Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
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| I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] | |
| | Auteur | Message |
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Ansgar Guerrier(ère)
Messages : 56 Date d'inscription : 29/04/2016
Feuille de personnage Âge: 31 ans Race: Norrois Âme soeur:
| Sujet: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Lun 30 Mai - 18:16 | |
| Un campement était érigé devant eux. La nuit était noire et sans lune. À voir la caravane qui trônait derrière un attelage de quatre chevaux, le norrois cru comprendre qu’ils s’agissaient soit de membres de la noblesse du pays ou de riches bourgeois. Dans tous les cas, il n’avait absolument pas raté les bijoux étincelants qui trônaient au cou de certains hommes guindés. Ces joyaux allaient permettre à Ansgar et son groupe de remplir les derniers coffres qui partiraient ensuite en direction du nord. Ce serait la première cargaison envoyée à son peuple depuis son départ et il mettait un point d’honneur à faire partir le tout au plus vite. Bien tapis dans les fourrés, le guerrier norrois regarda les quelques hommes qui l’accompagnaient. Ils étaient peu nombreux en comparaison des effectifs qu'il possédait lors de leurs raids habituels. En fait, le campement qu’il surveillait était plutôt petit et il ne croyait pas avoir besoin de renfort pour maîtriser la situation. Ainsi, il avait laissé une bonne partie de ses guerriers au campement et avait chargé Idris de diriger l’expédition qui mènerait les premiers convois à leur navire. Pourquoi mettre en tête de groupe une gamine de 15 ans? Simplement parce qu’elle était insupportable… mais également parce qu’elle était digne de confiance (bien qu’il n’aurait jamais osé l’admettre).
Les riches individus ne semblaient se douter de rien. Quelques hommes armés effectuaient une ronde autour de la caravane et les autres se reposaient près du feu. Un véritable jeu d’enfants. Il ne lui suffisait que de faire diversion! Il se retourna donc vers ses compagnons, un sourire amusé trônant sur ses lèvres.
- Le plan est simple : je passe devant et je ferai diversion. Une fois que j’aurai leur attention, faites le tour par derrière et frappez de toute vos forces. Je ne veux aucun survivant. Sauf peut-être quelques femmes… on sait jamais quand nous aurons besoin de nous amuser, pas vrai messieurs?
Les rires amusés de ses compagnons vinrent lui confirmer la véracité de ses propos. Certes quelques femmes ornaient généralement ses rangs, mais la majorité de ses guerriers étaient de sexe masculin et ne pouvaient en rien poser la main sur elles sans leur autorisation. Quelques esclaves leur ferait le plus grand bien.
- Celui qui ramène le plus de joyaux et d’or aura le premier choix sur les femmes… et pourra même en garder deux juste pour lui!
Voilà qui les motiverait. Une grande claque amicale retentit dans son dos et Ansgar éclata de rire en voyant leur enthousiasme. Il intima ensuite le silence, puis s’éloigna des membres des guerriers du Kodiak. À moitié penché, il progressa parmi les fourrés puis se glissa entre deux immenses arbres. Son corps s’expansionna ensuite et une épaisse fourrure brune recouvrit chaque centimètre de peau. Là où se trouvait un homme auparavant se tenait maintenant un immense ours au pelage très dense et au regard perçant. Rare étaient les individus qui pouvaient différencier un norrois métamorphosé d’un véritable animal. La ressemblance était trop saisissante pour cela. Ainsi, il joua la carte de « la bête sauvage » afin d’attirer l’attention de ses adversaires. D’une démarche lourde, pataude et chaloupée, l’animal s’avança en direction du campement par le côté est, soit à l’opposé du feu de camp. À sa surprise, personne ne sembla faire attention à lui. Ou bien ils étaient trop occupés, ou bien ils étaient franchement inattentifs!
Une fois à la hauteur de ce qui semblait être des vivres, l’ursidae se mit à renifler les paquets, visiblement en quête de nourriture. Son museau épais et surmonté de crocs acérés passa en revue chacun des sacs puis s’arrêta au-dessus de ce qui semblait être le ravitaillement de fruits. L’odeur sucré avait envahi les narines du guerrier et lui donna même faim! Il ouvrit alors sa gueule et mordit dans le tissu de toile. Il se releva sur ses pattes arrières, puis déchira aisément le tissu, libérant une multitudes de fruits séchés. Ce n’est qu’à ce moment qu’on remarqua enfin sa présence. Deux hommes se levèrent en un bond et crièrent quelques paroles qui lui étaient incompréhensibles. Tous se retournèrent enfin vers l’animal sauvage et les riches nobles hurlèrent de terreur à sa simple vue. Douce musique à ses oreilles. Relevant la tête, l’ours kodiak toisa ses adversaires de ses petits yeux gris acier. Il émit un grondement d’insatisfaction puis relâcha son précieux butin sucré.
L’un des hommes couru en sa direction et le menaça d’une torche. Ansgar recula légèrement en grognant, imitant à la perfection un véritable ours brun. Toutefois, l’homme affichait au visage un sourire un peu trop glorieux à son goût. À ses propos, il semblait réellement croire que « l’animal » devant lui n’était rien d’autres qu’un crétin « d’ours ». Voilà qui piqua son orgueil. Qui osait réellement se moquer d’un si grand animal? L’Esprit de l’Ours était l’un des plus nobles existants sur cette terre! Comment pouvait-il avoir si peu de respect pour une bête si glorieuse? Tout naturellement, il fronça ses sourcils en un air désapprobateur, puis flanqua une puissante baffe du revers de sa patte à l’impertinent personnage. L’humain, sous l’impact, poussa un cri de douleur et alla s’écraser plus loin. Voilà qui était bien fait pour lui. Les cris fusèrent à nouveau et d’autres guerriers s’avancèrent vers l’animal, épée en main. Ansgar se redressa alors sur ses pattes arrières et poussa un cri rauque et puissant, dévoilant ses crocs par le fait-même. Ses guerriers allaient bientôt rappliquer, alors il devait garder l’attention de ses ennemis sur lui.
C’est alors qu’il remarqua cette petite chose, qui se tenait un peu à l’écart. Une jeune femme à la chevelure dorée et aux traits délicats. Dans son dos trônaient quatre membres délicats et transparents qui brillaient de mille feux. Qu’est-ce que c’était? Une sorte de bijoux inconnu? Le visage de la damoiselle semblait exaspéré et elle secouait doucement la tête d’un air réprobateur. Elle était si… belle. Jamais le guerrier norrois n’avait vu de telle créature par le passé et il se voyait totalement fasciné par elle. Au point où une dague vint s’enfoncer dans son flanc sans même qu'il ne porte la moindre attention, lui soutirant un cri de douleur. Sans plus attendre, il enfonça ses crocs dans l’épaule du crétin qui avait osé faire ça puis secoua vivement de la tête. L’homme fut propulsé à gauche et à droite comme une vulgaire poupée de chiffon avant de se voir brutalement écrasé au sol. C’est à ce moment précis que des cris de guerre retentirent derrière le campement. Une dizaine de guerriers norrois chargèrent les hommes du campement, exhibant fièrement leurs boucliers ornés d’une empreinte de patte d’ours. Ansgar choisit d’ailleurs ce moment pour reprendre forme humaine. Son regard couleur acier était planté dans les yeux émeraude de la jeune femme qui se trouvait plus loin, devant lui. Un frisson lui parcouru l’échine tant il était obnubilé par la couleur de ses iris.
Un mouvement attira son attention au coin de son œil. Deux riches hommes couraient vers les arbres.
- Sigfried, Edwin! Go after them. I want them dead. Bring me back those jewels!
Les deux hommes barbus hochèrent de la tête et détalèrent à la suite des pauvres hommes qui tentaient de les semer. Ramenant son attention vers la damoiselle, le chef de la bande retira la lame qui était toujours fiché dans sa chaire, et ce, sans même broncher. Il retira ensuite le glaive de son fourreau et se saisit de son bouclier. Elle était peut-être sublime, mais il avait appris à ne pas se fier aux apparences. Les femmes pouvaient être de redoutables adversaires : pires que les hommes, même.
- You want a piece of me, woman? Demanda-t-il avec une pointe d’arrogance dans la voix et en faisait pivoter son glaive dans sa main droite. I’m just curious : what are you doing here, with all these men? You don’t serve them, do you? Or maybe you’re just a distraction… like a slave and nothing more. What a shame… such a beautiful lady.
Un sourire trônait sur ses lèvres. La jeune femme ne semblait pas saisir un traître mot de ce qu’il disait et il ne pouvait lui en vouloir pour ça. Ils venaient de deux mondes totalement différent, pas vrai? Elle possédait peut-être énormément de charme, mais personne ne faisait le poids face au roi du nord!
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| | | Adelyn Sous-Chef de l'Ordre
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Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Fée Âme soeur:
| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Lun 30 Mai - 22:15 | |
| De son siège dans l’ombre d’une caravane, la chevalier scrutait les alentours. Elle avait été dépêchée auprès de ces riches habitants du royaume qui désiraient se rendre plus au nord du royaume car, récemment, une série de pillages violents avait été rapportés dans cette région. Elle ne pouvait dire être enchantée de son rôle de gardienne mais, en ces temps de guerre, on devait éliminer toutes les distractions et avec le moins d’effectifs possible. C’est pourquoi elle était la seule chevalier du groupe, malgré qu’il y ait quelques soldats accompagnant les bourgeois.
Lasse, la fée soupira. Ce n’était pas son tour de garde; or, elle était incapable de se détendre. Elle avait un mauvais pressentiment qui ne la lâchait pas d’une semelle. Cette soirée était trop parfaite pour une embuscade. Elle-même, si elle avait été une voleuse, elle aurait profité de ces conditions parfaites pour essayer de se remplir les poches. D’un autre côté, elle ne voulait pas alarmer inutilement ses compagnons de voyage. Il était mieux de les laisser rigoler grassement autour du feu et se raconter des histoires pour passer le temps. Elle haussa donc les épaules et se dit qu’elle devrait peut-être faire des efforts pour fermer l’oeil, question d’avoir des forces le lendemain.
À peine s’eut-elle levée qu’Adelyn sentit un frisson lui parcourir l’échine. Quelque chose ne tournait pas rond… Elle captait une émotion étrange tout près. Elle se demanda, l’espace d’un instant, si son don d’empathie ne lui jouait pas des tours. Elle ressentait une certaine mesquinerie, mais c’était une sensation voilée, difficile à déchiffrer. Elle ferma les yeux puis inspira profondément afin de se recentrer. Elle allait en avoir le coeur net une bonne fois pour toute!
- Et merde… ya un ours qui s’en prend à nos provisions! cria Laurent tout en se levant, suivi de près par Caspar.
De toute évidence, les bourgeois ne tardèrent à s’époumoner dans une panique total, cherchant à fuir de toute part ou à se réfugier dans une des caravanes. La fée décida de laisser les hommes s’occuper de l’ours et se fraya un chemin vers les bourgeois en les intimant de prendre refuge dans la caravane plutôt que dans les bois, sans se soucier de la nourriture. Elle se retourna brusquement au son de son camarade qui faisait un vol plané à la suite d’un coup de patte.
Dès qu’elle posa son regard aux teintes plutôt vertes ce soir sur la bête, elle comprit qu’elle était la source de son malaise depuis tout ce temps. Cet animal avait une façon d’agir qui n’était pas tout à fait naturelle, ce qui mit la puce à l’oreille de la guerrière. Elle remarqua également que l’émotion étrange qu’elle ressentait provenait de cette direction.
Son visage aux traits délicats se crispa; elle sentait l’adrénaline faire son chemin en elle. Ces bouffons avaient tous sorti leur épée sans prendre la peine de réfléchir à la façon d’éliminer la menace en minimisant les blessés. Puis, elle croisa le regard de l’ours. Il brillait d’un éclat d’intelligence qui n’était certainement pas animal, ce qui lui fit comprendre qu’il s’agissait sans doute d’un sorcier quelconque. Elle ne cacha aucunement sa désapprobation, étant exaspérée autant par cette menace à poils que par l’agissement de ses camarades qui ne se consultaient pas avant d’agir. Ils n’avaient clairement pas la même cohésion que les membres de l’Ordre des chevaliers d’Alombria. Elle tâcherait de reprendre les choses en main avant que ça ne dégénère. D’ailleurs, n’était-ce pas là la raison de sa présence? Oh, puis elle était déçue que la bête se laisse aussi facilement distraire au point de se faire prendre au dépourvu par Caspar qui lui enfonça sa dague sur le côté.
Le malheureux homme n’attendit pas longtemps avant de subir les représailles de l’ours, ce qui dégoûta Adelyn, elle devait l’admettre. Toutefois, elle ne pouvait se permettre de lui venir en aide immédiatement, car elle ressentit la soudaine vague d’engouement et entendit les cris d’attaque du côté opposé du camp. Voilà qui confirmait ses soupçons… C’était une embuscade en bonne et due forme.
Pourtant, son regard était fixé aux yeux grisâtre de son ennemi, qui semblait faire de même avec les siens. Sa métamorphose aurait probablement été suffisant pour remplir d’effroi la plupart des ennemis, mais pas la chevalier… Non, pas cette femme qui maîtrisait un pouvoir similaire à cela. Il n’inspirait aucune peur chez elle, seulement de la colère. Il ne faisait aucun doute qu’il était le chef de cette bande, car il aboyait des ordres dans une langue que même la fée ne connaissait pas… Et Parandar savait qu’elle ne manquait pourtant pas de connaissances.
D’un calme déconcertant, la guerrière imita son opposant et pris une position de combat. Elle retardait le moment de dégainer son épée, car elle possédait plus d’un moyen de faire détaler ces brigands comme des lapins. Son expression se rembrunit davantage quand l’inconnu s’adressa de nouveau à elle sans qu’elle ne puisse déchiffrer ses propos. Cependant, il ne fallait pas être un génie pour savoir qu’il se payait sa gueule et, malheureusement, elle devait appliquer le même protocole à tous les crétins qui se dressaient sur sa route.
- Je suis le chevalier Adelyn d’Alombria. tonna-t-elle haut et fort, de façon à ce que tous puissent l’entendre. Quittez maintenant ces lieux, car ils sont sous la protection de l’Ordre d’Alombria! Ceci est votre unique avertissement!
La combattante ailée ne fut pas surprise de voir que son adversaire ne reculait pas devant le défi, voire qu’il semblait même amusé. S’il croyait qu’elle serait facile à écraser parce qu’elle était miniature en face de ces géants, il allait avoir la surprise de sa vie! Certes, il la prenait au sérieux jusqu’à un certain point, mais sa confiance en lui-même frôlait l’arrogance. Elle s’apprêtait à sauter sur lui quand elle vit un des guerriers étrangers qui arrivaient à la course en direction. Son discours avait attiré leur attention sur elle et ils croyaient profiter d’un moment de distraction pour s’en prendre à elle.
Ce fut un moment parfait pour exploiter sa flexibilité afin d’éviter le coup qui aurait facilement pu la trancher en deux. En effet, elle se pencha vivement vers l’arrière, ses mains se retrouvant directement derrière ses talons. Son attaquant n’avait pas prévu qu’elle puisse se plier sur elle-même de la sorte… encore moins qu’elle profite du momentum de ce mouvement pour lui asséner un violent coup de pied sur la poitrine, ce qui acheva de le déstabiliser. Ce ne fut pas la fin des surprises qu’elle réservait à l’ennemi. Elle avait aperçu du coin de l’oeil qu’un autre homme accourant en sa direction pendant qu’elle avait la tête près du sol. Elle utilisa donc ce qu’il restait de son momentum pour tourner sur ses mains, donnant de multiples coups de pieds à au nouveau venu.
Vive comme l’éclair, elle se retrouva à nouveau sur ses pieds et se saisit de la glaive de son assaillant. C’est à cet instant qu’elle sortit sa propre épée. C’était fini, le rigolage! Elle entreprit de faire tournoyer ses armes autour d’elle, forçant les deux brigands à reculer… mais ce ne fut pas assez, puisqu’elle ne tarda pas à entailler leurs torses et leurs bras, les mettant instantanément hors d’état de nuire. Cette simple victoire parvint à redonner du courage à ses compagnons, qui admiraient les talents de la chevalière.
- Ne reculez certainement pas devant l’ennemi! héla-t-elle pour les encourager davantage. Par chance, elle entendit un «Attention!» qui fusa non loin d’elle, lui permettant d’esquiver de justesse d’un coup par ce géant qui était un ours quelques minutes plus tôt. Encore vous… gronda-t-elle. Les deux adversaires tournaient en rond, cherchant le moment parfait pour attaquer. Elle était indéniablement en désavantage compte tenu de sa petite taille et elle était plutôt certaine de ne pas avoir une force équivalente à son ennemi. Sans compter qu’elle ne connaissait pas l’étendue des pouvoirs de ce guerrier géant. (Sérieusement, il mangeait quoi pour être grand comme ça?) La ruse serait donc son meilleur allié… | |
| | | Ansgar Guerrier(ère)
Messages : 56 Date d'inscription : 29/04/2016
Feuille de personnage Âge: 31 ans Race: Norrois Âme soeur:
| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Mar 31 Mai - 13:32 | |
| Il toisait son adversaire. Aussi frêle fut-elle, il se doutait bien qu’elle devait avoir plus d’un tour dans son sac. Ainsi, il tentait de déceler ses secrets simplement en l’observant. Normalement, il savait bien juger le potentiel de ses ennemis, mais cette petite créature était la première de son espèce qu’il croisait. Il était donc moins aisé de deviner ses petits secrets. La façon dont elle répondit lui confirma un truc : elle possédait un statut plutôt important au milieu de cette bande guignols. Autrement, elle ne parlerait pas avec autant de prestance et n’attirerait pas l’attention des siens de la sorte. Elle était probablement leur chef, en fait. Évidemment, Ansgar ne comprit pas un traître mot de ce qu’elle disait, mais son ton laissait sous-entendre à un avertissement. Pour toute réponse, le guerrier norrois se contenta de cracher au sol, signe de révolte. Elle n’aurait aucune supplication de sa part, et ce, même si elle réussirait à le battre en combat singulier (ce qui était peu probable à ses yeux, en fait). Les guerriers du Kodiak ne pliaient jamais l’échine sous les foudres de leurs ennemis. Mourir en combat était un honneur, rien de moins! Le fils aîné du clan Drakkhen se contenta alors de sourire et souleva son bouclier pour créer un rempart entre lui et la jeune femme aux bijoux translucides. Quelle drôle d’idée de traîner ça en combat, d’ailleurs. Il exhiberait ces magnifiques joyeux sur les murs de sa cabine, dans son navire! Ou en ferait peut-être même cadeau à Idris, juste pour lui montrer qu’il n’était pas « toujours » cruel avec elle.
Du coin de l’œil, Ansgar nota Bhali qui l’observait de loin, accompagné de Datram. Les deux guerriers norrois n’attendaient qu’un simple signe de sa part pour charger l’impertinente. En temps normal, le chef de la bande refusait qu’on intervienne dans ses affaires, mais la jeune femme semblait croire qu’elle pourrait venir à bout de tout adversaire (du moins, c’est ce que sa posture et son intonation laissaient croire). Le Grand Ours Kodiak se contenta d’émettre un sifflement aigu et il vit Bhali charger avec une joie non dissimulée. Hache à la main, le guerrier à la peau foncée fondit sur la petite créature et fit un arc circulaire avec son arme dans le but évident de la pourfendre. La blonde damoiselle effectua alors un mouvement surprenant : elle se plia littéralement en deux, évitant aisément l’attaque de son ennemi. Ans était surpris. Comment pouvait-on se casser de la sorte et s’en sortir indemne?! Ramenant sa jambe vers elle, la minuscule femme vint assener un puissant coup de pied sur le sbire du Grand Ours, le déstabilisant totalement.
