, après, il trouverait une façon de briser à nouveau ce cadenas pour aller se réfugier dans l’une de ces minuscules chaumières. Par chance, Zack remarqua un amoncellement bien cordé de petits rondins de bois – probablement du bois de chauffage qu’accumulait Capucine en vue des températures froides. Le jeune homme creusa donc le sol de ses mains pour former un creux, puis ramassa des cailloux de la grosseur d’un poing pour créer un cercle de pierres. Il rafla quelques rondins et utilisa de gros morceaux d’écorce comme « bois d’allumage ». Il disposa le tout dans le cercle de pierres, puis fracassa deux cailloux l’un contre l’autre à plusieurs reprises afin de créer des flammèches. Où il était situé, Zack était à l’écart des arbres et des fougères, ce qui était parfait en soi : il ne désirait tout de même pas être à l’origine d’un feu de forêt qui, au final, aurait raison de lui!
Le crépitement des flammes monta à ses oreilles et une douce chaleur l’envahit enfin, l’incitant à pousser un soupir de satisfaction. Les tremblements de froid le quittèrent bientôt, bien que ses autres malaises fussent toujours présents. Il avait une faim de loup, mais se contenta de boire de l’eau pour se donner l’illusion d’avoir l’estomac rempli. Il resta là de nombreuses minutes, touillant le brasier grâce une branche arrachée à un érable et qui lui servait de tisonnier. Tournant son regard couleur bronze, il nota l’un des cabanons et regarda le loquet. Il pourrait en venir à bout en le fracassant avec un rocher… Tendant sa main droite vers un caillou plus gros que sa main, il se saisit de ce dernier, puis approcha d’un cabanon d’un air décidé. Il se donna un élan… puis sentit une racine lui entourer le poignet! AH MERDE!!
Le lien végétal le tira brusquement vers l’arrière, passant près de le faire renverser au sol. Il échappa son outil improvisé, puis d’autres racines lui enserrèrent la taille et l’autre main. Une pression insurmontable le força à plier et l’obligea à opter pour une position à genoux, au sol. Une Capucine furieuse s’avança vers lui d’un pas assuré.
- Quoi?! Vous pensiez peut-être que j’allais gentiment me laisser crever de froid?! Je me retrouve dans un environnement hostile, alors oui, j’utilise les grands moyens pour rester en vie!
Une chaudière de terre à la main, la magicienne renversa le contenu sur les flammes, les étouffants nets sous les yeux découragés du brigand. Elle l’invectiva d’insultes, visiblement mécontente de voir qu’il avait osé allumer un feu de camp.
- Je sais ce que je fais, ce n’est pas le premier feu que j’allume, voyons! Et je n’ai jamais causé le moindre incendie! Mais merde, vous êtes complètement folles!? Avez-vous déjà vécu hors de votre petite jardinerie? Des tas de gens, à l’extérieur, font des feux de camps tous les jours pour se réchauffer, bordel! Arrêtez de croire que tout ce que je fais est essentiellement tourné contre vous. Je ne peux pas en dire la même chose, par contre!
Piquée à vif, la jeune femme s’avança vers lui lentement. Il avait l’impression de voir le défunt brasier dans ses yeux presque noirs aux pupilles verticales. Elle approcha de nouveau visage à quelques centimètres du sien afin de pouvoir lui jeter son venin sans avoir à lever le ton. C’était la deuxième fois qu’elle agissait de la sorte, à croire qu’elle usait régulièrement de cette techniquement pour intimider ses adversaires. L’envie de lui cracher au visage revint en tête du guerrier. Mais une autre idée lui traversa plutôt l’esprit. Il avait envie de la déstabiliser totalement, plutôt que de l’insulter encore davantage. Elle vivait visiblement en autarcie depuis un certains moments et elle ne semblait pas avoir beaucoup de contacts avec des gens de l’extérieur… C’est alors qu’un sourire naquit sur les lèvres du semi-elfe. Sans crier gare, il fit un mouvement vers l’avant et posa rapidement ses lèvres sur celles de la magicienne. Il lui vola ainsi un baiser rapide et fougueux avant qu’elle ne comprenne la situation et ne recule rapidement, visiblement saisie par ce geste.
- Bah quoi? N’avez-vous jamais aucun contact avec personne? S’enquit-il avec un sourire amusé. Ça semble être votre premier baiser! Si tel est le cas, vous m’en voyez ravi, voire PRESQUE honoré!
Évidemment, une gifle retentit rapidement et Zack l’accueillit sans broncher. Son sourire restait néanmoins collé sur son visage. Il était visiblement amusé de la situation.
- Tiens tiens tiens, mademoiselle a un point faible visiblement! Elle n’aime pas les contacts physiques? Voilà qui est bien dommage. Vous qui avez un si joli minois, vous devez en faire tourner, des têtes, pas vrai? Non? Alors les hommes sont aveugles pour ne pas voir à quel point vous êtes belles. Surtout lorsque vous êtes en colère! Et vous savez, au fond, j’adore ce regard que vous me lancez, là, maintenant.
Et oui, il s’amusait clairement! Pour une fois qu’il pouvait tirer parti de la situation! La jeune femme se rapprocha de lui, toujours en colère, mais moins assurée qu’à l’origine puis l’agrippa par l’encolure de sa tunique vermeille dans le but évident de le menacer. Zack n’en fit absolument aucun cas. Si elle avait voulu le tuer, elle l’aurait fait depuis longtemps. Or, la jeune femme n’avait pas la trempe d’une meurtrière. En fin observateur qu’il était, il pouvait bien voir que, sous cette énorme carapace, se trouvait une jeune femme probablement fragile et sensible.
- Vous savez, si c’est ma proximité que vous recherchez, vous n’avez qu’à le demander, fit-il en baissant le ton, profitant du nouveau rapprochement « menaçant ». Je ne suis pas qu’un vilain garçon. Je peux me montrer très tendre quand la situation l’impose, vous savez.
OH QU’IL S’AMUSAIT FOLLEMENT! | |
| | | Capucine Magicien(ne) errant(e)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Mar 14 Juin - 17:41 | |
| Malgré tout l’agacement qu’elle pouvait bien ressentir en présence du semi-elfe, Capucine se voyait soulagée qu’il ne fasse pas trop la tête dure et décide de tenir compte de son conseil quant à la direction qu’il devait prendre. Sans pour autant tenir à lui venir en aide, elle ne voulait quand même pas qu’il passe les quinze prochaines semaines à essayer de trouver la sortie de Magnolia. (Ha, ha, tough luck!) Elle avait un horaire assez chargé sans avoir à surveiller chacun de ses faits et gestes pour éviter qu’il ne se perde à tout jamais ou n'abîme davantage sa propriété. Elle avait finalement levé le regard sur lui, seulement pour le voir lui envoyer un doigt d’honneur. Ce qu’il n’avait aucune classe, cet idiot! La magicienne poussa un long soupir. Ne pouvait-elle pas avoir la moindre preuve de respect alors qu’elle venait de lui donner un coup de main? Elle avait cette forte impression qu’elle n’en avait pas fini de ces chichis avec lui. Elle massa la base de son nez, tout en fermant les yeux, pour se redonner un peu de contenance. Sa patience était mise à rude épreuve depuis la veille, ce qui était peu dire!
Elle termina tranquillement la réalisation de ses terrariums, profitant du silence revenu après le passage remarqué du contrebandier. Elle rangea doucement ses créations sur des étagères dans la cabane à proximité, de façon à optimiser la lumière qui entrait par une fenêtre sur le côté selon les besoins des plantes. Elle resta un moment là, les poings sur les hanches, à admirer son travail. Ces oeuvres lui rapporteraient un beau cachet. Elle réfléchissait déjà aux diverses façons d’investir cet argent pour faire croître la productivité de sa jardinerie. Elle pensait même à faire des rénovations à certains bâtiments pour que le tout soit bien entretenu. Elle fit la moue et conclut qu’il serait préférable pour elle de regarder son plan d’affaires et distribuer son revenu selon les besoins les plus pressants.
La soirée de la magicienne fut plutôt reposante. Elle s’était arrêtée pour cueillir quelques fruits et légumes et s’était préparée une ratatouille avec du riz, ainsi qu’une tarte aux framboises comme dessert. Elle avait savouré son repas sur sa terrasse, en plus d’admirer le coucher du soleil au-dessus de la mer. Avec toutes ces plantes ornant sa maison, elle pouvait se régaler de tout un spectacle à chaque jour. Elle en oubliait tous ses soucis, incluant son parasite blond qui se les gelait à quelque part dans son domaine. Elle termina sa journée avec un peu de vaisselle, puis alla se reposer à l’étage.
Le lendemain ressembla à tous les autres qui l’avaient précédé, à quelques exceptions, évidemment. La femme mauve prenait de légers repas, travaillait à l’entretien de ses terres, comptait son budget, remplaçait les loquets brisés et ainsi de suite. Zackeriel ne traversa que rarement son esprit, tant elle se tenait occupée et se plaisait dans sa routine. Une partie d’elle souhaitait qu’il ait retrouvé la sortie, même s’il aurait été mieux qu’il tienne en place quelques jours pour surmonter sa dépendance à l’opium… Mais ça, ce n’était que lui qui pouvait le faire. Inutile de le forcer à retrouver sa santé s’il ne voulait rien savoir d’une aide extérieure.
La semi-insecte était sur le point de regagner sa demeure, le ciel étant devenu plutôt sombre, quand elle remarqua une colonne de fumée inhabituelle s’échapper d’entre les arbres. Ce n’était pas bon signe! Il n’y avait que deux options : soit cet abruti blond avait décidé de s’allumer un feu, soit sa jardinerie était en proie à un feu naturel. Peu importe le cas, la magicienne devait agir rapidement! Elle ne tolérerait la perte de son travail aux flammes. Elle ordonna à toute plante de s’écarter de son chemin pendant qu’elle se rendait sur les lieux de l’incendie potentiel. Elle ramassa au passage une chaudière de terre, car cela serait plus rapide pour éteindre les flammes que d’utiliser son contrôle de l’eau. Elle ne remarqua même pas le poids de sa chaudière tant l’adrénaline la poussait à intervenir promptement. La fatigue la tenaillerait plus tard!
La colère devint l’émotion dominante aussitôt qu’elle vit le brigand sur le point de fracasser le loquet qu’elle venait à peine de remplacer quelques heures plus tôt! D’autant plus qu’il avait eut le culot de s’allumer un feu de camp sans qu’elle ne lui en donne la permission. Sans perdre une seconde, elle envoya une racine emprisonner le poignet de cette vermine au regard de bronze. Il ne briserait rien tant qu’elle serait dans les parages! Oh, ça, non! D’autres liens vinrent bousculer Zackeriel et le forcèrent sans ménagement à s’agenouiller devant la maîtresse des lieux. Elle bondit en direction des flammes et jeta la terre dessus, ignorant les plaintes de son compagnon. Elle se retourna brusquement vers lui puis laissa tomber sa chaudière au sol.
- Êtes-vous tombé sur la tête, espèce de sans dessein!? Parandar a-t-il oublié de vous doter d’une cervelle avant de vous envoyer dans le monde des vivants? Votre imbécillité est phénoménale! Je ne peux croire à quel point vous êtes impudent! Qu’est-ce qui vous est passé par la tête?
Elle tournait en rond, se massant les tempes un moment, puis passant les mains dans sa chevelure mauve parme le suivant. Elle était plus qu’agitée : elle fulminait sur place. Les protestations de son visiteur ne faisaient qu’aggraver sa frustration. Elle pouvait pratiquement entendre son pouls tant elle commençait à faire de la pression. Elle dut faire un effort surhumain pour ne pas bondir sur l’innocent qui était retenu par ses plantes. Elle avait tant envie de lui arracher la tête, bon sang! Comment osait-il insinuer que toutes ses actions étaient contre lui? IL était celui qui avait pénétré dans son domaine illégalement. IL était celui qui se promenait avec de l’opium. IL était celui qui était poursuivi et mettait la vie de tout le monde en danger juste en étant là. IL était celui qui brisait tout sur son passage. IL était celui qui sautait à toutes les conclusions et refusait de l’écouter quand elle parlait. Bref, il était bien mal placé pour faire des reproches.
Une fois de plus, elle avança son visage près de celui de l’ancien sous-chef des Lames Pourpres. Elle ne gaspillerait pas sa salive et ne s’endommagerait pas les cordes vocales pour continuer de lui chanter des bêtises.
- Écoutez-moi bien… Vous n’êtes pas chez vous. Vous étiez à moins de trente minutes du cottage où vous avez passé votre première nuit. Était-ce si problématique pour vous d’y retourner plutôt que d’essayer d’embraser ma jardinerie?
