Forum RPG médiéval-fantastique inspiré de la série Les Chevaliers d'Émeraude d'Anne Robillard |
|
| Un repas en bonne compagnie [Zéphir] | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] Sam 25 Juin - 13:40 | |
| Un bon jour, Béatrice décida qu’il était temps qu’elle apprenne à connaître son frère aîné, Zéphir. En tant qu’héritière et future magicienne extraordinaire, il était de son devoir d’entretenir une bonne relation avec le chef des Seccyeths. Son père n’avait jamais porté le jeune homme dans son cœur, donc la princesse ne l’avait pas vraiment connu, mais son père était mort depuis belle lurette maintenant et son frère était devenu chef, quand même. Chef d’un ordre bien inférieur à elle, bien sûr, mais chef quand même. Il valait la peine d’être connu, probablement. Elle verrait bien si son père avait eu raison d'être aussi dur avec lui, mais elle était presque certaine qu'il avait exagérer les défauts de Zéphir. Après tout, il n'avait pas non plus vu toutes les qualités de Béatrice. L’apprentie une missive au chef pour le convoquer à un souper dans un chic restaurant de la capitale. - Citation :
- Cher Zéphir,
Je vous écris à la fois en tant que votre sœur et en tant que digne héritière du royaume. Malheureusement, nous n’avons pu avoir la joie d’apprendre à nous connaître lors des années passées. J’en suis désolée et j’ose mettre la faute sur notre paternel qui a toujours dépeint un pauvre portrait de vous, de façon injuste, j’en suis convaincue. J’aimerais que nous ayons la chance d’apprendre à mieux nous connaître, pour mettre le passé derrière nous et pour forger un meilleur avenir, digne de nous et de notre peuple. Auriez-vous l’obligeance de vous joindre à moi pour un souper au Sanglier d’or, dans trois jours de cela? Il me ferait plaisir de nous réserver une table et de payer le repas si vous n’en avez pas les moyens.
Amitiés, Votre Sœur, Béatrice O’Hell Béatrice se prépara pour ce souper en achetant une nouvelle robe rouge qui faisait ressortir la teinte rousse de ses cheveux et qui lui allait assez bien (évidemment, toute les robes lui allaient bien, mais celle-ci mettait particulièrement en valeur ses qualités). La princesse décida aussi de porter sa fine couronne d’argent et des bijoux qui y étaient assortis. Étant donné qu’elle devait quitter le château pour aller rencontrer son frère, un garde l’accompagnerait. Béatrice était persuadée de pouvoir éliminer toute menace pour sa vie extrêmement facilement, mais voudrait-elle vraiment donner l’honneur d’être tué par une (apprentie) magicienne telle qu’elle à un potentiel assassin? Il valait mieux qu’elle ne se batte que contre des gens dignes de l’affronter. Auparavant, elle avait refusé de croire que qui ce soit pourrait en vouloir à sa vie, mais elle avait fini par comprendre qu’une personne l’adorant pourrait vouloir la tuer pour se rapprocher d’elle. Penser ainsi serait signe d’une grave maladie mentale, mais c’était tout de même fort possible étant donné à quel point Béatrice était aimée par le peuple.
