La soirée était magnifique, il avait fait beau toute la journée et maintenant que le soir tombait le soleil couchant donnait de magnifiques couleurs dorées et argentées à la rivière. Les insectes nocturnes s'éveillaient et les sauterelles et les criquets entamaient leurs concerts de nuit. Les habitants du royaume se retrouveraient chez eux pour profiter d'un bon repas en famille avant de se mettre au lit heureux et serein, prêt pour le lendemain. Tous les habitants, non pas tous car au travers de cette myriade de gens heureux il y avait une jeune fille rousse se tenant au bord de la rivière Wawki qui elle n'était pas du tout heureuse. Pour comprendre ce qui s'était passé il fallait revenir deux jours en arrière. Tout avait commencé lorsque Keli, à sa grande malchance, était tombé sur une petite brute qui la martyrisait depuis des années lors d'une promenade dans son quartier. Sachant qu'elle serait sans doute insultée et frappée comme toujours lorsqu'elle avait affaire à ce garçon elle s'apprêtait à serrer les dents, prêtes à endurer les nouveaux tourments que le petit chenapan aurait inventés sur elle. Mais cette fois-ci rien de ne se passa comme d’habitude car pour la première et contre toute attente un autre enfant vint à la défense de Kélianne quand il vit qu'elle était en difficulté. Le problème était que cet enfant n'était autre que Willow, une jeune fille retarder mentale au faciès jadis bien que ses parents furent tous deux de purs émeriens. Willow était sans conteste la personne la plus adorable, la plus aimante, la plus généreuse et la plus gentille de tout le royaume mais à cause de son handicap elle était souvent traitée de manière très cruelle par les gens autour d'elle qui était incapable de voir au-delà de sa différence. Ayant toujours beaucoup apprécié Kélianne cette dernière s'était donc précipitée a son secours lorsqu'elle avait vu la jeune fille en danger.
Mais malheureusement et ce malgré ses dix-sept ans Willow restait une éternelle enfant de sept ou huit et elle avait du mal à évaluer les situations qui pourraient être dangereuse pour elle. Elle se mit donc à sermonner vertement l'agresseur de Kélianne et ce dernier pas impressionner le moins du monde décida simplement que Willow était une cible bien attrayante que Kélianne pour décharger ses frustrations et il s'en prit donc a elle. Au début ce n'était que des insultes toutes plus méchantes les unes que les autres et la pauvre Willow se mirent à pleurer toutes les larmes de son corps. C'est alors que le garçon, exaspéré par ses pleurs, se mit à frapper la pauvre simple d'esprit. Alors Kélianne sentit monté en elle un puissant sentiment de révolte, elle savait bien sur que Willow avait déjà été intimider par le passé mais jamais jusque-là elle n'y avait assisté en personne et ce qu'elle vit ce jour-là la révolta. Comment pouvait ont fait volontairement du mal à une jeune fille aussi gentille et innocente que Willow ? Comment pouvait-on être aussi cruel. C'était tellement injuste tellement aberrant, comment cela pouvait-il seulement être possible ? Soudainement quelque chose se brisa dans le cœur de l'adolescente et treize ans de rage et haine contenu éclatèrent en un instant. Elle se jeta sur le garçon et le frappa, frappa et frappa, déchaînant une violence dont elle ne se serait jamais cru capable et donnante par la même occasion la pire volée que ce malotru avait jamais dû avoir. Elle retrouva son calme lorsqu'elle constata que son bourreau ne faisait presque plus aucun mouvement et que la pauvre Willow était complètement terrifiée par toute cette violence. Kélianne voulut faire un geste vers elle mais la simple d'esprit terrorisée et ne comprenant pas ce qui s'était passé s'enfuit en courant le plus loin possible de Keli. Alors la rage disparut de cœur de Kélianne pour être remplacé par le remords. Qu'avait elle fait ? Était elle vraiment tombée aussi bas ? Avait elle seulement songé à réfléchir un peu avant d'agir ? Mais non bien sur que non, elle avait passé toute sa vie à faire des conneries sans jamais penser ne serait-ce qu'une seconde aux conséquences possibles. Ne pouvant plus supporter les regards bouche bée des passants qui s'étaient stoppé net pour observer la scène la jeune fille s'enfuit en courant jusque chez elle ou elle passa une très longue nuit à se morfondre et à se retourner de tous bords tout côté. Puis finissant par en avoir marre elle se leva finalement très tôt le matin pour aller chasser en espérant qu'a son retour tout serait redevenu normal et que tout le monde aurait oublié cet incident malheureux, y compris Willow. Elle ne pouvait pas avoir plus tort que ça car quand elle rentra chez elle, une heure ou deux avants le souper, elle n'avait plus de maison, ni de voisin aussi d'ailleurs.