Capucine était sur le point de faire marche arrière afin de reprendre ses distances quand le vaurien décida plutôt de prendre possession de ses lèvres. Elle n’avait pu voir le sourire prédisant les mauvaises intentions de l’homme et fut donc surprise de ce contact inattendu. Elle fut pétrifiée de se faire embrasser de la sorte et se déroba dès qu’elle eut suffisamment de contrôle sur elle-même pour le faire. Sa respiration était rapide; son coeur battait à vive allure. Elle ne pouvait comprendre de quelle manière Zackeriel parvenait à trouver de l’humour dans la situation. Dans quel monde était-ce un honneur de se faire voler un baiser par une telle crapule? Et s’il embrassait allègrement la première venue, elle ne voulait même pas imaginer quelle maladie il pouvait bien traîner avec lui.
Immédiatement, elle laissa partir sa main et la claqua contre le visage du semi-elfe. Il venait clairement de franchir une limite qu’il n’aurait pas dû. Il osait même faire des commentaires obscènes sur les capacités de séduction de la magicienne et l’appréciation des contacts physiques de cette dernière. Non, mais c’était qu’il ne la connaissait en rien! Il n’avait pas la moindre idée de l’enfer qu’elle avait vécu de sa naissance jusqu’à son adolescence. Il ne saisissait pas qu’elle refusait toute compagnie parce qu’elle le voulait bien et qu’elle ne recherchait aucunement à combler le vide dans son lit. D’autant plus que le moment était affreusement mal choisi pour lui faire la cour.
D’une main tremblante, elle empoigna son collet. Elle cherchait les mots pour exprimer sa fureur et sa honte d’avoir été abusée de la sorte… or, aucun son ne sortait de sa bouche. Puis, le contrebandier insinua qu’elle cherchait à se rapprocher de lui et qu’elle n’avait pas à faire tous ces efforts pour y arriver. Elle prit un moment avant de pouvoir articuler : « Mon corps… n’est pas… votre terrain de jeu. » d’une voix chevrotante. Sur ce, elle le relâcha. La façon dont il avait de se moquer de sa pudeur, voire de mentionner à quel point il pouvait être un amant délicat au besoin, lui rappelait la façon dont son ancien maître s’adressait à elle. Ce dernier essayait toujours de calmer son appréhension par de douces paroles, vides de toute vérité. Il utilisait une voix douce pour l’inciter à ne pas se débattre et, surtout, de ne pas crier à l’aide… Pas que quiconque serait venu à sa rescousse de toute façon.
Capucine secoua la tête, portant momentanément les mains à ses oreilles. Elle ne voulait plus entendre ce qu’il avait à dire! Elle voulait qu’il disparaisse de sa vue et n’y revienne jamais. D’un mouvement saccadé, elle usa de son pouvoir pour créer un chemin au travers de la dense végétation, et ce, jusqu’à la chaumière où le brigand pourrait se reposer. Celui-ci écarquilla les yeux à voir les plantes se déraciner carrément et se déplacer comme si elles avaient des jambes, de façon à lui frayer un passage sans le moindre problème. La jeune femme mauve, elle, s’éloigna de quelques pas et s’agenouilla près de ce qui avait été un feu de camp tout à l’heure. Elle serrait le haut de sa robe, car elle ressentait une incroyable douleur à la poitrine. Elle était aveuglée par la peur provoquée par les souvenirs de son lourd passé. Elle sentait même la sueur qui commençait à perler sur son front.
- Déguerpissez! cria-t-elle au semi-elfe. Vous trouverez de la nourriture et un lit dans la chaumière. Maintenant, laissez-moi en paix! Puisqu’il prenait un moment avant de décamper, elle ajouta un : Fichez le camp! plutôt persuasif.
Des larmes coulaient maintenant à flot sur ses joues et elle se recroquevillait de plus en plus sur elle-même. S’étant enfin retrouvée seule, elle chercha en vain de retrouver son souffle. Sa nausée était telle qu’elle croyait être malade, ce qui ne lui tentait pas particulièrement. À vrai dire, elle était incapable de calmer sa crise d’angoisse. Une sensation de vertige la prit d’assaut en même temps qu’une vague de chaleur. Inconsciemment, elle demanda à un arbuste tout près de venir lui caresser le dos de ses branches, ainsi que de l’aider à se soutenir. Elle ne s’était pas sentie aussi désemparée depuis longtemps!
Une autre facette de sa panique naissait de la panoplie de nouvelles sensations qu’elle avait ressentie durant le court baiser qu’elle avait partagé avec Zackeriel. Elle culpabilisait qu’une partie d’elle ait apprécié ce contact. Ça ne pouvait être sain d’aimer se faire malmener par un inconnu, surtout un qui était ingrat et condescendant. S’agissait-il là d’un trouble mental qu’elle avait développé au contact de son ancien maître? De plus, elle ne reconnaissait pas son attirance pour l’ancien sous-chef des Lames Pourpres puisque toute attraction avait une connotation néfaste à ses yeux. Son isolement n’avait fait qu’amplifier les craintes développées durant son enfance et elle n’avait jamais vu le besoin de surmonter cet handicap depuis qu’elle s’était barricadée dans sa jardinerie.
Éventuellement, ce surplus d’anxiété vint à bout de la magicienne et celle-ci perdit conscience. Son pouvoir cessa simultanément de contrôler l’arbuste à ses côtés et son corps tomba mollement sur le cercle de pierres entourant l’ancien feu de camp… la tête première. Un filet de sang se mit alors à couler de son front et elle demeura étendue au sol. | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
Messages : 522 Date d'inscription : 04/02/2016
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Jeu 16 Juin - 14:22 | |
| Visiblement, sa réplique frappa droit dans le mille, car Capucine sembla décontenancée en plus d’être plus qu’outrée par son attitude. Pour toute réponse, le brigand se contenta de sourire. Non mais, sérieusement, elle était réellement jolie lorsqu’elle était en colère! Il n’avait même pas menti sur ce point! Elle lui rappela que son corps ne lui appartenait pas d’une voix chancelante puis le relâcha d’un coup. Les racines se décrochèrent de ses bras et de sa taille puis s’en retournèrent dans leur berceau d’origine, soit la terre meuble du jardin. C’était tout? Zack se frotta les poignets, puis se releva en observant la magicienne violette qui, au final, ne semblait pas bien du tout.
- Sérieusement? Il suffit que je vous embrasse et vous dise que vous êtes jolies pour que vous perdiez toute contenance? Moi qui m’attendais à davantage de combattivité de votre part, vous m’en voyez déçu…
Capucine porta une main à ses oreilles, ne désirant visiblement entendre aucune autre parole de sa part. Elle effectua des mouvements saccadés avec ses mains et les plantes se dégagèrent avec véhémence sur le passage du semi-elfe. Ce dernier observa la scène, complètement incrédule. Elle arrivait à faire ça? Voilà qui aurait été plus rapide pour retrouver son chemin… mais pourquoi s’entêtait-elle à ne pas lui montrer la sortie?
- Vous savez, tout ça pourrait être si vite réglé si vous m’ouvriez un passage jusqu’à la sortie…
Zack s’interrompit lui-même alors qu’il vit la magicienne tituber près des restes du feu de camp, les mains sur sa poitrine. Elle serrait sa robe si fortement que ses jointures en étaient blanchies. Elle était sérieuse là? Un baiser était réellement son point faible? C’était à la fois inquiétant et surprenant. Il ouvrit la bouche pour ajouter autre chose quand la jeune femme lui hurla de déguerpir. Néanmoins, elle précisa qu’il trouverait de quoi se sustenter dans la chaumière et lui demanda de nouveau de quitter les lieux.
- Vous avez l’air…
Puis, elle hurla de nouveau de toutes ses forces pour qu’il la laisse tranquille. Le semi-elfe leva ses mains dans les airs en guise de paix, puis tourna finalement les talons. Si elle le prenait ainsi, c’était son problème, pas vrai? Le guerrier marcha donc en direction de la chaumière, les mains dans les poches. Il n’en avait rien à foutre d’elle. Et dès que la situation se présenterait, il s’arrangerait pour qu’elle lui crée un passage similaire qui le mènerait à la sortie de la jardinerie. Rapidement, il retrouverait sa liberté et se dirigerait vers le sud. Avec un peu de chance, il réussirait à disparaître à nouveau aux yeux des Lames Pourpres ou même de la garde royale de Shola. Sa balade improvisée dura de longues minutes avant qu’il n’arrive devant le cottage familier. Il gravit les quelques marches de bois, puis posa une main sur la poignée finement travaillée. Il ouvrit la porte, puis s’arrêta net. Il avait une drôle d’impression. Tournant la tête vers la forêt, il sentait une forme de quiétude inhabituelle. C’était peut-être son côté elfique (réputé pour être près de la nature et de la forêt), mais il savait que quelque chose d’étrange se produisait. Tout était trop calme. Pourquoi ressentait-il une inquiétude naissante au fond de lui?
Zack referma la porte et quitta à nouveau le porche de la maisonnette. Il resta planté là, quelques instants à regarder le passage artificiellement créé pour lui. Puis, il décida de suivre son instinct. Sans plus attendre il se mit à courir à travers les arbres en direction de l’endroit où il avait laissé Capucine. Il avait la nette impression qu’il lui était arrivé quelque chose. Son malaise d’un peu plus tôt c’était peut-être intensifié? Pourquoi s’en faisait-il pour elle, de toute façon? Certes, il s’était introduit sur son domaine, mais à la base, il n’était que de passage! Il voulait simplement avoir un gîte où s’abriter le temps de refaire des forces! Il n’avait jamais eu la moindre intention de piller ou de saccager Magnolia. Sa course dura de longues minutes avant qu’il ne puisse enfin voir le corps gisant de la magicienne. Il se précipita à ses côtés, puis la fit rouler sur le dos. Une blessure ouverte se trouvait sur son front. Visiblement, elle était tombée dans les vapes pour une raison inconnue et s’était fendue le crâne contre le cercle de pierre. Encore une chance que le brasier était éteint!
Le semi-elfe tint la tête de la jeune femme entre ses mains et observa la blessure de plus près. Ce n’était pas très profond. Cette plaie serait facile à guérir, mais la maîtresse des lieux aurait un sérieux mal de bloc pendant quelques heures. Probablement quelques étourdissements également. Il s’y connaissait en blessure à la tête! Levant sa main droite, il plaça sa paume au-dessus du front de Capucine puis une douce lumière blanche vint se déposer sur la plaie. Rapidement, le tout se referma sans laisser la moindre cicatrice. Visiblement satisfait de son travail, Zack en profita pour détailler les traits fins et réguliers de la magicienne. C’était la première fois qu’il voyait une femme à la peau si singulière. De quelle race était-elle? Il ne saurait le dire. Doucement, il prit la main de la jeune femme dans la sienne et observa les griffes qui ornaient chacun de ces doigts. Ces dernières semblaient particulièrement acérées et d’une propreté incroyable malgré le travail de botaniste de la magicienne. Ces armes naturelles ne semblaient pas avoir réellement servies non plus. Avait-elle la moindre idée des dommages qu’elle pourrait causer avec ces griffes? Puis, il toucha une mèche de cheveux du bout des doigts et il fut étonné de constater à quel point ils étaient soyeux. Vu de l’extérieur, il avait peut-être l’air d’un homme qui découvrait un animal sauvage pour la première fois. Mais elle était captivante! Il n’y pouvait rien. Son observation dura quelques secondes de plus, puis il décida de déplacer la blessée. Après tout, la fraîcheur de la nuit commençait à l’atteindre et lui-même grelottait à force de faire du sur-place.
Ainsi, il glissa un bras dans le haut du dos de Capucine, puis un autre sous ses genoux. Il souleva ensuite sa geôlière et fut surprit de constater à quel point elle était légère. Il la transporta ainsi jusqu’au petit cottage puis grimpa à nouveau les quelques marches qui menaient au porche. Le semi-elfe s’arrêta un instant devant la porte puis fixa la poignée un instant. Pourquoi n’avait-il pas le talent de télékinésie?! Il pourrait tourner cette fichue poignée sans avoir à se libérer une main. Le guerrier campa solidement ses jambes au sol puis se tortilla pour atteindre la poignée sans avoir à échapper Capucine. Il tourna finalement ladite poignée avec difficulté et flanqua un léger coup de pied dans la paroi de bois afin qu’elle s’ouvre. Se faisant, il cogna accidentellement la tête de la magicienne sur le cadre de porte et il s’empressa de s’assurer que la pauvre victime n’avait rien. Oops!! Oh et puis… elle n’en saurait rien, elle aurait déjà mal au crâne à cause de sa chute! Le semi-elfe s’assura également que le cadre de porte ne présentait aucun accroc et fut satisfait de constater que son accident passerait inaperçu.