La jeune fille avait longtemps hésité sur l’heure idéale d’arriver : devrait-elle faire attendre Zéphir, ou devait-elle arriver en premier? Après une longue réflexion, la princesse avait décidé qu’il valait mieux qu’elle prenne les devants pour s’assurer que la table qu’elle avait réservée était convenable. Elle arriva donc la première au sanglier d’or et une serveuse l’amena à une petite pièce au fond du restaurant. Béatrice demanda à ce qu’on change la nappe dont la couleur n’allait pas du tout avec sa robe, mais sinon elle était satisfaite. Son garde s’assit sur une petite chaise dans le coin de la pièce sans dire un mot. Bizarrement, les soldats assignés à sa surveillance ne lui faisaient jamais la conversation. Peut-être étaient-ils trop simples d’esprit pour discuter avec une personne d’une intelligence telle que la sienne. En attendant son frère, Béatrice s’amusa à faire virevolter une fourchette dans les airs. En tant qu’apprentie assidue, il fallait qu’elle utilise la moindre occasion pour pratiquer son pouvoir. Elle voulait aussi impressionner le garde qui semblait particulièrement ennuyé d’être là. La princesse aurait peut-être à le renvoyer une fois son frère arrivé. Elle ne pensait quand même pas qu’on s’en prendrait à elle dans un lieu aussi chic et raffiné que le Sanglier d’or. |
| | | Zéphir Chef de l'Ordre
Messages : 59 Date d'inscription : 13/06/2016
Feuille de personnage Âge: 30 (fév) Race: Phéryxian Âme soeur: Georgina
| Sujet: Re: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] Lun 27 Juin - 13:50 | |
| Zéphir éclata d’un rire franc en lisant le message envoyé par l’un des ses petites soeurs, celle qu’il n’avait pas connue parce qu’elle n’était pas devenue Seccyeth. Dans le fond de sa tête, Saphyra gronda son désaccord, détestant d'emblée cette gamine et affirmant qu'elle devait avoir du front tout le tour de la tête pour convoquer ainsi le Chef de l’Ordre et prétendre qu’il n’avait pas les moyens de s’offrir le Sanglier d’or. *(S)Mon restaurant préféré en plus, quel culot! Laisses-moi régler ça Zéph, que cette gamine pourrie gâtée apprenne c’est quoi les bonnes manières!*
Évidemment, l’homme refusa, il avait si longtemps espéré se lier à sa famille qu’il ne voulait pas tout gâcher maintenant que c’était faisable. Lorsque son père était mort, cinq ans plus tôt, Zéphir avait enfin pu renouer avec son frère Jayson, et ça avait valu tout l’or du monde. Bien qu’il avait été en contact avec certains de ses frères et soeurs car ils avaient fini par rejoindre l’ordre, il s’était abstenu d’être trop fraternel avec eux, parce qu’il n’était officiellement plus un O’Hell. Quelque chose de difficile à accepter pour Saphyra, qui adorait clamer haut et fort son nom de famille et qui voulait se venger à leur père de les avoir bannis. Heureusement, l’héritier du trône avait fait le sale boulot pour elle, et maintenant le schizophrène pouvait librement aller au château et bien assumer son rôle de Chef en étant présent dans les Conseils de guerre, où il aurait été plus que mal à l’aise lorsque le paternel gouvernait encore…
Ils avaient bel et bien entendu parler de Béatrice et se doutait que Saphyra n’allait pas supporter cette superbe princesse, si bien que Zéphir fini par la convaincre de lui laisser la place, disons qu’il disposait de plus de tact, même si sa partie féminine possédait une garde robe plus adapté à leur lieu de rendez-vous. *(S)Tu vas avoir l’air ridicule!* l’entendait-il encore protester dans le fond de sa tête alors qu’il laçait sa tunique de l’ordre et passait son armure par dessus.
-Je vais avoir l’air d’un Chef d’Ordre, c’est ce que nous sommes ou pas? lui répondit-il à voix haute, se fichant éperdument d’être entendu, les gens commençaient à s’habituer à cette petite particularité.
Il ne manqua évidemment pas de choisir sa plus belle épée d’apparat, porter ses quelques bijoux et apporter sa bourse bien remplie. Non mais, pas question qu’on croit que les Seccyeths, leur Chef qui plus est, n’est pas capable de se payer un souper de luxe! L’armée d’Irianeth gagne bien son pain, et en «digne héritière du royaume», mademoiselle devrait le savoir! Qui paye l’armée, sinon le trésor royal? *(S) Le jour où Jayson aura un enfant, je veux être là pour voir sa tête, tu me le permets?*
-Seulement si tu n’interviens pas ce soir, Saphyra.
*(S)Marché conclus…* entendit-il ricaner dans sa tête, et Zéphir soupira en hochant la tête. Disons que les chances que son frère enfante étaient plutôt maigre, considérants ses envies… mmm… passons. Lorsqu’il entra dans l’établissement du rendez-vous, le schizophrène sentit plus qu’il ne vit les regards posés sur lui : les regards admiratifs de ceux qui enviaient sa position, et quelques regards effrayés, voire dégoûtés, de ceux qui ne comprenaient encore pas sa… «particularité». Étonnement, sa petite soeur y était déjà, alors qu’il restait au moins 2 bonnes minutes avant l’heure du rendez-vous, lui qui aurait pensé que cette drôle de «princesse» égocentrique aimerait se faire attendre. *(S)Elle a acheté sa robe dans une boutique de revêtements de table, dis-moi?* se moqua Saphyra dans sa tête, tirant un sourire en coin à Zéphir qui passa heureusement simplement comme de la bonne humeur. Définitivement, il n’y avait bien que les femmes pour remarquer ce genre de choses, mais effectivement, la robe de Béatrice était parfaitement agencée à la nappe.