Datram ne supporta pas l’arrogance de ce geste et chargea à son tour. Malheureusement pour lui, son manque de finesse permit à la damoiselle de l’entendre approcher et de lui flanquer un nombre impressionnant de coups de pieds alors qu’elle pivotait habilement sur ses mains. Rapide comme la foudre, elle se releva sur ses pieds puis s’empara du glaive de Datram. Elle en profita pour sortir sa propre épée et frappa en direction des guerriers d’Ansgar afin de les forcer à reculer. Malheureusement pour eux, elle fit mouche et entailla sévèrement leurs bras et fit de profonds traits dans leurs armures de cuir.
Des cris de joie retentirent autour d’eux. Les hommes de la damoiselle reprenaient du courage, ce qu’Ansgar ne pouvait tolérer. Il n’acceptait pas non plus que ses hommes se fassent vaincre aussi rapidement. Il considérait chacun de ses guerriers comme un membre de sa famille et il était bien décidé à ne pas rester là, les bras croisés. Dans un mouvement rapide, Ans envoya son glaive vers la damoiselle, profitant de sa distraction pour lui faire payer son affront. Une forme d’avertissement fusa dans l’air et elle réussit à éviter de justesse son coup. Si elle encourageait ses hommes, il avait l’intention d’en faire de même.
- They think they can win?! Who are we? We’re warriors from the Great North!! We must show them what we are made of! SHOW NO MERCY!
Les hommes norrois poussèrent des cris de guerre en levant leur bouclier et reprirent le combat. Ansgar les imita puis ramena son attention vers la petite créature. Il devait procéder avec prudence, puisqu’elle possédait plusieurs tours dans son sac. Il était même fort probable qu’il n’ait encore rien vu. Lentement, il imita le mouvement de son adversaire, tournant en rond lentement et jaugeant cette dernière. Si petite et pourtant, si surprenante.
- You’re surpisingly strong, for such a small girl, fit-il d’un ton de conversation. Amuse me, and then, maybe I’ll spare your life.
En fait, il avait déjà l’intention de la garder en vie. Il n’allait pas non plus la donner en pâture à ses hommes. Elle était trop fascinante pour qu’il la laisse devenir une simple esclave sexuelle. Il voulait en apprendre plus sur ce monde et quelque chose lui disait qu’elle pourrait lui fournir les informations nécessaires. Sans plus attendre, Ansgar chargea. Il esquiva un coup finement porté sur sa gauche avec l’épée de son ennemie, puis para le glaive qu’elle tenait en main avec son bouclier. Visiblement, l’impact entre le glaive dérobé de la jeune femme et son écu de bois fut impressionnant, car il crut la voir grimacer sous la vibration qui devait résonner dans son bras. Cette brève vision l’amusa et il ne put s’empêcher de glousser. Ce n’était en rien un ricanement d’arrogance, mais il était fort probable qu’elle le prenne de la sorte. Il frappa à son tour de son glaive en direction de son bras frêle et la jeune femme para la lame sans problème avec ses propres armes, formant une croix devant elle. Ils restèrent ainsi quelques instants, fer contre fer. Bandant ses muscles, le guerrier poussa sur son glaive pour forcer la jeune femme à reculer. Elle était vive, furtive et rapide comme un lièvre, mais ne possédait pas ni la force ni l’endurance de l’ours, visiblement.
Avec ses lames, elle effectua un mouvement circulaire et vif, désarmant le guerrier qui vit son glaive virevolter plus loin pour aller ficher dans le sol. Elle sembla afficher un petit air glorieux et il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en coin. Oh lui aussi avait plus d’un tour dans son sac. Ainsi, il flanqua un coup pied sur le sol sous ses pieds, faisant virevolter un nuage de sable sur la frêle guerrière. Il profita de la surprise du moment pour lui flanquer un coup de pied retentissant dans l’abdomen. Sous l’impact, il vit son ennemie être propulsée vers l’arrière. Sans attendre, il effectua une roulade agile vers son arme et attrapa le manche de son glaive qu’il libéra de sa prison de terre. C’est alors qu’il vit un mouvement sur sa gauche. Un soldat furieux le chargeait dans le but évident de protéger son capitaine. Sans aucune cérémonie, Ansgar se contenta de lui enfoncer sa lame dans le poitrail, recevant ainsi un flot de sang sur lui. Il retira sa lame, puis poussa le corps agonisant du pied. Un regard circulaire lui permit de constater avec une certaine satisfaction que ses hommes reprenaient le dessus de la bataille. Au loin, il vit ses deux guerriers sortir du boisé avec les bijoux des deux nobles fugitifs ainsi que leurs têtes qu’ils tenaient à bout de bras.
- Sigfrid, Edwin, throw those heads away and search this camp for jewels and gold.
Les deux hommes s’exécutèrent immédiatement et Ansgar ramena son attention vers la jeune femme… pour constater qu’elle chargeait maintenant en sa direction sans même qu’il ne s’en soit rendu compte. Elle était si légère que ses pas ne faisaient que très peu de bruit dans l’herbe et la terre. Ainsi, il se coltina une jeune fille furieuse en pleine tronche! Un coup de poing étonnamment fort le heurta à la mâchoire et le fit tituber vers l’arrière. S’en suivit un coup de genou dans l’estomac et le norrois perdit son souffle l’espace de quelques secondes. Woah! Elle était vorace! Néanmoins, il n’était pas chef de garnison pour rien! Il nota un pied qui se dirigeait vers son visage et leva sa main gauche. Il empoigna la cheville de la jeune femme, puis banda ses muscles. Il la fit tournoyer autour de lui par la cheville et l’envoya valser directement dans la cargaison de vivres qui trônait près d’une des caravanes.
- Don’t touch her! Tonna-t-il à ses hommes qui s’étaient approchés d’elle. She’s mine! Puis il s’approcha d’elle d’un pas décidé. Get up, now! | |
| | | Adelyn Sous-Chef de l'Ordre
Messages : 88 Date d'inscription : 17/03/2016
Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Fée Âme soeur:
| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Jeu 2 Juin - 19:57 | |
| Ses supérieurs ne seraient sans doute pas de bonne humeur lorsqu’ils apprendraient que leur chevalier n’avait pas été en mesure de protéger tous les hommes qui avaient été mis sous sa protection. C’était une constatation qui pesait lourdement sur les frêles épaules de la guerrière ailée, celle-ci en ayant plein les bras avec ce chef de brigands. Cet immense homme n’était pas qu’un combattant aguerri, il possédait un ou plusieurs pouvoirs… et il n’était pas prudent de lui dévoiler tous ses recours trop rapidement. En même temps, comment neutraliser les troupes ennemies si leur dirigeant occupait la principale défense des bourgeois? C’était plutôt impossible… ce qui achevait de mettre en colère Adelyn.
Le ralliement des adversaires annonçait que la soirée serait longue et pénible. Les Alombriens n’étaient pas les seuls à reprendre de l'aplomb, semblait-il. Malheureusement, le temps à la réflexion était révolu : son rival fonçait sur elle à une vitesse ahurissante. La chevalière était prête et accueilli son partenaire de danse mortelle avec un coup de glaive. Les traits de la demoiselle à la chevelure dorée se crispèrent sous l’impact du bouclier de son opposant. Ce qu’elle aurait aimé avoir la force de Losly, le sous-chef de son ordre! Il n’aurait pas bronché pour si peu. Le rire du voleur poussa son adversaire à redoubler d’ardeur : pas question de s’incliner devant lui. N’empêche qu’il n’était pas évident d’empêcher la lame ennemie de lui fendre le crâne en deux avec ses propres épées. Un changement de tactique s’imposait!
En deux temps, trois mouvements, Lyn parvint à décrocher la glaive du bandit d’un habile mouvement de ses armes. Ce fut donc un regard triomphant qu’elle adressait à son rival, le menton relevé et le dos bien droit. Au plus grand dam de la demoiselle, cette dernière se vit forcer de fermer les yeux afin d’éviter un nuage de poussière que venait de lui envoyer le chef barbu. Elle ne put jurer pleinement entre ses dents, le souffle lui manquant subitement alors qu’elle recevait le pied du géant en pleine poitrine. Pour la mille et unième fois dans sa vie, elle maudit d’être constituée aussi légèrement! Elle fut catapultée des mètres plus loin sous l’impact, effectuant plusieurs roulades involontaires dans le sable. Putain, d’où sortait ce monstre!?
Elle se releva à peine sur un coude avant de voir un des soldats l’accompagnant perdre la vie sous la main de l’assaillant. Elle serra les poings et sentit son coeur lui monter à la gorge quand deux barbares revinrent en tenant des têtes. Elle envoya un avertissement télépathique à ses confrères, sachant pertinemment que personne ne pourrait lui venir en aide avant qu’il ne soit trop tard. Cependant, le chagrin ne devait en aucun cas l’empêcher de transmettre des informations qui pourraient sauver des vies plus tard… car il était inévitable que ces sauvages récidivent ailleurs dans le royaume. En cet instant, la fée accepta que sa dernière heure approchait à grand pas. Elle l’accueillerait avec les bras grand ouverts.
Elle s’élança telle une âme déjà vouée à sa perte, avec toute la grâce de sa race et parvint à prendre cet insolent chef au dépourvu, car elle mit toutes ses forces dans sa course effrénée et dans ce coup qu’elle réussit à porter à son visage en utilisant ses ailes pour se propulser plus haut. Son genou ne se fit pas prier pour aller se loger dans le ventre de son opposant. Elle eut l’intention de lui asséner un coup de pied comme elle l’avait fait pour ses sbires, mais il eut la vivacité d’esprit de parer le coup. Ou, plutôt, il en profita pour la projeter au loin une fois de plus. Il va sans dire que la fée eut envie de vomir à se faire trimballer comme une toupie avant son vol plané qui se termina brusquement dans une pile de caisses et de sacs. Cela ferait mal le lendemain matin… quoiqu’il ne risquait pas d’y en avoir.
Elle voulut se remettre sur pieds prestement, mais son corps ne le lui permit pas. Adelyn était trop sonnée pour bouger dans l’immédiat. Elle venait, après tout, d’encaisser tout un choc! Elle devait se ressaisir et vite! Elle grimaça de douleur, entendant quelques rires fuser autour d’elle. Voilà qui était le comble : toute la galerie était là pour se moquer de son impuissance. Bon, il était temps de changer de stratagème une fois de plus. Elle ne voyait plus d’autre option que de mettre à profit son pouvoir d’illusion, gardant celui de métamorphose en dernier recours puisqu’il demandait davantage d’énergie. Prudemment, elle entreprit de se relever sous le regard amusé ses barbares. Il ne semblait plus rester beaucoup d’Alombriens pour leur tenir tête.
La chevalière profita de ce précieux temps qu’on lui donnait avant d’affronter l’homme-ours. Elle fit mine de n’être aucunement froissée, allant même jusqu’à enlever la poussière qui salissait son uniforme. Fière, elle planta son regard de jade directement dans celui de son adversaire afin de lui faire comprendre qu’elle ne capitulerait jamais devant lui, ni quiconque, d’ailleurs. La bataille n’était pas terminée. Elle souffla sur une mèche qui était venue lui cacher la vue.
- Tu veux voir de quel bois je me chauffe? Soit! tonna-t-elle haut et fort.
Elle réunit toute la force magique dont elle était capable, soulevant lentement les paumes vers le ciel. Au départ, les brigands semblaient s’amuser du spectacle… jusqu’à ce que des éclairs fictifs viennent s’abattre sur chacun d’entre eux. La douleur, quant à elle, sembla bien réelle à ces guerriers plus grands que les hommes normaux. Adelyn ne ménageait en rien ses efforts et ne relâcha pas son illusion de choc électrique même en voyant certains adversaires perdre connaissance face au surplus de sensation douloureuse. Même le grand chef dut mettre un genou par terre, ce qui amena une vague de soulagement chez la fée. Il y avait peut-être encore espoir pour les survivants de se rendre en lieu sûr.
** [Au peu de soldats et de bourgeois vivant encore] Sauvez-vous, pendant que vous le pouvez! Je les retiendrai ici durant votre fuite. Éloignez-vous autant que possible et avertissez toute âme qui vive d’éviter ce secteur dans les jours à venir! Ne protestez pas et partez! Je saurai m’occuper d’eux.** termina-t-elle dans le but d’apaiser leur conscience, même si tous savaient pertinemment qu’elle y laisserait sa peau. Néanmoins, la jeune femme n’avait pas peur. Sa vie était consacrée à la protection de la population alombrienne, alors sa fin ne pouvait être plus appropriée qu’un terrain de bataille où elle se sacrifiait pour sauver des âmes innocentes.
Dernièrement, elle saisit cette distraction pour récupérer son épée et, dans un dernier coup d’illusion, elle transforma la sensation de choc par celle d’une brûlure ardente mais brève. Elle relâcha son emprise sur les sens de l’ennemi, tout en prenant une position de combat. Elle était consciente qu’elle ne pourrait durer plus longtemps dans cet affrontement qui ne terminerait pas en sa faveur, surtout pas maintenant qu’elle était seule devant un groupe de guerriers qui ne cherchaient qu’à se venger.
- Alors, qu’avez-vous pensé de ma démonstration, messieurs? les largua-t-elle, le nombre de femme parmi ces sauvages étant plutôt minime selon ses constatations.
Leur réaction fut instantanée : tous chargèrent sur la fée, qui para les coups tant bien que mal. Elle se contorsionna d’un sens et de l’autre, frappa où elle le pouvait, sautait lorsque nécessaire… Toutefois, elle n’avait pas suffisamment d’espace pour s’envoler et fut rapidement encerclée. À bout de souffle, elle faisait son possible pour rester debout sur ses deux pieds.
**[Yahto] Je t’ai déjà dit que je t’aime, mon loup? Sois sage ce soir, d’accord?** envoya-t-elle à son amoureux, ne laissant aucunement paraître le tracas qui la grugeait de l’intérieur, tout juste avant de recevoir un coup de bouclier sur la tête, lui faisant perdre connaissance sur le coup. | |
| | | Ansgar Guerrier(ère)
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| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Sam 4 Juin - 11:27 | |
| Son regard était sévère. Il en avait marre de ces petits jeux et il n’était pas question qu’il perde la face devant ses hommes. Son regard couleur acier toisa la jeune femme alors qu’elle se relèva de peine et de misère. « Get up! » tonna-t-il de nouveau, désirant visiblement la presser. La jeune femme semblait au bout du rouleau et elle en profita pour épousseter ses vêtements sous les rires moqueurs des norrois. Ils se marraient tous, sauf Ansgar. Il la toisait et il devait bien admettre être plus qu’étonné de la combativité d’une si petite créature. D’ailleurs, à ce niveau, elle s’assura de nouveau de ne pas la décevoir! Ainsi, elle planta son regard couleur jade dans les iris métalliques du guerrier. De la détermination pouvait se lire dans ses yeux. Le genre de combativité typique des soldats qui n’avaient plus rien à perdre. C’était à ces moments-là que les adversaires étaient les plus redoutables. Elle donnerait tout ce qu’elle avait, il le savait. Sans plus attendre, elle souffla une mèche blonde qui lui tombait sur le visage, puis cria quelques propos incompréhensibles.
Par la suite, elle se redressa légèrement et leva les bras vers le ciel. Qu’est-ce que… Pendant un bref instant, il sembla aux guerriers du nord que rien ne se passa. Cette simple accalmie déclencha l’hilarité générale des hommes d’Ansgar. C’est alors que se produit l’impensable : le ciel s’assombrit soudainement et des éclairs d’une puissance redoutables éclatèrent à travers les nuages noirs. Le Grand Ours du Nord n’arrivait pas à croire ce qui se passait sous ses yeux! Comment pouvait-on déchaîner la température de la sorte?! La foudre s’abattit alors sur chacun de ses hommes et tous hurlèrent de douleur sous les yeux ébahis d’Ans. L’électricité parcourait leurs veines et la douleur ressentie était telle, qu’ils tombèrent comme des mouches. Le cœur battant la chamade, l’héritier du clan Drakkhen paniquait à cette vision. Ses hommes! Ses guerriers! Ses frères et sœurs d’armes! C’était impossible!!
Il était le prochain sur la liste. Un éclair jaillit du ciel et le frappa directement en pleine poitrine. Son corps était envahi par des spasmes incontrôlables et une douleur insupportable le traversa de part en part. Un cri de souffrance jaillit de ses lèvres alors qu’il sentait ses jambes fléchirent. Il pria intérieurement les Grands Esprits de lui venir en aide et de lui ramener ses fiers guerriers. Et dire qu’il laissait Idris toute seule en ces terres inconnues… Le choc insupportable se mua soudainement en une brûlure ardente, comme si les flammes d’un volcan le consumaient. Puis, plus rien. Comme si rien ne s’était produit. Le souffle court, il leva un regard hagard autour de lui et remarqua que ses hommes se relevaient lentement, un à un. Le choc et le feu les avaient quittés, comme par magie… Par magie… cette fille était une Oracle?! La mâchoire serrée, Ansgar se releva et la vit le toiser, en position de combat. Il la considérait d’un autre œil : elle était une ennemie redoutable et avait un talent incroyable. Et si c’était une Oracle… alors elle méritait son respect. Néanmoins, ils ne pouvaient pas laisser son affront impuni!
Ansgar releva son bouclier et poussa un cri de guerre. Ses hommes l’imitèrent aussi et ils chargèrent la frêle créature. Elle résista. Les Grands Esprits seuls savaient à quel point elle résista! Elle para les attaques qui arrivaient à sa portée et était fluide comme la brise de la mer. Mais elle ne le vit pas approcher. Une fois à sa hauteur, le chef de la bande lui décocha un sourire, puis lui fracassa le crâne avec le tranchant de son bouclier. Sous l’impact, elle s’effondra. Son corps était mou comme du coton et les hommes crièrent victoire. Trois guerriers du Kodiak s’approchèrent pour se saisir d’elle, mais Ansgar les empêcha. « Stop it, this one’s mine ». Il avait promis des femmes à ses hommes, certes, mais pas celle-ci. Ce qui était surprenant en soit, parce que le chef de la garnison ne prenait jamais d’esclaves. Beuglant des ordres, Ansgar vit ses hommes s’éparpiller dans le campement en recherche de trésors et de femmes à capturer…
******************************* Ils étaient de retour au campement norrois. Ils avaient ramené plusieurs coffres de joyaux ainsi que 6 prisonnières, dont la créature étrange. L’accueil qu’ils reçurent de leurs compagnons d’armes fut plus que chaleureuse. Tous purent regarder les trésors qu’ils avaient en main et ils avaient le cœur léger en songeant qu’un premier navire quitterait enfin vers le nord pour ravitailler le clan. Certains d’entre eux auraient donc la chance de revoir leur magnifique patrie de givre. Mais ce ne serait pas le cas d’Ansgar qui, mine de rien, n’avait aucune envie de revenir. La seule chose qui lui manquait de son clan était ses gamins… À cette pensée, il tripota les deux oursons de bois qu’il portait au cou. Dès qu’ils auraient l’âge de pouvoir le suivre, il se promit de les emmener voir ces contrées exotiques.