Il s’avança donc dans la pièce sombre de la petite maison puis chercha un fauteuil du regard afin de pouvoir y installer la femme violette. Malheureusement pour lui, il n’y voyait rien! Seuls les rayons de la lune pénétraient en ces lieux et il avança donc à tâtons. Il contourna la chaise à laquelle il avait été préalablement ligoté, puis se dirigea vers la pièce adjacente. Un bruit sourd le surprit ponctué d’une douleur incroyable au tibia. Le brigand étouffa des jurons retentissants alors qu’il sautillait sur place! BORDEL! Il s’était frappé le tibia sur une table basse! Cette idée de merde de garder des trucs au niveau du sol!! Le semi-elfe claudiqua dans la pièce puis faillit trébucher sur le tapis. Il resserra son étreinte sur la magicienne et passa près de l’échapper lamentablement. Bon sang, le cœur allait lui sortir de la poitrine tant il avait eu peur de la laisser s’écraser au sol! Tranquillement, sa vision s’adapta à la noirceur de l’endroit et il put constater qu’il se trouvait dans une sorte de salon. Une élégante causeuse finement travaillée trônait au centre de l’endroit et au pied du mur tout près se trouvait un foyer. Voilà qui était idéal. Il déposa donc doucement la magicienne sur la causeuse afin qu’elle soit confortable, puis secoua ses bras pour les dégourdir. Certes, elle n’était pas lourde, mais, à la longue, son poids faisait tout de même mal aux bras!
Zack balaya l’endroit de son regard couleur bronze puis nota une pile de rondins très bien cordée tout près du foyer. Une boîte d’allumettes s’y trouvait également. Il décida donc d’allumer un feu pour réchauffer un peu les lieux. Les flammes crépitantes diffusèrent une douce lumière et le jeune homme put en profiter pour observer la pièce à sa guise. Capucine avait du goût en matière de décoration, il devait bien lui donner ça. Des tonnes de plantes en pots ornaient l’endroit et, d’où il était, il pouvait voir la pièce où il avait été ligoté quelques jours auparavant. Sur une table se trouvait un plateau de fruits et légumes incroyablement bien garni et un cruchon d’eau. Elle n’avait donc pas menti… Lentement, le fils du Duc de Shola se leva, ramassa une grappe de raisins puis apporta le cruchon d’eau ainsi qu’une choppe avec lui. Certes, il avait faim pour beaucoup plus que ça, mais n’osait pas se servir allègrement, de peur de recevoir encore de nouvelles remontrances injustifiées. Il revint s’installer en position accroupie près du feu, puis versa de l’eau dans sa choppe. D’une main, il touilla le feu avec un tisonnier alors que de l’autre, il mangeait quelques raisins. Les fruits rouges étaient absolument délicieux et si sucrés! Ça en était surprenant.
Quelques gémissements parvinrent à ses oreilles pointues. Instinctivement, Zack tourna la tête pour constater que Capucine revenait à elle. Il ne bougea pas d’un poil et ramena son attention sur les flammes.
- Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas profité de vous et ce n’est pas non plus dans mes intentions, fit-il d’un ton neutre. Vous allez avoir un sacré mal de bloc pour les prochaines heures. Vous êtes tombées dans les vapes, et ce faisant, vous vous êtes fracassées le crâne sur une pierre. Du coin de l’œil, il la vit porter instinctivement une main à son front. Je vous ai soigné, vous n’aurez pas la moindre cicatrice.
Tendant la main vers un chiffon non loin, l’ancien sous-chef des Lames Pourpres l’humecta d’eau froide et se releva pour s’approcher de sa geôlière. Il savait d’expérience que le froid aidait à faire descendre d’intensité les maux de crâne. Il voulut déposer le tissu sur le front de la magicienne, mais cette dernière – plus rapide – le lui arracha des mains. Certes, elle le détestait, il avait compris maintenant. Zack se contenta de soupirer et de lever ses yeux vers le ciel pour ensuite reprendre sa position initialement accroupie, près du feu.
- Mettez ça sur votre crâne. La douleur s’estompera. J’en sais quelque chose, croyez-moi. Prenant le cruchon entre ses mains, il le déposa ensuite près de la jeune femme afin qu’elle se serve puis il nota le regard qu’elle lui lança alors qu’il reprit ses raisins pour continuer à se sustenter. Bah quoi? Vous m’avez dit de me servir. Allez-vous encore me reprocher de vouloir survivre? Ces raisins sont les seules choses que j’ai prises justement pour éviter votre foudre à nouveau. Je n’ai rien avalé depuis deux jours. Certes, vous connaissez maintenant ma réputation et mes antécédents, mais arrêtez de croire que je vais tout détruire au moindre mouvement. Au fond, vous ne savez rien de moi sauf peut-être quelques grandes lignes… Pas les plus glorieuses, je vous l’accorde…
Il touilla à nouveau le brasier avec plus de vigueur, puis déposa brutalement le tisonnier sur les pierres froides entourant le foyer. Avec frustration, il se leva puis alla s’asseoir sur un fauteuil un peu plus loin. Il se calla dans son siège avec la ferme intention d’être un peu plus confortable et, peut-être même, de dormir. | |
| | | Capucine Magicien(ne) errant(e)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Lun 27 Juin - 23:10 | |
| Le bourdonnement était si intense que la magicienne ne pouvait faire autrement que plisser les yeux et s’agiter faiblement. C’était à se demander si une colonie d’abeilles avait décidé de s’installer dans son crâne. Si tel était le cas, cela expliquerait pourquoi elle avait si mal à la tête. Elle entreprit donc de se masser le visage, s’attardant particulièrement sur les tempes, mais évita le coin droit de son front. C’était inhabituellement sensible… à un point où elle gémit faiblement sous la douleur soudaine quand elle fit l’erreur d’y appliquer de la pression. Elle ressentait, d’autant plus, une fatigue considérable malgré qu’elle soit allongée confortablement.
Qu’avait-elle bien pu faire pour se retrouver dans un tel état? Ses derniers souvenirs étaient plutôt nébuleux, à vrai dire. Elle ouvrit les yeux au bout de longues minutes, se lamentant mollement tout au long de ce processus plus ardu qu’il ne devait l’être, puis déposa l’arrière de sa main sur son front. Par la suite, elle fronçât des sourcils à la vue du salon de son cottage. Pourquoi ne se trouvait-elle pas chez elle, soit dans sa maison principale? S’était-elle épuisée au travail au point de ne plus se rappeler d’être venue ici parce que sa demeure était trop loin? La femme insecte voulut se relever sur ses coudes un instant, mais de forts étourdissements lui firent comprendre que ça ne se passerait pas comme ça. Elle fut donc obligée de redéposer sa tête sur l’accoudoir de son sofa. Elle étirait le bras pour attraper un coussin quand elle entendit une voix masculine tout près.
Le sang et le cœur de la pauvre dame à la peau mauve se figèrent un moment. Un homme se trouvait dans la chaumière avec elle. La gorge serrée, elle osait à peine respirer. Peu importe à quel point elle fouillait dans sa mémoire, elle n’avait aucun souvenir d’avoir invité qui que ce soit ici. Elle recevait si peu souvent d’invités dans son domaine qu’elle se rappelait habituellement de chacun d’entre eux. Elle se demanda pendant une minute si elle ne devait pas céder à la panique et tenter de fuir aussi loin que possible. Après tout, elle ne connaissait pas les intentions de cet inconnu. Une autre option serait de prendre un des chandeliers sur la table basse et le fracasser sur la tête de l’intrus. Était-elle seulement capable de se saisir de l’objet assez rapidement vu l’état dans lequel elle était? C’était peu probable qu’elle ne soit pas battue par les réflexe de ce… était-ce un elfe? Un humain? Un hybride, peut-être? Il avait certainement de beaux yeux, le reflet des flammes dansant dans un nuage de bronze…
… Puis il prit la parole, ce qui tira Capucine de sa rêverie. Heureusement que la pièce était légèrement sombre, car elle se senti rougir malgré elle. L’inconnu sembla tenir à préciser qu’il n’avait aucunement tiré avantage de l’inconscience de sa compagne ce qui, étrangement, eut l’effet contraire que celui escompté sur celle-ci. Plutôt que de se sentir rassurée, elle était plutôt inquiète qu’il ait senti nécessaire de le préciser. Elle porta ensuite une main à son front au moment où son interlocuteur lui expliqua qu’elle s’était blessée à cet endroit lors de sa chute dans l’inconscience. Cela expliquait pourquoi elle se sentait si moche présentement et pourquoi c’était si sensible au toucher.
- Merci. s’entendit-elle murmurer maladroitement.
Bien qu’elle détestât l’admettre, si ce que cet homme disait était vrai, elle lui en devait une pour l’avoir soignée quand elle en avait besoin. Elle se demandait bien s’il réclamerait une faveur quelconque ou si elle devait essayer de trouver une façon de le repayer. La jardinière n’eut pas la chance d’y réfléchir bien longtemps puisqu’elle capta un mouvement de la part de son supposé sauveur du coin de l’œil. Elle se mit immédiatement sur ses gardes. Elle ne lui faisait pas encore confiance. Elle s’empressa de lui prendre brusquement le chiffon humide des mains, lui jetant un regard plus dur que nécessaire, car elle le craignait trop en réalité pour le laisser s’approcher d’elle. Évidemment, elle regretta son geste, car sa rapidité d’action s’accompagna d’un haut-le-cœur plutôt désagréable. Cela ne l’empêcha pas de remarquer l’exaspération chez son « camarade ». Cela lui rappelait l’expression de quelqu’un qui commence à en avoir marre d’un comportement… ce qui la perturba, puisqu’elle n’avait aucun souvenir de lui.
Elle devait mettre ses appréhensions de côté pour prendre soin d’elle, mais elle était incapable de ne pas plisser des yeux quand l’inconnu s’approcha d’elle une fois de plus pour mettre le cruchon d’eau à sa portée. Ce n’était pas de sa faute si elle ne comprenait pas comment il pouvait se permettre d’être aussi familier avec elle… Tout comme elle ne comprenait pas pourquoi il était si irrité envers elle. Il déversait un flot de paroles indignées. La magicienne ne pouvait faire autrement qu’être piquée à vif de se faire reprocher tant de choses quand elle n’avait pas la moindre idée de ce à quoi il faisait référence. Elle se contenta de soupirer, puis de mettre le linge humide sur son front. Elle ferma les yeux, soulagée légèrement de ses symptômes. Elle entendit son interlocuteur se lever et s’asseoir dans un fauteuil.
- Vous êtes bien amer, ce soir… dit-elle simplement, sans rendre à l’étranger son hostilité. Elle devenait rapidement lasse de ce chichi. Qui êtes-vous, déjà? La question sembla décontenancer son compagnon. Il devait croire à une mauvaise blague; or, son expression changea rapidement pour autre chose. Alors? demanda-t-elle, s’impatientant devant le silence de son invité.
La femme mauve releva un coin du linge humide pour planter son regard directement dans celui de son interlocuteur. Sa mine laissait aisément deviner qu’elle n’était pas d’humeur à perdre son temps. Pourtant, cet imbécile ne semblait pas vouloir essuyer cet air incrédule de son visage. Mais où était passé son effronterie de tout à l’heure? Il paraissait encore plus confus qu’elle quant à la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Ah, les hommes!
- Vous pouvez cesser de faire la carpe et me répondre, vous savez. L’amnésie après un coup à la tête n’est quand même pas si rare... Mais soit! Cela me reviendra tôt ou tard…
Puis elle soupira, exaspérée. Elle lança le linge humide sur la table basse et se redressa avec précaution. Sa tête tournait encore comme s’il n’y avait pas de lendemain! Elle prit de profondes inspirations, qu’elle expirait longuement par la suite, question de reprendre contenance. Elle leva la main pour stopper le semi-elfe quand celui-ci fit mine de vouloir se lever pour venir l’aider à se tenir droite. Elle n’avait jamais eu besoin de qui que ce soit pour réussir dans la vie et elle n’était pas sur le point de devenir dépendante d’un homme. « Je vais me débrouiller, merci. » intervint-elle, sans justifier davantage son comportement. D’une main tremblante, elle souleva le cruchon d’eau et se versa tant bien que mal un verre. Il va de soi que quelques gouttes étaient tombées sur la table, mais vu la façon dont elle se sentait, c’était bien le dernier de ses soucis. Elle porta le verre à ses lèvres; or, au moment où elle prenait une gorgée, elle sentit soudainement le nez lui piquer… et elle éternua. Malheureusement pour elle, ça ne se termina pas comme prévu. L’eau décida d’essayer de se frayer un chemin jusqu’à ses poumons, mais sa gorge préféra plutôt l’expulser de là. Ce qui était donc un éternuement banal devint une vilaine toux, qui se mua en étouffement temporaire… forçant la jardinière à se donner des coups sur la poitrine et à recracher le contenu de sa bouche sur sa robe.
Les larmes aux yeux, elle reprit son souffle. Elle avait rarement été aussi humiliée de sa vie! La voilà qui s’essuyait le menton du revers de la main devant un étranger qui ne pouvait s’empêcher de rire de sa tronche, elle qui n’avait voulu que se désaltérer. Elle pouvait sentir le sang lui monter aux joues. Elle n’appréciait pas qu’on se moque d’elle, même si c’était amplement mérité. D’autant plus qu’elle n’était pas habituée à la sensation du tissu qui colle à sa peau tel que le faisait présentement le haut de sa robe. Soudain, ayant atteint la limite de dérision qu’elle pouvait endurer, elle envoya le reste du contenu de son verre au visage de son invité, qui en échappa les raisins qu’il tenait.