Le Dompteur de Dragons s’amusa quelques instants à observer le manège magique de l’adolescente, certainement pour attirer l’attention sur elle, et cela ne fonctionnait visiblement pas sur son garde. Arrivant dans son dos, Zéphir fut remarqué par la serveuse avant sa soeur, et eut juste le temps de glisser deux pièces d’or (bien plus que nécessaire) entre les doigts de la première avant que la deuxième ne se retourne. *(S)Bien fait! Ça lui apprendra!* *(Z)Chut maintenant!* intima-t-il à sa moitié femme, assez satisfait de lui-même et ayant déjà hâte à la fin du repas pour voir la tête de sa petite soeur lorsqu’on lui dirait que la note était déjà payée.
-Ma chère petite soeur! s’exclama-t-il en se penchant pour lui baiser la joue avec une fraternité qu’il n’adoptait même pas avec le reste de sa fratrie Seccyeth. Je suis tellement ravi que tu aie pensé à nous inviter, il nous tardait de connaître tous les membres de la famille, dont nous avons été séparés trop tôt.
Comme à son habitude, Zéphir utilisait automatiquement le «nous» plutôt que le «il», n’arrivant jamais tout à fait à se considérer comme une seule personne, avec la présence constante de Saphyra qui était attentive à la scène. Il tira aussitôt la chaise la plus près et pris la main de sa petite soeur en l’attirant vers celle-ci, comme le galant gentleman qu’il devait être. Ohhh qu’il n’était pas question qu’elle pense que les seccyeths n’avaient pas de manières parce qu’ils vivaient avec des dragons! Il poussa donc doucement la chaise sur laquelle il avait assis Béatrice vers la table et pris place devant elle, tout sourire.
-Oh, bien entendu, tu es d’accord pour laisser tomber les politesses d’usages, n’est-ce-pas? Tu es une bonne petite fille bien élevée et ça paraît, les gens d’échelle sociale inférieure à la nôtre doivent vouvoyer les seccyeths, mais ce n’est pas ton cas, princesse. Et puis, je suis de la famille en plus, ça me ferait chaud au coeur que tu aie la gentillesse de me parler en frère. demanda-t-il à grands renforts de sourires mielleux et avec une nonchalance qui en disait long sur son aise dans cet endroit et en présence de personnes importantes. Elle ne l’impressionnait pas du tout.
*(S)Bien dit Zéph! Peut-être un peu trop poli encore, mais tu vas finir par apprendre le sarcasme expert, j’y veillerai!* | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] Jeu 7 Juil - 17:49 | |
| Béatrice fut quelque peu irritée que son frère la tutoie et lui donne un bisou sur la joue, comme s'ils étaient de vulgaires paysans qui se retrouvaient dans une taverne crasseuse. Elle se serait attendu à ce qu'il la vouvoie et lui baise la main, cela aurait été beaucoup plus convenable. L'héritière tâcha tout de même de ne pas s'offusquer du comportement de Zéphir : le pauvre n'avait pu profiter d'une éducation aussi complète que la sienne. Qui sait, les Seccyeths ne recevaient peut-être aucun cours sur la politesse et l'étiquette. Si c'était le cas, il faudrait absolument remédier à la situation. En tant qu'héritière, elle aurait à intéragir avec de nombreux Seccyeths et il n'était pas question qu'ils ne sachent pas comment la respecter. Quelle angoisse ils auraient de devoir se présenter devant une princesse telle que Béatrice sans savoir comment se comporter! Affreux. Au moins, Zéphir lui tira une chaise, ce qui montrait qu'il avait un minimum de manières...