Pour l’heure, l’ambiance était à la fête! Un immense feu de joie crépitait au milieu du campement et les norrois y étaient tous attroupés. Des barils de bière étaient ouverts et certains distribuaient des bols fumant de ragoût de cervidé. Sigfrid, debout sur une table de bois, beuglait une chanson à répondre, chopine à la main, alors qu’Edwin grattait son lutte pour l’accompagner. Tous chantaient en cœur avec lui, la joie débordant de leur soirée fructueuse. Idris dansait autour du feu, chantant à tue-tête et éparpillant sa boisson partout sous les yeux amusés de ses compatriotes. Au rythme de la chanson, mais surtout du refrain, les norrois tapaient sur les tables de bois ou sur leurs boucliers afin de démontrer leur joie de vivre.
I've been a wild rover for many's a year, And I've spent all my money on whiskey and beer And now I'm returning with gold in great store, And I never will play the wild rover no more
And it's no, nay, never! No nay never no more And I'll play the wild rover, No never no more
I went to an alehouse I used to frequent, And I told the landlady my money was spent I asked her for credit, she answered me, "Nay", Saying, "Custom like yours I can have any day"
And it's no, nay, never! No nay never no more And I'll play the wild rover, No never no more
I took from my pocket ten sovereigns bright, And the landlady's eyes opened wide with delight She said, "I have whiskeys and wines of the best, And the words that I told you were only in jest"
And it's no, nay, never! No nay never no more And I'll play the wild rover, No never no more
I'll go home to my parents, confess what I've done, And I'll ask them to pardon their prodigal son And when they have kissed me as oft-times before, I never will play the wild rover no more
And it's no, nay, never! No nay never no more And I'll play the wild rover, No never no moreChanson à boire L’alcool coulait à flot et la joie de vivre était presque palpable. Les six esclaves capturés lors du raid, quant à eux, étaient installés sur des fourrures un peu à l’écart, mais clairement à vue. Elles étaient toutes de sexe féminin, les guerriers n’ayant pas vraiment besoin d’individus masculins dans leurs rangs… du moins pour le moment. Peut-être qu’Ansgar se raviserait si le campement devenait assez prospère pour en faire un bourg. Après, des bras de plus pour construire, c’était toujours pratique! Alors que le refrain battait son plein, Ansgar – qui chantait comme les autres – tourna son regard vers les captives. Elles étaient entassées les unes contre les autres, totalement effrayées. Il nota alors que leur chef était enfin réveillée. La petite créature semblait avoir un mal de bloc carabiné, ce qui était normal vu le coup qu’elle s’était prise. La chanson n’était pas terminée qu’Ansgar se leva. Il s’approcha du petit groupe de femmes d’un pas décidé. La plupart écartillèrent les yeux de terreur, sauf l’Oracle de petite stature. Elle semblait plus courageuse et plus fière que les autres. Voire qu’elle avait une teinte de défi dans son regard. Lentement, le Grand Ours du Nord s’accroupit devant elle et la toisa sans piper mots. Il tendit la main ensuite vers elle et agrippa les liens qui unissaient ses mains. Il tira sur ces dernières pour forcer la jeune femme à se lever et à le suivre vers le cercle des norrois. Si la créature tenta d’opposer une résistance, Ansgar n’en fit pas de cas, étant physiquement beaucoup plus fort qu’elle.
Une fois de retour auprès de ses compagnons, Ans ordonna à la jeune femme de s’asseoir puis tourna le regard vers Elin qui servait des bols fumants de ragoût.
- Elin, fit-il d’un ton de conversation. Give her something to eat. Now.
La guerrière jeta un regard surprit à son chef, puis s’exécuta, posant un bol en terre cuite remplit de bouillie près de l’Oracle. Cette dernière sembla tout d’abord surprise, puis flanqua un coup de pied sur le ragoût en signe de rébellion. « Then you will starve. That’s not my problem anymore » se contenta de commenter le fils héritier du clan Drakkhen en levant les yeux au ciel. Il leva sa chopine et prit une gorgée de bière. La chanson se termina et les guerriers remarquèrent enfin la présence de leur ennemie à leur côté. - So, you brought her here because you want to play with her, right? Commenta Latham avec un sourire amusé. Pour toute réponse, le chef du clan secoua négativement de la tête, mais ne put s’empêcher de sourire à ses propos. - He better not, dumbass, s’exclama Idris, très fort d’un air réprobateur en direction de son aîné. She doesn’t belong here, she must return with the other slaves! Why does she even have the right to eat our food?!- Because she fought well, plus she’s an Oracle, commenta-t-il les sourcils froncés. Since when do we let an Oracle starve to death? Have you no respect?! - Respect?!? Are you kidding me?! SHE’S A SLAVE. I don’t have to respect her at all! And don’t you look at me like that, Asshole! You just want to fuck her and you know that you can’t. So get off my back and get rid of her, now!! Le silence régnait au sein du groupe. Ansgar toisait sa cadette d’un air mauvais. Les disputes dans la fratrie était monnaie courante, mais le Grand Ours, cette fois, était réellement piqué dans son orgueil. Idris faisait tout le temps ça : le confronter autant en privé que devant tout le monde. Sans plus attendre, il se leva puis avança vers sa petite sœur d’un pas lent. Évidemment, la rouquine se tenait bien droite, chopine à la main et leva la tête en guise de fierté. Une fois qu’il fut à sa hauteur, Ans flanqua une baffe sur la consommation de sa cadette pour qu’elle l’échappe.
- I’m sick of you. Now, you will show me some respect, or I will throw you with those slaves instead of her! Don’t be a bitch and be useful, for once. Go get some food and water for those girls so they don’t die before my men starts playing with them. And you know what? This girl is MY slave and I’ll do whatever I want with her!
Idris était prête à lui sauter au visage. Ansgar la connaissait bien. Il savait également qu’elle ne laisserait pas les choses telles qu’elles étaient même s’il serait judicieux de sa part de laisser couler. Le frère aîné tourna les talons furieusement, et s’éloigna du feu de camp. Il agrippa la créature au passage et la traîna à sa suite vers sa tente. En fait, Idris n’avait pas tort : il ne pouvait pas se taper son esclave. Non pas par excès de fidélité, mais par obligation. Si la nouvelle venait à trouver – d’une manière ou d’une autre – les oreilles de Tilda, cette dernière soulèverait ses partisans contre les Drakkhen et une guerre intestine s’en suivrait. Valkyon, le père d’Ans, ne pouvait se permettre en ce moment ce genre de conflit. Sa « tendre » épouse avait une emprise redoutable sur le fils aîné : elle se refusait constamment à lui depuis la naissance de leur fils cadet (non pas que, de toute façon, Ans la désirait vraiment) et l’empêchait de s’amuser avec toute autre femme. Ainsi, il pratiquait l’abstinence depuis bientôt 8 ans… Il savait, au fond de lui, qu’Idris ne supportait pas que sa « belle-sœur » ait une telle emprise sur son frère puisque ce dernier se privait constamment de plusieurs plaisir de la vie (et non pas seulement les jeux de la chaire), mais elle n’avait pas tellement le choix que de le rappeler à l’ordre afin qu’il n’oublie pas les enjeux en cours.
Une fois à la hauteur de sa chaumière de toile, le grand guerrier norrois poussa son esclave à l’intérieur, puis entra à son tour. Complètement furieux, il flanqua un coup de pied dans une chaise et renversa la table par le fait-même. Il prit ensuite une grande inspiration et se pinça l’arête du nez, comme pour se recentrer et reprendre contenance. Après quelques secondes, il tourna la tête vers sa captive, assise dans un coin, et vint s’accroupir devant elle.
- Don’t worry, I won’t touch you, précisa-t-il plus, calmement. What’s your name? Hum… how do they say… uh… Il sembla chercher ses mots, tentant de retrouver les propos qu’il avait entendu près d’un village. Ton… Ton nom? Est-ce que c’était ça??? I’m Ansgar, ajouta-t-il en portant une main à sa propre poitrine. Puis, il s’attarda à nouveau sur les « bijoux » qu’elle portait dans le dos. En fait, il savait maintenant que cela faisait partie d’elle, puisqu’il les avait examinés de plus près pendant qu’elle était inconsciente. Il voulut les voir à nouveau plus amplement, mais il comprit, de par le mouvement brusque de l’Oracle, qu’il n’y était pas autorisé.
Il se releva ensuite lentement, croisant les bras sur sa poitrine et l’observa. Il allait devoir trouver une façon de communiquer avec elle s’il voulait en apprendre plus sur son peuple et sur ce continent. Il retourna récupérer la chaise et vint s’asseoir devant elle. Il ne lui en voulait pas pour son hostilité. C’était tout à fait normal et approprié.
Toutefois, il était bien décidé à ne pas lâcher le morceau! | |
| | | Adelyn Sous-Chef de l'Ordre
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| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Dim 5 Juin - 20:32 | |
| La dernière pensée à traverser l’esprit de la jeune femme fut celle de son doux lycan la berçant dans ses bras après une folle nuit d’amour. Sachant que son glas allait bientôt sonner, Adelyn s’était réfugiée dans les souvenirs de sa relation avec le garde du corps royal plutôt que d’appréhender avec horreur la fin de son existence… Car oui, elle n’avait pas douté un instant que ces barbares venus d’elle ne savait où viendraient à bout d’elle et du peu d’hommes qu’elle accompagnait. L’ennemi était trop nombreux pour un seul chevalier, même s’il s’agissait d’une femme de sa trempe.
Cependant, ce ne fut pas les portes des grandes plaines de lumière qui l’attendaient à son réveil… mais plutôt une douleur colossale à la tête et une cacophonie à lui percer les tympans. Elle mit un moment à ouvrir les yeux. Sa vision ne se stabilisa qu’au bout de quelques secondes et, même à cela, elle eut un haut le coeur qu’elle retint de justesse. Elle était mal en point… vraiment mal en point, ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : elle était encore bien vivante! Elle fit son possible afin de ne pas céder à la panique en ne sachant pas où elle se trouvait, ainsi qu’en constatant qu’elle avait les mains ligotées.
La guerrière vaincue battit vivement des paupières quand elle reçut des gouttes dans les yeux, probablement de la bière que cette rousse folle avait renversée en dansant allègrement autour d’un immense feu de joie. Ce que la fée n’aurait pas donné pour au moins essuyer son visage sur ses épaules… Malheureusement, elle devrait apprendre à vivre avec un oeil collant puisqu’elle doutait qu’on vienne lui nettoyer le joli minois.
- Comment allez-vous, chevalier? murmura une voix tremblotante.
En tournant la tête, Lyn constata qu’il s’agissait d’une bourgeoise du groupe qu’elle était sensée protéger. Son coeur se serra sur-le-champ : ces pauvres femmes avaient été capturées à cause de son incompétence! L’Ordre aurait dû prendre cette menace de pillage beaucoup plus au sérieux… Si tel avait été le cas, aucune d’entre elles ne seraient ici présentement et plusieurs personnes n’auraient pas perdu la vie inutilement ce soir. Le retour à la réalité fut d’autant plus difficile pour la fée puisqu’elle sentait la peur qui rongeait les captives. Elles tentaient de se faire brave, mais elles n’étaient pas dupes… On ne faisait pas des femmes prisonnières pour ensuite les laisser tranquilles. Tôt ou tard, on violerait leur droit le plus intime.
- Je suis désolée… fit-elle à son tour.
Le visage soudainement paniqué de sa compagne de droite fit comprendre à la jeune femme blonde qu’une menace approchait. Tant bien que mal, elle leva la tête afin de discerner de quoi il pouvait bien s’agir. Elle roula des yeux en voyant ce chef de sauvages qui arrivait à grands pas. Pourquoi s’était-elle attendue à autre chose? Ce géant barbu avait clairement une obsession avec elle, bien qu’elle ne comprenait pas pourquoi… Dans la mesure que cela dépassait la simple admiration que les représentants du sexe masculin avaient tendance à lui accorder. Fidèle à elle-même, elle se redressa autant qu’elle le put et ne recula pas devant ce regard d’acier. Il faudrait plus que des liens pour la terroriser. D’ailleurs, son expression ne se fit que plus sévère quand le chef des barbares se baissa à sa hauteur. Elle fut tentée de lui cracher au visage, mais se ravisa. Jamais elle n’aurait la chance de sauver les esclaves si elle se faisait abattre maintenant pour un affront inutile.
Voyant que son geôlier voulait la traîner de force plus loin, le petit bout de femme planta fermement les talons et tira vers l’arrière aussi fort qu’elle en était capable. Ce fut un effort plutôt inutile, considérant la stature du géant. Elle ne faisait littéralement pas le poids. Elle maugréa intérieurement de ne pas être plus forte pour lui donner plus de misère. Elle s’assied de nouveau quand on lui indiqua de le faire, se disant qu’elle pourrait profiter de ce moment pour penser à une stratégie. Elle avait encore plus d’un tour dans son sac et devait trouver une façon de se libérer sans élever le moindre soupçon chez ses gardiens. Elle fronçât les sourcils à voir qu’on déposait de la nourriture devant elle. Quoi, il voulait jouer à l’hôte accueillant, maintenant? Elle préférait encore mourir! Lyn lui fit donc comprendre que sa bonté n’était pas la bienvenue en envoyant valser l’écuelle d’un bon coup de botte. Elle ne comprit pas la réplique de son geôlier, mais cela lui importait peu. Elle n’avait pas fini de lui en faire voir de toutes les couleurs!
La chevalière foudroya du regard cet inconnu qui semblait rire à ses dépends un peu plus loin vers sa gauche. À lui voir la tronche, il venait de faire un commentaire salace à son sujet. Elle se rappellerait de le lui faire payer si jamais elle en avait l’occasion… et voilà que ce bougre plus grand que nature souriait lui aussi! L’avait-il choisie elle pour servir d’amusement à ses hommes parce qu’elle était différente des autres femmes, aucune d’entre elles n’étant une fée, ou parce qu’elle les avait humiliés sur le champ de bataille?
La jeune femme rousse de tout à l’heure revint vers le groupe, visiblement plus hostile envers la captive que les autres membres de ce clan étrange. Adelyn trouva déconcertant que cette adolescente… si ç’en était une, ce qui était difficile à déterminer avec sa taille… ose tenir tête à leur chef de cette façon. Aucun des autres membres de ce campement n’affichait une telle attitude vis-à-vis le meneur de troupe. À bien les observer, chacun leur tour, la chevalière crut déceler un air de famille. Cela expliquerait pourquoi la cadette se permet de crier aussi sèchement après le chef et que celui-ci ne soit pas aussi dur qu’il le devrait pour la faire taire. Voici un détail qui pourrait toujours être utile, ne sait-on jamais.
Quoique la fée dut se raviser dans son jugement… puisque le chef s’était levé pour montrer à la jeune impudente que ses commentaires n’étaient pas bien perçus. L’attention de la captive était toujours sur la rebelle au regard turquoise quand elle se fit brusquement emmener plus loin. Heureusement qu’elle avait de bons réflexes, sans quoi elle se serait enfargée dans ses propres pieds et serait tombée par terre. Elle jeta des regards furtifs à gauche et à droite, essayant de graver le plus de détails dans sa mémoire avant qu’elle n’arrive là où son gardien voulait l’amener. Elle ne pouvait dire avoir hâte à la suite, car elle sentait l’intensité de la colère qui animait le colosse. Cet affront avec un membre de son clan l’avait mis dans tous ses états. Elle devait alors faire preuve de prudence au cours des prochaines minutes.
Le duo s’arrêta brièvement devant une grande cabane de toile. La chevalière en déduit que ce devait être la chaumière du chef. Ce dernier confirma ses soupçons en la poussant pour qu’elle pénètre à l’intérieur de la tente. Elle sursauta légèrement au bruit de la chaise qui venait de subir la terreur du chef des barbares et jugea qu’il était mieux de s’installer dans un coin tranquillement en attendant qu’on s’intéresse de nouveau à elle. De toute façon, elle pouvait sentir la frustration s’amenuiser lentement chez le géant.
Comme de fait, celui-ci vint vers elle une fois de plus et lui adressa la parole. La fée ne pipa mot, car elle n’avait toujours pas acquis la capacité d’interpréter les propos des brigands. Elle conservait un visage de marbre pendant que l’homme cherchait une façon de communiquer avec elle. Elle plissa les sourcils à l’entendre prononcer des paroles qu’elle comprenait. Ainsi, il désirait connaître son nom. Ne lui avait-elle pas déjà… Ah, il n’avait probablement pas compris qu’elle s’était présentée tout juste avant de lui sommer de quitter le campement.
- Im Ansgar? répéta-t-elle, incrédule. Évidemment, elle n’avait pas compris que seulement la deuxième partie était son nom, le reste composant une courte phrase. Elle se contenta par après de répondre un simple Adelyn d’Alombria en relevant le menton.
Le moment de communication passive prit fin brusquement quand Lyn remarqua que son hôte s’intéressait à ses ailes. Elle replia vivement celles-ci dans son dos, lançant un regard menaçant à son gardien. Il était hors de question qu’il s’en approche! Elles étaient beaucoup trop fragiles pour qu’elle laisse ses grosses mains sales y toucher, hein! La fée fut soulagée de le voir prendre ses distances, même si c’était pour se poster sur une chaise et l’observer comme un animal de foire. Les deux inconnus demeurèrent ainsi pendant de longues minutes… jusqu’à ce qu’un boulet enflammé fasse irruption dans la tente avec une choppe d’eau dans la main.
- Aaaw, there you two are! See, I brought water, like you asked. lança sarcastiquement la jeune barbare, un faux sourire accroché aux lèvres. Puis elle se tourna vers cette minuscule créature qu’elle détestait au plus haut point parce qu’elle déconcentrait le chef. La jovialité forcée de la rouquine disparu d’un coup sec et elle jeta le contenu au visage de l’esclave. Bitch. Ah, bah, voilà le problème d’oeil collant réglé!
Il n’en fallut pas plus pour que l’esclave voit là une opportunité de retrouver sa liberté. Si elle pouvait terrasser ces deux-là, elle pourrait s’esquiver en douce et élaborer un plan de rescousse pour les autres femmes près du feu. D’un mouvement vif, elle bondit sur les pieds et se jeta tête première dans l’estomac de la rouquine. Cette dernière chancela en jurant et tenta d’assommer la captive avec sa choppe, mais manqua son coup. La chevalière la fit basculer d’un coup de pied, faisant tomber la jeune femme directement sur son frère, puis lui lança une lanterne en pleine tronche en usant de son pied. Elle fut presque déçue que ladite lanterne n’ait pas été allumée pour faire du dommage plus permanent. Piquée à vif, la cadette se releva et voulut se venger, mais elle se fit soulever de terre par son aîné. Ses coups de pieds et de bras dans tous les sens firent tomber plusieurs objets pendant qu’elle était escortée à l’extérieur.
La fée n’eut pas plus la chance de prendre la poudre d’escampette, car son gardien géant se retourna brusquement en sa direction et lui sacra une baffe qui la fit tituber. D’accord, elle avait compris sa leçon : si cette rousse infernale était sa soeur, mieux valait ne plus la prendre comme cible.