… Que venait-elle de faire? Ce n’était pas comme elle de se laisser emporter de la sorte. Elle faisait habituellement preuve de tact ou, du moins, de plus de retenue, quand elle gérait des situations déplaisantes. C’était comme si elle avait déjà épuisé toute sa réserve de patience avec ce semi-elfe… Ceci étant dit, elle bondit debout et se rua vers la porte, malgré son état lamentable. Elle s’arrêta sur le seuil puisqu’elle entendit l’homme jurer comme un bûcheron après le tapis. Elle lui jeta un regard surpris, mais déguerpit à nouveau dès qu’elle l’aperçut se diriger vers elle.
Une fine pluie s’était mise à tomber durant les quelques minutes qu’elle avait passées à l’intérieur, mais cela ne l’importunait pas. On pouvait presque dire que la bruine lui faisait un bien fou! Cela ne l’empêcha toutefois pas de passer à un cheveu de tomber face première par terre quand son pied foula une pierre dans le chemin. Elle porta une main à sa tête. Elle avait un petit moment de faiblesse. Entendre son nom au loin la ramena à l’ordre, si on peut dire, et elle continua sa course folle dans le dédale que pouvait être Magnolia. Elle s’amusait presque à se sauver à en perdre haleine. C’était si atypique qu’elle se laisser aller de la sorte. Après un tournant, elle s’arrêta derrière une baignoire à oiseau. Son camarade, s’il en était un, tenta de le contourner pour se rendre à elle. Sans doute voulait-il la ramener à l’intérieur, mais il se fit plutôt éclabousser par une Capucine qui, pour une rare fois, ne retenait pas son sourire. Cela sembla le faire changer d’attitude, car il riposta à son tour. La magicienne se protégea maladroitement de ses mains, sans réellement y mettre d’effort. Elle se contenta de détaler en direction de l’extrémité de son domaine donnant sur la mer.
Elle ne se rendit pas jusqu’à la rambarde qu’elle se faisait soulever du sol par un blondinet qui la retenait fermement par la taille. Pour la première fois depuis des années, elle ria. Ses jambes couraient dans le vide, mais elle ne tentait pas de se déprendre plus que ça. Les effets secondaires de son coup à la tête mis à part, elle se sentait joyeuse. Du moins, ce fut le cas jusqu’à ce qu’elle aperçoive des silhouettes marchant sur la plage au loin. Immédiatement, son sourire disparut de son visage. Par la suite, elle fut assaillie d’images : des vignes abîmées près de l’entrée de son domaine, d’un homme se débattant contre les racines le retenant prisonnier, d’un collier de jade dans une boîte noire, d’un baiser volé… Elle avait perdu connaissance parce que cet imbécile de Zackeriel de Shola avait provoqué chez elle une crise de panique!
**[Zackeriel] Au sol! Au sol! Au sol! Au sol! Au sol! Au sol! AU SOL!** cria-t-elle mentalement afin d’éviter d’attirer l’attention des êtres menaçants.
L’ex-contrebandier s’exécuta, confus face au changement radical. La magicienne ne tarda pas à s’accroupir et à l’entraîner avec elle jusqu’au sol. Elle rampa jusqu’à la balustrade et ne se releva que jusqu’à ce que ses yeux puissent voir ce qui se tramait à l’autre bout. Elle secoua la tête, ayant encore de la difficulté avec ses étourdissements. Une fois son compagnon à ses côtés, elle soupira.
- Est-ce les amis dont vous me parliez, Zackeriel de Shola? murmura-t-elle. Elle posa les yeux sur lui, essayant de lui faire comprendre que ses souvenirs étaient revenus d’eux-mêmes. Ce n’est tellement pas le moment pour ça… fit-elle en se massant les tempes.
Elle n’était pas suffisamment en forme pour assurer une défense adéquate de sa jardinerie. En fait, elle doutait être capable de repousser cette menace par elle-même ce soir. Elle avait déjà utilisé une grande partie de sa capacité magique aujourd’hui. Il ne lui restait donc pas une énorme réserve pour se débarrasser du groupe.
- Dites-moi ce que voient vos yeux, semi-elfe. Car si ce sont eux, alors, je présume que… qu’après avoir perdu votre trace dans la forêt, ils ont décidé de la contourner par la mer… Elle tourna la tête et mit une main sur l’épaule de son compagnon. Écoutez, c’est à mon tour de vous proposer un marché. Je suis prête à vous cacher dans mon domaine, mais vous devez m’aider à tendre un piège à ces gens. La dernière chose dont j’ai envie, c’est d’être associée aux Lames Pourpres et qu’ils décident de venir saccager Magnolia… C’est tout ce que j’ai, vous savez…
À ces mots, elle sentit sa voix s’enrouer. Elle avait trimé durement pendant des années pour s’éloigner de toutes les choses négatives de ce monde et pour créer cet univers dans lequel elle pouvait être elle-même. Elle ne voulait pas tout perdre après tant d’efforts. Elle porta une main à sa bouche, un haut-le-cœur ayant fait irruption sans crier gare. Elle ravala péniblement et planta ses pupilles verticales dans celles de bronze de son interlocuteur.
- Prenez cette chance pour disparaître, Zackeriel. De toute façon, puisque je vous ai déjà refusé mon aide pour votre comportement arrogant à mon égard, il vous faudra quelque temps avant de parvenir à trouver la sortie. Et pourquoi ne pas cesser cette dépendance à l’opium, pendant que vous y êtes? Ce cottage où nous étions… je vous le prête, si vous le désirez. Pleurez-y vos peines ou criez votre rage, qu’importe ce dont vous avez besoin… Ne détruisez juste pas mon mobilier, ce sont quand même des pièces faites sur mesure assez dispendieuses… Bref, je vous offre une chance de disparaître de la carte et de vous faire oublier par les Lames Pourpres, car vous aviez mentionné que c’était pour cette raison que vous vous êtes retrouvé dans votre situation actuelle. Son compagnon devait admettre qu’elle avait une excellente mémoire et un don pour retenir les détails anodins. Aidez-moi seulement à éliminer ces gens jusqu’au dernier car, pour la première fois depuis que nous nous connaissons, nos intérêts convergent au même endroit. Qu’en dites-vous? Une petite alliance d’un soir? Elle força un de ces sourires enivrants que Zackeriel lui servait si souvent… Non, pas qu’elle était particulièrement faible devant son sourire… Ce n’était que reconnaître un fait, si, si. Enfin… peut-être plus qu’un soir, car je crois qu’ils sont en train de se faire un campement étant donné la pluie qui s’intensifie. J’estime qu’ils seront ici au matin. Croyez-vous être en mesure d’élaborer un plan et l’exécuter avec moi? Je ne sais pas quelle quantité de magie je peux utiliser… mais si nous planifions correctement, un coup bien placé pourrait faire beaucoup de ravage.
Elle lui tendit sa main griffue, afin de conclure un marché avec la dernière personne avec qui elle se serait attendue conclure une entente. Un partie d’elle, d’un autre côté, espérait qu’il ne tente pas de profiter de l’urgence de la situation pour lui faire admettre qu’elle avait eu du plaisir avec lui un peu plus tôt… car, sincèrement, elle n’avait aucun argument à avancer afin de le contredire. Son cœur battait encore plus la chamade à la pensée de ses bras musclés autour d’elle que par le danger qui les guettait. | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
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| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Lun 4 Juil - 12:33 | |
| Bien enfoncé dans son fauteuil, Zack ferma les yeux. Il avait très sérieusement besoin de dormir puisqu’il n’avait pas pu fermer l’œil la veille. De plus, son estomac criait toujours famine, démontrant bien que les maigres raisins qu’il avalé n’allaient pas suffire à le rassasier. Il poussa un long soupir comme pour chasser les mauvaises pensées qui traversaient son esprit quand il entendit la voix de Capucine résonner jusqu’à ses oreilles. Naturellement, il ouvrit un œil en sa direction afin de la regarder puis se redressa d’un coup. Eh bien, il avait amplement le droit d’être amer, vu le séjour qu’il avait subi en Magnolia depuis son arrivée! Non, mais elle blaguait, pas vrai? Pourquoi lui demandait-elle qui il était. Elle n’arrêtait pas de l’invectiver il y avait de cela quelques minutes et maintenant, elle essayait de lui faire croire qu’elle ne se rappelait plus de lui?!
Et voilà qu’elle faisait mine d’insister en relevant le coin du chiffon humide qui recouvrait son visage. Elle semblait lasse et n’avait visiblement pas envie de rire. Mais… elle était sérieuse?! Pourtant… il aurait pu jurer qu’il n’avait pas frappé accidentellement la tête de la magicienne sur le cadre de porte avec une force capable de la rendre amnésique… Ou bien il s’était vu momentanément gracié par Parandar, ce qui lui avait donné une force digne de Saros… Improbable? Totalement. Un air embarrassé au visage, Zack se passa une main sur la nuque, ne sachant trop quoi dire quand il se rappela soudainement que Capucine s’était fracassée la tête au sol en perdant connaissance. C’était probablement à ce moment précis qu’elle avait perdu la mémoire. Le guerrier en savait un rayon sur l’amnésie, puisqu’il en avait subi les affres pendant de longs mois.
Toutefois, la jeune femme violette – malgré sa perte de souvenirs – n’était pas moins acerbe à son égard. Ainsi, elle poussa un soupir exaspéré après avoir été légèrement odieuse envers lui, puis retira le chiffon humide de son visage. Elle jeta le dernier sur la table basse et fit mine de vouloir se redresser. À voir la façon dont elle tanguait, Zack eu peur qu’elle ne s’effondre. Il se releva donc avec la ferme intention de lui donner un coup de main, mais elle releva l’une de ses mains pour le stopper net dans son geste. Elle déclara qu’elle pouvait se débrouiller (non sans le remercier) puis se servit un verre d’eau d’une main tremblante. Devait-il lui en parler? Devait-il lui dire qu’il avait lui-même été amnésique pendant un certain temps? Il lui avait fallu quelques potions de mémoire avant de retrouver complètement ses souvenirs. Il se rappelait à quel point il était déroutant de ne plus savoir son passé ou même qui il était. Sérieusement, il ne souhait ça à personne.
Le semi-elfe observa la femme colorée porter le verre d’eau à ses lèvres, puis se mettre à faire de drôle de bruits. Un mélange de toussotements et d’éternuements. L’eau virevolta partout et la magicienne tapota sa poitrine afin d’aider ses poumons à expulser l’eau qui y était entré. Visiblement, sa robe et la table basse étaient ceux qui avaient écopés le plus de cette quinte surprise. Zack ne put s’empêcher de rire à cette vision. C’était plus fort que lui! Visiblement, son hilarité ne plaisait guère à sa compagne du moment puisqu’elle avait le rouge aux joues et les larmes aux yeux. Oh, le guerrier n’avait pas manqué de constater que le haut de la robe de Capucine lui collait à la peau, démontrant ainsi la silhouette de ses courbes féminines alléchantes. Rigolant encore et souriant, le semi-elfe s’étira le bras pour prendre quelques raisins quand il reçut le contenu du verre d’eau de sa compagne en plein visage. Il était si surprit de cet accès soudain de colère qu’il en échappa les quelques fruits qu’il tenait. Cette dernière semblait aussi étonnée que lui pendant un bref instant, quand soudain, elle se leva pour se ruer vers la porte.
Zack jura comme un charretier en constatant qu’elle allait s’en tirer aussi facilement. Oh il n’avait pas dit son dernier mot! Il s’essuya donc le visage du revers de son bras puis bondit sur ses pieds, déterminé à rattraper la fautive qui lui avait balancé son gobelet en pleine face. Il se mit à courir, mais se prit à nouveau les pieds dans le tapis, ce qui lui soutira une nouvelle myriade de jurons. Heureusement pour lui, il fut suffisamment rapide pour éviter qu’il ne s’étale sur le plancher et se redressa. Capucine avait déjà ouvert la porte et s’était précipitée vers l’extérieur. Elle n’allait pas s’en tirer si facilement! Le semi-elfe s’élança à sa suite et plissa légèrement les yeux, une fois à l’extérieur, alors que la pluie lui coula sur le visage. La nuit était noire et le bruissement des gouttes d’eau résonnaient à leurs oreilles. Il repéra rapidement la femme qu’il poursuivait et remarqua qu’elle avait passé près de trébucher, à son tour. Elle tenait maintenant sa tête entre ses mains signe qu’elle était prise de vertiges.
- Capucine! Cria-t-il en courant derrière elle.