La Pheryxian nota l'utilisation du «nous» plutôt que du «je», mais elle n'en fut pas surprise. Elle savait que son frère avait une bizarre maladie qui faisait qu'il se transformait parfois en femme, bien qu'elle ne l'aie jamais vu sous cette forme... Pas qu'elle l'aille vu souvent en homme non plus, d'ailleurs. Elle se demanda si sa version féminine serait plus belle qu'elle...? Mais voyons, qu'est-ce qu'elle allait penser! C'était impossible que qui que la beauté de qui que ce soit ne soit supérieure à la sienne. Comment pouvait-elle en douter?
«Il est tout naturel que j'aille penser à vous inviter, mon cher frère. Je regrette seulement de ne pas l'avoir fait avant car, comme vous l'avez si bien dit, vous avez été séparé trop tôt de la famille. Il doit vous peiner de ne pas avoir pu me voir grandir, mais n'aillez crainte, nous pourrons rattraper le temps perdu.»
La jeune princesse ne pensait pas qu'il était temps de laisser tomber les politesses d'usage, surtout qu'il ne semblait jamais vraiment les avoir appliquer : il la tutoyait depuis le début, et franchement, les becs sur le jeu, ce n'était pas tellement poli. Oh, il avait bien tiré sa chaise, mais c'était la moindre des choses et ça ne l'impressionnait pas du tout. En plus, Béatrice n'aimait pas non plus qu'on la traite de «petite fille», elle avait tout de même quinze ans, elle était presque une adulte et elle était certainement capable d'agir comme tel. La preuve, c'est qu'elle prenait ses responsabilités d'héritière en main en s'engageant enfin dans la politique du royaume. Et pour faire une bonne héritière, il faudrait qu'elle s'entende bien avec le chef des Seccyeths... Même s'il ne semblait pas connaître grand chose de l'étiquette. Ou en tout cas, il voulait la laisser tomber bien trop vite, sous prétexte qu'ils étaient de la famille! Mais ce n'était probablement pas sa faute : le pauvre avait grandi avec son dragon plutôt que dans le château. Là, sa famille qui l'aurait certainement amené à être plus poli.
«Je comprends que vous vouliez laisser tomber les politesses d'usage et converser comme si nous nous connaissions depuis toujours... Malheureusement, je ne crois pas qu'il soit convenable d'agir ainsi...! Ou cela nous mènerait-il d'être informel aussi rapidement? Peut-être en viendrions-nous à nous embrasser sur la joue! Non, non. Ne nous abaissons pas à ce niveau!»
Leur serveuse leur donna le menu du jour, mais Béatrice savait déjà ce qu'elle voulait. Elle avait vite appris qu'il était préférable qu'elle mange toujours la même chose lorsqu'elle allait au restaurant ; autrement, il y avait trop de risque que les cuisiniers préparent un plat trop peu digne de son palais. Même avec un seul repas, il fallait qu'elle précise comment bien le cuisiner au moins quatre ou cinq fois avant que les cuistots ne comprennent comment bien préparer le plat qu'elle choisissait. Nul doute que les commentaires de Béatrice leur permettait d'améliorer leur cuisine dans son ensemble, et ils auraient été chanceux qu'elle goûte plusieurs plats, de façon à leur proposer comme améliorer chacun d'entre eux, mais la princesse ne pouvait perdre son temps dans de telles aventures culinaires. Elle avait ses priorités.
«Ne soyez pas trop impressionnés par les prix, Zéphir, et n'en soyez pas inquiété non plus.» Elle agita la main pour signifier qu'il s'agissait là d'un détail. «Je suis assez riche pour vous payer votre choix de repas.»
Le pauvre devait être habitué de manger dans une grotte en compagnie de son dragon. Faisait-il cuire sa nourriture, ou mangeait-il de la viande crue...? Non, non, il ne pouvait être aussi sauvage. Si les Seccyeths étaient aussi sauvages, Eilyah lui en aurait parler... Et elle n'aurait pas survécu aussi longtemps parmi eux. |
| | | Zéphir Chef de l'Ordre
Messages : 59 Date d'inscription : 13/06/2016
Feuille de personnage Âge: 30 (fév) Race: Phéryxian Âme soeur: Georgina
| Sujet: Re: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] Sam 9 Juil - 9:24 | |
| Pendant un temps, Zéphir hésita à l’attitude idéale à adopter avec Béatrice, sa voix féminine lui soufflant de passer pour la grosse brute épaisse et mal élevée que cette gamine croyait qu’il était, mais ce n’était pas son genre. Et puis, le Chef des Seccyeths ne tenait pas particulièrement à salir la réputation de son ordre, qui n’était déjà pas assez élevée dans l’esprit de sa petite sœur. Oubliait-elle qu’ils vivaient dans une aile du château, soignée par des serviteurs, eux aussi? Ou croyait-elle qu’ils dormaient avec les dragons? Non, définitivement, le Chef de l’Ordre avait beaucoup trop de classe pour jouer le jeu que Saphyra lui suppliait mentalement de faire, et il décida qu’il lui montrerait qu’elle se trompait, dut-il froisser son égo démesuré. Une petite leçon d’humilité ne pouvait lui faire de mal, n’est-ce pas?