Tout à coup, elle vit autre chose qui pouvait lui être utile. Une glaive avait été décrochée de son perchoir dans les débattements du démon aux yeux turquoises et s’était coincée entre deux coffres, la lame pointant dans le vide. Lui en voudrait-on dans les cieux d’avoir choisi la voie des lâches? Car non, elle n’avait pas l’intention de pousser cet immense barbu… Elle était bien trop faible présentement et, même en temps normal, elle doutait être capable de le faire reculer de plusieurs pas en se percutant contre lui. Elle était, toutefois, amplement capable de se lancer à la course pour se planter elle-même la glaive dans le coeur.
Elle s’élança, bien déterminée à mettre fin à sa vie pour ne pas être torturée en vue de la collecte d’informations de l’ennemi… Or, à son plus grand dam, des mains vinrent se saisir de ses liens pour la soulever à la dernière seconde. Elle jura entre les dents et poussa de toutes ses forces sur les jambes d’Im Ansgar, mais ce dernier s’entêtait de ne pas la laisser partir. Elle se débattit férocement, ce qui eut pour effet d’exaspérer le chef, qui la projeta par terre de l’autre côté. Adelyn n’avait cependant pas l’intention de baisser les bras aussi rapidement et essaya une fois de plus de se crever le coeur.
Cette fois-ci, le chef de clan en eut assez et s’assit carrément sur elle pour l’empêcher de bouger. Le souffle coupé, la chevalière se rendit à l’évidence : elle ne pouvait aller nulle part. Son geôlier voulut sans doute pousser la glaive hors de portée de son esclave suicidaire mais, dans son mouvement, il arracha un cri si puissant à la fée que celui-ci aurait pu leur percer les tympans. Le barbare, à vrai dire, venait de mettre le pied sur une aile de sa captive et eut bien failli la lui arracher. | |
| | | Ansgar Guerrier(ère)
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| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Mar 7 Juin - 15:53 | |
| Les bras croisés sur la poitrine, Ansgar regarda la captive d’un air curieux. Comment pourrait-il communiquer avec elle s’ils ne parlaient pas du tout la même langue? Enfin, il connaissait quelques brides de langage « commun », mais il était loin de pouvoir tenir une conversation ou même comprendre ce qu’on lui disait. Et l’inverse était presque impossible. Le silence régna dans la tente pendant de longues alors que les deux individus se toisaient mutuellement. Leur moment de réflexion fut apparemment de courte durée, puisqu’une tornade rousse fit son intrusion dans le repaire du chef. Le Grand Ours du Nord poussa un long soupir d’exaspération alors que sa frangine s’avançait vers eux avec un ton délicieusement ironique et une chopine d’eau à la main. Son regard turquoise était totalement porté sur l’esclave et elle ne prêtait que très peu d’attention à son aîné. Sans plus attendre, elle s’approcha de la créature puis l’insulta avant de lui jeter le contenu de son verre au visage. Surpris de cette attitude, Ans vit encore moins venir la suite. La captive se releva dans un bond et enfonça sa tête blonde dans l’abdomen de la cadette Drakkhen, lui coupant net le souffle. Néanmoins, la renarde refusa de se faire battre et tenta de l’assommer avec sa chopine, mais sa réplique fut vaine. La guerrière ennemie en profita pour lui balancer son pied en plein estomac, ce qui la propulsa sur Ans qui l’attrapa sans trop de mal. Puis, d’un deuxième coup de pied, la frêle créature propulsa la lanterne éteinte directement au visage d’Idris, lui fendant la peau du front sous l’impact. Rouge de colère, l’adolescente cria des insultes à tous vents et battit des bras et des jambes comme une forcée pendant que son frangin la saisissait sous les aisselles pour la soulever de terre et l’obliger à sortir. Au passage, elle fit tomber plusieurs objets et fit un bordel pas croyable dans la chaumière d’Ansgar. L’aîné était furieux, autant contre sa sœur que contre l’esclave. Cette dernière n’allait pas restée impunie pour avoir osé lever la main sur sa cadette, il en fit le serment à l’Esprit du Renard. Bouillant de rage, il s’arrêta soudainement, relâcha sa poigne sur Idris, puis se retourna vers l’impertinente. Il gifla violemment cette dernière du revers de la main et la laissa tituber alors qu’il sortait de la tente pour trouver sa cadette. Cette dernière jurait tout haut et ravala des larmes qui osaient poindre sur le coin de ses yeux. Certes, elle jouait les dures à cuir, mais elle ne restait qu’une gamine de 15 ans, après tout. Sortant un tissu de sa poche, Ans glissa une main sous sa mâchoire et l’incita à lever la tête pour éponger doucement son front. - I can’t believe you kept her alive! Lui reprocha-t-elle, furieuse. A bitch like her deserve to die, hang by the neck on a tree! - She will be punished, don’t worry, répliqua-t-il plus calmement. I won’t allow her to hit you like that again. But I need her. I want to learn more on this place. She can give us some precious informations, that’s why I keep her. Are you alright?- Yeah, I am, dumbass. I need some beer before I hit your head for letting her sit with us by the bonfire. Elle était plus calme et s’éloignait maintenant. La renarde était fougueuse et possédait un caractère de merde… mais avait un bon fond. Elle tenait à lui, il le savait, malgré tous ses éclats de colère. Tournant les talons, il entra de nouveau dans la tente… pour voir l’un de ses glaives décrochés et pointant à l'horizontale. L’esclave en avait profité pour se relever et charger en direction l’arme acérée dans le but évident de mettre fin à ses propres jours. Oh, elle n’allait pas s’en sortir si facilement! Vif comme l’éclair, Ansgar agrippa les liens de la jeune femme et tira vivement vers l’arrière, ce qui la fit décoller de terre. Il la souleva du sol et la regarda se débattre tel un fauve enragé. Mais ce qu’elle pouvait être chiante! Sans aucune cérémonie, il l’écrasa au sol en espérant que ça calmerait ses ardeurs. Il n’aurait pas pu avoir plus tort, car elle se releva à nouveau prestement. Cette fois, ça en était trop! Il l’écrasa de nouveau au sol et décida de tout simplement s’asseoir sur elle jusqu’à ce qu’elle se calme. Elle criait et toussait, manquant visiblement de souffle. Du coin de l’œil, Ansgar nota le glaive toujours présent, puis s’étira pour le pousser d’un simple coup. Toutefois, alors qu’il s’étirait en sa direction, il entendit sa captive pousser un hurlement strident. L’homme sursauta puis remarqua qu’il avait accidentellement marché sur l’un de ces membres cristallins. Ah... c’était sensible ça? Une idée traversa alors son esprit. Non, il n’allait pas le lui arracher. Mais il décida qu’il ne soulèverait pas son pied tant qu’elle n’arrêterait pas de se débattre. - I will step out of that thing only if you calm yourself down, fit-il d’un ton calme. Même si elle ne comprenait pas sa langue, Ansgar crut voir qu’elle avait saisi l’essentiel du message, simplement par le non verbal qu’il dégageait. Ainsi, la jeune femme se calma instantanément malgré la respiration rapide qui témoignait de sa douleur. Le grand chef remarqua alors que sa captive sanglotait sous lui. Était-ce de la souffrance physique ou des larmes de colère? Il ne saurait le dire, mais ne tarda pas à lever doucement son pied pour l’éloigner de la membrane visiblement extrêmement sensible. Cette dernière semblait un peu froissée, quoique non déchirée. Il se releva enfin, puis saisit la jeune femme par l’épaule pour la forcer à se relever. Elle avait la mâchoire serrée et de la haine jaillissait de son regard. Elle n’allait pas cesser de se rebeller et cette accalmie était temporaire, il le savait. Le temps qu’elle reprenne des forces, probablement. D’accord. Elle ne voulait aucun traitement de faveur? Parfait! Les yeux d’acier du norrois devinrent soudainement aussi froids que le métal et, sans ménagement, il la poussa vers l’extérieur, non sans préalablement empoigner des cordages sur son passage. - So, you don’t want to cooperate? That’s fine with me. Then you’ll have no place inside my tent. You’ll sleep outside, like a dog or as the slave that you are. Il la poussa sans ménagement pour qu’elle avance. Ils s’arrêtèrent finalement près d’un grand saule et sans aucune délicatesse, il la força à s’adosser contre le tronc. Il saisit ses poignets déjà liés devant elle, puis les leva pour qu’ils soient au-dessus de sa tête. Il les attacha dans cette position au tronc sans même jeter un regard à sa captive. Il refit le même manège, ligotant sa taille au tronc, puis ses chevilles. Les nœuds étaient terriblement serrés et devaient probablement la faire souffrir, mais il n’en avait cure. Il était trop fâché pour être sensible à sa détresse de toute façon. Elle passerait sa nuit au froid, en position debout, ligotée à cet arbre. De plus, il y avait toujours un homme de réveillé puisque les norrois effectuaient des rondes de surveillance en alternance. Ansgar porta une main à sa bouche et émit un sifflement pour attirer le regard de ses compatriotes. Par un simple signe, il leur fit comprendre de la garder à l’œil et ils hochèrent de la tête en sa direction. Sans plus de cérémonie, l’aîné du clan Drakkhen tourna les talons et retourna à sa tente, laissant la misérable avec son désespoir. Il ramassa sommairement le bordel qui trônait sur place puis se dévêtit pour finalement s’étendre sur sa couche composée essentiellement de fourrures. Le grand gaillard s’endormit rapidement, complètement brûlé de sa soirée mouvementée… ********************************************** Des cris attirèrent son attention et le forcèrent à ouvrir l’œil. Des exclamations féminines de détresse, visiblement. Mais c’était quoi ce merdier? Ne pouvait-il plus dormir en paix? Lentement, il se redressa sur les coudes et tendit à nouveau l’oreille. C’est alors qu’il réalisa que les plaintes venaient directement de l’endroit où il avait ligoté sa prisonnière. Rapidement, Ansgar enfila un pantalon, puis des bottes et agrippa sa tunique sans prendre nécessairement la peine de l’enfiler. Il sortit d’un pas décidé à l’extérieur de sa tente puis se rendit jusqu’au saule. Son cœur s’arrêta. Fingal, l’un de ses hommes, était penché sur la femme. L’homme à la chevelure rousse et à la barbe proéminente avait fait partie de l’expédition servant à dépouiller le campement ennemi. Un sourire mesquin trônait sur ses lèvres alors qu’il avait visiblement déchiré la tunique recouvrant le poitrail de la jeune créature. Cette dernière, complètement ligotée, était totalement à sa merci. Il était en train de s’en prendre sans ménagement à son pantalon délicat au moment où Ans l’avait surpris. Une colère monstre le saisit au creux de son ventre et rapidement, le grand ours chargea en direction de son combattant qui ignorait sa présence. Une fois à sa hauteur, il lui flanqua un coup de pied dans les côtes pour l’éloigner de sa victime. Non sans un grognement, Fingal roula dans la poussière. - What are you doing!?!! Rugit Ansgar en sa direction. She’s MY slave and you have no right to touch her, you fucking bastard!Tournant la tête vers celle qui s’était présentée comme étant « Adelyndalombria », Ans glissa délicatement une main sous son menton pour l’inciter à lever le visage. Une marque rouge tournant vers le violacé trônait sur sa mâchoire. Cette trace était fraîche, signe que Fingal l’avait préalablement frappée. Seuls les Grands Esprits savaient combien d’autres marques du genre elle pouvait avoir. Pendant un bref instant, Ans eut un regard navré, puis il se retourna vers le rouquin qui se relevait tranquillement. - You said we could have some women! And I have none!! I know you won’t be playing with her, so let me!Pour toute réponse, Ans s’approcha de lui et lui agrippa la tunique d’un air menaçant. Fingal comprit alors qu’il n’aurait pas le droit à son « bonbon » de la journée. Il leva une main et flanqua une baffe en pleine gueule de son chef. Sous l’impact, l’Ours tourna la tête et cracha un mince filet de sang. Il OSAIT se lever contre lui?! Vif comme l’éclair, il agrippa le glaive de son adversaire et plaqua la lame contre la gorge de l’impertinent. Il lui fit comprendre que s’il avait le culot de recommencer, il l’exécuterait devant tout le monde. Il frappa ensuite le visage de l’homme roux à plusieurs reprises avec le pommeau du glaive puis lui flanqua un coup de pied dans les genoux pour le forcer à plier devant lui. Ans cracha ensuite sur son adversaire avec de se retourner vers « Adelyndalombria ». Il marcha vers elle, puis avec sa lame coupa ses liens, ne laissant que les mains d’attachées. Il ramassa sa propre tunique qui traînait sur le sol et entoura les épaules de la jeune femme pour l’aider à cacher l’indécence forcée de sa tenue. - Elin, cria-t-il à son amie d’enfance. Bring me one of your piece of clothes for her. Now. Son ton n’appelait pas à la discussion, mais il savait qu’Elin obtempérerait, non sans lui poser quelques questions. Il attira la créature à sa suite dans sa tente et l’invita à s’asseoir sur une couche en fourrure plus petite qui lui était visiblement destinée. Ansgar s’approcha ensuite d’un cruchon d’eau et en versa dans un gobelet, puis revint vers sa captive pour le lui tendre. Elle n’avait pas bu de toute la soirée hier et être dehors de la sorte devait l’avoir assoiffée. Il avait vu juste, car elle avala le tout en une seule rasade. Il remplit à nouveau son verre puis remarqua que son amie se tenait dans l’embrasure de la porte, une chemise couleur bourgogne à la main. Ans vint quérir le morceau de vêtement, puis la remercia chaleureusement tout en lui promettant qu’il la mettrait au parfum le temps venu. Par le fait même, un autre de ses hommes lui apporta un plateau de fruits ainsi que du lapin grillé en guise de repas du matin. Drakkhen le remercia à son tour puis revint près de sa captive. Il se saisit d’un morceau de lapin et d’une pomme puis déposa le plateau près d’elle, lui laissant le loisir de manger, si le besoin s’en faisait ressentir. | |
| | | Adelyn Sous-Chef de l'Ordre
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Feuille de personnage Âge: 25 ans Race: Fée Âme soeur:
| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Ven 10 Juin - 11:01 | |
| En matière de douleur, la fée n’avait jamais rien senti de tel. Et, pourtant, les dieux savaient à quel point elle avait mangé une raclée quelques instants plus tôt lors de sa rencontre initiale avec les pilleurs. Elle ne put retenir un cri de douleur sur le coup et, comme tout ennemi sensé, le géant sur son dos décida d’utiliser cette faiblesse à bon escient. Prise de panique, la chevalière se débattait de toute ses forces, et ce, malgré qu’elle avait le souffle court et ne pourrait soutenir le poids de son geôlier sur son dos encore longtemps. Elle devait trouver une façon de se libérer afin de sauver son aile. Après tout, si elle avait déjà songé à se les faire retirer, c’était une toute autre histoire de se les faire arracher à froid!
La voix de son bourreau retentit à son oreille et, par le ton qu’il employait, l’esclave décida de se calmer un instant. Elle espérait qu’en se montrant plus docile, il enlèverait son pied de là avant qu’elle ne perde connaissance… car la souffrance faisait en sorte qu’Adelyn hyperventilait, ce qui ne faisait qu’aggraver son cas. Elle ne remarqua même pas les larmes qui se mirent à couler sur ses joues lorsqu’elle sentit enfin le poids se libérer de son aile. Son soulagement était mêlé à se la colère : jamais elle ne s’était fait traiter de la sorte… voire qu’elle avait passé sa vie à s’entraîner du matin au soir pour éviter que quiconque se retrouve dans une telle situation. Elle allait le faire payer à ce chef de bande. D’ailleurs, si elle avait pu tuer ce dernier du regard quand il la remit sur pied, elle l’aurait fait sans hésiter. Jamais elle ne comprendrait comment on pouvait se permettre de traiter aussi sauvagement les gens. Il fallait un coeur noir et froid pour piller et tuer tout sur son passage ou, tel le sort qui était réservé aux femmes, leur retirer leur liberté pour assouvir des désirs primitifs.
La situation de la guerrière changea drastiquement encore une fois. Elle en conclut que le traitement soudainement plus brusque était sa punition pour avoir osé se rebeller aussi souvent. Eh bien, elle ne pouvait pas dire qu’elle ne s’y attendait pas… Elle ne se laissa néanmoins pas faire, étant déterminée à être la prisonnière la plus chiante à passer à l’histoire. À chaque fois qu’elle recevait un coup dans le dos pour avancer, elle plantait ses talons fermement dans le sol ou, encore, forçait l’ignoble personnage qui la tenait captive à la pousser pour qu’elle avance. Elle préparait un autre coup pendable quand, tout à coup, son geôlier décida qu’ils était allés assez loin. La chevalière jeta vivement un regard autour en espérant trouver un indice de ce qui l’attendait, mais ne vit que des chaumières et des arbres ici et là. Elle ne tarda pas à découvrir quel était le plan du barbare, car il l’attacha les bras au-dessus de sa tête. Ah, ça, non! Elle ne passerait pas la nuit après cet arbre de la honte! Elle se tortilla pour se replier en deux, mais son bourreau n’en eut cure et la ligota également au niveau de la taille, puis des chevilles.
- Espèce de… maugréa-t-elle en le regardant retourner à sa tente. Il va vraiment me laisser là… Fils de pute!
Voilà qui était hors de caractère pour Adelyn, elle qui préférait les mots biens choisis aux insultes vulgaires… Or, la situation se prêtait davantage à la dernière option. Elle savait qu’elle passerait une nuit d’enfer à cet arbre et qu’elle pouvait abandonner tout espoir de refaire ses forces durant la nuit. Déjà, elle sentait le regard amusé et perverti de ces sauvages se balader sur elle de temps à autre. Il y avait sans doute toujours quelqu’un pour la surveiller, ce qui ne faisait que rehausser l’humiliation qu’elle ressentait. Mais là n’était pas le moment de se morfondre sur son sort. Plus tôt que tard, elle faiblirait et ne réfléchirait plus correctement. Il importait donc de penser à sa stratégie avant qu’elle ne perde ses moyens, de façon à avoir ne serait-ce qu’une vague idée de ce qu’elle devait faire une fois que ce fichu géant aux cheveux de merde séchée reviendrait pour lui régler son compte.
Une chose était certaine : elle ne devait plus s’en prendre à cette rouquine qui, d’ailleurs, aimait bien rire de la fée à distance. La malmener était vraisemblablement la raison pour laquelle Lyn s’était retrouvée attachée à cet arbre pour commencer. Ceci étant dit, elle devrait assurément baisser sa revanche d’un cran pendant les jours à venir si elle voulait refaire ses réserves d’énergie. Le changement devait toutefois être graduel pour ne pas éveiller les soupçons de son geôlier. La meilleure option serait d’endormir la vigilance de ce dernier peu à peu. La priorité suivante était de noter mentalement le plus de détails possible, en commençant par le système de garde instauré par ces hommes sans pitié. Être obligée de passer la nuit ligotée après un arbre présentait cet avantage, toujours bien…
Ce fut donc ainsi que la captive passa des heures à observer ce qui se passait autour, faisant fi des commentaires qu’on lui faisait puisqu’elle n’y comprenait rien de toute façon. Elle ne se sentait plus les mains depuis un moment déjà, voire qu’elle avait l’impression que la circulation sanguine ne se faisait pas particulièrement bien dans ses pieds non plus. Elle pria Parandar qu’il y ait suffisamment de sang pour alimenter ses extrémités, car elle ne voulait pour rien au monde se faire amputer au matin. Puis, ce fut au tour de sa bouche de devenir pâteuse… ce qui finit par amplifier son mal de tête présent depuis qu’elle avait mangé un coup de bouclier en pleine tronche. Ses pensées devinrent décousues… Et le malaise, lui, ne fit qu’empirer. Elle fut incapable de fermer les yeux de la nuit puisqu’elle était assaillie de peur, de panique et de honte de toutes parts. Le viol des femmes sous sa protection avait commencé et on recommençait le manège peu de temps assez rapidement. À tout cela s’ajoutait la colère d’avoir été incapable de les sauver de cette situation et de la rage d’être paralysée comme elle l’était. Éventuellement, seul le tourment fini par avoir une place dans la tête de la jeune femme au regard désormais vide… bien qu’il était flou.