Elle apprit d'une de ces anciennes voisines que pendant qu'elle était partie le frère de sa victime, ne supportant pas l'idée qu'une vulgaire fillette attardée a battu son petit frère, décida avec des amis d'aller régler son compte à cette diablesse. Mais comme elle n'était pas là plutôt que de se laisser décontenancer ils avaient fini par mettre le feu à la maison de Kélianne, provoquant ainsi un incendie qui emporta également plusieurs autres maisons de la rue en plus de la sienne. Kélianne, qui n'était déjà pas très populaire au départ était devenu l'espace d'un après-midi la personne là plus hait du quartier. En effet on la considérait comme responsable de ce désastre car si elle n'était pas intervenu pour sauver cette jeune fille, un vulgaire simple d'esprit en plus ce qui n'aidait pas vraiment sa situation, le grand frère de la brute n'aurait jamais mis le feu à la maison et ceux qui avaient perdu leurs maisons aurait encore un chez soi ou habiter. La jeune fille était donc devenu du jour au lendemain une paria de la pire espèce. Mais ce qui brisa vraiment le cœur de Kélianne, ce qui la fit vraiment capoter fut une déclaration faite par la mère de la jeune fille qu'elle avait sauvée. En effet cette dernière, reconnaissante que quelqu'un fut venu au secours de sa fille, se sentait une dette envers Kélianne et cela malgré ce qui s'était passé. Elle lui apprit que certaines des personnes qui avaient assisté à la bagarre d'hier étaient alléalleres voir la garde en lui disant que la jeune fille était devenue complètement folle. Pire elle serait même devenu tellement cinglée qu'elle aurait mis elle-même le feu a sa maison dans le plan diabolique de détruire tout le quartier même si tout le monde ou presque avait vu le véritable pyromane mettre le feu à la maison. On parlait donc de la faire enfermer au plus vite dans un asile de fous à la fois pour "bien" que pour celui des autres. Kélianne n'avait pas le choix, elle devait ne disparaître aussi vite que possible car elle connaissait de son père les conditions de vie d'un asile pour les gens pauvres(Vu que c'est surement là qu'on l'aurait envoyé)et elle ne voulait pour rien au monde se retrouver le dedans. Elle se rappelait son père démoli, amaigri et assommé par toute sorte de drogue destiner le faire tenir tranquille lorsqu'il revenait enfin à la maison après quelques jours ou semaines à avoir été interné. Elle se rappela que chaque fois il avait fait une tentative de suicide et que chaque fois il avait heureusement manqué. Elle alla donc dans ce qui restait de sa maison et ramassa les rares objets ayant survécu aux flammes. Elle découvrit aussi sa petite réserve d'argent judicieusement caché sous une pierre creuse près du foyer intacte et l'enfourna donc dans sa bourse. Puis elle quitta la ville pour errer dans la campagne.
C'est donc ici que nous retrouvons Kélianne déprimé et désespéré alors que le reste du monde semble s'en contreficher. Pour la première fois de sa vie la jeune fille voyait le monde tel qu'il était et franchement ce n'était pas beau à voir du tout. Jusque-là du fait de son jeune âge elle avait un peu vécu dans une bulle bienheureuse et donc croyait sincèrement avec toute son innocence d'enfance que peu importe ce qui arrivait tout finirait toujours par s'arranger mais elle devait bien se rendre compte maintenant que ce n'était pas comme cela que le monde fonctionnait. Mais le pire sentiment qu'elle ressentait, pire encore que son désespoir, elle mourait littéralement de honte. En effet après c'était SA FAUTE si elle en était là aujourd'hui. Si elle avait pris la peine de réfléchir cinq minutes avant de se jeter dans cette bagarre tout ça ne serait JAMAIS arrivé ! Après ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle agissait comme ça sans réfléchir, ce n'était donc pas la première fois qu'elle s'attirait des ennuis, elle devrait avoir compris depuis le temps. Mais non c'était trop lui demander elle avait beau se le répéter encore et encore, les autres avaient beau lui répéter encore et encore de réfléchir avant d'agir cela refusait tout simplement d'entrer dans son maudit cerveau de débile profonde. D'ailleurs c'était justement parce que son père était lui aussi incapable d'apprendre cette leçon qu'il avait fait plusieurs séjours en maison de fous... Était-ce donc son avenir ? Était elle donc condamné à souffrir à jamais, toujours par sa propre stupidité ? Alors dans ce cas-là pourquoi elle s’embêtait à vivre hein ? À quoi ça servait . De toute façon tout le monde l'avait toujours détesté et tout le monde continuerait à la détester. Voyez-vous les gens n'aiment pas les personnes différentes comme Kélianne, ça dérange leur petit quotidien vous voyez. Donc ils préféraient qu'ils ne soient tout simplement plus là. Mais comme ce serait moralement répréhensible de simplement s'en débarrasser en les tuant ils préféraient les ignorer et les mépriser. Donc Kélianne se rendrait autant service à elle-même qu'aux autres en mettant fin à ses jours. Plus elle regardait la rivière, plus elle trouvait l'idée tentante et puis après être resté de nombreuses minutes debout à fixer le vide elle entra dans l'eau tout habillée. L'eau de la rivière était vraiment agréable, après tout elle avait été réchauffé par la soleil toute la journée, mais ce n'était pas pour se baigner que la jeune fille était entré dans la rivière. Elle s'avança jusqu'au milieu du cours d'eau et resta un moment immobile avant de plonger malgré le fait que l'eau ne lui arrivait qu'à la taille. De toute façon c'était mieux comme ça, elle arrêterait de souffrir et rejoindrait ses parents sur les plaines de lumières ou elle pourrait enfin être heureuse. Elle ne remonta pas à la surface.....
Bien des heures plus tard et a sa grande surprise la jeune fille se réveilla bien vivante au bord de la rivière alors que la nuit était déjà bien entamer. Elle était enroulé dans une chaude couverture de laine et elle était couché a côté d'un feu de camps. Ont lui avait enlever ses vêtements mouillés, ne lui laissant que sa chemise, et ces derniers séchaient tranquillement sur une corde près du feu. Elle avait mal aux poumons et elle avait la désagréable sensation que l'ont ressentait lorsque de l'eau rentrait dans notre nez mais elle était bien vivante pas de doute possible. Une personne dont elle ne percevait pour le moment qu'une forme indistincte était assise près du feu et semblait veiller sur elle. Ont l'avait donc sauvée mais la grande question était qui ? Et pourquoi ?