C’est aussi pourquoi il répondit avec un sourire honnêtement compréhensif, presque compatissant, lorsqu’elle refusa de laisser tomber les politesses. Ce qui allait en fait à l’encontre de la politesse même. Avait-elle la moindre idée à quel point elle passait pour une petite snob détestable avec ses prétentions? Oh, probablement que oui, et que c’était exactement ce qu’elle voulait. Aussi, Zéphir fit-il mine d’avoir compris, mais pour lui répliquer d’un ton mielleux son fiel.
-Oh, mais bien sur nous comprenons, princesse. Que penserais les gens s’ils apprenaient qu’une simple apprentie-magicienne avait le culot de tutoyer le valeureux Chef de l’Ordre des Seccyeths, fut-elle sa sœur? Ce serait inconvenable, considérant notre importance, à Saphyra et moi. Évidemment que nous comprenons que tu dois prendre la place dans la société que te confère ton rang d’apprentie, alors nous ne t’obligerons pas à m’embrasser la joue, princesse… Même si hum… dans le cas où nous le ferions, tu serais bien obligée d’obéir. Nous avons un cœur quand même. Ou deux?
À cela, il ajouta un clin d’œil complice, comme s’ils partageaient maintenant un secret, alors qu’il peinait à conserver un sourire banal et poli malgré le rire franc de Saphyra qui résonnait dans sa tête. *(S) Je n’aurais pas fait mieux!*
La serveuse arriva juste à temps pour interrompre ce qui aurait pu se transformer en combat des coqs, heureusement. Béatrice ne regarda même pas le menu, probablement qu’elle faisait tellement de scènes dans chaque restaurants où elle passait qu’ils avaient tous une recette «spéciale princesse égocentrique» pour ne pas avoir à l’entendre se plaindre, et dans laquelle il crachait s’ils en avaient l’occasion. Zéphir souri à cette image et remercia mentalement son père, l’espace d’un instant, même s’il le haïssait. En le reniant de la famille, il avait aussi fait en sorte de lui apprendre à être humble, contrairement à Béatrice, si bien que grand comme petit peuple l’aimait bien pour sa simplicité toute noble. Il savait que personne ne cracherait dans son assiette.
La serveuse, qui attendait leur commande, leva un sourcil étonné aux propos de Béatrice envers Zéphir, puisqu’elle avait reconnu le Chef de l’Ordre, qui venait souvent dans cet établissement. Elle comprit alors la signification du paiement en avance, et cela se vit de façon évidente dans son sourire, que le Seccyeth fit taire d’un clin d’œil. Les deux adultes échangèrent un regard entendu que l’adolescente ne pouvait pas comprendre. Il n’avait pas encore terminé de s’amuser à ses dépends, et ça ne le froissait pas autant qu’il aurait dû de se faire insulter comme un simple paysan… Peut-être parce que… justement… il avait après l’humilité?
-Le filet de sanglier, mi-saignant, comme d’habitude? Ne put toutefois s’empêcher de demander la serveuse à Zéphir, guettant la réaction de Béatrice du coin de l’œil.
-Évidemment, ma chère Joséphine, et j’aimerais bien un petit extra de cette sauce savoureuse qui fait la réputation de votre établissement, il n’y en a jamais assez à mon goût, répondit-il avec maints efforts pour ne pas rire.