Adelyn ne revint à la réalité qu’au moment où elle sentit des mains qui se baladaient sur elle. Sa réaction initiale fut de sursauter, son esprit étant ailleurs, mais elle comprit rapidement ce qui se passait. Un de ces sauvages profitait du fait qu’elle était sans défense pour se payer du bon temps avec elle. Jamais la chevalière ne s’était sentie aussi dégueulasse de toute sa vie! Elle se démena avec un renouveau de force et alla même jusqu’à donner un coup de tête au pervers qui s’en prenait à elle. Dès qu’il revint à la charge après une suite de jurons bien placés, elle lui cracha au visage. C’est ainsi qu’elle récolta de violents coups de poing au visage, en plus d’un autre dans l’abdomen. À bout de souffle, elle ne put que regarder avec horreur la dague que son agresseur avait sorti. Or, plutôt que de lui mettre à la gorge pour la menacer de se laisser faire, le gaillard en profita plutôt pour entailler le haut de la tunique de sa victime, pour ensuite tirer sur le tissu.
- Non, mais c’est assez! Lâche-moi, sale pervers! Tu n’as… Non!
La jeune femme incendiait l’homme qui lui pétrissait la poitrine comme si c’était du pain. Elle tenta de le frapper à plusieurs reprises, mais subissait de violentes représailles un peu partout sur son corps. Elle frissonna de dégoût à sentir sa langue répugnante de ce monstre dans son cou, à défaut de pouvoir s’emparer de sa bouche. La peur se mit réellement à s’insinuer chez la frêle prisonnière quand son assaillant décida qu’il était temps que son pantalon devait faire un bout de chemin. L’esclave était sur le bord des larmes : elle avait vécu les agressions répétées de ses femmes toute la nuit et voilà que son tour était venu. Cependant, que pouvait-elle faire? Elle était si étourdie et probablement fiévreuse qu’elle était incapable de faire appel à ses capacités magiques pour se sortir de ce pétrin…
Puis, tout aussi soudainement que l’agression avait commencé, celle-ci prit fin. Le grand ours était sorti de son antre, probablement alerté par les cris incessants de sa prisonnière, et était clairement mécontent du comportement de son sbire. Adelyn n’aurait jamais cru être aussi soulagée d’entendre sa voix; elle pouvait enfin se détendre un peu. L’intervention du chef lui permit de respirer. De plus, elle était épuisée au point de ne même pas vouloir faire l’effort de lever les yeux vers son sauveur quand celui-ci examina son visage sous plusieurs angles pour constater le dommage. Elle cessa également de porter attention à l’altercation qui prenait place devant elle. La pauvre était ébranlée d’avoir vu son intimité violée de la sorte et se demandait si elle parviendrait à faire la paix avec cet épisode de sa vie un jour. À vrai dire, elle se demandait si elle pourrait se le pardonner de ne pas avoir été là pour les bourgeois qui étaient soient morts la veille, soit dans un bien pire état qu’elle.
La fée chancelait sur ses pieds une fois qu’elle fut miraculeusement libérée de ses liens, à l’exception de ceux autour de ses mains, évidemment. Elle eut un haut le coeur inattendu, mais parvint à ne pas régurgiter son dernier repas qui remontait à… à quand, déjà? Elle tourna légèrement la tête pour constater qu’on avait placé un morceau de tissu sur ses épaules. Elle n’avait pas encore terminé d’analyser ce changement qu’on la guidait plus loin. Depuis quand le paysage vacillait-il autant? Elle en avait franchement la nausée… Et, dès qu’on cessa de lui pousser dans le dos afin de lui montrer le chemin, elle s’effondra dans un tas de fourrure. Si seulement elle n’avait pas été dans un si piètre état, elle aurait pu savourer la douce texture sous sa peau.
Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, en espérant avoir un peu plus de contrôle sur son corps en les rouvrant. Elle puisa dans une source inconnue d’énergie pour s’emparer de l’eau qu’on avait mit devant son visage. Elle but jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien dans le gobelet, s’étouffant même vers la fin. Cela lui importait peu, car elle arracha presque le contenant des mains de son geôlier quand il l’eut rempli à nouveau. La jeune femme n’avait aucune intention de laisser quiconque l’empêcher de se réhydrater. Elle serra jalousement son précieux liquide contre sa poitrine dénudée lorsque le géant revient près d’elle, cherchant d’abord à protéger son eau plutôt que de constater qu’il lui offrait de la nourriture. Elle mit d’ailleurs une minute à comprendre qu’elle avait enfin l’option de se rassasier. Son premier réflexe fut de lever le menton… jusqu’à ce que l’odeur du lapin grillé ne se rende à ses narines et ne réveille son estomac. Elle aurait pu jurer qu’Imansgar l’avait entendu gargouiller. Elle se rappela tout à coup qu’elle s’était jurée de reprendre des forces et ça n’arriverait que si elle acceptait la nourriture qu’on lui proposait. Elle devait donc piler sur son orgueil.
Gênée, Adelyn se résolu à prendre quelques fruits des champs dans l’assiette devant elle. Elle ne se sentait pas d’attaque pour de la viande… Du moins, pas pour entamer son repas. Elle mâchait sa nourriture sans se presser, jetant parfois des coups d’oeil à son hôte qui s’alimentait également. Il n’avait pas, après tout, récupéré son vêtement. Il était donc facile de remarquer tous les tatouages qui ornaient son corps et ses bras. La chevalière n’avait jamais rien vu de tel. C’était comme si chaque marque était née d’un exploit. C’était suffisant pour la distraire entre deux morceaux de nourriture. Elle essaya un morceau de lapin au bout de quelques bouchées. Ce regroupement de bandits avait une façon différente de préparer la nourriture, mais ce n’était pas mauvais. Ça suffirait pour lui redonner l’énergie dont elle avait tant besoin pour aller à la rescousse de ses compatriotes. Elle ne tarda à être repue, étant donné que son estomac était incapable d’accepter une trop grande quantité d’aliments.
L’esclave chercha ensuite à se redresser, par habitude et pour faire comprendre à l’homme devant elle qu’elle avait terminé son repas, mais elle n’avait pas anticipé que la tunique de ce dernier qui cachait maladroitement ses atouts féminins glisse au sol. Sa respiration s’arrêta net et son corps se raidit. Immanquablement, son geôlier avait posé ses yeux d’un gris acier sur ses maigres courbes à la suite du bruit soyeux provoqué par la chute du tissu sur les épaules de la fée. Avaler sa salive devint soudainement difficile pour cette dernière. Il fallait dire qu’elle était encore marquée par le comportement obscène de son agresseur matinal. Et puis, il y avait quelque chose de différent chez ce chef de bande. Elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce que c’était, mais elle était convaincue qu’il n’était pas comme les autres. En même temps, elle était peut-être juste en train de délirer après avoir été déshydratée et affamée depuis aussi longtemps. Elle commençait d’ailleurs à être fortement incommodée par ce manque de protection. Ce qui fut d’abord un frisson se transforma en grelottement, car elle avait commencé à faire de la température durant la nuit.
Elle chercha à s’emparer de la tunique qui avait servi à cacher sa pudeur plus tôt, mais il était difficile, même pour une contorsionniste comme elle, d’aller la récupérer dans son dos en ayant les mains liées. Quel joli spectacle elle devait donner à son tortionnaire! Elle sursauta lorsqu’elle le sentit approcher et se retourna vivement, lui lançant des avertissements de ses yeux, dont la couleur se rapprochait désormais plus du bleu que du vert. Le géant ne semblait pas s’en préoccuper, préférant reprendre enfin sa tunique. Par après, il agrippa le vêtement que lui avait amené la même femme que celle ayant donné le ragoût à Lyn la veille, qu’elle avait royalement refusé d’un bon coup de pied. De par sa gestuelle, la guerrière comprit que ce haut était pour elle. Elle ne l’aurait pas admis à haute voix, mais elle fut plutôt reconnaissante de ne pas être laissée à moitié nue pour le plaisir des yeux malveillants des autres barbares. Le voleur lui proféra ce qui semblait être des consignes; or, leur sens précis se perdit dans la traduction. La jeune femme put néanmoins en déduire qu’il lui faisait savoir qu’elle ne devait rien tenter au cours des prochaines minutes puisqu’il approcha ses grandes mains des cordes liant les poignets de sa captive. Cette dernière hocha doucement de la tête.
- Je vous donne ma parole que je ne profiterai pas de cette occasion pour m’en prendre à vous. fit-elle faiblement. Elle fit la moue en constatant que sa voix était vachement moins mielleuse et harmonieuse qu’en temps normal.
Délicatement, ainsi qu’en faisant preuve d’énorme prudence, Imansgar libéra la fée de ses liens. Celle-ci attendit son signal afin de lever les bras pour qu’il l’aide à enfiler sa nouvelle tunique qui… franchement… ressemblait davantage à une jaquette sur ses frêles épaules. Elle n’avait certainement pas le même physique que la propriétaire de ce haut. Ainsi, on avait toujours un aperçu de son décolleté, mais c’était plus décent que de ne rien porter du tout! Ensuite, sans faire de cas, la chevalière tendit les bras pour qu’on attache à nouveau ses poignets ensemble. Il était trop tôt pour espérer pouvoir se promener librement en compagnie de son gardien.
- Attendez! s’exclama-t-elle après un frisson, de façon à attirer l’attention du brigand sur elle avant qu’il ne s’éloigne à nouveau. J’ai… euh… Je… Il me faudrait un trou pour mes ailes. finit-elle par demander en baissant le regard.
Elle tourna légèrement ses épaules sur le côté et fit frétiller ses ailes en espérant que son hôte comprenne sa requête. Il serait si inconfortable pour elle d’avoir du tissu frottant constamment sur ses ailes et les plaquant contre son dos. Par chance, il saisit rapidement ce qu’elle demandait de lui. Il s’approcha à nouveau en sortant une dague de sa botte… ce qui, initialement, amena une vague de consternation chez l’esclave. Celle-ci craignait qu’il n’entaille ses ailes en faisant une incision dans le dos de la tunique… mais voilà qu’il la surprit à nouveau en procédant avec une douceur étonnante. Alors, une onde de frissons parcourut Adelyn de la nuque jusqu’au bas de son dos lorsque le souffle chaud de son geôlier balaya son cou. Il s’était rapproché afin de faire passer les ailes de la fée dans l’ouverture nouvellement taillée. Sans mentionner que ses ailes étaient sensibles, ce qui fit en sorte que la blonde guerrière pouvait sentir chaque mouvement de ses membres cristallins. Elle était tiraillée entre la rancune qu’elle nourrissait envers ce fourbe ayant tué les hommes sous sa surveillance et transformé les femmes en esclaves, et le bouillonnement causé par cette proximité à la limite de la sensualité. C’était le type de contact subtil qui faisait normalement perdre tous les moyens à la guerrière.
Par conséquent, elle poussa un bruyant soupir de soulagement quand elle cessa de sentir ce souffle contre sa peau déjà fiévreuse d’avance. C’était bien la dernière personne - ou presque - qu’elle croyait être capable de la stimuler de la sorte. Elle n’était d’ailleurs pas très fière de la réaction de son corps, car cela allait contre ce que pensait sa tête. Cependant, ayant été bien élevée, elle voulait témoigner sa gratitude envers le respect que lui avait témoigné le chef.
- Imansgar… dit-elle tout bas, car elle n’avait toujours pas compris qu’elle massacrait son nom depuis le début, puis elle donna un coup de tête en direction de ses ailes. Elle agita celles-ci, puis les déploya pour que le grand ours puisse les admirer dans toute leur splendeur. Elle lui fit un autre signe comme quoi il pouvait les caresser, s’il était délicat avec ces membranes fragiles.
Par la suite, elle se mit à fixer droit devant elle afin d’éviter de se concentrer sur la sensation déplaisante de mains rugueuses sur ses ailes rosées. Même Yahto ne pouvait les caresser qu’avec parcimonie… et pourtant, il avait carte blanche partout ailleurs. Ceci étant dit, cette trêve avec le rustre fut plutôt de courte durée. Des cris féminins se firent subitement entendre à l’extérieur et la fée ne tarda pas à les identifier comme appartenant à Carmen, une des bourgeoises retenues prisonnières comme elle. C’est alors que la chevalière se souvint de son plan de la veille, soit d’amadouer son geôlier par étape. Elle laissa donc son instinct reprendre le dessus et se leva brusquement. Elle s’avança jusqu’à ce que la douleur de ses liens l’empêche d’avancer. Elle lança un regard mauvais au brigand par-dessus son épaule, lui signifiant qu’elle n’appréciait guère être témoin de cette agression d’une des siennes.
La jeune femme profita alors du moment où Imansgar voulut se lever pour la ramener vers lui pour lui sauter sauvagement dessus, le faisant ainsi basculer sur son dos. Les mouvements de la guerrière étaient plutôt limités… or, cela ne l’empêchait aucunement de se démener. Elle ignora la douleur lancinante de sa tête et la fièvre qui la faisait frissonner et roulait au sol avec le barbare. Il fallut une minute ou deux pour que son adversaire comprenne qu’elle faisait du trouble pour faire du trouble plus que par réelle tentative de fuir. Elle n’était clairement pas assez en forme pour aller où que ce soit, ni pour gagner ce combat. Leur bagarre baissa tranquillement en intensité jusqu’à ce que…
- Ansgar! You filthy son of a bitch! Tilda was right to ask me to tag along and keep an eye on you, you pig!
En même temps, gardien et captive penchèrent la tête pour voir l’homme qui venait de faire irruption dans la chaumière du chef. Le nouvel arrivant semblait voir rouge et toute sa colère était dirigée envers son dirigeant. Ce n’est qu’à cet instant que Lyn prit conscience que leur position pouvait porter à confusion. Elle s’était retrouvée sous son geôlier, qui lui maintenait les bras au-dessus de la tête d’une main. De son côté, elle essayait de le repousser de ses jambes en poussant sur les hanches de son ennemi avec ses pieds. Celui-ci avait son autre main à l’intérieur de sa cuisse pour la forcer à lâcher prise. Enfin, leurs visages étaient relativement près l’un de l’autre puisqu’ils étaient à se fixer avec un air de défi et amusé, vu cette bagarre qui était presque amicale, avant d’être interrompus.
Cette visite inattendue sembla troubler profondément Imansgar. Ce dernier se rua à l’extérieur de sa tente avec la ferme intention de rattraper son homme, qui venait de partir en jurant à voix haute. La chevalière demeura au sol, muette. Elle avait décelé un mélange de colère et de peur chez le voleur. Du peu qu’elle comprenait de la situation, le chef venait de tomber dans un bourbier et elle semblait en être la cause. Eh bien, comme le destin faisait bien les choses! Si elle pouvait lui donner du fil à retordre sans même essayer de le faire, c’était tant mieux pour elle! Cependant, elle était plutôt curieuse quant à la suite des choses. C’est pourquoi elle se releva de son mieux et sorti sa tête à l’extérieur. Elle regarda à droite, puis à gauche, avant d’apercevoir son geôlier qui s’obstinait avec l’intrus de tout à l’heure. Elle aurait bien aimé comprendre ce qui se disait. Elle conclut qu’il devait y avoir une certaine division au sein du groupe de sauvages et qu’elle pouvait peut-être trouver un moyen de l’exploiter.