Une poursuite à travers Magnolia s’en suivit. Elle tournait à gauche, puis à droite et se glissait entre les buissons. Zack ne la perdait pas de vue et se surprit même à trouver la situation quelque peu amusante. La jeune femme bifurqua à nouveau puis alla se placer derrière une baignoire à oiseaux en marbre blanc. Les deux jeunes gens tournaient autour de celle-ci avec un sourire évident et l’homme tenta d’attraper la femme. Néanmoins, la magicienne surprit le guerrier alors qu’elle l’éclaboussa allègrement avec l’eau de la baignoire. Ce dernier recula d’un pas, les bras écarté du corps alors qu’il constatait que sa tunique et son pantalon étaient maintenant trempés. Il jeta ensuite un regard à la femme violette, puis se vengea en l’éclaboussant à son tour. Elle se protégea comme elle put, puis détala vers la limite est de Magnolia, en direction de la mer. Pas question qu’il la laisse filer comme ça! Zack fut plus rapide qu’elle et se saisit de sa compagne. Il enroula sa taille de ses bras et la souleva de terre en riant alors qu’elle se débattait à peine. Son rire flotta jusqu’aux oreilles du semi-elfe, et ce dernier songea qu’il s’agissait d’un son franchement mignon. Capucine avait l’air d’être une femme sérieuse et autoritaire, or, son éclat de joie était une douce musique. Il la fit tournoyer autour de lui, quand soudain, elle lui somma frénétiquement de se jeter au sol.
Zackeriel était plus que surprit de cette nouvelle attitude de sa part. Néanmoins, il la déposa au sol et obéit à son ordre mental. Il s’accroupit donc au sol et fut rapidement entraîné à plat ventre par cette dernière qui rampait déjà jusqu’aux limites d’une pente escarpée. Les feuilles des arbustes la camouflaient visiblement de l’objet de sa panique et le semi-elfe ne tarda pas à l’imiter, histoire de se rapprocher lui aussi. Ce n’est qu’une fois à ses côtés qu’il réalisa ce dont il en retournait. Là, plus bas, sur la plage, se trouvaient des individus qui montaient visiblement un camp sous la pluie qui s’était drôlement intensifiée.
- Ça… ce n’est vraiment pas un bon signe… fit-il tout bas en réponse à sa question. Visiblement, elle se souvenait maintenant de qui il était… Et elle avait raison, ce n’était pas le moment. Plissant le regard, le semi-elfe put reconnaître les silhouettes de Vera et d’Alek. De plus, environ quinze personnes s’afféraient à monter le campement. J’en ai bien peur, continua-t-il en un souffle en ne les quittant pas du regard. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils n’arrivent jusqu’à nous. Puis, il sentit une main se glisser sur son épaule. Instinctivement, il tourna la tête vers Capucine, notant de l’inquiétude dans son regard. Je comprends tout à fait votre attachement à ces lieux. J’avoue en être personnellement charmé et je saisis bien que vous y avez mis toutes vos ressources et probablement toute votre vie. Je n’ai pas l’intention de rester là les bras croisés, croyez-moi…
Zack nota la façon dont elle porta une main à sa bouche après que sa voix se fut enrouée (par l’émotion peut-être?). Elle n’allait pas très bien… elle aurait besoin de lui, c’était évident. Néanmoins, elle reprit du poil de la bête, planta son regard foncé aux pupilles verticales dans les yeux de bronze du semi-elfe et lui fit son immense requête. Le brigand était surprit de constater à quel point elle avait la mémoire pour les détails. C’était comme si elle avait mémorisé chacun des mots qu’il avait prononcé. Son offre était plus que tentante. Depuis qu’il avait fait la rencontre d’Ishobel, il avait en quelque sorte cherché une façon de pouvoir se débarrasser de sa dépendance et avait échoué à chaque fois. L’opium était une garce qui ne lâchait pas prise facilement. C’était donc une chance qui s’offrait à lui de refaire peau neuve et, peut-être, être digne de pouvoir côtoyer un peu plus son unique fille… Il était déchiré à l’idée d’enfin être libre de ses dépendances et de sombrer à nouveau… Après tout, quand il était sous l’influence de stupéfiants, tout était plus simple et plus beau…
- Marché conclu, fit-il enfin en remarquant le sourire charmant qu’elle lui décochait. Tiens? Était-ce un intérêt de sa part? Il lui répondit donc de la même façon tout en lui serrant la main. Toutefois, elle se trompait sur un point : ils n’avaient pas plusieurs jours devant eux. Un ou deux, tout au plus. Je ne veux pas paraître alarmiste, mais nous devons faire quelque chose le plus vite possible. Le mieux est de profiter du couvert de la nuit et de la pluie pour frapper. Je sais, vous êtes fatiguées et moi aussi. Mais si nous attendons, ils découvriront votre repaire plus rapidement que vous le croyez. Or, tant que Magnolia reste inconnu, elle sera en sécurité.
Lentement, Zackeriel se recula de son poste d’observation et se rapprocha des arbres afin d’éviter d’être vu. Ses vêtements trempés lui collaient à la peau et ses cheveux mi-longs étaient plaqués sur sa tête. La pluie ne cessait d’augmenter, mais au lieu de voir ça comme une malédiction, il songea – au contraire – que cela aidera leur cause. Il attendit que Capucine s’approche de lui, puis lui exposa son plan.
- Nous avons certains avantages sur eux, fit-il en plantant son regard dans celui de sa compagne. Tout d’abord, ils ne connaissent pas Magnolia et ils ne savent pas que vous existez. C’est notre principal avantage : ils me croient seul. De plus, ils ne se doutent absolument pas que je sais où ils se situent. Alors je vais devoir vous demander un effort surhumain en m’assistant magiquement. Je vais me rendre jusqu’à eux. Je vais servir d’appât. Je n’aurai qu’à les attirer à l’orée de la forêt où vous les attendrez, dans un arbre idéalement pour ne pas vous faire voir. Vous userez de vos plantes pour les capturer et les maintenir en place comme vous l’avez fait avec moi et je me chargerai de la suite… continua-t-il, laissant sous-entendre une mort certaine pour eux. Vous savez, enlever la vie de quelqu’un n’est pas une tâche facile et on en sort généralement changé… c’est pour ça que je m’occuperai du travail ingrat. Visiblement, il ne prenait pas la chose à la légère vu l’expression très sérieuse qui était affichée sur son visage. Je tiens à ce que vous restiez dans l’ombre. Personne ne doit vous voir. Advenant que l’un d’entre eux réussit à s’échapper et à courir jusqu’aux Lames Pourpres, il doit croire que j’étais seul, sinon vous allez être dans l’eau chaude jusqu’au cou et je ne peux accepter une telle menace planant au-dessus de vous…
Levant les deux mains, le brigand se frotta le visage, comme pour reprendre contenance et pour tenter de retirer un peu d’eau qui lui coulait au visage comme une rivière. Voilà une tâche qui ne serait pas facile. Toutefois, plus ils attendraient, plus leurs ennemis en apprendraient sur cette forêt et plus ils reprendraient des forces eux-mêmes. Il planta une dernière fois le regard dans les yeux de la magicienne, puis lui fit signe de montrer le chemin. Ouep, ils agissaient dès maintenant. Le duo progressa rapidement à travers la végétation grâce au don de Capucine et quittèrent les limites de la jardinerie pour s’aventurer dans la forêt entourant cette dernière. Ils descendirent les pentes escarpées qui les menaient au niveau de la mer puis s’arrêtèrent alors que les arbres commençaient à s’éclaircir. Un énorme conifère se tenait à la droite de Zack. Les branches semblaient solides et le feuillage composé d’épines était plutôt dense. Il aida Capucine à y grimper puis s’assura qu’elle était bien installée. Il fit quelques pas pour s’éloigner, puis s’arrêta soudainement.
- Ne vous inquiétez pas si vous voyez que certains coups me sont portés. Comme vous l’avez peut-être remarqué, mes blessures se guérissent toutes seules. Et si ça devait tourner mal… alors rebroussez chemin et retournez à Magnolia. Vous ne craindrez plus rien, puisque c’est moi qu’ils veulent.
Il hocha de la tête en direction de la magicienne, puis tourna les talons pour s’éloigner aux pas de course. Une plage au sable trempé par la pluie s’étalait devant lui. Plusieurs rochers y trônaient, ici et là, certains ayant la taille d’un cabanon. Zack usa de ses derniers pour sa cacher et passait de rochers en rochers pour s’approcher tranquillement du campement. D’où elle était, Capucine devait bien le voir, ce qui était une chance en soit, puisqu’elle pourrait l’avertir advenant qu’un ennemi approche par derrière. Son cœur battait la chamade alors que la nervosité le gagnait. Mais il était hors de question qu’il donne le moindre signe d’anxiété à ses adversaires. D’autant plus que Vera et Alek étaient complètement cinglés… Le sous-chef des Lames Pourpres étaient maintenant tout près du campement. Il pouvait voir les tentes illuminées par des lampes à l’huile ici et là. Le bruit de la pluie faisait un vacarme incroyable sur les toiles des chaumières de fortune, ce qui était une chance en soit, puisque cela masquait les bruits de pas du guerrier. Au milieu du campement se trouvait l’un de leurs hommes de main. Un grand gaillard chauve qui faisait visiblement le guet. Zack se pencha, se saisit d’un caillou de la grosseur de son poing, puis la balança avec justesse directement sur la tempe de l’homme qui montait la garde. Ce dernier poussa un cri de douleur, puis s’effondra au sol, alertant ses compatriotes par le fait-même. Les tentes se vidèrent rapidement. Vera et Alek s’approchèrent de la victime et affichèrent un air mauvais en réalisant que le bougre avait été assommé. Ils n’étaient pas dupes : ils savaient qu’il s’agissait de l’œuvre de leur ancien commandant.
- Trouvez-le! Beugla Alek.
Les brigands poussèrent des cris d’approbation et s’éparpillèrent pour fouiller la plage et ses énormes rochers.
- Zackeriel, cria Vera. Nous savons que tu es là! Inutile de te cacher!
Sale poufiasse. Il allait lui régler son compte… enfin, s’il venait à mettre la main sur une arme! Détail incroyable auquel il n’avait même pas songé : Capucine avait caché tous ses effets personnels! Il allait devoir se débrouiller. Un soldat arrivait près de sa cachette avec sa lampe à l’huile à la main. Le brigand avait les muscles tendus et bondit tel un tigre pour s’emparer du bougre qui avait osé le débusquer. Il flanqua un coup de genou sur le coude de ce dernier pour le désarmer, puis récupéra son épée. Il lui arracha ensuite sa lampe des mains et lui écrasa sur le crâne. L’huile brûlante coula sur le pauvre brigand qui hurla de douleur. Il se mit à courir dans tous les sens, le corps prisonnier des flammes. Zackeriel de Shola croisa alors le fer avec les deux autres hommes qui chargeaient sa direction. Il tournoya sur lui-même pour éviter deux coups portés, puis effectua une roulade pour éviter une autre attaque. Il attrapa ensuite le poignet d’un homme et le tordit afin de dévier sa dague hors de portée. Zack en profita pour lui enfoncer sa lame dans l’abdomen. Le semi-elfe se saisit de la lame courte et la lança sur un autre adversaire qui la reçu en pleine gorge.
Un rire parvint à ses oreilles. Ça provenait de derrière lui! Le jeune homme blond fit volte-face pour se retrouver face au duo maléfique : Vera et Alek. Les douzes hommes restant à leurs côtés, ils le toisaient avec un rictus mauvais.
- Pas mal, fit Vera en roulant des hanches alors qu’elle marchait en sa direction. Tu sais toujours te battre. Tu sais ça fait combien de temps qu’on te cherche maintenant? Tu me déçois mon lapin, moi qui croyais que tu nous opposerais une meilleure résistance. Ta gueule de beau gosse me manquera quand je t’aurai enfoncé mon poignard dans la gorge.
Pour toute réponse, Zack se contenta de cracher par terre, aux pieds de la jeune femme aux cheveux d’ébènes. Ils avaient un très léger passé, tous les deux, ayant déjà partagé la même couche, l’espace d’une nuit. Les Lames Pourpres marchaient en sa direction, d’un air menaçant, forçant Zack à reculer vers la forêt. En fait, c’était exactement ce qu’il voulait! Au moment où il s’apprêta à détaler vers Capucine, la voix d’Alek monta à ses oreilles.
- J’ai oublié de te dire Zack, j’ai croisé ta copine l’autre jour, déclara-t-il d’un air faussement détaché. Tu sais, la brunette elfique avec qui tu sortais il y a quelques années? Le brigand blond figea net sur place. Il se retourna doucement pour faire face au rouquin barbu qui prenait visiblement son pied. Comment elle s’appelait déjà? Sara? Sandra? Sasha? Enfin, elle avait un nom étrange qui sonnait à peu près comme ça… Bref, elle était à cheval. Et comme tu le sais surement, c’est elle qui a récupéré le collier que Lorenzo voulait offrir à sa fille le jour de son mariage, ce lui que tu avais dérobé pour lui…
Mais pourquoi l’écoutait-il? C’était comme s’il avait des plombs dans les pieds. Il était incapable de faire le moindre pas, comme s’il était hypnotisé par ses paroles. Il avait peur d’entendre, peur de comprendre ce qu’il était en train de dire. « Elle s’appelait Saoirse… » s’était-il contenté de dire. Il devait partir! Maintenant! Exécuter le plan était sa meilleure porte de sortie. Mais pourquoi ne pouvait-il plus bouger! Un message télépathique de Capucine résonnait dans son esprit, mais il n’arrivait pas à en saisir le sens. Tout tournait et la pluie torrentielle émettait un vacarme pas possible.