La jeune femme s’inclina bien bas après avoir pris leurs deux commandes, dans une attitude exagérée probablement pour se moquer de la princesse, et retourna aux cuisines afin de ne pas faire attendre mademoiselles ne serait-ce qu’une minute de trop. Joséphine prenait pourtant le temps de discuter, habituellement, et ne s’éclipsait pas aussi vite. La mauvaise réputation égocentrique de Béatrice était-elle en train de faire le tour de la capitale? Zéphir était certain que ça lui plaisait, en plus!
-Alors, ma sœur, comment se passe ta formation? Tu dois avoir hâte de terminer tes cours, à force d’être en dessous des autres comme ça, ça serait dangereux que l’humilité t’étouffe.
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] Mer 14 Sep - 19:01 | |
| Une simple apprentie-magicienne? Elle était bien plus qu'une simple apprentie magicienne! Elle était l'héritière du royaume, la future reine d'Irianeth et la future impératrice du monde entier! Car il n'y avait aucun doute dans son esprit que leur armée irait conquérir Enkidiev, aidée bien sûr de ses extraordinaires pouvoirs qui auraient certainement un impact beaucoup plus important que les pitoyables dragons des Seccyeths. Plus son frère parlait, plus elle sentait le rouge lui monter aux joues. Heureusement qu'elle était bien élevée ; autrement, elle n'aurait pu se contrôler et aurait déferler sa colère sur lui. D'ailleurs, sa cuillère se mit à trembler, très légèrement, mais assez pour que quelqu'un d'observateur remarque qu'elle activait son pouvoir sans le réaliser. Que voulez-vous, quand on a une force magique aussi importante que celle de Béatrice, il n'est pas toujours facile de contrôler l'expression de ses pouvoirs. Une personne maîtrisant moins ses émotions aurait déjà détruit le royaume une dizaine de fois, mais la princesse était toujours en parfait contrôle d'elle-même. N'est-ce pas?
Béatrice ne savait pas quoi répondre. Pensait-il vraiment qu'elle devait lui obéir? C'était totalement ridicule. Elle n'obéissait à personne, car personne n'était digne de lui dire quoi faire. Elle était consciente que son rang social demandait qu'elle obéisse à son frère et à son maître, mais Jayson savait bien qu'elle était assez mature pour prendre ses propres décisions sans qu'il n'aille à lui demander de faire quoi que ce soit. Tant qu'à Georgina... Disons que ça dépendait de ses demandes. Par chance pour Zéphir qui se serait fait remettre à sa place (dès que Béatrice aurait pensé à quoi lui répondre exactement sans trop l'humilier), une serveuse les interrompit... et demanda au Seccyeth s'il voulait prendre la même chose que d'habitude. Parce qu'il venait ici souvent?! Mais... Comment pouvait-il se le permettre? Un établissement tel que le Sanglier d'Or devrait avoir des clients bien plus raffinés que des éleveurs de dragons! En plus, le filet de sanglier était tellement un mauvais choix! Elle n'y avait jamais goûté, mais il suffisait de voir le plat que c'était le genre de viande réservée à quelqu'un d'une classe sociale moins importante que la sienne.
«Je vais prendre votre pâté de lapin, comme à mon habitude.»
La princesse ne prit pas le temps d'énumérer tous ses caprices ; tous les serveurs du Sanglier d'or savaient maintenant quoi lui servir, ce qui était tout à leur honneur. Joséphine s'inclina bien bas, heureusement parce que Béatrice n'avait vraiment pas besoin d'une autre personne lui manquant de respect. Parce que Zéphir semblait avoir décidé de laisser tomber toute marque de politesse, insinuant qu'elle devait en avoir assez d'être aussi en dessous des autres, de peur que l'humilité l'étouffe! Se moquait-il d'elle?!
«Je crois que vous ne comprenez pas comment notre société fonctionne si vous croyez que je suis tant en dessous des autres. Je suis apprentie magicienne, mais je suis aussi l'héritière du royaume! Un jour, je gouvernerai Irianeth, et Enkidiev! Je ferai bien plus qu'être la gardienne d'un troupeau de dragons... Mes cours ne sont de toute façon qu'une formalité ; je contrôle déjà très bien mes pouvoirs, et j'ai un naturel certain en politique, contrairement à certaines personnes qui auraient gagné à apprendre comment faire preuve de politesse.»