Elle hoqueta de surprise quand le regard foudroyant du barbare se posa sur elle et qu’il décida de revenir à grands pas vers elle. Eh, merde! Sans doute pensait-il qu’elle pensait profiter de sa distraction pour prendre la poudre d’escampette… Si seulement elle avait pu! En effet, la guerrière n’en aurait pas été capable. D’ailleurs, elle retourna vivement à l’intérieur, mais ne se rendit même pas jusqu’à sa couchette qu’elle perdit connaissance parce qu’elle faisait de la température. Lorsqu’elle revint enfin à elle, Imansgar était penché au-dessus d’elle en posant des questions qu’elle ne comprenait toujours pas. Elle savait, toutefois, qu’elle ne se sentait pas bien du tout et ne voulait que demeurer couchée plus longtemps. | |
| | | Ansgar Guerrier(ère)
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Feuille de personnage Âge: 31 ans Race: Norrois Âme soeur:
| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Mer 15 Juin - 15:04 | |
| Il enfourna son morceau de lapin grillé dans sa bouche en regardant la fée. Il l’analysait du regard, tentant de percer ses secrets. Il était impératif qu’il apprenne à parler sa langue, ce qui l’aiderait à communiquer avec elle et lui permettrait – peut-être – d’en apprendre davantage sur son peuple et ce royaume recelant tant de mystères. Visiblement, il n’était pas le seul à enregistrer mentalement certaines informations : la jeune femme semblait également l’observer en silence alors qu’elle mangeait quelques fruits. Le Grand Ours du Nord put facilement constater qu’elle semblait posséder une certaine fascination pour ses tatouages. Les peuples sudistes ne possédaient-ils aucune marque de guerre? Aucun souvenir pour relater leurs exploits? Étant donné qu’un peu plus tôt elle était à moitié dévêtue (sa tunique étant déchirée), Ans avait pu remarquer que sa peau de lait était exempte de la moindre marque. Et pourtant, à avoir la façon dont elle s’était défendue, il doutait qu’elle n’ait aucun exploit à son actif. L’examen visuel mutuel se termina rapidement alors que la jeune femme voulut se redresser, peut-être pour lui faire comprendre qu’elle était repue? Se faisant, la tunique que lui avait prêtée le norrois glissa sur ses épaules et termina sa course dans son dos, appuyé sur les étranges membranes cristallines. Instinctivement, le guerrier porta son regard couleur acier sur les formes de la jeune femme, appréciant la vue de ces atouts féminins. Toutefois, il prit un air nonchalant et se contenta de croquer dans sa pomme, ne désirant en rien montrer à quel point il appréciait le spectacle. Son esclave figea devant la vue qu’elle offrait et Ans crut percevoir un frisson de sa part. Avait-elle froid? Il fallait dire que les norrois n’étaient en rien incommodés par les températures fraîches, il avait donc du mal à juger adéquatement de la température ambiante. Visiblement gênée, elle voulut se contorsionner pour récupérer le vêtement, mais comme elle avait les mains liées, son geste se vit voué à l’échec. Le guerrier déposa sa pomme sur la table de bois près de lui, puis se leva. Il essuya ses mains sur son pantalon pour s’assurer qu’aucun jus sucré ne s’y trouvait, puis s’approcha de sa captive dans le but évident de lui donner un coup de main. Une fois à sa hauteur, il s’arrêta net alors qu’elle fit volteface pour le regarder d’un air mauvais. Ce fut plus fort que lui : il afficha un sourire en coin, étant visiblement amusé. Bien qu’il ne l’admettrait jamais à haute voix, il adorait cette combativité dont elle faisait preuve. Elle agissait presque en norroise! Néanmoins, il ignora son attitude renfrognée puis reprit sa tunique. Il tourna ensuite les talons et agrippa le morceau de vêtement que lui avait emmené Elin pour le tendre à son esclave. Son regard se baissant ensuite vers les mains de cette dernière et il nota mentalement ses liens. Elle ne pourrait enfiler le vêtement avec les poings liés. Lui faire confiance était imprudent, mais que pouvait-il faire de plus? Et puis, il l’avait battu une fois, il pourrait le refaire une deuxième fois. - So, I’m gonna free your hands. But I swear, if you try anything stupid, I’m gonna be mad and you really don’t want that. À voir la façon dont la jeune femme hochait de la tête, il comprit qu’elle avait saisi en quelque sorte le sens de ses paroles. Les propos qu’elle tint vinrent lui confirmer qu’elle comptait être docile, du moins, c’est ce qu’il en avait conclu. Lentement, il approcha les mains de ses liens, puis commença à défaire les nœuds habilement exécutés. Évidemment, il surveillait les moindres gestes de la jeune femme à la recherche de quelconque signe d’agressivité de sa part. Une fois libre, la combattante leva les bras, permettant ainsi à Ans de glisser la tunique sur ses frêles épaules. Bon, le vêtement était beaucoup trop grand pour elle, mais il permettait néanmoins au chef de profiter un peu de la vue tout en cachant l’essentiel. Après tout, il n’était pas insensible au charme de cette jolie damoiselle frêle. Sa peau était délicate et semblait si douce… HOLÀ, il devait penser à autre chose! Idris lui faisait confiance (à moitié) pour ne pas tomber sur ce chemin de luxure et préserver la paix avec les insurgés soutenant la cause de Tilda et ce n’était pas maintenant qu’il allait flancher. Il se racla donc la gorge pour reprendre contenance, puis empoigna les cordes au moment où la captive tendait les mains. Il ligota à nouveau la jeune femme quand elle s’exclama soudainement, désirant visiblement attirer son attention. Les sourcils froncés, le norrois essayait de comprendre ce qu’elle tentait de lui dire et saisit enfin ses propos lorsqu’elle désigna son dos. Quelque chose vibrait sous le tissu et il comprit qu’elle avait besoin qu’on libère ses étranges membranes. Ansgar hocha de la tête pour faire comprendre à son esclave qu’il avait compris sa requête, puis sorti une dague de sa botte droite. Il s’approcha de son dos et tira doucement sur la tunique pour la décoller des membres fragiles qui ornaient son. Il savait maintenant à quel point ces dernières étaient sensibles et il procéda avec beaucoup de délicatesse, perçant le tissu doucement avec sa dague. La proximité de sa captive le faisait vibrer intérieurement. Tout son corps demandait plus de contacts physiques puisqu’il en avait été privé si longtemps… Mais il s’abstint d’obéir à ses pulsions naturelles, s’efforçant de garder la tête froide. Une fois qu’il termina sa besogne, Ansgar passa une main doucement sous le tissu afin de guider tranquillement les membranes vers l’espace libérateur. Visiblement, la guerrière ennemie semblait soulagée de pouvoir être libérée de la sorte. Ans s’éloigna en rangeant sa dague à nouveau dans sa botte quand il entendit la jeune femme prononcer les propos « I’m Ansgar ». Surpris par ses paroles, il se retourna pour lui faire face. Pourquoi répétait-elle ces mots qu’il avait prononcés tout à l’heure? Toutefois, ce détail fut rapidement rangé dans le coin de son esprit alors qu’il la vit désigner son dos et déployer ses membranes cristallines. Visiblement, elle lui donnait l’autorisation de pouvoir les observer de plus près. Un sourire en coin naquit alors sur le visage du Grand Ours au moment où il s’approcha de sa captive. Ses doigts glissèrent doucement sur l’objet de son désir et il put admirer toute la subtilité des couleurs et de la lumière qui se reflétait sur les membranes. C’est alors qu’il réalisa enfin ce que c’était : des ailes! Il avait vu un petit animal filiforme bleu et noir qui en possédait des semblables [lire ici : une libellule haha]. Une femme ailée… il en avait déjà vu dans la barrière de montagne, mais ces dernières possédaient des ailes de rapaces. C’était si différent dans ce cas-ci… Un jour, s’il venait à lui faire confiance, il lui demanderait de lui faire une démonstration. Ce petit moment de proximité entre eux deux ne perdura que quelques minutes alors qu’un cri strident perça la toile de la tente. L’un de ses guerriers accomplissait son droit auprès d’une esclave. Cette exclamation ne sembla en rien perturber le grand norrois. En fait, il en profita pour retourner s’asseoir et terminer sa pomme. Toutefois, l’effet contraire sembla se produire chez la guerrière alors qu’elle se redressa d’un coup pour s’éloigner jusqu’aux limites de ses liens. La jeune femme fit ensuite face au guerrier et le toisa de ses yeux… azurs? Tiens? Ils avaient changé de couleur? Bref, elle ne semblait pas apprécier la scène, puisque cette femme violentée était du même camp qu’elle. Mais que pouvait-il faire d’autre? La captive était une esclave maintenant et ne possédait plus aucun droit. Il ne pouvait tout de même pas la confisquer à ses hommes… Visiblement « Adelyndalombria » n’apprécia pas non plus sa nonchalance, car elle s’empressa de charger en sa direction, ce qui le prit par surprise puisqu’il était sur le point de se lever pour la ramener à lui. Dans son bond enragé, elle renversa le fils aîné du clan Drakkhen sur sa chaise. Le duo roula dans le fond de la tente et Ans attrapa les poignets de la guerrière pour l’empêcher de le frapper. Toutefois, il réalisa qu’elle n’était visiblement pas au meilleur de sa forme puisqu’elle se défendait avec très peu d’intensité. De plus, elle ne semblait pas déterminer à s’enfuir non plus. Cette bataille improvisée prenait presque des airs de jeux aux yeux du Grand Ours. Rapidement, l’issue de la bataille se dessina et Ansgar eu le dessus sur « Adelydalombria ». D’une main, il retint les bras de la jeune femme au-dessus de sa tête en maintenant les liens solidement en place, puis posa l’autre à l’intérieur de la cuisse de cette dernière dans le but évident de repousser l’une de ses jambes qui appuyait sur son bassin. Une expression de défi et d’amusement avait vu le jour sur leur visage respectif bien malgré eux. Toutefois, un cri de colère le prit par surprise. D’un mouvement instinctif, il releva la tête pour voir Ethan – l’un des hommes de main de Tilda – le fixer, rouge de colère. Ce dernier beugla une myriade d’insultes à son intention puis sortit de la chaumière avec une frustration explosive. Voilà qui était une bien mauvaise nouvelle en soi. Si ses propos venaient à atteindre les oreilles de Tilda, les tensions monteraient en flèche au sein du clan. Ans ne pouvait pas laisser son père aux prises avec davantage de conflits! - Shit! Siffla-t-il entre ses dents alors qu’il bondit lui-même en dehors de sa tente. Ethan, wait!! This is not what you think it is! She attacked me, so I was defending myself and…L’homme l’invectiva de nouveau, le traitant de sale menteur et de porc avec la retenue d’un grizzli furieux. Certains norrois sortirent de leur chaumière afin d’assister à la scène et le chef tenta de calmer le jeu. L’argumentation prenait de l’ampleur et Ethan ne semblait pas vouloir entendre raison. Il n’était pas resté chaste toutes ces années pour ensuite se foutre dans un merdier qu’il n’avait pas mérité! Tournant la tête vers la tente, il vit alors la tête de son esclave dépasser de l’embrasure de la porte. Son regard gris était dur et il revint rapidement sur ses pas dans le but de lui faire regretter son geste à la guerrière. Avait-elle la moindre idée de ce qu’elle avait fait?!! Complètement furieux, Ans poussa la toile qui lui servait de porte sans ménagement et vit alors sa captive s’écrouler au sol. Son cœur ne fit qu’un bond dans sa poitrine et rapidement, il se s’approcha d’elle. Il la tourna doucement sur le dos et constata alors qu’une pellicule de sueur recouvrait son front. Instinctivement, il porta une main à son visage et songea au fait qu’elle dégageait beaucoup trop de chaleur. Elle était visiblement fiévreuse… Sans plus attendre, le grand norrois replaça les fourrures qui servaient de couche à l’esclave afin qu’elle soit le plus confortablement installée possible. Des gémissements lui indiquèrent d’ailleurs qu’elle venait de reprendre conscience. Sans plus attendre, il s’agenouilla près d’elle puis se pencha pour l’observer. - You’re sick, aren’t you? Demanda-t-il. Why didn’t you tell me? La jeune femme ne pipa mots, étant visiblement trop faible et malade pour répondre quoi que ce soit. D’autant plus qu’il ne fallait pas oublier qu’ils ne parlaient pas la même langue tous les deux. Sans plus attendre, Ans glissa un bras sous les épaules de la jeune femme et l’autre sous ses genoux. Il la ramena ensuite contre son torse pour la soulever du sol et alla la déposer sur la couche qui lui était destinée. Par la suite, il se saisit d’une autre fourrure et l’utilisa pour recouvrir son corps frêle. Le Grand Ours planta à nouveau son regard acier dans le bleu océan des yeux d’Adelyndalombria. Bien qu’il ne le laisse pas paraître, il s’inquiétait réellement pour elle. Pourquoi d’ailleurs? Elle n’était qu’une esclave! Il aurait pu (et même dû) la tuer dès que leurs regards s’étaient croisés. Or, il avait réellement envie qu’elle aille mieux. Après tout, elle ne lui serait d’aucune utilité si elle mourait et il aurait investi tant d’efforts pour elle pour absolument rien (du moins, c’est ce qu’il essayait de se faire croire). Levant la tête, il posa son regard sur le cruchon d’eau qui se trouvait sur la table. Ans se leva, prit le contenant et usa de sa tunique comme chiffon. Ainsi, il humecta le vêtement avec l’eau fraîche et vint éponger le visage de la jeune femme dans un geste lent et calculé. Ce n’était pas la première fois qu’il prenait soin de quelqu’un de la sorte : en fait, il avait souvent été au chevet de Bryaan, le deuxième aîné de la famille, qui était régulièrement malade étant gamin. Ce simple geste semblait procurer un grand bien à la jeune femme et le Grand Ours ne manqua pas de noter à quel point elle était épuisée. - Now, you need to rest, fit-il doucement. Puis, il sembla chercher ses mots. Dormir. Il humecta à nouveau le morceau de tissu d’eau fraîche, puis le déposa sur le front de la jeune femme afin de l’aider à faire descendre sa température. Des bruits de pas attirèrent son attention et instinctivement, il se leva pour aller voir qui s’approchait de sa chaumière. Trois de ses hommes en compagnie d’Idris se tenaient devant lui. Ils prétendirent qu’Ethan criait à tout vent qu’Ansgar avait eu des relations extra conjugales avec son esclave. Ce dernier s’empressa de démentir la situation et grogna d’irritation. Il était hors de question qu’il le laisse étendre son tissu de mensonges à qui voulait bien l’entendre! - Listen to me, fit-il tout bas à ses compagnons. Tonight, I want you guys to kill Ethan. No one needs to know about this. Be quick. And it must look like an accident. You hear me? Don’t fail me. Un sourire trônait sur leurs lèvres. Visiblement, Ethan n’était pas apprécié au sein du campement. Et puis… ils étaient loin du clan. Personne ne saurait la vérité. ********************************** Une journée et demie s’écoula avant qu’Adelyndalombria ne reprenne conscience, signe de la profondeur de son malaise et de son niveau de fatigue. Assis près du feu dans la tente de toile, Ansgar brassait les cendres avec une branche qui lui servait de tisonnier. La fumée s’évadait de la maisonnée par une trappe en toile ouverte sur le toit de celle-ci, permettant à la chaleur de se diffuser dans l’endroit sans incommoder ses habitants. Son regard était distant, voire même mélancolique. Une main était portée à sa poitrine et il tripotait un collier qui y trônait fièrement, dans l’ouverture de l’encolure défaite de son chemisier couleur argile. Ce bijou était fait de bois et représentait deux oursons : ses enfants. Le guerrier norrois sentait un regard posé sur lui et instinctivement, il tourna la tête vers sa captive qui l’observait. Depuis combien de temps au fait? Son teint avait repris des couleurs et elle semblait mieux. Près d’elle se trouvait un gobelet rempli d’eau ainsi qu’une miche de pain seigle. À en constater son expression, le grand guerrier comprit qu’elle était curieuse. Il s’étira donc le bras, puis se saisit d’un parchemin d’une main et d’un morceau de charbon dans l’autre. Il dessina sommairement trois personnages plutôt réussis vu la rapidité d’exécution. L’un des trois était grand et les deux autres beaucoup plus petits. Il entoura ces derniers d’un cercle puis désigna son collier. - My children, fit-il d’une voix douce. I miss them so much. You know, today is Khana’s – my daughter – birthday. She is now eleven years old and I’m not with her to celebrate. I feel like shit. Puis, il marqua une pause. Enfants, prononça-t-il en se pointant la poitrine ensuite. Chaque fois c’était la même chose : lorsqu’il était en voyage et que l’anniversaire de l’un de ses enfants se présentait, il devenait maussade et mélancolique. Ce qu’il aurait donné pour qu’ils soient là… mais le sud n’était pas un endroit pour des mômes. Beaucoup trop dangereux. - Do you have children? Demanda-t-il en pointant son collier, puis Adelyndalombria. La jeune femme n’eut pas le temps de répondre qu’une tornade rousse entra dans la tente avec une chopine à la main. Dehors, les norrois s’amusaient de nouveau en chantant des chansons à boire et en jouant aux jeux de hasard. Visiblement, Idris n’appréciait pas le fait que son aîné ne soit pas avec eux. - Asshole! What are you doing?! We have fun outside, come with us instead of staying here with that bitch! Puis, elle s’interrompit en voyant son air. What is it? You’re sick? Keep in mind there’s no problem that beer cannot resolve! Puis, se mit à réfléchir un instant. Oh. It’s Khana’s birthday, isn’t it? Visiblement, Idris n’était pas insensible aux affaires familiales. Après tout, la petite Khana était sa nièce, pas vrai? Elle vint donc s’installer près de lui et le poussa gentiment du coude. I’m sure she’s having fun. She’s smart and beautiful… just like her aunt! Cette réplique fit sourire le guerrier. Il passa un bras autour des épaules de sa cadette et la serra contre lui avant de coller son front contre le sien. Puis, l’un de leurs rares moments de tendresse s’estompa d’un coup alors que des cris fusèrent de l’extérieur de la tente. Des hurlements enragés d’une femme ponctués d’indignation de la part des hommes. La fratrie se jeta un regard interrogateur, puis se leva dans un synchronisme machinal. Visiblement, la jeune femme ailée n’aimait pas plus la situation, car elle les suivit à l’extérieur de la chaumière de toiles. Une humaine – visiblement l’une des prisonnières – se tenait au milieu d’un cercle d’hommes, poignard à la main. Du sang maculait son corps en entier et à ses pieds se trouvait Latham, égorgé et encore secoué de tremblements. Un sourire sadique trônait sur les lèvres de la prisonnière et ses cheveux en bataille lui donnaient des airs de démente. Elle menaçait quiconque s’approchait d’elle et semblait crier des insanités. Voyant son guerrier assassiné, Ans eut la gorge serrée. - Approchez, sales barbares! Hurla-t-elle à pleins poumons. Je vais tous vous égorger comme des porcs!!! Puis, son regard terne se posa sur Adelyn. Ma Dame!! Vous êtes en vie! Vous m’en voyez ravie! Vous avez vu ce que j’ai fait à ce sauvage? Du beau travail, pas vrai?! Ils y passeront tous! Je sais d’ailleurs où ils ont planqué leur or!! Que diriez-vous que nous prenions cette fortune et partions toutes les deux?! Imaginez la vie que nous pourrions avoir? Ces bijoux sont à nous!! Et Parandar serait fier de nous si nous les exterminions! APPROCHEZ!! Le regard d’Ansgar était noir de colère. Certains de ses hommes prétendirent que la femme avait pris Latham par surprise, en traître. Ses yeux ne se détachèrent pas d’elle et la femme lui riait au visage. Le chef pénétra dans le cercle avec un calme déconcertant et son adversaire se léchait les lèvres à sa vue. - Je vais vous libérer de lui, ma Dame! Je vous le promets!!Puis elle frappa. Sa lame s’enfonça à moitié dans le flanc du guerrier qui ne broncha pas d’un poil malgré les cris indignés de ses hommes. Ce qu’elle n’avait pas calculé, c’était que les norrois étaient naturellement plus résistants que les humains traditionnels. De plus, sa musculature était si développée qu’elle encaissait mieux les chocs du genre. Ainsi, il ressentait effectivement une douleur vive, mais il avait cette nette impression qu’aucun de ses organes n’avait été atteint. Et puis… ce n’était pas le premier coup de couteau qu’il se prenait… L’expression de la femme se mua en terreur alors qu’elle sentait son poignet se tordre sous la main puissante du guerrier. Elle lâcha son arme et Ansgar se contenta de la retirer de sa chaire sans plus de cérémonie. Il poussa la lame du pied loin d’elle, puis la propulsa au sol. Il se retourna ensuite vers ses hommes.
- She’ll pay for Latham’s death, affirma-t-il d’un ton sec comme une lame de couteau. Il était visiblement très attristé par cette perte soudaine et inutile. Let her burn. Her death will be slow and suffering. Ses hommes crièrent en levant leur poing en l’air. Plusieurs d’entre eux se saisirent d’elle alors qu’elle hurlait de colère. Puis, Ansgar s’approcha de Bhali, Elin et Sigfrid qui étaient particulièrement proches de Latham. We need to prepare him for he can reach the great spirits…
Ils hochèrent de la tête et Elin ne put s’empêcher de laisser échapper un sanglot. Ansgar lui tapota le dos, puis regarda Adelyndalombria. Il s’approcha ensuite d’elle pour la forcer à se détourner alors que ses hommes jetaient la démente dans les flammes de l’immense brasier central.
- Don’t look at her se contenta-t-il de répliquer. You don’t need to... | |
| | | Adelyn Sous-Chef de l'Ordre
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| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Mar 21 Juin - 13:57 | |
| Dans un état second, la fée n’était pas consciente que ces gémissements qu’elle entendait vaguement provenaient de sa propre gorge. Son esprit était si embrumé qu’elle parvenait à peine à distinguer quoi que ce soit. Elle savait que son geôlier n’avait pas perdu de temps à venir la rejoindre, sans doute en vue d’une quelconque punition, mais c’était à peu près tout. Elle ne parvenait même pas à distinguer l’expression qu’il avait sur son visage. Était-il en train de gentiment lui faire des remontrances ou était-il inquiet de son état de santé lamentable? Et puis, était-il collé contre son visage ou se tenait-il à une distance plus respectable? Adelyn n’en savait franchement rien. Elle ferma fortement les yeux, puis les rouvrit, sans voir une grande différence. Elle hallucina ensuite qu’elle flottait dans les airs de la tente, une apparition lumineuse – lire ici le soleil – laissant des sphères brillantes dans sa vision. Elle n’avait jamais rien vu de tel! Elle esquissa un sourire alors qu’elle divaguait sur cette apparition divine car, effectivement, elle croyait assister à une scène hors de ce monde. Quoi d’autre pouvait expliquer le fait qu’elle se sentait soudainement couverte d’une douce chaleur – c’est-à-dire d’une belle couverture de fourrure – tandis qu’elle n’avait rien fait pour provoquer ce phénomène?