- … elle sortait de la capitale de Shola, continua Alek en riant d’un air mauvais. Jolie damoiselle qu’elle était… un vrai gâchis! Tu sais que tu as du goût en matière de femmes? M’enfin, nous l’avons intercepté. La pauvre enfant. Tu aurais dû voir comment elle tremblait quand nous l’avons entourée. Mais tu sais ce qui était le plus impressionnant? Pas une fois elle m’a supplié! Une femme digne et fière! Oh elle a crié… et elle a pleuré… Surtout quand je lui ai enfoncé ma lame dans les côtes! Oh et un peu partout d’ailleurs. Mêmes sous les ongles de ses doigts!
Les brigands riaient aux éclats. Zack avait écartillé les yeux alors qu’il réalisait pleinement ce qui se passait. C’était eux qui avaient meurtris Saoirse et l’avait laissé pour morte! Une vague d’adrénaline s’empara soudainement du brigand. Il ne voyait plus rien, n’entendait plus rien. Il ignora à nouveau le message télépathique de Capucine, ne pensant maintenant plus qu’à la femme de sa vie qui avait été massacrée par ces lâches!
- Tu… tu as fait ça… souffla-t-il alors qu’il perdait le contrôle de lui-même. TU VAS ME LE PAYER!!!
Et il chargea. Les hommes de main du duo se mirent évidemment sur son chemin. Ce fut un véritable carnage. Zack tournoyait avec une vitesse incroyable et frappait là où il le pouvait usant au maximum de toute son agilité elfique. L’adrénaline coulait à flot dans ses veines, lui donnant une force qui ne lui était pas propre en temps normal. Des membres furent coupés et les brigands criaient sous les impacts. Le semi-elfe voyait rouge et il n’aurait de répit qu’au moment où il pourrait écraser leurs crânes au sol sous la semelle de ses bottes. Quelques coups de ses adversaires firent mouche, mais sa fidèle autoguérison était au rendez-vous, soignant les plaies au fur et à mesure de sa lumière blanchâtre. Au moment où il enfonça son épée sous la mâchoire d’un homme, une ombre se glissa derrière lui. Une lame d’estoc s’enfonça dans son dos et jaillit de son abdomen et Zack en eu le souffle coupé. La lame se retira rapidement et fit gicler un filet de sang. Le semi-elfe se retourna néanmoins pour être face à Vera en titubant. Elle avait un sourire satisfait au visage. Sa plaie – tout comme les autres – fut rapidement guérie et permit au jeune homme fatigué de se tenir droit devant le duo. Il ne restait maintenant plus que trois hommes avec eux.
- Je vous massacrerai jusqu’au dernier, siffla-t-il d’un air enragé. Pour avoir assassiné Saoirse! Elle ne méritait pas un tel sort!! Je vous laisserai pourrir sur cette plage en pâture aux corbeaux!!
Mais il commençait réellement à se fatiguer. Son niveau d’adrénaline descendait tranquillement et il entendit un nouveau message de Capucine. Il devait admettre que sa propre réserve magique était beaucoup plus basse… Il pourrait endurer encore quelques coupes, mais sans plus. Après quelques minutes d’hésitation, il tourna enfin les talons sous les rires de ses ennemis qui croyaient visiblement qu’il prenait la fuite.
Il fonçait maintenant vers la forêt. | |
| | | Capucine Magicien(ne) errant(e)
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Feuille de personnage Âge: 31 Race: Insecte (50%) Humaine (50%) Âme soeur:
| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Lun 11 Juil - 20:40 | |
| La magicienne se retrouva à douter de l’efficacité de son sourire enchanteur. À vrai dire, elle n’avait pas l’habitude d’être charmante avec qui que ce soit. Elle était donc inconsciente de son potentiel de séduction… voire de comment s’en servir pour convaincre un homme d’acquiescer à ses requêtes. D’autant plus qu’elle ne reconnaissait pas son attirance physique pour son visiteur inopportun. Elle s’obstinait à refouler tout indice d’affection au plus profond d’elle-même avant que ça ne puisse atteindre la surface de sa conscience. Elle blâmait également sa blessure à la tête pour son obsession sur la brève étreinte qu’elle avait partagée avec l’ex-contrebandier un peu plus tôt.
Elle s’apprêtait à retirer son offre, la mine estomaquée de son compagnon ébranlant sa confiance en elle-même, quand ce dernier se décida enfin d’accepter et serra sa main pour sceller leur entente. Elle sentit un soupir de soulagement presqu’inaudible quitter sa gorge… puis elle sentit à nouveau son cœur battre à une vitesse ahurissante à l’intérieur de sa poitrine. Il y avait quelque chose dans le sourire de Zackeriel qui la faisait réagir de façon insensée. À son insu, elle se mordit la lèvre inférieure au ton alarmiste du semi-elfe. Un coup d’œil en direction des intrus sur le bord de la mère confirma qu’il y avait raison de redouter l’arrivée du détachement des Lames Pourpres. Le couvert de la nuit était effectivement un atout à prendre en considération.
- Vous avez raison. répondit-elle d’un ton aussi détaché qu’elle était capable de produire, malgré l’inquiétude qui la rongeait de l’intérieur.
La vue que lui offrit son partenaire d’embuscade parvint à lui couper le souffle. Elle était incapable de ne pas suivre la ligne de ses muscles bien dessinés. Elle secoua distraitement la tête, se traitant de sotte près d’une centaine de fois, avant de finalement le rejoindre à la bordure de la falaise. Voilà qu’elle déglutissait quand les pupilles de bronze de son camarade se posèrent dans le noir de ses propres yeux. Que se passait-il avec elle ce soir, bon sang? Elle aurait besoin d’une longue nuit de repos après cette nuit pour le moins tumultueuse.
Heureusement, le plan détaillé que lui fournissait son parasite favori, car il y avait maintenant ces autres brutes pour lui faire compétition, parvint à lui changer les idées. Elle écoutait attentivement ses suggestions, étant prête à lui faire des propositions pour ajuster le tir, au besoin. Elle retint une grimace à l’idée d’enlever la vie à ces gens sur la plage; or, elle savait que ceux-ci n’hésiteraient pas un instant à la mettre en charpie, ainsi que détruire sa jardinerie. Et ça, Capucine ne pouvait se le permettre. C’était sa seule raison de tenir à la vie et d’affronter les embûches que la vie mettait dans son chemin. Elle apprécia toutefois la gravité qu’adoptait le semi-elfe. Il ne prenait pas plus plaisir à la sale besogne qu’elle. Le fait qu’il accepte de s’en charger enlevait également un fardeau sur les épaules de la femme mauve.
- Je vous remercie de prendre cette lourde responsabilité sur les épaules, croyez-moi… Bien que j’aurai les mains aussi sales que les vôtres d’ici la venue du matin, quoiqu’indirectement. Ne vous inquiétez pas pour moi, ne me voit dans ce domaine que ceux que je veux bien qu’ils me voient.
Elle ferma les yeux un instant pour se donner du courage. Elle devait se recentrer afin de puiser dans ses forces magiques, ce qui ne serait pas chose facile vu l’état dans lequel elle se trouvait. Cependant, elle n’avait d’autre choix si elle désirait s’assurer un avenir. La jardinière hocha de la tête au signal de son acolyte. Elle prit les devants et entreprit une descente prudente jusqu’au niveau de la mer. Elle s’assura que la végétation bouge subtilement au besoin, question de toujours être visibles et ainsi ne pas se faire repérer trop tôt. Ce fut à ce moment que le guerrier lui indiqua un conifère bien fourni dans lequel elle pourrait se réfugier. Elle plaça une main sur sa poitrine quelques secondes, ayant toujours des troubles de nausée. Elle ne refusa aucunement l’aide qui lui fut offerte, et ce, même si elle était équipée naturellement de griffes. Cet arbre n’aurait pas été un obstacle en temps normal… sauf qu’elle était considérablement faible présentement.
**[Zackeriel] Faites gare à vous.** envoya-t-elle télépathiquement à l’ancien brigand. Elle était consciente qu’il savait ce dans quoi il s’embarquait, voire beaucoup plus qu’elle qui ne savait pour ainsi dire rien sur les membres des Lames Pourpres plus loin, mais elle ne pouvait s’empêcher de lui rappeler de faire attention à lui. **Faites votre possible pour éviter les blessures inutiles.** trancha-t-elle quand il lui rappela son pouvoir de guérison. Elle s’en voulut de s’être adressée sèchement à lui, mais les nerfs avaient parlé pour elle. Il était infiniment plus facile de prendre des distances pour la semi-insecte que de mettre ses émotions à nus et montrer une facette vulnérable. Par chance, l’homme ne sembla pas tenir rigueur de son commentaire légèrement acerbe et il mit son plan en branle sans la moindre hésitation.
Elle suivit sa progression attentivement. Elle jetait régulièrement des regards aux alentours, au cas où les indésirables personnages aient eu la brillance d’esprit d’envoyer des éclaireurs plus loin dans la forêt. Elle retint son souffle lorsque le moment fatidique arriva enfin : Zackeriel passait à l’action. Il ne manqua pas sa première cible, ce qui offrait un maigre soulagement à son acolyte juchée haut dans un sapin. Cette dernière fronçât des yeux afin de mieux voir les individus qui se ruèrent vers le blessé. Ils ne tardèrent pas à se lancer à la recherche de celui qui avait jadis été leur sous-chef. Sur ce, la magicienne se redressa quelque peu. Ses yeux suivaient toute la scène et elle tentait de déterminer quel membre représentait la plus grande menace pour son camarade. Elle enfonça ses griffes davantage dans l’écorce de l’arbre face à cette violence. Elle devait admettre qu’il était évident que son invité avait l’habitude de ce genre de situation puisqu’il se débrouillait avec brio.
La jeune femme releva le menton, cherchant à mieux capter les traits du duo qui menait indéniablement le groupe. Il devait s’agir d’Alek et Vera, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Ainsi, ils étaient les responsables de la poursuite folle qui avait mené le semi-elfe sur son territoire! Elle se demanda momentanément si elle devait les remercier ou leur en vouloir de le lui avoir mis dans les pattes. À savoir pourquoi, elle penchait plus vers la première option. Ah, mais maintenant n’était pas le moment de se questionner à ce sujet. Zackeriel amenait ses adversaires à pas comptés en direction de la forêt, où ceux-ci auraient peu de chance de s’en sortir vivants. Par contre, pour une raison inconnue, il sembla hésiter au dernier instant. Que se passait-il? C’était un homme sûr de lui, alors pourquoi s’arrêter maintenant? Il était si près du but!
**[Zackeriel] Ressaisissez-vous! Je ne peux vous aider si vous ne vous approchez pas davantage de la forêt!** tenta la jardinière afin de ramener son partenaire à l’ordre. Ce n’était pas le temps de faire un faux pas… pas quand ils y étaient presque! **Zackeriel de Shola! Maintenant!** le pressa-t-elle.
Elle sentait les étourdissements la gagner encore une fois. S’il ne se dépêchait pas d’agir, elle ne pourrait garantir d’exécuter son plan tel qu’il l’avait énoncé. Il devait les attirer dans la forêt avant qu’elle ne succombe au vertige! Elle plissa les yeux lorsque l’ex-contrebandier cria que quelqu’un allait le payer. Qu’avaient bien pu dire ses anciens partenaires de crime pour le rendre aussi furieux? Elle jura intérieurement. N’ayant pas compris la conversation, puisqu’elle était trop loin pour cela, elle n’avait aucune idée de ce qui avait fait dérailler leur entreprise.
**[Zackeriel] Derrière!** cria-t-elle mentalement, tandis qu’elle assistait, impuissante, au combat féroce qui venait d’éclater.
À son plus grand malheur, l’ancien sous-chef ne semblait pas porter attention à ses avertissements. Elle ne manquerait pas de le réprimander pour son insouciance… s’il survivait, évidemment. Malgré tout, elle eut un haut le cœur à le voir se faire empaler par la lame d’un adversaire. Elle avait une folle envie de noyer cette femme qui venait d’attaquer sournoisement le semi-elfe. Elle remercia Parandar que le combattant ait la capacité de guérir ses blessures, car elle n’aurait pas gagé cher sur sa survie autrement.