Elle le fixa du regard pour qu'il comprenne bien qu'elle parlait de lui. Quelqu'un de vraiment noble n'aurait pas commencer à lui parler comme il l'avait fait! Il n'avait aucune manière... Devrait-elle vraiment le supporter pendant tout le souper? Elle espérait que le pâté de lapins soit meilleur que d'habitude, autrement, la soirée s'annonçait très désagréable...
|
| | | Zéphir Chef de l'Ordre
Messages : 59 Date d'inscription : 13/06/2016
Feuille de personnage Âge: 30 (fév) Race: Phéryxian Âme soeur: Georgina
| Sujet: Re: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] Sam 24 Sep - 21:45 | |
| Il y a une chose importante quand on apprend le difficile art de la diplomatie : si tu veux être doué pour humilier les autres, tu dois également être capable de te créer une barrière émotionnelle afin que ta frustration ne paraisse pas lorsqu’on t’humilie en retour, sinon tu perds. Zéphir n’avait pas bronché lorsque Béatrice l’avait traité comme une vermine, mais la colère défigurait d’évidence le visage, aux joues désormais fort rosées, de sa petite sœur lorsqu’il lui répliqua avec des paroles mielleuses mais empoisonnées. Elle était encore débutante en la matière et elle allait devoir apprendre… Car elle ne réussirait jamais à avoir le dessus dans un combat des mots si elle se laissait aussi facilement froisser. N’empêche que pour le Chef des Seccyeths, c’était on-ne-peut-plus satisfaisant, même s’il n’était pas de ceux à l’orgueil démesuré qui aimait se voir proclamer vainqueur… Disons qu’il trouvait simplement qu’il s’agissait là d’une bonne leçon pour la benjamine des O’Hell.
La suite aurait dû le faire rire aux éclats, mais en bon soldat et officier d’armée, il avait appris à se contenir même dans les situations les plus hilarantes. En fait, c’était beaucoup grâce à l’entraînement intensif que lui avait imposé Saphyra toute sa vie : la quantité de bêtises qu’elle pouvait lui sortir, au plus profond de son esprit, il avait bien fallu qu’il travaille son sérieux avec le temps pour ne pas paraître fou, ce que bien des gens pensaient déjà. Disons que sa moitié féminine n’avait pas la même retenue que lui en ce sens, n’ayant ni la langue dans sa poche, ni de diplomatie. Mais elle était plutôt hum… distrayante?
De son côté, Béatrice frôlait plutôt l’absurde que le comique, un tout autre style d’humour, mais non moins amusant. Le problème étant qu’elle ne blaguait pas, et c’était bien là tout ce qui rendrait la chose rigolote. Cet égocentrisme démesuré allait finir par la tuer, si elle n’arrivait pas à contenir ses mots. Oubliait-elle qu’un seul ordre de lui et il pourrait la faire rôtir comme un poulet avec le dragon de n’importe quel Seccyeth? Un accident est si vite arrivé, l’ancien Roi était mort ainsi, non… ? Personne ne se poserait de question. Vraisemblablement, la petite sœur de Zéphir ignorait cette partie de l’histoire, et la puissance que détenait réellement son aîné, sinon, elle ne serait pas en train de sous entendre qu’il avait besoin de gagner en politesse, après s’être venté de son importance de future Reine et avoir rabaissé son titre de Chef à «gardien d’un troupeau de Dragons». Comme s’il s’agissait d’animaux… Les Dragons ne forment pas de troupeaux comme des moutons, ils sont des individus à part entière, et s’allient aux humanoïde parce que c’est dans leur intérêt, et non car ils y sont forcé… Bien des hommes avaient péri en les traitants d’animaux, dans le passé…
-Oh, mais n’oublie jamais qu’un titre d’Héritier va et vient aussi rapidement que change la météo, chère Béatrice! As-tu déjà oublié que nous étions, Saphyra et moi, jadis dédié au trône? C’est vrai que tu es la prochaine en liste s’il arrivait quelque chose à notre bien-aimé Jayson, mais c’est seulement une roue de secours, tu sais bien que, peu importe ses préférences au lit notre frère n’est tout de même pas infertile. Il trouvera une solution. Alors avant de crier haut et fort que tu es la future Reine, fait attention, les gens pourraient penser que tu as l’intention d’attenter à sa vie et ça te mettrait vraiment dans l’embarras, n’est-ce pas? Pour l’instant, tu n’es donc, à juste titre, que la simple apprentie-magicienne qui pourrait dépanner en temps et lieux. Mais ne t’en fait pas, nous t’aimons quand même, sœurette! lui susurra Zéphir sur le ton de la confidence, comme pour éviter que personne ne les entende, lui signifiant réellement qu’elle pourrait être dans le pétrin si quiconque s’imaginait qu’elle complotait contre le Roi pour empêcher de perdre son héritage potentiel… Ce qui était le cas, en fait!