Pendant un instant, elle crut que le Norrois était une incarnation de Parandar lui-même! Cela expliquait pourquoi elle tendit la main vers lui et prit une minute avant de la ramener sous la couche de fourrure, soit seulement lorsque le guerrier s’était mis à éponger son front. La voix rugueuse du brigand, car c’est ainsi qu’elle percevait la chose dans son état second, venait toutefois contraster avec son image mentale de la divinité. Au lieu d’être comme de la musique à ses oreilles, le timbre de voix d’Ansgar lui donnait plutôt un mal de crâne. Elle plissa les paupières, déchirée entre l’envie de savourer le contact frais sur son front et celle de vider le maigre contenu de son estomac directement sur sa couche. Elle se contenta de la première option puisque son garde-malade l’abandonnait à son sort pendant qu’il allait s’entretenir d’autres affaires avec des membres de son clan.
-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-
Il n’y avait aucun moyen pour la chevalier d’évaluer le temps qu’elle avait passé à être victime de violents épisodes de fièvre. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle se réveillait fréquemment en sursaut et qu’il y avait toujours quelqu’un pour forcer de quoi dans le fond de sa gorge, l’amener faire ses besoins ou lui passer un linge humide sur le front. Cette fois, par contre, personne ne vint à ses côtés quand elle revint brusquement à elle. Elle devait avoir fait un autre cauchemar puisqu’elle était à bout de souffle sans réellement savoir pourquoi. Elle resta donc immobile l’espace de quelques minutes, profitant de l’occasion pour méditer. Ces moments alités lui avaient permis de refaire ses forces après son combat avec les sauvages et sa nuit désagréable attachée après un poteau de bois. Elle devait avouer se sentir sensiblement mieux. Cela l’amenait à réfléchir… Pourquoi ne pas simplement l’avoir laissée mourir? Il aurait été bien plus simple, pour ne pas carrément dire pratique d’un point de vue esclavagiste, de l’abandonner à son sort plutôt que s’évertuer à s’occuper d’elle aux petits oignons. On ne voulait pas qu’elle rejoigne les Plaines de lumière… mais pourquoi? Qu’avait-elle de si spécial? Elle pensa un instant que c’était peut-être lié au fait qu’elle était la seule fée à s’être retrouvée parmi le groupe de bourgeois; or, les fées étaient loin d’être rares sur le continent. Il ne suffisait que de se promener un peu pour le constater. Alors, ce devait être une autre raison qui poussait ces criminels à la garder en vie. Si c’était pour obtenir des renseignements confidentiels sur l’Ordre de chevaliers d’Alombria, ils seraient amèrement déçus. De plus, le chef du clan avait clairement fait savoir qu’il ne comptait pas abuser d’elle, ni même laisser un de ses sbires le faire. Il n’avait cependant pas hésité à la punir pour avoir osé s’en prendre à cette rouquine pestilentielle. Il ne semblait pas, non plus, être question d’un quelconque rituel religieux puisque rien ne pointait en cette direction. D’autre part, on ne lui avait pas enlevé ses ailes, ce qui signifiait qu’elle n’avait pas été capturée afin qu’on ajoute ses membranes délicates à une collection morbide. Cela plaçait donc Lyn à quelque part entre esclave et prisonnière de marque. La jeune femme se roula doucement sur le côté, la tête appuyée sur ses mains collés ensemble. Son gardien était à s’occuper du feu au centre de la chaumière. La chevalière l’observa attentivement, car elle cherchait à recueillir n’importe quel indice qu’elle pouvait sur ce que ce groupe insolite tentait de faire sur le territoire d’Alombria, outre que piller les villages et violer les femmes. L’homme lui semblait bien amer comparativement aux souvenirs qu’elle avait de lui. Elle ne fut pas sans remarquer qu’il jouait distraitement avec son pendentif, tel qu’il l’avait fait par le passé. Cette breloque lui était visiblement précieuse. Pourtant, comment se faisait-il qu’il pouvait se permettre de perdre ainsi son temps dans sa tente? N’avait-il pas d’autres attaques à mener? Il avait indéniablement montré qu’il était à la tête de la pyramide sociale, donc normalement, il devrait être en train de superviser ce qui se passait avec ses troupes, non? La guerrière ne sursauta aucunement quand le regard d’acier de son compagnon se posa sur elle. En fait, elle avait plutôt continué à regarder ces figurines de bois qui représentaient deux oursons. Elle savait que l’homme était en mesure de prendre la forme d’un ours kodiak; alors, il y avait forcément un lien avec sa famille. Il vint confirmer l’hypothèse de sa captive avec son croquis. Il était facile de comprendre qu’il avait deux enfants, et ce, même malgré la barrière linguistique séparant la fée du brigand. Attendrie, Adelyn se dit que malgré ses multiples défauts, Imansgar devait être un père aimant. Il avait cette expression qui ne mentait simplement pas. Elle esquissa un sourire en coin à entendre le mot « enfants » sortir de sa bouche. Sa connaissance de la langue commune était élémentaire, semblait-il. La femme au regard céruléen considéra un instant lui apprendre du vocabulaire supplémentaire, question de faciliter la communication. Ainsi pourraient-ils s’instruire mutuellement et finir par se comprendre. Elle sorti de sa réflexion lorsque le bandit sembla lui demander si elle-même était mère. À vrai dire, elle ne s’était pas penchée sur la question depuis qu’elle était officiellement devenue chevalière. Certes, elle entretenait une relation plutôt luxurieuse avec Yahto, mais loin d’eux avait été l’idée de fonder une famille. Ils passaient du très, très bon temps ensemble, mais… c’était ça. Ils ne s’étaient jamais cassé la tête à essayer de planifier leur avenir ou à tenter de savoir où ça les mènerait. Elle voulut répondre à son interlocuteur par la négative, mais fut rapidement privée de cette opportunité. Comme si elle avait un sixième sens pour savoir exactement quand il ne fallait PAS faire irruption sur les lieux, la rouquine qui la détestait fit son entrée remarquée dans la tente. Elle semblait être en train de faire la fête… pour faire changement. La captive lui jeta un regard mauvais, n’appréciant pas particulièrement sa compagnie puisque l’adolescente était toujours hostile envers elle. L’attitude de la tornade rousse changea toutefois drastiquement quand elle vit dans quel état se trouvait son frère. Elle s’approcha de son aîné et, selon ce que pouvait voir la fée, elle tenta de le réconforter de son mieux. La prisonnière ne pouvait faire autrement que se sentir ignorée puisqu’elle était exclue de la conversation. Pour la mille et unième fois, elle aurait aimé parler leur langue pour prendre part aux échanges et comprendre exactement ce qui se disait… car, présentement, elle se sentait en position d’infériorité puisque son empathie ne lui apportait qu’une aide minime. Elle se contenta donc de suivre distraitement la scène tout en mangeant un bout de pain de seigle, puis en sirotant son gobelet d’eau. Ce moment d’attendrissement ne dura pas plus longtemps. Un cri à en fendre l’âme retentit parmi plusieurs autres exclamations, mais seulement la voix de Pérégrine importait pour la chevalière. Celle-ci n’était pas insensible à la douleur de la femme, qu’elle avait immédiatement reconnue, mais éprouvait une certaine difficulté à la localiser parmi tout le tumulte à l’extérieur. Elle se rua hors de la tente sans se soucier de ce que faisaient Imansgar et son monstre de sœur, ou peu importe ce que la rouquine était, car son sens du devoir s’était éveillé. Elle devait se porter à la rescousse de la bourgeoise. Maintenant qu’elle n’était plus en aussi piètre état, elle n’avait plus d’excuse de ne pas intervenir. Il ne lui traversa même pas l’esprit que la seule raison pour laquelle elle avait pu s’aventurer aussi loin était qu’on le lui permettait. Elle était plutôt déterminée à pousser les limites aussi loin qu’elle le pouvait cette fois-ci. Cependant, son sang se figea dans ses veines au spectacle qui s’offrait désormais à ses yeux. Pérégrine n’était plus que l’ombre d’elle-même et venait, sans l’ombre d’un doute, d’abattre un de ces barbares à elle-seule. Le cœur d’Adelyn se serra dans sa poitrine. Elle n’aimait pas voir l’Alombrienne dans cet état, d’autant plus que le clan n’accepterait pas une telle rébellion, elle en était certaine. Il y avait donc raison de craindre pour la vie de la bourgeoise, encore plus qu’elle ne le pensait initialement. Peut-être pourrait-elle approcher suffisamment de sa compatriote afin de la calmer et essayer de raisonner avec leurs geôliers? Après tout, le chef semblait l’apprécier… si on pouvait le dire ainsi. La fée profita du moment où la bourgeoise l’avait reconnue pour s’en approcher davantage, un air compatissant trônant sur son visage délicat. Montrer son indignation face à la situation ne ferait qu’envenimer les choses, qui étaient déjà mauvaises pour commencer. - Pérégrine, je vous en supplie… Calmez-vous, ce n’est pas le moment. Notre vengeance viendra, mais ce n’est pas maintenant. Des renforts arriveront bientôt et, là seulement, nous pourrons fuir ensemble. S’il-vous-plaît, baissez votre arme.Évidemment, la fin des propos de la guerrière était un mensonge. Elle n’avait eu aucune réponse de ses camarades de l’Ordre et, si oui, elle n’avait pas été consciente pour l’entendre… Ce pourquoi elle ne pouvait affirmer avec entière certitude qu’on viendrait les délivrer de cet enfer. Cependant, il était important de donner espoir à la pauvre femme, déjà si ébranlée par ce qu’elle avait vécu depuis cette nuit près des caravanes. Malheureusement, rien de ce que Lyn disait ne semblait se rendre à Pérégrine. D’ailleurs, elle ne fut pas assez vite pour retenir Imansgar de s’approcher de sa protégée. L’humeur massacrante se lisait que trop facilement dans le regard du chef. - Non! cria-t-elle, dans l’espoir de freiner la scène qui se déroulait devant elle. La rouquine décida que le moment était venu pour restreindre la prisonnière dans ses mouvements, sachant autant que tout le monde ce qui était sur le point de se passer. La jeune femme à la chevelure dorée assista, impuissante, à l’attaque de l’Alombrienne à un adversaire contre qui elle ne faisait pas le poids. Elle retint son souffle quand la dague pénétra dans la chair du chef des bandits, qui semblait insensible à la blessure. Elle devait agir. Il fallait absolument qu’elle fasse quelque chose, n’importe quoi! Elle n’en pouvait plus d’entendre cette pauvre femme crier de douleur et sombrer davantage dans la folie. Une vague de panique submergea Adelyn au moment où elle vit des hommes prendre de force sa protégée et l’amener en direction de l’immense feu central. Elle ouvrit les yeux si grands qu’elle pensait qu’ils sortiraient de leur orbite. Son geôlier la força à détourner le regard, mais elle n’avait certainement pas l’intention de retourner sagement s’asseoir dans sa chaumière pendant qu’une femme brûlait vive tout près. Il n’en était simplement pas question! La chevalière refusa de le suivre, voire de faire le moindre pas de plus. Elle lui opposa toute la résistance dont elle était capable. « Pas question que je l’abandonne à son sort, espèce de monstre! » cria-t-elle, la rage bouillant en elle. Déjà, elle sentait la métamorphose s’activer en elle. Sa transformation était accompagnée d’une certaine douleur, en plus de picotements, comme à chaque fois qu’elle troquait sa peau pour celle d’une autre. Ainsi, ses cheveux devinrent des plumes de couleur crème et bleu. Ses doigts ainsi que ses orteils s’allongèrent et, au bout de ceux-ci, de longues griffes noires poussèrent. Ses ailes perdirent leur éclat pour plutôt prendre l’apparence de celles d’un rapace. Sa peau devint rugueuse et ses yeux, plus noirs que la nuit. Heureusement qu’on lui avait retiré ses bottes durant sa période de convalescence, car elles n’auraient pas survécu à sa métamorphose en harpie. Sans perdre la moindre seconde, elle planta son talon sur le pied d’Imansgar, qui sacra sur-le-coup, puis profita de cette fraction de seconde pour couper les liens de son autre talon griffu. Elle évita habilement la rouquine qui venait à la charge, sans doute pour prêter main forte à son frère, mais elle ne fut pas assez rapide pour la guerrière qui prenait déjà son envol. Elle effectua une vrille pour éviter les lames des autres voleurs présents, puis pris soudainement de la hauteur… juste assez pour lui permettre d’agripper Pérégrine par les épaules et la retirer des flammes. Leur nouvelle ascension dans les airs fut plus ardue, car Adelyn n’avait pas vraiment la constitution pour traîner des poids lourds de la sorte. Ce n’était que l’adrénaline qui lui permettait de se surpasser et d’amener la bourgeoise plus loin. Elle la laissa brusquement tomber à l’orée de la forêt, dans un tas de terre. La femme roula dans la terre, la harpie atterrissant à proximité et utilisant ses jambes pour lui projeter un mélange de sable et de terre. La chevalière aurait préféré une méthode plus douce pour éteindre les flammes, mais elle n’avait aucun temps à perdre si elle voulait que l’Alombrienne puisse prendre la fuite. Elle s’approcha de la victime brûlée et s’agenouilla à sa hauteur. Elle planta son regard sombre dans les yeux noisette de la citoyenne. Cette dernière souffrait visiblement et craignait la créature qui se trouvait devant elle. - Écoutez-moi, Pérégrine… commença la femme-oiseau. - Ma… Ma Dame, est-ce bien vous?- Oui, Pérégrine, c’est moi, la chevalier Adelyn. Nous n’avons pas un instant à perdre. Ces barbares ne tarderont pas à venir par ici et ils tenteront de terminer ce qu’ils ont commencé… À ces propos, la bourgeoise sanglota. Je sais que c’est beaucoup vous demander, surtout dans votre état, mais vous devez fuir aussi loin que vous êtes capable.- Mais… Non, je ne peux pas vous abandonner ici! J’en ai tué un! Ensemble, nous pouvons finir de les abattre, ces ignobles meurtriers! Nous…- Il n’y a pas de nous. trancha la guerrière. Marcher sera déjà assez pénible pour vous; vous battre est hors de question. Cette décision est finale!- Mais vous, ma Dame? Qu’allez-vous faire contre ces sales porcs?- Je dois y retourner… Il reste de nos compagnes là-bas, je ne peux pas les abandonner. Tout à coup, un bruissement de feuilles se fit entendre une dizaine de mètres plus loin. On pouvait également entendre faiblement des voix mécontentes qui parlaient entre eux. Vite, fuyez! Je vais les ralentir ici! Si vous croisez un quelconque membre de l’Ordre, indiquez-leur dans quelle direction me trouver. Allez, maintenant! murmura-t-elle.
La fée se releva et regarda Pérégrine partir tant bien que mal, puis elle se retourna pour attendre qu’on vienne lui régler son compte. Elle savait que tôt ou tard, on tomberait sur elle. Sa meilleure chance était d’étudier le terrain autour d’elle. Elle se trouvait dans un petit espace dégagé de quelques mètres de diamètre. C’était loin d’être idéal, car on pourrait tenter de l’abattre en se cachant sous le couvert des arbres, mais elle avait néanmoins une certaine marge de manœuvre en matière de déplacement. Dans le pire des cas, elle pouvait toujours prendre son envol et fuir. D’ailleurs, elle remarqua une buse qui tournait en rond au-dessus d’elle… ce qui était étrange, les oiseaux prédateurs préférant les clairières aux forêts denses pour leur chasse. Elle secoua la tête, ce n’était pas le temps de s’attarder à des détails insignifiants.
Puis, enfin, un grand ours kodiak fit irruption droit devant elle. Elle releva le menton, question de montrer à Imansgar qu’elle était fière et prête à se battre… car elle savait que c’était lui qui la toisait de toute sa hauteur, grognant de mécontentement.
- Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais la laisser mourir! Vous auriez fait la même chose que moi et vous le savez. D’un geste lent, elle fit un signe contre sa poitrine, là où se trouverait un collier si elle en portait un. Enfants… Vous m’avez demandé si j’avais des enfants… et la réponse et non. Elle accompagna ses paroles d’un mouvement de tête négatif, puis elle pointa ensuite derrière elle. Ces femmes sont comme mes enfants, je dois les protéger. Par après, elle pointa en direction du camp. Tout comme vous devez protéger vos hommes. Si cela doit mener à ma mort, qu’il en soit ainsi… mais je ne vous laisserai pas poursuivre cette femme plus loin. Vous en avez ma parole de chevalier!
Sans doute ce discours avait-il été inutile, mais que pouvait-elle faire d’autre pour s’acheter du temps? Elle prit une position défensive, bien déterminée à ne pas porter le premier coup. Certes, elle se sentait mieux après s’être reposée pendant elle ne savait combien de temps, mais elle n’était toujours pas au sommet de sa forme. Si elle pouvait éviter de dépenser inutilement de l’énergie, elle le ferait. | |
| | | Ansgar Guerrier(ère)
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| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Mar 28 Juin - 11:29 | |
| Certes, il pouvait être cruel et ne faisait en rien dans la délicatesse. C’était dans sa nature de norrois. Mais il savait également être juste avec ceux qui le méritaient. Or, cette femme qui brûlait vive ne méritait en rien son respect. Non seulement était-elle qu’une simple esclave, mais elle avait également tué l’un de ses hommes : un être respecté qui avait décidé d’accompagner la garnison dans ce périple dans le simple but de gagner le cœur d’une demoiselle restée avec le clan. Malheureusement pour Latham, il n’aurait jamais l’occasion d’impressionner l’élue de son cœur. Ansgar ne tenait pas particulièrement à ce que Adelyndalombria voit la scène. Après tout, voir un des siens brûler vif n’était en rien un spectacle gratifiant. Toutefois, il fut surprit de constater que cette dernière semblait résister à son intervention. Elle désirait voir sa compagne mourir de façon horrible? C’était sa décision, il n’allait pas s’y opposer. Les cris de l’esclave montaient à ses oreilles, ce qui ne sembla en rien ébranler le guerrier norrois.
Adelyndalombria, elle, fulminait de rage. Elle se retourna vivement pour planter son regard dans le sien et l’invectiva de paroles ressemblant à du venin. Certes, Ans ne comprenait pas encore totalement ses propos, mais par le ton employé, il se doutait bien qu’elle l’insultait d’une manière ou d’une autre. Holà!! Sa compagne venait de tuer Latham en traître! Devait-il rester là les bras croisés comme un crétin? Il n’allait pas laisser passer cet action sordide dans se prononcer en faveur de son peuple! Et puis, Elin, Bhali et Sigfrid exigeraient réparation pour la mort de leur ami! « She killed Latham! She needs to die, now! » siffla-t-il entre ses dents à l’intention de la jeune femme ailée. Puis, ce qui se produit sous ses yeux le fit reculer instinctivement d’un pas. Son esclave se déforma pour revêtir une nouvelle apparence. Sa chevelure, jadis d’un blond doré, se mua pour former des plumes bleues et crèmes et ses doigts (de pieds et de mains) s’allongèrent pour former des serres de rapaces. Ses magnifiques ailes cristallines devinrent celles d’un oiseau de proie et sa peau si douce prit une texture rugueuse. Là où se trouvait une magnifique jeune fille se trouvait maintenant un monstre aux yeux plus noirs que la nuit. Mais merde! Y avait-il quelque chose qu’elle ne savait pas faire?!