**[Zackeriel] Zackeriel!** l’interpella-t-elle. **Je vous conseille de faire vite, car je ne tiendrai pas éternellement le coup ici-haut!**
Elle pria intérieurement pour qu’il se décide enfin à écouter ce qu’elle lui transmettait par la pensée. C’était un avantage indéniable de pouvoir communiquer avec lui de cette façon, mais encore fallait-il qu’il lui prête oreille! Cap pinça les lèvres en attente de l’étape suivante. Elle commençait à croire qu’il l’ignorait une fois de plus. Quel ne fut pas son soulagement de le voir enfin filer vers le couvert des arbres. Il était grand temps! La magicienne estima sommairement le temps qu’il faudrait à son partenaire de se rendre en lieu sûr, en plus de celui pour que ses poursuivants s’y enfoncent aussi. Elle ne pouvait intervenir trop rapidement, sans quoi il risquait d’y avoir des survivants. C’est pourquoi elle patienta tant bien que mal, jusqu’à ce qu’elle remarque qu’il y avait des retardataires. Ah bon? Il fallait leur donner des encouragements?
**[Zackeriel] Faites attention à vos pas, une immense vague vient vers vous. À mon signal, bondissez loin vers l’avant.**
Elle se doutait bien que le blondinet se poserait des questions, mais il comprendrait assez vite de quoi il retournait. La jardinière fit appel à toute sa concentration afin de faire lever l’eau de la mer, tel un tsunami frappant la berge à la suite d’un tremblement de terre. Les quelques personnages étant restés derrière ne tardèrent pas à sonner l’alarme et à se ruer entre les conifères à leur tour. Ce ne fut pas leur jour de chance, car la semi-insecte épiait chacun de leurs mouvements. Par conséquent, elle envoya un ordre clair à la végétation… puis intima à Zackeriel de sauter immédiatement. La suite se fit à une vitesse ahurissante : tous les sapins et les autres arbres se resserrèrent si près que la gigantesque vague emporta les membres des Lames Pourpres jusqu’au dernier. Toutes les victimes se fracassèrent contre le mur végétal et, avant même qu’ils ne puissent se remettre sur pieds, se virent emprisonnés par une multitude de racines épaisses et de branches. Étrangement, l’étreinte était particulièrement serrée autour de la gorge de la femme qui avait osé blesser son ancien sous-chef. La femme colorée permit une brèche dans sa clôture de conifères pour que son compagnon soit en mesure de terminer son travail.
**[Zackeriel] Je crois que c’est malheureusement à vous une fois de plus.**
Capucine devait admettre détester ce qui s’en venait. Même si c’était une question de survie, elle n’aimait pas assister à ce qui était un massacre. Elle savait que l’ex-contrebandier disait au moins la vérité en partie, ayant vu de ses propres yeux à quel point le duo pouvait être sadique, mais rien ne lui garantissait que Zackeriel n’était pas aussi exécrable lui-même. Après tout, les apparences sont parfois trompeuses. Toutefois, elle avait choisi de lui faire confiance et elle irait jusqu’au bout dans le marché qu’elle avait conclu avec lui. Elle n’avait qu’à être davantage sur ses gardes.
Ceci étant dit, ce fut contre son gré qu’elle regarda son acolyte achever ses ennemis. Elle se demandait comment il y arrivait… Jamais en aurait-elle été capable, à moins d’être directement menacée. D’un autre côté, elle n’était pas une guerrière et personne ne s’attendait à ce qu’elle le soit. Il avait sans doute grandi avec une éducation fort différente de la sienne. Silencieuse, elle patienta dans son arbre jusqu’à ce que le semi-elfe lui fasse signe qu’il n’y avait plus âme qui vive. Elle lui demanda de le lui confirmer, pour bonne mesure. Par après, elle se força à pousser les racines à engouffrer les cadavres, tout comme elle demanda à la mer d’avaler ceux qui jonchaient sur la plage. Elle demanda pardon auprès des divinités pour ce qui s’était passé ce soir sur son domaine et espéra qu’ils comprendraient la situation dans laquelle elle s’était trouvée.
L’aide de Zackeriel pour descendre de son perchoir fut appréciée, bien qu’il vacillât lorsqu’il l’attrapa dans ses bras. Elle-même eut quelques difficultés à rester sur pieds. Elle était vidée! « Rentrons. » fut le seul mot qu’elle prononça. Elle aurait trouvé déplacé de le féliciter puis, de toute façon, il ne semblait pas d’humeur à célébrer non plus. Elle ne fut pas surprise qu’il prenne appui sur ses épaules et qu’il suive ses signaux corporels pour savoir comment rentrer jusqu’au cottage. Le chemin du retour fut atrocement pénible. Tous deux tenaient à peine debout. Ils se supportaient mutuellement pour avancer, car c’était la seule façon pour eux de se rendre jusqu’à la maisonnette. Quand elle poussa enfin la porte, Capucine soupira de soulagement. Elle tituba maladroitement jusqu’à la chambre, toujours accompagnée par son partenaire de crime. Elle commençait sérieusement à voir flou… mais elle n’osait pas le lui mentionner. Lui aussi avait gardé le silence depuis les événements sur la plage.
Cependant, son épuisement eut raison d’elle. La femme colorée s’effondra au moment même où elle atteignit le lit pour y installer son invité. **********************************************
Allongée, la femme insecte se recroquevilla légèrement. Elle sentit l’emprise autour de sa taille se faire tendrement plus forte quelques secondes, avant de se détendre. Elle avait une main sous sa tête, l’autre tenait celle de quelqu’un. Ce type de confort lui étant entièrement inconnu, il ne lui traversa jamais l’esprit qu’il pouvait s’agir de la réalité. Son esprit était convaincu que ce n’était rien de plus qu’un songe. Ainsi, elle affichait un sourire en coin à sentir un souffle chaud sur sa nuque. Elle soupira même de plaisir à sentir un baiser être déposé à la base de son cou. Elle se laissait aller, profitant d’une proximité qu’elle aurait redouté autrement…
- Saoirse…
À cela, elle plissa les yeux et gémit faiblement. Elle ne s’appelait pas Saoirse, si cela était bel et bien un nom. Elle entrouvrit les paupières, reprenant tranquillement contact avec la réalité. Ce n’est qu’alors qu’elle constata qu’elle avait des bras beiges musclés autour de la taille. Immédiatement, elle sentit son cœur se mettre à se débattre. Oh, non, non, non, non, non! Elle retira vivement sa main et voulut se relever précipitamment, mais il sembla que son compagnon eut la même surprise qu’elle. Sa réaction fut toutefois plus prononcée que celle de la jardinière, car il tomba en bas du lit tant il sursauta vivement. Instinctivement, il décida de s’agripper à la première chose du bord, c’est-à-dire à Capucine. Par conséquent, cette dernière culbuta par derrière et tomba directement par-dessus le semi-elfe, se cognant la tête sur la base de lit au passage.
- Aille! Non, mais… maugréa-t-elle, portant une main à sa tête.
Elle ne s’était toujours pas rendue compte qu’elle était couchée de tout son long sur son parasite à tête blonde. Elle en voulait plutôt à l’univers de s’acharner autant sur son pauvre crâne. Quand elle ouvrit enfin les yeux, c’est le regard étonné de l’ex-contrebandier qu’elle croisa. Il s’était visiblement remis plus vite qu’elle du choc matinal, car un sourire en coin remplaça éventuellement la confusion de ne pas avoir celle qu’il croyait dans ses bras. Cap, tant qu’à elle, était estomaquée. Elle avait ouvert la bouche, mais ne parvenait à prononcer la moindre parole. Elle était tétanisée sur place. Elle pouvait déjà sentir la crise de panique qui la submergeait. La peur était lisible dans ses yeux noirs, voire qu’elle se mit à trembler de la tête aux pieds, lèvre inférieure incluse. | |
| | | Zackeriel Guerrier(ère)
Messages : 522 Date d'inscription : 04/02/2016
Feuille de personnage Âge: 31 ans Race: Humain / Elfe Âme soeur:
| Sujet: Re: La dionée [PV Zackeriel] [Terminé] Jeu 14 Juil - 13:14 | |
| La rage au cœur, Zack courait à en perdre haleine en direction du boisé. Alex, Vera et leurs hommes étaient à ses trousses et riaient devant ce qui leur semblait être un acte de couardise. Il allait porter le chapeau cette fois, sachant pertinemment qu’ils n’allaient pouvoir répéter de telles faussetés à qui que ce soit quand il en aurait fini avec eux. Son cœur battait la chamade sous l’effort continu que le guerrier demandait à son corps. Il zigzagua entre d’énormes rochers quand la voix de Capucine résonna à nouveau dans son esprit. Une immense vague? De quoi parlait-elle? Dans un mouvement rapide, le semi-elfe jeta un regard par-dessus son épaule et hoqueta de stupeur : un titanesque tsunami se dirigeait vers la plage, à l’insu de ses poursuivants. Elle savait faire ça?!! Mais bordel!! Elle était originaire du panthéon divin ou quoi?! Il jura à voix haute et tenta d’accélérer la cadence du mieux qu’il put. Son sprint était beaucoup trop long! Heureusement, les conifères n’étaient qu’à quelques pas! Ah tiens, les Lames Pourpres venaient de réaliser ce qui se tramait! Leurs cris alertés montèrent jusqu’à ses oreilles et Zack félicita mentalement la femme violette pour son coup. Dès qu’elle lui donna son signal, il se jeta parmi les arbres et roula dans l’herbe et les brindilles. Les plantes se resserrèrent d’un seul coup, encaissant la majorité de la vague. Le semi-elfe se releva en titubant et pataugea dans l’eau jusqu’aux genoux, puisqu’une partie du liquide s’était néanmoins infiltré dans la forêt. La vague se retira rapidement et le craquement de la végétation environnante fit comprendre à Zackeriel que ses ennemis étaient maintenant prit au piège par Capucine. Instinctivement, il leva la tête en direction de la magicienne puis sursauta au moment où des racines s’espacèrent pour le laisser passer. La voix de la jeune femme résonna dans son esprit et il hocha de la tête en guise de compréhension. Sa poigne était solide sur le manche de son épée. L’heure de la vengeance avait sonné. Un air meurtrier trônait sur son visage. Il marcha d’un pas décidé en direction de l’espace créé juste pour lui. Juste de l’autre côté se trouvait les meurtriers de Saoirse, à sa merci. Ils allaient souffrir… surtout Alek. - Refermez derrière moi, lança-t-il à Capucine dans un ton qui ne laissait pas de place à la discussion. En fait, il espérait pouvoir lui épargner la vision horrible qui allait s’en suivre… mais il n’avait prévu que l’endroit où elle siégeait était suffisamment élevé pour lui permettre d’assister à la scène malgré tout. Zack offrit une mort très rapide aux sbires de Vera et Alek, puisque ceux-ci n’étaient rien d’autre que des exécutants. Il s’était contenté d’enfoncer son épée d’un coup très sec dans leur crâne pour éviter les souffrances inutiles. Une fois à la hauteur de Vera, il remarqua que son cou arborait des traces violacées, signe que Capucine s’était acharnée davantage sur elle. Le brigand ne se posa pas davantage de questions et il esquissa un sourire mesquin devant le regard effrayé de la jeune femme. Cette dernière le supplia et tenta de s’attirer ses bonnes grâces en lui rappelant leur nuit torride passée ensemble. Sans un mot, Zack se contenta de ranger son épée et de prendre l’une des racines malléables qui se trouvaient près d’elle. Il tira celle-ci et l’enroula autour de la gorge de la jeune femme qui tremblait comme une feuille. Il banda ensuite ses muscles et tira de toutes ses forces, étranglant la guerrière qui se débattait dans tous les sens pour tenter de se libérer. Heureusement, les liens de Capucine étaient solides et tinrent le coup. La jeune femme émettait des bruits immondes alors que son visage prenait une teinte cramoisie. Ses yeux s’injectèrent de sang, puis… plus rien. Le silence total. C’est alors qu’un rire rauque retentit. À la gauche de Vera se tenait Alek, bien ligoté. Le fou furieux riait aux éclats maintenant et se foutait clairement de la gueule de Zack. Le regard mauvais, le semi-elfe s’approcha de lui et remit sa main sur le manche de sa lame. Il avait la ferme intention de lui faire passer un très très mauvais quart d’heure. - Tu l’as torturé, pas vrai? Fit-il tout bas à l’homme qui riait toujours. Des lames sous les ongles? Vraiment? Voilà qui est une idée intéressante…Doucement, il attrapa la main du meurtrier de Saoirse, puis enfonça lentement la lame sous l’ongle de son index. Ses yeux couleur bronze ne quittèrent pas les traits grimaçants d’Alek. Ce dernier se mit à hurler de douleur à la grande satisfaction du semi-elfe. C’est à ce moment qu’il sentit un regard peser sur lui. Instinctivement, il tourna la tête vers le conifère et y vit Capucine qui le fixait. S’il torturait Alek, la magicienne verrait absolument tout… elle ne méritait pas d’être traumatisée devant une telle scène. Il ramena ensuite son