Les plats arrivaient déjà, il ne fallait tout de même pas faire attendre d’aussi dignes représentants du château qu’eux. Ou pour éviter une crisette de la gamine ici présente. En fait, Zéphir était plutôt soulagé, car plus vite ils étaient servis, plus vite il pourrait fausser compagnie à cette ingrate. Après avoir chaleureusement remercier l’adorable serveuse pour son efficacité, il s’empressa de poursuivre la démolition de sa benjamine, car il n’en avait pas fini de lui rappeler sa place dans la société… N’avait-elle pas dit qu’il manquait de politesse? Peut-être qu’il aurait aussi dû faire un baise-main à la serveuse avant qu’elle parte, peut-être?
-Pour ce qui est de tes talents de diplomatie, nous sommes navrées, belle Béatrice, mais tu as encore beaucoup à apprendre. Tu es celle qui a pris l’initiative de nous rencontrer pour, dans tes mots exactes, «forger un meilleur avenir, digne de nous et de notre peuple», mais tu ne te renseigne même pas sur la vérité concernant les dragonniers, et tu nous insulte dans cette même lettre, puis dès le début de notre souper. La moindre des choses, pour une future dirigeante – potentiel – est de savoir… d’une, combien elle paye son Chef des Seccyeths et ses Seccyeths. De deux, pourquoi elle les paye. Nous ne sommes pas un gardien de troupeau, mais un stratège militaire, et l’Ordre des Seccyeths mérite plus de respect que ce dont tu as fait preuve, alors nous te conseillons de garder tes remontrances pour toi à l’avenir. Tu ne t’imagines pas qu’à tes seuls pouvoirs tu pourrais conquérir le voisin? C’est notre Ordre qui a maintenu le peuple en vie pendant les derniers siècles, pas les Magiciens, et c’est notre Ordre qui déferle présentement sur le continent pour prendre le Désert d’Enkidiev. Sous nos ordres, à Saphyra et moi. Pas les tiens, ni Jayson. Les dragonniers obéissent au Roi car ils l'aiment, pas parce qu'ils y sont obligés, n'oublie pas ça si un jour tu deviens Reine.
Devait-il lui spécifier que, sous ses ordres, les dragonniers pouvaient renverser la hiérarchie irianienne? Que ses dompteurs de dragons l’aimaient tellement, lui, comme Chef, qu’ils feraient n’importe quoi, même assassiner le Roi et toute sa noblesse afin de remettre en place le digne héritier du trône? Lui! Mais ils ne le feraient pas, bien sûr… Simplement car Zéphir n’aspirait pas à cela, il ne voulait pas diriger un Royaume. Mais il gardait toujours l’ombre de cette menace à portée de main, si l’enfant en face de lui continuait d’être insolente, il pourrait encore l’effrayer un peu… Si Jayson venait en effet à ne pas avoir d’héritier et qu’elle prenait le trône, il ne fallait pas qu’elle pense pouvoir avoir le dessus sur lui, et qu’elle soit contente qu’elle ne serait jamais, même Reine, supérieur à lui.
Le Chef des Seccyeths n’avait même pas l’air fâché, et c’était probablement ce qui était le plus troublant dans cette scène. Ce comportement neutre, cet air détaché comme s’il parlait de la pluie et du beau temps, et non qu’il était en train de remettre à sa place une gamine ingrate.
-Et sinon, ton pâté de lapin est à ton goût, Béatrice? s’amusa-t-il entre deux bouchées de son sanglier, sur le même ton banal, espérant que les cuisiniers s’étaient gâtés de cracher dedans… Il aurait bien payé pour voir ça!
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Un repas en bonne compagnie [Zéphir] | |
| |
| | | | Un repas en bonne compagnie [Zéphir] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|