Dans un mouvement vif, le monstre enfonça son pied sur celui d’Ansgar et ce dernier jura bruyamment en sautillant sur une jambe. Elle se libéra ensuite grâce à ses griffes acérées et, en un battement d’ailes, quitta le sol. Les norrois lancèrent des dagues à son intention et Idris décochaient des flèches. Toutefois, Adelyndalombria était plus rapide sous cette forme et évita habilement chaque tentative pour l’atteindre. Elle se dirigea ensuite vers le brasier, prit la victime des norrois par les épaules grâce à ses serres, puis s’envola dans les cieux. Ansgar jurait bruyamment et courut à sa suite, tentant de ne pas la perdre de vue. Malheureusement pour lui, les déplacements sur la terre ferme étaient de loin moins rapides que ceux dans les airs! Si elle continuait de mettre autant de distance entre eux, il finirait par perdre sa trace! Sans plus attendre, le guerrier se transforma en ours et foula la terre de ses pattes puissantes. Sans même qu’il n’ait eu à dire quoi que ce soit, il entendit ses guerriers courir à sa suite. Ils étaient toujours là pour l’épauler, pour l’assister et ce, sans la moindre hésitation. Son souffle rauque s’accélérait en même temps que l’effort accroissant qu’il demandait à ses muscles. Au-dessus de sa tête, une buse fila dans la direction qu’avait prise Adelyndalombria. Visiblement, Bhali voulait mettre la main sur l’impudente qui avait tué son ami et, par le fait-même, montrer le chemin au Grand Ours Kodiak.
Leur progression fut rapide et les norrois traversèrent un petit boisé avec aisance avant de surgir dans une clairière. Bhali, toujours sous forme de buse, tournoyait autour de l’esclave d’Ansgar qui se tenait sur un amoncellement de terre. Son museau étant particulièrement sensible aux odeurs, l’Ours du Nord sentait l’odeur de chaire brûlée qui trônait dans les environs et à en voir les traces de pas qui se dirigeaient vers la forêt, il comprit que la fautive avait pris la fuite. Ainsi, Adelyndalombria allait la couvrir? Il ne savait pas trop pourquoi, mais la simple pensée d’affronter à nouveau la jeune femme lui fit un pincement au cœur. Il aurait aimé que les choses soient différentes… Mais il était hors de question qu’il montre le moindre signe de faiblesse. Se redressant sur ses pattes arrière, l’immense animal surplomba la femme monstre de toute sa hauteur et émit un grognement féroce de mécontentement, puis il reprit forme humaine. Son regard couleur acier était durement posé dans les iris noirs de la créature.
Cette dernière prononça d’autres paroles dans un calme plus présent cette fois. Elle porta une main à sa poitrine et pointa l’endroit où Ansgar portait son collier. Elle prononça ensuite le mot « enfant » qu’il comprit aussitôt et secoua doucement de la tête. Puis, elle pointa le campement et ensuite Ansgar et ses hommes. Elle voulait récupérer les femmes avec qui elle avait été captive, visiblement. Et il en conclut qu’elle tenait à elles autant que lui pouvait tenir à ses hommes. Oh il comprenait où elle voulait en venir, mais elle, visiblement, ne comprenait pas qu’il ne pouvait laisser passer cette histoire. C’était plus fort que lui.
- I can’t let it go, fit-il d’un ton dur. She needs to pay. And now, thanks to you, she ran away. But, you know… someone MUST pay for what she did. En fait, il considérait la tuer elle, en guise de compensation. Non pas que cette idée lui plaisait réellement, mais il devait songer à ses guerriers avant tout. Femme tuer Latham, prononça-t-il un peu maladroitement. Mourir.
Puis, il leva la tête dans les airs et émit un sifflement strident à l’intention de la buse qui descendit de son altitude pour venir se poser entre lui et le monstre. Le volatile prit rapidement la forme d’un guerrier norrois aux traits déchirés par le meurtre de son ami. Ce dernier cracha aux pieds du monstre et voulu visiblement lui faire payer son affront, mais Ansgar s’y opposa farouchement.
- Stop Bhali, fit-il d’un ton sec. Go after the slave who killed Latham. She must be somewhere. I’m sure she’s not far from here.
Ce dernier hocha de la tête, puis reprit sa forme de rapace avant de foncer dans les bois. Les norrois se déployèrent pour entourer l’oracle ennemie et Idris encocha une flèche dans son arc sans toutefois relâcher sa prise sur son projectile. D’un mouvement lent et calculé, Ans s’avança vers la femme chevalier, la regardant de la tête aux pieds.
- So… you are a monster… You got me here. I let my guard down and got tricked by you. That won’t happen again.
Pourquoi ces propos prononcés lui pinçaient autant le cœur? Comme s’il ressentait une sorte d’attachement à cette femme. Or, cela n’était jamais arrivé auparavant et ce n’était pas maintenant qu’il laisserait ses émotions le duper! Portant une main à sa taille, il sortit son glaive de son fourreau puis le fit tournoyer dans sa main droite. Il prit une position de combat et eut un sourire alors qu’il entendit les encouragements de ses alliés, derrière lui. Il fit mine de vouloir attaquer, mais arrêta net son geste alors que la buse sortit de la forêt avec une rapidité surprenante en poussa plusieurs cris stridents. Quelque chose se passait. Un air inquiet au visage, Ansgar regarda les arbres et vit plusieurs silhouettes s’y dessiner, pour ne pas dire une armée entière! Ses yeux s’écartillèrent alors qu’il vit plusieurs soldats portant le même étendard qu’Adelyndalombria sortir des bois en compagnie de la jeune femme à moitié brûlée.
- Chevalier Adelyn d’Alombria, s’écria un soldat qui s’approcha d’elle. Nous avons entendu dire que vous aviez été attaquée! Comme notre garnison se situait au village voisin, nous avons fait le plus vite possible pour vous rejoindre… heureusement, Pérégrine nous a conduit à vous…
Puis, celui qui semblait être le capitaine leva la tête en direction des norrois et cria des propos à ses hommes qui dégainèrent leurs armes. Oh merde… ça n’allait plus du tout! Ils étaient beaucoup plus nombreux qu’eux. Les guerriers du Kodiak dégainèrent également leurs armes et poussèrent des exclamations de rage. Ansgar regardait toute la scène et son cerveau fonctionnait à la vitesse de la lumière. Il calculait leurs chances de s’en sortir indemnes. Inutile de préciser que ces dernières étaient minces. Puis, il réalisa que sa tête lui tournait un peu. Il secoua donc instinctivement la tête pour éclaircir ses idées et baissa son regard vers son flanc, là où la femme avait enfoncé sa dague. Une quantité surprenante de sang s’en écoulait et son pantalon en était imbibé du côté droit. L’adrénaline et son envie de vouloir retrouver la fautive avaient momentanément chassé ce souvenir de ses pensées. Visiblement, la course effrénée n’avait en rien aidé sa cause. De plus, son teint devait être un peu plus blême, puisque l’expression de son « esclave » avait changé… de la surprise peut-être? Et bien oui, il n’était pas immortel. Ansgar se contenta d’arborer un air dur, puis se recula tranquillement en direction des siens alors que les soldats avançaient en leur direction. Une fois à la hauteur d’Idris et Sigfried, il perdit pied et tituba avant se faire solidement rattraper par ses guerriers. Ceux-ci réalisèrent alors la situation dans laquelle ils se trouvaient et optèrent maintenant pour une position davantage défensive. Non seulement étaient-ils en infériorité numérique, mais leur chef n’était pas en mesure de pouvoir se battre avec autant de ferveur qu’à l’habitude.
Les soldats d’Alombria avancèrent de nouveau en leur direction, toutes armes dehors, forçant les norrois à devoir reculer encore davantage.
- We can’t fight them, fit Ansgar d’une voix une peu rauque, combattant les vertiges qui le prenaient d’assaut. There are too many of them. If we fight back, they’ll kill us and our families won’t have any resources to live with…
Alors qu’ils étaient maintenant tout près de leur campement, Ansgar se dégagea du support de ses guerriers, puis s’avança vers le camp adverse, les mains dans les airs en guise de paix. Pérégrine, tremblotante de par ses brûlures multiples, cracha au sol et hurla aux soldats de tous les tuer, jusqu’au dernier. Oh... quelle jeune femme vindicative! Lentement, Ans rangea son glaive, puis releva les mains en l’air. Il jeta ensuite un regard vers Sigfrid et lui fit signe du menton d’aller jusqu’au campement. Il n’avait pas besoin d’en dire plus, son ami demanda à d’autres hommes de le suivre et ils disparurent à travers les chaumières. Pour sa part, Ans ramena son attention vers les alombriens.
- Adelyndalombria, fit-il d’une voix forte, désirant visiblement qu’elle s’avance. We need to talk. Now. Puis, il ajouta plus bas, pour lui-même : Even if you don’t understand a word that I say…
Puis, il vit la jeune femme se détacher du groupe et s’approcher de lui, un air méfiant au visage.
- The women, we’ll give them back to you, fit-il d’une voix plus basse, tentant d’avoir un air assuré malgré sa perte de sang assez importante. Puis, il pointa son collier et le campement derrière lui, tentant de lui faire comprendre ses propos. We won’t go after you. Just go and let us be.
À ce moment précis, Sigfrid revint avec les hommes, poussant les femmes esclaves devant eux. Ces dernières, toutes recroquevillées les unes contre les autres, avancèrent en direction des soldats d’Alombria et leurs regards s’illuminèrent en voyant la chevalière qui se tenait devant eux. Elles s’élancèrent ensuite dans sa direction et se mirent à pleurer de joie en constatant qu’elles étaient enfin libérées. Pour sa part, Ansgar se contenta de planter son regard acier dans les yeux maintenant céruléens de la jeune femme.
- Now, just go, fit-il à nouveau en voulant se détourner pour rejoindre les siens.
Toutefois, au même moment, Pérégrine cria plusieurs injures à son égard et prit un énorme caillou – de la grosseur d’un poing – puis le lança en direction du chef des norrois. Le projectile l’atteignit en pleine tempe et le Grand Ours du Nord porta instinctivement une main à sa tête en grognant. Idris poussa un cri de colère, s’élança vers son frère et décocha une flèche en direction de l’impertinente. Toutefois, un soldat eu pour réflexe de se mettre entre le projectile et la jeune femme et reçu la flèche en pleine poitrine. La tension monta d’un cran et Ansgar tendit les bras pour arrêter ses hommes.
- Stop it Idris! I’m fine! Just drop it. We can’t afford to fight them! Son regard gris observa sa cadette qui avait la mâchoire serrée et qui, visiblement, avait envie de découper l’impertinente en morceaux. Back off!! Everyone!!
Sous les ordres de leur chef, les norrois reculèrent encore, imité bientôt par Ansgar qui grimaçait de douleur. Il aurait besoin des soins de son frère pour pouvoir remonter la pente. Pour dire vrai, il ne se sentait pas très bien. | |
| | | Adelyn Sous-Chef de l'Ordre
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| Sujet: Re: I'm the king of the North, always remember it... [PV ADELYN][TERMINÉ] Mar 5 Juil - 19:46 | |
| Les secondes lui semblaient péniblement longues alors qu’elle se tenait face à un geôlier mécontent. Le langage corporel de ce dernier laissait aisément comprendre qu’il était en aucun point d’accord avec ce que lui disait la chevalière. Les propos inintelligibles qu’il prononça avec sévérité acheva de confirmer l’impression que Lyn avait de la situation. Les choses avaient tourné au vinaigre entre eux, c’était plus qu’évident. La créature ailée s’ancra dans le sol de façon à être plus stable, en vue d’un éventuel combat. À vrai dire, elle voyait mal comment éviter cette éventualité. Elle avait trahi le peu de confiance qu’elle avait été en mesure de gagner auprès d’Imansgar.
Un sourire triste apparut sur le visage de la guerrière aux propos en commun que prononça son interlocuteur. Elle comprenait le désir de vengeance, car celui-ci était tout naturel dans une situation comme la leur, mais ce n’était pas le chemin qu’elle avait choisi de suivre. Elle était une fière représentante de l’Ordre des chevaliers d’Alombria et son devoir était de protéger la population. Punir quelqu’un nous ayant fait du tort ne faisait pas partie de son code d’honneur.
Puis, la buse qui survolait la scène depuis un moment répondit à l’appel du grand homme et se posa enfin au sol… sous la forme d’un des combattants du brigand, qu’Adelyn reconnut immédiatement. Était-ce un trait commun à tous ces criminels? Il était plutôt anormal que plusieurs personnes d’un même groupe présentent un pouvoir similaire, autre que la télépathie ou un don racial tel que l’empathie, par exemple. Jamais n’avait-elle entendu ou lu quoi que ce soit sur une communauté dont les membres étaient tous choyés de la capacité de se transformer en un animal quelconque.
Sa curiosité, ainsi que son instinct de survie, l’empêchèrent de réagir bêtement à la provocation du nouvel arrivant. Ce fut sans doute pour le mieux, car le chef de ce dernier l’empêcha de s’en prendre à la créature ailée. La captive regarda ce sbire reprendre sa forme de rapace et s’éloigner. Elle était déchirée intérieurement quant à l’envie de voir où il se dirigeait, car il était parti en direction de sa protégée, et celle de tenir tête à Imansgar.
Le choix fut fait à sa place, dans la mesure qu’elle se retrouva rapidement encerclée par l’ennemi. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle était à nouveau dans une position d’infériorité numérique… et, maintenant qu’ils connaissaient plusieurs de ses trucs, les pilleurs ne se laisseraient pas aussi facilement impressionner par sa magie. Cela ne l’empêcha pas de tenir fièrement tête à leur chef, qui lui parlait dans sa langue native. Elle s’apprêtait à recevoir le premier coup de glaive de son adversaire ou, plutôt, à l’éviter si possible… quand celui-ci fut soudainement distrait. Elle suivit son regard d’acier afin de savoir pourquoi il ne lui portait pas le coup de grâce.
Aussitôt, elle senti des larmes couler sur ses joues. Des soldats alombriens l’interpellaient; ainsi, Pérégrine avait réussi à alerter les forces alliées et les envoyer à son secours. Avec tous ces hommes de son côté, la chevalière retrouvait son aplomb de combattante. Elle retourna vivement son attention sur son rival, un sourire triomphant aux lèvres. Or, celui-ci disparut aussi vite qu’il était apparu puisqu’elle constatait pour la première fois le mauvais état dans lequel se trouvait Imansgar. Pour une raison qui lui paraissait inexplicable, elle était inquiète pour lui. Il n’avait aucune chance de survivre à cet affrontement entre les forces officielles du royaume et son groupe de brigands après avoir perdu autant de sang. La gorge serrée, elle observa le groupe ennemi changer de stratégie. Ainsi, ils tenteraient de fuir face à une défaite évidente?
Elle se tenait à la tête de son propre camp, suivant attentivement le mouvement de chacun. Elle avançait lentement aux côtés de ses soldats. Elle les laissait toutefois la protéger, dans la mesure où elle n’avait aucune arme ou armure sur sa personne.
- N’oubliez pas qu’ils détiennent encore plusieurs de nos femmes! rappela-t-elle à ses hommes, si on pouvait le dire ainsi. En fait, la garnison semblait se fier à elle pour les mener face à ces adversaires dont ils savaient peu de choses. Faites gare à vous, ce sont de vaillants combattants! Certains d’entre eux peuvent même prendre la forme d’un animal, alors gardez les yeux ouverts!
Ces mises en garde ne semblèrent pas intimider les Alombriens. Ceux-ci savaient qu’ils avaient ce qu’il fallait pour repousser les brigands. Ils ne bronchèrent même pas lorsqu’Imansgar se détacha de son groupe avec les mains relevées, signe qu’il voulait la paix. Adelyn étouffa un grognement. Après tout ce qu’il avait fait depuis leur rencontre, il osait demander à être épargné? Il méritait de subir la même justice que tous les autres criminels du royaume. La fée métamorphosée arrêta quelques soldats voulant poursuivre un des pillards s’étant éloigné d’un geste de la main. Les grands gaillards à s’être éloignés ne présentaient pas un danger suffisant pour qu’elle dépêche des hommes à leur trousse. Elle fit quelques pas en direction du chef kodiak lorsqu’il réclama sa présence, mais elle n’avait aucunement l’intention de lui accorder un traitement de faveur. Elle le jugea les sourcils froncés, prête à réagir en cas d’attaque sournoise.
Elle suivit le mouvement de main de son interlocuteur, qui voulait lui faire comprendre quelque chose concernant ses enfants et le… Oh, faisait-il référence aux bourgeoises qui était toujours captives? Les traits de la créature ailée s’adoucirent à cette idée. Puis, elle sentit un immense poids s’enlever de sa poitrine quand les femmes réapparurent au travers du boisé. Ces dernières la reconnurent malgré son apparence différente et un simple regard suffit pour que toutes soient rassurées. La chevalière elle-même souriait. Elle ne pouvait en demander plus aux dieux. Son regard bleuté se fondit à nouveau en celui de son ancien geôlier. Elle ne pouvait nier être reconnaissante d’avoir récupérer les bourgeoises sous sa protection. Leur mauvais traitement était momentanément oublié.
Le moment de détente entre les deux troupes fut toutefois de courte durée. Pérégrine, qui avait accompagné les soldats alombriens, n’avait toujours pas démordu de son désir de vengeance. C’est pourquoi elle s’en prit à nouveau à Imansgar… geste qui relança les hostilités en une fraction de seconde. « Pérégrine! » s’écria-t-elle d’un ton réprobateur, mais il était trop tard. Cette fichue rouquine avait déjà abattu un des guerriers alliés, celui-ci voulant protéger la bourgeoise maudite.
- Non, arrêtez! somma la chevalière, sa voix portant au-delà de sa troupe. On lui obéit de façon récalcitrante. Elle leva les bras pour leur faire comprendre de ne pas faire un pas de plus. Retenez-là![/i] fit-elle à l’intention de Pérégrine, qui risquait de lancer un bain de sang. [b]Écoutez-moi bien! Autant que je puisse avoir envie de les punir pour leurs crimes odieux, nous ne devons pas nous abaisser à leur niveau. Certes, nous pourrions obtenir le dessus, mais nous aurions de lourdes pertes. Nous devons les laisser partir… À ces mots, elle entendit des protestations fuser de toutes parts derrière elle. Elle serra les poings chaque côté de son frêle corps parsemé de plumes. Portez attention à mes paroles, mes frères! Retournons chez nous pour mieux planifier notre contre-attaque. Et n’oubliez pas la menace de Shola qui plane au-dessus de nos tête! Nous ne pouvons nous permettre des pertes supplémentaires.
Ce fut ce dernier argument qui sembla convaincre les soldats. Soulagée, Adelyn s’approcha du représentant ennemi. Elle le regarda droit dans les yeux pour la dernière fois, sous le regard furieux de sa frangine, puis lui tendit la main.
- Moi, Adelyn d’Alombria, vous ordonne de quitter les lieux. Retournez à votre campement et cessez de piller les villages de notre royaume. Sans quoi, les forces d’Alombria ne vous épargneront pas la prochaine fois. Ceci est un au revoir, Imansgar. Puis, elle ajouta plus bas : Malgré tout, je vous remercie de m’avoir soignée et épargné la honte d’être violée par un de vos hommes. Elle serra la main du brigand, puis releva le menton. Partez! termina-t-elle en leur montrant leur campement de la main.
[Hors-jeu : Fin de l’intervention d’Adelyn dans ce topic.]
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