attention sur Alek puis retira la lame de son ongle. - C’est ton jour de chance, Alek, fit-il d’un air dur. Il se trouve que je ne suis pas comme toi. Et pour te prouver à quel point je suis clément, je vais t’offrir une mort rapide. Sur ce, il enfonça la lame dans la poitrine de l’homme… non sans pivoter un peu la lame au passage pour s’assurer qu’il souffre un maximum. Lorsqu’il retira l’épée, un important filet de sang s’en suivit. Le meurtrier de Saoirse émit un gargouillis immonde, puis poussa son dernier souffle. Le silence retomba à nouveau et Zack pinça l’arête de son nez comme pour calmer un mal de tête plus que présent. En fait… ses mains tremblaient. Il ne pensait pas que de tuer l’assassin de l’elfe aurait autant d’impacts sur lui. Il leva ensuite son regard vers le ciel et ravala les larmes qui menaçaient de couler, non sans jurer intérieurement. *Bon sang, Zack! Ressaisis-toi! Pas le temps de chialer comme une gamine…* songea-t-il en faisant signe à Capucine de descendre de sa cachette. À sa demande, il confirma la mort des membres des Lames Pourpres puis attendit patiemment qu’elle se débarrasse des corps grâce à la végétation tout autour d’eux. C’était tellement impressionnant à voir! Les noyés, eux, se firent absorber par la mer et il ne resta plus aucune trace de leurs ennemis. La mâchoire serrée sous l’émotion, le guerrier aida la magicienne à descendre de son perchoir. Il l’attrapa dans ses bras puis vacilla. Non pas qu’elle était lourde, mais il était complètement vidé… et à fleur de peau. Le semi-elfe hocha de la tête lorsque la jeune femme lui somma de rentrer avec elle, puis la suivit en silence. Il s’appuya même sur elle à quelques reprises, puisque son corps menaçait de flancher à tout moment. C’était peut-être la fatigue extrême, l’adrénaline qui le quittait complètement ou les souvenirs de Saoirse qui refaisaient silence, mais Zack ne put s’empêcher de laisser quelques larmes couler. C’était comme s’il faisait réellement son deuil, cette fois. Évidemment, le tout se fit en silence et il s’arrangea pour éviter le plus possible de montrer ses émotions à sa compagne. Si elle en remarqua quelque chose, elle n’en fit aucunement mention et il lui en était terriblement reconnaissant. Après tout, son orgueil presque démesuré ne pourrait supporter les signes de compassion qu’elle pourrait lui montrer, puisqu’il aurait l’impression d’être faible. Ainsi, le duo hétéroclite s’avança tant bien que mal, se supportant l’un et l’autre afin de pouvoir avancer. Ils étaient complètement vidés, à bout de forces. Une fois à la maisonnette, Zack attrapa ce qui semblait être une serviette et en profita pour retirer le sang de ses mains, de son visage et de sa gorge. Il suivit ensuite Capucine jusqu’à la chambre qu’elle lui réservait, puis la vit s’effondrer sur le lit, complètement épuisée. Le jeune homme soupira, puis décida qu’il dormirait avec elle, étant trop crevé pour chercher un autre endroit où dormir. Il se contenta de retirer sa tunique maculée de sang (le sien et celui de ses victimes) et se laissa tomber aux côtés de la magicienne couleur lavande où il sombra dans un profond sommeil… *********************** Il n’avait pas vraiment conscience de la situation actuelle dans laquelle il se trouvait. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il était trop bien, ainsi lové contre la jeune femme qui trônait à ses côtés. La « cuillère » était de loin la position qu’il préférait pour dormir et il ne se gêna pas pour enlacer la magicienne pour un maximum de confort. Le soleil était levé depuis un moment et alors qu’il émergea quelques secondes de son sommeil, le semi-elfe resserra tendrement son éteinte avant de s’assoupir à nouveau, non sans un gémissement. Il se fit envahir par un rêve plutôt bref, mais au combien plaisant. C’était Saoirse qui se trouvait dans ses bras, dans le lit qu’ils avaient partagé dans l’auberge où elle résidait, des années plus tôt. La jeune elfe pétillante lui faisait face, ses yeux émeraude brillants comme des pierres précieuses au soleil. Zack se pencha pour l’embrasser avec un élan d’amour et de tendresse qu’il n’avait eu qu’exclusivement avec elle. Il leva doucement sa main et lui caressa la joue du bout des doigts avec tellement de délicatesse. « Saoirse… » fit-il tout bas, se délectant de ce nom qu’il prononçait si peu souvent. Il voulait rester comme ça, dans ses bras, indéfiniment. « Il est temps, Zack. Laisse-moi partir maintenant… » Partir? Mais où ça! Elle était marrante quand même; voir qu’il la laisserait lui glisser entre les doigts à nouveau! Il en était hors de question. Et pourtant… … ses yeux de bronze s’ouvrirent sur une pièce illuminée. Le gazouillement des oiseaux monta à ses oreilles, signe que la matinée était déjà bien entamée. Zack battit des cils pour éclaircir sa vision et réalisa enfin qu’il tenait Capucine entre ses bras. Oh merde! Ce n’était pas Saoirse!! À cette vision et sous l’air également paniqué de la magicienne, le brigand sursauta et se recula avec vivacité. Malheureusement pour lui, ce geste trop sec lui fit perdre l’équilibre et il bascula vers le vide, s’agrippant au passage à la première chose qu’il avait sous la main : la jeune femme lavande! Ainsi, les deux jeunes gens chutèrent au sol : le dos de Zack heurta le plancher de bois et il reçut la magicienne directement sur lui. Tout un réveil brutal! Le bruit sourd qui s’en suivit confirma au sous-chef des Lames Pourpres que son hôtesse s’était fortement frappée le crâne contre la table de chevet au passage. - Aïe! Navré! Est-ce que ça va? Demanda-t-il instinctivement alors qu’elle se frottait vigoureusement la tête. Puis, il réalisa enfin la position dans laquelle ils se trouvaient et un sourire charmeur naquit sur ses lèvres. - Alors, t’es bien, là? Ajouta-t-il avec un regard équivoque. Ne te presse pas, je ne suis pas à plaindre! C’est alors qu’elle recommença à avoir cette drôle de réaction. Son regard d’obsidienne démontra de la confusion, puis passa à la panique. Elle se mit à trembler de la tête aux pieds et sa lèvre inférieure se mit à frémir. Quoi? Quoi???? Qu’avait-il fait? La dernière fois qu’elle avait agi de la sorte, c’était lorsqu’il l’avait embrassé, il y avait de cela quelques jours… Attendez une minute… Se pourrait-il que la proximité d’une personne (d’un homme dans ce cas-ci) la mette au dépourvu au point où elle paniquait? C’était la seule explication logique à ce drôle de comportement. D’autant plus qu’il était torse nu… Qu’avait-elle bien pu vivre pour détester les contacts physiques à ce point? Zack la repoussa donc doucement et l’incita à s’asseoir au sol et il l’imita rapidement. - Ça va, Capucine, fit-il, décidant en même temps de la tutoyer. Après tout, avec ce qu’ils avaient vécu la nuit dernière, ce n’était plus la peine d’utiliser les gants blancs. Respire. Je n’ai pas l’intention de te faire quoi que ce soit, ce n’étaient que des blagues. Stupide, je te le concède, mais ça fait partie de moi, que veux-tu! Il devait changer de sujet pour lui changer les idées. Dire autre chose pour éviter la crise de panique et, qui sait, qu’elle ne s’évanouisse à nouveau. Ses pensées voguèrent immédiatement sur les événements de la veille et son cœur se serra. Il se releva puis s’approcha des quelques effets auxquels il avait encore droit, les autres étant toujours cachés quelques parts en Magnolia. Il revint ensuite vers la magicienne et s’installa en indien, à côté d’elle, le dos adossé contre la paroi du lit. La boîte noire trônait dans ses mains. Il ouvrit le petit loquet et exposa à nouveau le collier de jade représentant une fleur de lotus. - Elle s’appelait Saoirse, fit-il en caressant le bijou du bout des doigts. C’était à elle. Cadeau de sa mère. Visiblement, il espérait lui changer les idées en parlant de lui. De toute façon, il lui devait des explications pour son comportement d’hier. Pour être honnête, c’était la première fois qu’il parlait d’elle à quelqu’un d’autre. C’était peut-être signe qu’il était prêt à passer à autre chose? Elle est morte il y a quelques années. Dans mes bras, pour être exacte. Elle m’avait appelé à l’aide, car elle se sentait suivie. Je suis arrivé trop tard. La scène était horrible. Elle avait été torturée puis frappée à tellement de reprises qu’une partie de son visage était boursouflé. Je ne connais pas ton passé, Capucine, mais as-tu une idée de ce que c’est que de voir agoniser une personne chère à nos yeux devant nous? Je l’aimais cette fille. Plus que je ne pouvais l’imaginer. Sa voix se brisa légèrement vers la fin, puis il leva le regard vers le plafond, comme pour chasser des larmes qui menaçaient de se poindre. - C’était eux. Ceux qu’on a piégés hier. Alek a fait le sale boulot et en avait même prit plaisir. D’où ma réaction. Je suis navré de t’avoir ignoré. Je ne pouvais juste pas faire autrement. Puis, il ramena son attention sur Capucine et, visiblement, une vague de tristesse devait transparaître sur ses traits, puisqu’elle sembla remplie de compassion. Zack continua sur sa lancée, lui racontant tout, ou presque. Il parla de sa famille (d’ailleurs, elle sembla franchement surprise de constater qu’il était de sang bleu!), de son frère jumeau, de Saoirse et de leur enfance. Il parla de son service militaire qu’il avait entamé à l’âge de 14 ans, puis de son amitié avec la princesse Khanrell de l’époque et même de son premier coup de foudre de gamin en pleine puberté, soit la jolie rousse. Il lui révéla ensuite leur désertion, à lui et Uriel, de l’armée sholienne à l’âge de 16 ans, puis de la façon dont ils furent recrutés au sein des Lames Pourpres. C’était également avec trop peu de fierté qu’il raconta la façon dont Saoirse était revenue dans sa vie, de leur relation amoureuse et… de la façon dont ça c’était terminé. Capucine ne devait très certainement pas approuver l’attitude du Zackeriel de l’époque, mais néanmoins, elle n’en démontra rien. Évidemment, le semi-elfe évita les passages sanglants et croustillants, ne détaillant en rien les crimes qu’il avait commis. Mais au moins, elle comprenait les raisons pour lesquelles il avait commencé à consommer de l’opium, la principale étant la culpabilité. Il avait besoin d’oublier. Elle fut également mise au courant de l’amnésie dont il avait été victime, du retour de Saoirse et de son regain de mémoire. Il était étonnant de voir à quel point elle était patiente dans son écoute. Peut-être trouvait-elle important qu’il vide son sac une bonne fois pour toutes? Au moins, elle avait maintenant une bonne idée de la personne à qui elle avait à faire. - … Elle m’a révélé qu’elle était enceinte au moment où elle a récupéré ce collier. Elle a perdu l’enfant dans le processus… Ça m’a fait un de ces chocs… conclut-il, les mains tremblantes. Parler de lui de cette façon était plus dur qu’il ne l’avait cru. C’était comme si, en racontant sa vie de façon aussi honnête, il venait de crever un abcès qui prenait de l’ampleur depuis trop longtemps. La jeune femme posa une main sur son bras et lui fit signe de se lever, chose à laquelle il décida d’obéir sans la moindre question. Il la suivit vers l’extérieur du bâtiment et les deux jeunes gens se dirigèrent en direction d’un espace de terre probablement destiné à recueillir un arrangement de plantes de Capucine. La magicienne disparue un instant puis revint, une pelle à la main. Zack comprit immédiatement et lui jeta un regard de gratitude. Il s’empara de l’outil et se mit à creuser un trou dans le sol. Une fois la besogne accomplie, il ouvrit la petite boîte noire, glissa ses doigts sur le collier une dernière fois, puis referma le tout. Il déposa le coffret tout au fond du trou, puis enterra ce dernier. C’était une excellente façon pour lui de finalement faire son deuil. Capucine fit ensuite pousser une multitude de fleurs des plus colorées sur la terre où reposait le dernier mémento de Saoirse. Elle posa une main sur l’épaule de Zack – qui était accroupi au sol – et le laissa seul afin qu’il puisse se recueillir une dernière fois. Il laissa alors libre court à sa tristesse, profitant de ce moment de solitude pour vivre enfin ce qu’il avait refoulé depuis trop longtemps. Dans les jours à venir, Capucine aménagea un étang, non loin de l’endroit où était enterré le collier. Un coin plutôt coquet. Sur la surface de l’eau, on pouvait maintenant y voir une nuée de délicates fleurs de lotus rosées. C’était sa façon à elle de porter hommage à la jeune femme. Il était maintenant temps de la laisser partir. De passer à autre chose. [FIN DU RP] | |
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